Éclats de « la nuit sexuelle » chez Jean Genet
p. 71-78
Extrait
1« Rien dans le jour ne se voit de la nuit ce passage »1 : la nuit pour Marguerite Duras est ce lieu sans forme où advient ce qui se soustrait à la lumière pour mieux exister – l’amour, l’écriture – et qui pourtant double de sa présence évanouie, « engloutie » dirait Jean Genet, la lumière du jour sans pour autant y trouver sa place. « Obscure splendeur »2 qui ne peut se donner à lire qu’en conjuguant des mots qui s’excluent et se maintiennent ainsi, irréconciliables. De la « nuit enflammée »3 de Racine à « l’Illumination nocturne »4 de Saint Jean de la Croix, la nuit tisse des liens improbables avec l’art et le désir au travers du sexuel qui en dessine le point de rencontre.
2Pour Pascal Quignard,
[l]a nudité, l’anxiété de alter, fait le propre de la sexualité humaine. Cette anxiété est inassouvie depuis l’origine. C’est l’impossible déshabillage de la statuaire, l’impossible persuasion des dessins et des scènes […], l’impossible intrigue que cherchent à nouer les romans, l’imp
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