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    Presses universitaires du Septentrion
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    Plan

    Plan détaillé Texte intégral Première période. Le temps de l’engagement, De dreyfus à VichyDeuxième période. Le temps de la recherche pendant les Trente GlorieusesTroisième période. Le temps de la critique ou la crise des représentationsQuatrième période. Le temps de l’événement et le poids d’un centenaire Notes de bas de page Auteur

    La postérité de l’affaire Dreyfus

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    Histoire, historiographie et historiens de l’affaire Dreyfus (1894-1997)

    Vincent Duclert

    p. 151-233

    Remerciements

    Pour Madeleine Rebérioux et Pierre Vidal-Naquet qui m’ont précédé dans la difficile et nécessaire recherche en historiographie de l’affaire Dreyfus, leurs travaux et leurs engagements ont rendu possible cette contribution.

    Texte intégral Première période. Le temps de l’engagement, De dreyfus à VichyL’engagement des historiensLe dreyfusisme de l’histoireLes risques d’une anti-histoireLes difficultés de l’histoire scientifiqueFormes et usages de la mémoire dreyfusardeDeuxième période. Le temps de la recherche pendant les Trente GlorieusesBases académiques & fondements critiquesLe rôle de la recherche étrangèreLes avancées de la recherche universitaire françaiseL’histoire contestéeLa question de l’interprétationTroisième période. Le temps de la critique ou la crise des représentationsL’enjeu de l’idéologieLe « manque d’histoire »Les caractères du renouvellement françaisUne matrice pour l’histoire intellectuelle et culturelleIdentités religieuses et mesures de l’antisémitismeLe travail de l’histoire politiqueApports étrangers et questions sur l’Etat républicainSociétés commémoratrices, revues d’études et sensibilités régionalesQuatrième période. Le temps de l’événement et le poids d’un centenaireUne commémoration attenduePouvoir politique, demande publique et usages civiquesLa question de L’Etat, les dimensions du droit, le progrès de l’histoireUne passion éditorialeLes images d’une histoire : sources visuelles, réceptions publiques, archives imprimées, parcours individuels, enjeux communautairesDes choix historiens, des positions historiographiquesL’affaire Dreyfus et l’histoire intellectuelle Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    « L’affaire, en effet, a suscité de si nombreuses polémiques, provoqué tant de procédures judiciaires et de débats politiques, jeté dans l’arène tant d’hommes publics et d’écrivains, qu’une multitude de livres, de brochures, d’opuscules de toute nature, ont paru pendant que se déroulaient ses différentes phases et que, même après la réhabilitation, elle continue à alimenter la science des historiens et l’imagination des hommes de lettres. »
    Jacques Kayser 92

    « La crise de l’affaire Dreyfus occupe une place à part dans l’historiographie de la Troisième République. C’est le seul événement politique de cette époque qui continue à résonner dans les mémoires, à susciter des livres touchant un public relativement large et dont surtout la mise en perspective évolue au rythme de l’historiographie elle-même. De ce point de vue, on ne peut la comparer, toutes proportions gardées, qu’à la Révolution française. »
    Christophe Charle 221

    1L’historiographie de l’affaire Dreyfus peut se comprendre comme une forme particulière de postérité. C’est la recherche scientifique qui actualise le passé et prolonge son existence en lui conférant une forme présente, vivante et rationnelle. Cette postérité particulière est le résultat d’un ensemble de travaux qui posent l’événement comme objet d’étude, qui reposent sur des historiens (professionnels, amateurs...), des sources (documentaires, archivistiques, …), et des méthodes scientifiques, et qui déposent du sens dans l’histoire contemporaine. La recherche produit un vaste corpus d’ouvrages, d’études, d’essais, d’articles, de contributions, de communications, de colloques, d’éditions critiques de documents, etc, un corpus étendu sur le siècle, de 1895 quand les premiers historiens s’interrogent sur les conditions du procès du capitaine Dreyfus1 condamné pour « haute trahison » le 22 décembre 1894 par les juges du Ier Conseil de guerre de Paris, jusqu’à 1997, veille d’un « second » centenaire (celui de l’Affaire proprement dite) après un « premier » centenaire (en 1994-96) qui a confirmé l’intensité des mémoires de l’Affaire, le rôle des historiens dans la construction d’un savoir critique et la place de l’événement dans l’histoire contemporaine. L’important corpus scientifique relatif à l’affaire Dreyfus, – deux mille références partiellement recencées par des bibliographies qui hésitent devant les classements nécessaires2, se définit par moins par la qualité des auteurs (historiens, juristes, écrivains, essayistes, …) que par l’identité des méthodes et la critique des sources qui légitiment une recherche scientifique en histoire.

    2L’historiographie de l’affaire Dreyfus possède des liens privilégiés avec l’histoire contemporaine. D’une part, celle-ci serait née de l’engagement des historiens réalisé au nom des valeurs scientifiques qui définissaient précisément la recherche historienne. La recherche sur l’affaire Dreyfus continue de dépendre largement de l’intégration de son historiographie dans l’histoire contemporaine générale, et les historiens de l’affaire Dreyfus peuvent ressentir avec une acuité particulière les difficultés multiples qui handicapent cette dernière. En effet, la production du savoir historien ne dépend pas uniquement des conditions de la recherche. Pour l’affaire Dreyfus comme pour d’autres événements constitutifs de la France contemporaine (on pense à Vichy, aux guerres coloniales, mais aussi à la Révolution française, …), le contexte publique et politique de la recherche compte beaucoup. Fréquemment, les acquis scientifiques entrent en conflit avec des représentations individuelles et collectives appartenant à des groupes, voire avec des mythes fonctionnant comme des idéologies ou des religions. Les historiens doivent également compter avec la puissance publique, acteur important de la recherche via l’université, le CNRS et les grandes écoles nationales, mais qui possède aussi ses propres représentations du passé héritées d’une histoire complexe, surtout pour l’affaire Dreyfus qui la concerne au premier chef puisqu’elle a signifié une crise de l’Etat, de la République et de élites politiques.

    3La question de l’historiographie de l’affaire Dreyfus est donc risquée et peu d’historiens l’ont abordée. Les raisons « techniques » sont nombreuses : abondance du matériau, poids du contexte de recherche, impact des études étrangères, difficulté de classement, problèmes d’interprétation, controverses de spécialistes, ... Cette difficulté de la recherche rend compte aussi de la richesse d’un événement transformé par les phénomènes d’engagement, les modèles intellectuels, les mémoires militantes, les cultures religieuses, les mythes politiques. La faiblesse de l’historiographie de l’affaire Dreyfus ne renvoie pas seulement au poids et au rôle de la mémoire militante – et donc à la nécessité d’établir une histoire des représentations de l’affaire Dreyfus, une étude de ses postérités comme Henry Rousso a pu le faire pour Vichy3.

    4L’étude historiographique d’un sujet dépend aussi de la situation de l’histoire générale dans lequel il se situe et de la capacité des historiens à se doter de concepts et d’outils. Or, dans l’histoire contemporaine qui fournit le contexte général des études sur l’affaire Dreyfus, la dimension historiographique, et plus encore l’investigation épistémologique, ne sont guère développées, même sous la forme de « l’épistémologie pratique » que connaissent les autres périodes de l’histoire scientifique. Cette absence illustre, et encourage en conséquence, les positions de repli et les situations de cloisonnement. Celles-ci caractérisent souvent l’histoire contemporaine, comme dans le domaine des intellectuels qui intéresse particulièrement l’affaire Dreyfus et où l’analyse historiographique est rapidement perçue comme une critique des corpus et des méthodes – à moins d’opter pour des présentations neutres, et donc peu utiles. L’historiographie de l’Affaire, par ses absences, signale d’emblée les faiblesses de l’histoire contemporaine. En même temps, par sa capacité de synthèse et de critique, elle est en mesure de comprendre ces faiblesses et de prétendre même en résoudre certaines.

    5Les enjeux se durcissent encore lorsqu’il s’agit de prolonger l’analyse jusqu’aux travaux les plus récents, publiés en grand nombre à l’occasion du « premier » centenaire de l’affaire Dreyfus4. Mais cette ouverture est aussi l’occasion de forcer la synthèse et la critique, et d’inscrire les dernières recherches, celles qui disposent des écoutes les plus favorables, dans la durée d’une historiographie centenaire et dans l’espace des recherches étrangères. L’analyse historiographique de l’affaire Dreyfùs se situe donc à l’opposé d’un catalogue descriptif des principales productions historiennes, même si leur connaissance demeure indispensable5 : elle dégage en effet les enjeux principaux de l’histoire contemporaine, parce que l’affaire Dreyfus est à la fois un événement qui a rayonné sur l’ensemble de ce qui est aujourd’hui les champs de recherche et l’origine, sinon de la naissance de l’histoire contemporaine, du moins de sa problématisation publique et scientifique. Cette conception de l’historiographie de l’Affaire repose sur des recherches personnelles menées sur l’histoire des intellectuels envisagés à travers l’engagement des savants6, sur l’histoire de l’Etat considéré dans ses institutions régaliennes (armée, justice, police)7, et, plus globalement, sur l’histoire politique et intellectuelle du XXe siècle qu’éclaire très largement l’affaire Dreyfus8 et que tentent de promouvoir, parmi d’autres, une revue comme d’autres, les cahiers Jean Jaurès 9.

     

    6La recherche historienne dépendant étroitement des ressources documentaires, des acquis scientifiques antérieurs et des contextes de l’historien, le plan chronologique s’est donc imposé. Quatre périodes caractérisent l’historiographie de l’affaire Dreyfus : un temps de l’engagement de Dreyfus à Vichy, un temps de la recherche au cours des Trente Glorieuses, un temps de la critique contemporaine d’une crise des représentations historiennes, enfin un temps de l’événement représenté par le « premier » centenaire et son intensité publique.

    Première période. Le temps de l’engagement, De dreyfus à Vichy

    L’engagement des historiens

    7L’éthique professionnelle a conduit de nombreux historiens et philologues à s’engager comme experts, savants et citoyens dans l’affaire Dreyfus. La méthode critique fonde l’engagement dreyfusard, en 1895 lorsque l’analyse des faits relatifs au procès Dreyfus démontre un manque d’esprit scientifique, en 1896 lorsqu’il devient possible de confronter l’écriture du bordereau avec celle de Dreyfus puis d’Esterhazy, son auteur. Utilisant la méthode critique apprise à l’Ecole pratique des hautes études dans les séminaires de l’historien Gabriel Monod, Bernard Lazare publie la première démonstration de l’innocence de Dreyfus10 dans une brochure qu’il fait imprimer à Bruxelles ; après la publication dans l’Eclair d’un fac-similé du bordereau, il commande à des spécialistes français et étrangers une série d’expertises qui sont reproduites dans une seconde brochure11 publiée cette fois à Paris par l’éditeur Pierre-Victor Stock (qui publiera une troisième brochure de Bernard Lazare12). Les philologues et historiens issus de l’Ecole des Chartes (pour nombre d’entre eux, également « membres de l’institut ») interviennent comme experts dans la série de procès et d’instructions qui débute en janvier 1898 et dont les débats sont publiés par Stock – de manière systématique et in-extenso sauf pour le procès Esterhazy13 : procès Zola14 et première révision de la Cour de cassation en 1898-9915. Globalement, l’affrontement des experts officiels et des historiens dreyfusards se réalise moins sur le terrain des résultats que sur celui de la méthode qui venait d’être puissamment réarmée par le manuel de Langlois et de Seignobos16. Les affrontements se conduisent aussi par voie de presse, occupant les premières pages des quotidiens libéraux et nationalistes.

    8La connaissance de l’événement dispose très rapidement des centaines de pages des comptes rendus in extenso des procédures judiciaires qui s’ajoutent aux ouvrages sur le procès de 189417 et sur le sort de Dreyfus, à commencer par les Lettres d’un innocent écrites à sa famille depuis l’île du Diable. Ces sources permettent aux historiens de mieux comprendre l’affaire Dreyfus et, pour ceux qui n’étaient pas encore mobilisés, de s’engager. L’engagement découle en effet de la découverte d’une vérité sacrifiée à la raison d’Etat et à l’opinion nationaliste. C’est donc un engagement doublement historien, affectant des historiens et reposant sur une critique d’historien. Leurs déclarations individuelles qui apparaissent dans de nombreuses dépositions judiciaires et dans de fréquentes lettres ouvertes aux journaux, font l’objet de recueils qui paraissent dès 1898 comme Les faits acquis à l’histoire 18ou le Livre d’hommage à Emile Zola19 publié conjointement à Paris et à Bruxelles par Mécislas Goldberg. Plusieurs historiens témoignent personnellement de leur parcours dreyfusard : Albert Réville, professeur d’histoire des religions au Collège de France, décrit par exemple « les étapes d’un intellectuel »20.

    9La propagande antidreyfusarde, à l’opposé, développe un nationalisme pénétré ou non d’antisémitisme, porté des organisations de masse, exprimé par des figures populaires (Paul Déroulède), conservatrices (Ferdinand Brunetière, Jules Lemaître, Ferdinand Coppée) ou plus extrémistes (Maurice Barrès, Jules Soury, Gabriel Syveton, Ernest Judet, Léon Daudet....). Les brochures et placards se multiplient : c’est l’édition prise par le vertige de la presse. Mais les historiens s’opposent fréquemment au nationalisme et à l’antisémitisme et répondent en démontrant la faillite intellectuelle de leurs adversaires. Des sociologues (Célestin Bouglé, Emile Durkheim) et des philosophes (Alphonse Darlu, Elie Halévy) les soutiennent avec des réfutations qui montrent le lien entre les trois disciplines.

    10Les essais historiques pour comprendre la crise qui s’aggrave sont nombreux et répondent à la nécessité de convaincre l’opinion grâce à la raison, par des démonstrations qui sont autant de « preuves » pour reprendre le titre de l’ouvrage critique de Jaurès21 qui prouve en temps réel la culpabilité du ministre de la Guerre et le rôle du lieutenant-colonel Henry dans la fabrication des faux documents qui porteront son nom. Salomon Reinach étudie la campagne antidreyfusarde et antisémite de la Libre Parole en 1894-9522, Arthur Giry préface l’essai de Maurice Vauthier23 et « quatre normaliens », dont le futur économiste et sociologue François Simiand, font l’Histoire des variations de l’Etat-Major 24; un autre normalien, Paul Dupuy, surveillant général de l’Ecole, rédige deux « études critiques »25. En parallèle se développe tout un courant d’histoire populaire et illustrée comme celle de Badaud qui, sous le pseudonyme du « capitaine Paul Marin », publie une dizaine de volumes de l’Histoire populaire de l’affaire Dreyfus26.

    11Le devoir de comprendre le présent en ces deux années 1898-1899 conduit les historiens à se porter vers des événements antérieurs qui paraissent proches de l’affaire Dreyfus. Ce sont les travaux de Raoul Allier sur Voltaire et Calas27, de Gaston Paris28, de Paul Stapfer29, de Joseph Reinach30/31 et de nombreux autres essais32 ou articles33. Des recherches plus anciennes comme l’Enquête sur un meurtre imputé aux juifs de Valréas d’Auguste Molinier34 prennent une nouvelle importance, des ouvrages anciens sont réédités pour tenir compte des premiers enseignements de l’Affaire35, des « enquêtes » sont lancées36 et des travaux étrangers bénéficient de traductions qui n’avaient pu jusque-là se faire37. C’est la preuve de l’historisation progressive de l’affaire Dreyfus qui éclaire aussi d’autres tragédies comme les massacres en Arménie auxquels s’intéressent des historiens dreyfusards comme Arthur Giry ou Victor Bérard.

    12La participation des historiens étrangers témoigne elle aussi de la dimension d’histoire immédiate de l’affaire Dreyfus. Des chercheurs renommés publient rapidement des synthèses sur l’Affaire, Fred. C. Conybeare-Cornwallis de l’université d’Oxford38 ou G. Barlow39 ; des historiens du droit s’intéressent au cas juridique, comme Maurice Vauthier en Belgique40 ou Mittelstädt en Allemagne41. Cette adhésion des historiens étrangers se confirme avec la traduction rapide d’ouvrages importants, en Allemagne notamment 65. L’intérêt pour l’iconographie se vérifie, en France comme à l’étranger, par la publication de vastes recueils et de cahiers d’illustrations42. L’image modèle la culture politique.

    Le dreyfusisme de l’histoire

    13La dérive du procès de Rennes auquel assistent plusieurs historiens français et étrangers43 rend les dreyfusards stupéfaits, les laissant pour certains désespérés. La grâce accordée à Dreyfus, la loi d’amnistie votée au Parlement et l’Affaire liquidée, l’histoire devient le lieu des mémoires militantes et l’occasion de lectures politiques. L’édition dreyfusarde est active, publiant nombre de souvenirs d’acteurs de l’Affaire, proposant des recueils d’articles comme ceux de Clemenceau ou revenant sur des points particuliers de l’événement. Des tentatives d’explication de la crise sont par ailleurs développées dans des essais plus ambitieux qui n’en révèlent pas moins sinon des pratiques d’historiens, du moins une interrogation sur le mouvement de l’histoire. Georges Sorel s’interroge par exemple sur la « révolution dreyfusienne » qui a précipité le disparition de l’aristocratie républicaine traditionnelle. En réponse à Daniel Halévy qui décrit le désenchantement des dreyfusistes devant la politique combiste et sa médiocrité, Charles Péguy exalte dans Notre jeunesse une mystique qui n’est pas révolue malgré sa dégradation en politique. Mais le danger du cléricalisme agité par le Bloc des Gauches est ressenti comme suffisamment inquiétant pour mobiliser d’autres écrivains en faveur du Bloc. Anatole France préface la Campagne laïque (1902-1903) d’Emile Combes puis écrit Le Parti noir. Ferdinand Buisson ou Alexandre Millerand livrent leurs souvenirs.

    14La résistance dreyfusarde devant l’échec de Rennes et les succès nationalistes vise d’abord à inscrire l’affaire Dreyfus dans une histoire qui valorise le combat pour la liberté et l’égalité. Le grand livre de Georges Weill sur Le parti républicain en France paraît en 1900 aux éditions Alcan, très actives du reste dans le mouvement dreyfusiste44 ; elles publieront quelques années plus tard un second ouvrage de Georges Weill sur Le Mouvement social en France de 1852 à 1910 45. L’Histoire socialiste de la Révolution française conçue par Jaurès en 1898 s’achève sur l’affaire Dreyfus et la reconnaissance du lien entre justice et vérité46. La lutte contre le nationalisme implique donc d’obtenir la réhabilitation complète du capitaine Dreyfus. Jaurès développera cette nécessité juridique, politique et morale dans son discours à la Chambre des 6 et 7 avril 1903 dont le texte est publié par les Cahiers de la Quinzaine 47. L’exigence de la réhabilitation découle aussi d’un travail d’historien mené sur l’événement. L’affaire Dreyfus doit être considérée comme un problème historique selon l’expression de Raoul Allier qui rédige une « étude de critique historique » sur Le Bordereau annoté48. Pour comprendre le désastre du procès de Rennes et découvrir le fait nouveau qui permettra une nouvelle révision, guides49, chronologies50, bibliographies51 et synthèses52/53/54 tentent de maîtriser cet événement si complexe et désormais dégagé d’une partie de sa charge émotionnelle. La publication des documents judiciaires se poursuit avec l’édition des débats in-extenso du procès de Rennes55 et des instructions annexes56/57 et s’achève avec la parution de l’ensemble des débats et instructions de la seconde révision de la Cour de cassation grâce à une souscription de la Ligue des droits de l’homme58. En parallèle, des travaux d’édition plus élaborés permettent de disposer de sources importantes comme les listes du « Monument Henry » classées par Pierre Quillard59 ou d’études scientifiques sur le bordereau, comme celle d’Emile Molinier et de Paul Painlevé60, et celle de Gabriel Monod61, qui sont autant de réponses aux impostures technicistes d’Alphonse Bertillon, chef du service de l’anthropométrie à la Préfecture de police, et de ses exégètes comme le commandant Corps62.

    15Une mission d’éducation est confiée à d’autres ouvrages qui sont destinés au public profane des universités populaires et des associations civiques qu’animent de nombreux historiens et dont les cours ou conférences sont eux aussi publiés63. Ce dreyfusisme militant qui fait de l’histoire et des historiens un instrument du progrès social dispose de ses librairies et de ses collections, comme la librairie Georges Bellais puis les Cahiers de la Quinzaine qui publient de nombreuses études suscitées par l’affaire Dreyfus. L’histoire parce que méthode devient une morale, et son enseignement appelle les nouvelles structures des Universités Populaires et de l’Ecole des hautes études en sciences sociales. La Ligue des droits de l’homme joue un rôle important dans ce travail civique, et son action depuis le procès Zola est fréquemment exaltée. Les transpositions littéraires de l’Affaire (Anatole France, Romain Rolland, Emile Zola, Roger Martin du Gard, Marcel Proust, Jean-Richard Bloch, …) participent de cette volonté d’étendre le message de l’Affaire. La Séparation des Eglises et de l’Etat suscite des ouvrages de tenue scientifique comme le bilan présenté par Henri Charriaut chez Alcan64.

    16L’écriture de l’histoire implique de reconnaître le caractère historique d’un passé immédiat comme celui de l’Affaire, de lui appliquer les méthodes de lecture scientifique et d’ouvrir les terrains de recherche. Ces trois conditions se réalisent dans une œuvre considérable, l’histoire générale de l’affaire Dreyfus entreprise par Joseph Reinach65 et dont les volumes successifs, publiés à partir de 1903 et jusqu’en 1911, sont reconnus par les historiens professionnels66. Preuve supplémentaire de ses qualités, l’Histoire de l’affaire Dreyfus est violemment attaquée par un révisionnisme idéologique né dans l’affaire Dreyfus, nourri dans l’Action française et qui rejette aussi bien la justice pour Dreyfus que la raison pour l’histoire et la République pour la France.

    Les risques d’une anti-histoire

    17Une contre-histoire se développe en effet depuis les milieux de l’Action française, et prend pour cible l’histoire scientifique et les historiens professionnels. Il s’agit de révisionnisme. Les acquis ne sont pas seulement attaqués, mais plutôt les méthodes et les acteurs au nom d’une vérité intangible : Dreyfus a été condamné en 1894. L’affaire Dreyfus résulte des manœuvres juives et sa réhabilitation en 1906 relève d’une décision politique niant le droit. Le déroulement du procès de Rennes a conforté ces antidreyfusards idéologiques, ces antidreyfusistes, dans l’idée que le vérité pouvait être détruite par une stratégie rationnelle du mensonge et de la diffamation. Les premiers ouvrages paraissent à l’automne 1899, sous la plume de Saint-Andiol ou de Charles Descotay. Mais cette littérature caractéristique prend un essor important avec l’intervention des colonels Georges-Louis Larpent et Frédéric Delebecque qui ne vont cesser de développer et d’enrichir les thèses du commandant Cuignet, ancien officier d’ordonnance de Cavaignac au ministère de la Guerre, d’abord dans une attaque contre « Joseph Reinach historien » : en tant que juif émancipé et intellectuel républicain, Reinach incarne l’ennemi absolu pour les antisémites. Sous le pseudonyme de « Henri Dutrait-Crozon », les deux officiers s’en prennent à ses premiers volumes de l’Histoire de l’affaire Dreyfus67. Puis, après la réhabilitation de Dreyfus, et alors que l’Action française se déchaîne contre la Cour de cassation accusée de forfaiture pour avoir cassé le procès de Rennes sans renvoi68, ils lancent une série d’« appel au pays »69 et finissent par écrire un vaste Précis de l’affaire Dreyfus 70, un livre aussi habile que faux, habile parce que faux, qui deviendra l’un des bréviaires de l’extrême droite antisémite et maurrassienne, régulièrement réédité jusqu’à nos jours, bien connu des négationnistes et rarement étudié par les historiens. Charles Maurras dénonce pour sa part Gabriel Monod, symbole selon lui du « métèque », et livre sa vie privée dans les colonnes de l’Action française. Et Grégori, journaliste à la Libre Parole, acquitté en cours d’assises pour sa tentative de meurtre à l’encontre de Dreyfus, publie aussitôt un compte rendu « révisé » du procès71.

