1 Antoine Fleury, « Le plan Briand d’Union fédérale européenne : les dimensions diplomatiques, 1929-1932 », dans Jacques Bariéty (dir.), Aristide Briand, la Société des Nations et l’Europe, 1919-1932, Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, 2007, p. 348. Proposé lors de la dixième assemblée de la SDN, le 5 septembre 1929 alors que Briand est président du Conseil, le projet est envoyé par canal diplomatique le 1^er mai 1930 aux 26 États européens membres de la SDN et présenté par Briand le 11 septembre.

2 Beaucoup d’observateurs occidentaux considéraient le nazisme comme un « feu de paille ». Cette expression se retrouve, entre autres, dans les études et témoignages de : Boyd Julia, Travellers in the Third Reich. The rise of Fascism through the eyes of the everyday people, Londres, Elliott & Thompson Limited, 2018 (2^e édition) ; Hannoun Hubert, Le Nazisme, fausse éducation, vrai dressage, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 1997, 240 p., p. 136.

3 Ibid., p. 351-52.

4 Sous la côte 1 M 74.

5 Jules Scamaroni (1890-1938), après avoir été avocat, trouve vite une place dans les cabinets ministériels puis est nommé préfet de la Lozère puis des Ardennes (poste qu’il occupe de 1929 à 1933), avant de poursuivre sa carrière dans le Morbihan et le Loiret où il décède en fonction. Son fils Godefroy (1914-1943) fut lycéen à Charleville mais est surtout connu localement pour son rôle dans la Résistance sous le pseudonyme de « Fred ». Un collège de Charleville-Mézières porte d’ailleurs son nom dans le quartier de Manchester.

6 Olivier Prat, « “La Paix par la jeunesse”. Marc Sangnier et la réconciliation franco-allemande, 1921-1939 », Histoire@Politique, vol. 10, n° 1, 2010, p. 4 sq. URL : https://www.cairn.info/revue-histoire-politique-2010-1-page-4.htm (consulté le 11 mai 2020).

7 Gilbert Krebs, Les avatars du juvénilisme allemand, 1896-1945, Paris, Presses de la Sorbonne Nouvelle, p. 108.

8 Jean Luchaire, « Le Congrès du Sohlberg 27 juillet-3 août 1930 », Notre Temps, 1921, n° 21. AD Ardennes, 1 M 74.

9 Le Groupement universitaire franco-allemand était, à cette époque, dirigé par Cecil Mardrus dont il existe – dans les limites de nos connaissances actuelles – très peu d’éléments biographiques.

10 Otto Abetz (1903-1958) est avant tout connu pour son rôle d’ambassadeur du Troisième Reich à Paris lors de l’Occupation. Toutefois, ce professeur d’arts et de biologie fut, au départ, membre du SPD. Francophile, pacifiste, il milite dans les organisations allemandes de jeunesse pour que ces dernières prennent contact avec leurs équivalents français. Il se rapproche progressivement du NSDAP dès 1930 et y adhère finalement en 1932, manifestement après l’échec du Congrès de Rethel. Pour davantage d’informations, se référer à l’ouvrage de Barbara Lambauer, Otto Abetz et les Français ou l’envers de la Collaboration, Paris, Fayard, 2001.

11 Jean Luchaire, « Le Congrès du Sohlberg 27 juillet-3 août 1930 », Notre Temps, 1931, n° 21. AD Ardennes, 1 M 74.

12 Le nom de Jean Luchaire (1901-1946) reste indéfectiblement associé à la collaboration dite « de plume » lors de l’occupation de la France, entre 1940 et 1944. Fusillé au fort de Châtillon après avoir été jugé en Haute Cour de Justice, on en oublie souvent qu’il fut l’un des chantres d’un rapprochement pacifiste franco-allemand lors de l’entre-deux-guerres, notamment à travers son hebdomadaire, intitulé Notre Temps, qu’il fonde, à Paris, en 1927. Voir Meletta Cédric, Jean Luchaire. L’enfant perdu des années sombres, Paris, Perrin, 2013.

13 Jean Luchaire, Jacques Chabanne (dir.), Notre Temps, n° 103-104, « Une exploration psychologique franco-allemande. Le Congrès de Rethel 2 août-9 août 1931. Compte-rendu et exposés », Paris, 1931, col. 601-602. Pas de pagination pour ce numéro exceptionnel ; les colonnes de ce double-numéro vont de 601 à 664.

14 Voir Rita Thalmann, « Du cercle du Sohlberg au comité franco allemand : une évolution ambiguë de la coopération franco-allemande », dans Hans-Manfred Bock, Reinhart Meyer-Kalkus, Entre Locarno et Vichy. Les relations franco-culturelles franco-allemandes dans les années 1930, Paris, CNRS Édition, 1993, p. 67-86.

