1 Carole Christen, « L’éducation industrielle vue par la presse ouvrière dans les années 1840 », Les Études Sociales, vol. 159, n° 1, 2014, p. 65-83.

2 Charles Renouvier, Manuel républicain de l’homme et du citoyen, publié sous les auspices du ministre provisoire de l’Instruction publique, Paris, Pagnerre, 1848.

3 Jean-François Condette, « 1848 : un éphémère printemps de l’école du peuple ? La République, l’Instruction publique et les instituteurs (février 1848-mars 1850) », Revue d’histoire du XIX^e siècle, n° 55, 2017/2, p. 75-92.

4 Alain Bataille et Michel Cordillot (dir.), Former les hommes et les citoyens. Les réformateurs sociaux et l’éducation, 1830-1880, Paris, Les Éditions de Paris/Max Chaleil, 2010, p. 97.

5 Voir ce bref portrait de Lefrançais : Gérard Blancheteau, « Gustave Lefrançais et l’Association fraternelle des instituteurs et institutrices socialistes », dans G. Candar, G. Dreux et Ch. Laval (dir.), Socialisme et éducation au XIX^e siècle, Lormont, Le Bord de l’eau, 2018, p. 265-267.

6 Édith Thomas, Pauline Roland. Socialisme et féminisme au XIX^e siècle, Paris, Marcel Rivière, 1956, p. 116-126. C’est d’ailleurs à Pauline Roland que nous devons la citation du titre, « Unissons-nous pour résister ». Archives de l’International Institute of Social History (IISH), Papiers Descaves, 1001, Lettre de Pauline Roland à Gustave Lefrançais, 29 mai 1850.

7 Rémi Gossez, Les ouvriers de Paris. 1 : L’organisation, 1848-1851, Paris, Société d’histoire de la Révolution de 1848, 1968.

8 Michèle Riot-Sarcey, Le procès de la liberté : une histoire souterraine du XIX^e siècle en France, Paris, La Découverte, 2016 ; Thomas Bouchet, Vincent Bourdeau, Edward Castleton, Ludovic Frobert et François Jarrige (dir.), Quand les socialistes inventaient l’avenir. Presse, théories et expériences, 1825-1860, Paris, La Découverte, 2015.

9 C’est le croisement inédit de ces différents matériaux qui permet, selon nous, d’ouvrir des perspectives et d’approfondir les connaissances sur cette association déjà évoquée par l’historiographie. Outre l’ouvrage précieux d’Édith Thomas déjà cité, voir : Georges Duveau, La pensée ouvrière sur l’éducation pendant la seconde République et le second Empire, Paris, Domat Montchrestien, 1948, p. 84-95 ; Nathalie Brémand, Les socialismes et l’enfance. Expérimentation et utopie (1830-1870), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2008, p. 119-122.

10 Le carton F¹⁷ 12528 des Archives nationales contient de nombreux documents relatifs à l’association.

11 Les Souvenirs d’un révolutionnaire de Lefrançais furent pour la première fois publiés en 1886 par Séverine dans le Cri du peuple.

12 Gustave Lefrançais, Souvenirs d’un révolutionnaire. Sur la question sociale et politique en France 1844-1871, Coeuvres, Ressouvenances, 2009, p. 79-83 [1886].

13 Pauline Roland (1805-1852) a été membre de la communauté saint-simonienne de Ménilmontant dans les années 1830. Proche de Pierre Leroux, elle le rejoint en 1847 dans la communauté qu’il a fondée à Boussac (Creuse). É. Thomas, op. cit. ; Judith Delgroat, « Working-Class Women and Republicanism in the French Revolution of 1848 », History of European Ideas, vol. 38, 2012, p. 399-407.

14 Jeanne Deroin (1805-1894) est une ancienne ouvrière lingère devenue institutrice. Elle a été saint-simonienne dans les années 1830, puis fouriériste. Pendant la révolution de 1848, elle fonde le journal La Politique des Femmes qui devient L’Opinion des Femmes. En 1849, elle poursuit son combat féministe en posant sa candidature aux élections législatives de mai ; voir Michèle Riot-Sarcey, La démocratie à l’épreuve des femmes. Trois figures critiques du pouvoir, 1830-1848, Paris, Albin Michel, 1994.

