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Chapitre 7. Voix et voies chamaniques du roman

p. 277-308


Extrait

Chamaniser l’écriture, ce pourrait être ça : ouvrir un sas dans le continuum du sens et du sensible afin de faire s’interpénétrer les mondes.
Guillaume Asselin1

1Le chamane apparaît comme une figure à la fois privilégiée de l’imaginaire contemporain et exemplaire de l’inquiétude portée par le roman sur les représentations de l’humain. Sa relation souvent idéalisée ou fantasmée à l’exotisme et au sacré en fait une figure féconde mais complexe, révélatrice à la fois de l’amplitude des enjeux esthétiques de l’irrationnel et des tensions paradoxales qui traversent le roman. Paradoxales en effet : car si le chamane permet une peinture composite du sujet par sa fonction de passeur entre différentes formes de vie (animaux et esprits, morts et vivants, masculin et féminin), il infléchit en même temps des dynamiques de lien et de dissolution dans le multiple. Mutation, dégénérescence, potentialisation – il offre une multitude de configurations pour repenser les frontières de l’humain et q

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