URL originale : https://books.openedition.org/septentrion/136938

Terminer un combat naval dans l’Atlantique des XVIe et XVIIe siècles
p. 215-230
Résumé
Cet article propose une analyse des modalités et des conditions de reddition à l'issue des combats navals dans l’Atlantique du début de l’époque moderne.Les batailles navales, lorsqu’elles se déroulent à très courte distance, comme c’est généralement le cas à cette période, se caractérisent par un haut niveau de mortalité et une difficulté à rompre l’engagement une fois celui-ci entamé. Les procédures de cessez-le-feu sont alors particulièrement délicates à mettre en place, spécialement en l’absence de conventions et de pratiques de reddition partagées par les belligérants, en un moment de transition entre deux paradigmes guerriers du fait de l’apparition de l’artillerie en mer. Cet article propose donc de montrer les logiques et les procédures par lesquelles les hostilités prennent malgré tout fin, au prix de risques particulièrement élevés pour le navire qui se rend, faute de normes régulant les comportements des vainqueurs.
Extrait
1Pour les acteurs d’un combat naval dans l’Atlantique du début de l’époque moderne, il n’est nulle part où s’enfuir si la défaite se profile. L’abordage, ultime phase du combat sur mer qui voit deux navires bord à bord et deux équipages impliqués dans de violents corps-à-corps, enferme les adversaires dans l’espace clos du navire. Il n’autorise donc que la victoire, la reddition ou la mort. Donnée essentielle, cette claustration a des conséquences en cascade sur les contours du combat et le niveau de violence qui s’y déchaîne, ainsi que sur les perspectives induites par une reddition. Elle mérite donc que l’on s’y attarde dans un premier temps – avant d’étudier les issues qui se présentent pour terminer un combat.
2L’impossibilité de s’enfuir se vérifie à l’échelle collective comme à l’échelle individuelle, et d’abord pour l’ensemble du navire pris dans le combat. En effet, aux XVIe et XVIIe siècles les armes à feu – qui sont de plus en plus utilisées en mer – demeurent globalem
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Cessez-le-feu, cesser les combats ?
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