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Conclusion. Prométhée devant l’abîme ? Du surnaturel comme réticence humaniste et élan fictionnel

p. 309-310


Extrait

1Des femmes-chiens ndiayennes aux hommes-blattes d’Antoine Volodine, des corps qui s’effacent chez Sylvie Germain aux fantômes d’Alain Fleischer et aux chamanes hermaphrodites de Christian Garcin, le surnaturel témoigne dans les romans du corpus d’une déstabilisation exemplaire des corps et des voix qui semble s’écrire en réaction à des peurs liées à l’avenir de l’espèce humaine – qu’il s’agisse des réminiscences du surhomme nietzschéen ou de la question lancinante d’idéaux humanistes mis à mal par les vicissitudes historiques. Aux antipodes du fantasme de l’homme-dieu qui se serait élevé par ses propres moyens au rang de démiurge, les romans s’attachent à faire de l’irrationnel un vecteur de défamiliarisation identitaire, ontologique, témoin inquiet ou inquiétant d’une espèce qui menace à tout instant de sombrer dans l’inhumanité collective comme individuelle (qu’elle soit ou non métaphorique). Le surnaturel contemporain serait en ce sens un phénomène anti-prométhéen : il ne r

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