Utilisation du charbon de terre dans une forge antique : un exemple du iiie siècle ap. J.-C. à Saultain (Nord)

Benjamin Jagou

p. 115-132

Résumés

La fouille du site de Saultain a mis en évidence un espace du travail du fer daté du iiie siècle. Ce dernier a permis de mettre en place pour la première fois un travail pluridisciplinaire alliant la prospection géophysique et la paléométallurgie pour la détection des sols de forge. Mais ce site a surtout révélé l’emploi du charbon de terre comme combustible dans la chaîne opératoire du fer. Cette découverte pour la période antique, une première pour le Nord de la France, permet de mettre en place des problématiques et une recherche sur l’économie romaine du charbon de terre pour la région.

The excavation of Saultain brought to light a blacksmith’s workshop dated from the 3rd century. For the first time, this excavation has enabled the implementation of a cross-disciplinary archaeological work, involving geophysical survey and archaeo-metallurgy, to detect blacksmith workshops. Above all, this site highlighted the use of charcoal as a fuel throughout the iron “chaîne opératoire”. This discovery, a novelty for the antiquity of Northern France, leads to the implementation of new study issues and research related to the Roman economy of charcoal in this region.

Entrées d’index

Mots-clés : Hainaut, Grande-Bretagne, archéométallurgie, forge, charbon de terre, susceptibilité magnétique, battiture

Keywords : Hainaut (province), Great Britain, archaeo-metallurgy, smithy, charcoal, magnetic susceptibility, hammerscale


Extrait

1Une opération d’archéologie préventive effectuée par l’Inrap sous la direction d’Alain Henton1, de septembre à octobre 2011, dans la commune de Saultain (59) à 5 km de Valenciennes, a mis au jour plusieurs occupations archéologiques sur une superficie de 1500 m2. À la suite du décapage, trois phases d’occupation successives ont été observées. La première comporte un chemin et un fossé parcellaire installé probablement vers le milieu du ier siècle. La deuxième phase d’occupation, vers la fin du même siècle, correspond à une petite aire funéraire installée le long du fossé. Elle comprend vingt sépultures et une fosse de bûcher, sur une surface inférieure à 200 m2. L’élément structurant de la nécropole réside dans l’alignement parfait de cinq caveaux, parallèles au chemin (fig. 1). Postérieurement, au milieu du iie siècle, la zone funéraire subit une érosion partielle et un colluvionnement efface en partie le fossé, comble progressivement le chemin et touche probablement certaine

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