15 Cité par J.-F. Condette, art. cité, p. 85.

16 Le siège de l’association changea fréquemment entre 1849 et 1851 : chez Pérot rue de Bréda, chez Pauline Roland ou encore chez Henri Carle.

17 Archives nationales (AN) F¹⁷ 12528, Lettre du préfet de police au ministre de l’Instruction publique, 28 septembre 1849.

18 AN F¹⁷ 12528, Lettre au vice-recteur de l’Académie de Paris de l’inspecteur chargé de l’instruction primaire dans le département de la seine, 16 janvier 1850.

19 AN F¹⁷ 12528, Lettre du préfet de police au ministre de l’Instruction publique, 28 septembre 1849.

20 AN F17 12528, « Acte de Constitution de l’Association ». Les citations suivantes sont issues de cette même source.

21 R. Gossez, op. cit., p. 27.

22 IISH 1001, Lettre de P. Roland à G. Lefrançais, 17 mai 1850.

23 Aux Instituteurs. L’Association des instituteurs, institutrices et professeurs socialistes, Paris, Imprimerie Schneider, 1849.

24 J.-F. Condette, art. cité, p. 84.

25 Aux Instituteurs, op. cit.

26 Ibid.

27 Ibid.

28 Gérard Noiriel, Les ouvriers dans la société française. XIX^e-XX^e siècle, Paris, Le Seuil, 1986.

29 G. Lefrançais, op. cit., p. 81.

30 Aux Instituteurs, op. cit.

31 M. Riot-Sarcey, op. cit., p. 255-259 ; É. Thomas, op. cit., p. 139-148.

32 Voir la contribution de Vincent Robert dans le présent volume.

33 Jean-Baptiste Girard (1821-1900), ouvrier typographe, a participé à créer la Société fraternelle des ouvriers imprimeurs-lithographes. Promoteur des bibliothèques populaires, il est fondateur de la Bibliothèque des Amis de l’Instruction dans le III^e arrondissement à Paris (1861) et cofondateur de la Société Franklin (1862).

34 AN BB/24/391, dossier 144 (dossier de demande de grâce de J.-B. Girard), Lettre du Parquet de la Cour d’appel de Paris au garde des Sceaux, 15 mars 1852.

35 AN F¹⁷ 12528, Lettre au vice-recteur de l’Académie de Paris, 16 janvier 1850.

36 G. Lefrançais, op. cit., p. 103.

37 AN F¹⁷ 12528, Lettre du préfet de police au ministre de l’Instruction publique, 28 septembre 1849.

38 G. Lefrançais, op. cit., p. 103.

39 IISH 1001, Lettres de P. Roland à G. Lefrançais, 14 août et 28 août 1850.

40 AN F¹⁷ 12528, « Acte de Constitution de l’Association ».

41 AN F¹⁷ 12528, Lettre du préfet de police au ministre de l’Instruction publique, 28 octobre 1849.

42 Sur la valeur de l’amitié chez Leroux, voir par exemple : « Analyse des fonctions pour servir à l’intelligence du principe d’organisation appelé triade », Revue Sociale, ou solution pacifique du problème du prolétariat, janvier 1848.

43 G. Lefrançais, op. cit., p. 101.

44 Comme en témoignent les lettres de P. Roland à Lefrançais.

45 IISH 1002, Lettre de P. Roland à G. Lefrançais, 9 mars 1851. Sur les liens entre Roland et Lefrançais : É. Thomas, op. cit., p. 172-176.

46 À la fois ouvrier typographe et philosophe, Pierre Leroux est élu le 4 juin 1848 député de la Seine à l’Assemblée constituante, puis réélu en 1849 à l’Assemblée législative. Miguel Abensour, « Pierre Leroux et l’utopie socialiste », Économie et sociétés, décembre 1972, p. 2201-2247 ; Ludovic Frobert, « Politique et économie politique chez Pierre et Jules Leroux », Revue d’histoire du XIX^e siècle, n° 40, 2010, p. 77-94.

