Mythes à la française : du chauvinisme à l’antisémitisme
p. 69-76
Texte intégral
1Que sait-on des juifs dans la France contemporaine ? A vrai dire, peu de choses. Une fois mis de côté les aperçus journalistiques, les essais et les récits personnels, la déconvenue s’instaure. A vrai dire, les travaux sociologiques et les enquêtes menées selon les règles de la méthode universitaire font largement défaut. A tel point qu’on ignore même les données les plus élémentaires. Par exemple, combien y a-t-il de juifs dans la France d’aujourd’hui ? Cette simple question tout à fait essentielle demeure presque sans réponse. L’absence de données fiables favorise les divagations les plus extrêmes : du même coup, leur présence se trouve tellement surévaluée par l’opinion publique qu’elle devient souvent démesurée, acquérant ainsi une dimension proprement mythique. De nos jours, plus de la moyenne des Français estiment que l’on trouve dans la France contemporaine plus de 3 600 000 juifs ; près d’un quart des Français en arrivent même à considérer leur nombre comme étant égal ou supérieur à 5 millions ! Dans le même ordre d’idée, près d’un Français sur trois considèrent que la population juive mondiale est de l’ordre de 50 millions de personnes ou plus. Ces surévaluations frappent par leur ampleur et revêtent d’autant plus une signification d’ordre symbolique que près de 60 % des Français affirment qu’un Français juif reste plus proche d’un juif étranger que d’un Français non-juif1. Appréhendés aussi bien à l’échelle nationale qu’au niveau mondial comme un ensemble vaste et homogène, à tel point qu’ils sont accusés de briser les solidarités internes à la nation, les juifs font figure de redoutables étrangers qui se distinguent du peuple de France ; jusqu’où peut-on en conclure que ces travestissements de la réalité expriment aussi un sentiment de menace, de domination ?
2Ces chiffres fantaisistes s’imposent d’autant plus aisément que la réalité juive est devenue presque invisible. Certes, ici ou là, apparaissent maintenant de forts traits de communautarisation qui rendent immédiate leur identification. Mais l’émancipation à la française a tant facilité leur intégration à la société globale qu’ils se fondent presque totalement dans la masse de leurs concitoyens jusqu’à disparaître, enflammant du même coup davantage leur imagination. Dans cet esprit, s’ils ne sont plus visibles comme autrefois, au temps du ghetto, quand même leurs vêtements servaient à les identifier, c’est certainement qu’ils parviennent à se multiplier à l’abri des regards. On redoute donc encore davantage leur assimilation qui leur ôte toute visibilité. De plus, depuis 1872, date du dernier recensement national tenant compte spécifiquement de la religion, on ne dispose plus de statistiques officielles : la laïcité qui régente aussi l’espace public exclut le religieux mais provoque par contre-coup d’autant plus le recours à l’affabulation. Dans ce sens, les effets pervers de l’instauration d’une laïcité pure et dure sont, hier comme aujourd’hui, incontestables. Peu après ce dernier recensement, Edouard Drumont estime, par exemple, que l’on trouve en France plus de deux millions de juifs alors que toutes les estimations sérieuses concernant cette époque aboutissent à environ 70 000 juifs. De même, de nos jours, une large partie de la population française surévalue considérablement, comme on l’a noté, la présence juive qui, en réalité, serait seulement d’environ six à sept cent mille personnes.