    18La riposte scientifique des historiens est forte mais insuffisante pour s’opposer à un tel système de violence qui n’est guère analysé pour lui-même. La publication des derniers tomes de l’Histoire de l’affaire Dreyfus décrit néanmoins cette tentative de révision antidreyfusiste, mais l’auteur reste fidèle à l’idéalisme rationnel et démocratique qui a permis de sauver Dreyfus et de renforcer la République. Le libéralisme intellectuel est défendu par Anatole Leroy-Beaulieu qui analyse Les doctrines de haine 72en rapprochant l’antisémitisme de l’antiprotestan – tisme et de l’anticléricalisme. Mais la seule riposte d’envergure ne peut venir que d’un progrès de l’histoire afin de ruiner les prétentions scientifiques du révisionnisme. Les prétentions idéologiques ne peuvent être détruites quant à elles qu’en développant la démocratie républicaine. Les conséquences de la Grande guerre puis les doutes de l’Entre deux guerres suspendront les promesses de l’Affaire.

    Les difficultés de l’histoire scientifique

    19L’approche de la guerre, puis l’Union sacrée et l’expérience du combat écartent temporairement les conditions politiques et idéologiques du révisionnisme. Mais la possibilité d’une histoire moins militante, plus critique, est rendue également difficile. Rapidement, le révisionnisme occupe le champ libre déserté par la recherche et bénéficie de l’essor de l’Action française. L’exaltation des mémoires dreyfusarde, socialiste ou républicaine ne suffit pas à construire une histoire capable de s’opposer à ces dérives de l’Entre deux guerres.

    20La recherche historienne progresse peu dans ces années-là. Les synthèses proposées sont souvent événementielles et anecdotiques. C’est dans l’une d’entre elles que l’écrivain Armand Charpentier évoque une « lettre d’Alsace » accusant Dreyfus sans preuves73 tandis qu’André Salmon publie une Affaire Dreyfus dans la collection « Le Crime dans l’histoire et la vie »74. Des histoires générales insérant l’Affaire dans l’étude de la IIIe République sont proposées, celle de Georges Charensol75 et surtout le volume de Charles Seignobos76 dans l’Histoire de France contemporaine (depuis la Révolution jusqu’à la paix de 1919) dirigée par Ernest Lavisse.

    21Les travaux en provenance d’Allemagne révèlent plus de méthode et d’inédit, même si l’affaire Dreyfus n’est guère prise en compte dans les ouvrages généraux sur l’histoire des juifs allemands. L’ouvrage de Bruno Weill traduit en 193077, s’appuie largement sur les Carnets de Schwartzkoppen publiés la même année, traduits par Alexandre Koyré, futur épistémologue des sciences et préfacés par Lucien Lévy-Bruhl78, ce grand philosophe qui fut aussi le cousin par alliance d’Alfred Dreyfus et l’ami très proche de Jaurès. A la veille de l’instauration du nazisme et dans l’espoir de défendre la République, deux derniers ouvrages sont publiés, le livre de Frank sur le nationalisme et la démocratie79 et « le combat d’une République » de Wilhem Herzog, affaibli néanmoins par sa présentation du capitaine Dreyfus80.

    22La vigueur du révisionniste s’inscrit dans ce vide historiographique et profite du doute général des consciences. La réédition en 1924 de l’ouvrage de Dutrait-Crozon81 est suivie de la parution un an plus tard du pamphlet de l’ancien général Roget, Ce que tout Français doit en connaître, préfacé par le commandant Cuignet. Les attaques parallèles dirigées contre l’innocence de Dreyfus, contre l’histoire critique et contre la démocratie politique trouvent une nouvelle dimension dans la charge finale de Maurras contre « les Monod », Au signe de Flore publié en 1933.

    23Une riposte historienne tente de contrer ce révisionnisme. L’Histoire sommaire de l’affaire Dreyfus est rééditée en 1924 dans une version augmentée, et le nom de l’auteur est restauré. La nouvelle conclusion de Théodore Reinach fait écho à ce contexte troublé ; la Ligue des droits de l’homme est l’éditeur de ce précis dreyfusard82. L’historien Henri Séé écrit une première histoire de la Ligue83 tandis que son président, Victor Basch ancien dreyfusard à Rennes, raconte le procès où Dreyfus a été condamné une seconde fois84. La réédition des sept tomes de l’Histoire de l’affaire Dreyfus en 1927 marque une nouvelle étape dans cette risposte dreyfusarde85 qui vise à consolider la démocratie républicaine et ses racines dreyfusardes analysées par Albert Thibaudet86. De Suisse, Cécile Delhorbe étudie la position de quelques écrivains célèbres devant l’Affaire87.

    Formes et usages de la mémoire dreyfusarde

    24L’exaltation de la mémoire dreyfusarde est la forme principale de cette résistance. Paraissent les souvenirs d’acteurs essentiels de l’Affaire à commencer par Dreyfus lui-même avec le volume posthume des Souvenirs et correspondance publié par son fils en 1936. D’autres sensibilités se font entendre, comme celle de Louis Leblois, l’avocat alsacien de Picquart avec Les principaux faits et les principaux documents (1929), ou l’éditeur Pierre-Victor Stock dans le Mémorandum d’un éditeur (1938). Un courant socialiste s’exprime alors que la gauche doit affronter à nouveau le nationalisme. L’ancien avocat guesdiste Alexandre Zévaès écrit l’affaire Dreyfus en 1931. La même année, Jean-Richard Bloch fait paraître Destin de siècle qui témoigne de l’engagement sous la bannière de Jaurès et de Péguy de toute une génération d’intellectuels socialistes. La figure de Péguy profite de la parution du livre des frères Tharaud (1926) et du témoignage de Daniel Halévy sur les Cahiers. Après Charles Rappoport dès 1915, Lucien Lévy-Bruhl accorde une place importante à l’affaire Dreyfus dans sa biographie intellectuelle de Jaurès (1930), dont les cendres ont été transférées au Panthéon, et dont les Œuvres commencent à paraître l’année suivante (sous la direction de Max Bonnafous). La Vie de Lucien Herr de Charles Andler, publiée en 1932 (la même année qu’un choix d’écrits), est l’occasion de témoigner du rôle éminent du bibliothécaire de l’Ecole normale supérieure dans la mobilisation dreyfusarde ; socialiste allemaniste, Herr est aussi au centre de réseaux intellectuels puissants que Charles Andler a su retrouver en obtenant les témoignages de Lucien Lévy-Bruhl, Ernest Zyromski, Ernest Tonnelat, Victor Bérard, Albert Thomas, Elie Halévy, Charles Seignobos, etc. (Ernest Tonnelat écrira en 1937 la vie de Charles Andler). Trois ans plus tard, pendant l’été 1935 qui précède la victoire du Front populaire, Léon Blum écrit ses Souvenirs de l’Affaire, comme un retour aux sources de l’espoir démocratique et social.

    25L’antifascisme se nourrit lui aussi du souvenir de l’affaire Dreyfus. La naissance du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes le 5 mars 1934, s’inscrit nommément dans la tradition dreyfusarde, et la Ligue des droits de l’homme s’implique massivement dans le combat contre le fascisme, en s’abstenant toutefois de critiquer ouvertement l’URSS. André Chamson, Jean Guéhenno, Victor Basch travaillent et témoignent de ce printemps dreyfusard, une saison sans lendemain.

    26Une histoire critique, moins militante et plus sceptique, dreyfusarde pour ces raisons et pour les hommes qui l’incarnent, se dégage à la veille du second conflit mondial, autour des réflexions d’historiens libéraux comme Elie Halévy qui revient brièvement sur son parcours dreyfusard et imagine une histoire politique tournée vers le « commun peuple »88 ou Raymond Aron qui réfute l’idéalisme démocratique issu du dreyfusisme républicain incarné par Victor Basch89 pour plaider un scepticisme actif et résistant. Marc Bloch, dans L’Etrange défaite90écrit pendant l’été 1940, reconsidère également l’affaire Dreyfus dans le cadre d’une histoire critique de la IIIe République. Mais la guerre brise ces occasions d’une histoire politique et d’une politique de l’histoire.

    27L’Occupation, dont on méconnaît l’impact sur l’historiographie (une étude des revues d’histoire et des manuels scolaires serait utile, comme l’a suggérée Pierre Vidal-Naquet), a suspendu toute activité de recherche en France, mais fonctionne comme une référence explicative, et rapidement dépassée, des divisions des Français dans La France allemande (Philippe Burrin, Paris, Seuil « L’Univers historique », 1995) Vichy représente aussi une revanche antidreyfusiste qu’il reste à étudier. Dans le monde libre, les recherches se poursuivent dont celles d’Hannah Arendt sur l’antisémitisme politique91. A la libération, les historiens et les essayistes qui ont vécu l’Affaire ont presque tous disparu. Commence une nouvelle histoire de l’affaire Dreyfus qui se met en place par étapes successives, à travers des conflits qui reflètent des grandes tendances, des grands problèmes de l’histoire contemporaine française.

    Deuxième période. Le temps de la recherche pendant les Trente Glorieuses

    Bases académiques & fondements critiques

    28Jacques Kayser, journaliste radical et futur spécialiste du radicalisme, est le premier à renouer le fil de l’histoire de l’Affaire. Sa synthèse de 1946 est un ouvrage de vulgarisation et un livre d’auteur qui rapproche le présent tragique d’un passé désormais différent pour bon nombre de contemporains : la dédicace de J. Kayser s’adresse à Madeleine Lévy, petite-fille d’Alfred Dreyfus, disparue à Auschwitz en 194492. L’esprit dreyfusard s’illustre aussi avec Alexandre Zévaès, revenu de son antijaurésisme et qui honore le cinquantenaire de « J’accuse » en 1948, ou Marguerite Labori qui publie l’année précédente les écrits – et les ressentiments – de son mari, le défenseur de Zola et de Dreyfus. L’affaire Dreyfus commence à trouver sa place dans les premières histoires générales de la IIIe République93/94/95.

    29Stimulés par de nouvelles méthodes, ou de nouvelles ambitions, des travaux s’interrogent sur l’événement et sa dimension, appuyés sur des sources archivistiques ou documentaires élargies, Maurice Baumont de manière décisive avec les archives diplomatiques96, Patrice Boussel avec la presse97 et surtout Marcel Thomas : grâce à une connaissance étroite des différentes dimensions de l’Affaire et par l’utilisation des archives de la Cour de cassation déposées aux Archives nationales (sous-série BB19) et de la Bibliothèque nationale (correspondances privées), cet archiviste-paléographe donne en 196198 l’ouvrage de référence pour l’histoire judiciaire, policière et militaire de l’affaire Dreyfus. Mais L’Affaire sans Dreyfus va plus loin car l’auteur dégage des pistes essentielles pour l’étude de deux domaines clefs : l’Etat républicain et ses pratiques non-démocratiques d’une part, les forces politiques (parlementaires et gouvernementales) et leurs démissions de l’autre. Enfin, ce livre qui montre l’ampleur des machinations développées contre Dreyfus place aussi le commandant Esterhazy au centre de l’Affaire ; Marcel Thomas lui consacrera même un nouvel ouvrage99.

    30Une première synthèse rédigée par Pierre Miquel voit le jour dès 1960 ; elle connaît de nombreuses rééditions100. Son seul mérite est d’exister car elle ne s’attache guère aux évolutions de la recherche et encore moins aux problématiques qui s’imposent à cette époque en histoire.

    31« Dimensions de l’affaire Dreyfus » est le titre d’une note des Annales qui critique justement cette conception événementielle et démontre le lien entre l’examen historiographique, la connaissance d’un événement et le progrès de l’histoire101. Jean-Pierre Peter rappelle d’abord que l’affaire Dreyfus ne peut se limiter à une dimension unique : « Le dessein d’attaquer le sujet par un angle nouveau (Services Secrets ou Presse) s’avère au long des exposés, et jusqu’à l’obession, n’être qu’une façon de réduire l’Affaire à une portion d’elle-même, au vrai, à l’esquiver. Cette fuite devant une crise qui se découvre pourtant, par son ampleur cette fuite à elle seule apparaît très révélatrice d’une conception de l’Histoire. » Lorsque la crise est perçue, comme par P. Miquel, elle est aussitôt escamotée, « présentée par lui comme un accident d’ordre strictement politique, et dont l’étude se suffit à elle-même ». Pour J.-P. Peter, « le problème posé par l’Affaire n’est pas résolu […] Non celui de l’erreur judiciaire, du développement ou de l’issue politiques de l’Affaire ; mais celui de la raison du drame, des causes de la rupture d’une Nation en deux camps affrontés, tel qu’il se pose si l’on regarde au plus profond des structures d’une société. Alors l’affaire Dreyfus exprimerait une réalité qui dépasse de beaucoup sa propre dimension ; comme si, dans cette crise, quelque chose demeurait actuel et persistait à interférer dans le champ de nos préoccupations ». L’histoire économique et sociale, l’histoire des mentalités, pourraient, selon J.-P. Peter, mettre à jour ces nouvelles dimensions de l’Affaire, les structures d’une société et d’une politique. Certes, la dimension d’événement, de courte période, permet de restituer « la vie », mais l’affaire Dreyfus « s’inscrit aussi dans une chaîne continue et discontinue d’événements, dans une hiérarchie pluridimensionnelle de causalités ; […] les faits et les institutions, les intérêts, les luttes, leur processus, ne sont pas suspendus à quelque étage isolé et flottant, où l’on puisse oublier la collectivité des hommes ou le champ vif de leur déterminations ». Ainsi, toute la difficulté d’étudier l’Affaire consiste à penser simultanément « l’ordre des faits et l’ordre des structures », ce à quoi ne parvient pas Marcel Thomas en dépit du caractère décisif de sa « mise au point » sur l’Affaire de contre-espionnage : « cette affaire sans Dreyfus n’est pas pour autant une Affaire traduite avec ses dimensions sociologiques, éthiques et politiques. Ici encore, l’essentiel reste caché. » J.-P. Peter légitime donc par la complexité de l’Affaire l’approche historiographique qui est la sienne et qui envisage une recherche historique comme « un document d’histoire sur le fait qu’il analyse ». La critique n’est pas donc gratuite et s’inscrit pour l’auteur dans une volonté commune d’étendre la connaissance de l’Affaire et de l’inscrire dans une histoire contemporaine renouvelée. Cet article est donc un texte important, rare sur un tel sujet, qui témoigne de l’intérêt d’historiens non contemporanéistes pour l’affaire Dreyfus et de l’intérêt des Annales pour l’époque contemporaine. Cette exigence critique, ces propositions novatrices furent peu suivies même si les historiens choisirent, dans la décennie suivante, de se dégager de l’affaire Dreyfus pour mieux la comprendre, de l’intégrer à l’histoire de la République ou de la contourner dans des études indirectes.

    Le rôle de la recherche étrangère

    32Dès cette époque, la recherche anglo-saxonne prouve son dynamisme. En Grande-Bretagne, G. Chapman publie en 1955 un ouvrage fréquemment réédité102, et la même année, aux Etats-Unis, Nicholas Halasz fait paraître l’histoire d’une « Mass-Hysteria » 103; en 1962, Eugen Weber publie sa thèse sur l’Action française 104qui n’est traduite intégralement en français qu’en 1985105 ; sur la période antérieure à l’affaire Dreyfus, Robert Byrnes avait déjà écrit en 1950 un ouvrage sur l’antisémitisme « in modern France » 106. De nombreuses synthèses paraissent dans le monde anglo-saxon pendant les années soixante107/108/109/110 dont l’une très minimaliste111, puis deux autres en 1973112/113. D’autres travaux éclairent les relations de l’Eglise et l’Etat114/115, l’influence allemande en France116 ou le monde des Affaires étrangères117/118 et l’armée119/120. Pour l’histoire politique, la mise au point d’Anderson apporte des éléments121, et plusieurs biographies et monographies décrivent des acteurs ou des courants importants122/123/124/125. L’affaire Dreyfus, qui est « bien plus qu’un procès »126, a touché la conscience américaine127 et mobilise une recherche qui a les moyens et le désir de produire de nombreux travaux spécifiques, y compris vers les intellectuels dreyfusards128, leurs engagements passés ou présents129 et les différentes occurrences que suggère cette figure désormais essentielle des sociétés contemporaines130.

    Les avancées de la recherche universitaire française

    33Il faut attendre les années 60 pour voir se confirmer en France une volonté de recherche, en relation avec l’extension de la communauté des historiens contemporanéistes, l’ouverture des domaines et des archives, et les possibilités de l’édition comme en témoignent les volumes de la collection « Archives » consacrés aux souvenirs de Mathieu Dreyfus131, à l’histoire du bagne de Cayenne132 ou à la France radicale133.

    34L’histoire intellectuelle s’intéresse à la naissance – pendant l’affaire Dreyfus – des intellectuels auxquels sont consacrés un colloque et un numéro spécial de la Revue française de sciences politiques 134qui feront date. Leur engagement s’inscrit dans un contexte culturel et mental très particulier, analysé par Claude Digeon dans une thèse remarquée135.

    35Un cadre militaire est dressé avec la publication en 1963 de la Société militaire de Raoul Girardet136. En 1964, François Bédarida écrit un article important sur « l’armée et la République »137 ; il étudie les liens dynamiques ou répulsifs unissant les gambettistes aux militaires, des liens qui rejoueront, vingt ans plus tard, dans l’affaire Dreyfus. Les spécialistes d’histoire militaire intégrent l’Affaire dans leurs travaux comme Henry Contamine avec son livre sur la Revanche 138. D’autres éclairages, indirects mais précieux, sont fournis par Jean-Jacques Becker qui exploite le « Carnet B » en direction des rapports de l’armée et de la nation avant 1914139. Les implications internationales de l’affaire Dreyfus, pourtant réelles (les alliances diplomatiques, l’image de la France à l’étranger, l’ouverture de l’Exposition universelle) demeurent en revanche peu traitées, même indirectement.

    36Le fond judiciaire de l’affaire Dreyfus est abordé très généralement par Maurice Garçon dans son Histoire de la justice sous la IIIe République 140et dans d’autres ouvrages classiques qui portent notamment sur les avocats141 et leur situation de déclin après l’affaire Dreyfus. L’ouvrage de Jean-Pierre Machelon sur la République contre les libertés ? paru en 1976 ouvre la voie à des recherches plus ambitieuses qui restent globalement sans suite à cette époque142.

    37La dimension religieuse et sa relation avec le politique est abordée par Jean-Marie Mayeur pour le catholicisme libéral avec sa thèse sur l’abbé Lemire qui montre l’antidreyfusisme modéré, conciliant, des démocrates chrétiens143, et dans une étude sur la séparation des Eglises et de l’Etat144. L’antiprotestantisme de la fin du XIXe siècle est étudié par Jean Baubérot145, tandis que la question des rapports entre les juifs et les catholiques, donc la mesure de l’antisémitisme religieux, sont étudiés par plusieurs historiens, Janine Verdès-Leroux146, Pierre Pierrard147, Paul Duclos148 et surtout Pierre Sorlin avec son étude de l’antisémitisme des Croix 149. L’Histoire de l’antisémitisme de Léon Poliakov s’achève en 1977 par le tome sur « l’Europe suicidaire »150 qui étudie l’antisémitisme antidreyfusard. La politique de la laïcité fait l’objet quand à elle d’une étude encore orientée de l’abbé Louis Capéran, déja auteur d’un ouvrage discuté sur l’anticléricalisme151.

    38Le cadre politique est magistralement transformé par la thèse principale de Pierre Sorlin qui restitue le rôle supérieur, dans l’affaire Dreyfus et dans la Défense républicaine, de Waldeck-Rousseau152. Les études d’opinion publique, indispensables pour comprendre l’Affaire mais généralement dépendantes des études de presse, profitent de la thèse de Janine Ponty soutenue en 1971153, du grand article qui en est issu154 et de son étude de contenu du Petit Journal 155. L’intérêt porté à la Défense républicaine signifie la reconnaissance d’un « esprit républicain » à l’œuvre en 1899 comme sur le siècle, dans la politique comme dans la société156. Un ouvrage collectif157, un colloque158 et un livre de Claude Nicolet sur les débuts de la République159 permettent d’inscrire l’affaire Dreyfus dans la problématique de l’avènement républicain. Cette mise en perspective se réalise également à travers les différentes histoires de la IIIe République qui paraissent dans les années soixante-dix et qui doivent répondre aux attentes des nouvelles générations d’étudiants : J. Néré qui reprend la IIIe République de G. Bourgin160, Jean-Pierre Azéma et Michel Winock161, Jean-Baptiste Duroselle pour la France de la « belle époque »162, Jean-Marie Mayeur pour la République jusqu’à l’Affaire163 et Madeleine Rébérioux à partir de l’Affaire164 – tous les deux dans la collection novatrice « Nouvelle Histoire de la France contemporaine »–, enfin Maurice Agulhon qui associe l’affaire Dreyfus et ses conséquences à « un nouveau départ pour la République »165. Une armature qui est à la fois éditoriale, pédagogique et scientifique se met donc en place autour de l’affaire Dreyfus. Elle est complétée dans les années suivantes par la publication de la vie politique sous la IIIe République de Jean-Marie Mayeur166 précédée d’une série d’articles importants pour l’Affaire et l’histoire contemporaine167. Ce dispositif reconnaît la capacité de l’Affaire à modifier les courants politiques, à gauche168 et à droite169.

    39Le mouvement socialiste commence à être mieux connu, grâce aux travaux de Georges Lefranc170, au dictionnaire biographique du mouvement ouvrier porté par Jean Maitron171 et à de nouvelles biographies plus distanciées172. Si l’histoire sociale de l’affaire Dreyfus ne bénéficie d’aucune attention particulière sauf d’être incluse dans des études générales, l’histoire du socialisme s’intéresse fortement à un événement qui a renforcé l’éclatement des socialistes et enrichi leurs doctrines. Les apports sont nombreux, grâce aux travaux de Daniel Ligou en 1962173, J.-J. Fiechter en 1965174, Claude Willard et sa thèse sur les guésdistes175 avant un livre sur l’affaire Dreyfus176, Madeleine Rebérioux dans l’Histoire générale du socialisme 177. La connaissance des allemanistes, qui s’engagèrent aussitôt pour Dreyfus, ne bénéficie pas en revanche du même intérêt, à l’exception de quelques articles spécifiques dont une préface de Michel Winock178. Les anarchistes profitent des travaux de Jean Maitron qui consacre de nombreux développements à l’affaire Dreyfus dans son Histoire du Mouvement anarchiste en France 179et au livre d’Henri Dubief180.

    40L’histoire économique et sociale pourtant puissante dans les années soixante-dix, ne s’intéresse guère à l’affaire Dreyfus contrairement à l’espoir de Jean-Pierre Peter. Le lien entre la crise sociale révélée par l’affaire Dreyfus et la « grande Dépression » économique des années 1880-90, et le rôle de la reprise dans la sortie de crise, des thèmes esquissés par Madeleine Rebérioux dans la République radicale ?, ont été peu étudiés. Jean Bouvier s’est intéressé au Krach de l’Union générale 181puis aux Scandales du Panama 182. Sur cette question économique, la thèse de Jacques Néré ou les calculs de François Crouzet restent une base essentielle183.

    L’histoire contestée

    41Après la Seconde guerre mondiale, le révisionnisme se limite désormais à un courant vivace mais très marginal, qui ne dispose que d’une audience réduite et de publications médiocres. En 1964, Henriette Dardenne-Cavaignac extrait d’un manuscrit déposé à la Bibliothèque nationale la matière d’une hagiographie de l’ancien ministre de la Guerre, antidreyfusiste constant et nationaliste intransigeant184. Alors que le Précis de l’affaire Dreyfus est réédité une nouvelle fois en 1987185, André Figueras, proche des thèses de l’Action française, nourrit le révisionnisme avec Ce canaille de D…reyfus en 1982186 puis avec l’affaire Dreyfus revue et corrigée en 1989187.

    42L’histoire obsessionnelle encourage ces dérives. Ces littératures, moins contestables et souvent sincères, s’enferment dans des hypothèses coupées du réel ou dans de vaines polémiques. Maurice Paléologue188, qui a été un acteur de l’Affaire alors qu’il appartenait au Quai d’Orsay et qui croit à l’innocence de Dreyfus, s’égare cependant dans les hypothèses du « troisième homme ». La pratique du soupçon caractérise fréquemment ces ouvrages qui se complaisent dans le culte du « grand secret »– jamais dévoilé mais autorisant les hypothèses gratuites et les révélations sans preuves. Henri Giscard d’Estaing189 incarne ce type douteux d’histoire souvent lié une droite conservatrice qui a toujours écarté l’innocence de Dreyfus et la culpabilité de l’Etat-major. Cette littérature idéologique n’est pas intéressante en soi mais révèle d’un courant d’opinion où se mêlent confusément la croyance que l’affaire Dreyfus « a fait du mal du mal à la France », la certitude que le mystère demeure dans l’Affaire d’espionnage, et l’idée que les historiens professionnels sont incompétents en raison de leur méconnaissance des domaines techniques, renseignements et artillerie confondus. Les liens avec la littérature polémiste sont évidents, et M. de Lombarès rend hommage à celui qui fut le plus représentatif de cette posture : « Seul, Henri Guillemin (L’énigme Esterhazy – 1962), sans d’ailleurs dériver pour cela du récit classique, a vu et reconnu que le bordereau laissait, dans ce récit, une énigme. » Henri Guillemin190 avait cherché à prouver ce que M. de Lombarès visait de son côté, sans y parvenir non plus au point qu’il renonça à l’hypothèse du « troisième homme » imaginée par M. Paléologue. Le registre de la spéculation se vérifie aussi dans l’économie d’un recueil de documents de Pierre Miquel191 ; celui de l’indignation trouve son illustration avec les ouvrages de Jean-A. Chérasse et Patrice Boussel en 1975192.

