L’empereur voyage : l’itinérance curiale sous le règne de Napoléon III (1852-1870)

Xavier Mauduit

p. 339-352


Extrait

1En décembre 1853, alors qu’il se trouve en exil à Jersey, Victor Hugo (1802-1885) compose L’Empereur s’amuse, une chanson publiée dans Les Châtiments. L’auteur y oppose le voyage forcé du banni – « Pour les bannis opiniâtres / La France est loin, la tombe est près » – et le voyage de plaisir du nouvel empereur – « Cours dans les bois, cours dans les vignes1 ».

2Avant d’être élu président de la République en décembre 1848, Louis-Napoléon Bonaparte (1808-1873) avait connu, lui aussi, une vie d’exilé, commencée dès la chute du Premier Empire en 1815. Il a résidé en Suisse, en Italie, en Angleterre, en Allemagne et même aux États-Unis. En décembre 1852, c’est donc un homme qui a beaucoup voyagé qui devient empereur. Quand il accède au pouvoir, ses déplacements se poursuivent, entre voyages officiels et séjours dans les différents palais impériaux. Dès la présidence de Louis-Napoléon Bonaparte, puis durant tout l’Empire, cette itinérance est observée par les contemporains. Elle est

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