1 André Grappe, Testament du dernier poilu d’Alsace. Du Haut-Doubs à Strasbourg, un destin dans le siècle, Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, 1999, présentation et analyses de Jean-Noël Grandhomme.

2 Dont une sélection a trouvé place dans notre ouvrage : Ultimes Sentinelles, Strasbourg, La Nuée bleue, 2006.

3 Service historique de la Défense, Château de Vincennes, Historique A2g 1 849 – Journal des marches et des opérations (JMO), 26 N 700. Si l’Historique est un court document quelque peu littéraire, au style lyrique et grandiloquent typique des lendemains de la Victoire, qui résume les faits d’armes d’un régiment au cours de la campagne, le JMO donne le détail, jour par jour, des déplacements et des combats de l’unité. De lecture plutôt aride, car technique et laconique, il constitue pourtant une mine d’informations qui permettent de recouper et de préciser les souvenirs du témoin. À part quelques contradictions de détail, il nous a permis de confirmer la fraîcheur de ceux d’André Grappe et de mieux comprendre les enjeux et le déroulement des combats auxquels il fut mêlé, particulièrement dans les Ardennes.

4 Mayer Suzanne, « Le Dernier Poilu d’Alsace », L’Alsace, 11 novembre 1999.

5 A. Grappe, op. cit., p. 153.

6 Ibid.

7 Le 15.8 effectue, le 19 octobre 1918, une grand’halte d’une heure dans la verrerie de La Neuvillette, récemment évacuée par les Allemands.

8 A. Grappe, op. cit., p. 153.

9 Ibid., p. 154.

10 Voir à ce sujet la brochure publiée par le comité d’Asfeld du Souvenir français (Jean-Jacques Boucher et Jean-Luc Guillaume), La Dernière bataille de la 5^e armée sur la Hunding Stellung, octobre-novembre 1918, Charleville-Mézières, impr. Bayart-Guillemin, 2018 (une partie du témoignage d’André Grappe y est reproduite p. 23-24).

11 Né à Villers-le-Lac, dans le canton de Morteau, en 1884, Charles François Xavier Taillard est un collègue du père d’André Grappe. Mobilisé comme sergent au 158^e d’infanterie en août 1914, il est nommé sous-lieutenant en novembre et promu lieutenant en octobre 1915, puis capitaine en juillet 1918 (SHD, Dossier personnel 8 Y^e 65 366).

12 L’Historique résume ainsi les combats : « Le 24 octobre (le régiment) est en ligne. Le lendemain, à 9 h, le 3^e bataillon (Charpentier), appuyé par une compagnie de chars légers en collant au barrage, se porte à l’attaque de la ligne Hunding. Le 2^e bataillon (Poupart) et le 1^er bataillon (Taillard), chacun à deux compagnies, marchent sur ses traces. La progression est extrêmement difficile, les chars d’assaut, pris à partie par des pièces anti-tanks, sont rapidement hors de combat ; les réseaux, très épais, sont intacts et les mitrailleuses ennemies font rage. Néanmoins, la première ligne de la position est enlevée et le bataillon s’y installe. Durant les journées du 26 et 27 les attaques sont reprises, mais ne peuvent progresser, le Boche réagit violemment, il s’épuise en vaines contre-attaques ; notre gain est intégralement maintenu. Relevé dans la nuit du 27, le régiment se dirige par étapes sur Damery, où il arrive le 31 octobre. 28 tués et 412 blessés ou intoxiqués : tel était le bilan de ces rencontres sanglantes au cours desquelles le 15.8 s’était heurté aux meilleurs éléments de l’armée allemande (p. 37-38). Le JMO déclare disparus au cours de la journée du 26 octobre le capitaine Taillard (rentré de captivité dès le 23 novembre), le sous-lieutenant Jeannette et quarante-quatre hommes. »

13 André Grappe, « Souvenirs de guerre », L’Université combattante, mai 1953, p. 61.

14 J.-J. Boucher, J.-L. Guillaume, op. cit., p. 34.

15 A. Grappe, op. cit., p. 159-160.

16 Ibid., p. 263.

17 Voir Épilogue d’une carrière. Discours d’adieu prononcé devant ses collègues, le 30 juin 1958, dans l’ancienne chapelle du lycée Fustel de Coulanges à Strasbourg par André Grappe, professeur de philosophie, Paris, Presses universitaires de France, 1958.

18 Dans ce cadre il publie : La Pensée de Pradines dans ses rapports avec celle de Paul Valéry, Paris, Félix Alcan, 1938. – L’Œuvre de Maurice Pradines ou l’épopée de la raison, Paris, Ophrys, 1976 (dir.) – actes d’une journée d’études organisée à l’Université des sciences humaines de Strasbourg II sous la présidence de Lucien Braun, doyen de la faculté de philosophie, le 1^er mars 1975. – « L’Itinéraire philosophique de Pradines », Revue de métaphysique et de morale, janvier-mars 1978. – Introduction à l’ouvrage de Pradines : Le Beau voyage. Itinéraire de Paris aux frontières de Jérusalem, Paris, éditions du Cerf, 1982.