15 Une copie de l’acte des délibérations figure le dossier de la préfecture conservé aux Archives départementales des Ardennes (1 M 74).

16 AD Ardennes, 1 M 74.

17 Ibid.

18 Ibid.

19 André Weill-Curiel (1910-1988) milite dès son plus jeune âge, lors de l’entre-deux-guerres dans des organisations socialistes. Il participe à la fondation du groupe universitaire des « Amis de l’URSS » et devient même secrétaire général du Cercle étudiant de la Ligue des Droits de l’Homme et du Citoyen. Adhérent aux Jeunesses socialistes puis à la SFIO au début des années 30, André Weill-Curiel (de confession juive) choisit logiquement de suivre la résistance prônée par le général De Gaulle, dès l’été 1940. Voir http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/.

20 La liste de ces organisations participantes nous est connue par le biais d’un document officiel relatif au congrès de Rethel faisant partie du dossier préfectoral (AD Ardennes, 1 M 74).

21 Ibid. ainsi que : J. Luchaire, art. cit., col. 635-636.

22 Les Wandervogel, littéralement « oiseaux migrateurs » sont un mouvement de jeunesse allemande créé à la fin du XIX^e siècle. Au cours du temps, ce mouvement subit plusieurs scissions. Quoi qu’il en soit, tous ces mouvements sont intégrés de force dans la Jeunesse hitlérienne lors des premières années du régime national-socialiste.

23 Serait-ce celui d’Asfeld ? C’est, au point de vue géographique, le plus proche.

24 Bertrand de Jouvenel des Ursins (1903-1987) s’inscrit au Parti radical et milite pour un rapprochement constructif entre la France et l’Allemagne, notamment dans son ouvrage Vers les États-Unis d’Europe, publié en 1930. Bien que fils d’une mère juive, il se rapproche progressivement des ligues françaises et couvre, comme journaliste à Gringoire, le congrès de NSDAP où sont instituées les lois de Nuremberg, allant jusqu’à interviewer Adolf Hitler, en février 1936 pour le journal Paris-Midi. Opposé au Front populaire, il adhère au PPF (Parti Populaire Français) de Jacques Doriot mais rompt assez rapidement, en 1938, à cause de désaccords concernant les accords de Munich. Réfugié en Suisse en 1943, il échappe à la surveillance de la police allemande mais aussi à l’Épuration. Toutefois, sa réputation fait de lui un « pestiféré », selon ses propres termes.

25 Max Clauss (1901-1988) est un journaliste francophile allemand qui est connu pour être le premier traducteur d’André Malraux en langue allemande. Adhérant au NSDAP en 1933, il collabore ardemment avec le régime avant et pendant le second conflit mondial, notamment dans la revue de propagande Signal.

26 Les membres de X-Crise font paraître leur premier article officiel, le 25 août 1931, sous la plume de Gérard Bardet, dans le bulletin d’informations de l’École polytechnique, X-information. Certains membres poursuivent leur réflexion au sein de la SFIO (comme Louis Vallon) ou au sein de l’État français comme Pierre Pucheu (futur ministre de l’intérieur du régime de Vichy).

27 Fils du compositeur Gabriel Fauré et de Marie Frémiet (fille du sculpteur Emmanuel Frémiet), Philippe Fauré-Frémiet (1889-1954) se distingue pour être un homme de lettre et musicologue parisien qui n’atteint pas la même renommée que son frère aîné, prénommé Emmanuel, président de la Société zoologique de France et membre de l’Académie des sciences.

28 Col. 637.

29 Ibid.

30 Col. 639.

31 Col. 642.

32 Il est présenté comme tel au congrès de Rethel et dans les comptes rendus (col. 643) alors que, selon nos informations, le juriste Walter Reusch n’a jamais été membre du NSDAP (son nom n’est pas visible dans les fichiers de membres du parti politique) mais a toutefois participé, comme secrétaire, au Volksdeutschen Rat, création nationale-socialiste de 1934 sur une adjonction d’Heinrich Himmler en personne, visant à faire représenter en Allemagne les minorités nationales allemandes non encore intégrées dans le III^e Reich. Dietz Burkhard, Tiedau Ulrich, Gabel Helmut, Griff nach dem Westen. Die « Westforschung » der völkisch-nationalen Wissenschaften zum nordwesteuropäischen Raum (1919-1960), volume 2, Waxmann Verlag, Münster, 2003, p. 581.

33 Col. 643.

34 Col. 643-646.

35 Pierre Brossolette (1903-1944) est avant tout connu pour son rôle actif dans la Résistance intérieure jusqu’à son suicide, au siège de la Gestapo de Paris. Franc-maçon dès 1927, membre de la SFIO en 1929, il défend avec conviction les idées pacifistes et se présente à la députation dans l’Aube sous l’étiquette du Front populaire en 1936. Mais, dès 1938, face aux menaces venues d’outre-Rhin, sa perception européenne change radicalement.

