1 Cette complémentarité tient aussi au fait que l’ensemble de ces analyses ont été développées dans le cadre d’un même projet ANR « Attentes et attendus en matière d’espace : la démolition dans les grands ensembles d’habitat social » (laboratoire RIVES, 2010-2013). Je remercie l’ensemble de l’équipe pour les riches échanges à partir des informations recueillies et des analyses produites sur le cas stéphanois : Philippe Genestier, Vincent Veschambre, Gérard Baudin, Solène Gaudin, Frédéric Pugnière-Saavedra, Laurette Wittner et Claudine Desforges.
2 Surnom donné par les Stéphanois.
3 Implosion programmée à 13h pour faire l’ouverture des Journaux Télévisés nationaux de ce 27 mai et déplacement du ministre de la Ville pour l’occasion.
4 Ce sont les mots de la directrice de l’agence d’urbanisme de Saint-Étienne, dans : De Gravelaine F., Masboungi A., 2006, Saint-Étienne « in progress », Paris, Éditions du Moniteur.
5 Montreynaud, Tarentaise-Beaubrun-Séverine et Crêt-de-Roc.
6 D’autres démolitions de logements sociaux avaient bien sûr eu lieu auparavant dans des Grands Ensembles, y compris dans celui de Montchovet (deux immeubles partiellement), mais la démolition massive s’impose cette année-là.
7 Nom de la copropriété.
8 La précocité de la démolition de Muraille dans l’histoire des démolitions dans les grands ensembles est aussi à signaler.
9 La décision est prise en 2003 en Préfecture lors d’une réunion de la Commission du plan de sauvegarde, un an après que l’immeuble ait été déclaré copropriété fragile.
10 Sous la municipalité Thiollière (Parti radical), de 1994 à 2008 : l’élu référent pour Montchovet, l’élu référent pour Montreynaud et l’élu président de l’OPAC. Sous la municipalité Vincent (Union de gauche à tête PS), à partir de 2008 : l’adjoint à l’urbanisme.
11 Revue de presse 1995-2005 pour Montchovet (annonce de la démolition de la Muraille et signature de la convention ANRU), et 2002-2011 pour Montreynaud (annonce puis démolition).
12 Mêmes dates, 46 délibérations pour Montchovet, 39 pour Montreynaud.
13 Au sens donné dans le Larousse : « Action de relater, de rapporter quelque chose », « Développement oral ou écrit rapportant des faits vrais ou imaginaires » http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/r%C3%A9cit/67040.
14 Il est ici fait référence aux différentes tentatives faites lors du DSQ pour remplir des logements vacants et réhabilités de la Muraille et en diversifier les fonctions.
15 Il est à noter que, dans le corpus réuni, c’est sur la question de la sécurité que ce devoir d’intervention s’exprime le plus : « j’espère […] que nous pourrons retrouver un mode de vie tout à fait conforme à ce que la République exige, à savoir la tranquillité des personnes et la sécurité des personnes et des biens » (Michel Thiollière, maire, DCM 14 novembre 2005).
16 Ville de Saint-Étienne, 2000, Saint-Étienne, Contrat de ville 2000-2006, Grand projet de ville, dossier de candidature.
17 « Michel Thiollière : je suis élu pour façonner le Saint-Étienne de demain », La Tribune-Le Progrès, op. cit.
18 À partir de 1983 et du changement de municipalité, le dossier DSQ, visant initialement à maintenir à Montchovet une mixité de population, avec en particulier un travail pour maintenir les catégories moyennes présentes, est réorienté vers une expérience de groupement de populations maghrébines, populations qui ne sont pas parmi les plus aisées de la ville. En moins de deux décennies, le peuplement de Montchovet devient homogène. Thomas E., 1992,Politiques urbaines et transformations socio-spatiales, l’exemple stéphanois 1977-1991, Thèse de doctorat de géographie, Université de Saint-Étienne, 438 p. Kaddour R., Quand le grand ensemble devient patrimoine. Réflexion sur le devenir d’un héritage du logement social et la fabrication du patrimoine à partir de cas exemplaires en région stéphanoise, thèse de doctorat, Université Jean Monnet de Saint-Étienne, 2013.
19 Rigouste M., « Le langage des médias sur les “cités”. Représenter l’espace, légitimer le contrôle », dans : Hommes et migrations, n°1252, 2004.
20 On trouve aussi dans le corpus : « Nous avons d’abord décidé de démolir la Muraille de Chine […] pour remettre à la fois de la vitalité dans le quartier, mais aussi pour lui redonner un peu d’espoir. Nous avons procédé à cette démolition, puis nous avons dit qu’il fallait préparer le redéveloppement de ce quartier, pour lui redonner ses chances. Parce qu’il n’y a pas de raison que ce quartier qui est parfaitement intégré à la ville, inséré dans un tissu urbain et paysagé de qualité, ne puisse pas se redévelopper. C’est la raison pour laquelle nous avons cherché de vraies solutions et pas simplement des solutions palliatives qui n’auraient pas été durables » (Michel Thiollière, maire, DCM 2 juillet 2001).
21 Même si les propos tenus laissent parfois entendre que leurs auteurs ne sont pas tout à fait dupes à propos de l’action de démolition-reconstruction : « nous ne sommes jamais arrivés au Nirvana, au paradis de l’urbanisme et de l’architecture de la vie ensemble mais parfois nous devons tendre vers cela » (G. Ziegler, élu référent pour Montchovet, DCM 6 février 2006).
22 A son arrivée au pouvoir, le nouvel adjoint à l’urbanisme déclare : « cette tour Plein Ciel était un objet emblématique du quartier. Même si le projet de démolition est toujours en cours, nous nous questionnons sur un projet qui doit voir le jour en lieu et place de cette tour Plein Ciel. Notre position n’a pas évolué depuis. Il nous semble important qu’un quartier puisse être repéré, surtout lorsque l’on démolit un élément emblématique » (Florent Pigeon, adjoint à l’urbanisme, DCM 1er septembre 2008). Il ajoute : « ce principe étant posé, faut-il détruire la structure de la tour ou, au contraire, essayer de trouver une solution pour intégrer sa silhouette dans le paysage urbain ? […] C’est là un point extrêmement important. Il n’est pas contradictoire d’envisager une mutation du quartier et que cette tour ne soit plus habitée, avec l’idée consistant à en conserver une trace sous une forme ou sous une autre, en conservant sa silhouette ou en envisageant une œuvre d’art se substituant à cet édifice » (F. Pigeon, adjoint à l’urbanisme, DCM 2 février 2009). L’idée est soumise aux habitants du quartier par le biais d’un referendum. Les quelques votants se prononcent majoritairement pour la démolition.
23 Michel Thiollière, maire, DCM 27 avril 1998.
24 Présent aussi dans le corpus : « Il y a aussi tout un programme de rénovation urbaine lourd qui vise à dédensifier, à enlever les tours et les barres d’un autre âge » (Michel Thiollière, maire, DCM 6 décembre 2004).
25 « Vouloir à n’importe quel prix et coûte que coûte réaménager ces quartiers-là comme on a essayé de le faire depuis 10 ans, eh bien, je crois que c’est voué à l’échec. Il suffit de voir ce qui a été fait sur Montchovet. Ce n’est peut-être pas un échec total, mais ce n’est sûrement pas une réussite » (Michel Thiollière, maire, DCM 5 février 1996).
26 Michel Thiollière, maire de Saint-Étienne, « Jour J pour la Muraille de Chine », La Tribune-Le Progrès, 27 mai 2000.
27 Georges Ziegler, élu référent pour Montchovet, DCM 5 mai 2003.