    43La voie techniciste proprement dite, qui repose elle aussi sur une vieille tradition datant des impostures d’Alphonse Bertillon, s’illustre à travers plusieurs auteurs et une gnose répétitive. Michel de Lombarès a publié un premier ouvrage en 1972193, puis un second en 1985194, dans lesquels il constate que « l’Affaire », comme on disait à son époque, « domine tristement l’histoire intérieure de la France de la fin du XIXe siècle », estime que son « histoire devait être bien douteuse puisqu’elle était encore controversée », renvoie dos à dos les deux thèses aussi « tendancieuses » l’une que l’autre de J. Reinach et de Dutrait – Crozon, affirme que le traître n’est ni Dreyfus ni Esterhazy et proclame que les « historiens n’ont pas vu – ou n’ont pas voulu voir – les anomalies du bordereau. Elles auraient troublé le récit bien connu de cette histoire. » M. de Lombarès se lance alors dans une construction logique qui lui permet de dire que l’Etat-major connaissait l’innocence de Dreyfus, que celui-ci a été condamné pour protéger le général Saussier, généralissime de fait de l’armée française qui avait fait d’Esterhazy un agent d’intoxication, et qu’enfin les services de renseignements allemands étaient responsables de la fabrication du bordereau. Les méthodes plus que la thèse accusent de graves faiblesses qui rendent le livre inacceptable. M. de Lombarès ne sort pas du domaine ultra-spécialisé des services de renseignement et de l’artillerie (lui-même est ancien militaire et historien des canons). Par ailleurs, il se contente d’hypothèses jamais validées par des preuves, et il n’hésite pas à le reconnaître : « celle que ce livre soutient ne repose sur aucun document nouveau ; elle s’appuie sur des observations qui n’avaient jamais été faites. Elle est si simple que j’ai d’abord hésité à lui faire prendre rang à la suite de tant d’autres ; il me paraissait incroyable que personne n’y ait encore songé. » Les seules opérations de vérification consistèrent pour l’auteur à exposer sa thèse devant la Société d’histoire militaire et à la développer dans la Revue de défense nationale en 1969. Enfin, ces hypothèses contredisaient – sans les réfuter – les travaux les plus solides dont le livre de Marcel Thomas qui « ne touche pas le fond du problème » ( !).

    La question de l’interprétation

    44La question de l’interprétation reste posée pour des travaux qui révèlent des lacunes d’information ou des fautes de méthode. L’interprétation en histoire fonctionne sur un réel reconstruit par l’historien. Dans le cas de l’affaire Dreyfus, l’événement reconstruit présente souvent des erreurs factuelles ou des dimensions tronquées ; l’analyse qui se développe à partir de cette reconstruction n’est guère recevable. C’est un problème général de l’historiographie de l’affaire Dreyfus : il n’est pas rare que des interprétations reposent sur une méconnaissance assez prononcée des faits judiciaires, militaires et même politiques ou sur un oubli de la « troisième » affaire Dreyfus (1900-1906). L’hypothèse ne remplace pas la preuve dans les domaines où le réel est reconnaissable. Second défaut, cette fois dans les procédés d’interprétation, et notamment, pour l’affaire Dreyfus, avec le choix de certains historiens de poser l’équivalence des deux camps, dreyfusards et antidreyfusards, ou d’opposer l’innocence individuelle de Dreyfus avec le désastre politique de l’Affaire. Ces pratiques, qui peuvent venir d’une méfiance à l’égard des dispositifs moraux hérités de l’Affaire ou découler d’un criticisme systématique, conduisent à affaiblir l’histoire scientifique. C’est le cas du livre de Johnson 111 et d’une argumentation de Richard Sennet qui repose en partie sur une analyse de l’affaire Dreyfus195. En Allemagne, l’étude de Siegfried Thalheimer publiée en 1958196 et régulièrement rééditée197 fonctionne sur un principe équivalent qui consiste à postuler l’existence d’une vaste conspiration antisémite de l’Etat-major et à démontrer en conséquence l’entière culpabilité de la République ; cet assaut d’hypothèses finit par diriger le soupçon sur l’innocence même de Dreyfus. Les systèmes de vérités idéologiques et de méthodes obsessionnelles amènent une dégradation du savoir sur l’Affaire elle-même et sur l’histoire en général.

    Troisième période. Le temps de la critique ou la crise des représentations

    L’enjeu de l’idéologie

    45La question de l’antisémitisme et de sa continuité historique, développée par Hannah Arendt dans la première partie de son livre fondamental sur Les origines du totalitarisme 198va susciter des recherches spécifiques199/200 et de vastes interrogations sur le statut des juifs dans les « politiques de l’âge moderne »201 – en liaison avec le rôle spécifique de l’affaire Dreyfus dans la conscience nationale juive. Sur l’antisémitisme 202, traduit et publié en France en 1973, bouleverse l’histoire politique de l’affaire Dreyfus comme fondement de la France républicaine et contemporaine, en reconnaissant un antisémitisme structurel qui va de l’Affaire à Vichy. Trois axes principaux guident la pensée d’Hannah Arendt. Il y a d’une part l’idée que l’affaire Dreyfus et l’antisémitisme qu’elle généra représentent une répétition générale avant la « solution finale » appliquée par les nazis aux juifs d’Europe. D’autre part, Hannah Arendt réfléchit au phénomène de la violence politique révélée par l’antisémitisme et sa permanence sur le premier XXe siècle. Enfin, elle souligne le lien entre la « haine des Juifs » et la « méfiance à l’égard de la République elle-même, du parlement et de l’appareil d’Etat » : la démission des forces républicaines va de pair avec la montée de l’antisémitisme comme le montrent la dérive des années trente en France et la chute de la République : « Ce n’est pourtant pas aux groupes fascistes, numériquement peu importants, qu’est due la chute de la IIIe République. La vérité, si paradoxale qu’elle paraisse, est qu’ils n’eurent jamais aussi peu d’influence qu’au moment de son effondrement. L’effondrement de la France est dû au fait qu’elle n’avait plus de vrais dreyfusards, plus personne qui crût pouvoir encore défendre ou réaliser la démocratie, la liberté, l’égalité et la justice dans un régime républicain. La République finit par tomber comme un fruit mûr dans la main de la vieille clique antidreyfusarde qui formait depuis toujours le noyau de l’armée, et cela à un moment où elle avait peu d’ennemis, mais presque pas d’amis, écrit Hannah Arendt. »

    46Ce regard hypercritique sur les forces républicaines en France a rejoint les conclusions des deux grandes recherches d’histoire publiées un an auparavant, celle de l’américain Michael Marrus sur Les juifs de France à l’époque de l’affaire Dreyfus 203, et celle de l’israélien Zeev Sternhell sur Maurice Barrès et le Nationalisme français 204Ces travaux qui mettent en lumière les analyses d’Hannah Arendt, consolidées par la publication de son livre Eichmann à Jérusalem 205, déclenchent une controverse essentielle qui ne relève pas seulement des historiens : la validité du modèle républicain est désormais posée par une partie de la communauté des juifs de France – modifiée par l’immigration séfarade (fin des années cinquante-début des années soixante) – et à laquelle se pose maintenant la question du sionisme.

    47Michael Marrus analyse le vécu de l’assimilation des juifs de France à la fin du XIXe siècle qui va, pour certains, jusqu’à accepter la condamnation d’un des leurs ; mais ce patriotisme exemplaire s’exprime d’abord dans une fidélité existentielle à l’héritage de 1789, dans une volonté supérieure d’excellence scolaire et intellectuelle, dans une identité complète avec la République libérale. Mais le livre de M. Marrus comprend aussi une mise en perspective de cette communauté avec la révolution sioniste et la tragédie finale, lien logique hérité d’H. Arendt et que critique P. Vidal-Naquet dans une longue préface d’un livre qu’il a lu passionnément « comme historien, comme Français, comme Juif ». C’est l’historien néanmoins qui garde le dernier mot : « l’histoire n’est pas la tragédie. Pour comprendre le réel historique, il faut parfois ne pas connaître la fin [...] Eclairer l’affaire Dreyfus au moyen d’Auschwitz et de Treblinka, c’est avoir une conception tragique, non historique, de l’histoire, c’est raisonner comme si Hitler relevait de la fatalité ». P. Vidal-Naquet reconnaît « que le comportement des Juifs français devant la menace hitlérienne ne sera pas fondamentalement différent de celui qui caractérisa leurs pères au temps de Drumont ; cela n’oblige pas à glisser, un peu légèrement, sur le fait qu’après tout, l’affaire Dreyfus s’est terminée par la victoire du camp dreyfusard (nous soulignons) ». Cette démystification de la République dreyfusarde par la réévaluation de l’antisémitisme peut s’expliquer par une volonté scientifique de sortir de l’histoire militante de la République dreyfusarde et de poser la question du rapport entre l’Affaire et le Génocide sur lequel de grands travaux commençaient à sortir. Mais P. Vidal-Naquet se « demande si M. Marrus n’est pas ici, à son tour, victime de l’idéologie dominante dans un très large secteur du judaïsme actuel. »

    48L’ouvrage de Zeev Sternhell qui est issu d’une thèse de doctorat soutenue en 1969 à la Fondation nationale des sciences politiques s’intéresse quant à lui à la doctrine nationaliste responsable du fascisme ultérieur, en étudiant l’itinéraire politique et intellectuel de celui qui contribua à la former, Maurice Barrès (qu’interroge également Robert Soucy206). Or, « l’affaire Dreyfùs constitue dans l’évolution de sa pensée un tournant décisif ». « C’est de l’antidreyfusisme qu’émerge le nationalisme » insiste Z. Sternhell, et l’évolution de Barrès, « depuis le boulangisme de gauche de La Cocarde jusqu’à l’antidreyfusisme est en quelque sorte le schéma simplifié de ce processus » qui mènera jusqu’au fascisme : « Théoricien du nationalisme de combat, Barrès entre dans l’arène porteur de toutes les armes qu’il a forgées au cours des dix années précédentes, de la fin du boulangisme au début de l’Affaire. […] De plus, Barrès apporte ce qui lui est propre : l’antisémitisme, cette arme nouvelle qu’il avait essayé avec succès en 1889. Vivante incarnation de cette nouvelle droite qui se structure dans les années 1890, il est le précurseur des mouvements de masse qui déferleront sur l’Europe du XXe siècle. A beaucoup d’égards il est une figure plus ‘moderne’ qu’un Maurras : son antidreyfusisme renferme la plupart des éléments qu’exploitera le fascisme. » La critique qu’oppose P. Vidal-Naquet à la relecture de l’antisémitisme antidreyfusard par la « solution finale » concerne également cette nouvelle relecture du nationalisme antidreyfusard à l’aune du fascisme. Même Raoul Girardet qui signe la préface du livre de Z. Sternhell en soulignant que « la réalité est sans doute beaucoup plus complexe » rappelle les limites d’une méthode d’analyse qui sera développée dans un second ouvrage portant sur La droite révolutionnaire, les origines françaises du fascisme de 1885 à 1914207.

    Le « manque d’histoire »

    49La position du « vécu » est défendue en 1984 par Jacques Julliard dans une note critique des Annales 208qui réagit à la publication d’un nouveau livre de Z. Sternhell. Ni droite ni gauche, l’idéologie fasciste en France 209traite du fascisme « de la fin du XIXe siècle au lendemain de Munich ». Poursuivant l’analyse de ses premiers travaux, l’historien montre l’importance et l’originalité du phénomène fasciste en France et ses liens avec l’Affaire : « C’est bien la droite révolutionnaire du tournant du siècle qui jette les bases du fascisme. C’est ainsi que, non seulement le fascisme en France, en dépit de sa faiblesse politique, se rapproche le plus du type idéal de fascisme au sens wébérien du terme, mais c’est aussi le pays où l’idéologie fasciste, dans ses aspects essentiels, précède d’une bonne vingtaine d’années l’apparition d’idéologies analogues ailleurs en Europe, notamment en Italie. » Z. Sternhell situe clairement les origines du fascisme français aux années 1880, et au tournant du siècle avec la rencontre entre les figures de Barrès, Maurras, Sorel. Si les fortes controverses qui suivront la publication du livre porteront principalement sur la question de l’existence d’un « fascisme à la française » dans l’Entre deux guerres, se détachera cependant le problème de l’interprétation du « tournant du siècle » et du poids de l’Affaire dans la maturation de cette droite révolutionnaire pré-fasciste. J. Julliard pointe des fautes de méthode qui sont au cœur de l’interprétation des idéologies et du rôle des idées en histoire. En effet, il doute d’abord du premier postulat de Sternhell qui consiste à avancer que « l’idéologie fasciste en France n’est pas, comme on l’avait cru jusqu’ici, un ensemble confus et même contradictoire de formules inabouties, mais bien au contraire un système de pensée cohérent ; le plus vigoureux sans doute dont ait accouché le XXe siècle, et à coup sûr un système révolutionnaire » ; Julliard constate que le système n’est pas décrit a priori, qu’il est suivi à partir du noyau initial du tournant du siècle et qu’il « reste cohérent d’un bout à l’autre du parcours », ce qui implique que chaque sédimentation porte la logique de l’ensemble. Le second postulat qui découle du premier est lui aussi discuté par Julliard qui souligne la contradiction à ses yeux essentielle entre le type idéal » du fascisme en France produit notamment par la pensée des pré-fascistes du tournant du siècle et le fait que cette « idée » ne se soit jamais incarné historiquement. Julliard rappelle ainsi une règle essentielle en histoire, tout à fait valable pour l’affaire Dreyfus où les travaux minorent parfois la portée du « vécu » au profit d’une mécanique des textes passés ou d’une logique du contexte actuel : « pour Sternhell, la réalisation d’une idéologie implique des ‘compromissions’ avec le réel qui en altèrent la portée : nous voilà ramenés à un idéalisme philosophique et historique assez traditionnel, et qui ne tient guère compte des acquis de l’histoire sociale. Car enfin, pour l’historien social, c’est-à-dire pour l’historien tout court, il n’y a pas de réalisme des idées pures ; leur incarnation historique est pour elles la véritable épreuve de vérité. Ou encore, pour parler comme Hegel, Die Weltgeschichte ist das Weltgericht ; pour les idées sociales comme pour les sociétés humaines, c’est l’histoire, c’est-à-dire le vécu, qui est le véritable jugement dernier. »

    50Le « manque d’histoire » peut en partie caractériser l’historiographie de l’affaire Dreyfus. La conscience de cette lacune, lorsqu’elle existe, peut amener en réaction des avancées substantielles. Ainsi le moment historiographique des années soixante-dix est-il important pour l’histoire de l’Affaire comme pour l’histoire contemporaine française qu’elle éclaire, notamment dans ses questions fondamentales que sont l’Occupation, la Collaboration et leur interprétation. Comme le dit Julliard, l’œuvre de Sternhell « jouera le rôle de brise-glace tenu naguère par Robert Paxton à propos du vichysme ». Que ce moment historiographique amène, selon certains, une simplification des données de l’Affaire, une généralisation de faits et la répétition de l’anachronisme n’est probablement pas si important au regard des acquis majeurs qui découlent de ces œuvres et des controverses qu’elles appellent. Ces historiens étrangers, excellents connaisseurs de la France des XIXe et XXe siècles, ont ainsi ébranlé les bases idéologiques d’une discipline scientifique qui s’identifiait par trop à la morale républicaine. L’affaire Dreyfus ne peut plus incarner selon eux l’éthos historien traditionnel, l’éthos dreyfusard. Ces historiens traditionnels n’ont pas vu toute la potentialité de l’horreur que pouvaient générer l’antisémitisme et le nationalisme du tournant du siècle. En ce sens, l’affaire Dreyfus signifie le commencement du grand effondrement de la nation française. Elle serait une défaite de la République. En même temps, ces propositions très novatrices précipitent l’histoire contemporaine dans un « enjeu politico-éthique » (selon Julliard) qui la dépasse et qui conduit, pour l’affaire Dreyfus, à ce que des intérêts partisans prennent le pas sur la recherche scientifique. On aboutit donc à un paradoxe : en dépit de l’importance proprement épistémologique du débat autour de l’antisémitisme, la recherche en France sur l’affaire Dreyfus demeure timide.

    Les caractères du renouvellement français

    51Un renouvellement des approches et des méthodes se réalise pourtant à la fin de la décennie. Le retour à la recherche apparaît comme une réponse des historiens français à ces lectures hypercritiques de la IIIe République. Une série d’articles fondamentaux est publiée sur l’affaire Dreyfus entre 1976 et 1982 (ou traduite de l’américain). La première recherche d’envergure, et la plus symbolique de ce retour à l’histoire, est l’article que Madeleine Rebérioux publie pour le centenaire de la Revue historique en 1976, précisément sur l’engagement dreyfusard des historiens et sur la transformation des méthodes historiennes par l’Affaire210. Cet article est complété les années suivantes par deux autres textes qui précisent cette dimension scientifique de l’engagement des historiens, le premier consacré au « débat de 1900 » entre sociologues et historiens dont les rôles et les prétentions respectifs sont renforcés par l’engagement211, le second au rôle de la méthode historique dans l’intervention dreyfusarde et à ses possibles postérités212. La thèse de Charles-Olivier Carbonell sur l’institutionnalisation professionnelle et scientifique de l’histoire dans les premières années de la République appuie l’hypothèse d’un rôle du savoir historien dans l’engagement intellectuel213. Un article récent d’Antoine Prost est revenu sur ce débat entre historiens et sociologues214 – d’où sort l’histoire des Annales de Marc Bloch et Lucien Febvre à laquelle Jacques Revel consacre d’importantes recherches en cours à l’Ecole des hautes études en sciences sociales.

    52Deux importantes monographies paraissent l’année suivante, en 1977, et apportent une compréhension essentielle au phénomène de l’antisémitisme à la fin du siècle et à son articulation avec le nationalisme. Stephen Wilson montre dans les Annales 215que le Monument Henry fonctionne moins comme un dispositif idéologique cohérent contre les juifs que comme un défouloir social certes odieux mais encore verbal et confus. Jean-Pierre Rioux pour sa part révèle dans son livre216 – que l’on peut compléter avec une thèse de Philippe Charpentier217 – les caractères originaux du nationalisme de la Ligue de la Patrie française et le rejet de l’antisémitisme par quelques-unes des grandes figures conservatrices ; précisément la dérive antisémite et ligueuse de la Patrie française a fonctionné comme un enjeu essentiel expliquant la démission rapide des « modérés » comme Ferdinand Brunetière ou Alfred Rambaud.

    53Une histoire sociale des intellectuels est proposée par Christophe Charle qui publie la même année, également dans les Annales, une rigoureuse démonstration appuyée sur les outils de la sociologie de Pierre Bourdieu et débouchant sur l’identification d’un lien entre le « champ littéraire » et le « champ du pouvoir »218. Alors que d’autres travaux de même nature s’intéressent à Durkheim et aux « durkheimiens » apparus au moment de l’Affaire219, cet article de Christophe Charle annonce la première thèse d’envergure qui prend l’affaire Dreyfus, ou plutôt ses conséquences sociologiques, comme objet ; l’événement a constitué en effet un moment clef de bouleversement des élites intellectuelles – universitaires et littéraires220. A partir d’une étude systématique des engagements, Christophe Charle montre la redistribution des cartes du pouvoir social opérée grâce à la naissance des « intellectuels », et démontre l’intensité des stratégies intellectuelles221. A l’opposé, l’affirmation d’une autre histoire intellectuelle, prenant d’abord en compte le domaine des idées et les rapportant à des pratiques éthiques et politiques, se vérifie avec l’article fondateur de Jean-Marie Mayeur sur les « catholiques dreyfusards »222. Les conclusions en sont très importantes, à la fois pour la connaissance de l’affaire Dreyfus, le développement de l’histoire religieuse et la mise en œuvre d’approches ambitieuses en histoire contemporaine ; elles transforment l’appréhension du camp dreyfusard en définissant des dreyfusards par catholicisme, elles montrent que la fidélité au fait religieux n’est pas incompatible avec la défense de la République, elles renforcent le poids du courant libéral et intellectuel dans la France religieuse, enfin elles révèlent l’importance de groupes minoritaires et à « contre-courant » qui obligent à repenser le groupe majoritaire et sa complexité.

    54La notion de sociabilité forgée par Maurice Agulhon pour le premier XIXe siècle et déjà présente dans l’article de J.-M. Mayeur trouve une forte illustration avec l’article de Gérard Baal sur le salon dreyfusard de la marquise Arconati-Visconti, fille du républicain Alphonse Peyrat223. Ce travail précurseur permet notamment de lire le politique ailleurs que dans ses lieux, ses acteurs et ses formules habituels, contribuant ainsi à la rénovation de l’histoire politique. Le livre d’Antoine Compagnon sur la Troisième République des lettres éclaire les engagements littéraires et le jeu moins glorieux des redistributions de carrières224, tandis que l’article de Robert Smith sur l’Ecole normale supérieure éclaire aussi les choix des milieux scientifiques225. En 1982, Jean El Gammal soutient à Nanterre une thèse de 3e cycle sur un personnage clef de l’engagement dreyfusard, Joseph Reinach226, et Jean-Paul Honoré défend la même année sa thèse sur le Discours politique dans l’affaire Dreyfus précédée d’études linguistiques publiées dans la revue Mots227.

    55L’histoire politique se tourne aussi vers les milieux nationalistes, étudiés pour Paris par Bertrand Joly dans sa thèse de l’Ecole des Chartes de 1981228. Le dossier « antisémitisme-nationalisme-fascisme » est réexaminé par Michel Winock dans un livre sur Drumont229, la continuité historique de l’antisémitisme est suivie dans un ouvrage collectif230, et la « mentalité xénophobe » du contre-espionnage est étudiée par A. Mitchell : celle-ci forme selon lui « les racines » de l’affaire Dreyfus231. Mais le nationalisme demeure peu connu, peu étudié, et beaucoup d’opinions très générales règnent sur cette question pourtant essentielle à l’affaire Dreyfus. L’approche du fait militaire reste elle aussi lacunaire en dépit de l’apport incontestable que représente le livre de William Serman sur les officiers de 1848 à 1914232 issu de sa thèse d’Etat.

    56« Dreyfus dans l’Affaire et dans l’histoire », la longue préface que Pierre Vidal-Naquet écrit en 1982 pour la réédition des Cinq années de ma vie d’Alfred Dreyfus233 aborde elle aussi cette dimension militaire en rappelant l’appartenance de Dreyfus au code de l’honneur et « son inaltérable confiance dans les dirigeants de la République ». Mais l’intérêt de ce texte fondateur est précisément d’articuler une recherche en histoire – la grâce et sa signification politique à partir de l’exploitation de la correspondance Waldeck-Rousseau –, sur une histoire de la recherche et sur une histoire de l’histoire. L’historien assume ainsi toute la dimension originale d’un événement qui a été pour l’historiographie française « une indiscutable plaque tournante » : ce texte représente lui aussi une étape importante, au seuil des années 1980 qui verront de nombreuses formulations critiques. P. Vidal-Naquet revient aussi sur le rapport de Dreyfus à la judéité, ou plutôt sur l’absence de rapport exprimé : « Ni positivement ni négativement le judaïsme n’est présent dans ces pages. L’antisémitisme en est lui-même absent ». L’auteur insiste en revanche sur les valeurs « laïques [qu’]il partage du reste avec la grande majorité des dreyfusards », comme Joseph Reinach dont P. Vidal-Naquet publie le « journal » écrit pendant la grâce de Dreyfus234.