47 Jules Leroux, imprimeur comme son frère, est coéditeur de la Revue Sociale avec Louis Nétré et Paul Rochery. Il est élu député de la Creuse le 3 mai 1849.

48 Lié à la Charbonnerie sous la Restauration, proche des saint-simoniens dans les années 1830, puis des fouriéristes, Guépin a fondé la Société industrielle de Nantes. Michel Aussel, Le docteur Ange Guépin. Nantes, du Saint-Simonisme à la République, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2016.

49 La police relate d’ailleurs une violente tirade de Roland contre Proudhon lors d’une réunion de l’association. AN F¹⁷ 12528, Rapport de police, 6 novembre 1849.

50 G. Lefrançais, op. cit., p. 104.

51 AN F¹⁷ 12528, Lettre du préfet de police au ministre de l’Instruction publique, 30 octobre 1849.

52 La Revue Sociale, n° 5, janvier 1850.

53 Vincent Robert, Le temps des banquets. Politique et symbolique d’une génération (1818-1848), Paris, Publications de la Sorbonne, 2010.

54 AN F¹⁷ 12528, Lettre du préfet de police au ministre de l’Instruction publique, 28 septembre 1849.

55 AN F¹⁷ 12528, Lettre du préfet de police au ministre de l’Instruction publique, 28 octobre 1849.

56 AN F¹⁷ 12528, Lettre du préfet de police au ministre de l’Instruction publique, 28 septembre 1849.

57 Ibid.

58 Ibid.

59 Ibid.

60 G. Lefrançais, op. cit., p. 115.

61 Ibid., p. 116.

62 Ibid., p. 115.

63 IISH 1001, Lettre de P. Roland à G. Lefrançais, 9 mai 1850.

64 La police consacre plusieurs rapports sur cet instituteur de 36 ans qui a été condamné en 1845 pour faux et abus de confiance.

65 IISH Papiers Descaves, 1008, « Rapport relatif au travail de la commission chargée par les instituteurs socialistes de rédiger le programme de leur enseignement ».

66 G. Lefrançais, op. cit., p. 97-98.

67 Ibid., p. 98.

68 Ibid.

69 Ibid.

70 Ibid., p. 99.

71 Association fraternelle des instituteurs, institutrices et professeurs socialistes, Programme d’éducation, Paris, Perot, G. Sandré, 1849, p. 6.

72 Ce texte a été en partie reproduit dans A. Bataille et M. Cordillot (dir.), op. cit., p. 97-106.

73 AN F¹⁷ 12528, Lettre du préfet de police au ministre de l’Instruction publique, 28 septembre 1849.

74 Il s’agit initialement de l’épouse Bizet, Deroin, Roland, Depau, Lefrançais, Pérot et Vernet. Deroin et Depau ont rapidement démissionné. IISH 1008, « Rapport relatif au travail de la commission… ».

75 Louis Blanc, « Projet de loi sur l’instruction publique », reproduit en partie dans A. Bataille et M. Cordillot (dir.), op. cit., p. 95-96.

76 N. Brémand, op. cit., p. 120.

77 Programme d’éducation, op. cit., p. 4.

78 Pierre-Joseph Proudhon, « Plan de l’instruction ouvrière », dans G. Chambat (dir.), L’école des barricades. Vingt-cinq textes pour une autre école, 1789-2014, Paris, Libertalia, 2014, p. 36-38.

79 Anthologie de Pierre Leroux, Inventeur du socialisme, Paris, Éditions Le Bord de l’eau, 2007, p. 329-333.

80 É. Thomas, op. cit., p. 116-118.

81 A. Bataille et M. Cordillot (dir.), op. cit.

82 Programme d’éducation, op. cit., p. 5. Souligné par les auteurs.

83 N. Brémand, op. cit., p. 65-74.

84 Programme d’éducation, op. cit., p. 7.

85 Ibid., p. 6.

86 M. Riot-Sarcey, La démocratie…, op. cit., p. 257.

87 Jean-Noël Luc, L’invention du jeune enfant au XIX^e siècle. De la salle d’asile à l’école maternelle, Paris, Belin, 1997.

