1 En reprenant la définition donnée par Eugène Viollet-le-Duc dans son Dictionnaire raisonné de l’architecture, les pentures sont des « bandes de fer clouées et boulonnées aux vantaux des portes, munies d’un œil entrant dans un gond, destinées à suspendre ces vantaux et à permettre de les faire pivoter ». Les pièces dites fausses pentures ne sont pas reliées à un gond et elles assurent une fonction décorative tout en contribuant à l’assemblage des planches jointives : E. E. Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XI^e au XVI^e siècle, Paris, Bance, A. Morel, 1854-1868, t. VIII, p. 290, art. « serrurerie ».

2 F. Malservisi, La restauration architecturale en France : deux siècles de pratique ordinaire, thèse de doctorat, université Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, 2005 (prom. Fr. Loyer), p. 403-430.

3 map : 81/36, carton 20 – Rapport et devis sur l’église circulaire de Neuvy Saint Sépulchre, E. E. Viollet-le-Duc, s.d. (1846 ?).

4 J. Nayrolles, « Archéologie et rationalisme. Le rétablissement des superstructures dans les églises romanes au XIX^e siècle », La Revue de l’Art, n° 121, 1998, p. 49-60.

5 S. Bryant, « La collégiale Saint-Étienne de Neuvy-Saint-Sépulchre (Indre) », Revue archéologique du Centre de la France, t. 43, 2004, p. 171-207, [En ligne]. http://racf.revues.org/186.

6 « Les vantaux actuels sont encore décorés au hasard, par de fort belles pentures en fer forgé qui devaient appartenir à la porte primitive et par un anneau attaché à une tête de lion en bronze malheureusement fort mutilée. […] Les objets de ce genre sont devenus tellement rares en France, qu’on n’en saurait trop recommander la conservation. À l’église d’Ebreuil en Bourbonnais, je connais un anneau semblable, dont la tête est parfaitement conservée mais je me permettrais d’attirer l’attention de la Commission sur ce monument dans un prochain rapport. » map : 81/36, carton 20 – Rapport et devis sur l’église circulaire de Neuvy Saint Sépulchre, E. E. Viollet-le-Duc, s.d. (1846 ?).

7 Dans les photos de la base Mémoire, d’autres ensembles de pentures lacunaires en remploi montrent que le cas de Neuvy n’est pas isolé (voir, par exemple, les vantaux du Prieuré de Saint-Marie-del-Vilar à Villelongue-dels-Monts ou de l’église de Coustanges dans les Pyrénées-Orientales, ceux de l’église Saint-Barthélémy à Liginiac en Corrèze, ou de l’église de La Ville-aux-Bois dans l’Aube).

8 Ces compositions aléatoires évoquent à nos yeux l’un des aspects des démarches artistiques de la modernité et assument une valeur d’art relative qui vient s’ajouter à leur indiscutable valeur historique. A. Riegl, Der moderne Denkmalkultus. Sein Wesen und seine Entstehung, Vienne-Leipzig, Braumüller, 1903 ; du même : Le culte moderne des monuments, Paris, Allia, 2016.

9 Sur ces thématiques : R. Recht, « Viollet-le-Duc et Gottfried Semper : leurs conceptions du patrimoine monumental », Revue germanique internationale, n° 13, 2000, p. 155-168, [En ligne]. http://rgi.revues.org/780.

10 J.-B. Lassus, « Art de la serrurerie. Fer forgé et fondu », Annales archéologiques, t. 1, 1844, p. 121-124.

11 A. Timbert, Restaurer et bâtir. Viollet-le-Duc en Bourgogne, Villeneuve-d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2013 (coll. Architecture et urbanisme), p. 483-484, 487.

12 R. Bordeaux, Serrurerie du Moyen Âge : les ferrures de portes, avec dessins par Henri Gérente et G. Bouet, Oxford, Parker, Paris, Aubry, 1858, p. 1-3.

13 map : 81/36, carton 20 – Rapport et devis sur l’église circulaire de Neuvy Saint Sépulchre, E. E. Viollet-le-Duc, s.d. (1846 ?).

14 map : 81/36, carton 20 – Lettre au Ministre de l’Intérieur, E. E. Viollet-le-Duc, 29 octobre 1848.

15 La commune n’a participé que symboliquement aux restaurations, au moins jusqu’à la Deuxième Guerre mondiale. Les travaux ont été principalement financés par le service des Monuments historiques avec parfois la participation du service des Cultes et/ou du département.

16 map : 81/36, carton 20 – Lettre à l’Inspecteur général, E. E. Viollet-le-Duc, 17 janvier 1856 ; Lettre du préfet de l’Indre au Ministre, secrétariat général des beaux-arts, 26 décembre 1857.

17 E. E. Viollet-le-Duc, op. cit., 1854-1868, vol. VIII, p. 290-291.

18 Voir note 1.

19 Ibid., p. 304.

20 Ibid., p. 308.

21 Ibid., p. 318.

22 map : Fonds Viollet-le-Duc – 1996/083, France, Centre, Indre (36), Neuvy-Saint-Sépulchre, Élévation de la façade ouest, élévation du portail avec ses vantaux, détail d’un chapiteau intérieur, E. E. Viollet-le-Duc, 1845.

23 map : 81/36, carton 20 – Lettre du préfet de l’Indre au Ministre, secrétariat général des beaux-arts, 9 novembre 1858.

24 map : E. E. Viollet-le-Duc, album 2012/024/40 doc. 21134.

25 map : Centre de recherches sur les Monuments historiques, n° inventaire D. 12.029.

26 R. Touzé, Vantaux de portes à planches jointives du XI^e au XIX^e siècle, Paris, cmn, 2009, p. 9.

27 M. Linlaud, Serrures médiévales, VIII^e-XIII^e siècle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2014, 343 p.

28 Voir la notice biographique publiée dans le portail Archiwebture, Cité du Patrimoine, fiche descriptive des fonds « Subes, Raymond (1891-1970). 006 Ifa », [En ligne]. http://archiwebture.citechaillot.fr/fonds/FRAPN02_SUBRA.

29 « Phénomène curieux, si après cette déchéance, le fer forgé a pu produire au XX^e siècle une ample moisson d’œuvres d’esprit moderne, il doit, tout comme le vitrail, sa renaissance au goût du XIX^e siècle pour l’archéologie et les créations du passé. Si l’on veut comprendre ce phénomène, l’œuvre de Pierre Boulanger si importante par la vie nouvelle qu’elle insuffla aux techniques du travail du fer et l’intérêt qu’elle suscite en sa faveur chez les artistes et architectes est vraiment exemplaire. » R. Subes, Pierre Boulanger, Paris, Imprimerie du Compagnonnage, 1961, p. 16-17.

30 Ibid., p. 24.