    57Une infrastructure scientifique se construit grâce à ces dernières recherches et mène à de grands travaux. L’Affaire de Jean-Denis Bredin235 qui paraît en 1983 et qui est aussitôt traduit aux Etats-Unis236 constitue à cet égard une synthèse remarquable, portée par une sûreté de l’information et une qualité du récit. L’analyse morale de l’engagement des intellectuels est prolongée par Maurice Blanchot dans un article majeur qui soulève le rôle de l’éthique chez les intellectuels dreyfusards237.

    Une matrice pour l’histoire intellectuelle et culturelle

    58L’affaire Dreyfus comme acte fondateur des intellectuels a été largement illustré dans ces dernières années, depuis que l’opinion médiatique a décrété au début des années 1980 « le silence des intellectuels », prélude à une mort incertaine. Cette dimension journalistique ne peut occulter un travail de fond sur la naissance des intellectuels238, conduit aussi en direction des aspects linguistiques et lexicologiques par les historiens de la littérature239/240. Pour les spécialistes d’histoire politique, l’affaire Dreyfus est considérée comme l’origine des intellectuels : l’Affaire devient la matrice des engagements du siècle et l’histoire intellectuelle y trouve sa fondation241. L’étude des Manifestes et pétitions au XXe siècle 242part des engagements collectifs de l’affaire Dreyfus. Et Michel Winock a suivi l’hypothèse d’un retour de l’engagement dreyfusard243 et de son corollaire, la répétition dans le siècle de l’affaire Dreyfus244/245.

    59Le rapport des intellectuels au socialisme est également transformé par l’affaire Dreyfus comme le montrent différents articles246 et les travaux de Christophe Prochasson qui a étudié, dans sa thèse publiée en 1994, le poids des expériences dreyfusardes, des fidélités intellectuelles et des déchirements post-dreyfusistes ; en partant d’intellectuels constitués, souvent venus au socialisme par dreyfusisme – le socialisme étant même vécu comme un dreyfusisme –, l’auteur n’aborde pas la question de la naissance des intellectuels ; il en donne pourtant des pistes précieuses, à la fois sur le dynamisme du courant intellectuel chez les socialistes, et du côté des méthodes d’histoire des intellectuels pour privilégier les pratiques et les milieux, et forger une véritable histoire intellectuelle, point de rencontre de l’histoire politique et de l’histoire culturelle247. Ces pratiques et ces milieux d’engagements sont décrits dans un ouvrage consacré aux années électriques 248et dans plusieurs articles dont l’un porte sur le passage nécessaire « de l’histoire des intellectuels à l’histoire intellectuelle »249.

    60La Ligue des droits de l’homme en tant que phénomène de recomposition « citoyenne », associant le social et le politique, trouve sa place dans la contribution de Madeleine Rebérioux et de Christophe Prochasson pour l’Histoire de France dans le volume des formes de la culture : Madeleine Rebérioux, à l’époque présidente de la Ligue, y a retracé son histoire250. Cependant, les travaux manquent sur cette organisation née de l’Affaire et dans l’Affaire ; une anthologie récente est disponible (1986), des pistes de recherche ont été données par Jean et Monica Charlot en 1959 134, puis par Eric Agricoliansky dans un DEA dont les conclusions ont infirmé l’hypothèse d’une organisation exclusivement « intellectuelle »251, et enfin par Emmanuel Naquet252 et Wendy Perry253 qui poursuivent des travaux de doctorat sur la Ligue.

    61L’histoire intellectuelle trouve un terrain d’expérience avec le dreyfusisme des Universités Populaires254 qui peuvent s’apprécier du côté du social, une direction de recherche peu développée, ou bien du côté des savoirs, un axe mieux connu grâce à quelques monographies originales. L’hypothèse d’une relation entre l’engagement civique et la pratique scientifique bénéficie sur de récents travaux mais ponctuels, ceux de Bertrand Joly pour les philologues255, de Jean-Louis Fabiani pour les philosophes de la République256 ou même de Pierre Favre pour la science politique257. Le modèle de l’intellectuel critique sorti de ce rapprochement du savoir et de la citoyenneté pendant l’affaire Dreyfus est adopté par Pierre Vidal-Naquet à propos de son propre engagement dans la guerre d’Algérie : « Historien de vocation et de métier, j’ai vécu et combattu la guerre d’Algérie. J’ai tenté de la combattre en histo-rien »258. L’engagement des scientifiques peut être abordé dans certaines monographies comme celle de Bernadette Bensaude-Vincent sur Langevin259, l’édition critique de mémoire260 ou dans les dictionnaires biographiques des universitaires produits par Christophe Charle et Eva Telkès261 au CNRS.

    62Le moment culturel de l’affaire Dreyfus devient un objet d’histoire. Cette « fin de siècle », reconnue dans sa profonde historicité par Carl E. Schorske (Vienne fin de siècle. Politique et culture, Paris, 1983), et explorée par Jean-Pierre Rioux262, représente bien un tournant général pour la France contemporaine, et pour certains une nouvelle fondation de l’idée républicaine un siècle après son avènement théorique. L’affaire Dreyfus correspond à l’affirmation d’une culture de masse où l’opinion travaillée par la presse et l’édition devient un pouvoir, et donc un enjeu politique.

    Identités religieuses et mesures de l’antisémitisme

    63Le fait religieux dans l’affaire Dreyfus est bien connue, et des apports nouveaux découlent de travaux récents et nombreux qui interrogent le rapport entre les comportements religieux et les attitudes politiques ; eux aussi utilisent fréquemment le catalyseur de l’antisémitisme. Un colloque a été consacré à la Croix en 1988263, la même année que la parution du volume de l’Histoire religieuse de la France contemporaine 264suivi de celui de l’Histoire de la France religieuse 265et l’une des rares thèses portant sur l’affaire Dreyfus, celle de Danielle Delmaire publiée en 1991, s’est intéressée aux rapports entre l’antisémitisme et les catholiques dans le Nord266. Le protestantisme comme fondement dreyfusard est illustré par un livre d’André Encrevé267 et par différents articles dont certains publiés par le Bulletin de la Société d’histoire du protestantisme, active société d’études. La place des protestants dans l’affaire Dreyfus est attestée aussi par l’importance de l’antiprotestan – tisme auquel Richard Griffiths puis Bertrand Joly consacrent des articles268/269 la suite de l’étude de Jean Baubérot270.

    64L’histoire des juifs et de l’antisémitisme français connaît ces dernières années, en rapport avec le renouveau de l’idée communautaire et le dynamisme de la recherche étrangère, un essor croissant. L’affaire Dreyfus y occupe une position centrale : l’événement est considéré comme un double révélateur, de l’identité juive et de l’ambiguité républicaine. L’impulsion est venue du monde anglo-saxon avec l’étude de Stephen Wilson271 et ses nombreux articles. De multiples travaux ont suivi272/273/274. L’ouvrage essentiel de Nelly Wilson sur Bernard Lazare275 a été traduit en 1985, celui de Michael Burns consacré à Dreyfus et à sa famille le sera en 1994276. D’autres biographies d’intellectuels insistent sur la vocation laïque et républicaine des juifs dreyfusards comme Elie Halévy277. Vicky Caron a mené une recherche à l’université de Standford sur les juifs d’Alsace-Lorraine278, Nancy Green a travaillé sur les travailleurs immigré juifs279, David Prochaska a étudié les communautés juives d’Algérie280. La naissance du sionisme a été rééxaminée par E. Pawel dans une biographie de Theodor Herzl traduite en 1992281. L’œuvre d’Hannah Arendt connaît en même temps de nouvelles lectures282/283/284/285/286/287, stimulées par la publication de sa correspondance avec Karl Jaspers (1re édition : Piper/Munich en 1985).

    65Ce dynamisme des études juives est porté aussi par la recherche française. Michel Abitbol s’est intéressé à la question sioniste en France288, Perrine Simon-Nahum, qui a travaillé sur la bourgeoisie juive parisienne de cette époque289, comme Béatrice Philippe290, a étudié ensuite la transformation de la science du judaïsme pendant l’affaire Dreyfus291. Pierre Birnbaum, un spécialiste de sociologie politique qui travaille maintenant sur la France de la fin du siècle, a dirigé une Histoire politique des Juifs de France qui est parue en 1990292 et a rédigé l’article sur l’Affaire dans les Lieux de mémoire de Pierre Nora293 ; la même année est publié son livre sur les grands serviteurs d’Etat juifs de Gambetta à Vichy294 qui montre l’impact de l’Affaire sur les Juifs d’Etat et poursuit une réflexion menée sur les logiques de l’Etat295 ; ce livre enrichit une autre histoire politique des juifs de France, de Dreyfus à Drancy, écrite par Paula Hyman de l’université de Columbia296 et traduite en français dans une collection dirigée par Pierre Birnbaum, « l’espace du politique »297. Cette nouvelle conscience de l’identité juive va de pair avec de nouvelles analyses de l’antisémitisme surgi en France et en Algérie où le phénomène connut une ampleur particulière, liée aux spécificités coloniales et à la situation politique créée par le décret Crémieux298 ; Pierre Birnbaum, à travers un livre299 et une contribution300 rapproche l’antisémitisme de la construction de l’extrême droite et du développement des haines nationalistes. La thèse de Philippe Landau soutenue en 1993 montre enfin, au sortir de la Première guerre mondiale qui a su mobiliser la nation toute entière, une communauté marquée à la fois par le passé de l’Affaire, l’avenir que représente le modèle républicain et la fraternité nouée dans les tranchées meurtrières301.

    Le travail de l’histoire politique

    66L’histoire politique se donne désormais des problématiques élargies qui mettent en question la politique, ou le politique302. L’affaire Dreyfus constitue un terrain d’étude quasi-inépuisable et finalement peu exploité : l’ouvrage collectif Pour une histoire politique s’y réfère modestement303. L’événement est éclairé par les grandes études classiques comme celle de Jean Estèbe sur Les ministres de la République304, les Recherches sur le poids du passé dans la vie politique française de Jean El Gammal305 ; l’Affaire parcoure les « lignées républicaines », les Carnot306, les Scheurer307, et inaugure des vies politiques comme celle d’Edouard Herriot étudiée par Serge Berstein308. En revanche, la question du rapport entre le modèle républicain et sa mise en œuvre politique reste méconnue même si un important séminaire a réfléchi sur « le modèle républicain » et sur l’affaire Dreyfus comme « mythe fondateur »309. A contrario, l’affaire Dreyfus peut consacrer la corruption d’élites politiques et économiques déjà compromises dans l’Affaire du Panama étudiée par Jean-Yves Mollier310 ; elle n’en est pas pour autant une clef essentielle de l’affaire Dreyfus qui se situe dans des registres bien différents, même sur le plan politique où ses origines remontent au boulangisme et ses conséquences peuvent s’articuler sur « l’intégration du citoyen » décrite par Jean-Yves Mollier et Jocelyne George dans leur histoire de la IIIe République311. Là, comme comme en histoire religieuse, les travaux de Jean-Marie Mayeur continuent de s’imposer.

    67Le statut de l’affaire Dreyfus dans l’histoire contemporaine reste encore discuté. Alors que l’Histoire de France dirigée par Jean Favier place l’événement dans le second dix-neuvième siècle312 et l’exclut de « notre siècle »313 – dans une conception à notre avis restrictive d’un vingtième siècle commençant au lendemain de la Première guerre mondiale –, Serge Berstein et Pierre Milza font de l’affaire Dreyfus, dans leur Histoire de la France au XXe siècle le cœur de la vie politique au début du siècle et l’affirmation d’un nouvelle conception de « l’esprit républicain »314.

    68Si l’Affaire a créé un exemple républicain dont on n’a pas fini d’en explorer l’histoire et d’en exploiter les possibilités civiques, l’une des questions centrales, pour une histoire politique de l’affaire Dreyfus qui reste à faire, demeure de savoir pourquoi tant de républicains ont accepté d’être antidreyfiisards et de comprendre comment ils sont sortis de cette crise d’identité. Mais le jugement politique sur l’affaire Dreyfus, qui a été faite en fonction des vainqueurs, gomme ces aspérités et ces nuances. Les radicaux triomphent avec Waldeck-Rousseau en juin 1899 et surtout en 1902 ; la naissance du parti radical socialiste en 1901, étudiée par Gérard Baal dans sa thèse d’Etat315, est une conséquence directe de l’affaire Dreyfus et de l’œuvre laïque conduite par les radicaux, de même que de subtiles alliances316 ont permis de renforcer la République. Mais cela ne signifie pas pour autant que les radicaux aient été dreyfusards entre 1896 et 1899. Tous n’ont pas été Clemenceau, certes en rupture de « parti » et dont le parcours dreyfusard est bien connu grâce à la biographie de Jean-Baptiste Duroselle317 et les travaux de Pierre Guiral318 ; beaucoup, même, ont été antidreyfusards et certains le sont restés comme Cavaignac dont il n’existe pas de biographies à l’heure actuelle. Les liens maintenus dans l’Affaire entre dreyfusards et antidreyfusards, les processus de conversion, les systèmes d’influence et les réseaux comme celui, méconnus, des gambettistes, tout cela n’est guère pris en compte ; c’est pourtant la matière d’une histoire politique renouvelée. D’autre part, l’affaire Dreyfus s’est jouée, entre 1897 et 1899, au centre. Des « centres » on ne sait que peu de choses encore sinon un réveil tardif qui associe la morale, la politique et « l’opportunisme ». Du moment de la Défense républicaine et du sens politique de Waldeck-Rousseau, on mesure l’importance décisive sans disposer de travaux nouveaux depuis la thèse de Pierre Sorlin.

    69L’étude des antidreyfusards est lacunaire enfin, et laisse la part belle à la littérature militante qui se nourrit des ambiguités de la recherche et de sa propension, dans certains cas, à l’histoire sainte. Mais là aussi, les études politiques se font en faveur des vainqueurs, Maurras et l’Action française – étudiés de manière remarquable par Victor Nguyen dans des articles319 et dans une thèse d’Etat inachevée mais heureusement publiée grâce à Pierre Chaunu320 – captant tout l’héritage antidreyfusard à l’aune de sa réussite. Rien n’est moins vrai pourtant, et l’échec du nationalisme de la Ligue des Patriotes comme celui de la Ligue de la Patrie française ne signifie pas qu’entre 1897 et 1900 ces formations aient été secondaires. Cette diversité antidreyfusarde est approchée de manière précise dans les articles de Bertrand Joly321/322/323, connaisseur méthodique de ces milieux politiques. La coupure de 1898 est reconnue opérante pour les droites françaises étudiées par Philippe Levillain en amont324, et par Gilles le Beguec § Jacques Prévotat en aval325, dans un grand ouvrage collectif qui exploite également l’affaire Dreyfus dans ses conséquences idéologiques, culturelles et intellectuelles : « la revue », « le salon », « la ligue », « le parti », « la science », « les historiens ».

     

    70La loi de séparation des Eglises et de l’Etat est une réponse républicaine à la menace nationaliste : ancrer la République dans la laïcité devient l’objectif du Bloc des Gauches et permet d’éviter de toucher à l’armée. Mais la loi de 1901 sur les associations, étudiée par J. C Bardout326, est une autre conséquence de l’Affaire et répond à une préoccupation similaire : ancrer la république dans la société en favorisant la sociabilité civique, la « politique du citoyen » selon l’expression d’Alain. L’affaire Dreyfus a révélé en effet un déficit de démocratie dans les provinces françaises, déficit qui rencontre une faiblesse de la recherche pour ces domaines ; à l’exception de la Bretagne – avec le procès de Rennes327/328 – et l’Alsace de Dreyfus à Picquart en passant par Scheurer-Kestner329/330, peu de régions ont été étudiées malgré le rôle parfois actif des sociétés savantes locales comme en Creuse331 ou bien l’impact des revues régionales comme dans le Midi332. Le travail à poursuivre reste donc important, dans un domaine où il n’existe toujours pas d’histoire politique de l’affaire Dreyfus, où, en particulier, le moment fondamental de la Défense républicaine est peu articulé sur l’engagement dreyfusard et le repoussoir antidreyfusard : une étude des actes et des discours des modérés avant juin 1899 permettrait de constater le progrès de l’idée de « justice » dans la « république ».

    Apports étrangers et questions sur l’Etat républicain

    71L’histoire politique est l’un des terrains où la recherche anglo-saxonne continue de jouer le rôle de déblocage historiographique. Les études de de Michael Burns333 et ceux de W.D. Irvine334 sur la genèse boulangiste de l’Affaire complètent le collectif « from Boulangism to the Great War » dirigé par Robert Tomps335. Les travaux se poursuivent sur la Ligue des patriotes336, sur l’Union nationale et l’Action française337, avec un intérêt toujours soutenu pour la compréhension de l’antisémitisme. La recherche anglo-saxonne a permis de mieux connaître des figures antidreyfusardes comme Drumont338, Gyp339, le dreyfusard antisémite de Cassagnac340, et Maurice Barrès bien sûr avec les travaux de Zeev Sternhell. Mais des nationalistes modérés comme Jules Lemaître, ou extrêmes comme Jules Soury341, restent peu étudiés, notamment dans leurs itinéraires postérieurs à l’Affaire.

    72La recherche étrangère apporte d’autres avancées qui peuvent relativiser l’impact de l’Affaire dans la France rurale342. Aux Etats-Unis, le catalogue issu de l’exposition du Jewish Museum en 1987343 ne propose pas seulement une mise en œuvre iconographique mais aussi un ensemble d’articles scientifiques introduits par Eugen Weber et qui montrent des recherches novatrices sur la fidélité laïque des juifs de France (Burns) ou développent des thèses plus fermées sur la corruption des élites (Martin). L’iconographie devient une source à part entière de la recherche sur l’affaire Dreyfus, et l’exposition du Jewish Museum consacre ce rôle en associant les collections et la recherche, comme en témoigne le catalogue dirigé par Norman Kleeblatt. Par contraste, les rares expositions françaises paraissent modestes344. La piste culturelle est présente dans des recherches d’histoire sociale, propres à un groupe et à ses codes d’honneur345/346, ou au contraire très vastes à l’image des derniers ouvrages d’Eugen Weber347.

    73La recherche étrangère apporte aussi des ouvertures en direction des institutions d’Etat comme l’armée348 et ses liens avec les nationalistes349/350 . Si la police est maintenant bien connue grâce aux récents travaux de Jean-Marc Berlière, particulièrement sur le préfet Lépine351 et de Martine Kaluszynski sur l’acteur principal des expertises officielles de l’Affaire, Alphonse Bertillon352, en revanche l’armée reste soumise à des mémoires dérangeantes qui l’accablent ou la disculpent, sans souci de la vérité historique. L’Histoire militaire de la France ne propose pas une étude de fond sur l’affaire Dreyfus alors que les analyses structurelles de Jean-Charles Jauffret auraient pu permettre de renouveler ce versant lacunaire353. L’histoire judiciaire de l’affaire Dreyfus, pourvue de sources archivistiques et imprimées abondantes, n’intéresse pas non plus les historiens français ou leurs collègues étrangers. Il est vrai que l’histoire de la justice républicaine demeure encore peu développée même si de puissants outils de travail se mettent en place354. Les juristes qui travaillent maintenant à comprendre le système judiciaire moderne355/356/357 et ses rapports avec la République358/359 favorisent une meilleure prise en compte de l’affaire Dreyfus et du rôle des magistrats, notamment ceux de la Cour de cassation360/361. Les avocats connaissent un regain d’intérêt362, mais il s’agit davantage de comprendre le déclin d’un monde plus politique que juridique au tournant du siècle – et que l’Affaire ne fait qu’accélérer. D’autres grandes institutions d’Etat comme les Affaires étrangères, l’instruction publique, ou même les chambres du Parlement et la présidence de la République ne profitent guère de l’intérêt de la recherche.

    74Les études spécifiques de groupes sociaux, la bourgeoisie par exemple363, ou, plus récemment, les instituteurs364, les hauts fonctionnaires365, les femmes (Françoise Blum, dans ce colloque) fournissent des pistes ou montrent en tout cas l’importance de l’Affaire dans les systèmes de représentations et les processus de détermination individuelle et collective. Il n’en demeure pas moins que l’histoire sociale de l’affaire Dreyfùs est peu développée voire, pour certains milieux (le monde ouvrier, le monde paysan) absente, alors qu’elle draine une grande partie des études et des recherches inscrites sur le XIXe siècle. La question des relations entre l’histoire de l’affaire Dreyfus et l’histoire contemporaine est à nouveau posée. Une question décidément centrale à l’historiographie de cet événement.

    75Que le rapport des institutions d’Etat avec l’affaire Dreyfus ne soit pas, à la veille du centenaire, clairement identifié par les historiens, que les groupes sociaux apparaissent en même temps comme fortement déterminés par ce passé et peu étudiés au regard de l’Affaire, constituent une première explication aux développements complexes, passionnés mais aussi passionnels, qui ont caractérisé la première phase du centenaire de l’affaire Dreyfus en France. Il est aussi apparu que l’investissement des historiens pour comprendre l’affaire Dreyfus n’a pas été reconnu, à la fois pour être pris en compte de manière systématique, mais aussi pour forger un savoir rationnel sur l’événement.

    Sociétés commémoratrices, revues d’études et sensibilités régionales

    76Le dynamisme de l’érudition illustre les faiblesses de l’histoire scientifique ainsi que le poids des mémoires. L’importance des sociétés commémoratrices et des revues d’études caractérise de manière originale la recherche sur l’affaire Dreyfus. Bien qu’aucune ne porte directement sur l’affaire Dreyfus (avant 1994), beaucoup s’intéressent à des figures historiques qui ont joué un grand rôle dans l’événement. Sans prétendre être exhaustif, il est nécessaire d’évoquer un certain nombre de ces groupes associant des universitaires, des chercheurs et des érudits, français ou étrangers. Malgré la faiblesse de leurs moyens propres (souvent compensés par un soutien local, municipal ou départemental, et parfois étranger) et une audience somme tout réduite, ces micro-institutions parviennent à produire des travaux de qualité : colloques, expositions, cahiers, revues, éditions critiques, etc. Les historiens de la littérature, très actifs au sein de ces sociétés d’étude, contribuent à faire mieux comprendre le rapport de l’histoire et de la fiction qui fonde les nombreuses transpositions littéraires et théâtrales de l’affaire Dreyfus366/367

     

    77Le Centre Charles Péguy, organisateur de ce colloque sur « les postérités de l’Affaire », a été le maître d’œuvre d’un autre colloque sur l’engagement intellectuel qui va plus loin dans ses analyses que ne le laisse penser son titre « littéraire »368. Les études péguystes, particulièrement actives avec l’Amitié Charles Péguy, disent bien le rôle fondamental de l’Affaire dans l’évolution politique et intellectuelle du poète dont les œuvres sont fréquemment rééditées {Notre jeunesse en 1957 et en édition de poche en 1969) et réunies dans la collection de « La Pléiade ». La publication de nombreux souvenirs des amis qui l’ont connu, écrits par les frères Tharaud (1949), Jules Isaac (1960), Raoul Blanchard (1961), Robert Debré (1974), s’accompagne de travaux universitaires importants pour la connaissance de Charles Péguy, comme l’ouvrage de Géraldi Leroy publiée en 1981369, les recherches d’Eric Cahm370 ou la thèse de Michel Leymarie sur les Tharaud371.

    78Les Cahiers Léon Blum sont restés longtemps très actifs372 ; le jeune intellectuel éveillé à la politique dans l’affaire Dreyfus conserve un attrait certain373 et les Souvenirs sur l’Affaire sont régulièrement réédités avec la préface stimulante de Pascal Gry374. Jaurès qui, plus que Léon Blum, a incarné le socialisme dreyfusard, bénéficie toujours des activités d’une société d’études fondée en 1959 par Ernest Labrousse et présidée aujourd’hui par Madeleine Rebérioux ; la Société d’études jaurésiennes publie aujourd’hui des Cahiers d’histoire contemporaine qui s’intéressent à l’affaire Dreyfus375/376 et inscrivent l’événement dans le renouvellement des perspectives politiques, sociales et intellectuelles. Elle organise des colloques, comme Jaurès et les intellectuels en 1988377 ou Jaurès et les écrivains en 1993 avec le Centre Charles Péguy378 ; ces travaux ouvrent sur l’affaire Dreyfus. L’engagement de Jaurès est également développé dans les nombreuses biographies qui lui sont consacrées, celles de Marcelle Auclair379, d’Harvey Goldberg380, de Jean Rabaut381, tandis que le livre de Charles Rappoport est réédité en 1984. Madeleine Rebérioux a préfacé en 1981 la réédition des Preuves 382et propose régulièrement des mises en perspective critiques et novatrices383. Mieux connaître un engagement qui n’a pas été tardif et qui surtout s’est poursuivi jusqu’à la réhabilitation de Dreyfus en 1906, Jaurès ayant été l’un des principaux artisans de cette victoire de la justice, constitue l’un des buts de la Société d’études jaurésiennes. Pour ce faire, celle-ci développe dans les cahiers Jean Jaurès une histoire élargie de la IIIe République qui permet de re-connaître l’apport essentiel de Jaurès dans la mobilisation dreyfusarde et la réponse démocratique.

