En quoi, dans le cadre d’interactions entre élèves et chercheurs, les conditions installées pour et par des mises en récit peuvent-elles favoriser les apprentissages scientifiques ?

1Si l’usage du récit apparaît fréquemment dans les activités scientifiques, de nombreux auteurs signalent à son propos la nécessité d’en questionner l’intérêt et les limites. En s’interrogeant précisément sur les rapports qu’entretiennent sciences et récits, des travaux en didactique en Sciences de la vie et de la Terre ont montré la tendance des élèves à utiliser un type de récit particulier, des « petites histoires » racontées sur le mode de l’anecdote, pour expliquer le fonctionnement d’un système géologique ou biologique (Orange-Ravachol, 2007). L’étude de ces pratiques fait apparaître que « cette tendance constitue un sérieux obstacle à la compréhension du fonctionnement des systèmes complexes et à la construction de savoirs » (Orange-Ravachol, 2010, p. 115). Mais au contraire, une réelle mise en intrigue contribue à la production de savoirs scientifiques (Orange-Ravachol, 2012). Les travaux d’Éric Triquet (2007, p. 109) confortent ce point en identifiant la proximité entr