1 N. Reveyron, avec la collaboration de Gh. Macabéo et les contributions de Ch. Le Barrier et H. Chopin, Chantiers lyonnais du Moyen Âge, Saint-Jean, Saint-Nizier, Saint-Paul, archéologie et histoire de l’art, Lyon, 2005 (coll. Documents d’Archéologie Rhône-Alpes, n° 28).
2 L. Bégule, Les incrustations décoratives des cathédrales de Lyon et de Vienne, Lyon-Paris, 1905.
3 J’ai grand plaisir à remercier ici les acteurs des chantiers de restauration, pour tout ce qu’ils m’ont appris ; ils retrouveront leur enseignement dans ces lignes, aussi honnêtement transcrit que possible.
4 Voir par exemple : G. Orial et T. Vieweger, « Mortiers biologiques, une innovation pour la restauration de la statuaire », Monumental, 2003, p. 192-199.
5 Sur ce point, voir par exemple : M.-F. André, O. Voldoire, E. Roussel et alii, « Contrasting weathering and climate regimes in forested and cleared sandstone temples of the Angkor region », Earth Surface Processes and Landforms, vol. 37, 2012, p. 519-532 ; M.-F. André et Br. Phalip, « Regards croisés du géographe et de l’archéologue du bâti sur l’état de santé du patrimoine médiéval du Massif Central », Espace et territoire au Moyen Âge, Bordeaux, 2012 (coll. Ausonius, Mémoires. Suppl. 28), p. 341-354 ; M.-F. André, O. Voldoire, F. Vautier et alii, « Impact of cement repointing on rates of sandstone decay in medieval churches of the French Massif Central », Geological Society, London, Special Publications, 2014, vol. 391, p. 157-174.
6 Br. Phalip et J.-Fr. Luneau, dir., Restaurer au XIXe siècle, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise-Pascal, à paraître.
7 Comme l’a voulu Viollet-le-Duc pour le chantier de restauration de Pierrefonds, par exemple : A. Timbert, Viollet-le-Duc et Pierrefonds : Histoire d’un chantier, Villeneuve-d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2017 (coll. Documents et Témoignages).
8 J. Rainhorn, Blanc de plomb, histoire d’un poison légal, Paris, Presse de Sciences Po, 2019.
9 M. Poirier, « La notion de réversibilité en conservation-restauration », Tables de travail – Séminaire de recherche sur la conservation-restauration, 2014, [En ligne]. https://tablesdetravail.hypotheses.org/721.
10 J. Bard, Statistique générale des basiliques et du culte dans la ville de Lyon, Lyon, A. Perisse, 1842, p. 15-16.
11 Le mythe d’une « blancheur des origines » a nourri longtemps l’imaginaire occidental : « Quand les cathédrales étaient blanches, l’univers était soulevé tout entier par une immense foi dans l’action, l’avenir et la création harmonieuse d’une civilisation », écrivait encore Le Corbusier en 1965 (Quand les cathédrales étaient blanches, Paris, Gonthier, 1965). C’est en 1993 seulement qu’A. Erlande-Brandenburg a fait paraître chez Gallimard Quand les cathédrales étaient peintes, et en 2002 que l’architecte J. Moulin a publié « Quand les châteaux étaient peints », Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles, 2007, [En ligne]. https://journals.openedition.org/crcv/1692.
12 Cité par E. de Bruyne, Études d’esthétique médiévale, Paris, Albin Michel, vol. 1, 1998 [1946], p. 37. Notons que l’application actuelle du lait de chaux sur les parements en fin de restauration, pour unifier l’architecture et recharger les pierres, signe un retour à des pratiques du XIXe siècle.
13 G. Flaubert, « Par les champs et par les grèves », Œuvres complètes, t. 4, Paris, Louis Conard, 1910, p. 150 (église de Pont-l’Abbé).