    79Un intellectuel socialiste qui a été aussi un dreyfusard de premier plan, Lucien Herr, bénéfie d’une attention non démentie avec les travaux de Daniel Lindenberg384, la réédition de la biographie d’Andler (1977) et du Choix d’écrits (1994). L’une des revues qu’il inspirait pendant l’Affaire, la Revue blanche, est bien connue par l’anthologie que lui ont consacré Pascal Ory et Olivier Barrot en 1989385 et par des articles comme celui de Geneviève Comès dans l’élégante Revue des revues386. Un autre intellectuel dreyfusiste et atypique, Georges Sorel, l’auteur de la Révolution dreyfusienne de 1911, bénéficie d’une forte attention de la part d’un groupe de chercheurs qui publient des ouvrages de références387 et qui animent une revue novatrice, Mil neuf cent. Revue d’histoire intellectuelle dirigée par Jacques Julliard ; chaque livraison annuelle renseigne sur Sorel, mais apporte aussi des analyses nouvelles sur l’affaire Dreyfus au point que ce groupe d’études a pu organiser le premier colloque du centenaire, en février 1993 : « comment sont-ils devenus dreyfusards ou anti-dreyfusards ? »

    80Le dynamisme des études autour de Bernard Lazare est réel également ; il est vrai que les lectures du premier dreyfusard peuvent être différentes, selon qu’il s’agisse de Jean-Denis Bredin, auteur d’un Bernard Lazare aux éditions de Fallois388 qui s’inscrit dans la lignée des travaux précurseurs de Nelly Wilson 275, ou bien de Philippe Oriol389, des animateurs de la Société des amis de Bernard Lazare et des éditions Allia et du Fourneau qui travaillent à une meilleure connaissance des milieux anarchistes pendant l’Affaire390.

    81D’autres dreyfusards de l’avant-garde littéraire sont l’objet de l’intérêt des spécialistes. Un petit groupe de littéraires travaille à une meilleure connaissance d’Octave Mirbeau391, tandis que le Plaidoyer pour Dreyfus de Laurent Tailhade a été réédité392. Plusieurs articles éclairent les parcours engagés de Romain Rolland393/394 ou de Daniel Halévy395. Le Journal (1887-1910) de Jules Renard est maintenant présent dans la collection « Bouquins » (1990) de même que des textes inédits de Léon Daudet sur l’affaire Dreyfus396, et la mémoire de Jacques Maritain se développe à travers des cahiers qui ont publié en 1994 sa correspondance dreyfusarde.

    82Les travaux sur Emile Zola et l’affaire Dreyfus sont nombreux et bénéficient de l’apport des historiens de la littérature comme Henri Mitterand et Alain Pagès397. Les Cahiers naturalistes, éditées par la Société littéraire des amis d’Emile Zola, ont publié de nombreux articles sur Zola et « J’accuse »398/399,mais également sur des aspects plus larges de l’Affaire en France400/401 et à l’étranger402/403ainsi que certaines sources inédites404/405 : actes de colloques, études nombreuses où Zola devient le révélateur de données profondes406/407, bibliographies408, « chroniques dreyfusiennes », etc. Le Musée de Médan et le pélerinage littéraire qui s’y tient chaque année depuis 1946 fournissent autant d’occasions d’évoquer le Zola dreyfusard connu désormais très précisément409. Sa correspondance, éditée conjointement par l’Université de Montréal et le CNRS se rapproche du temps de l’affaire Dreyfus410 tandis que J’accuse. La Vérité en marche est régulièrement rééditée avec des préfaces de spécialistes411 ; Vérité, le « roman de l’Affaire », dispose lui aussi de rééditions régulières412.

    83Maurice Barrès n’est pas non plus tombé dans l’oubli413, mais cela est dû bien davantage à la qualité de ses œuvres littéraires414 qu’à son engagement antidreyfusard virulent. La mémoire de Charles Maurras garde une solide audience organisée autour de la publication de ses œuvres (1954), des multiples ouvrages sur sa personne, des Cahiers Charles Maurras, des Etudes maurrassiennes, du Centre Charles-Maurras d’Aix-en-Provence, des Amis du Chemin de Paradis, et d’autres sociétés plus politiques.

    Quatrième période. Le temps de l’événement et le poids d’un centenaire

    Une commémoration attendue

    84Le « premier » centenaire de l’Affaire, celui qui correspondait à l’arrestation, à la condamnation et à la déportation du capitaine Dreyfus en 1894-1895, était attendu. Cette attente n’a pas été déçue mais la commémoration s’est développée dans des directions inattendues, mêlant recherches scientifiques, réflexes institutionnels, demande publique, dérapages administratifs. Les mises au point historioraphiques n’en furent que plus difficiles à réaliser et plus nécessaires aussi415. Celles-ci pouvaient reposer sur une production éditoriale abondante en France ainsi qu’à l’étranger, aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne416, en Allemagne417, en Italie et en Israël. Une « Bibliographie internationale du centenaire », réalisée par les cahiers Jean Jaurès, a recensé près de 700 références classées par genres (ouvrages, articles, communications à des colloques, par auteurs et par thèmes418. Plus de 350 chercheurs ont publié pendant ces trois années 1994, 1995 et 1996. Dès 1993, les éditions Fayard procédaient à une réédition augmentée de la grande synthèse de Jean-Denis Bredin et plusieurs équipes d’historiens travaillaient à la réalisation d’ouvrages collectifs tandis qu’étaient annoncés synthèses nouvelles, expositions et colloques internationaux. En regard des travaux réalisés depuis cinquante ans, un palier était franchi, en tout cas sur un plan quantitatif.

    85Ces publications reposaient moins, en effet, sur la définition de nouvelles problématiques scientifiques qu’ils ne s’inscrivaient dans ces perspectives éditoriales et publiques stimulantes. Ce premier centenaire a été caractérisé par une faiblesse de la recherche qui ne s’explique pas seulement par la fermeture des approches mais aussi par la difficulté d’intégrer l’histoire de l’Affaire dans une histoire contemporaine elle-même fragilisée : l’impact des représentations publiques a touché le travail scientifique. Ce qui pourrait aboutir à considérer l’affaire Dreyfus non seulement comme un objet d’histoire mais aussi comme un événement dont l’étude critique serait l’une des voies de rénovation de l’histoire contemporaine confrontée à des chapelles universitaires, à des cloisonnements chronologiques, à des approches mal définies, à des concepts flottants.

    86A bien des égard, l’affaire Dreyfus fonde une double modernité, celle d’un vingtième siècle qui ne commence pas avec la Première guerre mondiale (en tout cas pour l’histoire des intellectuels, l’histoire politique ou l’histoire culturelle), et celle de son histoire scientifique. Ce regard critique sur l’histoire contemporaine ne relève pas seulement d’un effet rhétorique de dramatisation ou d’une exagération de l’instance critique, et cette capacité éventuelle de l’affaire Dreyfus de rénover l’histoire contemporaine n’est pas une simple pétition de principe destinée à donner de l’importance au domaine d’études en question. Elle repose sur des convictions historiographiques qui sont elles-mêmes appuyées sur les possibilités documentaires considérables contemporaines de l’affaire Dreyfus (plus de deux mille références pour les sources imprimées, non compris les articles de la presse quotidienne). Il faut insister sur le statut très caractéristique de l’Affaire, à la césure de l’histoire du XIXe siècle et de celle du XXe, n’appartenant de fait ni à l’une ni à l’autre, transformée par la demande publique et l’attachement militant qui la caractérisent. Il faut insister sur sa capacité à agir, hier comme aujourd’hui, sur les principaux domaines des sociétés occidentales, d’où, en conséquence, la place de son histoire dans l’historiographie contemporaine et son pouvoir critique permanent.

    87Toutes ces composantes se sont révélées pendant le premier centenaire. La forte demande publique a d’abord masqué les inégalités de la recherche et créé un consensus artificiel autour d’un événement central mais complexe. Les maladresses des pouvoirs publics et les mises au point d’historiens ont heureusement contribué à restaurer la dimension de l’histoire, augurant bien du « second » centenaire à partir de 1998.

    Pouvoir politique, demande publique et usages civiques

    88La commémoration du centenaire de l’affaire Dreyfus a été préparée, en 1993, dans un contexte de méfiance de l’Etat qui a renoncé à tout engagement national en faveur de cet événement. Ce retrait volontaire rompait avec une politique volontariste en matière de commémorations nationales animée par la Délégation générale aux célébrations nationales (Ministère de la Culture) qui publie chaque année un annuaire des commémorations « officielles ». Des raisons techniques ont pu être retenues pour expliquer l’absence de l’affaire Dreyfus pour l’année 1994 (et 1995) : les événements « négatifs » comme une condamnation ne se commémorent pas. D’autres raisons, plus politiques, ont joué, 1995 étant une année électorale. Mais ni la gauche au pouvoir en 1993, ni la droite ensuite au gouvernement n’ont voulu assumer la commémoration d’un événement qui leur apparaissait synonyme de polémiques, d’affrontements ou d’émotions. Le souvenir de la célébration du Bicentenaire de la Révolution française et des critiques qui ont suivi peuvent jouer aussi dans la décision du repli.

    89Ce silence volontaire de l’Etat a contrasté avec l’intensité des phénomènes de mémoires collectives et individuelles de l’Affaire. Toute la presse généraliste quotidienne et magazine, les radios, les télévisions ont réservé à l’événement une couverture importante, même très importante, et un sondage sur l’actualité de l’Affaire a même été commandé par la Ligue des Droits de l’homme en collaboration avec l’hebdomadaire La Vie (24 février 1994). L’intérêt ne s’est pas limité à Paris, et la province a montré un dynamisme déjà perceptible à travers l’activité des sociétés d’études et la fréquence des articles d’érudition sur les conséquences locales de l’événement419. L’affaire Dreyfus a, pendant deux ans, intéressé les Français. De multiples conférences, rencontres et débats ont attesté d’une volonté de mieux connaître un événement qui reste perçu comme un véritable fondement pour une pratique démocratique et l’expression des valeurs républicaines. Des documents pédagogiques ont été élaborés à destination des écoles, un atelier pour les élèves a été imaginé au Musée de l’Histoire de France, des expositions itinérantes ont été réalisées. Pour un public qui excédait l’audience habituelle pour l’histoire contemporaine, il s’agissait de se passionner pour un événement, pour son récit et pour sa signification républicaine et démocratique. Une quasi-unanimité s’est faite dans l’opinion autour du message civique, exigeant et fraternelle, exception faite de quelques obsessions antisémites de l’extrême droite relevées par Marc Knobel dans plusieurs articles420.

    90Un important déséquilibre a donc existé dès les débuts du centenaire entre un silence gêné des institutions officielles et une forte demande publique de nature citoyenne aussi bien qu’historienne. L’abstention des pouvoirs publics devenait d’autant plus difficile que l’affaire Dreyfus avait mis en cause, un siècle auparavant, les pratiques et le fonctionnement de l’Etat républicain et que dans l’intervalle, quelques voix isolées et discordantes avaient laissé croire que l’armée n’avait pas reconnu l’innocence de Dreyfus. Une note sur l’Affaire fut demandée au Service historique de l’armée de terre (SHAT) par les services de communication de l’armée et publiée dans le bulletin Sirpa-Actualité du 31 janvier 1994. L’intention et le contenu n’étaient pas antidreyfusards, mais les termes de la note et sa faiblesse factuelle furent tels que sa publication entraîna des protestations vives et justifiées. Le ministre de la Défense s’engagea personnellement dans la résolution de la crise ; il limogea brutalement le chef du SHAT (qui a finalement obtenu gain de cause devant le Tribunal administratif de Paris le 3 juin 1997), procéda à des mises au point définitives sur l’armée et l’affaire Dreyfus, et favorisa toute manifestation susceptible de démontrer que l’armée avait changé : aide à la réalisation d’un téléfilm réalisé par Yves Boisset avec de grands moyens et qui se révéla peu convaincant, prêt de documents pour des expositions dont celle qui eut lieu à la mairie du XIe arrondissement à Paris 456, aide à la consultation des archives, etc.

    91La paralysie qui avait saisi les autorités françaises fut amplement commentée par la presse internationale et les historiens étrangers qui avaient choisi, eux aussi, de commémorer l’affaire Dreyfus. Les grands colloques organisés à New York421, Potsdam422, Leipzig423, Jérusalem424, Tel-Aviv425 et Ramat Gan426 s’intéressaient essentiellement à la signification de l’Affaire, aux legs et aux conséquences d’un événement qui continue d’être une référence aussi bien dans le combat politique pour les droits de l’homme et du citoyen que dans la recherche scientifique sur les intellectuels et le pouvoir d’Etat. Les problématiques retenues par les chercheurs étrangers étaient assurément ambitieuses ; elles visaient en priorité les questions d’interprétation et de postérité de l’Affaire, inscrivant cette dernière dans l’histoire générale la plus avancée. Le rôle de la recherche étrangère est ainsi confirmé pour l’affaire Dreyfus, et l’on ne peut que se féliciter de cette stimulation, à l’heure où la tentation du « pré carré » reste forte, en tout cas dans certains milieux politiques et sociaux. Or, l’affaire Dreyfus est par excellence l’exemple d’un événement où la fraternité des peuples libres a été une réalité agissante : seuls le gouvernement et une partie de l’opinion russes avaient pris fait et cause pour les antidreyfusards, par antisémitisme et autoritarisme nationaux. L’appropriation de l’Affaire par la recherche étrangère est donc doublement légitime, à la fois en vertu des conditions scientifiques de la recherche et par le fait de cette proximité historique. Le « premier » centenaire a été notamment l’occasion de faire paraître toute une série d’articles concernant l’impact de l’Affaire dans les grands pays occidentaux ou sur les communautés minoritaires d’Europe 418.

    La question de L’Etat, les dimensions du droit, le progrès de l’histoire

    92L’Affaire de la « note du SHAT », dont on comprit plus tard qu’elle ne désignait pas un pôle antidreyfusard dans l’armée française427, avait confirmé la sensibilité de l’opinion publique pour cette question, le pouvoir critique des historiens qui avaient aussitôt réagi, et les lacunes d’information dans certains milieux, dont des services centraux de l’armée. Mais les rédacteurs du SHAT n’étaient pas seuls en cause ; des articles428, des livres429 avaient confirmé la permanence du courant techniciste caricaturant l’histoire militaire, offrant des hypothèses douteuses pour justifier la condamnation de Dreyfus, excluant toute relation entre les domaines militaires, politiques et intellectuels. Cette production fit illusion ; elle apporta un sursis inespéré aux tenants de la culpabilité éternelle de Dreyfus, coupable parce que juif, coupable parce que jugé responsable d’une grave crise nationale où l’armée et le pays avaient été mis en cause. Ces dérives de la pensée et du sens trouvaient là une occasion de sortir de leur marginalité. Elles ne heurtaient pas seulement la réalité de l’histoire ; elle reposaient sur un mimétisme de la raison qui prenait la forme de logiques idéologiques appliquées à la vérité historienne, repoussant la critique et les archives. L’oubli des grandes instructions – judiciaires, historiennes ou intellectuelles – qui se sont développées entre 1898 et 1906 (et jusqu’en 1911 pour l’Histoire de Joseph Reinach) est une caractéristique de ces thèses fermées de même que le rejet des archives publiques au profit d’hypothèses élevées au rang de vérités, de témoignages invérifiables, d’aveux recueillis dans le secret des mémoires, etc.

    93Ces tentatives pour blanchir l’Etat-major dans l’affaire Dreyfus, si elles exprimaient la force de certaines représentations, indiquaient aussi l’indigence des recherches en la matière et l’urgence d’une histoire militaire de l’affaire Dreyfus : il faut considérer de cette manière les articles qui ont dénoncé la note du SHAT et ceux qui ont récusé de la même manière les productions technicistes visant à expliquer les choix de l’Etat-major en fonction d’un vaste plan d’intoxication de l’armée allemande : une thèse que de nombreux spécialistes, Jean-Jacques Becker430, Vincent Duclert431, Bertrand Joly432, Christophe Prochasson433, Marcel Thomas434, Pierre Vidal-Naquet435 ont été contraints de déconstruire. Ces mises au point ont certes entraîné de nouvelles polémiques, mais elles ont surtout contribué à énoncer des propositions constructives en matière d’histoire militaire. C’est ainsi qu’il faut comprendre certaines des « notes critique » produites à cette occasion : elles ont souligné la nécessité de développer une véritable histoire militaire qui, pour expliquer l’affaire Dreyfus, s’intéresserait à des cadres beaucoup plus larges, à la fois en matière conceptuelle et sur un plan chronologique, exploiteraient des archives encore peu connues et s’intégrerait à l’histoire contemporaine à travers des problématiques ambitieuses comme la critique de l’Etat que poursuivent avec constance les médiévistes et les modernistes.

    94Cette histoire devenait nécessaire pour penser le fait militaire au tournant du siècle et pour comprendre également le fait judiciaire et juridique. En effet, la méconnaissance de la « troisième » affaire Dreyfus, celle qui va de la grâce présidentielle du 19 septembre 1899 à la réhabilitation du capitaine Dreyfus le 12 juillet 1906, favorise les déconstructions de l’événement au profit des thèses douteuses voire « révisionnistes ». L’ouvrage régulièrement réédité d’Henry Dutrait – Crozon développe une stratégie de dénonciation de l’arrêt de 1906 et des instructions judiciaires qui l’ont justifié ; or, le travail considérable de la Cour de cassation n’a pas été étudié à l’exception des pages inspirées de Jean-Denis Bredin dans L’Affaire. Cette situation lacunaire, base de raccourcis contestables qui ont marqué de nombreux articles de presse et des œuvres de fiction historiques, dont le film d’Yves Boisset, renvoie à la responsabilité des historiens qui, en général, s’écartent de l’histoire du droit et de la justice, laissant celle-ci aux juristes dont Jean-Pierre Royer qui consacre des pages précises sur l’affaire Dreyfus dans son Histoire de la justice en France 436et consacre un séminaire de DEA à cette question (Lille II). L’histoire du droit comme anthropologie du politique et de la cité, celle de la justice comme approche de l’Etat républicain et de ses serviteurs, permettraient à la fois de renforcer la connaissance de l’affaire Dreyfus et sa cohérence, de développer la recherche en histoire contemporaine et ses perspectives nouvelles, et de favoriser la diffusion d’un savoir critique auprès du large public intéressé par l’Affaire et les grandes aventures intellectuelles et politiques du siècle.

    95C’est pourquoi l’approche des données publiques d’une commémoration de faits contemporains, comme l’affaire Dreyfus, trouve sa place dans un article d’historiographie. En effet, la demande publique et les stratégies éditoriales font partie des conditions immédiates de réalisation de l’histoire, surtout française et contemporaine. Cette médiatisation est excellente lorsqu’elle offre des débouchés larges et inédits à une recherche toujours nécessaire ; mais la soumission de la recherche à la demande publique constitue une évolution regrettable qu’une note critique des Annales avait tenté de situer pour l’affaire Dreyfus437.

    96L’achèvement du « premier » centenaire a néanmoins coïncidé avec un effort décisif des pouvoirs publics pour sortir de la situation conflictuelle qui avait prévalu jusqu’alors. La déclaration, le 7 septembre 1995, du général de brigade Mourrut, nommé chef du SHAT après le limogeage de son prédécesseur, reconnaissait l’innocence du capitaine Dreyfus et la « conspiration militaire » dont il avait été victime. Cette prise de position, juridiquement superflu puisque l’arrêt de la Cour de cassation du 12 juillet 1906 engageait toutes les institutions d’Etat, politiquement indispensable après les erreurs du Service historique, a été largement saluée438. Elle a surtout signifié la fin de l’affaire Dreyfus, la cause de l’armée ayant été souvent opposée dans le passé à l’innocence de Dreyfus. C’est la fin de l’histoire vécue comme une mémoire et un engagement, et c’est le commencement de l’histoire considérée comme un savoir et une critique. Un texte important de Pierre Vidal-Naquet intitulé précisément « La fin de l’affaire Dreyfus » et publié en Belgique puis en France439 attestait lui aussi de ce passage décisif vers l’histoire. Plus que l’abondance des occurences sur l’affaire Dreyfus, ces nouvelles bases scientifiques caractérisent le « premier » centenaire.

    Une passion éditoriale

    97Si de nombreuses occasions ont été offertes à un public vaste d’aborder l’histoire de l’Affaire, il en a été de même pour le monde spécialiste : une vingtaine de colloques, de grands ouvrages collectifs, un dizaine d’expositions avec plusieurs catalogues formant souvent de véritables sommes scientifiques, de nombreux articles publiés par un nombre grandissant de revues d’histoire, des synthèses de l’événement et des thèses essentielles pour connaître l’itinéraire dreyfusard des grands acteurs de l’Affaire à commencer par Dreyfus lui-même et son exemplaire famille laïque, française et républicaine440, des éditions critiques de textes et de documents, des traductions enfin qui illustrent l’internationalisation des travaux sur l’affaire Dreyfus, une « Société internationale d’histoire de l’affaire Dreyfus » (SIHAD) qui a même vu le jour en France et dont les promoteurs espèrent profiter du rayonnement du centenaire441, tel est le rapide bilan de trois années riches en publications.

    98Synthèses et enquêtes ont paru en nombre dès les premières semaines de 1994, les éditeurs ayant choisi de bousculer le calendrier historique. Vincent Duclert442 puis Pierre Birnbaum443 et enfin Eric Cahm444 fournirent des synthèses très différentes, toutes rapidement traduites, la première en allemand445, la seconde en italien446, la troisième en langue anglaise447. Des rééditions d’ouvrages importants ont suivi celle de L’Affaire de Jean-Denis Bredin dont de nombreux textes historiques, à commencer par les Cinq années de ma vie de Dreyfus et l’essentielle préface de Pierre Vidal-Naquet448.

    99Une vingtaine de colloques – dont la moitié tenus à l’étranger – font nombre sans être forcément toujours novateurs. Les actes ont été publiés ou le seront, formant d’importants volumes ou la matière de numéros spéciaux de revues. Celles-ci ont été particulièrement actives, publiant d’importants dossiers, confirmant leur rôle essentiel pour la recherche : L’Histoire avec « l’affaire Dreyfus. Vérités et mensonges », La Revue de la Bibliothèque nationale de France et « l’affaire Dreyfus à l’étranger »449, Le Mouvement social450, La Revue des revues 451, les cahiers Jean Jaurès452, Les Cahiers naturalistes453, Historiens & Géographes 454. Rares ont été les revues d’histoire contemporaine à ignorer le centenaire, et de précieux articles ont bénéficié ainsi d’une meilleure réception tandis que d’autres pouvaient être mis en chantier.

    100La part prise par les musées d’histoire a été tout aussi déterminante, à travers plusieurs grandes expositions et des catalogues qui ont rassemblé, outre une abondante iconographie, des articles de synthèse ou de recherche. L’affaire Dreyfus et le tournant du siècle a été conçue au Musée d’Histoire contemporaine par Laurent Gervereau et Christophe Prochasson avec près de trente spécialistes de l’affaire Dreyfus ou des champs nouveaux du XIXe siècle455. Une tragédie de la Belle Epoque a été réalisée par le Comité du Centenaire de l’affaire Dreyfus (INALCO) sous la direction de Béatrice Philippe ; cette exposition a également mobilisé pour son catalogue de nombreux spécialistes456 et elle a été présentée à Paris puis à Genève. A Rome s’est tenue une autre exposition qui a rapproché des historiens français et italiens sur la base des souvenirs du diplomate Paulucci de Calboli en poste à Paris pendant l’Affaire : Dreyfus. L’Affaire e la Parigi fin de siècle 457. Des expositions moins ambitieuses mais tout aussi pertinentes ont été présentées à Mulhouse458, à Toulouse459, et aussi à Bâle460, à Tel Aviv461. La Caisse nationale des monuments historiques a réalisé Guyane-Traces-Mémoires du bagne 462tandis que la Fédération des travailleurs du livre diffusait une exposition itinérante préfacée par Madeleine Rebérioux463. Ces nombreuses expositions ont révélé trois données importantes pour l’histoire de l’affaire Dreyfus comme pour l’histoire contemporaine : le rôle décisif des catalogues pour la publication d’articles scientifiques, la place montante des musées d’histoire dans les réseaux de recherche, et la part grandissante de l’image dans le travail des historiens. Dans cette dynamique générale, l’absence d’exposition aux Archives nationales ou à la Bibliothèque nationale a pu surprendre, d’autant plus que ces deux institutions administratives et scientifiques disposent des principaux fonds archivistiques, des principales collections d’imprimées et d’abondantes sources iconographiques. L’intensité du centenaire a permis néanmoins de vérifier la qualité de certaines collections privées ; l’une d’entre elles a même fait l’objet d’une vente aux enchères relayée par le réseau Internet et valorisée par la publication d’un catalogue détaillé464.

