• Contenu principal
  • Menu
OpenEdition Books
  • Accueil
  • Catalogue de 15549 livres
  • Éditeurs
  • Auteurs
  • Facebook
  • X
  • Partager
    • Facebook

    • X

    • Accueil
    • Catalogue de 15549 livres
    • Éditeurs
    • Auteurs
  • Ressources numériques en sciences humaines et sociales

    • OpenEdition
  • Nos plateformes

    • OpenEdition Books
    • OpenEdition Journals
    • Hypothèses
    • Calenda
  • Bibliothèques

    • OpenEdition Freemium
  • Suivez-nous

  • Lettre d’information
OpenEdition Search

Redirection vers OpenEdition Search.

À quel endroit ?
  • Presses universitaires du Septentrion
  • ›
  • Histoire et civilisations
  • ›
  • Hommes de Dieu et fonctionnaires du roi ...
  • ›
  • Première partie. Le clergé en Gaule du N...
  • Presses universitaires du Septentrion
  • Presses universitaires du Septentrion
    Presses universitaires du Septentrion
    Informations sur la couverture
    Table des matières
    Liens vers le livre
    Informations sur la couverture
    Table des matières
    Formats de lecture

    Plan

    Plan détaillé Texte intégral I. – 1. De la soumission à l’indépendance (346-406)I. – 2 . Le clergé face aux périlsI– 3. La conversion de Clovis Notes de bas de page

    Hommes de Dieu et fonctionnaires du roi en Gaule du Nord du Ve au IXe siècle (348-817)

    Ce livre est recensé par

    Précédent Suivant
    Table des matières

    Première partie. Le clergé en Gaule du Nord à la fin de l’empire romain

    p. 13-65

    Texte intégral I. – 1. De la soumission à l’indépendance (346-406)Le temps des hérésies et les interventions impérialesÉvangélisation et quête de spiritualitéLe clergé et le peuple : le culte des saintsI. – 2 . Le clergé face aux périlsL’invasion et les désordresRetour du paganisme et doute chez les chrétiensSursaut et réorganisationInterventions de RomeL’invasion des Huns et l’occupation franque Rôle des femmes Pôles de résistance Les conciles de la province de ToursI– 3. La conversion de ClovisSituation du clergé sous ClovisUn concordat : Orléans 511Le droit d’asile : miséricorde et respect de la justiceLes enjeux : l’accès à la cléricature et les biens ecclésiastiquesLes questions de discipline ecclésiastique Notes de bas de page

    Texte intégral

    I. – 1. De la soumission à l’indépendance (346-406)

    1Les règnes de Constantin (306-337) et de ses fils, Constantin le Jeune (337-340) et Constant (340-350), ont correspondu à une période de paix et de prospérité pour l’ensemble de la Gaule du Nord comprise entre Loire et Rhin. Cependant, l’établissement de l’Église y était fragile et incomplet. La liste des signataires du faux concile de Cologne12 (12 Mai 346) mentionne dix-neuf sièges épiscopaux, parmi lesquels manquent les diocèses de l’ouest. En dépit de ces carences, les communautés chrétiennes n’avaient pas totalement disparu, comme en font foi certaines découvertes archéologiques. Une sorte de front d’évangélisation semblait même se dessiner, dès la seconde moitié du ive siècle, à partir de Nantes en passant par Tours, Paris, Reims jusqu’à Trèves. Deux pôles importants ressortaient : la province de Tours dominée par la personnalité de Martin et celle de Trèves, favorisée par la présence impériale et sa position sur l’axe conduisant du Limes germanique à la Méditerranée.

    Le temps des hérésies et les interventions impériales

    2Les grands débats théologiques sur la Trinité et la nature du Christ entraînèrent des divisions dans cette Eglise naissante et accentuèrent l’intervention impériale dans les questions religieuses. Plusieurs crises affectèrent l’épiscopat gaulois mais ce fut l’arianisme qui causa les plus vives tensions, entre 325 et 361, car, en niant la divinité du Christ, il touchait un point essentiel de la foi chrétienne3. La nature de l’affaire avait conduit Constantin à convoquer le concile de Nicée (325). Toutefois, à partir de 340, les choses s’envenimèrent. D’une part, Constantin II, puis Constant soutenaient l’orthodoxie nicéenne ; d’autre part, leur frère Constance, en Orient, ne cachait pas ses sympathies à l’égard de l’hérésie.

    3Les évêques de la Gaule du Nord jouèrent un rôle de premier plan. Euphratas de Cologne, d’origine orientale, fut envoyé au synode d’Antioche (343) avec Vincent de Capoue pour demander à l’empereur Constance de rappeler Athanase d’exil. Puis, Maximinus de Trèves (335-351), Aquitain d’origine, prit une position claire qui préfigura celle de l’épiscopat gaulois, en 360. Fidèle à la cause nicéennne, il accueillit Athanase et prépara la convocation du concile de Sardique de 343, mais refusa de recevoir les quatre évêques ariens, venus en ambassade à Trèves (Narcisse de Neronias, Maris de Chalcédoine, Théodore d’Héraclée et Marc d’Aréthuse). Mgr Duchesne a émis l’hypothèse qu’il aurait ensuite réuni à Trèves, en Mai 346, date du pseudo-concile de Cologne, un concile gaulois pour rassembler les signatures citées par Athanase et conservées indépendamment dans un document trévire4. L’établissement de Constance en Arles, durant l’hiver 353-354, alourdit la menace d’imposer l’arianisme en Occident et raviva les craintes de persécutions du clergé5. Tout comme Hilaire à Poitiers, Paulinus, successeur de Maximinus, fut exilé en Phrygie et Euphratas de Cologne fut déposé pour avoir soutenu les positions de Trèves.

    4La proclamation de l’empereur Julien par ses troupes, au début de 360, soulagea les évêques gaulois qui se réunirent en concile à Paris, au cours de l’été. Paulus de Paris et ses confrères s’y préoccupèrent de l’orthodoxie. Hilaire, porteur d’une lettre des prélats orientaux, permit au clergé de fixer le principe de l’attachement à la foi de Nicée et de désavouer leur adhésion aux actes du concile de Rimini (359)6. La peur de l’arianisme demeura, pourtant, une obsession en Occident pour plus d’un siècle encore.

    5Le priscillianisme révéla une autre forme d’intervention de l’État, en procédant pour la première fois à l’exécution d’hérétiques. En 380, l’évêque Priscillien était entré en conflit, pour ses méthodes de mortification, avec une partie de ses collègues espagnols, notamment Ithace d’Ossonoba, son principal accusateur au concile de Bordeaux, en 384 – 3857. Priscillien demanda l’arbitrage de l’empereur et, avec le consentement de tous, fut envoyé à Trèves. Il y fut jugé et condamné à mort avec six de ses partisans8, en dépit de la promesse faite par Maxime à Martin de Tours qu’aucune condamnation ne ferait couler le sang des accusés. Le parti d’Ithace, fort de l’appui impérial, exigea de dépêcher en Espagne des tribuns disposant des pleins pouvoirs pour rechercher et exécuter les hérétiques9.

    6Le procédé, ainsi que la conduite d’Ithace, indignèrent Martin qui revint à Trèves : ce serait une nouveauté inouïe et monstrueuse de faire juger une affaire ecclésiastique par un juge séculier. L’empereur, embarrassé, lui fit de vagues assurances et se justifia devant les protestations du pape Sirice, avant de se rendre en Italie (printemps 387)10. La mort de l’évêque Britto de Trèves, favorable à Ithace, intervint sur ces entrefaites. On procéda au choix de son successeur, Felix, soutenu par les Ithaciens et en dépit de l’opposition du parti ascétique dirigé par Martin11. Un compromis fut proposé à l’évêque de Tours : il accepterait de communier avec les autres évêques et Maxime rappellerait ses tribuns.

    7Le parti hostile à Ithace (accusé d’avoir fait verser le sang), soutenu par le pape Sirice et Ambroise de Milan, refusa de communier avec le nouvel évêque. Toutes les tentatives des prélats italiens et gaulois pour trouver une solution échouèrent lors des conciles de Milan (390), Nîmes où Adelphius de Metz est attesté (394 ou 396) et Turin (398), dont le 6e canon évoquait la communion avec Felix12. Malgré la construction d’une grande basilique pour honorer les restes de Paulin ramenés de Phrygie, Félix restait isolé. Conscient d’être le seul obstacle à la réconciliation, il renonça à son siège à la fin de 398 et mourut peu après13. Des retombées de cette affaire eurent lieu à Tours où Brice avait succédé à Martin, provoquant des mécontentements au sein du clergé tourangeau14. Au cours du concile de Turin, Lazare d’Aix dénonça le comportement de Brice, sans succès.

    8A l’issue de cette crise profonde, la papauté procéda à un rappel à l’ordre. Dans une lettre du 15 juin 40415, Innocent Ier déclarait à Victrice de Rouen que, dans les contestations surgies dans l’ordre supérieur et inférieur, il appartenait aux évêques de trancher, sans l’ingérence de ceux d’une autre province. Dans les cas majeurs, il fallait, après le jugement des évêques, en référer au Siège Apostolique, comme le concile et la consuetudo romana l’avaient réglementé. Le document fait aussi allusion à une entrevue entre le pape et l’empereur Honorius à laquelle Victrice aurait assisté lors de sa venue en Italie, vers 403, pour se justifier de l’accusation d’apollinarisme16 lancée contre lui. L’entretien délimitait les obligations municipales imposées au clergé. Plusieurs solutions étaient apportées au recrutement dont étaient exclus les curiales et les soldats, à la question du célibat, à la chasteté des vierges, au respect de la hiérarchie et à l’unité de l’Eglise17.

    9Depuis 392, il fallait tout redouter d’une incorporation étroite de l’Église à l’Etat18. Les privilèges dont l’Église était dotée avaient comme contrepartie de transformer le clergé en représentant du pouvoir. L’évêque, fonctionnaire public, devenait l’intercesseur auprès des autorités administratives et judiciaires et se conduisait inévitablement en courtisan. Dans ces conditions, les élections épiscopales19 se teintaient d’ambiguïtés. Les discussions d’Innocent Ier et de l’empereur sous-tendaient une problématique grave : l’indépendance du pouvoir spirituel et son autorité sur le pouvoir temporel20. Dans l’esprit du pape, l’enjeu était clair : Rome devait s’imposer partout. L’empereur, en tant que chrétien, était dans l’Église et soumis à la loi de Dieu. La foi et la discipline relevaient uniquement de l’épiscopat.

    10Cela supposait un clergé modèle, en mesure de servir de référence aux fidèles et à l’empereur. On comprend mieux ainsi les mises en demeure virulentes que formula Sulpice-Sévère21 à l’encontre des évêques, fauteurs de troubles et de discordes, sujets de bienfaits injustes, remplis de haine, de lâcheté et d’inconstance, d’envie, d’esprit de faction, de tyrannie, d’arrogance, d’inertie et de torpeur. C’était surtout leur convoitise qui l’irritait : Leur bouche est ouverte pour happer la propriété ; ils exploitent leur terre avec amour, ils couvent leur or... Il n’est profit après lequel ils ne courent. Ils attendent les donateurs sans bouger de leur place. Sous les beaux dehors de leur vie, il y a la pourriture de l’intérêt et la sainteté qu’ils affectent est encore une spéculation22.

    11Il n’épargnait pas le clergé inférieur : Voilà un homme qui n’est remarquable ni par son œuvre, ni par ses vertus. On fait de lui un clerc ; aussitôt, il élargit ses manches, il se plaît à être salué, il s’enfle d’orgueil aux visites qu’il reçoit et lui-même se montre partout. Auparavant, il avait coutume d’aller à pied ou sur un âne ; maintenant, devenu superbe, il se fait traîner par des chevaux écumants. Naguère, il se contentait comme logement d’une petite et pauvre cellule ; maintenant, il se fait élever de hauts plafonds lambrissés, il fait aménager de nombreuses pièces et sculpter les portes. Pour cela, il lève tribut sur ses chères veuves et sur les vierges ses amies.

    12Ammien Marcellin faisait remarquer qu’il était normal de se disputer le poste d’évêque car, une fois parvenu, on y jouissait d’une fortune assurée. On dénonçait l’achat de l’épiscopat, la corruption des électeurs par l’intrigue et le mensonge, le mépris des ordres inférieurs par lesquels on passait rarement, la prétention des diacres chargés de l’administration du patrimoine qui s’estimaient supérieurs aux prêtres23. Les voix d’Origène et de Cyprien24, se référant à saint Paul, accusaient les évêques d’être promus fonctionnaires des princes et d’abandonner leur chaire, de quitter leur peuple et d’amasser de l’argent. Les évêques devaient rendre compte de leur administration à Dieu seul, de qui ils tenaient leur pouvoir. Augustin, lui, préférait une vie bien réglée de prière et de soin des âmes, plutôt que d’être en butte à la tumultueuse confession des chicanes du prochain, à l’occasion des affaires séculières qu’il nous faut trancher par un jugement ou apaiser par une intervention25 .

    13Cette dénonciation des comportements traduisait les transformations d’un système où l’Église, persécutée jusque là, vivant en structure collégiale souple et facilement occultable, était passée à une reconnaissance officielle. Le clerc risquait, désormais, de s’éloigner des préoccupations du peuple chrétien et perdre le sens de sa mission. Cette Eglise devenue toute puissante, dotée de privilèges, était en outre confrontée à l’augmentation des fidèles et à leurs exigences de voir l’attitude des ministres du culte en harmonie avec l’enseignement de l’Evangile.

    Évangélisation et quête de spiritualité

    14Si Trèves illustrait une conception mondaine de la vie religieuse avec ses querelles dogmatiques et ses enjeux politiques et fiscaux qui entraînaient un ballet incessant de prélats auprès de l’empereur26, Tours, cité d’importance médiocre, se différencia après l’élection du solitaire de Ligugé, disciple d’Hilaire. Martin, animé de l’esprit de liberté et de charité, caractéristique de l’ascèse érémitique, incarnait une conception très personnelle de la charge épiscopale, pour reprendre l’expression de L. Pietri, qui suscita l’opposition de Defensor d’Angers27. Il n’était pas un simple clerc mais un homme consacré, c’est à dire Dieu agissant en lui et par lui. C’était de son humilitas persévérante que découlait son auctoritas et non pas d’une potestas d’origine temporelle. En tout, il affirmait l’indépendance du sacerdoce, obéissant à d’autres règles ou lois que celles de l’empereur, des évêques-courtisans ou des chrétiens conformistes. Cette démarche grandissait l’évêque aux yeux d’une élite gagnée à son idéal, mais portait atteinte au prestige qui auréolait habituellement le chef de la civit as.

    15Martin avait découvert son inspiration à Trèves dans la vita Antonii d’Athanase d’Alexandrie. Il fonda Marmoutier d’où des disciples donnèrent naissance à des foyers nouveaux de ferveur28. Cet élan martinien d’ascèse et de prière conduisait à une profession chrétienne en actes par une activité missionnaire envers les païens et par une imitation des Apôtres et des martyrs. Si, depuis Gratien et Théodose (392), le clergé pouvait profiter de la législation pour abattre les temples païens, ce fut essentiellement par la prédication, nous dit Sulpice-Sévère, que Martin calmait l’esprit des gentils qui, bientôt éclairés par la lumière de la vérité, renversaient eux-mêmes leurs temples. L’efficacité de la méthode permit à l’évêque de Tours la création de six paroisses rurales : trois dans la vallée de la Loire, une en Pays chartrain et deux autres plus au sud : Citran et Tournan. Il appela à la miséricorde, notamment le comte Avitianus de Tours qui traînait de nombreux prisonniers vers le lieu de leur exécution.

    16Victrice de Rouen, dont la spiritualité et le passé militaire offrent des analogies, nous éclaire sur les lents débuts de la christianisation en IInde Lyonnaise29. Il pratiqua avec une égale intensité l’apostolat dans son diocèse et créa, dans les vici, des églises auxquelles il attacha un prêtre et quelques clercs. Il intervint également dans la région des Nerviens et des Morins d’où il serait originaire. Paulin de Nole, dans son épître XVIII, n’hésita pas à présenter son œuvre avec une certaine emphase : Ces pays couverts de forêts et de marais sont maintenant remplis de plusieurs saintes troupes de fidèles. Les villes, les bourgades et les îles sont habitées par un grand nombre de chrétiens et plusieurs, à l’imitation du chœur des anges, chantent continuellement les louanges de Dieu dans les orêts où ils ont établi des églises et des monastères.

    17Amator d’Auxerre et Marcel de Paris30 sont d’autres jalons. Le premier, d’origine aristocratique, fut élu après avoir conservé la chasteté dans le mariage. Outre son activité de prédication, il reçut par testament la maison d’un citoyen de la ville pour en faire une basilique intra-muros. Le second serait entré tout enfant dans les ordres et atteignit très vite le sous-diaconat. Il lutta contre le paganisme, représenté sous la forme d’un serpent traîné hors de la ville. Nicaise de Reims s’évertua d’approfondir par ses prêches la foi de ses concitoyens attachés davantage aux plaisirs procurés par la prospérité. A Toul, l’évêché, fondé à la fin du ive siècle, eut pour premier titulaire Mansuetus, associé dans une vita tardive à la vague des « Scotti » du viie siècle. Des églises furent construites, selon la référence à des gesta perdues : une à la Vierge Marie, une à saint Etienne et une avec le baptistère à saint Jean-Baptiste. Une basilique cimetériale fut également bâtie à l’emplacement de la future abbaye Saint-Mansuy, au milieu d’une nécropole antique31.

    18Si nous savons peu de choses sur le processus d’évangélisation en Gaule du Nord32, il est vraisemblable que les populations romanisées des grands villes furent plus accessibles aux idées nouvelles que dans les petites cités, où les grands ensembles cultuels indigènes restèrent prospères. De même, dans les campagnes, les temples abritant différentes divinités étaient presque les seuls à recueillir la faveur des populations33. La lenteur de la diffusion du message chrétien s’explique, en partie, par le rôle exclusif de prédication réservé à des évêques âgés34. L’ampleur des débats dogmatiques sur des questions aussi graves que la Trinité et la personne du Christ absorbèrent l’énergie des plus instruits. Enfin, les pesanteurs de clercs, soucieux avant tout de leurs prérogatives de fonctionnaires, furent aussi un obstacle. Face à l’augmentation de fidèles modelés par des traditions et une psychologie ayant besoin d’assurances tangibles, d’une religion concrète avec des intercesseurs proches, l’Eglise modifia peu ses structures.

    Le clergé et le peuple : le culte des saints

    19Les martyrs, morts comme des êtres humains, jouissaient aux yeux des foules d’une étroite intimité avec Dieu et étaient à même de mieux répondre à leurs interrogations. Au cours du ive siècle35, les manifestations de leur culte n’ont cessé de croître à tel point que les pères de l’Église s’inquiétèrent des formes prises par ces dévotions. Les saints et les martyrs étaient soumis aux mêmes usages par lesquels les païens honoraient leurs défunts, spécialement ceux qu’ils croyaient promis à l’héroïsation. Ainsi, des soins particuliers étaient accordés à la sépulture monumentale ; des banquets étaient célébrés auprès de la tombe, le jour des funérailles et, chaque année, au jour anniversaire. Cette dernière habitude pouvait exprimer des superstitions, comme celle de nourrir les morts. Le banquet funéraire ou refrigerium fut d’abord toléré puis, à la fin du ive siècle, remplacé par le sacrifice eucharistique en l’honneur de la depositio du martyr.

    20Le besoin de posséder des reliques provoqua la multiplication des translations dans des régions démunies de la Gaule. Les songes ou visions suscitèrent des découvertes de corps jusque là ignorés. A défaut, les fidèles, fervents ou superstitieux se lancèrent dans la quête de fragments symboliques : étoffes, huile, poussière raclée du tombeau. L’essor de ces pratiques privées provoqua un trafic lucratif, interdit par le Code Théodosien36. Des lettrés réagirent à cet engouement par la négative. Martin s’opposa à la dévotion rendue sur une tombe inconnue et démontra qu’il s’agissait de la sépulture d’un brigand. Pour Julien l’Apostat, le culte des saints constituait une nouveauté sans aucune caution évangélique. Jérôme fit preuve de condescendance. Augustin, après mûres réflexions, acheva sans commentaire La Cité de Dieu par une longue liste de miracles dûs à l’intercession des saints. Le succès était tel qu’il était préférable de spiritualiser la vénération des martyrs et d’utiliser leurs reliques pour inviter les fidèles à approfondir leur foi et à tendre à l’imitation du Christ.

    21Victrice de Rouen, dans son De Laude Sanctorum37, allait en ce sens par un raisonnement logique. Son opuscule fut rédigé lors de la réception des reliques envoyées d’Italie par Ambroise et Gaudence de Brescia en 386 et 39638. Devant des brandea (linges enveloppant des reliques) susceptibles de semer le doute ou la déception, Victrice s’attacha à convaincre de l’action authentique de Dieu, à travers les corps saints subdivisés. Les munitiae, successivement apportées, formaient deux groupes : celui des apôtres et des évangélistes (Jean-Baptiste, André, Thomas et Luc) et celui des martyrs (Trajan, Mucius et Alexander). Le récit de la translatio est un véritable triomphe, comparable à celui fait à l’empereur, avec affluence de population, acclamations, vêtements de pourpre et de soie. La veille, tous avaient jeûné et passé la nuit en prières, comme pour la célébration solennelle des grandes fêtes instaurées par l’évêque dans sa cité39. On ignore où la cérémonie eut lieu car aucun édifice n’était encore bâti. Victrice (c. XII, 117, 122) s’était seulement assuré la possession du sol. Dans son esprit, la construction devait représenter un effort physique, une pénitence, qui rapprocherait le fidèle des martyrs40 et ferait participer la communauté à son propre salut.

    22La liturgie organisée pour l’accueil offre une vision de cette cité terrestre en marche vers Dieu, à la suite des saints apôtres et martyrs. Le cortège, bien ordonné, se déroulait suivant l’anthropologie biblique d’Augustin. Il y avait d’abord les prêtres, les diacres et les clercs, puis les moines, les vierges dévotes, les veuves et les continentes, la foule des chastes, enfin les vieillards, les mères et le peuple tout entier. A tous Victrice proposait les vertus des saints comme modèles : Voilà des diadèmes enrichis de l’éclat varié des gemmes de la sagesse, de l’intelligence, de la science, de la vérité, de la force, de l’endurance, de la tempérance, de la justice, de la prudence, de la patience, de la chasteté. De plus, les saints étaient aussi des intercesseurs accessibles à la prière et à la pénitence. Cette communion avec eux conduisait naturellement à l’union des chrétiens dans le même corps mystique du Christ. En outre, les reliques, émanations de la puissance divine, susceptibles de signes miraculeux, rattachaient à la Trinité.

    23Toute la démonstration de l’évêque de Rouen reposait sur une longue profession de foi que l’on nommait déjà, au ive siècle, le Symbole des Apôtres (c. IV) et s’inscrivait dans les grands débats théologiques de l’époque. Elle constituait l’élément clef de la prédication : la proclamation de l’Incarnation, de la Résurrection du Christ et l’œuvre du Saint-Esprit. Comme bien des évêques et docteurs latins, Victrice ne fondait pas sa théologie des reliques sur les miracles, lesquels ne pouvaient intervenir qu’au terme d’un acte de foi profond.

    24Cette étude savante, reprise à partir du sermon fait le jour de la translatio, fut demandée par ses collègues de l’épiscopat41. Paulin de Nole, avec lequel Victrice était très lié42, inquiet du développement des inhumations ad sanctos, avait, de son côté, suggéré à Augustin de rédiger un traité De cura pro mortuis agenda afin de réagir aux proportions gigantesques prises par les martyria qui attiraient davantage que les basiliques épiscopales. L’espérance d’obtenir une protection efficace amenait à y empiler les sarcophages les uns sur les autres, le plus près possible du martyr vénéré. La spéculation et les querelles des vivants donnaient à ces lieux un aspect sordide. L’organisation de cette ferveur était nécessaire pour orienter les fidèles vers la vraie foi.

    25A la mort de Martin de Tours, la piété prit un nouveau tournant avec le passage au culte des évêques. Les écrits de Sulpice-Sévère visèrent à faire connaître l’ascète thaumaturge de Tours dont l’action pastorale rendait compte d’une union totale avec Dieu. Sa vénération devait permettre au fidèle d’entrer en contact avec la puissance divine. La compréhension de la dimension purement spirituelle de la sainteté ne fut cependant pas le fait de tous.

    26A la fin du ive siècle, de vastes espaces restaient à évangéliser, à partir de jeunes communautés chrétiennes surtout implantées dans les villes où les groupes épiscopaux se formaient et des basiliques cimetériales étaient en cours d’édification. Les évêques chargés d’encadrer les populations appartenaient à des milieux sociaux divers. On relève deux Aquitains, d’anciens militaires, des membres du clergé, et des aristocrates, auxquels on avait recours pour s’assurer des protections et des constructions. Les mandats épiscopaux ne furent guère longs (environ une dizaine d’années), ce qui laisse supposer des personnages plutôt âgés, garants de l’orthodoxie, de la moralité et des intérêts matériels des communautés. Quelques personnalités parvinrent à donner une impulsion à la foi. Par la prédication, ils incitèrent à plus de sainteté et luttèrent contre le paganisme. La prière et l’ascèse les soutenaient dans cette tâche immense, vouée aussi à la gestion des biens et du patrimoine des églises.

