1 Cet article porte uniquement sur l’emploi du cinéma par le ministère de la guerre. Pour un panorama plus large de l’utilisation du médium, notamment au sein de la marine nationale et de l’armée de l’air, nous nous permettons de renvoyer à notre thèse : Pellicules en uniformes : le cinéma au service des forces armées françaises (sept. 1919-juin 1940), thèse de doctorat en hist. du cinéma, dir. S. Lindeperg, Univ. Paris 1 Panthéon Sorbonne, 2017, 704 p. Thèse disponible en ligne : https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-02992369/document.
2 Nous renvoyons, pour la section cinématographique, aux travaux de Laurent Véray (notamment Les films d’actualités français de la Grande Guerre, Paris, SIRPA/AFRHC, 1995 et Avènement d’une culture visuelle de guerre, Paris, Nouvelles éd. Place, 2019) et, pour la section photographique, à ceux d’Hélène Guillot (notamment Les soldats de la mémoire, Nanterre, Presses universitaires de Nanterre, 2017).
3 SHD, GR 5 N 550 : instruction relative au choix des films ou clichés du bureau des informations à la presse, ministère de la guerre, 1er nov. 1915.
4 Les Affaires étrangères ont été, en 1915, le troisième ministère à demander la création de sections photographique et cinématographique. Pendant le conflit, le Quai d’Orsay est à la tête de la Maison de la presse, organisme interministériel chargé notamment de la propagande vers l’étranger.
5 A. Bessou, Commission extraparlementaire chargée d’étudier les moyens de généraliser l’application du cinématographe dans les différentes branches de l’enseignement, Paris, 1920, 55 p. Ce rapport est le fruit des travaux d’une commission extraparlementaire mise en place en mars 1916, chargée d’étudier la généralisation de l’application du cinématographe dans l’enseignement.
6 Le SGA avait hérité, après la dissolution du SPCG, des projecteurs du ciné-cantonnement, créé en octobre 1917 dans le but de soutenir le moral de la troupe marqué par les mutineries.
7 Cf. également l’article de P. Delavie et M. Balthazard dans ce volume.
8 Cette même année, la Société des nations organise un congrès international du cinéma à Paris et, dans son sillage, l’Italie mussolinienne met en place deux ans plus tard l’Institut international du cinéma éducateur, qui préconise notamment l’emploi du cinéma dans les armées nationales. Cet institut périclite à la fin des années 1930 à la suite du désengagement italien, voir C. Taillibert, L’Institut international du cinéma éducateur, Paris, L’Harmattan, 1999, 401 p. La revue internationale du cinéma éducateur, éditée par l’Institut, contient quelques articles ou entrefilets sur l’emploi du cinéma par les armées étrangères.
9 SHD, GR 7 NN3 613 : note de l’EMA (3e bureau) et du SGA aux généraux commandants […], Paris, 4 déc. 1926.
10 Un industriel allemand avait breveté un appareil similaire présenté en 1935 à la SCA. Le procédé français, mis au point par la section cinématographique, a coûté trois fois moins cher que le procédé allemand.
11 Documents parlementaires, chambre des députés, annexe no 5583, session du 28 juin 1935, p. 1015-1017.
12 Général A. Niessel, « Le cinéma instructif dans l’armée », dans La France militaire, t. 57, no 16 625, 24 avr. 1937, p. 1. Néanmoins, Niessel mentionne les résultats obtenus avec notamment une cinémathèque militaire riche de trois cent cinquante films.
13 SHD, GR 7 N 2562 : note du 2e bureau au 3e bureau, EMA, 9 sept. 1938.
14 En 1937, les crédits de la section cinématographique passent à un peu plus de deux millions de francs.
15 Ce titre est issu des films-conférences réalisés par la section de cinématographie technique (SCT), active de la fin de 1917 à 1919. Cette section dépendait du ministère des inventions et travaillait en lien avec la SPCA. La SCA a sans doute pu récupérer en 1922, auprès des Archives photographiques d’art et d’histoire, la collection de ces films que l’on peut considérer comme les premières réalisations d’un cinéma militaire d’instruction. Pour plus d’informations sur la SCT, cf. l’article de P. Delavie et M. Balthazard dans ce volume.
16 S. Launey, Pellicules en uniformes…, p. 281-293.
17 Ces images apparaissent dans les films, conservés à l’ECPAD, sur les escales au Guatemala, au Panama, en Argentine, en Uruguay et au Brésil.
18 Le CNC possède un film, à caractère publicitaire, sur la fabrication du mortier Stokes Brandt de 81 mm. Un des premiers cartons précise que ce mortier est « adopté par l’armée française et la plupart des armées étrangères comme engin d’accompagnement d’infanterie ».
19 Voir T. Sandu, « La présence française en Europe centrale dans l’entre-deux-guerres », dans Revue d’Europe centrale, t. III, no 2, 2e semestre 1995, p. 147-160.
20 ECPAD, FT 704. Les documentaires réalisés en 1936 n’ont pu être retrouvés.
21 ECPAD, FT 640, Russie. Bien que la dénomination d’« Union des républiques socialistes soviétiques » n’ait pas été employée pour le titre, certains cartons de ce court-métrage mentionnent la spécificité du régime, notamment « Revue des troupes soviétiques devant le tombeau de Lénine ».