88 Nathalie Brémand, « Les projets éducatifs socialistes des années 1830-1848 : pour former l’homme nouveau », La Révolution française, n° 4, 2013, http://journals.openedition.org/lrf/915.

89 Programme d’éducation, op. cit., p. 5.

90 Ibid., p. 9.

91 Sur les écoles de manufactures : François Jacquet-Francillon, Naissances de l’école du peuple, 1815-1870, Paris, Les Éditions de l’Atelier/Éditions Ouvrières, 1995, p. 205-225.

92 C. Christen, art. cité.

93 Programme d’éducation, op. cit., p. 11.

94 William H. Sewell, Gens de métier et révolutions : le langage du travail, de l’Ancien régime à 1848, Paris, Aubier-Montaigne, 1983 [1980].

95 Programme d’éducation, op. cit., p. 11.

96 Ibid., p. 10.

97 IISH 1008, « Rapport relatif au travail de la commission… ».

98 Ibid.

99 On rejoint sur ce point Hugues Lenoir qui a cherché à retrouver dans ce programme les germes d’une pensée libertaire de la pédagogie : « Relecture critique du Programme d’enseignement de l’association fraternelle des instituteurs et institutrices et professeurs socialistes (1849) », https://www.hugueslenoir.fr/gustave-lefrancais/.

100 Programme d’éducation, op. cit., p. 6.

101 Ibid., p. 10.

102 Jacques Rancière, Le maître ignorant. Cinq leçons sur l’émancipation intellectuelle, Paris, Fayard, 1987.

103 La parution de ce journal, qui semble n’avoir pas vu le jour, est annoncée dans la Revue Sociale, n° 5, janvier 1850.

104 G. Lefrançais, op. cit., p. 108.

105 Ibid., p. 101-102.

106 Rémi Dalisson, Hippolyte Carnot (1801-1888). La liberté, l’école et la République, Paris, CNRS Éditions, 2011.

107 AN F¹⁷ 12528, Lettre du préfet de police au ministre de l’Instruction publique, 28 septembre 1849.

108 Ibid.

109 AN F¹⁷ 12528, Comité central de la Ville de Paris, séance du 14 février 1850.

110 AN F¹⁷ 12528, Lettre du préfet de police au ministre de l’Intérieur, 4 février 1850.

111 G. Lefrançais, op. cit., p. 123.

112 Ibid.

113 Jean-François Chanet, « La loi du 15 mars 1850 », Vingtième Siècle. Revue d’histoire, n° 87, 2005, p. 21-39.

114 La Revue sociale, n° 7, mars 1850.

115 Le récit de cette descente de police est reproduit dans plusieurs dossiers de demandes de grâce d’anciens membres de l’Union des Associations. Par exemple : AN BB/24/448, dossier 2056 : Dossier A. Billot. Voir la contribution de Vincent Robert dans le présent volume.

116 É. Thomas, op. cit., p. 150.

117 Gazette des Tribunaux, Journal de jurisprudence et des débats judiciaires, 15 novembre 1850.

118 IISH 1002, Lettre de P. Roland à G. Lefrançais, 1^er mars 1851.

119 Ibid., 14 mai 1851.

120 Ibid.

121 Ibid., 1001, 27 décembre 1850.

122 Ibid., 1002, 9 juin 1851.

123 Ibid., 24 juillet 1851.

124 Ibid., 16 octobre 1851.

125 Ibid., 17 mars 1851.

126 Ibid., 16 octobre 1851.

127 Ibid., 20 décembre 1851.

128 Il s’agit de Perrin et de l’écossaise Hélène Macfarlane.

129 Jeanne Deroin, pour échapper à la déportation, s’exile à Londres où elle meurt en 1894. Pauline Roland est, quant à elle, déportée en Algérie. Après sa libération, elle meurt, épuisée par sa détention, en 1852.

130 IISH 1002, Lettre de P. Roland à G. Lefrançais, 20 décembre 1851.

131 G. Duveau, op. cit., p. 105.

132 Ibid., p. 94.

133 Lefrançais est élu au Conseil de la Commune le 26 mars 1871. Après la Semaine sanglante, il s’exile à Genève où il se rapproche des anarchistes. Il adhère notamment à la Fédération jurassienne.