    Les images d’une histoire : sources visuelles, réceptions publiques, archives imprimées, parcours individuels, enjeux communautaires

    101Le « premier » centenaire de l’affaire Dreyfùs a confirmé le développement des études sur l’image puisque des dossiers de revues et des expositions n’ont pas seulement fait une large place au document iconographique ; ils en ont fait le cœur de leur problématique. Il est vrai que l’événement s’y prête puisque l’image a été, pour l’Affaire, un vaste moyen de propagande, d’expression et de postérité. C’est son usage qui a permis d’intéresser des couches nouvelles de la société, sans préjuger néanmoins de la réception de placards, journaux et brochures illustrées, massivement diffusés grâce aux structures modernes de l’édition dont Jean-Yves Mollier est le spécialiste en France ; Aux Etats-Unis, Willa Silverman mène des recherches avancées, en rapport avec les milieux antidreyfusards. L’engagement par le dessin d’artistes renommés, Ibels, Gyp, Valloton a contribué aussi élargir les dimensions de l’Affaire et il permet aujourd’hui de disposer de fonds iconographiques remarquables que complètent les sources photographiques dues à Gerschel en particulier. L’importance des expositions s’explique par de telles res-souces, et les catalogues ont publié de substantielles mises au point sur la carte postale, sur l’affiche, etc. autant d’arts mineurs indispensables aujourd’hui à l’historien. L’exposition du Centre Charles Péguy s’est intitulée L’affaire Dreyfus par l’image, tandis que la revue Ridiculosa s’est intéressée à « l’affaire Dreyfus dans la caricature internationale », en parallèle avec Christian Delporte qui a écrit plusieurs articles sur le « dessin de presse ».

    102L’image comme représentation a croisé la représentation comme histoire, omniprésente au cours de ce premier centenaire. « Réceptions » et « représentations » ont été les maîtres mots des colloques et dossiers de revues, deux notions souvent équivalentes par ailleurs dans leur traitement. Le grand colloque de Rennes s’est intéressé à L’opinion publique et l’affaire Dreyfus en France et à l’étranger 465, celui de Saint-Cyr sur Loire aux Représentations de l’affaire Dreyfus dans la presse en France et à l’étranger 466: très illustrés, ces colloques n’ont pas apporté pour autant de réponses directes à la question de l’opinion publique qui ne peut se résoudre dans ces seules représentations formées par la presse, l’imprimé, l’image ou le livre.

    103Le « premier » centenaire a permis la multiplication des éditions de sources parfois réalisées par de petites structures, sociétés d’études ou éditeurs locaux. La vaste entreprise qui a conduit, en France et au Canada, la publication de la Correspondance d’Emile Zola a fait paraître les deux derniers volumes qui portent en totalité ou en partie sur l’affaire Dreyfus467 ; de nouvelles éditions de « J’accuse »– dont le manuscrit a été acheté et publié par extraits par la Bibliothèque nationale de France 449 –, de Vérité le dernier roman de Zola468, ont vu le jour de même que des textes inédits469 avec d’importantes préfaces et des notes qui constituent l’appareil critique indispensable aux chercheurs. Des efforts importants ont été accomplis par Philippe Oriol, les éditions du Fourneau et Allia en direction de Bernard Lazare et de textes qui demeurent essentiels pour comprendre la mobilisation dreyfusarde470, en direction d’Octave Mirbeau aussi grâce à Pierre Michel et Jean-François Nivet471. Jean Bastaire a réalisé une nouvelle édition de Notre jeunesse tandis que Jean-Pierre Halévy exhumait des témoignages inédits de son grand-père Daniel pour des Regards sur l’affaire Dreyfus. Le frère de celui-ci, Elie Halévy, avait été un intellectuel dreyfusard actif et critique : sa correspondance générale publiée par sa nièce Henriette Guy-Loë en 1996 comprend de nombreuses lettres qui permettent de situer la naissance de l’intellectuel critique que le philosophe-historien incarne particulièrement. Le riche catalogue d’une exposition du Musée d’Orsay consacrée aux Halévy, « entre le théâtre et l’histoire » exploita ces sources nouvelles et permit de progresser dans la connaissance d’une grande famille dreyfusarde. Ces éditions de textes, dreyfusards pour la plupart, sont généralement précédées d’introductions qui ne se limitent pas à dresser de précieux portraits, tel celui de Pierre-Victor Stock par André Bay, mais qui représentent parfois de véritables contributions scientifiques comme celle qu’apporta Pierre Vidal-Naquet à l’édition de L’impossible antisémitisme de Jacques Maritain.

    104Cette activité éditoriale souvent conduite par des historiens des littératures a stimulé la démarche biographique et prosopographique sans forcément s’inscrire dans les propositions exigeantes formulées par Jacques Julliard en ouverture des actes du premier colloque du centenaire organisé par l’EHESS et la revue Mil neuf cent. Revue d’histoire intellectuelle, « Comment sont-ils devenus dreyfusards ou anti-dreyfusards ? » (1993). Les études biographiques, qui correspondent à des choix d’historiens, à des sensibilités intellectuelles et aux attentes du public, ont été nombreuses : livres et articles pour Victor Basch, Félix Faure, Anatole France, Mécislas Goldberg, Charles Péguy, Marguerite Durand, articles pour près de soixante acteurs dont bien sûr Emile Zola et Bernard Lazare. L’index thématique de la « bibliographie générale du centenaire » permet d’obtenir toutes les références nécessaires ; de même montre-t-il la part prééminente des dreyfusards, des intellectuels, des écrivains dans les centres d’intérêt 418. La démarche prosopographique a fondé également l’ouvrage collectif dirigé par Michel Drouin. Divisé en trois grandes sections (« visages », « groupes », « legs »), accompagné d’un « précis » de l’Affaire et d’une abondante bibliographie de 1128 références, L’affaire Dreyfus de A à Z a permis un accroissement substantiel de la connaissance détaillée de l’événement et, partiellement, de sa postérité472.

    105En relation avec les interrogations actuelles de communautés religieuses plus critiques à l’égard du modèle républicain depuis les multiples révélations concernant l’ampleur des trahisons de Vichy et l’occultation de la Libération, des lectures de l’Affaire ont privilégié la marche de la mémoire juive. Le « premier » centenaire a été l’occasion d’une redécouverte du passé religieux et de la culture hébraïque. Les expositions de Paris-11e, de Mulhouse, le 6e Symposium humaniste international de Mulhouse473 mais aussi les dossiers des revues Tsafon 474ou Archives juives 475ont décrit cette judaïté maintenue en dépit de l’aspiration au modèle républicain. Cette fidélité est perceptible dans l’itinéraire d’intellectuels qui avait fait par ailleurs le choix de la laïcité comme Victor Basch ou Julien Benda476. La reconnaissance d’une conscience juive en Europe et la connaissance du sionisme ont également profité de ce regain culturel et communautaire : l’affaire Dreyfus a été vécue avec intensité par les minorités juives et par d’autres minorités nationales également opprimées477.

    106Réévaluer la part de la culture juive conduit à mieux connaître la perception de l’antisémitisme en France et à l’étranger. Les haines antisémites qui se sont révélées particulièrement en Algérie, avec un passage significatif de la violence verbale à la violence physique, ont continué d’intéresser de nombreux chercheurs dont Michel Abibtol478, Richard Ayoun479, David Prochaska480, Steve Uran481 et pour finir Pierre Hebey qui a publié en 1996 Alger 1898. La grande vague antijuive 482, tandis que le « monument Henry » a été réexaminé par Georges Bensoussan483 à la lumière des travaux sur la violence politique, le langage totalitaire, ceux de Jean-Pierre Faye notamment. C’est aussi s’interroger sur l’instrumentalisation de l’antisémitisme par les Etats autoritaires et reprendre le dossier catholicisme-antisémitisme déjà largement étudié par Pierre Birnbaum et Danielle Delmaire.

    Des choix historiens, des positions historiographiques

    107Plus ambitieuses, plus critiques ont été les entreprises qui ont privilégié des interprétations globales sans rien renier du fonds documentaire. L’ouvrage collectif dirigé par Pierre Birnbaum, La France de l’affaire Dreyfus, a consisté dans la réunion de plusieurs des meilleurs historiens contemporanéistes afin de penser la France du tournant du siècle au regard de l’affaire Dreyfus, un événement si considérable qu’il a pu mettre à nu des réalités masquées généralement par les codes sociaux, les normes culturelles et les habitudes politiques ; en raison de l’inégalité des contributions, dont certaines n’ont pas respecté la problématique de départ, ce collectif n’a pas toujours tenu ses ambitieuses promesses. Mais il constitue une avancée décisive pour situer les conséquences de l’affaire Dreyfus sur le monde politique (Raymond Huard, Jean Estèbe, Jean El Gammal), les catégories sociales (Christophe Charle, Claude-Isabelle Brelot, Emmanuel Chadeau, Yves Lequin), les milieux régionaux (Danielle Delmaire, Jocelyne George), les sociétés culturelles ou religieuses (Pierre Birnbaum, Philippe Levillain, André Encrevé), les engagements intellectuels (Michel Winock)484. La qualité de nombreux textes a permis de combler notamment certains retards en matière d’histoire de l’Etat (Jérôme Hélie, Jean-Pierre Royer, Jean-Marc Berlière, Vincent Wright). D’autres contributions dans d’autres collectifs, centrales au centenaire485 ou plus périphériques, ont apporté un savoir indiscutable. Les comportements policiers sont connus grâce à Jean-Marc Berlière qui poursuit son travail systématique sur la police et son histoire, les questions de justice donnent lieu à des dossiers de revues486. Les recherches d’histoire militaire et d’histoire judiciaire peuvent répondre aux hypothèses du courant techniciste et en constituent autant de dépassements487. Il ne s’agit pas cependant, devant l’objet « armée », de répéter une quelconque histoire sainte – pro ou antidreyfusarde – mais de reconnaître l’ensemble des postures militaires, y compris celles dreyfusardes488, d’inclure l’armée et ses chefs dans le système des pouvoirs républicains489, de comprendre pourquoi l’affaire Dreyfus a tant représenté pour les premiers et si peu pour les seconds au point d’apparaître pour tous comme une question tabou.

    108Autre groupe, les antidreyfusards, dont la recherche nous apprend maintenant la complexité, la diversité et l’appartenance, pour ces raisons précisément, à l’histoire de l’affaire Dreyfus. La connaissance du nationalisme antidreyfusard profite de la poursuite des travaux de Bertrand Joly qui a achevé sa thèse monumentale sur Paul Déroulède et la Ligue des Patriotes490 et qui a continué parallèlement à publier des articles novateurs491 ; elle profite aussi de l’intérêt soutenu pour l’Action française492 et pour ses grandes figures, Charles Maurras en premier lieu493. La relation avec l’antisémitisme se révèle plus ambivalente, moins naturelle en tout cas que dans la présentation de l’historiographie dreyfusarde : le dernier ouvrage d’Antoine Compagnon sur l’intellectuel catholique Ferdinand Brunetière, publié au Seuil par Michel Winock, le démontre de manière remarquable494.

    109Autre approche qui a profondément transformé la connaissance de l’affaire Dreyfus, l’approche culturelle qui ne s’est pas limitée au commentaire iconographique et qui a été illustrée par les choix du Musée d’Histoire contemporaine. Les deux commissaires de l’exposition ont poursuivi dans cette voie velue de l’histoire culturelle, Christophe Prochasson en proposant une importante contribution dans un ouvrage programmatique récent (Pour une histoire culturelle : « l’Affaire dans tous ses états »), Laurent Gervereau en créant une revue ambitieuse d’analyse critique, L’image, spécialisée dans l’analyse du monde visuel selon des approches pluridisciplinaires qui font une part essentielle à l’histoire. L’inscription culturelle de l’affaire Dreyfus a commencé à être explorée sous ses deux formes complémentaire, l’Affaire comme événement culturel au tournant du siècle, largement porté par l’effervescence des genres et des audaces de la Belle Epoque, et l’Affaire en tant que véritable culture, étendue dans le siècle à l’image du cinéma qui a forgé de nouvelles images495. Une démarche comparable d’interrogation d’un événement à travers une culture qui l’a profondément « reconstitué » sous-tendra la publication, en 1999 aux éditions la Découverte, d’une histoire de l’affaire Dreyfus après l’Affaire, une histoire des représentations politiques, sociales, intellectuelles, scientifiques qui ont saisi le siècle à l’image de l’intensité du « premier » centenaire et qui révèle les attentes et les espoirs de nos concitoyens, en d’autres termes un investissement permanent dans la construction de la démocratie républicaine dont l’affaire Dreyfus ne cesse d’incarner un moment inaugural : la mobilisation des élites intellectuelles et de nombreux groupes sociaux en faveur d’un homme et d’un officier dénoncés par une France inquiète et soumise a valeur de modèle politique. Un modèle que l’on peut suivre à travers des idées, des pratiques et une culture.

    110D’autres positions historiographiques fortes ont été défendues lors de cette commémoration, en particulier dans les contributions du numéro spécial des cahiers Jean Jaurès, « L’affaire Dreyfus, Histoire »496, et dans d’autres communications. Ces positions reposent sur une triple exigence : refuser d’une part le poids excessif des mémoires tout en les analysant, privilégier les sources et leur critique institutionnelle afin d’aborder notamment la question de l’Etat, insérer enfin l’histoire de l’Affaire dans une histoire contemporaine renouvelée en considérant la recherche sur cet événement comme l’un des axes de ce renouvellement. Des lectures caractéristiques de l’affaire Dreyfus ont été soumises à cette critique, ce qui n’a pas manqué de déclencher quelques vives polémiques en retour, aujourd’hui apaisées. Restent des articles ou des notes critiques importantes, dans le volume « L’affaire Dreyfus, Histoire »497. Madeleine Rebérioux et Jean-Marie Mayeur ont démontré la nécessité de réévaluer le « sursaut républicain » lancé par Waldeck-Rousseau et ses amis, ancré dans la défense de la justice, soutenu des socialistes transformés par l’affaire Dreyfus et désormais mieux connus après le colloque de la Société d’études jaurésiennes et du Musée de l’Histoire vivante498 ; l’affaire Dreyfus a exprimé une « crise de la République » mais elle traduit aussi une refondation républicaine dont on peut mesurer la cohérence, l’actualité et l’avenir et qui ne se réduit pas à la seule politique anticléricale du Bloc, et qui dure jusqu’à nos jours.

    111Christophe Prochasson499 ainsi que Madeleine Rebérioux500 et Vincent Duclert501 ont voulu réexaminer aussi la question de l’antisémitisme en revenant aux sources, en respectant la chronologie, en interrogant les réponses des intellectuels, en analysant la manière dont l’antisémitisme de la fin du siècle est parfois surévalué à la lumière des événements tragiques du XXe siècle : cette tendance s’inscrit dans le courant historiographique des années 70 alors que tous les spécialistes du judaïsme ne s’accordent pas pour opposer continuité religieuse et fidélité laïque des juifs de France et particulièrement des intellectuels juifs. C’est le cas de Pierre Birnbaum502, de Philippe E. Landau503 ou de Perrine Simon-Nahum504 qui mène une réflexion approfondie sur les intellectuels juifs, entre philosophie, sociologie et histoire. Le cas de Georges Sorel, dont l’itinéraire dreyfusiste a conduit à l’antisémitisme, fait toucher la complexité d’une question qu’il est vain, en histoire tout au moins, de diaboliser505. La critique de l’histoire « religieuse » ou « tragique », inaugurée par Pierre Vidal-Naquet dans l’analyse des Juifs en France de Michael Marrus en 1972, a été poursuivie par d’autres (dont moi-même), conduisant à de vives polémiques sur fond d’enjeux institutionnels, ces critiques ayant été considérées immédiatement comme des attaques contre la jeune SIHAD506. Nul doute que celle-ci, qui organisera en 1998 un grand colloque à New York-Columbia sur l’affaire Dreyfus, aura à cœur de considérer l’antisémitisme comme une question centrale d’histoire. Cette position a déjà été celle des organisateurs du colloque de Leipzig, qui, en s’interrogeant sur les « Aspects de l’antisémitisme moderne en Europe », contribuaient à historiciser la continuité de « De l’affaire Dreyfus à la ‘solution finale’ »507.

    112La démarche critique n’implique pas de minimiser la part de l’antisémitisme dans les grands drames nationaux, de l’affaire Dreyfus à Vichy – « ce passé qui ne passe pas » selon l’expression d’Henry Rousso et d’Eric Conan dans leur ouvrage de 1994 (qui ne porte pas sur l’affaire Dreyfus mais dont les questions mériteraient d’être posées pour sa mémoire et sa postérité) : au contraire, une analyse mesurée d’une question aussi tragique permettra d’en situer la complexité et de vérifier à travers elle la lente dégradation de l’Etat républicain dont résultent en partie Vichy et les quatre années de collaboration. C’est dire que le « second » centenaire de l’affaire Dreyfùs qui commencera en 1998 verra la mise en œuvre d’autres travaux autour de cette histoire de l’Etat, des intellectuels et la laïcité : colloques et ouvrages collectifs sont d’ores et déjà prévus dont la publication d’une somme importante à la Découverte, Servir l’Etat républicain, de l’affaire Dreyfus à Vichy (collection « L’espace de l’histoire ») et l’organisation d’une table ronde – cent ans après le procès de Rennes et la grâce présidentielle du 19 septembre 1899508.

    L’affaire Dreyfus et l’histoire intellectuelle

    113La recherche sur les intellectuels a peu bénéficié de l’impact du « premier » centenaire de l’affaire Dreyfus même s’il a permis la publication de recherches élargies ou de synthèses toujours indispensables509. Des voies nouvelles de compréhension du phénomène intellectuel né pendant l’affaire Dreyfus ont néanmoins été tracées vers la science510 ou les savants dans leur rapport au politique511, et la connaissance des postérités intellectuelles qu’avaient dégagées, de manière décisive, Pierre Vidal-Naquet pour la guerre d’Algérie512, a été poursuivie vers le premier vingtième siècle513. Malgré l’apport des travaux de Christophe Charle, la naissance des intellectuels pendant l’affaire Dreyfus reste pourtant bien davantage de l’ordre du dogme que de la connaissance historienne, si bien l’histoire intellectuelle repose sur des bases mal assurées, privilégiant par exemple les pôles littéraires, sociologiques et philosophiques dans l’approche des intellectuels alors que l’affaire Dreyfùs repose sur un engagement scientifique qui ne cessera de s’accentuer dans le siècle. Cette difficulté à appréhender le phénomène intellectuel traduit la forme descriptives des approches en la matière pour l’affaire Dreyfus – que Pascal Ory a tenté synthétiser en prenant ses distances avec les avancées de Christophe Charle514 – et la situation d’une histoire contemporaine trop cloisonnée, indifférente en majorité à l’histoire des sciences ou à l’anthropologie politique. C’est à l’étranger, au colloque de New York ou à celui de Tel Aviv, que des propositions novatrices ont pu être suggérées : l’historiographie étrangère continue de jouer son rôle de déblocage de l’historiographie nationale.

    *

    114Le « second » centenaire de l’affaire Dreyfus permettra peut-être ce décloisonnement de l’histoire contemporaine et le réancrage du XXe siècle, en termes de recherche, sur le XIXe siècle. Au-delà de ses commémorations attendues, Emile Zola et « J’accuse »515, Jaurès et Les Preuves 516, la Ligue des droits de l’homme517 et la naissance des intellectuels518, on attend une meilleure intégration de l’histoire de l’affaire Dreyfùs dans l’histoire générale de la France contemporaine. Cette évolution nécessaire ne fournirait pas que des garanties contre une histoire techniciste, anecdotique ou tragique de l’Affaire, de meilleures bases pour les choix publics en faveur de telles commémorations, et une dynamique unitaire pour des mémoires éclatées. En ouvrant de vastes champs d’études, l’affaire Dreyfus apporte aussi les moyens de renforcer l’histoire politique, l’histoire culturelle et l’histoire intellectuelle, leur offrant des possibilités critiques nombreuses et l’occasion de forger des concepts opératoires. Comme l’a écrit Jean-Pierre Rioux au cours du « premier » centenaire, l’affaire Dreyfus correspond bien à la « Naissance du XXe siècle »519.

    Notes de bas de page

    1 Les engagements publics, comme celui de Gabriel Monod qui se déclare par une lettre publiée dans le Temps du 6 novembre 1897, sont précédés de prises de conscience, individuelles et privées, qui naissent, pour les premières, en 1895.

    2 Les principales bibliographies disponibles aujourd’hui sont celles de Léon Lipschutz, Une bibliothèque dreyfusienne. Essai de bibliographie thématique et analytique de l’affaire Dreyfus, Paris, Fasquelle, 1970 ; Frédéric Busi, « A Bibliographical OverView of the Dreyfus Affair », Jewish Social Studies, hiver 1978 ; K. Woody, « ‘ l’affaire Dreyfus’ ; Recent acquisitions », Princeton University Library Chronicle, Princeton University Press, 1978 ; Michel Drouin, « Bibliographie générale » in L’affaire Dreyfus de A à Z (Michel Drouin dir.), Paris, Flammarion, 1994, pp. 627-685 ; Françoise Vallet, L’affaire Dreyfus. Ouvrages, sources et documents des bibliothèques rennaises, Rennes, Musée de Bretagne, 1995. Outre la masse des références à organiser, la difficulté d’une bibliographie de l’affaire Dreyfùs tient dans la nécessité de distinguer le statut des textes [sources, recherches] et les thèmes précis, en rapport avec le travail des historiens.

    3 Henry Rousso, Le Syndrome de Vichy de 1944 à nos jours, Paris, Le Seuil, 1990 ; Vichy, un passé qui ne passe pas (avec Eric Conan), Paris, Fayard, 1994.

    4 La communication présentée le jour du colloque couvrait la période 1894- 1993. En accord avec les organisateurs, j’avais exclu de l’analyse historiographique le moment du centenaire. Dans la perspective de l’édition des actes, Michel Leymarie m’a demandé de poursuivre cette étude au-delà de 1993, en intégrant les nombreuses publications du centenaire. Ayant défendu des positions critiques, je reste en cohérence avec celles-ci.

    5 Cet article repose notamment sur un travail de bibliographie commencé en 1994 et qui doit déboucher sur la publication d’une « Bibliographie générale de l’affaire Dreyfùs » aux éditions de la Bibliothèque nationale de France.

    6 J’achève une thèse de doctorat d’histoire sur « l’engagement des savants et l’affaire Dreyfus, 1894-1994 », sous la direction de Madeleine Rebérioux (Université de Paris VIII).

    7 Par exemple, Vincent Duclert, « L’affaire Dreyfus, la justice et l’armée. De l’historiographie à l’histoire », Jean Jaurès cahiers trimestriels, n° 142, octobre-décembre 1996, pp. 47-54.

    8 Par exemple, « Un engagement d’historien dans la guerre d’Algérie : Pierre Vidal-Naquet, de Jaurès à la Cour de cassation », Jean Jaurès cahiers trimestriels, n° 141, juillet-septembre 1996, pp. 73-94 ; « Alger – 1944. L’invention de la République ? » et « Le colloque de Caen – 1956. La IVe République et la mobilisation scientifique », dossier « La IVe République, Histoire, recherches et archives » (sous la direction de Jean-Jacques Becker), Historiens & Géographes n° 357 (avril-mai 1997) et 359 (août-septembre 1997).

    9 Nouvelle série depuis 1995 (n° 135). Les cahiers Jean Jaurès sont édités par la Société d’études jaurésiennes (21 bd Lefebvre, 75015 Paris).

    10 Bernard Lazare, Une erreur judiciaire. La vérité sur l’affaire Dreyfus, Bruxelles-imprimerie Veuve Monnom, Paris-P.-V. Stock, 1896.