    27L’ampleur des querelles théologiques, la menace de l’arianisme, les interventions de l’empereur attisèrent les tensions avec la papauté dans les domaines du recrutement, de l’élection et de l’ordination épiscopale43, de la compétence judiciaire et de la fiscalité. La garantie de l’unité doctrinale de l’Église poussait à son paroxysme le problème de la foi en la Trinité. Dans le même temps, la critique anti-cléricale de Sulpice-Sévère ou d’Ammien Marcellin à l’encontre de l’enrichissement, de la fatuité ou de l’orgueil des clercs contribua à dénoncer les risques de constitution d’un clergé de fonctionnaires cultuels soumis à l’empereur.

    28A l’intérieur de la société, il s’ensuivit soit un attachement persistant aux pratiques païennes, soit une dévotion « magique » envers les martyrs. Le clergé, interpellé dans sa manière de mettre en pratique l’Evangile et ayant conscience d’être jugé, se devait de faire un effort sur la discipline interne et de clarifier ses rapports avec le pouvoir. L’Eglise était prise entre fortifier sa cohésion intérieure et répandre la Parole en dehors des cadres existants. Les risques d’éclatement s’en trouvaient donc accrus comme en témoignent l’antinomie du clergé à Trèves et à Tours. Le choc des invasions allait plonger ce monde ecclésiastique mal stabilisé dans un long siècle de tâtonnements et de crises.

    I. – 2 . Le clergé face aux périls

    29Après la mort de Théodose, en janvier 395, ni le jeune Honorius, ni le généralissime Stilicon ne parurent préoccupés par les rives du Rhin. Depuis plusieurs années, la cour avait abandonné Trèves pour Milan et le Limes rhénan, progressivement dégarni de ses meilleures troupes par les usurpateurs Maxime et Eugène, était confié à la garde de contingents peu nombreux et assez médiocres de limitanei44.

    L’invasion et les désordres

    30L’opinion ne semblait guère inquiète. La frontière du Rhin ne laissait passer que des barbares venus apporter leurs services à l’Empire. Les peuples germaniques représentaient, depuis longtemps, une menace mais on avait su y faire face. Stilicon avait encore repoussé les hordes wisigothes d’Alaric (402) et celles de Radagaise (406). Le principal souci de la classe sénatoriale, comme l’avoue Paulin de Pella, était de rechercher du bien-être plus que des honneurs45. Le choc fut donc brutal. Le 31 Décembre 406, à proximité de Mayence, sur un fleuve soumis à l’embâcle, les Alains, les Suèves et les Vandales déferlèrent. Un groupe gagna Reims, Amiens et Arras pour rejoindre Tournai et Boulogne ; un autre remonta le Rhin par Worms et Strasbourg ; un autre atteignit sans doute Trèves puis Metz46.

    31Dans sa célèbre lettre47, écrite en 409, loin du théâtre des opérations, Jérôme résume l’impression laissée sur ses contemporains : Des nations innombrables et très féroces ont occupé l’ensemble de la Gaule qui n’était plus qu’un bûcher fumant. La population de Mayence, réfugiée dans l’église, fut massacrée. Worms fut réduite après un long siège. Reims, Amiens, Boulogne, Tournai, Spire et Strasbourg virent leurs habitants déportés en Germanie. Les ducs de Belgique IInde et d’Armorique submergés ne disposaient respectivement que de trois petites garnisons côtières et d’une dizaine, étagées de l’estuaire de la Seine à celui de la Gironde. A ces faits, s’ajoutèrent des effets à moyen terme : la ruine économique, rançon de toutes les guerres, mentionnée dans la lettre de Jérôme à Rustique de 411-412 : Au milieu des misères de ce temps et parmi les épées tirées de toutes parts, c’est être riche que de ne pas manquer de pain, c’est être puissant que de ne pas être réduit en servitude48.

    32La réaction romaine s’organisa entre, 411 et 423, avec Constance, maître de la milice. Il réoccupa les provinces envahies en remplaçant les limitanei par des établissements militaires barbares, d’importance et de statuts divers. Des Burgondes, sous la direction de Guntharius, et des Alains, conduits par Goar, furent fixés en aval de Mayence et dans la cité de Worms afin de surveiller les Francs rhénans. Cela ne les empêcha pas de commettre plusieurs pillages de Trèves, de 413 à 423. Les Francs saliens soutinrent pour leur part l’usurpateur Constantin, débarqué à Boulogne au printemps 407, puis le préfet Decimius Rusticus et Jovinus qui s’était proclamé empereur à Mayence. Certains furent installés en Belgique IInde, entre la Manche et l’Oise ; d’autres dans les pays de l’Escaut, à Tournai, en Artois et dans l’Aisne. Ces contingents furent utilisés ensuite pour assurer les communications entre les côtes bretonnes sud-orientales et le continent ainsi que pour lutter contre les pirates saxons49. En 418, après la convocation de l’assemblée des sept provinces à Arles, il semblait que la Gaule, se ressaisissant, allait poursuivre sa destinée. Mais l’Église, confrontée au problème du Mal, fut alors mise en cause.

    Retour du paganisme et doute chez les chrétiens

    33Le paganisme, qui n’avait pas désarmé durant le Bas Empire, en dépit de la présence de chrétiens dans le service public, connut une recrudescence. Les invasions furent perçues comme le châtiment des Romains ayant abandonné leurs dieux traditionnels. Le doute s’instaurait : Vous qui croyez que les causes des événements et des actions des hommes dépendent de la volonté de Dieu et sont réglées par lui, dites-vous, pour quels crimes tant de villes ont péri à la fois50. Face à ces critiques, Orens offrait le visage de la résignation : Pourquoi raconter les funérailles du monde quand toi-même tu vois ton dernier jour arriver à grands pas. Dieu y reconnaîtra les siens. Les saints sont grands51. Pour Augustin et Paulin de Nole, c’était la colère de Dieu qui avait frappé les Romains, pécheurs.

    34La majorité des gens tenta alors de profiter des rares biens existants, comme l’indique Salvien à propos des Trévires, pourtant éprouvés. Loin d’exciter le désir de conversion, de pénitence et détachement, les épreuves n’ont fait qu’aviver la soif de jouissances. Paulin, évêque de Béziers, fut aussi marqué par l’épicurisme de ses contemporains : les sinistrés se hâtent de remettre leurs champs en culture, de restaurer leurs maisons. Chacun ne songe qu’à retourner à son vice et les femmes même reprennent goût à la vie mondaine52. Dans les années 417-420, l’optimisme fut momentanément de retour, poussant à considérer que les récentes invasions n’étaient pas une calamité exceptionnelle. A la suite de la conversion des Burgondes du royaume de Worms, Orose53 avait à nouveau confiance en l’éternité de Rome et en la capacité d’assimiler les barbares, grâce au christianisme. De son côté, la papauté entreprit de régler ses rapports avec l’épiscopat gaulois, envenimés par l’affaire de la suprématie d’Arles54, puis de combattre, avec le concours de Germain d’Auxerre et Loup de Troyes, sans doute à l’issue d’un concile ou à l’instigation du diacre Palladius, les hérésies manichéenne et semi-pélagienne en Grande-Bretagne55.

    35Cependant, la guerre civile occasionnée par une usurpation entraîna, de 425 à 432, la révolte des barbares établis en Gaule. Les Burgondes cherchèrent depuis les bords du Rhin à s’étendre en Belgique Ière et en Germanie Iere. Aetius, magister equitum per Gallias depuis 425, les battit avec l’aide des Huns d’Optar, oncle d’Attila, et, en 435-436, il transporta leurs débris en « Sapaudia » (la Savoie). Peu de temps auparavant, Aetius avait expulsé les Francs rhénans de la région de Trèves, ravagée une fois de plus, sans pouvoir reprendre les cités de Cologne et de Mayence, occupées depuis 421/422. A partir de 432, il les fit entrer dans la clientèle romaine en les établissant dans les vallées de la Moselle et de la Sarre. Quant aux Francs saliens, la recrudescence de la bagaude en Armorique et la sécession de la Gaule ultérieure, sous la conduite de Tibatto, favorisèrent leur pénétration en Belgique IInde.

    36Clodion, depuis la Forêt Charbonnière, envoya des exploratores à Cambrai ; ils prirent la ville et y massacrèrent les Romains56. De là, les Saliens s’emparèrent de Tournai et de toute la région jusqu’à la Somme. Aetius qui venait de libérer Tours (448) des Armoricains avec l’aide de Litorius et ses auxiliaires équestres, composés de Huns, se retourna contre Clodion et parvint à stopper son avance « dans la plaine des Atrébates », à la bataille du vicus Helena. Un traité de foedus fut vraisemblablement consenti, laissant à Clodion et à ses Francs la région de Tournai. En 451, ils rejoignirent Aetius contre Attila. De même, pour maintenir l’ordre aux confins de l’Armorique, Aetius fit établir les Alains aux ordres de Goar. Toutefois, après la mort du généralissime, en Septembre 454, les Saliens reprirent leur progression en Belgique IInde, comme le firent les Rhénans en Belgique Ire. L’effondrement impérial continuait inexorablement.

    37La poursuite de l’installation des peuples germaniques plongea le clergé dans le néant et le désarroi. Aucun souvenir d’évêque n’est attesté durant cette période pour tous les diocèses situés dans un arc de cercle d’Avranches à Worms. On sait que Nicaise de Reims57 refusa de quitter sa ville et exhorta les habitants à en faire autant. Il fut décapité sous le porche de l’église, dédiée à la Vierge Marie, qu’il avait fait construire. Il en fut de même du prêtre Oriculus et d’un groupe de vierges dans le village de Senuc (Ardennes, ar. Vouziers, c. Grandpré). Aureus à Mayence eut un sort analogue58. Certains évêques s’enfuirent, pensant trouver ce conseil dans les Écritures. Le point de vue d’Augustin était plus nuancé. La fuite lui paraissait recommandable s’il s’agissait d’un prêtre recherché à titre personnel, à condition toutefois que les autres restent en place (ubi grex, ubi populus). Au contraire, si le péril était encouru par toute la communauté, évêques, prêtres et laïcs fidèles ne devaient pas être abandonnés mais secourus : « Que tous gagnent donc des lieux de refuge mais, s’il en est qui se trouvent obligés de rester, ils ne doivent pas être délaissés par ceux qui ont la charge du ministère de l’église. Un vrai prêtre doit surmonter sa peur et s’empresser auprès des siens. Quand tous ceux qui n’ont pas pu fuir se réfugient dans une église, la place du prêtre se trouve au milieu d’eux »59.

    38Des situations plus délicates apparurent, vraisemblablement durant cette période, à l’instar de ce qui arriva à Brice de Tours. En 429-430, il fut accusé d’être le père d’un enfant mis au monde par une moniale. Déposé et soumis à un exil pénitentiel de sept ans à Rome, il ne retrouva son siège que vers 435-436. Le déroulement de cette affaire traduit le désarroi des populations, bien compris par Armentius, évêque intérimaire, qui entreprit la construction de la première basilique en l’honneur de saint Martin60.

    Sursaut et réorganisation

    39Les troubles de la première moitié du ve siècle eurent également pour effet d’amener à la charge épiscopale des laïcs convertis. Issus de l’aristocratie du nord-est, ils s’étaient réfugiés dans le réduit romain de la Provence. Ils avaient fait leur le précepte de Jérôme : Nous survivrons en petit nombre ; ce n’est point dû à nos mérites, mais à la miséricorde du Seigneur. Salvien, originaire de Cologne, Loup, natif de Toul, et Eucher de Lyon se retirèrent, entre 420 et 430, à Lérins, « rocher battu par les flots » dans le monastère fondé par l’un de leur parent, Honorat. Outre leurs liens familiaux, c’était leur lucidité impitoyable sur les défauts et les faiblesses de l’Empire qui les unissait ainsi que la justification du châtiment divin. Ils pensaient trouver leur consolation dans la foi qui détachait des biens de la terre et donnait la force de supporter l’exil, la faim et le martyre.

    40A ce groupe appartenait Germain d’Auxerre61. Né en 380, dans une famille de grands fonctionnaires de l’Auxerrois, il suivit dans un premier temps le cursus classique et se maria. Le décès, le 1er mai 418, de l’évêque Amator ouvrit une seconde phase : Tous les clercs, la noblesse entière, la population de la ville et de la campagne en vinrent à un avis unanime : tous d’une seule voix réclament Germain comme évêque... Il reçoit le sacerdoce malgré lui, contraint, forcé, mais soudain il se transforme du tout au tout. Il abandonne le service de ce monde, se charge de celui du ciel... D’épouse, sa femme devient sa sœur ; il distribue sa fortune aux pauvres, recherche la pauvreté (c. 2). Son œuvre s’orienta dans plusieurs directions. Il fonda un monastère, en face de la ville, sur la rive droite de l’Yonne, pour attirer les foules à la foi catholique. Mais, surtout, il sut tirer parti de ses talents d’avocat. Il fut envoyé par Célestin 1er, en 429, en Bretagne pour réfuter, lors d’un grand débat, les arguments des Pélagiens, puis il plaida en Arles la cause de ses diocésains, accablés d’impôts, auprès du préfet des Gaules, Auxiliaris. Il défendit, enfin, le maintien de la paix pour l’Armorique contre le roi Goar et l’impératrice Galla Placidia.

    41Cette attitude est à rapprocher de celle d’un groupe de prélats, implantés à l’est. Parmi eux figurait Loup62. Après sa retraite volontaire à Lérins avec sa femme, il revint à Mâcon pour vendre ses biens. Les habitants de Troyes l’appelèrent, alors, à l’épiscopat (426-427). Ascète et homme de prière, il joua le rôle de modèle de vertus auprès de son clergé et du peuple, s’efforçant à la charité envers les pauvres et travaillant à faire libérer des prisonniers. Durant son long épiscopat de 53 ans (426-479), il eut la possibilité de former trois disciples qui, à leur tour, devinrent évêques : Severus de Trèves (445-487)63 qui l’accompagna en Bretagne puis prêcha aux Francs rhénans de Germanie Ière dont les cités étaient dépourvues d’évêques64, Polychronius de Verdun (milieu du ve siècle) et Alpinus de Châlons (après 465 ?) animés d’un même esprit missionnaire dans leurs diocèses.

    Interventions de Rome

    42Les bouleversements opérés sur la plupart des sièges épiscopaux et la faiblesse du pouvoir temporel amenèrent la papauté à intervenir afin de redonner à l’évêque une mission clef dans la vie de l’Église. Dans une décrétale, adressée à Patrocle d’Arles, le pape Zozime (417-418) évoqua la nécessité d’un temps de préparation dans les degrés inférieurs du clergé, avant la prêtrise, et il interdit l’élévation directe d’un néophyte ou d’un moine à l’épiscopat65. En 428, Célestin 1er précisa aux évêques gaulois66 qu’ils ne devaient pas ordonner de laïcs conformément à la législation romaine mais aussi en raison des progrès de l’hérésie pélagienne et du doute sur la compétence de certains évêques, entrés récemment dans le corps épiscopal, qui laissaient prêcher leurs prêtres de façon inconsidérée sur les délicates questions de la Grâce. Pour éviter cela, la papauté multiplia les rappels sur les conditions des élections, tenues de s’effectuer en présence du clergé, de l’ordo et du peuple. On insista, par ailleurs, pour qu’elles ne soient pas, dans la cité, source d’opposition entre les membres des classes dirigeantes qui leur portaient un intérêt particulier.

    43Les clercs devaient s’entendre sur un nom, en discuter avec les hauts fonctionnaires et le sénat municipal, puis convoquer le peuple pour faire acclamer le nom de l’élu. Mais, la pression populaire67 fut parfois déterminante, comme dans l’élection de Martin. En 428, Célestin conseillait de choisir l’élu de préférence parmi les clercs de l’église vacante. Certains en vinrent même à souhaiter que ce choix se fasse à l’ancienneté. Cette orientation pouvait s’expliquer par un désir de rétablir l’ordre, à un moment où de plus en plus de personnes se réfugiaient dans les églises (affranchis, esclaves, enfants abandonnés) ou se recommandaient par testament. Dans ces conditions, au cours d’une élection, un parti populaire risquait de présenter un candidat à l’épiscopat ou de soutenir un démagogue.

    44En 445, Léon 1er décida une nouvelle évolution68. L’avis des honorati, c’est à dire des magistrats urbains en retraite, devint prépondérant et facilita la mise en avant de leur candidat. Cela eut pour conséquence de permettre à l’aristocratie sénatoriale et municipale de confisquer l’épiscopat, avec l’assentiment de la papauté. En réalité, on considérait que, compte tenu de la situation politique, un laïc respectable, ayant occupé des fonctions administratives, était plus à même qu’un simple clerc de défendre les intérêts spirituels et temporels de la cité.

    L’invasion des Huns et l’occupation franque

    45En 451, l’équilibre précaire de la Gaule du Nord se trouva bouleversé, une fois de plus. Le raid mené par Attila reposait sur un double discours. Il avait prétendu à Valentinien que son intervention en Gaule était liée à son désir de châtier les Wisigoths et, inversement, il avait fait croire aux Wisigoths qu’il n’en voulait qu’aux Romains. Dans ces conditions, la réaction fut lente et laissa le temps aux Huns de mettre à sac Trèves, d’incendier Metz où la population fut passée au fil de l’épée et les prêtres massacrés69, puis de poursuivre par Reims et Troyes jusqu’à Orléans.

    46Loup de Troyes alla au devant du « fléau de Dieu » et lui demanda d’épargner sa ville. Mais il fut emmené comme otage jusqu’au Rhin, « pro incolumitatis suae statu vel exercitus sui salute » ; puis Attila lui rendit sa liberté en se recommandant à ses prières. A son retour, Loup se serait retiré durant deux ans sur le Mont Lassois, non loin de Châtillon-sur-Seine dans une solitude mortifiante, avec le regret de ne pas avoir obtenu le martyre. L’évêque Auctor de Metz70 aurait également fait partie des prisonniers des Huns mais, arrivé à Decempagi (Tarquimpol, Moselle, ar. et c. Dieuze), il aurait été libéré ainsi que ses congénères. L’évêque Aignan se rendit en Arles solliciter l’intervention du maître de la milice, Il fut sauvé, au dernier moment, avec les habitants d’Orléans qu’il avait invité à rester et à prier pour échapper à l’horreur du pillage, par l’arrivée d’Aetius et du roi Théodoric71.

    47L’échec du raid hunnique au Campus Mauriacus, en Champagne, et la mort d’Attila, en 453, faisait d’Aetius le libérateur et le restaurateur de l’Empire. Son assassinat, en 454, par Valentinien III et les troubles politiques qui suivirent jusqu’à la disparition du dernier empereur, en 476, suscitèrent encore bien des illusions sur la Rome éternelle. En Gaule du Nord, la réalité du pouvoir glissait entre les mains des Francs de Childéric qui, disait Sidoine Apollinaire72 en 455, foulent aux pieds les provinces de Germanie et de Belgique. Vers 486, après avoir chassé de Soissons Syagrius, Clovis contrôlait tout l’espace entre Seine et Loire.

    48L’expansionnisme des dynastes tournaisiens et l’image qu’ils pouvaient donner d’eux n’étaient guère rassurantes, si l’on en croit Grégoire de Tours : Cette génération d’hommes a toujours manifesté de la complaisance pour les cultes idolâtriques et n’a certainement pas reconnu Dieu. Ils se forgeaient des idoles, empruntées aux forêts et aux eaux, au monde des oiseaux et des bêtes, ainsi qu’aux autres éléments et ils étaient accoutumés à les honorer comme dieu et à leur offrir des sacrifices. Beaucoup d’églises furent pillées par l’armée de Clovis parce qu’il était encore enfoncé dans les erreurs du fanatisme73. Le récit de Flodoard, relatif à la prémonition de la naissance de Remi par l’ermite Montan traduit les mêmes craintes. L’Église des Gaules était en proie à mille afflictions et l’on parlait de sa prochaine disparition74.

    49Les évêchés du nord-est n’étaient plus pourvus. Dans d’autres, les prélats se succédaient rapidement, comme à Nantes, Trèves et Metz75. Certains étaient en fuite ou exilés tels : Polychronius de Verdun et Iamblychus de Trèves. Ces deux personnages, d’origine grecque, étaient d’une envergure spirituelle reconnue76. Le clergé de Verdun, dans une lettre à son évêque, mentionnait que « les malheurs qui vous ont banni de votre pays nous ont aussi contraints à l’exil ; mais à votre prière, nous avons été accueillis par l’humanité du saint évêque Castor (de Chartres) »77. Le siège de Verdun par Clovis à l’époque de Firminus78 donna naissance à la légende des saints de Micy. Celle-ci, en relatant la venue d’Euspicius et Maximus à Orléans, a conservé un trait de mémoire collective qui, en mélangeant époques et personnes, souligne qu’il y eut des exodes massifs de prêtres et de fidèles, de l’est vers l’ouest. Les Gesta Treverorum mentionnent encore, la réparation par l’évêque Cyrillus, de la Cella Eucharii incendiée et abandonnée ainsi que la restauration par Maurus, l’un des successeurs de Iamblychus, du monastère Saint-Paul dévasté par des « barbares »79. Enfin, dans un billet de recommandation de Sidoine Apollinaire à Auspicius de Toul, nous apprenons que « l’orage des conflits entre les royaumes » empêchait les deux correspondants de se rencontrer.

    50Des sièges étaient également vacants dans la province de Reims. Quant à celle de Rouen, après Lupus de Bayeux80, successeur de Rufinianus, connu pour son œuvre évangélisatrice, les diocèses ne livrent aucun nom à l’exception de Germanus de Rouen, présent au concile de Tours, en 461. La vie de sainte Geneviève81, curiale-diaconesse, confirme la vacance épiscopale du siège de Paris et le rôle joué par des femmes au sein de l’Église en dépit des interdictions canoniques.

    Rôle des femmes

    51Au cours des premiers siècles, les vierges, les veuves et les femmes de clercs s’étaient vues confiées des fonctions ecclésiastiques. Puis, à la fin du ive siècle, conformément aux dispositions de la Didascalie et des Constitutiones apostolorum, le concile de Nîmes (394/396) avait condamné vigoureusement leur intrusion dans le service de l’autel82. Le concile d’Orange (441, c.25) réclama leur disparition. Néanmoins, leur présence subsistait encore au vie siècle, puisque les conciles d’Yenne (517, c. 21) et Orléans (533, c. 17) renouvelèrent l’interdit, invoquant la fragilité du sexe féminin.

    52C’est ainsi qu’à Reims, Remi légua une esclave et une vigne à la diaconesse Hilaria. A Meaux, Célinie rassembla les femmes dans le baptistère pour les inciter à résister aux Huns. Enfin, dans la province de Tours, Melanius de Rennes, Licinius de Tours et Eustochius d’Angers adressèrent une lettre à deux prêtres bretons, Lovocat et Cathiern, qui, sur les confins du diocèse de Rennes, célébraient la messe sur des autels portatifs, chez des particuliers, assistés de femmes-diaconesses (con hospitae) qui présentaient le calice aux fidèles83. Geneviève, elle, fut ordonnée par Germain d’Auxerre qui lui imposa la main, fit appel à l’Esprit Saint et lui donna l’eucharistie. Peu après, elle reçut de l’évêque Vilicus le voile des vierges, conformément à l’Expositio Fidei LIII rédigée par saint Epiphane84 au Ve siècle. Après le décès de ses parents, sa profession religieuse la conduisit à se placer sous l’autorité de sa mère spirituelle, selon le canon 12 du prétendu ive concile de Carthage85. Elle mena alors une vie austère, s’attachant à célébrer particulièrement le samedi et le dimanche, ainsi que l’Epiphanie et le Carême86. Comme le recommandaient les Constitutions Apostoliques, elle exerçait une activité de surveillance morale87. Par ailleurs, elle visitait les femmes catéchumènes, les rassemblait au baptistère88, assurait pour des motifs de décence leur baptême et veillait dans l’église sur l’assemblée féminine89. Enfin, suivant les dispositions de la Didascalie90, elle prenait soin des malades et des pauvres, accomplissant de nombreux miracles qui, pour les deux tiers, ont concerné des femmes et des jeunes filles. Toutes ces actions furent menées en concertation avec le clergé, les diaconesses étant tenues d’assister aux rencontres avec les prêtres et les diacres91.

    53Son prestige grandit. L’aplomb qu’elle manifesta dans les discussions avec Childéric ou Germain d’Auxerre s’expliquerait, selon J. Dubois et M. Heinzelmann, par ses origines aristocratiques qui lui auraient valu aussi d’hériter de charges curiales92. La dualité de ses fonctions se retrouve dans deux exemples connus. Vers 476-477, pendant le blocus de Paris par les Francs, Geneviève assura l’un des services publics les plus importants, la cura annonae, confirmé par l’utilisation de l’evectio publica et le recours à la corporation des Nautae93. Il est pourtant curieux de constater l’inexpérience de bateliers, encadrés par Bessus, un prêtre craintif, qui leur fit chanter le cantique de l’Exode, « in modum celeuma ». Lorsque les bateaux parvinrent à Paris, la distribution du grain s’effectua selon les besoins de chacun. Mais, les jeunes filles chargées de la cuisson du pain constatèrent qu’on en avait pris dans le four. Elles comprirent, en rencontrant dans la cité des pauvres qui en emportaient encore chauds et bénissaient Geneviève94. Elle avait donc subvenu aux besoins des nécessiteux, respectant ainsi sa charge de diaconesse à laquelle il incombait de distribuer les aumônes et d’organiser les repas95.