14 Ibidem, p. 394. Rechampir : Détacher les objets du fond sur lequel on peint, soit en marquant les contours, soit par l’opposition des couleurs (Dictionnaire de la langue française, par É. Littré).
15 J. Bard, Les Basiliques Saint-Vincent de Chalon et Notre-Dame de Beaune, Fouque, 1845.
16 Notamment l’acide linoénique et l’acide linoélique.
17 Chauffée au bain-marie, elle pénètre plus facilement le matériau où elle est appliquée.
18 Comme l’huile de noix ou de chanvre, l’huile de lin est un produit siccatif, c’est-à-dire qu’elle accélère le séchage du mélange dont elle est un adjuvant. Elle entre, avec la litharge (protoxyde de plomb cristallisé), la céruse, la terre d’ombre et le talc, dans la composition de l’huile grasse.
19 Bras nord du transept, travée interne, galerie orientale.
20 P. Mérimée, Voyage dans le sud de la France, Paris, Librairie Fournier, 1835, p. 102.
21 L. Huang, « Pour une histoire de la restauration et de la conservation : un autre regard sur le portail occidental de Sainte-Foy de Conques », Portails romans et gothiques menacés par les intempéries. Le relevé laser au service du patrimoine, Actes du colloque international, 25-26 novembre 2014, dir. J. Rollier et A. Vilain, Bordeaux, Ausonius, 2016 (Archéovision, 7), p. 39-47.
22 H. Chopin, « Une église à travers les âges : l’ancienne collégiale Saint-Paul », Quartier Saint-Paul, Lyon, dir. H. Chopin, M. Bobichon, M. Vanaria et alii, Lyon, 2002, p. 95.
23 N. Reveyron, « Réflexions sur les restaurations des monuments lyonnais aux XVIIIe et XIXe siècles », Restaurer au XIXe siècle – II, Actes de la Table ronde de Clermont-Ferrand, 11 septembre 2013, dir. J.-Fr. Luneau et Br. Phalip, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise-Pascal, 2017, p. 69-86.
24 Il arrive qu’un peu de glaise reste accrochée à un fil de découpe. Petit à petit, la boulette s’épaissit et finit par creuser un sillon sur le côté des briques en découpe.
25 Ph. Lardin, « Le plâtre dans la construction courante à Rouen aux XIIIe et XIVe siècles », La maison médiévale en Normandie et en Angleterre, Actes des tables rondes de Rouen et de Norwich (1998-1999), Rouen, Société libre d’émulation de la Seine-Maritime, 2002, p. 95-102 ; I. Lafarge, « Les usages du plâtre dans la construction en Île-de-France de l’Antiquité à l’époque contemporaine », Ressources et construction : la transmission des savoirs sur les chantiers [en ligne : https://books.openedition.org/cths/10387?lang=fr], Paris, Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques, 2020. Pour une synthèse générale : C. Inizan, Le plâtre. Sols et couvrements intérieurs du XIIIe au XIXe siècle, Paris, éditions du patrimoine, 2017. Marcel Aubert a développé très tôt l’analyse des matériaux de construction en histoire de l’art : M. Aubert, « Les enduits dans les constructions du Moyen Âge », Bulletin monumental, 115, 2, 1957, p. 111-117.
26 Sur la production, les techniques et les usages du plâtre, voir par exemple : G. Barthe, dir., Le plâtre. L’Art et la matière, Paris, Éditions Créaphis, 2001 ; Gypseries, gypiers des villes, gypiers des champs, Actes du colloque de Digne-les-Bains, dir. S. Da Conceiçao, Paris, Éditions Créaphis, 2005.
