1 « Il s’agit des catégories de l’expérience sociale quotidienne, développées et déployées par les acteurs sociaux ordinaires, en tant qu’elles se distinguent des catégories utilisées par les socio-analystes, qui se construisent à distance de l’expérience » (Brubaker, 2001, p. 69).
2 Cité par Avanza et Laferté (2005, p. 140).
3 L’interrogation du moteur de recherche Google, donne trois types de réponses à la question suivante : Faut-il ou non en finir avec le mot identité ? La première réponse est positive. Elle prône son maintien. C’est le cas de Marc Perrenoud et Ivan Sainsaulieu (2018) qui ont titré leur introduction au dossier paru dans la revue SociologieS « Pour ne pas en finir avec l’identité au travail ». La seconde réponse est négative avec une teinte revendicative qui prône son dépassement pour ne pas dire sa négation. En voici quelques titres pour l’illustrer : Pour en finir avec l’identité nationale (Yves-Charles Zarka. Tribune, publié le 11 décembre 2009), culturelle (François Jullien dans lvsl.fr), Québécoise (quebec.huffingtonpost.ca,)… La troisième réponse est interrogative et est formulée sous forme de question qui invite celui qui se la pose à lire les contributions sur laquelle elle porte.
4 C’est moi qui souligne.
5 Les deux auteurs ont même pensé intituler l’un des chapitres : « Pour en finir avec les formes identitaires » (p. 302).
6 Elles le seront avec des guillemets telles que les a dénommées C. Dubar.
7 Rappelons-le, cette recherche portait sur les relations entre le travail et la formation avec pour objectif l’analyse des interactions entre les politiques institutionnelles de formation et de gestion du personnel et les pratiques de formation et les stratégies professionnelles des salariés.
8 À ces événements, il faudrait rajouter le cheminement intellectuel qui a conduit Dubar à « la remise en cause radicale d’une vieille opposition entre psychologie (du développement) et sociologie (de l’éducation), coïncidant avec la (re)découverte de travaux phénoménologiques et psychanalytiques sur le Soi et l’identité personnelle (Freud, Laing, Erickson…) » (Dubar, 2006a, p. 133).
9 À ne pas confondre avec les jeunes de « l’autre jeunesse ».
10 À ne pas confondre avec l’individualisme méthodologique (Boudon) ou paradigme compréhensif (Weber).
11 Voir tableau récapitulatif, Dubar, 2001. p. 101.
12 Si les « formes identitaires » ont été érigées en tant que concept majeur dans les travaux de C. Dubar, l’expression « dynamiques identitaires », pourtant employée par l’auteur et utilisée, selon ses écrits, de façon similaire ou différente, n’a pas bénéficié du même travail de théorisation. L’une des questions que l’on peut se poser concerne la similitude et la différence entre les deux expressions. En effet, dans plusieurs de ses textes, les formes identitaires sont nommées dynamiques identitaires. L’inverse est également vrai. Ce qui fait que là où on s’attend à des dynamiques identitaires annoncées, on rencontre plutôt des formes identitaires ou inversement. Pourtant dans leur ouvrage commun, Demazière et Dubar (2007, p. 301), parlent des « dynamiques identitaires » comme « concept – complémentaire ou alternatif » aux « formes identitaires ». Ce qui laisse supposer tout autant une similitude que l’existence d’une différence possible entre les deux concepts. C’est l’une des questions qui demeurent et, pour laquelle je n’ai pas eu connaissance de textes la dépliant spécifiquement. C’est pourquoi je reste avec l’idée que les deux termes, à quelques nuances près, ont la même signification. Comme on peut le remarquer, le présent article ne tient pas compte de cette remarque et se focalise de façon exclusive sur le concept de « formes identitaires ».
13 Et poursuit-il, « je pense avoir suivi son conseil dans toutes mes publications ultérieures » (2006a, p. 145), note de bas de page.
14 Par ailleurs, C. Dubar note que « le fait que quatre ensembles aient systématiquement été dégagés ne peut s’interpréter en dehors de la double transaction chez les chercheurs eux-mêmes : entre l’exigence interne de “continuité” dans les schèmes théoriques mis en œuvre et les pressions externes de “conformité” à un “modèle” collectif considéré comme une norme de groupe, les résultats obtenus portent la marque de leurs conditions de production » (Revue Française de Sociologie, p. 527).
15 Il ne faudrait pas retenir de cette présentation que C. Dubar s’est inscrit dans un raisonnement déductif en reniant sa démarche inductive. L’enquête empirique et les matériaux qu’elle lui fournissait restaient importants dans son processus de théorisation.
16 C. Dubar a également tenté des rapprochements entre la transaction relationnelle et la régulation conjointe de Jean-Daniel Reynaud. Voir plus particulièrement Dubar (2003).
17 Dans le cas de C. Dubar, le terme filiation est à relativiser. En effet, celui-ci, à ma connaissance, ne s’est revendiqué clairement d’aucune école de pensée unique. Ce qui caractérise ses travaux est plutôt la pluralité. Si j’utilise, ici, le mot filiation, ce n’est pas pour indiquer une dépendance de quelque nature qu’elle soit, mais pour indiquer un rapport de continuité et de partage de sensibilité intellectuelle et méthodologique avec le courant de pensée de l’école interactionniste.
18 Le Conseil National du Patronat Français devenu par la suite MEDEF (Mouvement des entreprises de France).
19 C’est moi qui souligne.
20 Même si, ici ou là (1996, 2000), Dubar parle de conflit ou d’opposition, l’économie générale de son raisonnement et de sa théorisation des formes identitaires reste basée sur les processus transactionnels, qu’ils soient biographiques ou relationnels, dans la construction des identités professionnelles et personnelles.
21 C’est Sainsaulieu qui le souligne.
22 Période où le chômage et les mutations du travail et de l’emploi battaient leur plein en France.