    54Geneviève, sensible à la religiosité de son temps, porta intérêt à la tombe de saint Denis, premier évêque martyr de la ville. Cependant, la construction d’une basilique dépassait ses propres ressources96. La logique eut été alors, si l’on reconnaît à Geneviève une autorité curiale, d’ordonner aussitôt un financement public par l’ensemble des citoyens, comme le fit le préfet de Narbonne, engageant l’évêque Rusticus à construire sa cathédrale97. En réalité, elle demanda aux prêtres d’apporter leur contribution sur leurs biens privés et sur les biens d’église98. Malgré les réticences et les objections du prêtre Genesus, elle trouva la chaux nécessaire et l’aide de la population pour parvenir à ses fins. Les fouilles archéologiques ont révélé qu’il s’agissait d’un fort modeste édifice, de vingt mètres de long sur huit de large, construit avec de gros moellons récupérés sur d’anciens monuments99. Un simple financement public paraît avoir fait défaut pour une ville de vingt mille habitants, confrontée, comme l’affirmaient les prêtres de l’époque, à une trop grande pauvreté, en raison de l’anarchie économique due à la présence des troupes de Childéric. Geneviève ne pouvait donc réaliser son idéal qu’en faisant appel aux dons charitables que son statut de diaconesse lui permettait de recueillir.

    55Cette situation illustre les problèmes matériels signalés sur au moins un quart des sièges occupés100. En effet, les finances des églises situées au nord de Paris étaient réduites à peu de choses et leurs biens fonciers mis en friche101. Les possibilités d’offrandes ou de donations des fidèles étaient limitées, d’autant que des clercs avaient eux-mêmes disparu et bien des lieux de culte étaient en ruine.

    Pôles de résistance

    56A l’inverse, dans les provinces de Tours et de Sens, les sièges épiscopaux furent longuement occupés : au Mans, 41 ans pour Victorius (453-au 1er Septembre 490)102 et 29 ans pour Principius ; à Tours, 30 ans pour Perpetuus. Il en fut de même à Angers avec Eustochius et à Rennes avec Athenius. Loup de Troyes103 et Censurius d’Auxerre font figure de patriarches avec des longueurs respectives d’épiscopat de 52 et 38 ans. Avec Arbogastus de Chartres104, conservateur de la « vraie langue romaine », Thalassius d’Angers, loué pour son œuvre littéraire105, Prosper d’Orléans, identifié à l’illustre Prosper d’Aquitaine et Camelianus de Troyes, dont Sidoine Apollinaire fait l’éloge de la vertu, de la douceur, de la gravité et de la sagesse de ses conseils, nous trouvons un groupe d’évêques qui, puisant ses forces dans le patriotisme romain et l’Ecriture sainte, enseignaient l’intrépidité d’une conscience libre et se manifestaient par l’ascétisme prophétique106. Ces prélats appartenaient aux mêmes familles de l’aristocratie sénatoriale et bénéficiaient de leurs relations et de leurs ressources.

    57Grégoire de Tours rapporte qu’un sénateur laissa une domus suburbaine pour y aménager la première basilique funéraire de Tours. D’autres dons substantiels permirent à Litorius de réunir les fonds nécessaires à la construction de l’écclesiaprima107. A Auxerre, Amator put établir une église intra-muros dans une haute et vaste maison donnée par un certain Ruptilius108. Sous l’impulsion de la spiritualité ascétique lérinienne, des évêques, tel Loup de Troyes, vendirent et répartirent leurs propres biens entre les pauvres ou en usèrent, comme Germain d’Auxerre, pour assurer des fondations religieuses. Enfin, ils instituèrent leur église comme héritière, à l’exemple de Verus et de Perpetuus de Tours. Cet évêque qui « était fort riche et avait des possessions en de nombreuse cités fit un testament et distribua ce qu’il possédait dans diverses cités à leurs églises respectives, en attribuant à celle de Tours une quantité de biens non négligeables »109

    58Puissance, richesse et longévité rendent ainsi compte d’un dynamisme pastoral, perceptible dans la construction d’églises et de monastères : les basiliques Saint-Pierre et Saint-Laurent à Tours par Perpetuus et celle dédiée à saint Martin, dont il diffusa largement la dévotion, le monastère du vicus Diablinticus au Mans par Turibius. Eustochius fonda quatre paroisses (Braye, Yzeures, Loches et Dolus) et fit construire une basilique en l’honneur des saints Gervais et Protais110, données à Martin afin de mieux lutter contre l’arianisme. Maurilius d’Angers (423-453), d’abord prêtre à Chalonnes s/Loire, soutenu par une forte ascèse, forma des catéchumènes et convertit les campagnes. Il n’hésita pas, comme Melaine, à détruire des temples païens ou à incendier des bois sacrés, auxquels il substitua des communautés monastiques111.

    59La correspondance de Sidoine avec, notamment Principius de Soissons112 et Loup de Troyes, traduit leurs préoccupations doctrinales, pastorales et administratives. Il demanda à ce dernier d’inviter un dénommé Gallus à retourner auprès de sa femme113 ou encore de rendre un arbitrage dans l’enlèvement d’une femme revendue ensuite comme esclave à Prudens, un habitant de Troyes114. Censorius d’Auxerre fut prié d’installer un prêtre et sa famille, en fuite devant les Goths, sur les terres de son église et de le considérer comme un serviteur de la foi115. Cela l’autorisait à bénéficier de la part due au clergé sur les biens de l’Église et de l’exemption de l’impôt foncier perçu par l’évêque. Les lettres d’Agroecius de Sens, Perpetuus de Tours et Euphronius d’Autun se font l’écho des tracas relatifs aux élections épiscopales et posent la question du recrutement du clergé. A Tours, il avait lieu dès le plus jeune âge par le biais des monastères comme Marmoutier qui servirent de « séminaires » pour des jeunes gens ayant reçu une éducation soignée116. Ils effectuaient ensuite leur apprentissage en suivant les divers grades du cursus, aux âges correspondants. La présentation dans les Dialogues de Sulpice-Sévère d’un certain nombre de prêtres et de diacres tourangeaux montre que ce système assurait au clergé une qualité tant spirituelle qu’intellectuelle.

    Les conciles de la province de Tours

    60Ce dynamisme s’inscrivait dans un vaste programme réformateur marqué par une série de conciles à Angers, Tours et Vannes. Eustochius de Tours (444-461)117 présida le concile d’Angers (4 octobre 453) et consacra, à cette occasion, le nouvel évêque Thalassius. Puis, il rédigea en compagnie de Léo, métropolitain de Bourges, et de Victorius du Mans une lettre synodale destinée aux prêtres de la IIIe Lyonnaise dans laquelle il fut rappelé que les clercs dépendaient de leur évêque et ne pouvaient pas s’adresser aux juges séculiers, conformément aux dispositions prises par Galla Placidia d’instaurer le for ecclésiastique. Nous connaissons, au moins, trois des destinataires dont l’attitude avait soulevé des inquiétudes. Il s’agissait de Desiderius de Nantes, de Sarmatio et Chariato118. Perpetuus de Tours (461-491) présida, pour sa part, le concile de Vannes (465) et assista à celui de Tours, en 461.

    61Les canons promulgués sur une douzaine d’années indiquent, par leur répétition, les difficultés à remettre de l’ordre dans le clergé. Il fut interdit aux évêques d’ordonner dans un diocèse différent du leur (Vannes, 465, c.6) et d’empiéter sur un autre (Tours, c.9 à 11). D’autre part, les clercs ne pouvaient pas se déplacer sans l’autorisation de l’évêque ni une lettre de recommandation (Angers, 453, c.1 et Tours, 461, c.8). Un effort de moralisation dans le domaine sexuel fut demandé. Les prêtres et les diacres devaient se garder d’entrer en contact avec des femmes étrangères (Angers, 453) et conserver le célibat (Tours, 461, c.1 à 4). Cependant, en raison des circonstances, les clercs n’étaient plus excommuniés mais leur carrière arrêtée. Le laïc, enfin, qui ne s’était marié qu’une seule fois pouvait encore devenir prêtre ou diacre. Pour sauvegarder sa pureté, le prêtre devait s’abstenir d’aller aux noces, de danser ou de s’abandonner à l’ivrognerie. De même, pour empêcher tout manquement au service divin, les clercs ne pouvaient pas pratiquer la divination ni manger avec des Juifs (Vannes, 465, c.16). Enfin, les diacres se devaient d’honorer les prêtres (Angers, 453, c.2).

    62De vigoureuses mesures d’excommunications furent prises à l’encontre des vierges et moines vagabonds qui avaient renié leurs vœux ou commis l’adultère (Angers, 453, c.1 ; Tours, 461, c.6 ; Vannes, 465, c.1 à 3). Pour des raisons similaires, et en fonction de l’instabilité politique, on s’opposa aux créations de cellules individuelles (Vannes, 465, c.7) et on recommanda aux abbés d’avoir un refuge en ville (Vannes, 465, c.8). Le rejet du ministère féminin s’enracine dans le contexte de l’affirmation du célibat des prêtres et celui des troubles liés à l’installation des Francs. Ces situations pouvaient occasionner des dangers de bigamie, pour une femme dont le mari avait été emmené prisonnier, de remariage, pour les veuves, ou de rupture de leurs vœux pour les vierges. Les conciles mirent en garde et menacèrent d’excommunication les veuves et les vierges qui utilisaient divers subterfuges pour conserver les avantages de leur statut sans accepter la continence119. En raison des idéaux fixés et de l’impossibilité d’en contrôler l’application, la méfiance se développa à leur encontre120. Ces mesures correspondaient également à celles prises à l’égard des ordres mineurs qui ne s’abstenaient pas de relations conjugales121.

    63D’autres dispositions rappelèrent le prêtre au devoir élémentaire de charité et au commandement interdisant de tuer, car apôtre de paix, il ne pouvait pas verser le sang. Celui qui livrait sa ville à l’ennemi était excommunié (Angers, 453, c.1) ainsi que le clerc qui prenait une charge civile ou s’engageait dans le service militaire (Tours, 461, c.5)122. On leur interdit, aussi, de pratiquer l’usure dans une conjoncture économique difficile.

    64Les conciles dégagèrent aussi des règles de conduite pour les laïcs. A Angers, le canon 3 prohibait les mutilations et actes de brutalité. Le canon 7 de Tours, visant les bagaudes ou les latrones, condamnait toutes relations avec des meurtriers. Enfin, les homicides ou coupables d’adultère et les pénitents en rupture furent excommuniés (Vannes, 465, c.1 à 3). On envisagea, en rapport avec les déportations et les prisonniers de guerre, l’excommunication d’une personne qui épouserait une femme dont le mari était encore vivant (Angers, 453, c.6).

    65L’augmentation du nombre des fidèles et la diversité des pratiques liturgiques conduisirent à lancer un appel pour l’uniformisation de l’office et de la psalmodie. A Angers, Thalassius consulta, vers 453-460, Loup de Troyes et Euphronius d’Autun sur les lectures qu’il convenait de faire durant les vigiles de Pâques, Noël et l’Epiphanie123 L’intérêt porté à ces questions dans la communauté tourangelle était ancien. Gallus, dans les Dialogues de Sulpice-Sévère, fait allusion aux Paschae diebus durant lesquels Martin rompait le jeûne124. Perpetuus de Tours établit un calendrier liturgique officiel composé de deux listes. La première, De Jejuniis, précise les périodes de jeûnes hebdomadaires durant l’année. La seconde, De Vigiliis, énumère seize fêtes du temporal et du sanctoral, précédées de vigiles, sans précision sur le jour de la célébration, mais avec indication du lieu à Tours (église-cathédrale, basiliques : Saint-Martin, Saint-Pierre et Paul, Saint-Litorius)125.

    66La pénitence se répartissait en quatre temps. Le premier commençait après la Pentecôte (entre le 10 mai et le 13 juin) jusqu’au Natale Sancti Johannis, le 24 juin. Le seconde débutait le 1er septembre jusqu’à la saint Martin (11 novembre) avec deux jours de jeûne par semaine. Puis, s’ouvrait une troisième phase plus rigoureuse jusqu’à Noël, à raison de trois jours de jeûne par semaine. Enfin, de la saint Hilaire (13 Janvier) à la mi-février, on retrouvait deux jeûnes hebdomadaires126. Cette organisation préfigurait ce que l’on appela, à partir du viiie siècle, les Quatre-Temps, marqués par les saisons de l’année tandis que les jeûnes, plus fréquents durant une quarantaine de jours, annonçaient l’attente de l’Adventum Domini. Pendant la semaine, cela coïncidait avec le mercredi et le vendredi127 et, au cours de l’Avent, on adjoignait le lundi. A ces périodes de mortification, on ajoutait les quarante jours du Carême dont la durée fut fermement fixée aux conciles d’Agde (506) et d’Orléans (511 et 541).

    67Cette centaine de jours « maigres », durant lesquels le chrétien ne consommait qu’un repas frugal en fin de journée alternait avec les grandes fêtes du Christ : Incarnation, Passion, Résurrection, celles de Pierre, Paul et de Jean-Baptiste. Ce découpage, inspiré par l’ascèse monastique128 de Martin et de ses disciples, visait à permettre aux fidèles de s’adonner plus facilement à une pieuse méditation pour s’imprégner du mystère chrétien de la mort et de la résurrection. Cette pédagogie de la foi est tangible également dans l’organisation de l’espace, avec la construction de diverses basiliques vers lesquelles la communauté chrétienne se rendait en procession.

    68Ces mesures témoignent des relations avec la Provence et Arles où se dessinait une réforme similaire, connue par deux documents de la seconde moitié du ve siècle, Les Statuta Ecclesiae Antiqua et le De septem ordinibus gallican. Ceux-ci dénonçaient la toute puissance épiscopale en matière spirituelle et celle des diacres dans les domaines matériels et temporels129. Ils visaient à rééquilibrer les pouvoirs, en plaçant l’évêque sous la dépendance d’un synode provincial et en conférant aux prêtres, respectés des diacres, un certain nombre de fonctions, monopolisées par l’évêque.

    69Il en émergeait l’image d’un clerc ascète, charitable, luttant contre l’oisiveté par le travail manuel et l’étude130. Quant à l’évêque, chargé de la prédication, il devait être cultivé, pousser le peuple chrétien à sanctifier les jours de fêtes, à assister aux sermons et prôner chez les femmes une bonne tenue à l’assemblée dominicale. On envisageait même, alors, la possibilité pour les laïcs de prêcher, sous le contrôle des clercs131. Ce débat faisait suite à une lettre132 du pape Léon aux évêques de Gaule et de Germanie, en 461, qui renforçait au contraire le pouvoir des évêques et ne permettait ni aux prêtres ni aux diacres de consacrer des vierges, de donner la confirmation ou de confectionner le saint chrême. L’année suivante, à Rome, un concile tenu par le pape Hilaire, tentait de couper court à l’installation de dynasties aristocratiques à la tête des évêchés, en condamnant les recommandations trop précises dans le choix d’un successeur133.

    70Le dynamisme des prélats gallo-romains fut stoppé dès la fin du Ve siècle, sous l’effet de l’expansion franque, de la menace des Saxons, des Bretons et des Wisigotbs ariens. A la suite de la première campagne (494-496), menée à partir de Tours, qui conduisit Clovis jusqu’à Saintes, la contre-attaque wisigothique entraîna la réoccupation de Tours et l’arrestation de l’évêque Volusianus, hébété par la peur des ennemis134. Puis, après la seconde campagne de Clovis en 498, marquée par la prise de Bordeaux, Verus fut déporté à son tour par les Goths dans la région de Toulouse135. L’évêque Turibius, d’origine hispanique, trouva refuge au Mans. La vita de son successeur, Principius, y fait état d’actes de séditions136. A Nantes, la rapidité des mandats de Cariundus, Ceraunius et de Clematius, coïncide avec l’installation des troupes franques dans cette région, constamment exposée aux attaques des Wisigoths, fixés au sud de la Loire, et aux pirates saxons. L’épiscopat tourangeau, menacé de submersion, formait un îlot de romanité chrétienne au moment de la conversion de Clovis137. Il n’est donc pas étonnant qu’il y ait contribué138 et que Melaine de Rennes ait eu un rôle déterminant lors du concile d’Orléans de 511139.

    I– 3. La conversion de Clovis

    71Ce fut seulement dans la seconde partie du règne que les événements importants pour l’Église se déroulèrent. Le processus qui mena au baptême est au moins connu dans son enchaînement causal : le mariage avec la princesse burgonde catholique, Clotilde, les incertitudes de la bataille contre les Alamans, la victoire de Tolbiac et la visite à Saint-Martin de Tours. Si l’on suit Grégoire de Tours, la conversion proprement dite est d’ordinaire attribuée à Remi, venu en cachette instruire le roi.

    72La lettre d’Avit de Vienne suggère une autre démarche : Prêcherai-je la foi au converti, alors qu avant votre conversion vous l’avez eu sans prédication ? Ceci laisse entendre un choix personnel de Clovis, courtisé par des évêques ariens et catholiques140 et en dépit des schismes orientaux : C’est en vain que les partisans des schismes ont essayé de voiler l’éclat de la vérité à vos yeux141. Natif de la Belgique IInde et catéchumène de Remi, il est normal que le baptême eut lieu à Reims142, le 25 décembre 498 où 499 ; mais, le roi resta seul maître d’une décision qui impliquait la continuité du soutien des chefs du peuple franc en raison du caractère sacré de la royauté germanique, gage de succès.

    73Après la dernière campagne en Aquitaine (507-508), marquée par la bataille de Vouillé, Clovis, rentré victorieusement à Tours, reçut d’Anastase un diplôme de consul et, nous dit Grégoire de Tours, fut acclamé tel un empereur. Dès lors, le clergé qui voyait surtout dans le nouveau baptisé un protecteur contre les Ariens143, le considéra sous un jour nouveau. Remi, dans une lettre à trois de ses collègues parle du plus éminent des rois, responsable des régions, gardien de la patrie, triomphateur des peuples païens144 Cette conception d’un pouvoir de nature quasi impériale est formulée clairement dans l’Histoire des Francs : Prenant les devants, le roi demanda au pontife qu’il le baptisât. Nouveau Constantin, il se dirigea vers la piscine baptismale… Saint Remi, d’une sainteté éminente que ses vertus faisaient placer au même rang que Silvestre. Le mythe de l’empire chrétien constantinien habitait indéniablement l’imaginaire du clergé. Par contre, dans le contexte moins idyllique de la première moitié du vie siècle, Nicetius de Trèves, dans une lettre à Clotsinde, femme du roi arien Alboin, revint à l’idée selon laquelle Clovis avait d’abord été par sa foi le vainqueur des hérétiques burgondes et wisigoths145.

    Situation du clergé sous Clovis

    74La période restait sombre pour l’Église, notamment dans les provinces du nord et de l’est, en proie à des troubles incessants146. Les sièges de Cologne, Mayence, Spire, Worms, Strasbourg, Tongres, Tournai, Thérouanne, Nevers et Bayeux demeuraient inoccupés. A Toul, Aper, successeur d’Ursus qui avait reçu Clovis, préféra se retirer dans la solitude. Après la prise de Verdun par les Francs, le prêtre Euspicius refusa l’épiscopat proposé par Clovis et l’ermite Goar fit de même à Trèves.

    75Dès l’avènement de Clovis, Remi avait esquissé dans une lettre au roi, une solution politique à cette situation dramatique147. Le métropolitain de Belgique IInde était disposé à reconnaître le nouveau roi et à le soutenir, si celui-ci parvenait à restaurer un Etat de droit. Appliquez-vous à faire ce qui doit l’être, afin que la fonction de roi ne soit pas dévalorisée par votre action. Il espérait par là rétablir des évêques sur tous les sièges vacants et obtenir des dotations fiscales afin de faciliter la reprise de l’évangélisation. Il différait en cela des évêques tourangeaux, exclusivement attachés à la défense de l’orthodoxie religieuse et à leur indépendance. Cependant, en 486, Clovis était jeune et l’évêque de Reims demeurait sceptique sur l’accueil fait à sa proposition : Riez avec les jeunes et prenez conseils des anciens. Une réelle politique de collaboration avec le pouvoir ne s’instaura qu’après le baptême.

    76Clovis s’engagea alors dans la voie de la nomination des évêques, sur le conseil de Remi : Vedastus148, Eleutherius, Heraclius, Léo et du grec Theodosius149. Remi fit aussi installer son frère Principius et son neveu, Lupus comme évêques de Soissons150. Puis, il créa l’évêché de Laon pour y placer Genebaudus, marié à sa sœur. Fort de cette expérience, Clovis usa personnellement du procédé, en dépit de l’interdiction du Code Théodosien, pour nommer d’autres évêques : Sofronius à Noyon, Libanus à Senlis, Edibius à Amiens, Gildaredus à Rouen, Maurusius à Evreux, Nepus à Avranches et Leontianus à Coutances. A Chartres, il alla même jusqu’à substituer Solemnis par Adventinus auquel il fixa le siège à Châteaudun151 et instaura un siège au pays de Retz.

    77La personnalité de Remi marqua manifestement cette période. Grand aristocrate lettré152, peu sensible aux mondanités flatteuses, il était homme de devoir. Dans sa correspondance avec ses collègues ou avec le roi, il laissa l’image d’un homme autoritaire, froid et sourcilleux en matière de droit. Les anecdotes rapportées par Flodoard153 révèlent qu’il géra aussi son diocèse en bon administrateur. Par des échanges et en obtenant des terres du fisc, il fit doter son église des ressources matérielles nécessaires, comme l’indique la version longue de son testament154.

    78Fonctionnaire public, garant de la sécurité de sa cité, il défendit les habitants de sa ville écrasés d’impôts et menacés par l’incendie, les épidémies de peste et la famine. Il n’hésita pas à châtier un dénommé Fercinet qui, afin d’évacuer les décombres de sa maison, avait pratiqué une ouverture dans la maçonnerie d’une porte de la ville fermée sur son ordre. De même, au cours d’une période de pénurie, Remi réprima avec fermeté une révolte paysanne au cours de laquelle fut assassiné le représentant de l’église de Reims et incendié les greniers à blé, dont les stocks étaient tenus pour responsables de la disette et de la cherté155. D’autres paysans furent punis également pour avoir refusé que leur village, leur moulin et leurs bois fassent partie de la donation faite par Clovis à Reims. Volontiers sévère à l’égard du peuple, il était plus enclin à la civilité avec les gens de son milieu. Ainsi, l’évêque assura à sa cousine Celsa des provisions de vin et intercéda auprès du roi pour défendre un personnage important, Eulogius, coupable d’un crime de lèse-majesté156.

    79La rigueur dont il fit preuve comme administrateur nous la retrouvons à l’égard de lui-même, lors des veilles et des jeûnes. Il fut un pasteur zélé qui effectua des tournées régulières dans son diocèse157, conformément au canon 10 d’Angers (453) et au canon 14 de Vannes (465) et s’assura que ses prêtres ne négligeaient pas le service divin. Enfin, pour contrebalancer la puissance royale dont il mesurait les dangers, il tenta de développer des liens avec Rome et conseilla à Clovis d’envoyer au siège de Saint-Pierre l’offrande d’une couronne d’or enrichie de pierres précieuses. La stratégie nouvelle des relations entre le pouvoir franc et l’Église, instaurée par une telle personnalité, fut mise à rude épreuve lors de la réunion du concile d’Orléans de 511.

    Un concordat : Orléans 511

    80Quelques mois avant sa mort le 27 novembre 511, Clovis, dont le règne semblait alors à son apogée, se préoccupa d’asseoir son pouvoir. A la manière des empereurs romains chrétiens, il convoqua, pour le 10 Juillet un concile à Orléans, au centre du royaume afin de faciliter le déplacement de tous les évêques. L’adresse de ces derniers au roi montre clairement qu’il s’agissait de répondre à un questionnaire dont nous ignorons malheureusement la teneur : Vous avez ordonné qu’ils se réunissent en un seul corps (in unum collegi) pour traiter des questions nécessaires, selon les consultations et articles conformes à votre volonté et que vous nous avez donnés, nous répondons ce qu’il nous a paru bon de définir158. L’épiscopat, conscient de l’enjeu et touché par les conceptions gélasiennes nouvellement affirmées, ne retint pas tous les tituli proposés et suggéra que ses décisions puissent avoir force de loi (auctoritas) et deviennent un élément politique et organique de l’Église dans le royaume.

    81Des 32 évêques présents, douze étaient venus d’Aquitaine avec trois métropolitains (Bordeaux, Bourges et Eauze) et vingt évêques étaient issus du Nord de la Loire avec deux métropolitains (Tours et Rouen)159. Tous les évêques de Belgique Ire et IInde étaient absents dont Remi et Leo de Sens. Cependant, si l’on considère l’ordre des suscriptions suivant l’ancienneté dans l’épiscopat160, il ressort que 22 prélats occupaient leur siège depuis seulement 507. Tout se passe donc comme si, après la conquête de l’Aquitaine, Clovis avait voulu uniquement rassembler les évêques établis par lui dans son royaume à partir de cette date. Ce choix délibéré était dû à la volonté d’écarter Remi, dont il connaissait les principes rigides et les liens avec Rome, de la présidence de l’assemblée qui lui revenait de fait et de droit. Il lui préféra Cyprien de Bordeaux, un respectable homme de compromis, présent à Agde, qui avait reçu Alaric, Césaire et Clovis, après avoir échappé à l’épuration de sa province par les Wisigoths ariens.