27 « Ce procédé, dont l’invention est dû à M. Keene, de Londres, se compose des opérations suivantes : on donne au plâtre une première cuisson qui le prive de son eau de cristallisation, puis, immédiatement après, on le jette dans un bain d’eau saturée d’alun ; au bout de six heures, on le retire de ce bain, et, après l’avoir laissé sécher à l’air, on lui fait subir une seconde cuisson, dans laquelle on doit le porter jusqu’au rouge-brun ; on le porte enfin sous les meules, qui le pulvérisent ; après quoi, il peut être employé comme le plâtre ordinaire », note de MM. Savoie et Greenwood, Journal de pharmacie et des sciences accessoires, t. 27, 1841, p. 439-441. Cf. infra : le « ciment Sorel ». Ce produit est aussi connu sous le nom de Keene’s cement, de Martin’s cement, de Parian cement ou Adamant.
28 Oxford Dictionary of Architecture, dir. J. S. Curl et S. Wilson, Oxford University Press, 2016, p. 407.
29 « Dans la séance du 21 juin, M. Sorel a signalé un procédé pour le durcissement du plâtre, qui est plus simple et donne, selon lui, plus de dureté au plâtre que le procédé à l’alun de M. Keene (de Londres), dont il a été fait mention dans une précédente séance. Ce nouveau procédé consiste tout simplement à gâcher le plâtre avec une solution de sulfate de zinc neutre, à 8 ou 10 degrés aérométriques dans laquelle on fait dissoudre un peu de gomme arabique ou de colle de gélatine », Journal de pharmacie et des sciences accessoires, t. 27, 1841, p. 441.
30 Il existe deux familles de stuc qui utilisent comme liant soit la chaux grasse (avec une charge de poudre de craie, de marbre ou de pierre), soit le plâtre, normalement sans adjonction de charge.
31 ad, Rhône : chapitre primatial de Saint-Jean, série G : 10 G 251- Actes capitulaires, convention du 21 juin 1755, f° 49, f° 101 v°-104 r° (livre 179).
32 Ces pilastres sont plaqués sur les orthostates. Ils sont maintenus en place par compression entre la base et le chapiteau. On a sans doute épargné dans le dos du pilastre une languette en faisant toute la hauteur et s’insérant dans un joint laissé large entre les deux orthostates.
33 H. Chopin, op. cit., 2002, p. 95.
34 C. Savy, « Les restaurations de l’église Saint-Paul à Lyon, pour servir à l’histoire des monuments religieux de cette ville », Lyon, imp. du Salut public, 1876, p. 9.
35 Le tympan de Saint-Lazare d’Autun a été dissimulé au XVIIIe siècle derrière un galandage de brique monté au plâtre et au mortier de tuileau, puis enduit de plâtre. Lors de son dégagement, en 1837, par C. Robelin, architecte diocésain, les fragments détachés ont été recollés au plâtre. Un siècle plus tard, la tête du Christ, retrouvée par le chanoine Grivot en 1946, a été de même fixée au plâtre, avec le renfort de deux goujons et d’un tenon extérieur. A. Dmoschowshaka-Brasseur, « Le regard du restaurateur : des observations aux interventions », Révélation : le grand portail d’Autun, dir. C. Ullmann, Lyon, Lieux Dits, 2011, p. 112-113.
36 Le sud-ouest de la France possède de belles demeures du XIXe siècle dont la façade, richement architecturée et décorée, est en plâtre, comme celle de la Maison des cariatides, à Foix, datée du milieu du siècle. Voir : Base Mérimée, dpt Ariège.
37 « Conservation et restauration des monumens », Bulletin Archéologique du Comité Historique des Arts et Monuments, vol. 2, 1842-1843, p. 171. En dernier lieu, voir : S. D. Daussy, « L’élaboration d’une doctrine de restauration à Amiens au XIXe siècle », Restaurer au XIXe siècle – I, Actes de la Journée d’étude de Clermont-Ferrand, 16 février 2010, dir. J.-Fr. Luneau et Br. Phalip, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise-Pascal, 2012, p. 35-46.
38 Éléments saillants du modèle, qui empêchent le démoulage. Ils sont habituellement retranchés du modèle, opération destructrice, et moulés à part.