3Compréhensible peut-être dans le contexte irrationnel de la fin du XIXe siècle, ces visions démultipliées relevant d’un simple délire sans lien avec la réalité surprennent encore davantage dans la France moderne accablée d’informations statistiques sérieuses, diffusées par de prestigieuses organisations scientifiques. L’adhésion à ces exagérations les plus éhontées résulte pourtant du manque de données fiables concernant cette question particulière. Ainsi, des chercheurs considèrent même que l’on ne trouve pas plus de 530 000 juifs dans la France d’aujourd’hui ; mais leur recherche, construite à partir des noms supposés juifs relevés sur les listes électorales, sous-estime très certainement le nombre global des juifs de France, éliminant par exemple, de fait, tous ceux qui ne sont pas inscrits ou encore tous ceux dont le nom demeure sans signification marquante2. Il n’empêche que le chiffre de 5 mihions, qu’il soit comparé à une population estimée à cinq cent mille ou à sept cent mille âmes, relève bien de la démonologie. Il est comparable aux estimations tout aussi farfelues qui se font jour en Pologne où, traditionnellement, s’exprime un antisémitisme sans retenue ; alors que l’on compte dans ce pays, à l’époque contemporaine, tout au plus une dizaine de milliers de juifs, d’après un sondage de novembre 1992, un adulte sur quatre demeure convaincu que ce chiffre oscille réellement entre 760 000 et 3,4 millions, un sur dix considérant même que l’on trouve, dans la Pologne d’aujourd’hui, entre 3,8 et 7,2 millions de juifs3. Dans un cas comme dans l’autre, les fantasmes ancrés dans la conscience collective mènent à de véritables délires, symboles de tenaces inquiétudes plongeant leurs racines dans des histoires nationales lointaines.
4Comme, en France, les études juives concernant la période contemporaine, qu’elles soient menées à l’Université ou dans les divers instituts de recherche, demeurent toujours très insuffisantes (par manque de cursus spécifique et donc, de structure universitaire propre, de postes d’enseignants, de crédits mais aussi et surtout de légitimité) alors qu’elles connaissent une expansion sans précédant dans nombre de pays étrangers comme les Etats-Unis mais aussi la Grande Bretagne ou l’Allemagne, le recours à la « causalité diabolique » semble s’imposer d’autant plus naturellement. Ajoutons que le modèle de l’espace public républicain conçu comme homogène n’est guère favorable, lui non plus, à la création de structures de recherche et d’enseignement concernant des groupes identitaires spécifiques ; en dehors de l’exemple corse, on ne connaît pas d’exemple de départements universitaires voués uniquement à l’enseignement d’une culture identitaire vivante. Dans la logique même de l’Etat-nation à la française, on ne peut que difficilement s’engager dans la construction d’un Département d’étu-des juives, à l’américaine. Non légitimées par l’Université, dispersées et entreprises souvent par des enseignants ayant décidé de réorienter leurs recherches, alors même qu’ils ont presque toujours construit leur carrière dans d’autres domaines de recherche, ces travaux demeurent plus qu’insuffisants ; ils ne comblent nullement l’immensité de nos ignorances et restent, de plus, souvent confinés au silence des bibliothèques. Les stéréotypes risquent donc de persister longuement.
5Le langage le plus usuel témoigne du caractère mystérieux des juifs jusque dans la France d’aujourd’hui : comme on le dit familièrement d’un signe ou d’un texte considéré comme incompréhensible, « pour moi, c’est de l’hébreu » ; et pour désigner la manœuvre perfide, le complot occulte, c’est spontanément le vocable de « cabale » qui vient encore aux lèvres. Sauf par ouï-dire, et en dehors de quelques témoignages épars, on ne sait toujours, en réalité, rien d’eux. On parle certes d’eux et, d’ailleurs, à tort et à travers : on évoque surtout leur passé en soulignant son caractère tragique, hors du commun, on relate parfois à grand bruit les épreuves qu’ils ont dû affronter, les passions qu’ils ont déchaîné à travers les temps ; mais cette démesure dont la grande presse se montre friande contribue, paradoxalement, à accentuer la quasi extériorité des citoyens juifs vis-à-vis de la nation française. Pourtant solidement intégrés par deux siècles d’assimilation, les juifs n’en sont pas moins volontiers « communautarisés » tant par les pouvoirs publics que par les médias ; par l’imagination, ils en viennent à former un ensemble homogène, une quasi « nation dans la nation », selon l’expression du Comte de Clermont-Tonnerre, dont la présence détonne dans l’espace public républicain conçu sur le modèle jacobin hostile à toute forme organisée d’identité4.
