L’année 1555 au Piémont : violence, compromis et négociations pendant les guerres d’Italie
p. 147-170
Résumé
Les guerres d’Italie ont été perçues comme une période de violences militaires exacerbées sur les champs de bataille et plus particulièrement envers les populations. Cependant, tout comme les batailles sont rares entre les belligérants de 1494 à 1559, la pratique de la guerre est raisonnée, rationnelle, fondée sur la recherche de l’économie des moyens et des ressources, visant à accomplir à moindre coût les objectifs des campagnes. L’enjeu de cet article est de le démontrer dans le cas de la résolution des sièges de Casale et de Volpiano menée par les armées françaises respectivement en mars 1555 puis en septembre 1555. Il en ressort une culture du compromis entre nécessités de la guerre, de la campagne et du moment. L’usage de la violence est lié au droit empirique de la guerre partagé entre les belligérants. La conclusion d’un siège tout comme l’acceptation d’une bataille est affaire de conjoncture où le compromis est préférable pour vaincre plus vite et à moindre coût.
Extrait
1Au crépuscule de sa carrière militaire, Blaise de Monluc revient sur ses campagnes. Soucieux de mettre en scène sa propre gloire, il avance qu’en mai 1555, le roi Henri II l’estimait comme « le plus heureux homme du monde, après un tel et si long temps sans esperance de secours, estre sorty si honnorablement, ayant affaire non-seulement à l’Empereur, mais aussi au duc de Florence1 ». Le capitaine gascon fait ici référence à sa participation à la défense de Sienne devant les armées impériales et florentines. Entré dans la ville en juillet 1554, il la rend par composition le 17 avril 1555 en obtenant les honneurs de la guerre. La capitulation prévoit la sortie de la garnison en armes, bagues sauves et enseignes déployées. Cinq jours plus tard, les termes de l’accord sont respectés. Monluc quitte Sienne avec ses gens par la grande porte entre la haie des soldats impériaux et italiens rangés de part et d’autre du chemin, emportant bagages, femmes et enfants2.
2La conclusion du siè
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