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La stigmatisation comme moteur de l’engagement politique des « jeunes de cités » : des parcours proches et différents en fonction du genre

p. 83-96


Extrait

1Alors que le « problème des banlieues1 » surgit sur la scène publique dans les années 1980, la catégorie « jeunes de cités » se construit pour désigner ceux qui en seraient les principaux responsables. Ces constructions médiatiques et politiques relèvent pour beaucoup de l’histoire française de la colonisation et de la décolonisation ainsi que de la médiatisation, plus récente, des phénomènes « d’incivilités » ou de « violences urbaines »2, sur fond de menace terroriste. Ces deux histoires participent à faire apparaître les « jeunes de cités » comme un groupe artificiellement homogène, essentiellement composé de jeunes hommes dont les parents sont originaires du Maghreb ou d’Afrique sub-saharienne et dont les pratiques menaceraient la cohésion sociale et l’ordre républicain3. C’est d’ailleurs en invoquant la préservation ou reconstruction du lien social que se met en place la politique de la ville dans ces mêmes années, en proposant un traitement spatial d’une question sociale

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