URL originale : https://books.openedition.org/septentrion/128129

Précédent Suivant
Table des matières

Le Mercure François entre en guerre

Virginie Cerdeira

p. 291-308

Résumé

En 1635, le royaume de France déclare la guerre au royaume d’Espagne et à ses alliés. Louis xiii et son ministre principal le cardinal de Richelieu prennent ainsi le contrepied de la politique précédemment menée par la régente Marie de Médicis. Le Mercure François, recueil continu d’histoire politique du temps présent publié périodiquement à Paris entre 1611 et 1648, justifie auprès de ses lecteurs l’entrée en guerre du royaume. L’ouvrage, après avoir défendu la politique de pacification portée par Henri IV puis par Marie de Médicis dans ses premiers tomes, entre en guerre, contre l’Espagne dans son vingtième volume paru en 1637. La justification de l’entrée en guerre contre l’Espagne prend alors la forme d’une réécriture de l’histoire au service du pouvoir politique. Celle-ci passe par la publication d’un essai intitulé De l’interest des Princes & Estats de la Chrestienté, attribué dès 1638 au duc de Rohan, et demeuré jusqu’alors dans le secret des arcana imperii. Il est en réalité publié pour la première fois de manière anonyme en 1637 dans les pages du Mercure. L’histoire du royaume est ainsi réécrite au gré des circonstances politiques et des exigences du gouvernement monarchique. La raison d’État préside donc à la rédaction de l’histoire et entraîne, si la nécessité l’exige, la rupture des secrets d’État.

Extrait

1La guerre de Trente Ans éclate sur le continent européen au cours de l’année 16181. Jusqu’au retour du cardinal de Richelieu au conseil du roi en 1624, la monarchie française se tient à l’écart du conflit. Puis sous son influence, elle entre dans une période de guerre couverte en nouant des alliances avec les puissances protestantes du nord. Cette politique suscite une forte opposition au sein du royaume au point d’y structurer le paysage politique en deux partis : celui des dévots, partisans d’une alliance catholique avec l’Espagne, et celui des « Bons François », pour lequel les intérêts de la couronne passent au-dessus des intérêts confessionnels2. Face à Marie de Médicis et à son entourage, le cardinal de Richelieu, fervent défenseur d’une certaine idée de la raison d’État, est sans doute le plus illustre représentant de cette faction politique.

2Le rapport de forces entre ces deux factions reste équilibré jusqu’au mois de novembre 1630. Après la Journée des Dupes, au cours

Les formats HTML, PDF et ePub de cet ouvrage sont accessibles aux usagers des bibliothèques qui l’ont acquis dans le cadre de l’offre OpenEdition Freemium for Books. L’ouvrage pourra également être acheté sur les sites des libraires partenaires, aux formats PDF et ePub, si l’éditeur a fait le choix de cette diffusion commerciale. Si l’édition papier est disponible, des liens vers les librairies sont proposés sur cette page.

Précédent Suivant
Table des matières

Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.