    82Les trente-et-un canons promulgués par l’assemblée d’Orléans se répartissent en deux grands ensembles : les décisions de nature civile (art : 1 à 10) qui réglaient les rapports entre l’Église et l’État et celles de discipline ecclésiastique que l’on peut subdiviser en deux groupes, les unes relatives (art : 11 à 23) aux rapports entre l’Église et les laïcs et les autres aux questions liturgiques et à la dignité des clercs (art : 24- 31).

    Le droit d’asile : miséricorde et respect de la justice

    83La partie la plus originale de l’assemblée d’Orléans est constituée par les dix premiers articles qui entendaient apporter des solutions à des problèmes pratiques et précis dans lesquels les principes de l’Église et de l’Etat pouvaient s’affronter. C’était le cas du droit d’asile. La constitution du 21 novembre 419 avait fixé la limite de l’asile dans un rayon de 50 pas (40 m) au-devant de la porte de l’édifice. Celle du 23 mars 431 avait précisé les lieux, l’atrium, la maison de l’église et de l’évêque. En 438, le Code Théodosien (L. IX, tit. XLV) publia une série de dispositions pour exclure de l’asile, les débiteurs du fisc, les juifs, les curiales ainsi que les hommes libres ou les esclaves armés, en un mot ceux qui troublaient par leur présence ou des actes de violence le service divin. Désormais au nom de la morale, il était inconcevable d’admettre les homicides161, les adultères et les ravisseurs des vierges. Les trois premiers articles allaient dans le sens général d’une limitation du droit d’asile que confirma le Code Justinien (L. I, tit. XII), en reprenant les mêmes interdictions.

    84Le clergé ne s’opposait en rien à l’exercice de la justice garantie par la loi, mais il réclamait le respect des lieux sacrés et la miséricorde en préservant la vie des coupables. Le concile de Sardique de 347 (c.8) mentionnait déjà l’obligation charitable d’intercéder en faveur du réfugié, exposé à la mort ou à la mutilation. Ces principes pouvaient dorénavant trouver une application avec le système de compensation (wergeld) de la loi salique pour corriger le droit de vengeance privée. Les lois burgondes (c. 2, tit. 70), des Alamans (c.1-2, tit. 3), des Wisigoths (L. 6, titre. V, 16) stipulèrent d’accorder la vie sauve avec commutation de la peine en une amende. Mais, l’idéal des clercs allait plus loin. Il visait à purifier le criminel par la pénitence plutôt que de hâter sa comparution devant Dieu. Il prévoyait aussi de faire respecter le serment ou la parole donnée par le poursuivant puisque le parjure était à son tour excommunié162.

    85Dans l’article 3, relatif aux esclaves fugitifs, les évêques n’ont fait qu’appliquer le Code Théodosien (L. IX, tit. XLV, lex. 5) dans lequel il était demandé aux clercs d’aviser le maître et de lui rendre son esclave contre la promesse du pardon. Si ce dernier se refusait à quitter les lieux, le maître pouvait s’en saisir. A Yenne, le c. 39 restreignit la portée du serment du maître et l’autorisa à tondre les cheveux du fugitif et à lui faire effectuer toutes sortes de travaux. L’excommunication d’un clerc criminel (c. 9) s’appuyait sur les mêmes inspirations juridiques et religieuses. Il trouvait sa source dans le c. 37 d’Agde qui excommuniait tous les meurtriers. C’était une manière de réduire le clerc à l’état laïc et laisser libre cours à l’exercice de la justice.

    86L’article 2, consacré au rapt des femmes et des jeunes filles, dépassait le Code Théodosien, où seul l’adultère était prévu, et différenciait les situations : l’adultère, l’enlèvement et le rapt, suivant la coutume germanique. Ces données furent reprises dans le Code Justinien. La femme, dans tous les cas, était mise hors de cause. Les ravisseurs avaient la vie sauve mais devaient payer des compositions, selon les 15 articles du titre XIV de la loi salique. Sur tous ces points l’assemblée d’Orléans n’innovait en rien, elle envisageait seulement quelques cas particuliers et appliquait scrupuleusement ce qui a été décrété par les canons ecclésiastiques et ce qui a été fixé par la loi romaine (c.1).

    Les enjeux : l’accès à la cléricature et les biens ecclésiastiques

    87Les articles 4 à 9 constituèrent à proprement parler le coeur des discussions. Depuis le iiie siècle, le système de l’élection épiscopale et l’accès à la cléricature n’avaient cessé de connaître des aménagements. L’empereur Honorius et le pape Innocent Ier avaient limité les obligations municipales imposées aux clercs. En 428, Celestin Ier avait précisé aux évêques gaulois qu’ils ne devaient pas ordonner de laïcs163. Le Code Théodosien (L. 16, 2,23) réglementa l’entrée dans les ordres afin d’éviter aux curiales de fuir leurs responsabilités fiscales (16, 2, 3 ; 6, 17). Valentinien III, en 439 et 452, puis Majorien, en 458, rendirent ces dispositions plus rigoureuses. Enfin, le pape Gélase (492-496) avait accepté ces interdictions (epist 15)164. Ces principes, élaborés à l’issue de la grande crise du iiie siècle, avaient débouché sur une division et une fixation de la société en véritables castes, attachée chacune à un servitium. Les clercs n’y échappaient pas. Ils étaient tenus de remplir un officium, héréditaire de père en fils, sous la potestas de l’évêque (c.4). Ces mesures rigides rendaient difficile l’observance du célibat, proclamé par le pape Sirice (384-399) et ce, malgré la séparation des époux à partir du sous-diaconat165. Les événements du Ve siècle et la biologie naturelle de groupes fermés condamnaient le clergé à disparaître. Pour y remédier, des servi attachés à un autre officium furent ordonnés, sans enquête préalable de l’évêque166. L’article 8, contrairement à la loi romaine stipulant que l’individu soit rendu avec ses biens après paiement d’une amende de 45 sous par l’archidiacre, précisa qu’une fois ordonné, il resterait dans l’ordo clérical – en tant que dépositaire d’une fonction sacrée. Désormais, l’évêque offrirait une double indemnité : l’amende proprement dite et une somme servant à compenser la perte fiscale du servitium dû au maître167.

    88Par contre, l’assemblée manifesta le plus profond respect envers la loi, évitant de promouvoir des laïcs qui étaient sous la potestas royale au regard de leur charge fiscale. Néanmoins, elle accepta que le roi ou son représentant, le comte, délient certains laïcs de leurs obligations et commandent de les élever à la cléricature. C’était en apparence un cadeau royal à une Eglise en difficulté, permis par une assemblée de prélats, nommés pour la plupart par Clovis. C’était une ruse suprême d’un Rex astustissimus qui n’aurait pu imposer une telle mesure à des évêques férus de droit. Restait à espérer que le roi fut un « bon roi » dont la puissance ne lui est donnée que par la Providence du Dieu suprême et attentif aux intérêts de l’Église, de la paix et des pauvres168. C’est ce que chercha à montrer Remi, pris aux pièges de ses contradictions, à ses véhéments interlocuteurs : Praecellentissimus rex… non solum praedicator fidei catholicae, sed defensor. Regionum praesul, custus patriae, gentium triumphator. Dès l’article 7, on sent poindre l’inquiétude de voir des clercs ou des monastères réclamer des bénéfices au roi et se placer ainsi sous sa tuitio. C’était aussi l’occasion de leur rappeler qu’ils ne devaient pas travailler avec zèle en vue d’une récompense terrestre, car la vraie récompense est au ciel. Les meilleurs ne doivent pas attendre honteusement dans l’inaction, qu’on leur offre des présents169.

    89L’article 5 complétait le dispositif. Le roi, tel l’empereur romain, par don personnel (suo munere) sur la Res Privata170 conférait des terres fiscales avec immunités171. Aucune ambiguïté n’était possible sur les termes employés. Les biens attribués disposaient des exemptions, clairement définies dans le droit romain, sur la dispense des charges curiales, les taxes extraordinaires des collationes novas et des obligations d’hébergement, enfin des munera sordida.

    90Les églises étaient dotées par l’Etat d’un budget dont seul l’évêque, surveillé par les comprovinciaux, avait la responsabilité172. Les revenus étaient, suivant le mode de gestion romaine, affectés par tiers à la restauration des lieux de culte et de la domus ecclesiae, à l’entretien du clergé et des pauvres établis à proximité des bâtiments ecclésiastiques173 et au rachat des captifs. Les clercs étaient invités à coopérer activement aux « œuvres » de l’Église car, s’ils étaient propriétaires, ils ne pouvaient pas prétendre à une quelconque distribution sur le fond commun des pauvres. Il leur était conseillé, dans les Statuts de Césaire d’Arles, d’exercer un métier ou de cultiver le sol. En suivant les recommandations de l’apôtre Paul, ils contribuaient par leur travail manuel à nourrir d’autres qu’eux-mêmes, de sorte que les ressources des églises se confondaient avec celles des pauvres174 . Ces principes furent tracés dans ses grandes lignes par Julien Pomère dans son De vita contemplativa : Les prêtres ne doivent rien avoir en propre et les revenus ne doivent être que les vœux des fidèles, la rançon des péchés et le patrimoine des pauvres. Ils doivent s’en charger comme d’un bien commun à tout ceux qui n’ont rien et ne jamais donner la moindre chose à ceux qui ont déjà ce qu’il leur faut175.

    91Le risque majeur était l’usurpation ou plutôt le détournement des fonds par des pauvres, aptes à travailler (ch. X) et à subvenir à leurs besoins, ou par des clercs fortunés qui en faisant supporter leurs dépenses à l’église se nourrissent du pain des pauvres alors qu’ils devraient les aider de leurs propres biens. Le concile (c.23) rappela, pour éviter toute spoliation, que les concessions faites par l’évêque aux clercs ou aux laïcs échappaient à la prescription trentenaire, avec ou sans charte de précaire. Cela sous-entendait que les possessions des églises échappaient aux lois humaines et appartenaient à perpétuité à Dieu. Néanmoins, une contradiction surgissait. Les biens ecclésiastiques étant aussi des biens d’État ils pouvaient être réaffectés. L’article 6 envisageait donc la possibilité de réclamer – sans injures – un bien d’Eglise, sans craindre l’excommunication ni être traité de Necator Pauperum (c.4-6-7 d’Agde). Les pères réunis à Orléans faisaient de l’Eglise un rouage essentiel de l’Etat.

    92Ces dispositions étaient, certes, susceptibles d’améliorer la situation matérielle des églises qui n’avaient pas bénéficié d’un évêque fortuné et tournaient la résistance des prélats à tester en leur faveur176. Elles allaient néanmoins à l’encontre de la lutte menée par le clergé au ive siècle pour son indépendance177. Martin en avait été le fer de lance en protestant contre l’ingérence impériale et, comme gardien de la pauvreté178, il avait refusé les cadeaux offerts par Valentinien. Le sermon d’Ambroise de Milan contre Auxence résumait bien les positions (386) : Si l’empereur demande l’impôt, nous ne le refusons pas. Les propriétés de l’Église acquittent l’impôt. Si l’empereur désire ces propriétés, il peut les réclamer ; personne parmi nous ne s’y oppose... qu’il les prenne ; je ne les donne pas, je ne les refuse pas. La quête dans le peuple peut subvenir aux besoins des pauvres. S’il demande ma basilique, loin de moi de livrer l’héritage du Christ. L’impôt est à César, l’Eglise est à Dieu179. En 511, au moment où le pape Gélase affirmait l’auctoritas sacrata pontificum, Clovis était parvenu à circonvenir le clergé gaulois et à lui faire tourner le dos à Rome.

    Les questions de discipline ecclésiastique

    93Assurés de leurs bases financières et juridiques, les pères d’Orléans allaient faire promulguer comme loi d’Etat toute une série de dispositions disciplinaires relatives aux laïcs et aux clercs. Elles reposaient sur la double tradition conciliaire des provinces de Tours et de Bourges dont tous les évêques étaient présents à Agde. Un premier ensemble de canons (11-18) abordait les rapports entre les laïcs et l’Église.

    94Les pénitents, dans le cadre de la pénitence publique, ne pouvaient pas quitter leur état avant la réconciliation par imposition des mains180. Les décisions du c. 8 de Tours et du c. 3 de Vannes les excluant de la communion furent reprises mais on excommunia aussi toutes personnes les ayant accueillis. La nouveauté fut de permettre aux clercs pénitents d’administrer le baptême en cas d’urgence181, notamment aux jeunes enfants sur le point de mourir. C’était là un souci d’actualité lié à une véritable catéchèse sur le sens du baptême et la vie de l’âme après la mort.

    95Une autre innovation fut d’assimiler le statut de la veuve d’un clerc à celui du clerc lui-même. Le c. 4 de Tours avait prohibé le remariage du clerc. Il fut étendu à sa veuve. La préoccupation générale était d’exalter la condition de vierge et la viduité, états supérieurs à celui des laïcs mariés. L’idée sous-jacente était aussi de présenter les membres de l’ordo clérical comme fidèles à un seul mariage.

    96La question des dons et offrandes des fidèles fut réglée en référence aux canons anciens. Le pain, le vin et les vêtements remis lors de l’office dominical étaient destinés à l’entretien journalier du clergé. La moitié revenait à l’évêque et l’autre aux clercs. Par contre, la tertia des revenus tirés des terres ou les esclaves donnés aux paroisses était à la discrétion de l’évêque. Elle servait en principe à équilibrer le budget des églises les plus pauvres ou était affectée à d’importants travaux de réparation. L’évêque (c.16) était seul responsable des donations aux églises. Les pères rappelèrent l’usage de ces revenus, déjà mentionné à Agde dans les canons 4-6-7 : la distribution de vivres et de vêtements aux pauvres et infirmes qui ne pouvaient pas travailler. C’était là le principe de la constitution partout dans les églises-cathédrales de la matricule, œuvre de charité dont s. Paul a très tôt démontré les différences avec le simple évergétisme182.

    97L’essor du culte des saints et des reliques suscitait par ailleurs, un engouement des particuliers pour la construction de basiliques funéraires. Celles-ci entraînaient la mise en place d’un clergé, dirigé par un abbas qui présidait en permanence aux cérémonies religieuses et à l’entretien d’un culte183. Néanmoins, la spontanéité de l’initiative privée risquait d’une part d’obérer le budget du diocèse mais surtout de voir les nombreuses offrandes échapper à la gestion épiscopale.

    98Un dernier article, relatif aux mariages incestueux, était très en retrait par rapport au Code Théodosien (III, 12) qui prohibait les unions avec la sœur de la femme défunte et les relations oncles-nièces. L’assemblée d’Orléans se contenta d’interdire le mariage ou le remariage avec la belle-sœur. Le c. 30 d’Yenne ramena les degrés de parenté à la 3e génération. La loi salique n’y fit pas allusion dans l’immédiat tant la pratique était courante. Il fallut attendre les virulentes interventions de l’évêque Albin d’Angers pour qu’à l’occasion d’une nouvelle rédaction de la loi, à la fin du vie siècle, sous Gontran, apparaisse l’interdiction des « noces scélérates »184.

    99L’assemblée d’Orléans s’intéressa ensuite aux moines dont le nombre n’avait cessé d’augmenter à la suite de la diffusion en Occident de la Vita Antonii par Athanase et du succès remporté par Martin à Ligugé et à Marmoutier. Par ailleurs, les conceptions des évêques lériniens conduisaient à ne concevoir les cadres de la vie chrétienne qu’à l’image des communautés monastiques. La fondation de Germain à Auxerre, en face de la ville était tout à fait significative185. Dans la région de Tours, des étrangers à la cité rassemblaient autour d’eux des disciples. Ce fut le cas de Venant, installé auprès de la basilique Saint-Martin, et d’Ursus, à Sennevières puis au pied du castrum de Loches186. Citons encore Dié, moine à Iccium, près de Chartres, sous l’abbé Phallier ; Aventin et Phal à l’Isle-Aumont près de Troyes ; Thierry, dans les environs de Reims et Vaast à Toul.

    100Toutefois, leurs structures juridiques restaient mal définies. Le moine, dont la condition était encore incertaine, s’apparentait à un pieux laïc dont les règles rudimentaires étaient marquées par la forte personnalité spirituelle d’un abbas. Leurs points communs étaient d’être en rupture avec leur milieu, de vouloir suivre l’Évangile et de vivre dans une pauvreté charitable. Ce mode de vie pouvait occasionner des troubles et des excès de toutes natures condamnés par le Code Théodosien (L. xvi). Les cinq articles du concile, tout en s’inscrivant dans la tradition conciliaire, rappelaient l’obéissance envers l’évêque, déjà prescrite par le concile de Chalcédoine (c.4 et 8). Il disposait seul du droit de corriger les moines et réunissait, au moins une fois l’an, les abbés auxquels les moines étaient soumis. Le monastère était conçu comme une paroisse idéale avec une Règle, peut-être celle du Maître. Elle impliquait trois vœux : obéissance, pauvreté et stabilitas. Comme les clercs, les moines ne furent autorisés à se déplacer que munis des lit – terae commendatitiae. Les vagabonds et les fugitifs devaient être ramenés sous bonne garde et recevoir le châtiment des verges. Toute construction de cellule était tributaire de l’accord épiscopal et relevait de décisions prises en Arles (455), Angers (c. 8), Vannes (c.6-7) et Agde (c. 27 et 38).

    101Dès cette époque, à l’instigation de Gélase187 qui prit des dispositions pour faciliter la promotion et l’ordination des moines aux divers degrés de l’ordre clérical, le monastère fut tenu pour une école de sainteté et un foyer de recrutement pour le clergé séculier. En conséquence, on élargit aux moines, les dispositions d’Agde (c.9) interdisant aux diacres et clercs revenus à la vie conjugale ou à la vie séculière188 d’accéder de nouveau aux fonctions et dignités ecclésiastiques. L’image du moine prenait ici une forme nouvelle. Il répondait à des vœux et pouvait accéder à la prêtrise. Le clergé se mettait à l’école du monachisme.

    102A la fin du Ve siècle, les communautés monastiques étaient devenues l’objet de bien des enjeux. En tant que lieux d’approfondissement de la foi, elles attiraient les meilleurs parmi les laïcs, parfois les plus puissants et les plus riches. Elles canalisaient une partie des donations des fidèles. Implantées dans les campagnes, elles tendaient à échapper à la surveillance de l’évêque. Pour pallier cela et faciliter l’unité de l’ordre clérical et monastique (à l’exemple de ce que réalisa Eusébe de Verceil), certains évêques envisagèrent de placer le clergé séculier des basiliques funéraires ou des martyria sous la direction d’un abbas. Ce prototype de clergé canonial illustrait des préoccupations apparues au concile de Vannes (465, c.15) et s’inscrivait dans le cadre de l’organisation des églises. En effet, dans ces lieux vers lesquels convergeaient de nombreux visiteurs désemparés et dépourvus de ressources, la nécessité d’un clergé de qualité s’imposait189.

    103La dernière série d’articles (24-30) avait pour but l’uniformisation liturgique et d’affirmer la dignité du clerc dans l’exercice de son ministère. La durée du Carême fut fixée à quarante jours. La remise par Melaine des eulogies à l’issue de la messe de la Quadragésime aux prêtres de son diocèse190 traduit cette préoccupation. Mais, à l’époque de Grégoire de Tours, l’usage n’en était pas bien établi puisque certains le maintenaient encore à cinquante jours. Les Rogations, instaurées par Mamert de Vienne en 472, dans les trois jours avant l’Ascension, à cause des tremblements de terre, incendies et famines devenaient l’une des quatre grandes fêtes liturgiques avec Pâques, Noël et Pentecôte auxquelles le peuple chrétien, rassemblé autour de l’évêque dans l’église – cathédrale, était tenu d’assister jusqu’à la bénédiction finale. Il était recommandé aux laïcs de se préparer à cette rencontre avec le Christ par un temps de conversion intérieure, reposant sur l’abstinence charnelle, le jeûne et l’absence de travail (c. 27).

    104Signe des temps, lié à la nomination de prélats peu ou mal formés, les pères signifièrent aux évêques qu’ils devaient eux-aussi aller à la messe le Dimanche. L’article 29 se contenta de rappeler aux clercs les canons d’Angers (4), de Tours (1-2) et d’Agde (9-10-11) sur la fréquentation des femmes, limitée à une proche parente. L’idéal du célibat fut réactivé, le clerc pouvant à tout moment être appelé à remplir une fonction sacrée. Enfin, dans la lignée des c. 16 de Vannes et c. 42 d’Agde, il leur fut conseillé de ne pas pratiquer les sortes sanctorum avec les livres liturgiques comme des devins.

    105En définitive, l’assemblée d’Orléans a apporté peu d’innovations. La « saniors pars », constituée par les évêques de la province de Bourges et de Tours rappela la tradition conciliaire et les principes du Code Théodosien, afin d’établir un concordat entre la loi civile et religieuse. La seconde devait transcender l’esprit de la première, selon la conception gélasienne. Avec l’apparition d’une nouvelle génération d’évêques, vers 507, il ressort une image unitaire de l’Église en Gaule avec des évêques nommés puis dotés par le roi. L’évêque voyait son autorité renforcée sur la gestion des biens ecclésiastiques, sur tout le clergé, les moines, les pénitents, les veuves et les laïcs mariés. Il était administrateur des œuvres sociales, chargé de présider les grandes fêtes liturgiques dans lesquelles la mémoire du roi était saluée. Il avait, avec ses clercs, pour rôle de limiter la violence dans la société.

    106L’assemblée d’Orléans apparaît ainsi, avec la loi salique, comme l’un des éléments majeurs de la restauration de l’État de droit, à la fin du règne de Clovis. Cependant, en dépit de ses prétentions gélasiennnes, le clergé était au service d’un roi habile qui n’avait accepté que l’auctoritas d’évêques mis en place par lui. Bien des aristocrates s’inspirèrent de son attitude en nommant des clercs, pris parmi leurs esclaves, comme prêtres de leurs oratoires privés. Orléans 511 portait ainsi en germe tous les objets de litige entre l’Église et l’État pour la période mérovingienne.

    107Le signe avant-coureur de ces longues querelles fut le conflit ouvert, peu après 511, entre Remi et les évêques de la province de Sens, Theodosius d’Auxerre et Heraclius de Paris191, conduits par leur métropolitain Léo. Le prétexte fut d’accuser le « jubilaire » Remi d’avoir ordonné prêtre un certain Claudius, sur ordre du roi. Ils contestèrent sa condition de libre et l’accusèrent d’être le débiteur de Celsus. Ils demandèrent à Remi de dédommager le créancier, en lui restituant ses biens. Remi objecta que l’on ignorait si Celsus était mort ou vivant. Ce mauvais procès d’intention mettait en évidence la soumission du métropolitain de Reims aux desiderata royaux et l’enfermait dans ses contradictions. Remi préféra invoquer la miséricorde plutôt que le droit et déplora la discorde entre pontifes. Cette querelle révélait le fractionnement du clergé, entre un parti farouchement attaché à la limitation des compétences du roi en matière religieuse192 et celui de Remi, plein d’espoir dans une collaboration.

    108Le prélat âgé se trouva encore confronté aux nouveaux évêques comme Falco de Tongres193. Les points de litige montrent l’ignorance de ce dernier en matière de canons conciliaires, en l’occurrence le canon 9 de Tours (461), stipulant que l’évêque qui empiétait sur un diocèse étranger et y ordonnait des clercs serait exclu de la communion. L’affaire dépassait la simple question de limites de juridiction ecclésiastique, puisque Falco levait les tributs des colons et les impôts des champs. Ce détournement de revenus de l’église de Reims impliquait Remi au plus haut point, en tant que responsable de la gestion des biens de son église. Il pouvait être, au terme du canon 5 d’Orléans de 511, publiquement réprimandé par ses comprovinciaux. On comprend, dès lors, sa menace finale de porter l’affaire devant un concile et de réclamer l’excommunication de Falco. La stratégie rémigienne pour sauver l’Église le dépassait désormais et se retournait contre lui.

    109A l’aube du vie siècle, le clergé était néanmoins parvenu à accomplir un redressement remarquable. Confrontée à divers problèmes, l’Église avait d’abord eu à faire face à une pénurie de clercs, ce qui l’avait conduit à désigner et à accepter toute personne de bonne volonté, y compris des laïcs mariés, des femmes diaconesses, des esclaves et d’en assurer la formation. D’autre part, elle s’était évertuée, sous l’impulsion du monachisme, de maintenir son unité en faisant respecter la législation conciliaire qui visait à faire du clergé un point de référence dans la société avec l’image d’un clerc stable, chaste et attaché au service de l’autel. Les relations avec l’Etat, quoique ambiguës, étaient rétablies. L’hérésie arienne était vaincue et les sièges épiscopaux pourvus.

    110Enfin, gestionnaire du patrimoine des pauvres, l’évêque incitait le puissant à respecter le faible et préconisait la paix et la miséricorde entre les hommes. Les artisans de ce projet furent les grands prélats aristocrates qu’animait toujours le sens du devoir, mais également tout un courant ascétique qui insufflait l’esprit de la mission et de la conversion en profondeur à des populations encore païennes. Les équilibres n’en demeuraient pas moins fragiles. Les rivalités de succession entre les fils de Clovis devaient tout remettre en cause.