    11 Bernard Lazare, Une erreur judiciaire. La Vérité sur l’affaire Dreyfus (deuxième mémoire avec des expertises d’écritures), Paris, P.-V. Stock, 1897 [réédition, cf. note n° 470],

    12 Bernard Lazare, Comment on condamne un innocent. L’acte d’accusation contre le capitaine Dreyfus, Paris, P.-V. Stock, 1898.

    13 Yves Guyot, La révision du procès Dreyfus. Faits et documents juridiques, Paris, Aux bureaux du « Siècle » et P.-V. Stock, 1898. (Introduction. Toute la vérité. L’acte d’accusation. Analyse méthodique de l’acte d’accusation et du rapport du commandant Ravary).

    14 L’affaire Dreyfus. Le Procès Zola devant la cour d’assises de la Seine et la cour de cassation (7février-23 février, 31 mars, 2 avril 1898), Compte-rendu sténographique in extenso et documents annexes, Paris, Aux bureaux du Siècle et P.-V. Stock, 1898, 2 volumes.

    15 La Révision du procès Dreyfus à la cour de cassation. Compte rendu sténographique in-extenso (27, 28 et 29 octobre 1898), Paris, P.-V. Stock, 1898 – La Révision du procès Dreyfus. Enquête de la Cour de cassation, Paris, P.-V. Stock, 1899, 2 vol. (Tome I : Instruction de la Chambre criminelle, Tome II : Instruction des Chambres réunies. Pièces annexes) – La Révision du procès Dreyfus. Débats de la Cour de cassation. Rapport de M. Ballot-Beaupré, conclusions de M. le procureur général Manau, mémoire et plaidoirie de Me Mornard, arrêt de la Cour, Paris, P.-V. Stock, 1899.

    16 Charles-Victor Langlois et Charles Seignobos, Introduction aux études historiques, Paris, Hachette, 1898 [réédition, cf. note n° 212].

    17 Yves Guyot, L’affaire Dreyfus. Les faits et les preuves, Paris, P.-V. Stock, 1898

    18 E. de Haime pseudo de A. de Morsier, Les Faits acquis à l’histoire. Lettre de Gabriel Monod, introduction d’Yves Guyot. Avec des lettres et déclarations de Bréal, Duclaux, Anatole France, Giry, Grimaux, Havet, Meyer, Molinier, Scheurer-Kestner, Trarieux, Ranc, Guyot, E. Zola, Jaurès, Clemenceau, Reinach, Bernard Lazare, Réville, Séailles, Psichari, .., Paris, P.-V. Stock, 1898.

    19 Livre d’hommage des lettres françaises à Emile Zola, Bruxelles et Paris, G. Balat et Société libre d’édition des gens de lettres, 1898.

    20 Albert Réville, Les étapes d’un intellectuel, Paris, P.-V. Stock, 1898.

    21 Jean Jaurès, Les Preuves, Paris, éditions de la Petite République, 1898 [réédition, cf. note n° 382],

    22 L’archiviste Salomon Reinach, Drumont et Dreyfus. Etudes sur la Libre Parole de 1894 à 1895, Paris, P.-V. Stock, 1898.

    23 Arthur Giry, préface in Maurice Vauthier, La France et l’affaire Dreyfus, Paris, P.-V. Stock, 1898

    24 « Quatre normaliens », Histoire des variations de l’Etat-Major, Paris, G. Bellais, 1899 (avec une reproduction du bordereau en héliogravure).

    25 Paul Marie [pseudonyme de Paul Dupuy] Le Petit Bleu, Paris, P.-V. Stock, 1898, Le général Roget et Dreyfus, Paris, P.-V. Stock, 1899.

    26 Capitaine Paul Marin [pseudonyme de U.N. Badaud], Histoire populaire de l’affaire Dreyfus, Paris, Librairie illustrée puis P.-V. Stock, 1897.

    27 Raoul Allier, Voltaire et Calas. Une erreur judiciaire au dix-huitième siècle, Paris, P.-V. Stock.

    28 Gaston Paris, « Un procès criminel sous Philippe le Bel », Revue du Palais, 1er août 1898, pp. 244-261

    29 Paul Stapfer, Victor Hugo et l’affaire Dreyfus, Paris, Paul Ollendorff, 1901.

    30 Joseph Reinach, Le curé de Fréjus ou les Preuves morales, Paris, P.-V. Stock, 1898.

    31 Joseph Reinach, Une erreur judiciaire sous Louis XIV : Raphaël Lévy, Paris, C. Delagrave, 1898.

    32 A. Bergougnan, l’affaire Fabus et l’affaire El Chourffi. Les erreurs du conseil de guerre, Paris, P.-V. Stock, 1898 ; Edmond Hemel § Henri Varennes, Le dossier du lieutenant Fabry. Pages d’histoire judiciaire, 1898 ; Alfred Meyer, Lally-Tollendal et son procès de trahison. Le baillon en 1766. La cabale. Le huis clos. Le supplice. La révision. Voltaire et Condorcet, Paris, P.-V. Stock, 1898.

    33 Pierre Nicol, « Notes de lecture. Une affaire Dreyfus en l’an III », Révolution française, t. 46, p. 544, 1904.

    34 Auguste Molinier, Enquête sur un meurtre imputé aux juifs de Valréas, Paris, H. Champion, 1883.

    35 Théodore Reinach, Histoire des Israélites depuis la ruine de leur indépendance nationale jusqu’à nos jours, Paris, Hachette, 1901 (1re édition : 1884). La Revue d’histoire moderne et contemporaine rend compte de l’ouvrage en écrivant : « l’émancipation Israélite dans les Etats de l’Europe occidentale et centrale, n’est pas acceptée de tous. Des mouvements de réactionse produisent, l’antisémitisme se répand en Allemagne, en Autriche, un peu aussi en France au cours de ces deux dernières années, mais ici le mouvement est moins violent, et la majorité des Français tient trop aux principes d’égalité et de liberté civiles pour permettre de nouvelles guerres religieuses. » (Philippe Sagnac, III, 1901-1902, p. 426)

    36 Henri Dagan (dir.), Enquête sur l’antisémitisme, Paris, P.-V. Stock, 1899.

    37 Charles-Henry Lea, Histoire de l’inquisition au moyen-âge (traduit par Salomon Reinach) 3 volumes, Paris, Société nouvelle de librairie et d’édition 1900-01 (l’édition américaine date de 1888. New York, New Harper, 3 vol.).

    38 Fred. C. Conybeare, The Dreyfus Case, Londres, G. Allen, 1898.

    39 G. Barlow, A History of the Dreyfus Case, Londres, Simpkin, Marshall, Hamilton, Kent § Co, 1899.

    40 Maurice Vauthier, La France et l’affaire Dreyfus, op. cit.

    41 Otto Mittelstàdt, Die Affaire Dreyfus. Eine kriminal politische Studie, Berlin, J. Guttentag, 1898.

    42 John Grand-Carteret, L’affaire Dreyfus et l’image. 266 caricatures françaises et étrangères, Paris, Flammarion, 1898.

    43 André Chevrillon, « Huit jours à Rennes », Le Revue du Palais, 1er février 1899.

    44 Georges Weil, Histoire du parti républicain en France, 1814-1870, Paris, Alcan, 1900. La sœur de l’auteur, Jeanne Weill, connue sous le nom de Dick May, fut à l’origine de la création de l’Ecole des hautes études sociales, l’une des institutions phares du dreyfusisme.

    45 Georges Weill, Le Mouvement social en France de 1852 à 1910, Paris, Alcan, 1911. « Nous avons là, écrit la Revue historique dans sa livraison de janvier-avril 1912, un exposé très clair de cette vaste histoire, précieux pour ceux qui veulent se tenir au courant des grandes lignes de cette évolution par endroits dramatique, écrit en toute impartialité, en toute sérénité même, au point qu’il nous est impossible de savoir où l’auteur a ses sympathies ; et il nous semble que nous ne saurions en faire un plus grand éloge. » (p. 110).

    46 John Labusquière, Histoire socialiste de la Révolution française (Jean Jaurès dir.), tome XII, La Troisième République (1871-1900), conclusion de Jean Jaurès (« Le Bilan Social du XIXe siècle »), Paris, Jules Rouff et Cie, 1904.

    47 Affaire Dreyfus. Textes et documents le discours des 6 et 7 avril 1903, Les Cahiers de la Quinzaine, Paris, 8 rue de la Sorbonne, avril-juin 1903, 3 vol. (Cahiers de la quinzaine).

    48 Raoul Allier, Le Bordereau annoté, étude de Critique historique, Paris, Librairie Bellais, 1903.

    49 Bernard Francfort, Guide dans le maquis de l’affaire Dreyfus, Paris, E. Cornély, 1904.

    50 Paul Desachy, Répertoire de l’affaire Dreyfus, dates et documents (1894-1898), s.l., s.d. Répertoire de l’affaire Dreyfus (1894-1899), chez l’auteur, 1906.

    51 Paul Desachy, Bibliographie de l’affaire Dreyfus, Paris, E. Cornély et Cie, 1905.

    52 Pierre Molé [pseudonyme de Gabriel Monod avec Gaston Paris ou Louis Havet ?], Exposé impartial de l’affaire Dreyfus, Paris, P.-V. Stock, 1899.

    53 R.L.M. (pseudonyme de Théodore Reinach), Histoire sommaire de l’affaire Dreyfus, Paris, Société nouvelle de Librairie et d’Edition G. Bellais, 1904. Première publication du texte en 1903 dans Jewish Encyclopedia, t. IV, pp. 660-688. L’auteur s’arrête au 5 mars 1904, lorsque la Cour de cassation déclare recevable la demande en révision.

    54 Docteur Oyon, Précis de l’affaire Dreyfus. Lettre à un ami qui ne sait pas. Préface d’Anatole France, Paris, Pages Libres, 1903 [1re édition, P.-V. Stock],

    55 Conseil de guerre de Rennes. Le procès Dreyfus devant le conseil de guerre de Rennes (7 août-9 septembre), Paris, Paris, P.-V. Stock, 1900, 3 vol.

    56 L’Instruction Fabre et les décisions judiciaires ultérieures, Paris, éditions du Siècle, 1901 (et Supplément, Paris, P.-V. Stock, 1909).

    57 Le Procès Dautriche. Compte rendu sténographique in-extenso. (25 octobre-7 novembre 1904), Paris, Société nouvelle de Librairie et d’Edition, 1905.

    58 Révision du procès de Rennes, audiences des 3, 4 et 5 mars 1904 : rapport de M. le conseiller Boyer, réquisitoire de M. le procureur général Baudouin, plaidoirie de Me Mornard, arrêt de la Cour. Documents annexes : réquisitoire écrit de M. le procureur général, mémoire de M. Alfred Dreyfus, conclusions de Me Mornard, débats parlementaires, etc., Paris, Ligue française pour la défense des droits de l’homme et du citoyen, 1904. – La Révision du Procès de Rennes. Enquête de la chambre criminelle de la Cour de cassation, Paris, Ligue française pour la défense des droits de l’homme et du citoyen, 1908, 3 vol. – La Révision du Procès de Rennes. Réquisitoire écrit de M. le Procureur Général Baudouin, Paris, Ligue des Droits de l’Homme, 1907 – La Révision du procès de Rennes. Débats de la Cour de cassation (Chambres réunies) 15 juin 1906-12juillet 1906, Rapport de M. le Conseiller Moras. Réquisitoire de M. le Procureur Général Baudouin. Plaidoirie de Me Henry Mornard. L’Arrêt. Annexes, Paris, Ligue française pour la défense des droits de l’homme et du citoyen, 1906, 2 vol.

    59 Pierre Quillard, Le Monument Henry. Listes des souscripteurs classés méthodiquement et selon l’ordre alphabétique, Paris, P.-V. Stock, 1899.

    60 Auguste Molinier § Paul Painlevé, Examens critiques d’un mémoire intitulé : « Le Bordereau, étude des dépositions de M. Bertillon et du capitaine Valério au Conseil de guerre de Rennes, par un ancien élève de l’Ecole polytechnique », Paris, Imprimerie de G. Kadar (s.d.).

    61 Gabriel Monod, Mémoire en réponse au système de M. le commandant Corps, S.l.n.d. 1904.

    62 Charles Corps, Etudes sur le bordereau. Reproduction d’un mémoire adressé par le commandant Corps à la Chambre criminelle de la Cour de cassation, Versailles, Imprimerie H. Lebon, 1904.

    63 Gabriel Monod, Les leçons de l’histoire, Paris, Société d’éditions littéraires et artistique, Librairie Paul Ollendorf, 1902 (Université populaire du Fbg St Antoine).

    64 Henri Charriaut, Après la Séparation, enquête sur l’avenir de l’Eglise, Paris, Alcan, 1905.

    65 Joseph Reinach, Histoire de l’affaire Dreyfus, Paris, Editions de la Revue blanche puis Fasquelle, 1903-1911, 7 volumes, I. Le Procès de 1894 (1901). II. Esterhazy (1903). III. La crise (1903). IV Cavaignac et Félix Faure (1904). V. Rennes (1905). VI. La révision (1908). VII. Index général, additions et corrections (1911).

    66 Gabriel Monod, « Bulletin historique », Revue historique, mai-août 1901 (pour le tome I), septembre-décembre 1905, […] (tome IV), janvier-avril 1906 (tome V), septembre-décembre 1908 (tome VI).

    67 Henri Dutrait-Crozon, Joseph Reinach historien, révision de l’Histoire de l’afaire Dreyfus » (tome Ier, le procès de 1894 ; tome II, Esterhazy). Préface de Charles Maurras. Paris, A. Savaète, 1905, in-8, XLIV-544 p. (Recueil d’articles parus dans La Gazette de France, du 15 mars au 25 octobre 1904).

    68 Antoine Lestra, L’Article 445 du Code d’Instruction criminelle et l’affaire Dreyfus, Paris, bureaux de l’Action française, 1911.

    69 Henri Dutrait-Crozon, Appels au pays, 1 à 5, Paris, éditions de l’Action française, 1906-1908.

    70 Henri Dutrait-Crozon, Précis de l’affaire Dreyfus, Paris, Nouvelle Librairie Nationale, 1909.

    71 Le Procès du Panthéon. Grégori, Dreyfus et Zola devant le jury 4 juin-10 et 11 septembre 1908. Préface de Grégori. Compte rendu sténographique et révisé des débats, Paris, Bureaux de la Libre Parole, (s.d.) 1908.

    72 Anatole Leroy-Beaulieu, Les doctrines de haine : l’antisémitisme, l’antiprotestantisme, l’anticléricalisme, Paris, Calmann-Lévy, 1902.

    73 Armand Charpentier, Historique de l’affaire Dreyfus, avec les fac-similés des principales pièces secrètes, Paris, Fasquelle, 1933 – Les côtés mystérieux de l’affaire Dreyfus, Paris, 1938 – Histoire et Psychologie de l’affaire Dreyfus, Paris, Boivin, 1934.

    74 André Salmon, L’affaire Dreyfus, Paris, Emile-Paul frères, 1934.

    75 Georges Charensol, L’affaire Dreyfus et la IIIe République, Paris, Kra, 1930.

    76 Charles Seignobos, L’évolution de la IIIe République (1875-1914), t. VIII, Paris, Hachette, 1921.

    77 Bruno Weill, L’affaire Dreyfus, traduit de l’allemand. Paris, Gallimard, 1930. Voir aussi W. Steinthal, Dreyfus, 1930.

    78 Maximilien von Schwarzkoppen, Les Carnets de Schwarzkoppen. La vérité sur l’affaire Dreyfus, traduit de l’allemand par Alexandre Koyré, préface de Lucien Lévy-Bruhl, Paris, Rieder, 1930.

    79 W. Frank, Nationalismus und Demokratie im Franckreich der Dritten Republik, 1871-1918, Hambourg, Hanseatische Verlagstanstalt, 1933.

    80 Wilhelm Herzog, Der Kampf einer Republik : die Affäre Dreyfus, Dokumente und Tatsachen, Zürich-Vienne-Prague, Europa Verlag, 1933.

    81 Henri Dutrait-Crozon, Précis de l’affaire Dreyfus, « Edition définitive, Avec un répertoire analytique », Paris, Nouvelle Librairie Nationale, 1924, (et nouvelle édition, 1938, augmentée d’une interprétation des événements de 1924-1938).

    82 Théodore Reinach, Histoire sommaire de l’affaire Dreyfus, Paris, Ligue des Droits de l’Homme, 1924.

    83 Henri Séé, Histoire de la Ligue des droits de l’homme (1898-1926), préface de Victor Basch, Paris, Ligue des droits de l’homme, 1927.

    84 Victor Basch, Le Procès de Rennes dix ans après, Paris, éditions de la Ligue des droits de l’homme, 1928.

    85 Joseph Reinach, Histoire de l’affaire Dreyfus, nouvelle édition, 7 volumes, Paris, E. Fasquelle, 1929.

    86 Albert Thibaudet, La République des professeurs, Paris, Grasset, 1927.

    87 Cécile Delhorbe, l’affaire Dreyfus et les écrivains français. Etude sur Zola, France, Barrès, Maurras, Daudet, Proust, Péguy, Martin du Gard, Mirbeau, Bloch, etc, Neuchâtel-Paris, V. Attinger, 1932.

    88 Elie Halévy, L’Ere des tyrannies, Paris, Gallimard, 1938.

    89 Raymond Aron, « Etats démocratiques et Etats totalitaires », Bulletin de la Société française de Philosophie, 2, 1946, pp. 41-92.

    90 Marc Bloch, L’Etrange défaite, Paris, éditions du Franc-Tireur, 1946 [dernière édition disponible : Gallimard, « folio-histoire », 1990].

    91 Hannah Arendt, « From Dreyfus Affair to France Today », Jewish Social Studies, 3, 1942 – « The Jew as Pariah. A Hidden Tradition », ibid., 2, 1944.

    92 Jacques Kayser, l’affaire Dreyfus, Paris, Gallimard, 1946 [ « A la mémoire de Madeleine Lévy, petite-fille d’Alfred Dreyfus, qui, ayant accompli, elle aussi, comme son grand-père, son devoir de patriote français, et ayant été, comme lui, martyrisée, a été assassinée à Auschwitz, en 1944, à l’âge de vingt-deux ans »].

    93 François Goguel, Histoire de la IIIe République, Paris, Le Seuil, 1946.

    94 Jacques Chastenet, Histoire de la troisième République, t. III, La République triomphante, 1893-1906, Paris, Hachette, 1955.

    95 Georges Bonnefous, Histoire politique de la troisième République, t. I, L’Avant-Guerre (1906-1914), préface d’André Siegfried, Paris, PUF, 1956.

    96 Maurice Baumont, Aux sources de l’affaire Dreyfus, Paris, Productions de Paris, 1959 (et Au cœur de l’affaire Dreyfus, Paris, Del Duca, 1976).

    97 Patrice Boussel, L’affaire Dreyfus et la presse, Paris, Armand Colin « Kiosque », 1960.

    98 – Marcel Thomas, l’affaire sans Dreyfus, Paris, Fayard, 1961 (et Genève, 1971, 1978).

    99 Marcel Thomas, Esterhazy ou l’envers de l’affaire Dreyfus, Paris, Vernal/Philippe Lebaud, 1989.

    100 Pierre Miquel, L’affaire Dreyfus, Paris, PUF « Que sais-je », 1960 (réédité)

    101 Jean-Pierre Peter, « Dimensions de l’affaire Dreyfus », Annales ESC, novembre-décembre 1961, pp. 1141-1167.

    102 G. Chapman, The Dreyfus Case, Londres, Rupert Hart et Davies, 1955 (différentes éditions remaniées : 1963, 1972, 1979).

    103 Nicholas Halasz, Captain Dreyfus : The story of a Mass-hysteria, New York, Simon and Schuster, 1955.

    104 Eugen Weber, Action française. Royalism and Reaction in Twentieth Century France, Standford California, Stanford University Press, 1962 – The Nationalist Revival in France. 1905-1914, Berkeley, University of California Press, 1968 ; David Shapiro (dir.), The Right in France, 1890-1919, London, Chatto and Windus, 1962 ; David Sumler, « Domestic Influences on the Nationalist Revival in France, 1909- 1914 », French Historical Studies, automne 1970.

    105 Eugen Weber, L’Action française, Paris, 1964 et Stock, 1972 version abrégée) et Paris, Fayard, 1985 (pour la traduction intégrale). Pierre Nora publie en 1964 dans Les Annales une note critique à ce sujet (« Les deux apogées de l’Action française », janvier-février, pp. 127-141).

    106 Robert Byrnes, Antisemitism in Modem France. I. The Prologue to the Dreyfus affair, New Jersey, New Brunswick, 1950.

    107 Roderik Kedward, The Dreyfus Affair, New York, 1963.

    108 L. Derfler, The Dreyfus Affair, Tragedy of Errors, Boston, Heath, 1963.

    109 B. Schechter, The Dreyfus Affair. A National Scandal, Boston, Houghton Mifflin, 1967.

    110 I. Werstein, J’Accuse. The Story of the Dreyfus Case, New York, Messner, 1967.

    111 Douglas Johnson, France and the Dreyfus Affair, Londres, Blanford Press 1966 (et New York, 1967).

    112 David L. Lewis, Prisoners of Honor : the Dreyfus Affair, New York, William Morrow and Company, 1973.

    113 Louis L. Snyder, The Dreyfus Case : a documentary history, New Brunswick, Rutgers University Press, 1973.

    114 J. Mc Manners, Church and State in France, 1870-1914, Londres, 1972.

    115 M. Larkin, Church and State after the Dreyfus Affair. The Separation, Issue in France, 1974.

    116 Allan Mitchell, The German influence in France after 1870 : The formation of the French Republie, Chapel Hill, N.C., 1984 – Pictors and Vanquished : The German influence on Army and Church in France after 1870, Chapel Hill, N.C., 1984.

    117 T. lams, Dreyfus, Diplomatists and the Dual Alliance, Gabriel Hanotaux at the Quai d’orsay, Genève, Droz, 1962.

    118 R.G. Brown, The Dreyfus Affair and Fashoda : a Study of the interaction of domestic and international politics, 1893-1898, New-York, 1968.

    119 D. Raslon, The Army of the Republic : the place of military in the political evolution of France, 1871-1914, Cambridge, MIT Press, 1967.

    120 J. Brewer, Politics in the French Army : the afermath of the Dreyfus case, 1899 1905,1967.

    121 R.D. Anderson, France 1870-1914. Politics and Society, Lobdres, Rutledge § Kegan Paul, 1977.

    122 J. Rothney, Bonapartism after Sedan, Cornwell University Press, 1969.

    123 L. Derfler, A. Millerand. The socialistyears, La Haye, Mouton, 1977.

    124 D.R. Watson, Georges Clemenceau. A political biography, Londres, Methuen, 1974.

    125 F.M. Milbank, Principled Pragmatist. The political Career of Alexandre Millerand, New York-Oxford, Berg, 1991.

    126 Robert Louis Hoffman, More than a Trial : the Struggle over Captain Dreyfus, New York, The Free Press, 1980.

    127 E. Feldman, The Dreyfus Affair and the American Conscience, 1895-1906, Detroit, Wayne State University Press, 1981.

    128 Steven Lukes, Emile Durkheim. His life and Work, Londres, Penguin, Press/Allen Lane, 1973.

    129 H.L. Wesseling, « Reluctant Crusaders : French Intellectuals and the Dreyfus Affair », Standford French Review I, hiver 1977.

    130 Victor Brombert, The intellectual hero, studies in the french novel ; 1880-1935, New York, 1967 ; William Johnson, « Intellectuals in French novels and essays of the 1890 », Journal of European Studies, 1974, n° 4, pp. 43-56 ; H.-L. Wesseling, « Commitment ‘Willy-Nilly’, French intellectuals and the Dreyfus Affair », Tijdschrift voor Geschiedenis, 1974, vol. 87, pp. 410-424 ; David Schalk, The Spectrum of Political Engagement, Princeton, 1979.

    131 Robert Gauthier, « Dreyfusards ! ». Souvenirs de Mathieu Dreyfus et autres inédits, Paris, Gallimard-Julliard « Archives », 1965. Mathieu Dreyfus a publié un volume de ses souvenirs en 1978.

    132 Michel Devèze, Cayenne. Déportés et bagnards, Gallimard-Julliard « Archives », 1965.

    133 Jean-Thomas Nordmann, La France radicale, Paris, Gallimard-Julliard « Archives », 1977, 220 p.

    134 « Les intellectuels dans la société française contemporaine », Revue française de sciences politiques, décembre 1959 (Différentes contributions introduites par René Rémond).

