1 P. 1 de l’introduction de l’auteur. Nous citons ici l’édition de 1828 publiée à Paris chez Schubart et Heideloff.
2 Préface de l’éditeur, p. 1. L’abrégé a été publié à Paris chez Méquignon-Havard.
3 Voir à ce propos Didier Masseau (dir.), Dictionnaire des anti-Lumières et des antiphilosophes : France, 1715-1815, Paris, Honoré Champion, 2017 ; id., Les ennemis des philosophes : l’antiphilosophie au temps des Lumières, Paris, A. Michel, 2000 ; Jean-Luc Chappey, « Les “anti-Lumières” et les oppositions intellectuelles à la révolution », dans Jean-Clément Martin (dir.), La Révolution à l’œuvre. Perspectives actuelles dans l’histoire de la Révolution française, Rennes, PUR, 2005, p. 165-180 ; Darrin M. McMahon, Enemies of the Enlightenment. The French Counter-Enlightenment and the Making of Modernity, Oxford, Oxford University Press, 2001.
4 Sur l’organisation et le fonctionnement de la censure voir, Patricia Sorel, Napoléon et le livre : la censure sous le Consulat et l’Empire (1799-1815), préface de Jean-Yves Mollier, Rennes, PUR, 2020 ; Veronica Granata, « Marché du livre, censure et littérature clandestine dans la France de l’époque napoléonienne : les années 1810-1814 », Annales historiques de la Révolution française, 1, 2006, p. 93-122 ; Carla Hesse, Publishing and cultural politics in revolutionary Paris, 1789-1810, Berkeley, Los Angeles, Oxford, University of California Press, 1991.
5 Le Moniteur, 22 janvier 1806. La déclaration avait été publiée également dans le Journal de l’Empire de ce même jour.
6 Sur ce point, voir Paul Bénichou, Le sacre de l’écrivain (1750-1830). Essai sur l’avènement d’un pouvoir spirituel laïque dans la France moderne, Paris, Gallimard, 1996 [1973] ; Jean-Claude Bonnet, Naissance du Panthéon. Essai sur le culte des grands hommes, Paris, Fayard, 1998 ; Didier Masseau, L’invention de l’intellectuel dans l’Europe du XVIIIe siècle, Paris, PUF, 1994 ; Lionello Sozzi (dir.), Il principe e il filosofo. Intellettuali e potere in Francia dai philosophes all’affaire Dreyfus, Napoli, Guida, 1988, en particulier les contributions de Paolo Alatri et Lionello Sozzi.
7 Sur les censeurs et leurs carrières durant le Consulat, l’Empire et la Restauration, je me permets de renvoyer à mon livre Veronica Granata, Politica del teatro e teatro della politica: censura, partiti e opinione pubblica a Parigi nel primo Ottocento, Milano, Unicopli, 2008.
8 AN, F18 11A, « Ouvrages publiés à Paris du 1er avril au 1er mai 1810 ».
9 AN, F18 11A, « Ouvrages publiés à Paris du 1er mai au 1er juin 1810 ». Rapport concernant l’ouvrage intitulé Sur la souveraineté, par Jean Chas.
10 AN, AF IV 1354, « Direction générale de l’Imprimerie et de la Librairie, Bulletin de la 2e semaine de décembre 1810 ».
11 AN, AF IV 1049, « Direction générale de l’Imprimerie et de la librairie. Bulletin de la 2e semaine de novembre 1813 ». L’initiative de Grouber de Groubentall, visant à obtenir une autonomie de la communauté intellectuelle face à l’État, ne fut pas isolée. Sur ce point, voir Jean-Luc Chappey, « Sociabilités intellectuelles et librairie révolutionnaire », Revue de synthèse, 6e série, no 1-2, p. 71-96.
12 À ce propos, voir Jean-Luc Chappey, « Les Idéologies face au coup d’État du 18 brumaire an VIII. Des illusions aux désillusions », Politix, Revue des sciences sociales du politique, 2001, 56, p. 55-75 ; id., « Héritages républicains et résistances à “l’organisation impériale des savoirs” », dans Les héritages républicains sous le Consulat et l’Empire, numéro thématique des Annales historiques de la Révolution française, oct.-déc. 2006, p. 97-120 ; id. « Questions sur le “pouvoir des intellectuels” en France dans le moment 1800 », dans Anne Baillot et Ayşe Yuva (dir.), France-Allemagne. Figures de l’intellectuel entre révolution et réaction, 1780-1848, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2014, p. 65-85. Du même auteur, voir également : La Société des observateurs de l’homme (1799-1804). Des anthropologues au temps de Bonaparte, Paris, Société des études robespierristes, 2002.
13 Jean-Guillaume Locré, Discussions sur la liberté de la presse, la censure, la propriété littéraire, l’imprimerie et la librairie qui ont eu lieu dans le Conseil d’État pendant les années 1808, 1809, 1810 et 1811, rédigées et publiées par M. le baron Locré, Paris, Garnery, 1819, p. 60.