39 Creux très refouillés d’où il est difficile de retirer le moule.
40 Composé de plusieurs pièces finement ajustées, le moule à bon-creux est démonté pour libérer sans dégâts le modèle ou la pièce moulée. Dans le cas du moule à creux-perdu, le modèle en terre est retiré par morceaux et, de ce fait, définitivement perdu. Voir par exemple : Le moulage, Actes du colloque international, Paris, 10-12 avril 1987, Paris, La Documentation française, 1988.
41 ad, Rhône : chapitre primatial de Saint-Jean, série G : 10 G 253 - Actes capitulaires, mandat d’août 1756, f° 67 (livre 181).
42 Ancienne chapelle de Notre-Dame de Grâce, construite par le sacriste Jean Machard, à la charnière du XVe et du XVIe siècle. H. Chopin, op. cit., 2002, p. 92 et 100.
43 Chapiteaux des quatre évangélistes, en méplat, de la première travée de la nef.
44 Dans la construction comme dans bien d’autres activités artisanales, les secrets de métiers, qui sont toujours une réalité, ont donné naissance au XVIIIe siècle à un type de publication introduisant la notion dans le titre. Voir par exemple : P.-J. Buch’Hoz, Recueil de secrets sûrs et expérimentés à l’usage des artistes, 3 vol., Paris, Guillot, 1783, 1785 et 1786. Le thème de la perte de savoir inhérente à cette pratique du secret est une constante depuis cette époque jusqu’à nos jours.
45 « Dans les pays où le plâtre est cher, on scelle les gonds avec du mortier de chaux et de ciment, dans lequel on mêle de la mousse qui donne du soutien au mortier et qui ne pourrit jamais. On se sert encore, pour sceller les gonds, de limaille de fer détrempée dans du vinaigre […] D’autres ajoutent à la limaille, du tuileau pile et passé au tamis. Le défaut de ce mastich est d’être long-temps à prendre corps ; et comme la limaille gonfle en rouillant, elle ne manque pas d’éclater les pierres lorsqu’elles sont tendres, ou quand le scellement est près du bord de la pierre, en ce cas on pouroit employer un mastich fait avec de la poudre de chaux bien détrempée avec une huile dessiccative, de la filasse et du ciment passé au tamis de crin […] Il y a des endroits à la campagne où cette poudre de tuileau fait le corps de la composition, on la lie en la mêlant avec des limaces rouges broyées. D’autres se servent de différentes espèces de ciment, comme de la chaux vive, et du ciment gâché avec du fromage mou et du lait ». Encyclopédie Méthodique ou par ordre de matières par une société de gens de lettres, de savants et d’artistes, Nouvelle édition enrichie de remarques, à Padoue, t. 7, 1792, seconde partie, p. 412.
46 Archives des Découvertes et des Inventions nouvelles faites dans les Sciences, les Arts et les Manufactures, tant en France qu’à l’étranger, pendant l’année 1824, à Paris, chez Treuttel et Würtz, 1825, p. 476.
47 Dictionnaire technologique, ou nouveau dictionnaire universel des arts et métiers, et de l’économie industrielle et commerciale, par une société de savants et d’artistes, Paris, Thomine Libraire, t. 13, 1828, p. 174-175.
48 Dictionnaire universel théorique et pratique du commerce et de la navigation, A-G, Paris, éd. Gilbert-Urbain Guillaumin, t. 1, 1859, p. 678.
49 La clef de l’industrie et des sciences qui se rattachent aux arts industriels, par J.-R. Armonville, servant de 2e édition au Guide des artistes publié en 1818, Paris, vol. 2, 1825, p. 81. Sur les décors en matériaux de substitution, voir : V. Nègre, L’ornement en série : architecture, terre cuite et carton-pierre, Paris, Pierre Mardaga, 2006.
50 Fêlé, fissuré, fendu.
51 Substantif masculin, tiré de l’allemand klaffen, être ouvert, clapis désigne un « Grand éclat fait maladroitement en taillant le marbre » (Dictionnaire de la langue française, par É. Littré).
