Chapitre 3. L’implantation d’une élue de droite en milieu populaire : Dominique Estrosi-Sassone dans le quartier des Moulins à Nice

Laura Giraud

p. 67-90


Extrait

1La participation politique des classes populaires1 est souvent abordée au prisme de l’anomie. La mal-inscription et l’abstention des catégories modestes ont atteint un tel niveau et une telle régularité que « l’exit électoral [est analysé comme le] nouveau vote de classe » (Lehingue 2011, p. 244). Ce relâchement de la norme participationniste au sein des milieux populaires apparaît consécutif à la « désouvriérisation » de la rhétorique des partis de gauche, qui s’étaient érigés en défenseurs des plus précaires (Bué & Ethuin 2005, p. 27). De la sorte, les cités de la « banlieue rouge », bastions de ces formations partisanes où les taux de participation électorale étaient parfois supérieurs aux taux nationaux, constituent désormais les territoires de la « démocratie de l’abstention » (Braconnier & Dormagen 2007). En outre, la baisse de la participation dans les milieux populaires y fut concomitante de la montée de votes en faveur de l’extrême droite. Traduction de sentiments xén

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