14 AN, F18 39, rapport adressé par le préfet de police de Paris Dubois au ministre de la Police générale Fouché, 13 octobre 1804. Dubois y rappelait les mesures prises par le ministre de la Justice, Claude Ambroise Régnier, pour assurer le contrôle de la presse non périodique entre 1802 et 1804.
15 Sur cet auteur, voir Pierre Malandain, Delisle de Sales : philosophe de la nature, Oxford, Voltaire Foundation, 1982 ; Veronica Granata, « La censura napoleonica e la storiografia della Rivoluzione francese. Gli scritti proibiti di Delisle de Sales e le politiche di controllo della memoria collettiva fra Consolato e Impero », Società e storia, 162, 2018, p. 723-776 et Robert Darnton, The forbidden best-sellers of pre-revolutionary France, New York-London, Norton, 1995, p. 49, 70, 397.
16 Voir le rapport des censeurs concernant l’ouvrage Esprit des écrivains du XVIIIe siècle, par Frédéric Gaëtan de La Rochefoucauld. L’auteur s’y déclarait « honteux » du legs culturel, à ses yeux désolant, laissé par la France du XVIIIe au reste du monde. AN F18 39, procès-verbal adressé à Fouché par les membres du Bureau de la Presse (les censeurs œuvrant au sein du ministère de la Police générale), le 16 juin 1809, avec la réponse du ministre.
17 Œuvres de Voltaire, avec préfaces, avertissements, notes, etc., par M. Beuchot, t. I, Biographie, à Paris, chez Lefèvre, 1834, p. XXI.
18 À cette époque, le taux d’alphabétisation atteint environ 33-35 % pour les femmes et 53-54 % pour les hommes. Voir René Grevet, L’avènement de l’école contemporaine en France (1789-1835), Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2001, p. 262. La pratique de la lecture à haute voix constituait un autre moyen d’accès, très répandu, à la culture imprimée. Voir à ce propos Martyn Lyons, Readers and society in nineteenth-century France: workers, women, peasants, Basingstoke, New York, Palgrave, 2001.
19 AN, F18 261, Rapport général sur la presse, 1825. Le document, adressé au gouvernement par le censeur des livres Jean Mutin, attaché au ministère de l’Intérieur, contient les données concernant les réimpressions des œuvres des Lumières réalisées entre 1817 et le 31 décembre 1824. Le censeur avait tiré ses informations des registres de la Librairie. L’exactitude de ces informations est confirmée par le catalogue de la Bibliothèque nationale de France, par la liste des éditions des œuvres complètes de Voltaire contenue dans Œuvres de Voltaire, avec préfaces, avertissements, notes, etc., par M. Beuchot, t. I, Biographie, à Paris, chez Lefèvre, 1834, p. XXI-XXVIII, par les Recherches bibliographiques sur les œuvres imprimées de J.-J. Rousseau, réalisées par Théophile Dufour, Paris, L. Giraud-Badin, 1925, t. 2 ; ainsi que par les annonces de nouvelles parutions publiées dans les journaux français des années 1817-1825. Pour une analyse du rapport rédigé par Mutin, voir Veronica Granata, « “La monarchia impossibile”: un rapporto sulla stampa di opposizione nella Francia di Carlo X », Dimensioni e problemi della ricerca storica, 1-2006, p. 109-153. Voir également les données fournies dans Martyn Lyons, Reading culture and writing practices in nineteenth-century France, Toronto, University of Toronto Press, 2008, p. 20-27, 80-81.
20 AN, F18 261, Rapport général sur la presse.
21 Ibid.
22 Rappelons que 20 sols était le prix d’un billet réduit pour assister à un spectacle dans un théâtre parisien de second ordre sous la Restauration.
23 Voir par exemple l’édition du Contrat social publiée par Chassaignon, imprimeur-libraire parisien, en 1822. La couverture a été renforcée en utilisant des feuilles provenant d’autres imprimés. Il s’agit d’un format in-24.
24 AN, F18 261, Rapport général sur la presse. Ce chiffre concerne les abonnements de l’hiver 1825.
25 Ibid.
26 AN, F7 3469, Rapport sur la presse périodique adressé au directeur de la Police, 25 avril 1823.
27 Bnf, NAF 3032. Rapport du 25 juin 1822, concernant la pièce La Vallée de Montmorency ou Jean-Jacques Rousseau dans son ermitage, opéra-comique en trois actes, en prose, avec vaudevilles, par Piis, Barré, Radet et Desfontaines, et créé au Théâtre du Vaudeville, le 11 juin 1798. Jacques-Corentin Royou était l’auteur du rapport.
28 AN, F18 261, Rapport général sur la presse.
29 Jean-Pierre-François Théard, Tableau des trois époques, ou les philosophes avant, pendant et après la Révolution, Paris, Librairie ecclésiastique de Rusand, 1829, p. 290.