52 A.-N. Didron, « Rapport sur les travaux exécutés à la cathédrale de Bourges avant 1848 », Mémoires de la Société des Antiquaires du Centre, vol. 16, 1888-1889, p. 177-178.
53 A. Guillerme, Bâtir la ville. Révolutions industrielles dans les matériaux de construction, France-Grande-Bretagne (1760-1840), Paris, Champ Vallon, 1995.
54 G. Flaubert, op. cit., 1910, p. 372.
55 Pour rétablir l’arc de Triomphe d’Orange, dans les années 1820, l’architecte Caristie a spontanément mis en place les linéaments d’une théorie de la restauration qui ont ouvert la voie aux doctrines ultérieures, à commencer par les conseils de Didron pour la « Conservation et restauration des monuments », Bulletin Archéologique du Comité Historique des Arts et Monuments, deuxième volume, Paris, 1842-1843, p. 168-175. A. Caristie, Monuments antiques à Orange : arc de triomphe et théâtre, Paris, 1856 ; C. Lenormant, « Mémoire sur l’arc de triomphe d’Orange », Comptes rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1re année, 1857, p. 232-249.
56 Exemple précoce, le projet révolutionnaire de l’architecte Alavoine pour la cathédrale de Rouen après l’incendie de 1822 – une flèche en fonte culminant à 151 m – a subi dès 1823 des critiques violentes qui ont rallongé les délais d’achèvement jusqu’en 1884. J.-P. Desportes, « Alavoine et la flèche de Rouen », Revue de l’Art, 13, 1973, p. 48-62.
57 Le discours, jamais reproduit, est cité dans : F. Chambon, Notes sur Prosper Mérimée, Paris, 1902, p. 330-332 (extrait p. 332).
58 Cf. supra.
59 Pavement de l’église tardo-gothique de Saint-Étienne-du-Mont, à Paris.
60 Annales des arts et manufactures, Table des matières, vol. 27, 1808, p. 48.
61 Annales des arts et manufactures, vol. 34, 1818, p. 57-58.
62 Ibidem, p. 60.
63 Dictionnaire universel théorique…, op. cit., p. 678.
64 La pierre à ciment doit contenir entre 21 % et 26 % d’argile et subir une « cuisson » dont la température doit être comprise entre 500 et 1 200 °C.
65 L’ajout de chaux permet de retarder sensiblement la prise du ciment naturel.
66 Les ciments artificiels ont été mis au point pour prévenir un épuisement des carrières de pierre à ciment. Les deux composantes du ciment artificiel – le calcaire et l’argile – sont broyées séparément, puis mélangées et enfin soumises à une cuisson pour donner le clinker, un mélange qui, une fois refroidi, est à son tour broyé finement et calciné. C’est à ce stade du processus que peuvent y être ajoutés des composants comme le gypse, dont la présence ralentit la prise du ciment.
67 Les ciments se répartissent couramment en 4 groupes, suivant la vitesse de prise : ciment à prise prompte : 15 à 20 minutes ; ciment à prise demi-lente : 20 à 30 minutes ; ciment à prise lente type Portland : 1 à 2 heures ; ciment à prise très lente type Portland supérieur : 2 à 3 heures. Mais, d’une part, les vitesses de prise sont dans la réalité plus variable, d’autre part, les conditions de mise en œuvre jouent sur le temps de prise.
68 Si sa teneur en argile est inférieure à 21 %, la roche calcaire est considérée comme de la pierre à chaux.
69 A. Cayrol-Gérin, C. Guichard et B. Riboreau, L’Or gris du Grand Grenoble, Guide du Patrimoine rhônalpin, 2000.
70 Dictionnaire universel théorique…, op. cit., p. 675. L’expression de ciment romain est apparue en Angleterre (roman cement) à l’extrême fin du XVIIIe siècle, dans des prospectus publicitaires. En dernier lieu, voir : A. Royer, Le ciment romain : étude d’un matériau et de son utilisation dans les restaurations de monuments historiques au XIXe siècle : les cathédrales d’Amiens et de Bourges, Paris, Éditions Monographie de l’École du Louvre, 2004. L’hypothèse la plus vraisemblable est que l’expression a été sans doute forgée pour vanter la très grande dureté du nouveau matériau, par comparaison avec le mortier romain réputé très solide.