36 Col. 648.

37 Pierre Viénot (1897-1944). Engagé volontaire à 17 ans en 1915, il est blessé à plusieurs reprises. Après des études de droit, il s’oriente vers une carrière administrative et milite tout d’abord pour un rapprochement franco-allemand et le pacifisme avant de devenir député des Ardennes (1932) puis secrétaire d’état du Front populaire, en 1936. Arrêté et incarcéré par les autorités de Vichy, il réussit à rejoindre le général de Gaulle à Londres en 1942 et devient l’ambassadeur officiel de la France libre à Londres.

38 AD Ardennes, 1 M 74. Les propos tenus ne sont malheureusement pas mentionnés.

39 Col. 648.

40 Col. 651.

41 Col. 652.

42 Idem.

43 Idem.

44 Idem.

45 Col. 653.

46 Idem.

47 Idem.

48 Idem.

49 Idem.

50 Idem.

51 Col. 654.

52 Col. 657.

53 Col. 656.

54 Col. 654.

55 Col. 656.

56 Col. 654.

57 Col. 657.

58 Idem.

59 Col. 659.

60 Col. 656-657.

61 Col. 660.

62 Idem.

63 Col. 660-661.

64 À en croire les paroles retranscrites de Jean Luchaire et d’Otto Abetz dans l’édition spéciale de Notre Temps, le choix de Rethel pour cette semaine d’échanges est bien lié aux événements de la Grande Guerre.

65 Contacté, le personnel du service des archives de la ville de Mayence a semblé bien étonné par notre demande et ignorait qu’une telle réunion se soit tenue dans cette ville à cette date.

66 Pierre Drieu La Rochelle, « Les 2 Jeunesses. Une soirée à Berlin », Vu, n° 306, 1934, p. 103-104. Revue créée et dirigée par Lucien Vogel (1886-1954), juif français ayant dénoncé très tôt les méfaits des régimes fascistes, nazis et franquistes mais ayant été commissaire du pavillon soviétique à l’exposition internationale des arts décoratifs de Paris (1925). Finalement, en 1940, il s’exile à New York jusqu’à la fin du conflit.

67 Bertrand de Jouvenel (1903-1987) est issu d’une famille dreyfusarde. Sa mère est de confession juive et milite dans les années Vingt au Parti radical.

68 Cf. Guido Müller, « Pierre Viénot et le bureau berlinois du Comité d’études franco-allemand », dans Hans Manfred Bock et Gilbert Kraps, Échanges culturels et relations diplomatiques. Présence française à Berlin au temps de la République de Weimar, Paris, Presses de la Sorbonne nouvelle, 2004, p. 51-68.

69 Sa femme, Andrée Viénot, née Mayrisch (1901-1976), reprend le combat de son défunt mari lors de l’immédiat après-guerre : députée des Ardennes en 1946, sous-secrétaire d’état entre 1946 et 1947 puis maire de Rocroi jusqu’à sa mort.

70 Barbara Lambauer, Otto Abetz et les Français ou l’envers de la Collaboration, Paris, Fayard, 2001 ; Barbara Lambauer, « Francophilie contre vents et marées ? Otto Abetz et les Français, 1930-1958 », Bulletin du Centre de recherche français de Jérusalem (en ligne), 18, 2007, mis en ligne le 7 janvier 2008. Consulté le 30 septembre 2016.

71 Nous reprenons ici les analyses de Julien Prévotaux, Un Européisme nazi : Le Groupe Collaboration et l’idéologie européenne dans la Seconde Guerre mondiale, Paris, F.-X. de Guibert, 2010.

72 Gilbert Joseph, Fernand de Brinon. L’aristocrate de la Collaboration.

73 La même logique est mise en œuvre dans le rapprochement instrumentalisé des anciens combattants français et allemands. Voir Fred Kupferman, « Diplomatie parallèle et guerre psychologique : le rôle de la Ribbentrop Dienstelle dans les tentatives d’action de l’opinion publique (1934-1939) », Relations internationales, 3, automne 1975, p. 79-95.

74 Voir sur ces clivages au cours des années 1930 : Michel Trebitch, « Le Front commun de la jeunesse intellectuelle. Le Cahier de revendications de décembre 1932 », dans Gilbert Merlio, Ni gauche, ni droite : Les chassés-croisés idéologiques des intellectuels français et allemands dans l’Entre-deux-guerres, Paris, Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine, Bordeaux, 1995, p. 209-227 ; Jean-Louis Loubet del Bayle, Les non-conformistes des années 30 : une tentative de renouvellement de la pensée politique française, Paris, Seuil, coll. « Point-Histoire », 2001 (1969).