    Province ecclésiastique de Tours IV-VIe siècle

    Image 100000000000043A00000268710A8C42C5243C1B.jpg

    Province ecclésiastique de Rouen IV-VIe siècle

    Image 100000000000043E0000027097755F55B7A0AFB0.jpg

    Province ecclésiastique de Sens IV-VIe siècle

    Image 100000000000043D000002748650D0A2EF16EFCA.jpg

    Province ecclésiastique de Reims IV-VIe siècle

    Image 10000000000004390000027080C9835644429BB3.jpg

    Province ecclésiastique de Trêves IV-VIe siècle

    Image 100000000000031E0000026C9DECC88729C8E700.jpg

    Provinces ecclésiastiques de Tongres et de Mayence IV-VIe siècle

    Image 10000000000003B90000027451D7C0BD93BF0811.jpg

    Notes de bas de page

    1 N. Gauthier, L’évangélisation des pays de la Moselle, Paris, 1980, p : 447-453.

    2

    3 E. Griffe, La Gaule chrétienne à l’époque romaine, t. I, Paris, 1964, p : 201-270. J. Daniélou et H. I. Marrou, Nouvelle histoire de l’Église, t. I, 1963, p : 290-308.

    4 N. Gauthier, op. cit., p. 47-55. E. Griffe, op. cit., p. 203-205. C.S.E.L., 65, Hilaire, Fragmenta historica, c. 14 et c. 27, p. 57-67. Athanase, Apol c. Arian, 50. P.G., 25, col. 337 B.

    5 Hist. Arian ad monachos, PG., t. 25, col.732-733, c.33-34.

    6 Sulpice-Sévère, Chronicorum Lib., II, 45, C.S.E. L, t. I, p. 98-99. Hefele-Leclercq, Histoire des Conciles, t. I, 2, p. 959-960. E. Griffe, op. cit., t. I, p. 261-263. S.C., 241, p. 89- 99.

    7 M. G. H. AA., t. IX, p. 462-1187. Prosper, Chron. a.385 ; J. Daniélou et H.I. Marrou, op. cit., p. 334.

    8 C.S.E.L., t. I, p. 103-104. Sulpice-Sévère, Chron. II, 50-51, p. 103.

    9 C.S.E.L., t. I, p. 208-211. Sulpice-Sévère, Dial., III, 11-13. N. Gauthier, op. cit., p. 61-64.

    10 C.S.E. L, 35, Coll. Avellana, Ep. 40, 3-4, p. 90-91.

    11 Sulpice-Sévère, Dial., III, 13, p. 211. J.R. Palanque, Saint Ambroise et l’Empire romain, p. 516-518. N. Gauthier, op. cit., p. 62-67. S.C., 441, Les conciles gaulois du ive siècle, 1977, p. 117-123.

    12 Concilia Galliae, t. I, p. 57-58.

    13 N. Gauthier, op. cit., p. 64-67. Un signe de la concorde rétablie au sein de l’épiscopat serait la vision de la mort de s. Martin par Severinus de Cologne (Grégoire de Tours, V. M, I, 4)

    14 Sulpice-Sévère, Dial., III, 15 ; I, 26. Vita Martini, c. 27.

    15 P.L., t. XX, col. 472, Lettre Etsi tibi, n° 5. Voir également E. Vacandard, Saint Victrice, Paris, 1903 et Mgr P. Andrieu-Guitrancourt, Essai sur saint Victrice… dans l’Année Canonique, 1970, p. 1-13. Cette lettre constitue « un directoire » pour la Gaule du Nord, puisque Victrice fut chargé de la faire connaître autour de lui. Voir C. Pietri, Roma, op. cit., t. II, p. 982-991.

    16 Paulin de Noie, Epist. XXXVII, 4, éd. Fabre, note « qu’il fut impossible de trouver un nœud dans le jonc et une tâche dans la lumière ». L’apollinarisme était né, en Orient, dans les milieux nicéens, après 362, et persista jusqu’en 420. Il posait la question de la nature du Christ, Homme-Dieu et se trouvait lié au problème de l’Incarnation.

    17 Ces questions furent reprises dans le livre XVI du Code Théodosien.

    18 H.I. Marrou, L’Église de l’Antiquité tardive (303-604), Paris, 1985, p. 107-108.

    19 H.I. Marrou, op. cit., p. 112-113.

    20 L’article de C. Michelle, La dottrina delprimato pappale, Settimane di Spoleto, t. VII, 1960, p. 633-742, est à corriger par C. Pietri, Roma, op. cit., t. II, p. 968-982. Depuis le concile de Sardique, l’objectif était de réagir contre les interventions abusives de l’empereur, C.S.E. L, 65, 181-182 ; Athanase, Hist. arian., P. G, 25, 744-748. L’idée de séparation des fonctions fut complétée par Ambroise de Milan : « ad imperatorem palatia pertinere, ad sacerdotem ecclesias ». P. L, t. 16, col. 996, Ep, 20, 14, 16, c. 19 et col. 1111, Ep, 40, 28.

    21 Sulpice-Sévère, Chron., II, 51.

    22 Sulpice-Sévère, Chron., I, 23.

    23 Ammien Marcellin, Hist., XXVII, 3, 14. Eusèbe, Hist. Ecc\., VI, 43, 5-6. F. Rat, Les prétentions des diacres romains au Ive siècle, dans Recherche de Sciences Religieuses, t. III, 1912, p. 463-465.

    24 Cyprien, Epist., t. I, 1-2 ; ep. 72, 3, dans Prêtre d’hier et d’aujourd’hui, Unam Sanctam, n° 28, Paris, 1954, p. 28-55.

    25 Augustin, De opere monachorum, 29-37, éd. J. Saint-Martin, Paris, 1938, p. 499- 501.

    26 Martin n’y échappa pas ; il plaida la cause du Cornes Nartes et du Praeses Leucadius, accusés d’avoir soutenu Gratien.

    27 L. Pietri, op. cit., p. 36-53. J. Fontaine, Vie de saint Martin, t. II, p. 253-254 ; t. III, p. 1098-1103. E. Griffe, La Gaule chrétienne à l’époque romaine, Paris, 1964, t. I, p. 183.

    28 Vie de saint Martin, éd. J. Fontaine, S.C., 113, Paris, 1967, p. 150-154. E. Griffe, Saint Martin et le monachisme gaulois, dans Saint Martin et son temps, Studia Anselmiana, Rome, 1961, p. 5-10. D. von der Nahmer, Martin von Tours : sein monchtum, seine wirkung, Francia, p. 3-6.

    29 R. Herval, Les origines chrétiennes de la Seconde Lyonnaise gallo-romaine (IV-XIe siècle), Rouen, 1966, p. 58-60.

    30 L. Duru, Gesta pontificum Autissiodorensium, Auxerre, 1850, p. 312-315. AA. SS., Mai, t. I, p. 50-52, vita rédigée par Fortunat entre 566 et 576, à la demande de Germain de Paris. La préface avoue que les traditions recueillies sur l’évêque sont très vagues. Grégoire de Tours, De Gloria confessorum, 89.

    31 AA. SS., Sept., t. I, p. 639-645.

    32 De nombreux articles ont été consacrés à l’œuvre pastorale : E. De Moreau, Saint Victrice de Rouen, apôtre de la Belgica Secunda, R.B.P.H., 1926, p. 71-79. L. Musset, De saint Victrice à saint Ouen, La christianisation des pays entre Loire et Rhin, R.H.E.F., 1975, p. 141- 152. M. Rouche, Histoire de Boulogne, P.U. L, 1984, p. 14-15. C. Pietri, Roma, op. cit., t. II, p. 981, n. 2.

    33 N. Gauthier, op. cit., p. 107-110.

    34 La prédication à Rome est rare ; un décret du pape Sirice l’avait réservée à l’évêque. A Hippone, Valère provoqua le scandale en laissant prêcher Augustin après son ordination sacerdotale (Sermon 355), Unam Sanctam, n° 28, 1954, p. 35-36.

    35 H.I. Marrou, op. cit., p. 101-105. C. Pietri, L’évolution du culte des saints aux premiers siècles chrétiens : du témoin à l’intercesseur, dans Les fonctions des saints dans le monde occidental (IIIe- XIII’ siècles), Rome, p. 17-36. De préférence à P. Brown, Le culte des saints, Paris, 1984, p. 15-16.

    36 Code Théodosien, IX, 17, 7. H.I. Marrou, op. cit., p. 101-102.

    37 R. Herval, Le De laude sanctorum et les origines chrétiennes de la Seconde Lyonnaise à la Normandie ducale (IVe-XIe siècle), Rouen, 1966, p. 108-153. V. Lemaître, Théorie et pratique du culte des saints et des reliques chez Victrice de Rouen, son De laude sanctorum, maîtrise, Paris-Sorbonne, 1990, p. 141.

    38 Grégoire de Tours signale que de nombreuses églises reçurent des reliques de Gervais et Protais, In Gloria Martyrum, PL., t. XLVI, col.749. Paulin de Nole, Epist., XXXII, 10, 17.

    39 N. Gussone, Adventus zeremoniell und translatio von reliquien Victricius von Rouen, De laude sanctorum, dans Frühmittelalterliche Studien, 10, Munster, 1976, p. 125-133.

    40 De laude sanctorum, éd. R. Herval, p. 151-152 : « que la terre boive ma sueur, si elle pouvait boire aussi mon sang pour le nom du Sauveur ».

    41 P. Séjourné, art. reliques, D.T.C., t. III, 2, 1937, col. 2312-2376.

    42 Paulin de Nole, Epist., XXXVII, 3, appelle Victrice « votre sainteté » et lui demande d’intercéder auprès de Dieu en sa faveur, après avoir réitéré l’affirmation de la Trinité. L’opuscule dut être vulgarisé entre 396 et 403.

    43 La décrétale de 386, « ad Gallos episcopos », du pape Sirice Ier (384-399), ep., 5, I et II (PL., 13,1157) reprise par Innocent Ier, Ep., 7, 10, PL., 20, col. 475. C. Pietri, op. cit., t. II, p. 987 : « primum extra conscientiam metropolitani episcopi nullus audeat ordinare », en rappelant les prérogatives du métropolitain en matière d’ordination allait en ce sens.

    44 E. Demougeot, La notifia dignitatum et l’histoire de l’Empire d’Occident au début du
    V siècle, Latomus XXXIV, 1975, p. 1079-1134. La formation de l’Europe, t. 2, p. 190-196.

    45 Paulin de Pella, Eucharisticos, t. V, 214-216, C.S.E.L., t. XVI, p. 299. Seul Synesios de Cyrène, dans son discours devant l’empereur à Constantinople, en 399, avait fait part de ses craintes.

    46 N. Gauthier, op. cit., p. 114-115. E. Demougeot, La formation de l’Europe et les invasions barbares, t. II, 1979, p. 434. Des Gépides, Alains et Burgondes firent une incursion en Germanie Ire. Des Hérules et des Saxons pillèrent la côte au sud de l’Escaut où le fort d’Oudenbourg avait été évacué vers 380.

    47 Ep. 123, 15, Les Belles Lettres, t. VII, p. 92. P. L., t. XXII, col. 1085, c. XXV.

    48 Orens, Commonitorium, II, V, 184, C.S.E.L., t. XVI, p. 234 « ce qui a résisté à la force a cédé à la famine ».

    49 Prosper, Chronica minora, 1250, I, 467. Olympiodore., fr 17, F.H.G., IV, 61. E. Demougeot, op. cit., p. 483-492.

    50 Carmen de Providentia, V, 17-26. PL., t. LI, col. 617.

    51 Orens, Commonitorium, II, V, 185-188, C.S.E.L., t. XVI, p. 234-235.

    52 Salvien, De civitate Dei, I, 32, PL., t. 91, col. 45. Augustin signale le même phénomène après la prise de Rome par Alaric : « chaque jour, ils se rendaient au théâtre où ils rivalisaient de fol enthousiasme pour les histrions ». Voir aussi Epigramma Paulini, Carmen, XXI, V, 15-21, daté de 407 : « nous sommes plus pressés de nettoyer les vignes que d’appliquer nos soins au vaste champ de notre âme ; ce que nous fûmes, nous le sommes toujours, nous demeurons sous l’empire de nos vices sans mettre fin à nos fautes ». N. Gauthier, op. cit., p. 116-117.

    53 P. Courcelle, op. cit., p. 88-97. Orose, Hist. adv. Paganos : « Par la providence de Dieu, ils viennent tous se faire chrétiens de confession catholique ; ils ont accepté d’obéir à notre clergé. Ils se conduisent doucement, généreusement et traitent les Gaulois non en sujets, mais en frères dans le Christ ».

    54 E. Griffe, op. cit., p. 180 et sq. C. Pietri, Roma Christiana, t. II, Rome, 1976, p. 1001-1021.

    55 Lettre du pape Célestin de 431. Vita Germani, op. cit., premier voyage, p. 145-159 ; second voyage, p. 171-173. Pelage, Vita Germant, op. cit., p. 79-81. Vita Lupi, M.G.H. S.R.M., t. VII, p. 295-302. Prosper d’Aquitaine, Epitoma Chronicon, 1301, M.G.H. AA., t. IX, p. 385-485. P. Grosjean, Anal. Boll., t. LXIII, 1945, p. 73.

    56 Gesta episcoporum Cameracensium, M.G.H. SS., t. XIII, p. 404, c. 3. Grégoire de Tours, H.F., II, 9. Sidoine Apollinaire, Carmen V, 210-230. E. Demougeot, op. cit., p. 489- 490.

    57 M.G.H. SS., t. II, p. 417-420 ; I, 8.

    58 E. Ewig, Die altesten Mainzer patrozinien und die frühgeschichte des Bistums Mainz, Spätantike und Kirche, vol. II, 1979, p. 154-162 pense qu’il faudrait placer à la même époque Thaumastus obligé de se réfugier à Poitiers. Mgr Duchesne, op. cit., t. III, p. 157- 158.

    59 P. Christophe, L’Église dans l’histoire des hommes, Paris, 1985, p. 128.

    60 L. Pietri, op. cit., p. 103-111 et p. 112-113

    61 M.G.H. S.R.M., t. VII, p. 247-283. R. Borius, Constance de Lyon, vie de saint Germain d’Auxerre, S.C., n° 112, Paris, 1965, p. 112-205. (B.H.L 3453) rédigée vers 475/480 et envoyée à Censurius d’Auxerre.

    62 Vita Lupi du Vie sM. G.H.S.R.M., t. III, p. 428-429. Sidoine, op. cit, Epist, IV, 17 ; VI, 1 ; VIII, 15.

    63 M.G.H. S.R.M., t. VII, p. 301-302.

    64 B. Krusch, M.G.H. S.R.M., t. VII, p. 119, n’a pas été suivi dans sa critique par E. Ewig, Trier in Merovingerreich, p. 41, n.150. Voir également N. Gauthier, op. cit., p. 129. Vie de Saint Germain, éd. R. Borius, S.C., n° 112, L. 5, c. 25. La critique de W. Levison envisageant un Severus de Vence contemporain a été réfùtée par N. Gauthier, op. cit., p. 130- 131.

    65 A. Faivre, Naissance d’une hiérarchie, Paris 1977, p. 321-326. Voir C. Pietri, Roma Christiana, op. cit., p. 1007-1009, droits concédés à Patrocle d’Arles.

    66 Célestin 1er, lettre cuperemus quidem, Jaffé, n° 7. P. L., t. 50, col. 530.

    67 G. Long-Hasselman, Y. Congar, Essai de théologie sur le sacerdoce catholique, Revue de sciences religieuses, 1951, p. 279. Dans l’Église ancienne (IVe. s), le consentement du candidat n’était pas requis. Ces ordinations forcées répondaient à un besoin d’une communauté. voir R. Godding, Le prêtre dans la Gaule mérovingienne, 1995, t. I, p. 99-101. Après 450 apparurent les mesures contre les évêques coupables d’avoir ordonné des prêtres sans leur consentement.

    68 Lettre, Divinae cultum, Jaffé, n° 407, PL., t. 54, col. 628 : « teneatur subscriptio clericorum, honoratorum testimonium, ordinis consensus et plebis ». Ailleurs, il précise : « testimonia populorum, honoratorum arbitrium et electio clericorum ».

    69 Hydace, Chron. 150, M.G.H. AA., t. XI, p. 26. Grégoire de Tours, op. cit., t. II, 6 et t. I, p. 87. Voir la critique de N. Gauthier sur l’utilisation de cet épisode par R Diacre, op. cit., p. 140 -141.

    70 M.G.H. SS., t. II, Liber de episc. Mett., p. 262-263. Mgr Duchesne, Fastes épisc., t. III, p. 188. Il aurait été témoin de l’une des invasions du ve siècle. Voir N. Gauthier, op. cit., p. 141.

    71 Vita Aniani, M.G.H. S.R.M., t. III, p. 114. Loup de Troyes pris en otage aurait interpellé s. Aignan lors d’une procession sur les remparts.

    72 Sidoine Apollinaire, Carmen, VII, Panégyrique d’Avit, v. 372-374.

    73 Grégoire de Tours, op. cit., t. II, X, p. 99 et t. II, XXVII, p. 115.

    74 Flodoard, H.E.R., L. I, c. X

    75 N. Gauthier, op. cit., p. 133-135.

    76 N. Gauthier, op. cit., p. 133-135. Le Blant, Inscriptions chrétiennes de la Gaule, n° 661. L’exil est confirmé par l’épitaphe, au nom de Iamblychus, découverte sur une plaque de marbre blanc à Saint-Germain-du-Plain, près de Châlon s/Saône et datée entre 468 et 500. Iamblychus qui avait fourni des commentaires sur les textes sacrés au Cornes Arbogast faisait figure avec Severus de Trèves d’éléments avancés de la romanité. Sidoine Apollinaire, Epist., IV, 17, 3, p. 149-150 ; Lettre d’Auspicius à Arbogast (471), Ep. Austras, 23, 40, C.C., 117, p. 447 : « sanctum et primum omnibus, nostrumque papam lamblicum, honora corde dilige, ut diligaris postmodum ». Voir la vita Lupi à propos de Polychronius P. L., t. VIII, 4. Duchesne, op. cit., t. II, 2, p. 193, n.1.

    77 Dom G. Morin, Castor et polychronius, un épisode peu connu de l’histoire ecclésiastique des Gaules, dans Revue Bénédictine, t. 51, 1939, p. 31-36. P. Courcelle, op. cit., p. 64, n.1. E. Griffe, La Gaule chrétienne à l’époque romaine, t. II, 2, Paris, 1966, p. 102, n. 23.

    78 Gesta episc. Virdun., M.G.H. SS., t. IV, p. 40. A. Poncelet, Les saints de Micy, Anal. Bol., t. 24, 1905, p. 17 et sq. J. Havet, Œuvres, t. I, Paris, 1896, p. 37-46.

    79 M.G.H. SS., t. VIII, p. 158. AMetz, P. Diacre dans le Liber de episc. Met., M.G.H. SS., t. I I, p. 262-263 livre quatre noms après Auctor sans nous éclairer sur l’évêque qui connut l’intégration de la ville au royaume de Clovis.

    80 AA. SS., Sept, t. IV, p. 72. Anal. Boll., t. 79, p. 384. Vita rédigée au mileu du ixe siècle lors de la translation de ses reliques à Cormery. Plusieurs éléments de chronologie assurent une authenticité sur le fond. L’hagiographe assure qu’il exerça sa fonction à l’époque d’Aegidius (458-464) et de Sylvester de Rouen (434-442).

    81 Dom J. Dubois, Vie de sainte Geneviève, Paris, 1982, p. 25. Voir également J.C. Poulin et M. Heinzelmann, Les vies anciennes de Geneviève de Paris, Paris, 1986. M.G.H. S.R.M., t. III, p. 216. La vita fut rédigée vers 525 à la demande de Clotilde, à une époque où les conciles d’Yenne, c. 21 et Orléans (533), c. 17-18 interdisaient les diaconesses. A propos de l’âge, Tertulien signale dans le De Virginibus velandis, une jeune fille d’à peine vingt ans élevée au diaconat par un évêque, PL., t. II, col. 951. Contrairement aux dispositions du Code Théodosien L. XVI, II, 27.

    82 C.G., I, p. 50, canon 2. Didascalia et Constitutiones apostolorum, éd. Funk, Paderborn, 1906, t. I, p. 188-189 et p. 192-193.

    83 Flodoard, H.E.R., L. I, c. XVIII. C.C., t. XCVII, p. 477. L. Duchesne, Lovocat et Catihern, prêtres bretons du temps de saint Mélaine, dans R.B.V., 1885, p. 3-16. Mgr Duchesne, Saint Melaine, évêque de Rennes, dans Recueil des Mémoires de la Société des Antiquaires de France, 1904, p. 105-109.

    84 PG., t. XLII, col. 825.

    85 Dom J. Dubois, op. cit., p. 27, admettait avec un certain scepticisme que ce fut sa marraine de baptême. Rien ne garantit qu’il y ait eu un quelconque lien de parenté. Des évêques eurent pour filleul des fils de roi sans qu’il y ait de relations familiales. D’après le concile de Carthage, les diaconesses devaient avoir fait profession monastique, se placer sous l’autorité d’une mère spirituelle et n’administraient leurs propres revenus que sous l’autorité des chefs ecclésiastiques (C. Th, XVI, 2, 27 390), les diaconesses n’ont que l’usufruit de leurs biens.

    86 Constitutions Apostolorum, éd. Funk, Mayence, 1899, p. 94-105.

    87 M.G.H. S.R.M., t. III, p. 218, c. 10 ; Const. Apost., III, 8, éd. Funk., t. 1, p. 199. Voir c. II, p. 219.

    88 M.G.H. S.R.M., t. III, p. 219, c. 12. Un autre épisode se déroula à Meaux avec Celinie dans le baptistère, c. 28, p. 226-227. Const. Apost., II, 58 ; VIII, 28, p ; 171, 530. Geneviève disposait chez elle du saint Chrême comme le montre le miracle de l’huile bénite, c. 48-49-52, p. 235-236.

    89 M.G.H. S.R.M., t. III, p. 224, c. 22 : « ut ad basilicam S. Dionisi pergeret contigit ut cereos qui ante eam deferebatur extingueret, turbateque sunt virginis qui cum ea erant ab honore tetre noctis et animio cyno vel imbic, qui ab ethere fiindebatur ». H. Le Bourdellès, Les ministères féminins dans le Haut Moyen Âge en Occident, dans La femme au Moyen Âge, éd. M. Rouche, J. Heuclin, Maubeuge, 1990.

    90 Didascalie, III, 8, t. 2, éd. Funk, t. I, p. 196-208. Const. Apost., III, 16, éd. Funk, t. I, p. 209.

    91 M . G. H. S. R. M., t. III, p. 222. Const. Apost, II, 26, éd. Funk, t. I, p. 105. Les diacres pénétrèrent au conseil de l’évêque et se trouvèrent mêlés au presbyterium. Leur aptitude à gérer les affaires temporelles leur donnèrent un ascendant qui entraina des réactions (Angers 453), c. 2.

    92 Une loi de Majorien de 458 (Novelles, t. II) ne permet à une femme d’hériter d’une charge curiale que si elle est mariée à un curiale. Ceci n était pas le cas de Geneviève. Elle se trouva en butte à deux reprises à l’hostilité de ses concitoyens qui envisagèrent de la lapider. Elle eut la vie sauve par l’intervention de Germain (445) puis par l’archidiacre d’Auxerre (451).

    93 M. Heinzelman, op. cit., p. 98, n. 459 ; M. G. H. S.R. M., t. III, p. 229-230.

    94 M.G.H. S.R.M., t. III, c. 40, p. 32.

    95 Codex Bezae du vie siècle, cité par M ; Belser, Beitràge zur Erklärung der Apostelgeschichte, Fribourg, 1897, p. 29-33. Didascalie, III, 8,12, éd Funk, t. I, p. 196, 208. Const. Apost., III, 16, éd Funk, t. I, p. 209.

    96 V.G., 18.

    97 M. Heinzelmann, op. cit., p. 96, n. 450. reconnaît « le concours, sans doute pas totalement volontaire, des citoyens de la ville »

    98 M.G.H. S.R.M., t. III, p. 222 : « venerabiles in christo Sancti patres ac seniores mei, obsecro vos, ut faciat unusquisque vestrum conationem et edificetur in s. Dionisi honore basilica ». Le ton respectueux rappelle que les diaconnesses étaient soumise au clergé supérieur. M. Heinzelman, op. cit., p ; 95-96 considère l’antériorité de l’aide financière des cives de Paris.

    99 M. Rouche, Histoire de Saint- Denis (Dir. R. Bourderon), Toulouse, 1988, p. 62- 63.

    100 N. Gauthier, op. cit., p. 155-156. L. Pietri, op. cit., p. 601.

    101 P. L., t. LI, col. 618, Carmen de Providentia divina, 45 : « quare templa licuit populari igni, cur violata sacri vasa ministerii ». A Metz, l’invasion ne laissa debout qu’un oratoire ; les évêques s’efforcèrent de restaurer les basiliques funéraires. N. Gauthier, op. cit., p. 123-156. A Arras, Vaast découvrit une église envahie par les ronces et occupée par une ourse. M.G.H. S.R.M., t. III, p. 410. On ignore tout de la situation dans les évêchés vacants de l’Ouest. Contra, voir J. Durliat, op. cit., p. 139 : Les églises n’ont pas beaucoup perdu de leurs ressources sauf peut-être dans le royaume vandale. Grégoire de Tours, op. cit., L. II, c. XVII : beaucoup d’églises furent pillées par l’armée de Clovis.