6Le mythe, dès lors, avec toutes ses conséquences néfastes, remplace fréquemment la réalité pour mieux la dénaturer. Pour se substituer au presque rien que l’on sait d’eux, une pléthore de supposés spécialistes qui se penchent avec avidité sur leurs mœurs et leurs valeurs se pressent à l’avant-scène ; la plupart d’entre eux professent un antisémitisme plus ou moins ouvertement avoué. La mythologie se substitue donc à la connaissance ; leur perception se trouve façonnée par la logique de la pensée magique, ou tout simplement primitive. Comme Lucien Lévy-Bruhl l’observait lui-même dans ses œuvres les plus tardives, cette pensée primitive de type associatif pénètre aussi la modernité : selon Léon Poliakov, elle concerne, en France, tout particulièrement, le mode d’appréhension des juifs perçus sans cesse sous l’angle de la causalité diabolique5. Les rayonnages de la Bibliothèque nationale ou encore, ceux de Centre de documentation juive contemporaine recèlent un nombre incalculable décrits de nature presque immanquablement antisémite mais néanmoins à prétention pseudo scientifique portant sur la pensée et les mœurs des juifs. Pour ne retenir que l’époque moderne, de Drumont à Henry Coston en passant même par certains aspects de textes d’Alfred Fabre-Luce, les essais de ce genre sont légion : les analyses que l’ont peut y trouver confortent toujours davantage les mythes les plus éculés. Mâtinées d’un pseudo savoir sociologique souvent inspiré de Le Play, les descriptions savantes d’un Drumont inaugurent donc véritablement une tradition ne reculant jamais devant l’emploi d’expressions les plus ésotériques6.
7Ces pamphlétaires qui se targuent de nous apprendre ce que l’on devrait savoir des juifs ont-ils acquis les uns et les autres des rudiments d’hébreu ? Ont-ils fréquentés, même très provisoirement, des institutions dispensant divers éléments de culture juive ? Bénéficient-ils de conseillers capables de leur indiquer grossièrement le sens de certains symboles ? Toujours est-il que la plupart de ces spécialistes auto-proclamés en histoire du judaïsme s’efforcent de valider leurs constructions mythologiques en les faisant reposer sur une apparence de savoir. On demeure stupéfait par l’apparente précision de la description des rituels et des prières juives ; en prétendant s’être procuré la clé du savoir de leurs ennemis, les pamphlétaires antisémites font assaut de démonstrations scientifiques dans le but de révéler les dessous cachés de ce que l’on ne sait pas. Tous, de manière systématique, retracent avec force citations en hébreu, l’histoire la plus lointaine des juifs, décrivent leur attitude face à la monarchie ou la Révolution, leurs liens supposés avec les forces capitalistes en encore celles qui sont tournées vers la révolution, examinent le contenu de la Thora, du Talmud, de la Guémara, analysent les rituels de la circoncision, de la bar-mitsvah, du mariage, de l’enterrement, retracent les étapes des grandes fêtes, du sabbat à Yom Kippour, donnent, en hébreu, le nom des mois du calendrier hébraïque ou encore, évoquent, en termes « cabalistiques », les diverses législations régissant la vie juive. Estimant être parvenus à décrypter tant de codes cachés, ces pamphlétaires prétendent dévoiler la vérité sur ce que l’on ne sait pas en réinterprétant, selon leur propre vision délirante, la réalité juive7.
8Matrice lointaine des idéologies nationalistes contemporaines, le chauvinisme participe de cette vision mystificatrice du réel. D’autant que « le juif apparaît comme l’antithèse absolue du Soldat-laboureur, l’anti-Chauvin… la nature foncièrement non agrarienne, commerçante, urbaine, cosmopolite du juif lui confère implicitement, face à l’idéal chauvin du Soldat-laboureur, les attributs du mal absolu »8. Or il se trouve, paradoxalement, que ce personnage du soldat Chauvin, incarnant à travers les siècles le don absolu et désintéressé à la patrie face au juif, être maléfique dont ne sait presque rien, relève bien quant à lui de la pure et simple légende. Plus on s’efforce de percer le mystère de son origine afin de mettre à jour la réalité incontestable de ce soldat de rêve, plus on tente de valider son image mythique en se livrant à de rigoureuses recherches historiques dans les archives les plus variées, plus recule la certitude de son authenticité ; pour tout dire, il demeure résolument « insaisissable ». Rien n’y fait : un questionnement systématique des bulletins de sociétés savantes, des archives militaires, des dossiers de la Légion d’honneur ne sert qu’à accroître l’incertitude. Si Gérard de Puymègue parvient, au terme de cette longue traque, à retrouver, dans les archives de l’Ardèche, un soldat aux caractéristiques personnelles assez proches de celles du fameux Nicolas Chauvin, il souligne néanmoins que, même si on le rapproche de ce dernier, le légendaire soldat Chauvin structurant l’identité politique française reste définitivement façonné à coup de précisions « fantaisistes » imaginées peut-être par un étudiant « facétieux... produisant un grognard sur mesure » afin de satisfaire les désirs d’un prosateur9.
