Table des matières

Samuel Hayat, Nicolas Kaciaf et Cédric Passard

Introduction : ce que parler pour autrui veut dire

• Les matrices historiques et anthropologiques du porte-parolat
• Le prédicateur
• L’émissaire
• Le délégué
• Des figures en tension
• L’officiel et l’officieux
• Le porte-parole professionnel, le leader et le membre ordinaire
• La publicité du porte-parolat
• Les conditions médiatiques d’exercice du porte-parolat

Première partie. Généalogie du porte-parolat

Noémie Villacèque

Chapitre 1. Spectacle des puissants et parole du peuple : le messager de la tragédie grecque

• Acquérir la légitimité du témoin
• Faire de la parole un spectacle, le spectacle des puissants
• Porter la parole du peuple

Jacques Guilhaumou

Chapitre 2. Michel Foucault et l’avènement du porte-parolat

• Les enjeux épistémiques de l’analyse foucaldienne du pastorat : méthode fonctionnelle, description archéologique et analyse généalogique
• L’avènement du pastorat : les règles et les principes de la gouvernementalité
• L’avènement de la voix du peuple sous la Révolution française, un double processus d’inversion sous l’égide du porte-parolat
• 1789. Sieyès et l’avènement de la Nation dans le cours sur « Il faut défendre la société »
• 1792-1793. L’émergence du sans-culottisme dans le cours sur La société punitive
• Conclusion

Chloé Gaboriaux

Chapitre 3. Porte-paroles autoproclamés de la paysannerie au XIX^e siècle : radiographie d’un échec

• Revendiquer le porte-parolat
• Quelques précisions sur le contexte sociopolitique et médiatique
• La construction discursive de l’autorisation dans La Gazette des campagnes
• Faillir être autorisé
• Le refus de l’autorisation
• Une entreprise vouée à l’échec ?

Samuel Hayat

Chapitre 4. Porte-paroles ouvriers et construction de la classe ouvrière autour de la révolution de 1848

• Le déplacement du porte-parolat du métier vers la classe
• L’institutionnalisation du porte-parolat ouvrier en 1848

Deuxième partie. Le porte-parole institutionnel

Claire Oger

Chapitre 5. Porte-parolat(s) institutionnel(s) : locuteurs autorisés et compétence discursive

• « Porte-parole », une notion trop plastique ?
• Porter la parole/représenter/incarner
• Porte-parole et porte-voix
• Porte-parole/ambassadeur/médiateur
• Conditions d’énonciation du « locuteur autorisé » dans les institutions
• Centralisation et coordination de la parole
• Parole unifiée et autonomie énonciative
• Porte-parolat officiel et officieux
• La notion de compétence discursive : pour une exploration des « contraintes de rôle » dans l’exercice de la parole
• Unité des esprits et culture institutionnelle
• La compétence discursive entre « contraintes de rôle » et talent oratoire
• Autorité et arènes publiques
• La neutralisation discursive, alternative à la « langue de bois »
• L’« insoutenable légèreté » d’une désignation ordinaire
• Neutralisation discursive
• Conclusion

Philippe Aldrin et Nicolas Hubé

Chapitre 6. Trois bureaucraties pour une politique. Porte-parolat et mise en représentation de « l’Europe » dans ses années de fondation (1952-1967)

• Quand les « Six » revendiquent être l’Europe
• L’implacable règle de trois bureaucratique. Ou le difficile projet de donner une voix unique aux Communautés
• Aux origines du paradigme diffusionniste
• L’information, une affaire très politique
• Un monopole de l’exécutif sous surveillance
• De la division du travail bureaucratique
• Quel capital institutionnel communautaire pour représenter l’intérêt général européen ?
• Des porte-paroles choisis dans un espace interstitiel réduit
• Faire allégeance à Bruxelles
• Conclusion

Christian Le Bart

Chapitre 7. Porte-parole du gouvernement : un rôle impossible ?

• L’ambivalence structurelle du rôle de porte-parole du gouvernement : une visibilité dominée
• La loyauté comme condition du porte-parolat
• Christophe Castaner : l’exemplarité d’un renoncement à soi
• L’intolérance croissante des médias à la langue de bois
• La paradoxale personnalisation d’un rôle impossible

Julien Boyadjian

Chapitre 8. Le porte-parolat à l’heure de Twitter : vers un contournement de la parole institutionnelle ?