    102 J. Havet, op. cit., B.E.C., t. LIV, p. 677. Il fut présent aux différents conciles de 453, 461 et 465. Grégoire de Tours, De Gloria confessorum, 55 le considérait comme un vénérable confesseur et un administrateur zélé qui protégea sa ville de l’incendie.

    103 Sidoine Apollinaire, Epist., VI, I, lettre à Loup. « Evêque des évêques, le Jacques de ton siècle (comparaison révélatrice avec le premier évêque de Jérusalem), sentinelle établie sur les hauts-lieux de la charité, tu veilles sur tous les membres de l’Église. Tu es sans nul doute le premier de tous les pontifes. Tous les collègues s’accordent à reconnaître tes prérogatives et à se soumettre à tes censures », Sidoine Apollinaire, Epist., VIII, 15.

    104 Epist. 23, C.C., t. 117, p. 442-447. Auspicius de Toul qui assura son temps de préparation à l’épiscopat l’avait mis en garde de l’avarice, la cupidité et l’incita à développer le dons de Dieu et à pratiquer l’aumône.

    105 Grégoire de Tours, op. cit., t. II, 18, 19.

    106 P. Courcelle, Histoire littéraire des grandes invasions germaniques, 1964, p. 239- 255.

    107 Grégoire de Tours, op. cit., X, 31, 2. L. Pietri, op. cit., p. 602.

    108 L. Duru, Gesta episc Autiss., op. cit., p. 314-315.

    109 Grégoire de Tours, op. cit., X, 31, 6, 8.

    110 L. Pietri, op. cit., p. 152-157, l’invention des reliques des ss. Gervais et Protais avait couronné les efforts d’Amboise de Milan en butte à l’hostilité du parti arien, soutenu par l’impératice Justine.

    111 D.A.C.L., t. IX, col. 2560-2566. Vita rédigée par l’évêque Magnebodus en 619- 20 à partir de documents antérieurs -secundum titulos Justi presbyteri- B.H.L., 5076-5080. L’archidiacre Arnachaldus, au xe siècle, altéra le texte en interpolant des traits relatifs à la légende de saint René. M.G.H. AA., t. IV, c. XI, XV, XXI, XXII, XXV, XXVI, p. 85-98.

    112 Sidoine Apollinaire, op. cit., t. III, L. VIII, 14, p. 124.

    113 Sidoine Apollinaire, op. cit., t. III, L. VI, 9, p. 22-23.

    114 Sidoine Apollinaire, op. cit., t. III, L. VI, p. 15-16. Il ne s’agit ici que d’un règlement à l’amiable et non d’un jugement, ce que la législation ne permettait pas. J. Gaudemet, op. cit, p. 242-243.

    115 M.G.H. Epist Austras, t. III, p. 115.

    116 L. Pietri, op. cit., p. 643-645. Dial., II, 1, 1, p. 180 : Gallus, Refrigerius et Clarus quittèrent les écoles.

    117 Grégoire de Tours, op. cit., t. II, 14. Voir également L. Pietri, La ville de Tours au vi e siècle, p. 140-143.

    118 Les problèmes de chronologie d’envoi de cette lettre ont été débattus par Mgr. Duchesne, op. cit., t. II, p. 246. Hefele-Leclercq, op. cit., t. II, 2, p. 882. L. Pietri, op. cit., p. 144, n. 169. Cette lettre, dont le ton est un rappel à l’ordre, expliquerait la présence, par la suite, de Chariato au concile. Il s’agissait peut-être d’un Franc, envoyé en Bretagne.

    119 La vie de s. Geneviève décrit ces subterfuges. M.G.H. S.R.M., t. III, p. 228, c. 31 : « adveniens quaedam puella a Bituriginsi urbe Pausius, quae post consecrationem corpus suum violaverat, sed ab hominibus inmaculata credebatur, interrogatur a Genovesa utrum sanctaemoniales esset an vidua… E contrario Genovesa locum ac tempus vel hominem qui corpus eius violaverat exposuit ».

    120 Tours, 461, canon 2, Angers, c. 5-6 et Orléans, 533, c. 8, un diacre qui s’était marié était écarté de son office et le c. 17, excommuniait les vierges diaconnesses ayant repris la vie conjugale, c. 18, pour éviter de telles situations, les vierges ne recevaient plus la bénédiction diaconale.

    121 S.C., 353, p. 73-75, c. 1, 2, 3.

    122 C’était là un écho du 4 ème concile de Chalcédoine de 451, c. 7 : l’anathème retombait sur les clercs qui acceptaient une charge civile ou prenaient du service militaire selon le précepte de s. Paul : « nemo militans Deo implicat se negotiis saecularibus » (ad Tim sec, c. II, V, 4).

    123 La lettre de Loup et Euphrone est une réponse à Thalassius, elle a aussi des dispositions disciplinaires. C.C., Concilia Galliae, I, p. 140-141.

    124 Sulpice-Sévère, Dial., III, 10, 1-3, p. 207.

    125 Grégoire de Tours, H.F., L. X, 31, 6.

    126 L. Pietri, op. cit., p. 431-484.

    127 La vita de Principius du Mans mentionne ces deux jours d’ascèse, AA. SS., Sept., t. V, p. 331 ; de même chez Melaine.

    128 Le concile de Tours de 567, c. 18, rappela les temps de jeûnes monastiques, à partir du modèle de Perpetuus. La liturgie des grandes fêtes est un moyen privilégié de cathéchèse des foules.

    129 F. Rat, Les prétentions des diacres romains au ive siècle, Recherches de sciences religieuses, III, 1912, p. 463-475. Les diacres chargés de l’administration du patrimoine ecclésiastique jouissaient d’une influence supérieure à celle des prêtres.

    130 C. Munier, Les statuta ecclesiae antiqua, Paris, 1960, p. 241-242.

    131 C. Munier, op. cit., p. 150, c. 38 : « Laicus, praesentibus clericis, nisi ipsis probantibus, docere non audeat ». Cette disposition allait à l’encontre des règles édictées par Léon 1er dans ses lettres à Maxime d’Antioche et à Theodoret de Cyr (PL., t. 54, col.1046).

    132 P. L., 54, col.1238. Mansi, t. IV, 431.

    133 Le concile de Tarragone, de 464, interdit de considérer un évêché comme un bien héréditaire quelconque et de désigner un successeur (c.5), Mansi, t. VII, col. 957.

    134 Ruricius, Epist. ad Volusianum, M.G.H. AA., t. VIII, 2, ep. 64, p. 350.

    135 M. Rouche, L’Aquitaine, op. cit., p. 44-50.

    136 AA. SS., Avril, t. II, p. 415. P. Lemaitre, Moines et évêques du Mans, R.H.E.F., 1976, p. 125-130.

    137 L. Pietri, op. cit., p. 131 et sq.

    138 M. Rouche, op. cit., p. 48. rôle de Volusianus.

    139 M.G.H. S.R.M., t. III, p. 373 : « Sinodum vero Aurelianense civitate XXXII episcoporum congregavit, qui canones statuerunt, quorum maxime auctor sanctus Melanius praedicator Rodonensis episcopus extitit ».

    140 Lantechilde, sœur de Clovis était arienne. M. Rouche, LAquitaine, op. cit., p. 45- 46. Outre Remi, il y eut aussi Vedastus à Toul, Melanius de Rennes, Camelianus de Troyes, Volusianus de Tours.

    141 M.G.H. AA., t. VI, epist. 41, p. 75. M. Rouche, Clovis, Paris 1996, p. 397-410.

    142 G. Tessier, Le baptême de Clovis, Paris, 1964, p. 83-126. I. Wood, The merovingian kingdoms 450-751, Londres 1994 propose la date de 508.

    143 Lettre d’Avit, op. cit., « votre foi c’est notre victoire à nous ». M. Rouche, L’Aquitaine, op. cit., p. 47-50.

    144 M.G.H. Epist., t. III, p. 114.

    145 M.G.H. Epist., t. III, p. 122. C. Carozzi, Le Clovis de Grégoire de Tours, Le Moyen Âge, t. XCVIII, 1992, p. 169-182.

    146 N. Gauthier, L’évangélisation de la Moselle, op. cit., p. 113-156.

    147 M.G.H. Epist., t. I, p. 113 : « Une grande rumeur nous est parvenue, vous auriez pris en main le gouvernement de Belgique Seconde. Ce n’est pas une nouveauté, vos parents l’exerçaient déjà ». La seconde partie du document est interpolée avec ses conceptions gélasiennes avant la lettre et se présente sous la forme des miroirs des princes rédigés au ixe siècle.

    148 M.G.H. S.R.M., t. III, p. 406.

    149 M.G.H. Epist., t. III, p. 114.

    150 Hincmar, Vita Remigii, M.G.H. S.R.M., t. III, p. 260 et 336. Flodoard, H.E.R., L. I, c. XVIII. Lupus de Soissons signa au concile d’Orléans de 511.

    151 M.G.H S.R.M., t. VII, p. 314-316. Grégoire de Tours, De Gloria confessorum, c. XXI, signale la découverte parmi les ruines de bâtiments antiques, du corps de Solemne, près de Tours, à Maillé. Toute une légende s’est forgée pour masquer cette rivalité et faire d’Aventin le frère de Solemne. Sa fête ne figure pas au martyrologe du xie siècle. Il signa à Orléans, episcopus de Carnotas-Dunensis.

    152 Sidoine Apollinaire, Epist., IX, 7, repris dans Flodoard, H.E.R., L. I, c. XII.

    153 M.G.H. S.R.M., t. III, p. 250 et sq. Flodoard, op. cit., L. I, c. XII et c. XIV.

    154 C. C, t. XCVII, 1957, p. 474-479, pour la version courte ; p. 479-487, pour la version longue. L. Dévissé, Hincmar, t. L, p. 107-111, a repris la discussion sur l’authenticité du testament. La version courte est authentifiée. Voir A.H.M. Jones, Ph. Grierson, J.A. Croks, The authenticity ofthe testament sancti Remigii, R.B.P.H.T., XXXV, 1957, p. 356-373. Quant à la version longue, J. Devisse considère que si en sa forme, elle est tardive, les biens appartenant à Reims n’ont pas été falsifiés par Hincmar. Certaines expressions remonteraitent au vie siècle. J. Durliat, op. cit., p. 134 a remarqué que la version courte correspondait aux biens privés de Rémi, la version longue aux dotations fiscales de l’Église de Reims.

    155 Flodoard, H.E.R., L. I, c. XVII. Dans la vita Maurilii, M.G.H. AA. t. IV, c. XIX, p. 95-96. L’évêque prend un soin extrême à assurer l’approvisionnement de la ville et empêcha la spéculation : « nec augetur in pretiis, ne pauperiores inopiae necessitudinem paterentur ».

    156 Flodoard, op. cit., L. I, c. XIV.

    157 Flodoard, op. cit., L. I, c. XII.

    158 Concilia Galliae, a. 511-a. 695, éd. C. de Clercq, C. C., t. CXLVIII, B, Turnhout, 1963, p. 4. Traduction M. Rouche, Clovis, 1996, p. 447 ;

    159 M. Rouche, L’Aquitaine des Wisigoths aux arabes, Paris, 1979, p. 53. Cette répartition géographique a donné l’impression d’une réunion triomphale des évêques Aquitains et romains de l’ancien royaume de Syagrius.

    160 Le dernier signataire est Aventin qui remplaça Solemne mort en 511, tandis qu’en 5e et 6e position se trouvent Eufrasius de Clermont et Camelianus de Troyes qui vers 480 succédèrent à Sidoine et à Loup, à la 12 e position se trouvent tous les évêques établis avant 506 et présent à Agde. Dans la liste des métropolitains, Licinius de Tours est le 3e signataire, il suppléa Verus en 509.

    161 Le canon. 1 de Vannes (465) avait excommunié les homicides.

    162 Le concile d’Yenne (c. 34) excommunia pour deux ans le meurtrier d’un esclave, sous-entendu un maître qui avait tué son esclave après l’avoir extrait sous promesse.

    163 P. L., t. 50, col.530, Lettre : Cuperemus quidem, Jaffé n° 7.

    164 M. Rouche, Clovis, op. cit, p. 452.

    165 Le concile de Tours en 461 (c. 2) avait levé l’excommunication des prêtres qui ne s’abstenaient pas du commerce conjugal mais bloquait leur accès aux grades supérieurs.

    166 Saint Augustin, Sermo, 356, De vita et moribus clericorum, 7, PL., 39, col.1577. Le principe était l’affranchissement préalable

    167 Voir la Loi des Ripuaires : titre 60, art 6 à titre de comparaison.

    168 J. Pomère, op. cit., L. I I, c. XVI, PL., t. 59, col. 460.

    169 J. Pomère, op. cit., L. II, c. X, PL., t. 59, col. 455.

    170 J. Durliat, op. cit., p. 55-57. L’empereur considérait l’Église comme un nouveau service public en faveur de l’idéologie impériale. Pour accroître le patrimoine ecclésiastique, il avait accordé les amendes civiles aux églises. Dans le cas présent, il s’agissait de restitution aux églises tenues jusque là par les Goths ariens (M. Rouche, op. cit., p. 52) de munera accordés à la basilique Saint-Martin de Tours et d’autres biens-fonds que le souverain distribua aux églises de son royaunme (Grégoire de Tours, op. cit., II, 37-38). L. Pietri, op. cit., p. 196- 212, 314 et 605. Voir Flodoard, H.E.R., L. II, c. XIV, Clovis donna le comitatus et les droits du castrum de Laon, des moulins et des terres à Chavignon, Coucy et Jouy. Nous n’avons pas trouvé d’autres donations de Clovis.

    171 J. Durliat, op. cit., p. 52-53 et p. 58-59, n. 162 : Les biens des temples sont confisqués au profit de la res privata (c. Th, 5, 13, 3 ; 10, 1, 8) et les biens de la resprivata vont aux églises. Les biens d’Église sont considérés comme des biens d’Etat affectés au culte et dont le pouvoir dispose librement car les affaires de l’Église sont celles de l’État (c. Th, 16, 5, 47). E. Magnou-Nortier, Etude sur le privilège d’immunité du ive au ixe siècle, Revue Mabillon, 1984, t. LX, p. 475, reconnaît l’imprécision du régime des terres ecclésiastiques visées. J. Durliat, op. cit., p. 139, demeure très vague sur la date et la période à laquelle les Germains ont pris connaissance des affectations du budget de leur État.

    172 Aux sources de la gestion publique, (éd E. Magnou-Nortier) t. II, Lille 1994, J. Heuclin, Invasiones et biens ecclésiatiques. p. 75-80.

    173 Flodoard, H.E.R., L. I, c. IX. Bennagius de Reims accorda par testament des libéralités aux pauvres et les Statuta Ecclesiae Antiqua prescrivaient aux exorcistes d’apporter tous les jours de la nourriture aux possédés amenés à l’église. E. Lesne, Histoire de la pauvreté ecclésiastique, t. I, Lille, 1910, p. : 33-49. J. Durliat, Les finances publiques, op. cit., p. 58-63. Il s’agissait aussi d’offrir l’hospitalité aux étrangers et voyageurs dans les Xenodochia. Ces dispositions impliquaient la création partout la création de la matricule des pauvres.

    174 Saint Paul, I, Cor. IV, 12, Tim. VI, 8. J. Pomère, P. L., t. 59, c. XIV, col. 458.

    175 J. Pomère, PL., t. 59, col. 454-455, De vita contemplativa, L. II, c. IX.

    176 Conc. Agathense, A. 506, can. 33, C.C., I, p. 207. rappela que les évêques ne pouvaient pas faire bénéficier librement de leur fortune des héritiers de leur choix mais devaient privilégier leur église. La factio testamenti passiva fut accordée à l’Eglise dès 321, L. I, cod. I, II, par Constantin. J. Pomère, dans le de vita contemplativa, L. II, c. XII. PL., t. 59, col. 455, recommendait aux évêques aristocrates, trop faibles pour renoncer à leurs biens personnels de les laisser par testament aux mains de l’administrateur « pour qu’il les distribue à ceux qui n’ont rien ».

    177 H. Rahner, L’Église et l’État, Paris, 1964, p. 69-155.

    178 Sulpice-Sévére, Dial, II, 5,10, p. 187. L. Pietri, op. cit, p. 602.

    179 H. Rahner, op. cit., p. 134-146. PL., t. 16, col. 1017-1018, Epist., L. I, XXVI, n° 33-35.

    180 C. Vogel, le pécheur et la pénitence au Moyen-Age, Paris 1969. p. 15-16.

    181 Flodoard, op. cit., L. I, c. XII ; Clotilde fit enterrer son premier fils dans les vêtements blancs dans lesquels il avait été baptisé et répliqua au roi qu’il était déjà ressucité.

    182 M. Rouche, La matricule des pauvres, Etudes sur l’histoire de la pauvreté, t. I, Paris, 1974, p. 83-110

    183 L. Pietri, Les abbés de basilique dans la Gaule du vie siècle, R.H.E.F., t. LXIX, 1983, p. 5-28.

    184 M. Rouche, Des mariages païens au mariage chrétien, Settimane di Spoleto, 1987, p. 853 et 858-859.

    185 Germain d’Auxerre et son temps, Auxerre, 1950, p. 24-25. E. Brunert, Das idéal der Wüstenaskese, Münster, 1994, p. 241-259.

    186 Des vici de Touraine comptaient d’importantes communautés comme au château d’Amboise et à Claudiomagus, une église pleine de saints et de religieux, L. Pietri, op. cit., p. 653. Grégoire de Tours, V.P XVI, I, p. 274-275 et XVIII, I, p. 284.

    187 Gélase, ep. 14, c. 2, éd. Thiel, p. 362.

    188 Léon, ep.167, 14. PL., t. 54, col.1207 ; Innocent Ier, ep. à Victrice, c.10, PL., t. 20, col. 477.

    189 L. Pietri, Les abbés de basilique dans la Gaule du VIe siècle, R.H.E.F., t. LXIX, 1983, p. 25-28. Pour notre zône, il s’agit de la basilique Saint-Martin, où le premier abbas connu est Leo, avant 526, et ce n’est pas un hasard s’il fut promu ensuite évêque ; plus tardivement, la basilique Saint-Rémi, après 630. A Trèves, Cyrillus, répara la cella S. Eucharii et établit un monastère. N. Gauthier, op. cit., p. 132-133.

    190 D. Aupest-Conduché, Deux formes de sainteté divergentes, saint Félix et saint Mélaine, Actes du 99e congrès des Sociétés Savantes, Besançon, 1974, Paris, 1977, t. I, p. 117-128.

    191 MG. H. Epist., t. III, p. 114.

    192 Le même Leo, métropolitain de Sens, rédigea une lettre de protestation lorsque Childebert chercha à ériger un nouvel évêché à Melun. M.G.H. Epist., t. III, p. 437.

    193 M.G.H., Epist Austras, t. III, p. 113-116.

    Précédent Suivant
    Table des matières

    Cette publication numérique est issue d’un traitement automatique par reconnaissance optique de caractères.

    Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

    Voir plus de livres
    Les entrepreneurs du coton

    Les entrepreneurs du coton

    Innovation et développement économique (France du Nord, 1700-1830)

    Mohamed Kasdi

    2014

    Enkhuizen au xviiie siècle

    Enkhuizen au xviiie siècle

    Le déclin d'une ville maritime hollandaise

    Thierry Allain

    2015

    Les loteries royales dans l’Europe des Lumières

    Les loteries royales dans l’Europe des Lumières

    1680-1815

    Marie-Laure Legay

    2014

    Santé et travail à la mine

    Santé et travail à la mine

    xixe-xxie siècle

    Judith Rainhorn (dir.)

    2014

    La fabrique de l’urbanisme

    La fabrique de l’urbanisme

    Les cités-jardins, entre France et Allemagne 1900-1924

    Elsa Vonau

    2014

    Banque et identité commerciale. La Société générale (1864-2014)

    Banque et identité commerciale. La Société générale (1864-2014)

    Hubert Bonin

    2014

    Les Houillères entre l’État, le marché et la société

    Les Houillères entre l’État, le marché et la société

    Les territoires de la résilience (xviiie - xxie siècles)

    Sylvie Aprile, Matthieu de Oliveira, Béatrice Touchelay et al. (dir.)

    2015

    Les Écoles dans la guerre

    Les Écoles dans la guerre

    Acteurs et institutions éducatives dans les tourmentes guerrières (xviie-xxe siècles)

    Jean-François Condette (dir.)

    2014

    Bertha von Suttner 1843-1914

    Bertha von Suttner 1843-1914

    Amazone de la paix

    Marie-Claire Hoock-Demarle

    2014

    La guerre de 1940

    La guerre de 1940

    Se battre, subir, se souvenir

    Stefan Martens et Steffen Prauser (dir.)

    2014

    Histoire de Boulogne-sur-Mer

    Histoire de Boulogne-sur-Mer

    ville d’art et d’histoire

    Alain Lottin (dir.)

    2014

    Europe de papier

    Europe de papier

    Projets européens au xixe siècle

    Sylvie Aprile, Cristina Cassina, Philippe Darriulat et al. (dir.)

    2015

    Voir plus de livres
    1 / 12
    Les entrepreneurs du coton

    Les entrepreneurs du coton

    Innovation et développement économique (France du Nord, 1700-1830)

    Mohamed Kasdi

    2014

    Enkhuizen au xviiie siècle

    Enkhuizen au xviiie siècle

    Le déclin d'une ville maritime hollandaise

    Thierry Allain

    2015

    Les loteries royales dans l’Europe des Lumières

    Les loteries royales dans l’Europe des Lumières

    1680-1815

    Marie-Laure Legay

    2014

    Santé et travail à la mine

    Santé et travail à la mine

    xixe-xxie siècle

    Judith Rainhorn (dir.)

    2014

    La fabrique de l’urbanisme

    La fabrique de l’urbanisme

    Les cités-jardins, entre France et Allemagne 1900-1924

    Elsa Vonau

    2014

    Banque et identité commerciale. La Société générale (1864-2014)

    Banque et identité commerciale. La Société générale (1864-2014)

    Hubert Bonin

    2014

    Les Houillères entre l’État, le marché et la société

    Les Houillères entre l’État, le marché et la société

    Les territoires de la résilience (xviiie - xxie siècles)

    Sylvie Aprile, Matthieu de Oliveira, Béatrice Touchelay et al. (dir.)

    2015

    Les Écoles dans la guerre

    Les Écoles dans la guerre

    Acteurs et institutions éducatives dans les tourmentes guerrières (xviie-xxe siècles)

    Jean-François Condette (dir.)

    2014

    Bertha von Suttner 1843-1914

    Bertha von Suttner 1843-1914

    Amazone de la paix

    Marie-Claire Hoock-Demarle

    2014

    La guerre de 1940

    La guerre de 1940

    Se battre, subir, se souvenir

    Stefan Martens et Steffen Prauser (dir.)

    2014

    Histoire de Boulogne-sur-Mer

    Histoire de Boulogne-sur-Mer

    ville d’art et d’histoire

    Alain Lottin (dir.)

    2014

    Europe de papier

    Europe de papier

    Projets européens au xixe siècle

    Sylvie Aprile, Cristina Cassina, Philippe Darriulat et al. (dir.)

    2015

    Accès ouvert

    Accès ouvert freemium

    ePub

    PDF

    PDF du chapitre

    Suggérer l’acquisition à votre bibliothèque

    Acheter

    Édition imprimée

    Presses universitaires du Septentrion
    • amazon.fr
    • decitre.fr
    • mollat.com
    • leslibraires.fr
    • placedeslibraires.fr
    • lcdpu.fr
    ePub / PDF

    1 N. Gauthier, L’évangélisation des pays de la Moselle, Paris, 1980, p : 447-453.

    2

    3 E. Griffe, La Gaule chrétienne à l’époque romaine, t. I, Paris, 1964, p : 201-270. J. Daniélou et H. I. Marrou, Nouvelle histoire de l’Église, t. I, 1963, p : 290-308.

    4 N. Gauthier, op. cit., p. 47-55. E. Griffe, op. cit., p. 203-205. C.S.E.L., 65, Hilaire, Fragmenta historica, c. 14 et c. 27, p. 57-67. Athanase, Apol c. Arian, 50. P.G., 25, col. 337 B.

    5 Hist. Arian ad monachos, PG., t. 25, col.732-733, c.33-34.

    6 Sulpice-Sévère, Chronicorum Lib., II, 45, C.S.E. L, t. I, p. 98-99. Hefele-Leclercq, Histoire des Conciles, t. I, 2, p. 959-960. E. Griffe, op. cit., t. I, p. 261-263. S.C., 241, p. 89- 99.