22 ECPAD, 14.18 A 1128, Allemagne. On peut notamment citer cette phrase du général Von Claus : « Il existe une Allemagne pour laquelle viendra certainement le jour de la revanche. »
23 Centre des archives diplomatiques (CAD), La Courneuve. SOFE 92 : note du capitaine d’Espinay au ministère de la guerre (EMA, 2e bureau), Caracas, 27 août 1919.
24 Dans la deuxième moitié des années 1920, le ministère de la guerre obtient l’autorisation de contretyper ce fonds.
25 Pour l’exercice 1921, le Quai d’Orsay commande des films pour un montant de 110 000 F, soit près de 56 % du total des achats (médiathèque de l’architecture et du patrimoine, 80/74/2, d. 3).
26 CAD, La Courneuve. SOFE 92 : lettre du général Pellegrin au directeur du SOFE, Lima, 18 mai 1923. On peut citer les titres suivants mentionnés dans une liste de films destinés au général Pellegrin : Le voyage présidentiel en Afrique du Nord, Les surprises du camouflage, En Alsace, Entrée des Français à Strasbourg, Metz reçoit le gouvernement français.
27 CAD, La Courneuve. SOFE 103 : lettre du SOFE à M. Couget, ministre plénipotentiaire de la République française à Prague, 3 mai 1923. Il est à noter qu’en 1920, Schneider obtient 73 % du capital de Skoda, entreprise métallurgique tchécoslovaque.
28 Voir Lothar Hilbert, « Les attachés militaires français : leur statut pendant l’entre-deux-guerres », dans Guerres mondiales et conflits contemporains, no 215, 3e trimestre 2004, p. 25-33. Les archives des attachés militaires conservées au SHD contiennent des documents en lien avec le cinéma. Fait marquant, l’attaché militaire français à Berlin alerte le 2e bureau, à partir de la deuxième moitié des années 1920, sur la sortie fréquente de productions nationalistes allemandes. Dans un tout autre ordre d’idée, les papiers de l’attaché militaire en Argentine, pays de tradition équestre, contiennent le découpage du documentaire L’école militaire de cavalerie de Saumur, réalisé par Synchro-Ciné en 1929.
29 SHD, GR 7 N 2567 : liste des films appartenant à la section des attachés militaires, s. d.
30 SHD, GR 9 YG 1033 : lettre du commandant Hoffmann au général chef du SGA, Constantinople, 21 juin 1928.
31 SHD, GR 9 N 295 : note du chef du SGA, 14 août 1930.
32 Sauf mention contraire, les exemples cités dans cette partie sont issus du carton GR 7 NN3 617 conservé au SHD.
33 SHD, GR 9 YG 1498 : lettre de l’attaché militaire espagnol au chef du 2e bureau de l’EMA, Paris, 9 févr. 1933.
34 SHD, GR 1 K 616 : note du capitaine Tourret au 2e bureau de l’EMA, Paris, 8 mai 1930. Tourret indique : « J’allais être l’objet d’un grand nombre de prévenances, exagérées pour mon faible grade mais dues à mon titre d’officier de l’État-major de l’armée et à ma qualité de Français. » La cinémathèque des attachés militaires possédait une version espagnole d’un documentaire intitulé Coopération franco-espagnole (ECPAD, FT 476, négatif, extraits) sur l’engagement des troupes espagnoles auprès de l’armée française lors de la guerre du Rif en 1926.
35 Réalisés par Albert Mourlan, un des maîtres de l’animation française, ils sont mis en chantier par Calvet peu après son arrivée à la tête de la SCA.
36 Voir H. Rogélio Suppo, « Les enjeux français au Brésil pendant l’entre-deux-guerres : la mission militaire (1919-1940) », dans Guerres mondiales et conflits contemporains, no 215, 3e trimestre 2004, p. 3-24.
37 SHD, GR 7 N 3417 : lettre du lieutenant-colonel Saint-Didier, attaché militaire près la légation de France à Montevideo, à l’EMA (2e bureau, section des attachés militaires), Montevideo, 5 janv. 1935.
38 Ces films n’ont pu être retrouvés.
39 Aucune copie de ce film n’a pu être retrouvée.
40 Les vétérans sont de nationalités française, allemande, américaine, britannique, italienne, belge et russe.
41 Cf. https://www.unifrance.org/film/42913/les-hommes-oublies.
42 SHD, GR 7 NN3 617 : bordereau d’envoi du directeur du SGA au 3e bureau de l’EMA, Paris, janv. 1939.
43 Notamment des cameramen de la presse filmée mais également Henri Chomette, frère de René Clair, et Jean Renoir qui sont mobilisés comme officiers de réserve. À propos du réalisateur de La grande illusion, nous nous permettons de renvoyer à nos travaux : S. Launey, « Jean Renoir, cinéaste aux armées », dans Images d’armées : un siècle de cinéma et de photographie militaires (1915-2015), dir. S. Denis et X. Sené, Paris, CNRS Éditions, 2015, p. 86-91.
44 ECPAD, série J.