9 Avec le chauvinisme, on rencontre donc inévitablement la question de l’exceptionnalisme français ; ce vocable exprime une attitude si particulière qu’il se trouve encore de nos jours utilisé tel quel aussi bien en anglais qu’en allemand, en russe comme en italien ou en espagnol etc. La force de conviction de cette vision politique est tellement grande qu’en elle parviennent presque à s’unifier les Deux France si longtemps rivales : même ennemies, la France républicaine tout comme la France nationaliste adhèrent pourtant l’une et l’autre au mythe du soldat-laboureur incarnant l’éternelle lutte des « petits », des « simples » contre les « importants », ceux d’« en haut », bouleversant du même coup quelque peu la logique autour de laquelle se construisent les guerres franco-françaises10. Figure de proue de la lutte des petits contre les élites, Chauvin conforte par conséquent un populisme latent traversant souvent les clivages, rapprochant dès lors, les adversaires aux idéologies radicalement contraires. Il personnalise la terre qui « ne ment pas », les racines, une certaine idée de la francité ; tout l’oppose du même coup, comme le note Gérard de Puymègue, au juif comme à l’anglais, identifiés l’un et l’autre aux affaires, à l’argent, au cosmopolitisme décadent pervertissant les vraies valeurs. Elevé délibérément à la hauteur d’un « mythe », il favorise « le mirage d’une France de paysans-soldats, petits propriétaires éclairés, unis derrière son roi, la république, l’empereur, le général Boulanger… ou le Maréchal »11. Alphonse Daudet fait mourir le soldat-Chauvin sous la Commune, tentant de s’interposer entre les combattants des barricades et ceux de l’armée de Versailles : pour lui, Chauvin est « la victime de nos guerres civiles », il représente « le dernier Français ».
10Or, il se trouve qu’Alphonse Daudet, père du pamphlétiste, tout à la fois nationaliste et antisémite, Léon Daudet, intervient peu après, de manière décisive dans le but de faciliter la publication de l’ouvrage La France juive, d’Edouard Drumont, épais brûlot diffusé à plusieurs millions d’exemplaires dans la France entière à travers lequel se rejoignent ouvertement chauvinisme et antisémitisme. Dès lors, la perception purement mythologique des juifs, rendue d’autant plus inévitable qu’elle ne se heurte qu’à de maigres travaux socio-historiques plus rigoureux, alimente en permanence le discours nationaliste. Elle touche aussi fréquemment les milieux de gauche car elle s’ancre moins à présent dans la tradition religieuse que dans l’image du juif étranger à la terre, instrument démoniaque de l’Angleterre capitaliste. Dans ce sens, « le juif n’apparaît pas seulement comme l’antithèse répugnante du brave Chauvin, mais comme son ennemi direct, travaillant sournoisement à sa perte et donc à la dissolution de la France. Il est l’empêcheur de labourer en rond, celui qui sabote le fonctionnement de l’idylle en culotte de peau »12. La représentation mythique des juifs débouche, peu après, sur l’Affaire Dreyfus, sur la supposée trahison des valeureux soldats-Chauvin par un officier juif, conte à dormir debout accepté sans broncher par presque toute la nation rassemblée. Le chauvinisme mène ici directement à un nationalisme qui déborde les organisations de la droite radicale. C’est bien ce que l’on ne sait pas, à savoir la réalité de l’intégration de ces officiers juifs polytechniciens et patriotes qui rend possible le déclenchement de l’Affaire. C’est cette méconnaissance de la profonde intégration des militaires juifs que tout éloigne de l’idée de trahison en faveur de l’occupant allemand des Provinces perdues et quittées par souci de rester fidèles à la France qui provoque à nouveau l’affabulation. Dans un cadre républicain universaliste où dominent les valeurs du positivisme, l’Affaire Dreyfus constitue sans aucun doute l’expérience la plus frappante des méfaits de l’ignorance. Comme si un épais voile de préjugés empêchait d’évaluer à sa juste mesure les effets de la symbiose réalisée par le franco-judaïsme. Le travestissement, parfois volontaire, de ces réalités profondes nourrit un chauvinisme, de gauche comme de droite, qui se transforme, à cette occasion, de manière durable, en nationalisme violemment antisémite.
