Chapitre 10. Un fief politique au service du Hezbollah : Nabatiyeh, Sud-Liban

Julie Chapuis

p. 219-236


Extrait

1Au Liban, la paralysie puis la confiscation du pouvoir local ont exclu les municipalités de l’espace politique, de sorte que pendant plusieurs décennies, ni les structures ni les personnels n’ont pu maintenir de lien réel à cette échelle administrative. La paralysie du pouvoir local a d’abord été le fait de l’État central puisqu’en 1967, alors que les mandats municipaux expiraient et devaient être soumis au vote, le parlement libanais décidait de les proroger. À partir de là s’en est suivie une série de lois de prorogation reportant à chaque fois l’élection municipale jusqu’en 19981. Les municipalités ont alors continué de fonctionner jusqu’à l’épuisement de leur personnel et/ou ont été prises en charge par les agents déconcentrés de l’État (caïmacam ou muhafiz2). La confiscation du pouvoir local a été ensuite, pendant la guerre civile (1975-1989), le fait des miliciens qui se sont emparés de ce qu’il restait des structures municipales (leurs locaux) et se sont accaparé leurs

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