19 Tous deux dans la revue L’Université combattante : « Souvenirs de guerre », novembre 1952 à mai 1953. – « Les Combattants de moins de vingt ans et les derniers mois de la Grande Guerre », janvier 1991.

20 Men of 18 in 1918, Elms Court, Devon, Arthur H.Stockwell Ltd, 1988.

21 A Dungaree Digger, Pinjarra Hills, Qld. autédition, 1999.

22 Ainsi Denis Daumin, Éric Poitevin, Le Chemin des hommes. Cent anciens combattants de 14-18, Le Mans, Cénomane, 1989. Didier Pazery, Derniers combats. La Grande Guerre, portraits de survivants, Issy-les-Moulineaux, Vents d’Ouest, 1996. Didier Pazery et Olivier Morel, Visages de la Grande Guerre. Des survivants de 14-18 à travers le monde, Paris, Calmann-Lévy, 1998. Les Élèves de l’école militaire interarmes, Un Poilu m’a dit, Guer, ÉMIA, 1999. Georges Lévy, Le Poilu, sentinelle du siècle. Les derniers combattants de 14-18 ont cent ans, Paris, Ceux de Verdun, leurs descendants et leurs amis, 1999. Richard Van Emden et Steve Humphries, Veterans. The Last Survivors of the Great War, Barnsley, Pen & Sword Books Ltd, 1998. Philippe Ziegler, Soldiers. Fighting Men’s Lives, 1901-2001, New-York, Alfred A. Knopf, 2002. Jean-Pierre Biot, Les Derniers poilus, Paris, éd. de La Martinière, 2004. Benoît Hopquin, « Les Ders des ders », Le Monde, 10 novembre 2005. Jean-Pascal Soudagne, Poilus, les ders des ders, Rennes, Ouest-France, 2006.

23 Citons notamment l’émission de Patrice Gélinet, « 1916 : l’enfer de Verdun », L’Histoire en direct (France Culture, 6 mars 1995), avec les témoignages d’Henri Auclair, Maurice Bourgeois, Edmond Masson, Abramo Pellencin et Pierre Rouquet ; prolongée par un débat public de soixante minutes avec le seul général Bourgeois le 13 mars suivant.

24 Du fait de l’histoire de la région, la très grande majorité des hommes y ont servi sous l’uniforme allemand. Le dernier survivant, Charles Kuentz, né à Ranspach (Haute-Alsace), le 18 février 1897, est décédé à Colmar le 7 avril 2005, après avoir lui aussi abondamment été sollicité par les médias. Voir Marc Dietz, De Karl à Charles, 1897-2005 : un Alsacien dans la Grande guerre, Colmar, ONACVG, 2016. Pour le contexte général : Jean-Noël Grandhomme et Francis Grandhomme, Les Alsaciens-Lorrains dans la Grande Guerre, Strasbourg, La Nuée bleue, 2013.

25 Jean-Noël Grandhomme, « Le Dernier poilu d’Alsace », Les Saisons d’Alsace, n° 6, printemps 2000, p. 74-77.

26 A. Grappe, op. cit., p. 85.

27 L’Est Républicain, 22 janvier 2000.

28 Marie-Christine Périllon, « Odyssée. Le Testament du dernier poilu d’Alsace », Strasbourg-Magazine, novembre 1999.

29 Les Dernières Nouvelles d’Alsace, 31 janvier 2001.

30 L’Alsace, 31 janvier 2001.

31 Texte confié par Lucien Braun à l’auteur, février 2001.

32 Texte confié par Christian Grappe à l’auteur, février 2001.

33 Sylvie Albecker-Grappe à l’auteur, février 2001.

34 Voir Véronique Fourcade, Le Dernier poilu : Lazare Ponticelli, Paris, Stock, 2008 ; Raymond Muelle (dir.), Hommage à Lazare Ponticelli, le dernier poilu, Seichamps, Esprit du livre, 2008.

35 http://dersdesders.free.fr/

36 Frédéric Mathieu, « Fernand Goux, 108 ans, était au front début novembre 1918 », Le Journal des Combattants, 21 juin 2008.

37 Claude Choules, The Last of the Last: The Final Survivor of the First World War, Édimbourg-Londres, Mainstream Publishing, 2010.

38 Harry Patch et Richard August Van Emden, The Last Fighting Tommy: The Life of Harry Patch, the Oldest Surviving Veteran of the Trenches, Londres, Bloomsbury Publishing, 2007.

39 Hans Michael Kloth, « Erster Weltkrieg Der leise Tod des letzten Veteranen », Der Spiegel online, 24 janvier 2008.

40 Frédéric Mathieu, Actualité de l’histoire, avril 2008, p. 70-73. Voir aussi son site : http://derniersveterans.free.fr/1870.html. Le dernier ancien de 1870 connu, grâce à ses recherches, est Séraphin Pruvost (1849-1955), né et mort à Siracourt, Pas-de-Calais.