    7 M. G. H. AA., t. IX, p. 462-1187. Prosper, Chron. a.385 ; J. Daniélou et H.I. Marrou, op. cit., p. 334.

    8 C.S.E.L., t. I, p. 103-104. Sulpice-Sévère, Chron. II, 50-51, p. 103.

    9 C.S.E.L., t. I, p. 208-211. Sulpice-Sévère, Dial., III, 11-13. N. Gauthier, op. cit., p. 61-64.

    10 C.S.E. L, 35, Coll. Avellana, Ep. 40, 3-4, p. 90-91.

    11 Sulpice-Sévère, Dial., III, 13, p. 211. J.R. Palanque, Saint Ambroise et l’Empire romain, p. 516-518. N. Gauthier, op. cit., p. 62-67. S.C., 441, Les conciles gaulois du ive siècle, 1977, p. 117-123.

    12 Concilia Galliae, t. I, p. 57-58.

    13 N. Gauthier, op. cit., p. 64-67. Un signe de la concorde rétablie au sein de l’épiscopat serait la vision de la mort de s. Martin par Severinus de Cologne (Grégoire de Tours, V. M, I, 4)

    14 Sulpice-Sévère, Dial., III, 15 ; I, 26. Vita Martini, c. 27.

    15 P.L., t. XX, col. 472, Lettre Etsi tibi, n° 5. Voir également E. Vacandard, Saint Victrice, Paris, 1903 et Mgr P. Andrieu-Guitrancourt, Essai sur saint Victrice… dans l’Année Canonique, 1970, p. 1-13. Cette lettre constitue « un directoire » pour la Gaule du Nord, puisque Victrice fut chargé de la faire connaître autour de lui. Voir C. Pietri, Roma, op. cit., t. II, p. 982-991.

    16 Paulin de Noie, Epist. XXXVII, 4, éd. Fabre, note « qu’il fut impossible de trouver un nœud dans le jonc et une tâche dans la lumière ». L’apollinarisme était né, en Orient, dans les milieux nicéens, après 362, et persista jusqu’en 420. Il posait la question de la nature du Christ, Homme-Dieu et se trouvait lié au problème de l’Incarnation.

    17 Ces questions furent reprises dans le livre XVI du Code Théodosien.

    18 H.I. Marrou, L’Église de l’Antiquité tardive (303-604), Paris, 1985, p. 107-108.

    19 H.I. Marrou, op. cit., p. 112-113.

    20 L’article de C. Michelle, La dottrina delprimato pappale, Settimane di Spoleto, t. VII, 1960, p. 633-742, est à corriger par C. Pietri, Roma, op. cit., t. II, p. 968-982. Depuis le concile de Sardique, l’objectif était de réagir contre les interventions abusives de l’empereur, C.S.E. L, 65, 181-182 ; Athanase, Hist. arian., P. G, 25, 744-748. L’idée de séparation des fonctions fut complétée par Ambroise de Milan : « ad imperatorem palatia pertinere, ad sacerdotem ecclesias ». P. L, t. 16, col. 996, Ep, 20, 14, 16, c. 19 et col. 1111, Ep, 40, 28.

    21 Sulpice-Sévère, Chron., II, 51.

    22 Sulpice-Sévère, Chron., I, 23.

    23 Ammien Marcellin, Hist., XXVII, 3, 14. Eusèbe, Hist. Ecc\., VI, 43, 5-6. F. Rat, Les prétentions des diacres romains au Ive siècle, dans Recherche de Sciences Religieuses, t. III, 1912, p. 463-465.

    24 Cyprien, Epist., t. I, 1-2 ; ep. 72, 3, dans Prêtre d’hier et d’aujourd’hui, Unam Sanctam, n° 28, Paris, 1954, p. 28-55.

    25 Augustin, De opere monachorum, 29-37, éd. J. Saint-Martin, Paris, 1938, p. 499- 501.

    26 Martin n’y échappa pas ; il plaida la cause du Cornes Nartes et du Praeses Leucadius, accusés d’avoir soutenu Gratien.

    27 L. Pietri, op. cit., p. 36-53. J. Fontaine, Vie de saint Martin, t. II, p. 253-254 ; t. III, p. 1098-1103. E. Griffe, La Gaule chrétienne à l’époque romaine, Paris, 1964, t. I, p. 183.

    28 Vie de saint Martin, éd. J. Fontaine, S.C., 113, Paris, 1967, p. 150-154. E. Griffe, Saint Martin et le monachisme gaulois, dans Saint Martin et son temps, Studia Anselmiana, Rome, 1961, p. 5-10. D. von der Nahmer, Martin von Tours : sein monchtum, seine wirkung, Francia, p. 3-6.

    29 R. Herval, Les origines chrétiennes de la Seconde Lyonnaise gallo-romaine (IV-XIe siècle), Rouen, 1966, p. 58-60.

    30 L. Duru, Gesta pontificum Autissiodorensium, Auxerre, 1850, p. 312-315. AA. SS., Mai, t. I, p. 50-52, vita rédigée par Fortunat entre 566 et 576, à la demande de Germain de Paris. La préface avoue que les traditions recueillies sur l’évêque sont très vagues. Grégoire de Tours, De Gloria confessorum, 89.

    31 AA. SS., Sept., t. I, p. 639-645.

    32 De nombreux articles ont été consacrés à l’œuvre pastorale : E. De Moreau, Saint Victrice de Rouen, apôtre de la Belgica Secunda, R.B.P.H., 1926, p. 71-79. L. Musset, De saint Victrice à saint Ouen, La christianisation des pays entre Loire et Rhin, R.H.E.F., 1975, p. 141- 152. M. Rouche, Histoire de Boulogne, P.U. L, 1984, p. 14-15. C. Pietri, Roma, op. cit., t. II, p. 981, n. 2.

    33 N. Gauthier, op. cit., p. 107-110.

    34 La prédication à Rome est rare ; un décret du pape Sirice l’avait réservée à l’évêque. A Hippone, Valère provoqua le scandale en laissant prêcher Augustin après son ordination sacerdotale (Sermon 355), Unam Sanctam, n° 28, 1954, p. 35-36.

    35 H.I. Marrou, op. cit., p. 101-105. C. Pietri, L’évolution du culte des saints aux premiers siècles chrétiens : du témoin à l’intercesseur, dans Les fonctions des saints dans le monde occidental (IIIe- XIII’ siècles), Rome, p. 17-36. De préférence à P. Brown, Le culte des saints, Paris, 1984, p. 15-16.

    36 Code Théodosien, IX, 17, 7. H.I. Marrou, op. cit., p. 101-102.

    37 R. Herval, Le De laude sanctorum et les origines chrétiennes de la Seconde Lyonnaise à la Normandie ducale (IVe-XIe siècle), Rouen, 1966, p. 108-153. V. Lemaître, Théorie et pratique du culte des saints et des reliques chez Victrice de Rouen, son De laude sanctorum, maîtrise, Paris-Sorbonne, 1990, p. 141.

    38 Grégoire de Tours signale que de nombreuses églises reçurent des reliques de Gervais et Protais, In Gloria Martyrum, PL., t. XLVI, col.749. Paulin de Nole, Epist., XXXII, 10, 17.

    39 N. Gussone, Adventus zeremoniell und translatio von reliquien Victricius von Rouen, De laude sanctorum, dans Frühmittelalterliche Studien, 10, Munster, 1976, p. 125-133.

    40 De laude sanctorum, éd. R. Herval, p. 151-152 : « que la terre boive ma sueur, si elle pouvait boire aussi mon sang pour le nom du Sauveur ».

    41 P. Séjourné, art. reliques, D.T.C., t. III, 2, 1937, col. 2312-2376.

    42 Paulin de Nole, Epist., XXXVII, 3, appelle Victrice « votre sainteté » et lui demande d’intercéder auprès de Dieu en sa faveur, après avoir réitéré l’affirmation de la Trinité. L’opuscule dut être vulgarisé entre 396 et 403.

    43 La décrétale de 386, « ad Gallos episcopos », du pape Sirice Ier (384-399), ep., 5, I et II (PL., 13,1157) reprise par Innocent Ier, Ep., 7, 10, PL., 20, col. 475. C. Pietri, op. cit., t. II, p. 987 : « primum extra conscientiam metropolitani episcopi nullus audeat ordinare », en rappelant les prérogatives du métropolitain en matière d’ordination allait en ce sens.

    44 E. Demougeot, La notifia dignitatum et l’histoire de l’Empire d’Occident au début du
    V siècle, Latomus XXXIV, 1975, p. 1079-1134. La formation de l’Europe, t. 2, p. 190-196.

    45 Paulin de Pella, Eucharisticos, t. V, 214-216, C.S.E.L., t. XVI, p. 299. Seul Synesios de Cyrène, dans son discours devant l’empereur à Constantinople, en 399, avait fait part de ses craintes.

    46 N. Gauthier, op. cit., p. 114-115. E. Demougeot, La formation de l’Europe et les invasions barbares, t. II, 1979, p. 434. Des Gépides, Alains et Burgondes firent une incursion en Germanie Ire. Des Hérules et des Saxons pillèrent la côte au sud de l’Escaut où le fort d’Oudenbourg avait été évacué vers 380.

    47 Ep. 123, 15, Les Belles Lettres, t. VII, p. 92. P. L., t. XXII, col. 1085, c. XXV.

    48 Orens, Commonitorium, II, V, 184, C.S.E.L., t. XVI, p. 234 « ce qui a résisté à la force a cédé à la famine ».

    49 Prosper, Chronica minora, 1250, I, 467. Olympiodore., fr 17, F.H.G., IV, 61. E. Demougeot, op. cit., p. 483-492.

    50 Carmen de Providentia, V, 17-26. PL., t. LI, col. 617.

    51 Orens, Commonitorium, II, V, 185-188, C.S.E.L., t. XVI, p. 234-235.

    52 Salvien, De civitate Dei, I, 32, PL., t. 91, col. 45. Augustin signale le même phénomène après la prise de Rome par Alaric : « chaque jour, ils se rendaient au théâtre où ils rivalisaient de fol enthousiasme pour les histrions ». Voir aussi Epigramma Paulini, Carmen, XXI, V, 15-21, daté de 407 : « nous sommes plus pressés de nettoyer les vignes que d’appliquer nos soins au vaste champ de notre âme ; ce que nous fûmes, nous le sommes toujours, nous demeurons sous l’empire de nos vices sans mettre fin à nos fautes ». N. Gauthier, op. cit., p. 116-117.

    53 P. Courcelle, op. cit., p. 88-97. Orose, Hist. adv. Paganos : « Par la providence de Dieu, ils viennent tous se faire chrétiens de confession catholique ; ils ont accepté d’obéir à notre clergé. Ils se conduisent doucement, généreusement et traitent les Gaulois non en sujets, mais en frères dans le Christ ».

    54 E. Griffe, op. cit., p. 180 et sq. C. Pietri, Roma Christiana, t. II, Rome, 1976, p. 1001-1021.

    55 Lettre du pape Célestin de 431. Vita Germani, op. cit., premier voyage, p. 145-159 ; second voyage, p. 171-173. Pelage, Vita Germant, op. cit., p. 79-81. Vita Lupi, M.G.H. S.R.M., t. VII, p. 295-302. Prosper d’Aquitaine, Epitoma Chronicon, 1301, M.G.H. AA., t. IX, p. 385-485. P. Grosjean, Anal. Boll., t. LXIII, 1945, p. 73.

    56 Gesta episcoporum Cameracensium, M.G.H. SS., t. XIII, p. 404, c. 3. Grégoire de Tours, H.F., II, 9. Sidoine Apollinaire, Carmen V, 210-230. E. Demougeot, op. cit., p. 489- 490.

    57 M.G.H. SS., t. II, p. 417-420 ; I, 8.

    58 E. Ewig, Die altesten Mainzer patrozinien und die frühgeschichte des Bistums Mainz, Spätantike und Kirche, vol. II, 1979, p. 154-162 pense qu’il faudrait placer à la même époque Thaumastus obligé de se réfugier à Poitiers. Mgr Duchesne, op. cit., t. III, p. 157- 158.

    59 P. Christophe, L’Église dans l’histoire des hommes, Paris, 1985, p. 128.

    60 L. Pietri, op. cit., p. 103-111 et p. 112-113

    61 M.G.H. S.R.M., t. VII, p. 247-283. R. Borius, Constance de Lyon, vie de saint Germain d’Auxerre, S.C., n° 112, Paris, 1965, p. 112-205. (B.H.L 3453) rédigée vers 475/480 et envoyée à Censurius d’Auxerre.

    62 Vita Lupi du Vie sM. G.H.S.R.M., t. III, p. 428-429. Sidoine, op. cit, Epist, IV, 17 ; VI, 1 ; VIII, 15.

    63 M.G.H. S.R.M., t. VII, p. 301-302.

    64 B. Krusch, M.G.H. S.R.M., t. VII, p. 119, n’a pas été suivi dans sa critique par E. Ewig, Trier in Merovingerreich, p. 41, n.150. Voir également N. Gauthier, op. cit., p. 129. Vie de Saint Germain, éd. R. Borius, S.C., n° 112, L. 5, c. 25. La critique de W. Levison envisageant un Severus de Vence contemporain a été réfùtée par N. Gauthier, op. cit., p. 130- 131.

    65 A. Faivre, Naissance d’une hiérarchie, Paris 1977, p. 321-326. Voir C. Pietri, Roma Christiana, op. cit., p. 1007-1009, droits concédés à Patrocle d’Arles.

    66 Célestin 1er, lettre cuperemus quidem, Jaffé, n° 7. P. L., t. 50, col. 530.

    67 G. Long-Hasselman, Y. Congar, Essai de théologie sur le sacerdoce catholique, Revue de sciences religieuses, 1951, p. 279. Dans l’Église ancienne (IVe. s), le consentement du candidat n’était pas requis. Ces ordinations forcées répondaient à un besoin d’une communauté. voir R. Godding, Le prêtre dans la Gaule mérovingienne, 1995, t. I, p. 99-101. Après 450 apparurent les mesures contre les évêques coupables d’avoir ordonné des prêtres sans leur consentement.

    68 Lettre, Divinae cultum, Jaffé, n° 407, PL., t. 54, col. 628 : « teneatur subscriptio clericorum, honoratorum testimonium, ordinis consensus et plebis ». Ailleurs, il précise : « testimonia populorum, honoratorum arbitrium et electio clericorum ».

    69 Hydace, Chron. 150, M.G.H. AA., t. XI, p. 26. Grégoire de Tours, op. cit., t. II, 6 et t. I, p. 87. Voir la critique de N. Gauthier sur l’utilisation de cet épisode par R Diacre, op. cit., p. 140 -141.

    70 M.G.H. SS., t. II, Liber de episc. Mett., p. 262-263. Mgr Duchesne, Fastes épisc., t. III, p. 188. Il aurait été témoin de l’une des invasions du ve siècle. Voir N. Gauthier, op. cit., p. 141.

    71 Vita Aniani, M.G.H. S.R.M., t. III, p. 114. Loup de Troyes pris en otage aurait interpellé s. Aignan lors d’une procession sur les remparts.

    72 Sidoine Apollinaire, Carmen, VII, Panégyrique d’Avit, v. 372-374.

    73 Grégoire de Tours, op. cit., t. II, X, p. 99 et t. II, XXVII, p. 115.

    74 Flodoard, H.E.R., L. I, c. X

    75 N. Gauthier, op. cit., p. 133-135.

    76 N. Gauthier, op. cit., p. 133-135. Le Blant, Inscriptions chrétiennes de la Gaule, n° 661. L’exil est confirmé par l’épitaphe, au nom de Iamblychus, découverte sur une plaque de marbre blanc à Saint-Germain-du-Plain, près de Châlon s/Saône et datée entre 468 et 500. Iamblychus qui avait fourni des commentaires sur les textes sacrés au Cornes Arbogast faisait figure avec Severus de Trèves d’éléments avancés de la romanité. Sidoine Apollinaire, Epist., IV, 17, 3, p. 149-150 ; Lettre d’Auspicius à Arbogast (471), Ep. Austras, 23, 40, C.C., 117, p. 447 : « sanctum et primum omnibus, nostrumque papam lamblicum, honora corde dilige, ut diligaris postmodum ». Voir la vita Lupi à propos de Polychronius P. L., t. VIII, 4. Duchesne, op. cit., t. II, 2, p. 193, n.1.

    77 Dom G. Morin, Castor et polychronius, un épisode peu connu de l’histoire ecclésiastique des Gaules, dans Revue Bénédictine, t. 51, 1939, p. 31-36. P. Courcelle, op. cit., p. 64, n.1. E. Griffe, La Gaule chrétienne à l’époque romaine, t. II, 2, Paris, 1966, p. 102, n. 23.

    78 Gesta episc. Virdun., M.G.H. SS., t. IV, p. 40. A. Poncelet, Les saints de Micy, Anal. Bol., t. 24, 1905, p. 17 et sq. J. Havet, Œuvres, t. I, Paris, 1896, p. 37-46.

    79 M.G.H. SS., t. VIII, p. 158. AMetz, P. Diacre dans le Liber de episc. Met., M.G.H. SS., t. I I, p. 262-263 livre quatre noms après Auctor sans nous éclairer sur l’évêque qui connut l’intégration de la ville au royaume de Clovis.

    80 AA. SS., Sept, t. IV, p. 72. Anal. Boll., t. 79, p. 384. Vita rédigée au mileu du ixe siècle lors de la translation de ses reliques à Cormery. Plusieurs éléments de chronologie assurent une authenticité sur le fond. L’hagiographe assure qu’il exerça sa fonction à l’époque d’Aegidius (458-464) et de Sylvester de Rouen (434-442).

    81 Dom J. Dubois, Vie de sainte Geneviève, Paris, 1982, p. 25. Voir également J.C. Poulin et M. Heinzelmann, Les vies anciennes de Geneviève de Paris, Paris, 1986. M.G.H. S.R.M., t. III, p. 216. La vita fut rédigée vers 525 à la demande de Clotilde, à une époque où les conciles d’Yenne, c. 21 et Orléans (533), c. 17-18 interdisaient les diaconesses. A propos de l’âge, Tertulien signale dans le De Virginibus velandis, une jeune fille d’à peine vingt ans élevée au diaconat par un évêque, PL., t. II, col. 951. Contrairement aux dispositions du Code Théodosien L. XVI, II, 27.

    82 C.G., I, p. 50, canon 2. Didascalia et Constitutiones apostolorum, éd. Funk, Paderborn, 1906, t. I, p. 188-189 et p. 192-193.

    83 Flodoard, H.E.R., L. I, c. XVIII. C.C., t. XCVII, p. 477. L. Duchesne, Lovocat et Catihern, prêtres bretons du temps de saint Mélaine, dans R.B.V., 1885, p. 3-16. Mgr Duchesne, Saint Melaine, évêque de Rennes, dans Recueil des Mémoires de la Société des Antiquaires de France, 1904, p. 105-109.

    84 PG., t. XLII, col. 825.

    85 Dom J. Dubois, op. cit., p. 27, admettait avec un certain scepticisme que ce fut sa marraine de baptême. Rien ne garantit qu’il y ait eu un quelconque lien de parenté. Des évêques eurent pour filleul des fils de roi sans qu’il y ait de relations familiales. D’après le concile de Carthage, les diaconesses devaient avoir fait profession monastique, se placer sous l’autorité d’une mère spirituelle et n’administraient leurs propres revenus que sous l’autorité des chefs ecclésiastiques (C. Th, XVI, 2, 27 390), les diaconesses n’ont que l’usufruit de leurs biens.

    86 Constitutions Apostolorum, éd. Funk, Mayence, 1899, p. 94-105.

    87 M.G.H. S.R.M., t. III, p. 218, c. 10 ; Const. Apost., III, 8, éd. Funk., t. 1, p. 199. Voir c. II, p. 219.

    88 M.G.H. S.R.M., t. III, p. 219, c. 12. Un autre épisode se déroula à Meaux avec Celinie dans le baptistère, c. 28, p. 226-227. Const. Apost., II, 58 ; VIII, 28, p ; 171, 530. Geneviève disposait chez elle du saint Chrême comme le montre le miracle de l’huile bénite, c. 48-49-52, p. 235-236.

    89 M.G.H. S.R.M., t. III, p. 224, c. 22 : « ut ad basilicam S. Dionisi pergeret contigit ut cereos qui ante eam deferebatur extingueret, turbateque sunt virginis qui cum ea erant ab honore tetre noctis et animio cyno vel imbic, qui ab ethere fiindebatur ». H. Le Bourdellès, Les ministères féminins dans le Haut Moyen Âge en Occident, dans La femme au Moyen Âge, éd. M. Rouche, J. Heuclin, Maubeuge, 1990.

    90 Didascalie, III, 8, t. 2, éd. Funk, t. I, p. 196-208. Const. Apost., III, 16, éd. Funk, t. I, p. 209.

    91 M . G. H. S. R. M., t. III, p. 222. Const. Apost, II, 26, éd. Funk, t. I, p. 105. Les diacres pénétrèrent au conseil de l’évêque et se trouvèrent mêlés au presbyterium. Leur aptitude à gérer les affaires temporelles leur donnèrent un ascendant qui entraina des réactions (Angers 453), c. 2.

    92 Une loi de Majorien de 458 (Novelles, t. II) ne permet à une femme d’hériter d’une charge curiale que si elle est mariée à un curiale. Ceci n était pas le cas de Geneviève. Elle se trouva en butte à deux reprises à l’hostilité de ses concitoyens qui envisagèrent de la lapider. Elle eut la vie sauve par l’intervention de Germain (445) puis par l’archidiacre d’Auxerre (451).

    93 M. Heinzelman, op. cit., p. 98, n. 459 ; M. G. H. S.R. M., t. III, p. 229-230.

    94 M.G.H. S.R.M., t. III, c. 40, p. 32.

    95 Codex Bezae du vie siècle, cité par M ; Belser, Beitràge zur Erklärung der Apostelgeschichte, Fribourg, 1897, p. 29-33. Didascalie, III, 8,12, éd Funk, t. I, p. 196, 208. Const. Apost., III, 16, éd Funk, t. I, p. 209.

    96 V.G., 18.

    97 M. Heinzelmann, op. cit., p. 96, n. 450. reconnaît « le concours, sans doute pas totalement volontaire, des citoyens de la ville »

    98 M.G.H. S.R.M., t. III, p. 222 : « venerabiles in christo Sancti patres ac seniores mei, obsecro vos, ut faciat unusquisque vestrum conationem et edificetur in s. Dionisi honore basilica ». Le ton respectueux rappelle que les diaconnesses étaient soumise au clergé supérieur. M. Heinzelman, op. cit., p ; 95-96 considère l’antériorité de l’aide financière des cives de Paris.

    99 M. Rouche, Histoire de Saint- Denis (Dir. R. Bourderon), Toulouse, 1988, p. 62- 63.

    100 N. Gauthier, op. cit., p. 155-156. L. Pietri, op. cit., p. 601.

    101 P. L., t. LI, col. 618, Carmen de Providentia divina, 45 : « quare templa licuit populari igni, cur violata sacri vasa ministerii ». A Metz, l’invasion ne laissa debout qu’un oratoire ; les évêques s’efforcèrent de restaurer les basiliques funéraires. N. Gauthier, op. cit., p. 123-156. A Arras, Vaast découvrit une église envahie par les ronces et occupée par une ourse. M.G.H. S.R.M., t. III, p. 410. On ignore tout de la situation dans les évêchés vacants de l’Ouest. Contra, voir J. Durliat, op. cit., p. 139 : Les églises n’ont pas beaucoup perdu de leurs ressources sauf peut-être dans le royaume vandale. Grégoire de Tours, op. cit., L. II, c. XVII : beaucoup d’églises furent pillées par l’armée de Clovis.

    102 J. Havet, op. cit., B.E.C., t. LIV, p. 677. Il fut présent aux différents conciles de 453, 461 et 465. Grégoire de Tours, De Gloria confessorum, 55 le considérait comme un vénérable confesseur et un administrateur zélé qui protégea sa ville de l’incendie.

    103 Sidoine Apollinaire, Epist., VI, I, lettre à Loup. « Evêque des évêques, le Jacques de ton siècle (comparaison révélatrice avec le premier évêque de Jérusalem), sentinelle établie sur les hauts-lieux de la charité, tu veilles sur tous les membres de l’Église. Tu es sans nul doute le premier de tous les pontifes. Tous les collègues s’accordent à reconnaître tes prérogatives et à se soumettre à tes censures », Sidoine Apollinaire, Epist., VIII, 15.

    104 Epist. 23, C.C., t. 117, p. 442-447. Auspicius de Toul qui assura son temps de préparation à l’épiscopat l’avait mis en garde de l’avarice, la cupidité et l’incita à développer le dons de Dieu et à pratiquer l’aumône.

    105 Grégoire de Tours, op. cit., t. II, 18, 19.

    106 P. Courcelle, Histoire littéraire des grandes invasions germaniques, 1964, p. 239- 255.

    107 Grégoire de Tours, op. cit., X, 31, 2. L. Pietri, op. cit., p. 602.

    108 L. Duru, Gesta episc Autiss., op. cit., p. 314-315.

    109 Grégoire de Tours, op. cit., X, 31, 6, 8.

    110 L. Pietri, op. cit., p. 152-157, l’invention des reliques des ss. Gervais et Protais avait couronné les efforts d’Amboise de Milan en butte à l’hostilité du parti arien, soutenu par l’impératice Justine.