30 Sur la réaction tardive des autorités face à la campagne de communication organisée par les oppositions et notamment par le parti libéral, je renvoie à mes articles, « “La monarchia impossibile”… », art. cit., et « L’époque des “Illusions perdues” : la censure des livres à Paris au temps de Balzac », Mélanges de l’École française de Rome. Italie et Méditerranée, 121-2, 2009, p. 341-369.
31 Numéro du 4 juin.
32 Nous nous bornons ici à citer quelques ouvrages fondamentaux : Daniel Roche, Les républicains des lettres. Gens de culture et Lumières au XVIIIe siècle, Paris, Fayard, 1988 ; Frédéric Barbier, Claude Jolly et Sabine Juratic (dir.), Livre et Révolution, Paris, Aux amateurs de livres, 1988, en particulier les contributions de Roger Chartier et Daniel Roche ; Roger Chartier, Les origines culturelles de la Révolution française, Paris, Seuil, 2000 [1990] ; Robert Darnton, Édition et sédition. L’univers de la littérature clandestine au XVIIIe siècle, Paris, Gallimard, 1991 ; id., The Forbidden Best-Sellers of Pre-Revolutionary France, New York, W. W. Norton, 1995 ; id., Bohème littéraire et Révolution : le monde des livres au XVIIIe siècle, Paris, Gallimard, 2010 [1983].
33 « Le philosophisme […] prendra toutes les formes, parlera toutes les langues, il étudiera tous les goûts, pour mieux séduire tous les âges et corrompre toutes les conditions […] S’il a ses formes pour endoctriner les rois et leurs ministres, il en imaginera pour se faire entendre de quiconque saura lire », écrivait l’abbé Liévin-Bonaventure Proyart en 1800 (Louis XVI détrôné avant d’être roi ou tableau des causes nécessitantes de la Révolution française et de l’ébranlement de tous les trônes […], Hambourg, 1800, p. 57). L’une des caractéristiques du mouvement des Lumières avait été son autonomie vis-à-vis des grandes institutions enseignantes, ainsi que la diversité des réseaux et des moyens qui avaient mené à la consécration de ses principaux représentants. La plupart des Philosophes avaient exploité avec désinvolture plusieurs registres et plusieurs genres littéraires, dont celui, à la mode, du roman. Au XIXe siècle, la spécialisation des disciplines et l’installation de la philosophie dans les institutions enseignantes d’État, placées sous le contrôle du pouvoir politique, mènera à mettre en discussion le statut de philosophe des auteurs du XVIIIe siècle et à les situer plutôt dans la catégorie des écrivains. Voir sur ce point Dinah Ribard, « Philosophe ou écrivain ? Problèmes de délimitation entre histoire littéraire et histoire de la philosophie en France, 1650-1850 », Annales. Histoire, Sciences Sociales, no 2, 2000, p. 355-388.
34 Liévin-Bonaventure Proyart, Louis XVI détrôné avant d’être roi, op. cit., p. 88.
35 Sur le culte de Voltaire et de Rousseau voir, Jean Claude Bonnet, Naissance du Panthéon. Essai sur le culte des grands hommes, Paris, Fayard, 1998, p. 300-306 ; Annie Jourdan, « Le culte de Rousseau sous la Révolution : la statue et la panthéonisation du Citoyen de Genève », dans Tanguy L’Aminot (dir.), Politique et Révolution chez Jean-Jacques Rousseau, Oxford, Voltaire Foundation, 1994, p. 57-77 ; Roger Barny, Rousseau dans la Révolution : le personnage de Jean-Jacques et les débuts du culte révolutionnaire, 1787-1791, Oxford, Voltaire Foundation, 1986.
36 Antoine-Joseph de Barruel-Beauvert, Actes des philosophes et des républicains recueillis et remis en évidence par le ci-devant comte Antoine-Joseph de Barruel-Beauvert, Paris, 1807, p. 22.
37 Voir p. 34. L’ouvrage a été imprimé à Paris chez Demonville.
38 Les fastes de l’anarchie ou précis chronologique des événemens mémorables de la Révolution française, depuis 1789 jusqu’en 1804, par le comte Achille de Jouffroy, t. I, Paris, Pillet aîné, 1820, p. 23.
39 Les principes de la révolution française sont incompatibles avec l’ordre social, Paris, Paschoud, 1816, p. 59.
40 Des Jacobins, depuis 1789 jusqu’à ce jour, Paris, chez les marchands de nouveautés, 1820, p. 123-124. Une seconde édition était parue en 1822.
41 AN, F18 261, Rapport général sur la presse.
42 Ibid., p. 31.
43 Roger Chartier, Les origines…, op. cit., p. 283.
44 Histoire de France depuis la fin du règne de Louis XVI jusqu’à l’année 1825, par l’abbé Montgaillard, quatrième édition, t. I, Paris, Moutardier, 1828, p. 239-242.