L’affaire de la rue Michel-le-Comte ou le démantèlement de l’Union des associations fraternelles (mai-novembre 1850)

1Le 29 mai 1850, peu avant 10 heures du soir, le commissaire de police Bellanger, suivi de quatre-vingts (!) agents, faisait irruption dans un appartement situé à l’entresol du 37, rue Michel-le-Comte. Dans la troisième pièce se trouvaient réunies quarante-sept personnes, dont neuf femmes ; au fond, une table, avec une sonnette, des papiers et les cachets de l’Union des associations. Les trois personnes autour de la table, à l’évidence le bureau de la réunion, furent les premières arrêtées et fouillées : trois militants bien connus, Pauline Roland, institutrice, Auguste Billot, cordonnier, et Auguste Joffroy, pharmacien. Tout le monde fut conduit à la préfecture de police, où un premier tri fut fait : une dizaine de personnes furent libérées, les autres incarcérées. Une quinzaine fut maintenue en détention préventive, une douzaine libérée sous caution. Le lendemain, la presse conservatrice se félicitait de la dissolution d’une redoutable société secrète socialiste ou révolution