11De ne rien savoir des valeurs réelles des Français juifs ne peut que provoquer, hier comme aujourd’hui, le recours à cette causalité diabolique productrice de mythes tournant le dos au réel qui nourrissent les préjugés et légitiment les exclusions : le récit du soldat-Chauvin en demeure l’exemple parfait, d’autant plus que repris aussi bien par les républicains que par leurs ennemis nationalistes, il acquiert inévitablement les caractères d’une légende populaire. De manière curieuse, au plus profond de l’imaginaire français, la vision mythologique des juifs s’élabore donc à partir... d’une construction mythique façonnée délibérément par les facéties de son inventeur.
Notes de bas de page
1 Sondage I.P.S.O.S., Tribune juive, février 1995.
2 Doris Bensimon et Sergio Della Pergola, La population juive de France : socio-démographie et identité, C.N.R.S., Paris, 1984. Voir la critique de Emeric Deutch, « Sondage ou bricolage ? », Information juive, mai 1985. Pour plus de précisions sur ce type de données quantitatives, Zohor DIDIER et Maryse Marpsat, « La vie religieuse : chiffres et enquêtes », in Données sociales 1990, Paris, I.N.S.E.E., 1990.
3 Voir Paul Zawadzki, « La Pologne » in Léon Poliakov (sous la direction de), Histoire de l’antisémitisme, 1945-1993. Le Seuil, 1994, p. 248.
4 Voir Pierre Blrnbaum, Destins juifs de France. De Gre’goire à Carp entras, Calmann-Lévy, 1995.
5 Léon Poliakov, La causalité diabolique, Calmann-Lévy, 1980.
6 Pierre Birnbaum, « La fin de la France : le juif pervertisseur dans le paradigme Drumont », in Zeev Sternhell, (sous la direction de). L’éternel retour. Contre la démocratie, l’idéologie de la décadence, Presses de la F.N.S.P., 1994.
7 Les exemples de ce type de littérature sont infinis. Citons en vrac, Jacques de BIEZ, La question juive. La France ne peut être leur terre promise, Paris, Flammarion, 1886. Henri DESPORTES, Le mystère du sang chez les juifs de tous les temps, Paris, A. Savine, 1889. Raphaël Viau, Ces bons juifs !, Paris, Librairie Pierrel, 1898. L. V1AL, Le Juif Roi, Paris, P. Lethielleux, 1899. Albert Monniot, Le crime rituel chez les Juifs, Paris, Pierre Tequi, 1914. Comte A de Puysegur, Les maquereaux légitimes ; du coursier des croisades au bidet de Rebecca, Paris, La Technique du Livre, 1938. Laurent Vlguier, Les Juifs à travers Léon Blum, Paris, Editions Baudinière, 1940. Fayolle-Lefort, Le Juif, cet inconnu, Paris, Ed. de France, 1941. André Chaumet et H. Bellanger, Les Juifs et nous, Paris, Jean Renard, 1941. Gabriel Malglaive, Juifs ou Français, Paris, Editions C.P.R.N., 1942. Citons aussi les différentes présentations des Protocoles des Sages de Sion, etc. De nos jours, la législation interdit ce type d’ouvrages. On trouve néanmoins nombre d’allusions de même nature dans la presse d’extrême-droite.
8 Gérard de Puymegue, Chauvin, le soldat-laboureur. Contribution frf étude des nationalismes, Paris, Gallimard, 1993, p. 154.
9 Idem., p. 31.
10 Pierre Birnbaum, Le peuple et les gros. Histoire d’un mythe, Pluriel, réédition 1995.
11 Gérard de Puymegue, Chauvin le soldat-laboureur, op. cit., p. 147.
12 Idem., p. 277.
Auteur
Professeur de Sociologie à l’Université de Paris I-Sorbonne
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