• Vers une démocratisation de la prise de parole dans l’espace public ?
• Les thèses technico-optimistes
• Révolution numérique et porte-parolat institutionnel
• Twitter : un nouvel espace public ?
• Le choix du terrain
• Le protocole d’enquête
• Une nette prédominance des organisations politiques et médiatiques et de leurs porte-paroles
• Une plus grande liberté des porte-paroles vis-à-vis de leurs organisations ?
• Conclusion

Troisième partie. Le porte-parole dans les groupes d’intérêt et les mouvements sociaux

Philippe Juhem

Chapitre 9. Les porte-paroles dans leur milieu naturel : le débat public

• Les formes du débat public
• L’économie dynamique du débat public
• Le débat public saisi à travers ses « défaillances »
• Les effets ordinaires du débat public
• L’emprise des commentateurs
• Conclusion

Guillaume Courty

Chapitre 10. Le porte-parolat des groupes d’intérêt : un duo et une interaction

• Les groupes d’intérêt et leurs porte-paroles
• Le porte-parolat ou l’art de la double parole
• Les délégués et secrétaires généraux : pouvoir bureaucratique et légitimité méritocratique
• Présider : pouvoir symbolique et légitimé élective
• Le porte-parolat comme binôme et comme interaction
• Binômes et codirection des groupes d’intérêt
• Porter la parole en duo : (d)écrire le groupe vs parler le groupe
• Conclusion

Marieke Louis

Chapitre 11. Porter la parole patronale au niveau mondial : la voix sourde de l’Organisation internationale des employeurs

• Construire un monopole de la parole patronale : une entreprise laborieuse
• Des experts du social : genèse d’une (auto)limitation de la parole patronale
• Un ethos bureaucratique : des secrétaires dévoués et discrets du patronat
• Polyphonie patronale et concurrences des représentativités
• Le décloisonnement de l’économique et du social dans les années 1970 : une occasion manquée pour l’OIE
• Crise économique et recomposition de la représentation patronale : l’OIE dans les sommets patronaux
• Conclusion

Adrien Mazières-Vaysse

Chapitre 12. Des « paroles précaires » ? Porter la parole dans les mouvements sociaux de jeunes précaires des années 2000

• Exigences et contraintes d’un porte-parolat précaire
• Les précaires : un groupe à l’unité introuvable ?
• Une injonction à l’authenticité forte : être précaire pour porter la parole précaire
• Porter la parole des jeunes précaires : une double représentation de groupe ?
• Les porte-paroles des jeunes précaires : des représentants sans représentés ?
• Être un « nouveau militant » : un label pour subvertir la représentation
• Représentation, subversion de la représentation et mécanismes de dépossession
• Qui peut porter la parole ? Des porte-paroles aux propriétés sociales spécifiques
• Conclusion

Alice Béja

Chapitre 13. Emma Goldman : la parole pour elle-même ?

• Construire sa légitimité
• Américaniser l’anarchisme
• Les pièges de la notoriété
• L’oubli de l’anarchisme ?

Jean-Philippe Heurtin

Contrepoint. Défétichiser le politique

• Quelle consistance du groupe ?
• Unifier la multitude ou instaurer une nouvelle relation ?
• Unité du groupe et monopole dans la représentation
• Quelle homologie ?
• La politisation comme double jeu
• Représenter, entre ressemblance et altérité
• Quelle fides ?
• Un autre modèle du crédit et de la localisation du pouvoir
• Un dispositif de défiance
• L’usurpation comme malédiction de la délégation ?

Nicolas Bué

Conclusion. Comment parler du porte-parolat ?

• Une figure de la représentation ? Incertitudes conceptuelles
• L’activité de porte-parolat : parler pour faire exister
• Le rôle de porte-parole : une légitimité sujette à caution
• Pistes de recherche

Gérard Noiriel

Postface. Les gilets jaunes et les « leçons de l’histoire »

Présentation des auteurs