1 Marseille est comparée à Chicago en France, comme Glasgow l’est alors en Grande-Bretagne, dans un même contexte de « mondialisation de la nouvelle » et particulièrement du crime organisé états-unien (Cambron, 2019 ; Davies, 2007). Alors qu’outre-Manche, la police de Glasgow s’empare de la référence pour négocier une augmentation budgétaire, en France elle est opérée d’abord dans les rédactions parisiennes, pour donner un lustre sensationnel aux faits divers marseillais.

2 Parmi de très nombreux exemples, citons l’article de Jean Saint-Marc, « Immeubles effondrés rue d’Aubagne : faut-il mettre Marseille sous tutelle de l’État ? », [https://www.20minutes.fr/politique/2380627-20181128-immeubles-effondres-rue-aubagne-faut-mettre-marseille-sous-tutelle-etat, consulté le 23/11/2019].

3 Le corpus de presse compte les principaux quotidiens nationaux (Paris-Soir, Le Petit Parisien, Excelsior, Le Journal, Le Matin), les principaux quotidiens marseillais (Le Petit Marseillais, conservateur ; Le Petit Provençal, socialiste), des organes politiques (L’Ère nouvelle, qui représente l’aile droite du parti radical, Le Populaire, socialiste, L’Humanité, communiste, Marseille-Matin qui est à Marseille un journal sabianiste, lié aux milieux d’affaires et à la droite traditionnelle néanmoins), et enfin des hebdomadaires satiriques (Candide, maurrassien, Gringoire, d’extrême droite).

4 AD13 (Archives départementales des Bouches-du-Rhône), 1 M 745, Rapport Blancheland, 28 octobre 1938.

5 AD13, 1M745, Rapport confidentiel Beinier, 5 novembre 1938, p. 10.

6 AD13, 1M745, Rapport Cals, 3/11/1938. Rapport Pradou, 29 octobre 1938.

7 Le Petit Parisien, 29 octobre 1938.

8 Excelsior, 29 octobre 1938.

9 AD13, 1M745, Courrier du préfet des Bouches-du-Rhône François Graux, au maire de Marseille Henri Tasso, 31 octobre 1938.

10 Le Journal, 29 octobre 1938.

11 Le Journal, 29 octobre 1938.

12 Excelsior, 29 octobre 1938.

13 Le Matin, 29 octobre 1938.

14 Le Journal, 29 octobre 1938.

15 Le Matin, 29 octobre 1938.

16 Le Petit Parisien, 30 octobre 1938.

17 Le Petit Parisien, 29 octobre 1938.

18 AD13, 1M745, Rapport Blancheland, 28 octobre 1938.

19 Le Petit Parisien, 29 octobre 1938.

20 Le Journal, 29 octobre 1938.

21 Le Petit Parisien et Excelsior, 29 octobre 1938.

22 AD13, 1M745, Rapport G. Beinier (2), 23 novembre 1938.

23 Le Journal, 27 octobre 1938.

24 Le 1^er novembre, il échange son portefeuille avec celui de Paul Reynaud (Alliance démocratique), jusqu’alors ministre de la Justice.

25 Le Journal, 28 octobre 1938.

26 Le Journal, 28 octobre 1938.

27 Le Journal, 28 octobre 1938.

28 Marseille-Matin, 29 octobre 1938.

29 Paris-Soir, 30 octobre 1938.

30 L’Humanité, 29 octobre 1938.

31 [http://jeanclaudemathon.fr/histoire/galeries/galeries05cafouillages.html]. Dans Le Journal le 30 octobre, Édouard Daladier aurait plutôt dit : « Il n’y a donc pas un chef, pas un homme pour diriger ? ». Dans Candide, le 2 novembre : « Ah ça ! s’écrie-t-il, en voyant que l’incendie se communiquait à des immeubles éloignés, on ne peut donc pas empêcher ça ? Qui commande ici ? ».

32 Je rejoins sur ce point Jean-Claude Mathon (2004), qui a mené à ce jour l’enquête la plus complète sur cet incendie. En revanche, je ne pense pas que le président du Conseil ait fait « basculer l’histoire de Marseille » par ces seuls mots.

33 Le Petit Marseillais, 29 octobre 1938.

34 Paris-Soir, 31 octobre 1938.

35 Paris-Soir, 31 octobre 1938.

36 AD13, 1M745, Dépêche de l’agence Havas de Marseille, 31 octobre 1938.

37 Le Petit Marseillais, 29 octobre 1938.

38 Journal officiel, 9 avril 1935, p. 3978 : « Loi relative à l’organisation des mesures de protection et de sauvegarde de la population civile » ; Journal officiel, 13 juillet 1938, p. 8330 sqq.

