La « guerre franco-française » au Parlement ou comment refermer la parenthèse (1945-1953)

Noëlline Castagnez

p. 269-288


Extrait

1En publiant La guerre franco-française en 1950, l’ancien chef de cabinet du maréchal Pétain, Louis-Dominique Girard, disait vouloir « servir la paix franco-française »1. S’il n’y a guère contribué, il acclimata du moins cette formule auprès de l’opinion publique des années 1950-1960. Avec ce plaidoyer pro domo, ce n’était pas tant les luttes fratricides de l’Occupation qu’il stigmatisait que « la guerre civile actuelle », menée contre les pétainistes et les collaborateurs depuis la Libération par les vainqueurs, plus « meurtrière » qu’aucune autre, selon lui2. Or, lorsque l’historien américain Stanley Hoffmann reprit l’expression en 1968, c’était également pour délimiter les clivages idéologiques propres à l’hexagone au-delà des seules années 1940-19443. Alors que rien ne rapproche ces deux auteurs, « la guerre franco-française » est ainsi un substitut au concept de guerre civile et dépasse le seul cadre chronologique de l’Occupation4.

2En écho à la réflexion de Jean-Claude Car

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