71 « Les ciments et mortiers hydrauliques les plus renommés sont ceux de Wassy (Yonne), de Roquefort, de Boulogne-sur-mer, de Portland (Angleterre), de Moissac, de Grenoble, du Theil (Ardèche), de Corbigny (Nièvre), d’Antony (Seine), de Saint-Dié (Vosges), de Chartres, d’Echoisy (Charentes), de Montélimar, de Saint-Dizier (Haute-Marne), de Gap etc. », ibidem, p. 675.
72 Ibid., p. 676.
73 Ibid., p. 676-677.
74 Ibid., p. 676. L’article précise que sa dureté le rend propre à la création de sols ou d’escaliers et qu’« on a même proposé d’en faire des cercueils ».
75 « Conservation et restauration des monumens », Bulletin Archéologique du Comité Historique des Arts et Monuments, vol. 2, 1842-1843, p. 171.
76 A.-N. Didron, op. cit., 1889, p. 173-208, cité par A. Royer, « Le ciment romain en France : un matériau du XIXe siècle méconnu », Monumental, 2006, p. 93.
77 Notre-Dame de Paris, par Lassus et Viollet-le-Duc, Rapport, Adressé à M. le Ministre de la Justice et des Cultes, Annexé au projet de restauration, remis le 31 janvier 1843, Paris, Imprimerie de Mme De Lacombe, 1843.
78 Revue générale de l’architecture et des travaux publics, dir. César Daly, 13e année, 1852, col. 122.
79 L’arc en pierre a vraisemblablement été gravé à l’extrados d’une feuillure où une languette du remplage en ciment pouvait trouver à se loger, pour renforcer la cohésion de l’ensemble.
80 Dans la photographie (Bibliothèque municipale de Lyon / P0546 S 0199) prise par Jules Sylvestre (1859-1936) vers 1873, avant les grands travaux initiés en 1875, l’immeuble occupant la moitié nord de la façade et le portail néoclassique construit par Decrénice au XVIIIe siècle sont toujours en place, la flèche du clocher-porche n’a pas été encore rétablie et les baies de la chapelle des Fonts conservent la forme acquise au XVIIIe siècle. Dans la photographie de Mieusement (École Normale Supérieure des Beaux-Arts), datée de juillet 1887, montrant la nouvelle façade et la flèche rétablie, les remplages néo-flamboyants des trois fenêtres présentent une couleur blanche qui tranche sur les murs noircis, preuve qu’ils n’avaient pas encore été exposés longtemps à la pollution des chauffages au charbon. Les remplages en ciment prompt des autres chapelles nord, en revanche, ont été déjà noircis par la pollution.
81 On appelle à Lyon « allée d’immeuble » le couloir en rez-de-chaussée reliant la porte sur rue et l’escalier commun sur cour.
82 La prise rapide du ciment fait courir au décor un risque de faïençage. Dans ce type d’accident, le dosage de la charge et du liant est déterminant. Un mortier de ciment trop pauvre en liant peut subir, lors d’un séchage trop rapide, un retrait qui fait se développer des microfissures. Dans une masse importante de mortier à séchage rapide, la surface subit une dessication plus rapide que le cœur de la masse, différentiel qui occasionne aussi des fissures en surface.
83 Le premier séchage est une étape primaire qu’il faut bien distinguer du durcissement définitif.
84 À l’inverse, les rares fractures marquant les pinacles ne se sont pas propagées aux panneaux.
85 Composé chacun de quatre feuilles et quatre têtes de chardon.