39 L’Humanité, 31 octobre 1938.

40 Candide, 2 novembre 1938.

41 Par exemple dans Paris-Soir, 15 novembre 1938.

42 AD13, 1M745, Le Sémaphore, 15 novembre 1938.

43 En 1931, il est exclu, pour ses positions nationalistes, du Parti d’unité prolétarienne, qu’il avait rejoint après sa rupture avec le parti communiste. C’est en juillet 1936 que Sabiani rallie le Parti populaire français.

44 Marseille-Matin, 29 octobre 1938.

45 Rapporté dans Le Petit Parisien, le 30 octobre 1938, aussi dans Le Journal.

46 Paul Jankowski relève qu’en matière de clientélisme, Simon Sabiani valait les socialistes Flaissières et Tasso mais qu’il géra la mairie alors que la récession économique accroissait les demandes de service et les besoins de la population, et d’autre part, qu’il fit plus souvent scandale (cf. Jankowski, 1989, p. 36-37).

47 Le Petit Marseillais, 30 octobre 1938. Dans Candide, le 2 novembre, Alain Laubreaux soutient aussi la thèse d’une population marseillaise désormais hostile à Tasso.

48 AD13, 1M745, Dossier « Surveillance des groupes discutant aux abords du sinistre », novembre 1938.

49 AD13, 1M745, Dossier « Surveillance des groupes discutant aux abords du sinistre », novembre 1938.

50 Ainsi L’Humanité, le 3 novembre, défend que la campagne de l’opposition vise à « masquer les responsabilités accablantes supportées par les municipalités réactionnaires de Marseille qui, durant 25 ans, n’ont pris aucune mesure ».

51 D’après le titre d’une série d’articles parus dans Le Journal, du 17 au 25 novembre 1938.

52 On connait moins bien Max Massot qu’Alain Laubreaux. Max Massot fit toute sa carrière au Journal, entre 1911 et janvier 1942. Alors âgé de 52 ans, il succomba des suites d’une chute de bicyclette advenue quelques mois plus tôt. C’était un grand reporter suffisamment en vue alors, pour susciter des articles nécrologiques dans différents journaux, par exemple dans Le Journal, le 18 janvier 1942 et dans Le Journal des débats politiques et littéraires le lendemain. Dans l’entre-deux-guerres, il s’était distingué par des grands reportages et il reçut en 1937 le prix Albert-Londres pour son reportage sur la guerre d’Espagne où il affirma qu’il fallait incriminer les « rouges » pour la destruction de Guernica (Gautreau, 2010, p. 21). Le Journal était un quotidien de droite anticommuniste, présentant des sympathies pour l’Italie mussolinienne (Bellanger et al., 1972, p. 521-522). Alain Laubreaux fut en revanche un animateur de premier plan de la presse d’extrême droite. Si l’article dont il est ici question est paru dans Candide, un hebdomadaire maurrassien qui connut un succès important dans les années 1930, il fit partie du noyau dur de Je Suis Partout, ouvertement fasciste, pro-nazi et antisémite dans la seconde moitié des années 1930 (Bellanger et al., 1972, p. 589-590 ; Meyer-Plantureux, 2019).

53 Alain Laubreaux, « Marseille en scandales », Candide, 9 novembre 1938.

54 AD13, 1 M 753, Rapport Doucet, 1^er octobre 1938.

55 Voir AD13, 4M20. AN, BB¹⁸ 3158.

56 L’Action française, les 4, 8, 9, 19, 23, 26 novembre 1938, notamment.

57 Le Soleil, 16 novembre 1938. L’article est consigné dans les dossiers de la préfecture, AD13, 1M745.

58 Max Massot, Le Journal, 25 novembre 1938.

59 Le Journal, 30 octobre 1938. Sur Clément Vautel, voir Joly, 2010.

60 Revue de presse du préfet, octobre-décembre 1938, AD13, 1M751.

61 En août 1914, en effet, ils ont été injustement accusés par l’état-major d’avoir, par leur couardise, causé la défaite de la France à la bataille des trois frontières.

62 Paris-Soir, 31 octobre 1938. De même sous la plume de Maurice Bourdet dans Le Petit Parisien, le 8 novembre.

63 Max Massot dans Le Journal, 29 octobre 1938.

64 Le Petit Parisien, 7 novembre 1938.

65 Paris-Soir, 30 octobre 1938.

66 Clément Vautel, dans Le Journal, le 30 octobre 1938, repris dans L’Ère nouvelle, le 31 octobre 1938. Voir aussi l’article « Le terrible incendie de Marseille. La population demande la révocation du maire socialiste Tasso », L’Action française, 30 octobre 1938.

67 L’Ère nouvelle, 31 octobre 1938.

68 Cet extrait est publié dans Marseille-Matin le 31 octobre 1938.

69 Le Petit Parisien, 7 novembre 1938.

70 Journal officiel, 31 décembre 1938.

71 Rappelons que la mise sous tutelle de la ville n’intervient en effet que le 20 mars 1939.