    111 D.A.C.L., t. IX, col. 2560-2566. Vita rédigée par l’évêque Magnebodus en 619- 20 à partir de documents antérieurs -secundum titulos Justi presbyteri- B.H.L., 5076-5080. L’archidiacre Arnachaldus, au xe siècle, altéra le texte en interpolant des traits relatifs à la légende de saint René. M.G.H. AA., t. IV, c. XI, XV, XXI, XXII, XXV, XXVI, p. 85-98.

    112 Sidoine Apollinaire, op. cit., t. III, L. VIII, 14, p. 124.

    113 Sidoine Apollinaire, op. cit., t. III, L. VI, 9, p. 22-23.

    114 Sidoine Apollinaire, op. cit., t. III, L. VI, p. 15-16. Il ne s’agit ici que d’un règlement à l’amiable et non d’un jugement, ce que la législation ne permettait pas. J. Gaudemet, op. cit, p. 242-243.

    115 M.G.H. Epist Austras, t. III, p. 115.

    116 L. Pietri, op. cit., p. 643-645. Dial., II, 1, 1, p. 180 : Gallus, Refrigerius et Clarus quittèrent les écoles.

    117 Grégoire de Tours, op. cit., t. II, 14. Voir également L. Pietri, La ville de Tours au vi e siècle, p. 140-143.

    118 Les problèmes de chronologie d’envoi de cette lettre ont été débattus par Mgr. Duchesne, op. cit., t. II, p. 246. Hefele-Leclercq, op. cit., t. II, 2, p. 882. L. Pietri, op. cit., p. 144, n. 169. Cette lettre, dont le ton est un rappel à l’ordre, expliquerait la présence, par la suite, de Chariato au concile. Il s’agissait peut-être d’un Franc, envoyé en Bretagne.

    119 La vie de s. Geneviève décrit ces subterfuges. M.G.H. S.R.M., t. III, p. 228, c. 31 : « adveniens quaedam puella a Bituriginsi urbe Pausius, quae post consecrationem corpus suum violaverat, sed ab hominibus inmaculata credebatur, interrogatur a Genovesa utrum sanctaemoniales esset an vidua… E contrario Genovesa locum ac tempus vel hominem qui corpus eius violaverat exposuit ».

    120 Tours, 461, canon 2, Angers, c. 5-6 et Orléans, 533, c. 8, un diacre qui s’était marié était écarté de son office et le c. 17, excommuniait les vierges diaconnesses ayant repris la vie conjugale, c. 18, pour éviter de telles situations, les vierges ne recevaient plus la bénédiction diaconale.

    121 S.C., 353, p. 73-75, c. 1, 2, 3.

    122 C’était là un écho du 4 ème concile de Chalcédoine de 451, c. 7 : l’anathème retombait sur les clercs qui acceptaient une charge civile ou prenaient du service militaire selon le précepte de s. Paul : « nemo militans Deo implicat se negotiis saecularibus » (ad Tim sec, c. II, V, 4).

    123 La lettre de Loup et Euphrone est une réponse à Thalassius, elle a aussi des dispositions disciplinaires. C.C., Concilia Galliae, I, p. 140-141.

    124 Sulpice-Sévère, Dial., III, 10, 1-3, p. 207.

    125 Grégoire de Tours, H.F., L. X, 31, 6.

    126 L. Pietri, op. cit., p. 431-484.

    127 La vita de Principius du Mans mentionne ces deux jours d’ascèse, AA. SS., Sept., t. V, p. 331 ; de même chez Melaine.

    128 Le concile de Tours de 567, c. 18, rappela les temps de jeûnes monastiques, à partir du modèle de Perpetuus. La liturgie des grandes fêtes est un moyen privilégié de cathéchèse des foules.

    129 F. Rat, Les prétentions des diacres romains au ive siècle, Recherches de sciences religieuses, III, 1912, p. 463-475. Les diacres chargés de l’administration du patrimoine ecclésiastique jouissaient d’une influence supérieure à celle des prêtres.

    130 C. Munier, Les statuta ecclesiae antiqua, Paris, 1960, p. 241-242.

    131 C. Munier, op. cit., p. 150, c. 38 : « Laicus, praesentibus clericis, nisi ipsis probantibus, docere non audeat ». Cette disposition allait à l’encontre des règles édictées par Léon 1er dans ses lettres à Maxime d’Antioche et à Theodoret de Cyr (PL., t. 54, col.1046).

    132 P. L., 54, col.1238. Mansi, t. IV, 431.

    133 Le concile de Tarragone, de 464, interdit de considérer un évêché comme un bien héréditaire quelconque et de désigner un successeur (c.5), Mansi, t. VII, col. 957.

    134 Ruricius, Epist. ad Volusianum, M.G.H. AA., t. VIII, 2, ep. 64, p. 350.

    135 M. Rouche, L’Aquitaine, op. cit., p. 44-50.

    136 AA. SS., Avril, t. II, p. 415. P. Lemaitre, Moines et évêques du Mans, R.H.E.F., 1976, p. 125-130.

    137 L. Pietri, op. cit., p. 131 et sq.

    138 M. Rouche, op. cit., p. 48. rôle de Volusianus.

    139 M.G.H. S.R.M., t. III, p. 373 : « Sinodum vero Aurelianense civitate XXXII episcoporum congregavit, qui canones statuerunt, quorum maxime auctor sanctus Melanius praedicator Rodonensis episcopus extitit ».

    140 Lantechilde, sœur de Clovis était arienne. M. Rouche, LAquitaine, op. cit., p. 45- 46. Outre Remi, il y eut aussi Vedastus à Toul, Melanius de Rennes, Camelianus de Troyes, Volusianus de Tours.

    141 M.G.H. AA., t. VI, epist. 41, p. 75. M. Rouche, Clovis, Paris 1996, p. 397-410.

    142 G. Tessier, Le baptême de Clovis, Paris, 1964, p. 83-126. I. Wood, The merovingian kingdoms 450-751, Londres 1994 propose la date de 508.

    143 Lettre d’Avit, op. cit., « votre foi c’est notre victoire à nous ». M. Rouche, L’Aquitaine, op. cit., p. 47-50.

    144 M.G.H. Epist., t. III, p. 114.

    145 M.G.H. Epist., t. III, p. 122. C. Carozzi, Le Clovis de Grégoire de Tours, Le Moyen Âge, t. XCVIII, 1992, p. 169-182.

    146 N. Gauthier, L’évangélisation de la Moselle, op. cit., p. 113-156.

    147 M.G.H. Epist., t. I, p. 113 : « Une grande rumeur nous est parvenue, vous auriez pris en main le gouvernement de Belgique Seconde. Ce n’est pas une nouveauté, vos parents l’exerçaient déjà ». La seconde partie du document est interpolée avec ses conceptions gélasiennes avant la lettre et se présente sous la forme des miroirs des princes rédigés au ixe siècle.

    148 M.G.H. S.R.M., t. III, p. 406.

    149 M.G.H. Epist., t. III, p. 114.

    150 Hincmar, Vita Remigii, M.G.H. S.R.M., t. III, p. 260 et 336. Flodoard, H.E.R., L. I, c. XVIII. Lupus de Soissons signa au concile d’Orléans de 511.

    151 M.G.H S.R.M., t. VII, p. 314-316. Grégoire de Tours, De Gloria confessorum, c. XXI, signale la découverte parmi les ruines de bâtiments antiques, du corps de Solemne, près de Tours, à Maillé. Toute une légende s’est forgée pour masquer cette rivalité et faire d’Aventin le frère de Solemne. Sa fête ne figure pas au martyrologe du xie siècle. Il signa à Orléans, episcopus de Carnotas-Dunensis.

    152 Sidoine Apollinaire, Epist., IX, 7, repris dans Flodoard, H.E.R., L. I, c. XII.

    153 M.G.H. S.R.M., t. III, p. 250 et sq. Flodoard, op. cit., L. I, c. XII et c. XIV.

    154 C. C, t. XCVII, 1957, p. 474-479, pour la version courte ; p. 479-487, pour la version longue. L. Dévissé, Hincmar, t. L, p. 107-111, a repris la discussion sur l’authenticité du testament. La version courte est authentifiée. Voir A.H.M. Jones, Ph. Grierson, J.A. Croks, The authenticity ofthe testament sancti Remigii, R.B.P.H.T., XXXV, 1957, p. 356-373. Quant à la version longue, J. Devisse considère que si en sa forme, elle est tardive, les biens appartenant à Reims n’ont pas été falsifiés par Hincmar. Certaines expressions remonteraitent au vie siècle. J. Durliat, op. cit., p. 134 a remarqué que la version courte correspondait aux biens privés de Rémi, la version longue aux dotations fiscales de l’Église de Reims.

    155 Flodoard, H.E.R., L. I, c. XVII. Dans la vita Maurilii, M.G.H. AA. t. IV, c. XIX, p. 95-96. L’évêque prend un soin extrême à assurer l’approvisionnement de la ville et empêcha la spéculation : « nec augetur in pretiis, ne pauperiores inopiae necessitudinem paterentur ».

    156 Flodoard, op. cit., L. I, c. XIV.

    157 Flodoard, op. cit., L. I, c. XII.

    158 Concilia Galliae, a. 511-a. 695, éd. C. de Clercq, C. C., t. CXLVIII, B, Turnhout, 1963, p. 4. Traduction M. Rouche, Clovis, 1996, p. 447 ;

    159 M. Rouche, L’Aquitaine des Wisigoths aux arabes, Paris, 1979, p. 53. Cette répartition géographique a donné l’impression d’une réunion triomphale des évêques Aquitains et romains de l’ancien royaume de Syagrius.

    160 Le dernier signataire est Aventin qui remplaça Solemne mort en 511, tandis qu’en 5e et 6e position se trouvent Eufrasius de Clermont et Camelianus de Troyes qui vers 480 succédèrent à Sidoine et à Loup, à la 12 e position se trouvent tous les évêques établis avant 506 et présent à Agde. Dans la liste des métropolitains, Licinius de Tours est le 3e signataire, il suppléa Verus en 509.

    161 Le canon. 1 de Vannes (465) avait excommunié les homicides.

    162 Le concile d’Yenne (c. 34) excommunia pour deux ans le meurtrier d’un esclave, sous-entendu un maître qui avait tué son esclave après l’avoir extrait sous promesse.

    163 P. L., t. 50, col.530, Lettre : Cuperemus quidem, Jaffé n° 7.

    164 M. Rouche, Clovis, op. cit, p. 452.

    165 Le concile de Tours en 461 (c. 2) avait levé l’excommunication des prêtres qui ne s’abstenaient pas du commerce conjugal mais bloquait leur accès aux grades supérieurs.

    166 Saint Augustin, Sermo, 356, De vita et moribus clericorum, 7, PL., 39, col.1577. Le principe était l’affranchissement préalable

    167 Voir la Loi des Ripuaires : titre 60, art 6 à titre de comparaison.

    168 J. Pomère, op. cit., L. I I, c. XVI, PL., t. 59, col. 460.

    169 J. Pomère, op. cit., L. II, c. X, PL., t. 59, col. 455.

    170 J. Durliat, op. cit., p. 55-57. L’empereur considérait l’Église comme un nouveau service public en faveur de l’idéologie impériale. Pour accroître le patrimoine ecclésiastique, il avait accordé les amendes civiles aux églises. Dans le cas présent, il s’agissait de restitution aux églises tenues jusque là par les Goths ariens (M. Rouche, op. cit., p. 52) de munera accordés à la basilique Saint-Martin de Tours et d’autres biens-fonds que le souverain distribua aux églises de son royaunme (Grégoire de Tours, op. cit., II, 37-38). L. Pietri, op. cit., p. 196- 212, 314 et 605. Voir Flodoard, H.E.R., L. II, c. XIV, Clovis donna le comitatus et les droits du castrum de Laon, des moulins et des terres à Chavignon, Coucy et Jouy. Nous n’avons pas trouvé d’autres donations de Clovis.

    171 J. Durliat, op. cit., p. 52-53 et p. 58-59, n. 162 : Les biens des temples sont confisqués au profit de la res privata (c. Th, 5, 13, 3 ; 10, 1, 8) et les biens de la resprivata vont aux églises. Les biens d’Église sont considérés comme des biens d’Etat affectés au culte et dont le pouvoir dispose librement car les affaires de l’Église sont celles de l’État (c. Th, 16, 5, 47). E. Magnou-Nortier, Etude sur le privilège d’immunité du ive au ixe siècle, Revue Mabillon, 1984, t. LX, p. 475, reconnaît l’imprécision du régime des terres ecclésiastiques visées. J. Durliat, op. cit., p. 139, demeure très vague sur la date et la période à laquelle les Germains ont pris connaissance des affectations du budget de leur État.

    172 Aux sources de la gestion publique, (éd E. Magnou-Nortier) t. II, Lille 1994, J. Heuclin, Invasiones et biens ecclésiatiques. p. 75-80.

    173 Flodoard, H.E.R., L. I, c. IX. Bennagius de Reims accorda par testament des libéralités aux pauvres et les Statuta Ecclesiae Antiqua prescrivaient aux exorcistes d’apporter tous les jours de la nourriture aux possédés amenés à l’église. E. Lesne, Histoire de la pauvreté ecclésiastique, t. I, Lille, 1910, p. : 33-49. J. Durliat, Les finances publiques, op. cit., p. 58-63. Il s’agissait aussi d’offrir l’hospitalité aux étrangers et voyageurs dans les Xenodochia. Ces dispositions impliquaient la création partout la création de la matricule des pauvres.

    174 Saint Paul, I, Cor. IV, 12, Tim. VI, 8. J. Pomère, P. L., t. 59, c. XIV, col. 458.

    175 J. Pomère, PL., t. 59, col. 454-455, De vita contemplativa, L. II, c. IX.

    176 Conc. Agathense, A. 506, can. 33, C.C., I, p. 207. rappela que les évêques ne pouvaient pas faire bénéficier librement de leur fortune des héritiers de leur choix mais devaient privilégier leur église. La factio testamenti passiva fut accordée à l’Eglise dès 321, L. I, cod. I, II, par Constantin. J. Pomère, dans le de vita contemplativa, L. II, c. XII. PL., t. 59, col. 455, recommendait aux évêques aristocrates, trop faibles pour renoncer à leurs biens personnels de les laisser par testament aux mains de l’administrateur « pour qu’il les distribue à ceux qui n’ont rien ».

    177 H. Rahner, L’Église et l’État, Paris, 1964, p. 69-155.

    178 Sulpice-Sévére, Dial, II, 5,10, p. 187. L. Pietri, op. cit, p. 602.

    179 H. Rahner, op. cit., p. 134-146. PL., t. 16, col. 1017-1018, Epist., L. I, XXVI, n° 33-35.

    180 C. Vogel, le pécheur et la pénitence au Moyen-Age, Paris 1969. p. 15-16.

    181 Flodoard, op. cit., L. I, c. XII ; Clotilde fit enterrer son premier fils dans les vêtements blancs dans lesquels il avait été baptisé et répliqua au roi qu’il était déjà ressucité.

    182 M. Rouche, La matricule des pauvres, Etudes sur l’histoire de la pauvreté, t. I, Paris, 1974, p. 83-110

    183 L. Pietri, Les abbés de basilique dans la Gaule du vie siècle, R.H.E.F., t. LXIX, 1983, p. 5-28.

    184 M. Rouche, Des mariages païens au mariage chrétien, Settimane di Spoleto, 1987, p. 853 et 858-859.

    185 Germain d’Auxerre et son temps, Auxerre, 1950, p. 24-25. E. Brunert, Das idéal der Wüstenaskese, Münster, 1994, p. 241-259.

    186 Des vici de Touraine comptaient d’importantes communautés comme au château d’Amboise et à Claudiomagus, une église pleine de saints et de religieux, L. Pietri, op. cit., p. 653. Grégoire de Tours, V.P XVI, I, p. 274-275 et XVIII, I, p. 284.

    187 Gélase, ep. 14, c. 2, éd. Thiel, p. 362.

    188 Léon, ep.167, 14. PL., t. 54, col.1207 ; Innocent Ier, ep. à Victrice, c.10, PL., t. 20, col. 477.

    189 L. Pietri, Les abbés de basilique dans la Gaule du VIe siècle, R.H.E.F., t. LXIX, 1983, p. 25-28. Pour notre zône, il s’agit de la basilique Saint-Martin, où le premier abbas connu est Leo, avant 526, et ce n’est pas un hasard s’il fut promu ensuite évêque ; plus tardivement, la basilique Saint-Rémi, après 630. A Trèves, Cyrillus, répara la cella S. Eucharii et établit un monastère. N. Gauthier, op. cit., p. 132-133.

    190 D. Aupest-Conduché, Deux formes de sainteté divergentes, saint Félix et saint Mélaine, Actes du 99e congrès des Sociétés Savantes, Besançon, 1974, Paris, 1977, t. I, p. 117-128.

    191 MG. H. Epist., t. III, p. 114.

    192 Le même Leo, métropolitain de Sens, rédigea une lettre de protestation lorsque Childebert chercha à ériger un nouvel évêché à Melun. M.G.H. Epist., t. III, p. 437.

    193 M.G.H., Epist Austras, t. III, p. 113-116.

    Hommes de Dieu et fonctionnaires du roi en Gaule du Nord du Ve au IXe siècle (348-817)

    X Facebook Email

    Hommes de Dieu et fonctionnaires du roi en Gaule du Nord du Ve au IXe siècle (348-817)

    Ce livre est cité par

    • Louth, Andrew. (2005) The New Cambridge Medieval History. DOI: 10.1017/CHOL9780521362917.006
    • (2005) The New Cambridge Medieval History. DOI: 10.1017/CHOL9780521362917.033
    • Scheibelreiter, Georg. (2005) The New Cambridge Medieval History. DOI: 10.1017/CHOL9780521362917.027
    • Kobyliński, Zbigniew. (2005) The New Cambridge Medieval History. DOI: 10.1017/CHOL9780521362917.021
    • Stancliffe, Clare. (2005) The New Cambridge Medieval History. DOI: 10.1017/CHOL9780521362917.018
    • (2005) The New Cambridge Medieval History. DOI: 10.1017/CHOL9780521362917.001
    • Stancliffe, Clare. (2005) The New Cambridge Medieval History. DOI: 10.1017/CHOL9780521362917.017
    • Davies, Wendy. (2005) The New Cambridge Medieval History. DOI: 10.1017/CHOL9780521362917.011
    • Fontaine, Jacques. (2005) The New Cambridge Medieval History. DOI: 10.1017/CHOL9780521362917.029
    • Van Dam, Raymond. (2005) The New Cambridge Medieval History. DOI: 10.1017/CHOL9780521362917.010
    • Wood, Ian. (2005) The New Cambridge Medieval History. DOI: 10.1017/CHOL9780521362917.028
    • Halsall, Guy. (2005) The New Cambridge Medieval History. DOI: 10.1017/CHOL9780521362917.004
    • Wormald, Patrick. (2005) The New Cambridge Medieval History. DOI: 10.1017/CHOL9780521362917.023
    • Moorhead, John. (2005) The New Cambridge Medieval History. DOI: 10.1017/CHOL9780521362917.008
    • Wood, Ian. (2005) The New Cambridge Medieval History. DOI: 10.1017/CHOL9780521362917.030
    • Moorhead, John. (2005) The New Cambridge Medieval History. DOI: 10.1017/CHOL9780521362917.007
    • Fouracre, Paul. (2005) The New Cambridge Medieval History. DOI: 10.1017/CHOL9780521362917.002
    • Barbero, A.. Loring, M. I.. (2005) The New Cambridge Medieval History. DOI: 10.1017/CHOL9780521362917.015
    • Lebecq, Stéphane. (2005) The New Cambridge Medieval History. DOI: 10.1017/CHOL9780521362917.025
    • Hedeager, Lotte. (2005) The New Cambridge Medieval History. DOI: 10.1017/CHOL9780521362917.020
    • Hillenbrand, Carole. (2005) The New Cambridge Medieval History. DOI: 10.1017/CHOL9780521362917.014
    • Halsall, Guy. (2005) The New Cambridge Medieval History. DOI: 10.1017/CHOL9780521362917.005
    • Loseby, Simon. (2005) The New Cambridge Medieval History. DOI: 10.1017/CHOL9780521362917.024
    • Brubaker, Leslie. (2005) The New Cambridge Medieval History. DOI: 10.1017/CHOL9780521362917.031
    • Toch, Michael. (2005) The New Cambridge Medieval History. DOI: 10.1017/CHOL9780521362917.022
    • Fouracre, Paul. (2005) The New Cambridge Medieval History. DOI: 10.1017/CHOL9780521362917.016
    • Hamerow, Helena. (2005) The New Cambridge Medieval History. DOI: 10.1017/CHOL9780521362917.012
    • (2005) The New Cambridge Medieval History. DOI: 10.1017/CHOL9780521362917
    • Thacker, Alan. (2005) The New Cambridge Medieval History. DOI: 10.1017/CHOL9780521362917.019
    • (2005) The New Cambridge Medieval History. DOI: 10.1017/CHOL9780521362917.032
    • Gerberding, Richard. (2005) The New Cambridge Medieval History. DOI: 10.1017/CHOL9780521362917.003
    • Barbero, A.. Loring, M. I.. (2005) The New Cambridge Medieval History. DOI: 10.1017/CHOL9780521362917.009
    • Louth, Andrew. (2005) The New Cambridge Medieval History. DOI: 10.1017/CHOL9780521362917.013
    • Blackburn, Mark. (2005) The New Cambridge Medieval History. DOI: 10.1017/CHOL9780521362917.026

    Hommes de Dieu et fonctionnaires du roi en Gaule du Nord du Ve au IXe siècle (348-817)

    Ce livre est diffusé en accès ouvert freemium. L’accès à la lecture en ligne est disponible. L’accès aux versions PDF et ePub est réservé aux bibliothèques l’ayant acquis. Vous pouvez vous connecter à votre bibliothèque à l’adresse suivante : https://freemium.openedition.org/oebooks

    Suggérer l’acquisition à votre bibliothèque Acheter ce livre aux formats PDF et ePub

    Si vous avez des questions, vous pouvez nous écrire à access[at]openedition.org

    Hommes de Dieu et fonctionnaires du roi en Gaule du Nord du Ve au IXe siècle (348-817)

    Vérifiez si votre bibliothèque a déjà acquis ce livre : authentifiez-vous à OpenEdition Freemium for Books.

    Vous pouvez suggérer à votre bibliothèque d’acquérir un ou plusieurs livres publiés sur OpenEdition Books. N’hésitez pas à lui indiquer nos coordonnées : access[at]openedition.org

    Vous pouvez également nous indiquer, à l’aide du formulaire suivant, les coordonnées de votre bibliothèque afin que nous la contactions pour lui suggérer l’achat de ce livre. Les champs suivis de (*) sont obligatoires.

    Veuillez, s’il vous plaît, remplir tous les champs.

    La syntaxe de l’email est incorrecte.

    Référence numérique du chapitre

    Format

    Heuclin, J. (1998). Première partie. Le clergé en Gaule du Nord à la fin de l’empire romain. In Hommes de Dieu et fonctionnaires du roi en Gaule du Nord du Ve au IXe siècle (348-817) (1‑). Presses universitaires du Septentrion. https://doi.org/10.4000/books.septentrion.121493
    Heuclin, Jean. « Première partie. Le clergé en Gaule du Nord à la fin de l’empire romain ». In Hommes de Dieu et fonctionnaires du roi en Gaule du Nord du Ve au IXe siècle (348-817). Villeneuve d’Ascq: Presses universitaires du Septentrion, 1998. https://doi.org/10.4000/books.septentrion.121493.
    Heuclin, Jean. « Première partie. Le clergé en Gaule du Nord à la fin de l’empire romain ». Hommes de Dieu et fonctionnaires du roi en Gaule du Nord du Ve au IXe siècle (348-817), Presses universitaires du Septentrion, 1998, https://doi.org/10.4000/books.septentrion.121493.

    Référence numérique du livre

    Format

    Heuclin, J. (1998). Hommes de Dieu et fonctionnaires du roi en Gaule du Nord du Ve au IXe siècle (348-817) (1‑). Presses universitaires du Septentrion. https://doi.org/10.4000/books.septentrion.121458
    Heuclin, Jean. Hommes de Dieu et fonctionnaires du roi en Gaule du Nord du Ve au IXe siècle (348-817). Villeneuve d’Ascq: Presses universitaires du Septentrion, 1998. https://doi.org/10.4000/books.septentrion.121458.
    Heuclin, Jean. Hommes de Dieu et fonctionnaires du roi en Gaule du Nord du Ve au IXe siècle (348-817). Presses universitaires du Septentrion, 1998, https://doi.org/10.4000/books.septentrion.121458.
    Compatible avec Zotero Zotero

    1 / 3

    Presses universitaires du Septentrion

    Presses universitaires du Septentrion

    • Mentions légales
    • Plan du site
    • Se connecter

    Suivez-nous

    • Facebook
    • LinkedIn
    • Instagram
    • X
    • Flux RSS

    URL : http://www.septentrion.com

    Email : contact@septentrion.com

    Adresse :

    Université de Lille

    Rue du barreau

    BP 30199

    59654

    Villeneuve d’Ascq

    France

    OpenEdition
    • Candidater à OpenEdition Books
    • Connaître le programme OpenEdition Freemium
    • Commander des livres
    • S’abonner à la lettre d’OpenEdition
    • CGU d’OpenEdition Books
    • Accessibilité : partiellement conforme
    • Données personnelles
    • Gestion des cookies
    • Système de signalement