    135 Claude Digeon, La crise allemande de la pensée française (1870-1914), Paris, PUF, 1959.

    136 Raoul Girardet, La Société militaire dans la France contemporaine, Paris, Plon, 1963.

    137 François Bédarida, « L’Armée et la République : les opinions politiques des officiers français en 1876-78 », Revue historique, juillet-septembre 1964, pp. 119-164

    138 Henry Contamine, La Revanche, 1871-1914, Paris, Berger-Levrault, 1957.

    139 Jean-Jacques Becker, Le carnet B. Les pouvoirs publics et l’antimilitarisme avant la guerre de 1914, Paris, Klincksieck, 1973.

    140 Maurice Garçon, Histoire de la justice sous la IIIe République, t. 2, Les Grandes affaires, Paris, Fayard, 1957.

    141 Y.-H. Gaudemet, Les avocats et la IIIe République, Paris, 1970.

    142 Jean-Pierre Machelon, La République contre les Libertés, Paris, Presses de la FNSP, 1976.

    143 Jean-Marie Mayeur, Un prêtre démocrate. L’abbé Lemire, 1853-1928, Paris, Casterman « Religion et société », 1968.

    144 Jean-Marie Mayeur, La séparation des Eglises et de l’Etat, Paris, Julliard, 1966 – « Religion et politique. Géographie de la résistance aux Inventaires », Annales ESC, novembre-décembre 1966, pp. 1259-1272.

    145 Jean Baubérot, « L’antiprotestantisme politique à la fin du XIXe siècle », Revue d’histoire et de philosophie religieuses, 1972.

    146 Janine Verdès-Leroux, Scandale financier et antisémitisme catholique. Le krach de l’Union générale, Paris, édition du Centurion, 1969.

    147 Pierre Pierrard, Juifs et Catholiques français (1886-1945). De Drumont à Jules Isaac 1886-1945, Paris, Fayard, 1970 [réédité par les éditions du Cerf en 1997].

    148 Paul Duclos, « Catholiques et juifs autour de l’affaire Dreyfus », Revue d’histoire de l’Eglise de France, 1978.

    149 Pierre Sorlin « La Croix » et les juifs 1880-1899. Contribution à l’histoire de l’antisémitisme contemporain, Paris, Grasset, 1967.

    150 Léon Poliakov, Histoire de l’antisémitisme, tome 4, L’Europe suicidaire 1870- 1939, Paris, Calmann-Lévy « Liberté de l’esprit », 1977.

    151 Louis Capéran, Histoire contemporaine de la laïcité française, Paris, Marcel Rivière, 1957 – L’anticléricalisme et l’affaire Dreyfus, Toulouse, 1948.

    152 Pierre Sorlin, Waldeck-Rousseau, Paris, Armand Colin, 1966.

    153 Janine Ponty (Lavieuville), La France devant l’affaire Dreyfus. Contribution à une étude sociale d’opinion publique 1898-1899, thèse de troisième cycle en histoire, Paris, EPHE, 1971.

    154 Janine Ponty, « La presse quotidienne et l’affaire Dreyfus en 1898-1899 : essai de typologie », Revue d’histoire moderne et contemporaine, avril-juin 1974, pp. 193- 220.

    155 Janine Ponty, « Le Petit Journal et l’affaire Dreyfus (1897-1899) : analyse de contenu », Revue d’histoire moderne et contemporaine, octobre-décembre 1977, pp. 641- 656.

    156 Pierre Sorlin, La Société française, Paris, Arthaud, 1969.

    157 Jean-Marie Mayeur, Histoire du peuple français, 1964.

    158 L’esprit républicain (colloque d’Orléans, 4 et 5 septembre 1970), Paris, Klincksieck, 1972.

    159 Claude Nicolet, L’idée républicaine 1789-1924. Essai d’histoire critique, Paris, Gallimard « Bibliothèque des histoires », 1982.

    160 J. Néré – G. Bourgin, La IIIe République 1871-1914, Paris, Colin, 1967.

    161 Jean-Pierre Azéma et Michel Winock, La Troisième République, Paris, Calmann-Lévy « Naissance et mort », 1970 (1976, Hachette « Pluriel » 1978, 1986).

    162 Jean-Baptiste Duroselle, La France de la « Belle Epoque », Paris, Editions Richelieu, 1972 (et Paris, Presses de la FNSP, 1992).

    163 Jean-Marie Mayeur, Les débuts de la IIIe République 1871-1898, Paris, Seuil « NHFC », 1973.

    164 Madeleine Rebérioux, La France radicale ? 1898-1914, Paris, Seuil « NHFC », 1975.

    165 Maurice Agulhon, La République, 1880-1932, Paris, Hachette « Histoire de France ».

    166 Jean-Marie Mayeur, La vie politique sous la IIIe République 1870-1940, Paris, Seuil « Points-Histoire », 1984.

    167 Jean-Marie Mayeur, « Les congrès nationaux de la Démocratie chrétienne, Lyon 1896-1897-1898 », Revue d’histoire moderne et contemporaine, juillet-septembre 1962, pp. 171-206.

    168 Jean Touchard, La gauche en France depuis 1900, préface de René Rémond, compléments de Michel Winock, Paris, Seuil « Points-Histoire », 1977.

    169 René Rémond, Les droites en France, Paris, Aubier Historique, 1982.

    170 Georges Lefranc, Le mouvement socialiste sous la IIIe République. I 1875- 1919, Paris, Payot, 1977.

    171 Jean Maitron (dir.), dictionnaire biographique du mouvement ouvrier, troisième partie : 1871-1914, Paris, Editions ouvrières, 1964.

    172 G. Ziebura, Léon Blum et le Parti socialiste (1872-1934), Presses FNSP, 1967.

    173 Daniel Ligou, Histoire du socialisme en France (1871-1961), Paris, PUF, 1962.

    174 J.-J. Fiechter, Le socialisme français de l’affaire Dreyfus à la Grande Guerre, Genève, 1965.

    175 Claude Willard, Le mouvement socialiste en France (1893-1905). Les guesdistes, Paris, Editions sociales, 1965.

    176 Claude Willard et Emile Botticielli, Le parti ouvrier français, l’affaire Dreyfus et l’entente sociale : les guesdistes, Paris, Editions Sociales, 1981.

    177 Madeleine Rebérioux, « Le socialisme français de 1871 à 1914 », Histoire générale du socialisme (Jacques Droz dir.), Paris, PUF, 1974, t. II, pp. 133-236 [réédition PUF « Quadrige », 1996].

    178 Michel Winock, « Jean Allemane et l’allemanisme », préface à Mémoires d’un communard, Paris, Maspero, 1981.

    179 Jean Maitron, Le mouvement anarchiste en France, tome 1, Des origines à 1914, Paris, François Maspero, [réédité Gallimard « Tel »].

    180 Henri Dubief, Les anarchistes (1870-1940), Paris, Armand Colin, 1972.

    181 en 1960.

    182 en 1964.

    183 François Crouzet, « Essai de construction d’un indice annuel de la production industrielle française au XIXe siècle », Annales ESC, janvier-février 1970, pp. 56- 99. Voir aussi Jacques Néré, La crise industrielle de 182 et le Mouvement boulangiste, Paris, 1959 (thèse de doctorat d’Etat, dactyl.), pour l’articulation entre crise économique et surchauffe nationaliste.

    184 Henriette Dardenne-Cavaignac, Lumières sur l’affaire Dreyfus, Paris, Nouvelles Edtions latines, 1964.

    185 Henri Dutrait-Crozon, Précis de l’affaire Dreyfus, Paris, éditions du Trident, 1987 [diffusion Librairie française ; fac-similé de l’édition de 1938].

    186 André Figueras, Ce canaille de D… reyfus, Paris, publications A. Figueras, 1982.

    187 André Figueras, l’affaire Dreyfus revue et corrigée, Paris, publications A. Figueras, 1989.

    188 Maurice Paléologue, Journal de l’affaire Dreyfus 1894-1899 – l’affaire Dreyfus et le Quai d’Orsay, Paris, Plon, 1955.

    189 Henri Giscard d’Estaing, D’Esterhazy à Dreyfus, Paris, Plon, 1950.

    190 Henri Guillemin, L’énigme Esterhazy, Paris, Gallimard, 1962.

    191 Pierre Miquel, Une énigme ? l’affaire Dreyfus, Paris, PUF « Dossier Clio », 1972.

    192 Jean- A. Chérasse et Patrice Boussel, Dreyfus ou l’intolérable Vérité : un essai historique et politique (déclaration et documents recueillis et présentés), Paris, Pygmalion, 1975.

    193 Michel de Lombarès, l’affaire Dreyfus. La clef du mystère, Paris, Robert Laffont « les ombres de l’histoire », 1972.

    194 Michel de Lombarès, l’affaire Dreyfus, Paris, Charles Lavauzelle, 1985.

    195 Richard Sennett, The Fall of Public Man, New York, 1977 [ « The Dreyfus affair : Destructive Gemeinschaft »].

    196 Siegfreid Thalheimer, Macht und Gerechtigkeit. Ein Beitrag zur Geschichte des Falles Dreyfus, Munich, 1948.

    197 Siegfreid Thalheimer, Macht und Gerechtigkeit. Ein Beitrag zur Geschichte des Falles Dreyfus, Munich, Studienausgabe, 1969 – Die Affare Dreyfus, Munich, DTV Dokumente, 1963, 1986 [version de poche].

    198 Paru à New York en 1951.

    199 N. Clary, French Antisemitism during the years of Drumont and Dreyfus, 1886-1906, Ann Arbor, Ohio State University, 1971.

    200 R. Urquhart, The American Reaction to the Dreyfus Affair : a study of antisemitism in the 1890s, Columbia University, 1972.

    201 Ron H. Feldman (dir.), The Jew as Pariah : jewish Identity and Politics in the Modem Age, New York, Grove Press, 1978.

    202 nnah Arendt, Sur l’antisémitisme. Les origines du totalitarisme (New York, 1951), Paris, Calmann-Lévy « Diaspora », 1973 (et Seuil « Points-Politique », 1984). Voir aussi la critique qu’en fit Raymond Aron : « L’essence du totalitarisme », Critique, janvier 1954 (réédité dans Commentaire, hiver 1985). Et, d’Hannah Arendt, « The road to the Dreyfus affair », Commentary, février 1951.

    203 Michael R. Marrus, Les juifs de France à l’époque de l’affaire Dreyfus, préface de Pierre Vidal-Naquet, Paris, Calmann-Lévy « Diaspora », 1972.

    204 Zeev Sternhell, Maurice Barrès et le Nationalisme français, Paris, Armand Colin et Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1972 (et Bruxelles, Complexe « Historiques », 1985).

    205 Hannah Arendt, Eichmann à Jérusalem, Paris, Gallimard, 1966.

    206 Robert Soucy, Fascism in France : The Case of Maurice Barrès, Los Angeles, London, Berkeley, University of California Press, 1972.

    207 Zeev Sternhell, La Droite révolutionnaire, 1885-1914. Les origines françaises du fascisme, Paris, Seuil « L’Univers historique », 1978 (et « Points Histoire », 1978).

    208 Jacques Julliard, « Le fascisme en France », Annales ESC, juillet-août 1984, pp. 849-859. Sur ce débat, voir aussi l’article de Michel Winock dans le Débat (mai 1983, pp. 35-44), Shlomo Sand, « L’idéologie fasciste en France », Esprit, août-septembre 1983, pp. 149-160, Serge Berstein, « La France des années 30 allergique au fascisme. A propos de Zeev Sternhell », Vingtième siècle revue d’histoire, avril 1984, pp. 83-94 ; Paul Mazgaj, « The Origins of the French Radical Right : A Historical Essay », French Historical Studies, automne 1987 et, pour une mise au point globale, Pierre Milza, Fascismes français. Passé et présent, Paris, Flammarion, 1987 (et « Champs-Flammarion », 1990). Pour une dernière mise au point : Francesco Germinario, « Fascisme et idéologie fasciste : problèmes historiographiques et méthodologiques dans le modèle de Zeev Sternhell », Revue Française d’Histoire des Idées Politiques, n° 1, 1er semestre 1995, pp. 39-78 (« Selon l’historien israélien, les origines de l’idéologie fasciste doivent être cherchées dans la France de la charnière des XIXe et XXe siècle », p. 41).

    209 Zeev Sternhell, Ni droite ni gauche, l’idéologie fasciste en France, Paris, Seuil, 1983.

    210 Madeleine Rebérioux, « Histoire, historiens et dreyfusisme », Revue historique, avril-juin 1976, pp. 407-432.

    211 Madeleine Rebérioux, « Le débat de 1900 : historiens et sociologues », Au berceau des « Annales » (actes du colloque de Strasbourg, 11-13 octobre 1979), (Charles-Olivier Carbonell et Georges Livet dir.) Toulouse, IEP, 1983, pp. 219-230.

    212 Madeleine Rebérioux, « Préface » à Charles-Victor Langlois et Charles Seignobos, Introduction aux études historiques (1898), Paris, Editions Kimé, 1992, pp. 7-16.

    213 Charles-Olivier Carbonell, Histoire et historiens. Une mutation idéologique des historiens français, 1865-1885, Toulouse, Privat, 1976.

    214 Antoine Prost, « Seignobos revisité », Vingtième siècle, revue d’histoire, juillet-septembre 1994, pp. 100-118.

    215 Stephen Wilson, « Le monument Henry : la structure de l’antisémitisme en France, 1898-1899, Annales ESC, mars-avril 1977, pp. 265-291 (repris dans Ideology and Experience : Antisemitism in France at the Time of the Dreyfus affair, Londres, Associated University Press, 1982). Voir aussi « The antisemitic riots of 1898 », Historical Journal, XVI-4, 1973, pp. 789-806.

    216 Jean-Pierre Rioux, Nationalisme et conservatisme : la Ligue de la Patrie française 1899-1914, Paris, Beauchesne, 1977.

    217 Philippe Charpentier de Beauvillé, La Ligue de la Patrie française (1898- 1902), Université de Paris IV, 1977.

    218 Christophe Charle, « Champ littéraire et champ du pouvoir : les écrivains et l’affaire Dreyfùs », Annales ESC, mars-avril 1977, pp. 240-264.

    219 Deux numéros spéciaux de la Revue française de sociologie : « A propos de Durkheim » (avril-juin 1976) et « Les Durkheimiens » (janvier-mars 1979).

    220 Christophe Charle, Intellectuels et élites en France (1880-1900), Université de Paris I (sous la direction de Maurice Agulhon), 1985, 2 vol.

    221 Christophe Charle, Naissance des « intellectuels » 1880-1900, Paris, Les éditions de Minuit, 1990.

    222 Jean-Marie Mayeur, « Les catholiques dreyfusards », Revue historique, avril-juin 1979, pp. 337-361.

    223 Gérard Baal, « Un salon dreyfusard, des lendemains de l’Affaire à la Grande Guerre : la marquise Arconati-Visconti, Revue d’histoire moderne et contemporaine, juillet-septembre 1981, pp. 433-463.

    224 Antoine Compagnon, La Troisième République des lettres, de Flaubert à Proust, Paris, Seuil, 1983.

    225 Robert J. Smith, « L’atmosphère politique à l’Ecole normale supérieure à la fin du XIXe siècle », Revue d’histoire moderne et contemporaine, avril-juin 1973, pp. 248- 268. Cet article est issu d’une thèse de 1967 seulement publiée en 1982 (The Ecole normale supérieure and the Third Republic, Albany, State University of New York Press, 1982).

    226 Jean El Gammal, Joseph Reinach et la République, Paris X-Nanterre, 1982.

    227 Jean-Paul Honoré, Le Discours politique dans l’affaire Dreyfus, thèse de 3e cycle, Université de Paris III, 1982 – « Le vocabulaire de l’antisémitisme en France pendant l’affaire Dreyfus », Mots, n° 2, 1981, pp. 73-91 – « Vocabulaire de l’anticléricalisme en France de l’Affaire à la Séparation (1898-1905) », Mots, n° 5, 1982, pp. 69-84.

    228 Bertrand Joly, L’agitation nationaliste à Paris (1898-1900) et les élections municipales de 1900, thèse de l’Ecole des Chartes, 1981.

    229 Michel Winock, Edouard Drumont et Cie. Antisémitisme et fascisme en France, Seuil, « XXe siècle », 1982 (repris dans Nationalisme, Antisémitisme et fascisme en France, Paris, Seuil « Points-Histoire », 1990).

    230 Danièle Delmaire (dir.), De l’antijudaïsme antique à l’antisémitisme contemporain, Lille, Presses Universitaires de Lille, 1979.

    231 Allan Mitchell, « La mentalité xénophobe : le contre espionnage en France et les racines de l’affaire Dreyfus », Revue d’histoire moderne et contemporaine, juillet-septembre 1982, pp. 489-499.

    232 William Serman, Les officiers français dans la nation, 1848-1914, Paris, Aubier-Montaigne, 1982.

    233 Pierre Vidal-Naquet, « Dreyfus dans l’Affaire et dans l’histoire », in Alfred Dreyfus, Cinq années de ma vie, Paris, Maspero, 1982 (et La Découverte, 1994, pp. 5- 45).

    234 Pierre Vidal-Naquet, « Joseph Reinach : vers la grâce de Dreyfus », Passé-Présent, n° 2-3, 1983 (réédité dans Les juifs, la mémoire et le présent. II, Paris, La Découverte « Essais », 1991, pp. 129-158. Et Seuil, « Points-Histoire », 1995).

    235 Jean-Denis Bredin, L’Affaire, Paris, Julliard, 1983.

    236 Jean-Denis Bredin, The Affair : the Case of Alfred Dreyfus, trans. Jeffrey Mehlman, New York, 1986.

    237 Maurice Blanchot, « Les intellectuels en question. Ebauche d’une réflexion », Le Débat, mars 1984, pp. 3-28 [réédité en 1996 sous la forme d’une brochure par les éditions Fourbis].

    238 Christophe Charle, « Naissance des intellectuels contemporains (1860- 1898) », Intellectuels français, intellectuels hongrois, XIII-XXe siècle (Jacques Le Goff et Bela Kopeczi dir.), Budapest-Paris, Akademiai Kiado-CNRS, 1985, pp. 177-189.

    239 Geneviève Idt, « L’intellectuel avant l’affaire Dreyfus », Cahiers de lexicologie, n° 15, 1969, pp. 35-46.

    240 Trevor Field, « Vers une nouvelle datation du substantif ‘intellectuel’», Travaux de Linguistique et de Littérature, 1976, n° 2, pp. 159-167.

    241 Pascal Ory et Jean-François Sirinelli, Les intellectuels en France, de l’affaire Dreyfus à nos jours, Paris, Colin « U », 1986 (et réédition, 1992).

    242 Jean-François Sirinelli, Intellectuels et passions françaises. Manifestes et pétitions au XXe siècle, Paris, Fayard, 1990.

    243 Michel Winock, « Les intellectuels dans le siècle », Vingtième siècle, revue d’histoire, avril-juin 1984, pp. 3-14.

    244 Michel Winock, « Les affaires Dreyfus », Vingtième Siècle, revue d’histoire, janvier-mars 1985, pp. 19-37 (repris dans Nationalisme, antisémitisme et fascisme en France, Paris, Seuil, 1990).

    245 Michel Winock, La fièvre hexagonale. Les grandes crises politiques 1871-1968, Paris, Calmann-Lévy, 1986 [réédité en 1987 par le Seuil « Points-Histoire »].

    246 Yolande Cohen, « Avoir vingt ans en 1900 : à la recherche d’un nouveau socialisme », Le Mouvement social, n° 120, juillet-septembre 1982, pp. 11-29.

    247 Christophe Prochasson, Place et rôle des intellectuels dans le mouvement socialiste français (1900-1920), Thèse de doctorat, Université Paris I, 1989. Publié en 1993 sous le titre, Les intellectuels, les socialistes et la guerre. 1900-1938 (Paris, Seuil, 1993).

    248 Christophe Prochasson, Les années électriques 1880-1910, Paris, La Découverte « L’aventure intellectuelle du XXe siècle », 1991.

    249 Christophe Prochasson, « Histoire intellectuelle/histoire des intellectuels : le socialisme français au début du XXe siècle », Revue d’histoire moderne et contemporaine, juillet-septembre 1992, pp. 423-448

    250 Madeleine Rebérioux et Christophe Prochasson, « Ruptures et figures contemporaines », Histoire de France, Les formes de la culture, Paris, Seuil, 1993, pp. 397-504. Voir aussi Madeleine Rebérioux, « La Ligue des Droits de l’Homme. Une histoire bientôt séculaire », Humanisme, mars 1992, pp. 28-34 (repris dans Hommes & Libertés, mars-mai 1993, pp. 23-29).

    251 Eric Agrikoliansky, La Ligue des droits de l’homme (1947-1990). Pérennisation et transformations d’une entreprise de défense des causes civiques, thèse de doctorat de science politique, Paris, IEP, 1997 (sous la direction de Pierre Fabre). Voir également, comme exemple de mémoire de maîtrise et monographie départementale, Jean-Claude Sosnowoki, La LDH en Côte-d’Or, des origines à la Seconde Guerre mondiale (Université de Bourgogne, 1993, sous la direction de Pierre Lévêque).

    252 Emmanuel Naquet, Affaire Dreyfus et intellectuels : aux origines de la Ligue des droits de l’homme, 1894-1898, DEA d’histoire contemporaine, Paris, IEP, 1990 – « Aux origines de la Ligue des Droits de l’Homme : affaire Dreyfus et intellectuels », Bulletin du Centre d’Histoire de la France contemporaine, n° 11, 1990, pp. 61-81.

    253 Wendy Perry, Doctorat à l’Université de Caroline du Nord.

    254 Lucien Mercier, Les Universités populaires : 1899-1914, Paris, Editions Ouvrières « Mouvement social », 1986.

    255 Bertrand Joly, « L’Ecole des Chartes et l’affaire Dreyfus », Bibliothèque de l’École des Chartes, 1989, pp. 611-671.

    256 Jean-Louis Fabiani, Les Philosophes de la république, Paris, Minuit « Le sens commun », 1988.

    257 Pierre Favre, Naissances de la science politique en France, 1870-1914, Paris, Fayard « L’espace du politique », 1989.

    258 Pierre Vidal-Naquet, « Une fidélité têtue. La résistance française à la guerre d’Algérie », Vingtième Siècle, Revue d’histoire, n° 10, 1986, pp. 3-19 (et Face à la raison d’Etat. Un historien dans la guerre d’Algérie, Paris, La Découverte « Essais », 1989, pp. 45-72)

    259 Bernadette Bensaude-Vincent, Langevin, 1872-1946. Science et vigilance, Paris, Belin, 1987.

    260 Eva Telkès (éd.), Maurice Caullery, Souvenirs d’un biologiste, préface d’Etienne Wolff, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1993.

    261 INRP-CNRS, 1985,1986,1988, 1989.

    262 Jean-Pierre Rioux, Frissons – fin de siècle 1889-1900, Paris, Le Monde Editions, 1990.

    263 Cent ans d’histoire de « La Croix », 1883-1983 (René Rémond et Emile Poulat dir.), Paris, Le Centurion-La Croix, 1988.

    264 Gérard Cholvy § Yves-Marie Hilaire, Histoire religieuse de la France contemporaine, t. II, « La séduction de l’antisémitisme : l’affaire Dreyfus », Toulouse, Privat, 1988.

    265 Jacques Le Goff et René Rémond (dir.), Histoire de la France religieuse, XXe siècle, 4, Paris, Seuil, 1992.

    266 Danielle Delmaire, Antisémitisme et catholiques dans le Nord pendant l’affaire Dreyfus, Lille, Presses Universitaires de Lille, 1991 – « L’antisémitisme du journal la Croix du Nord pendant l’affaire Dreyfus (1898-1899) », De l’antijudaïsme antique à l’antisémitisme contemporain, Lille, Presses Universitaires de Lille, 1979.

    267 André Encrevé, Protestants français au milieu du XIXe siècle, Genève, Labor et Fides, 1986.

    268 Richard Griffiths, « La Saint-Barthélémy et la symbolique de l’affaire Dreyfus » in Images de la Réforme au XIXe siècle. Actes du colloque de Clermont-Ferrand (9-10 novembre 1990), Annales littéraires de l’université de Besançon, 1992, pp. 189-200.

    269 Bertrand Joly, « Avec Dreyfus, les protestants au pilori », Notre histoire, n° 46, 1988, pp. 22-28.

    270 Jean Baubérot, « L’antiprotestantisme politique à la fin du XIXe siècle », Revue d’histoire et de philosophie religieuses, 1972, pp. 449-484 et 1973, pp. 177-221.

    271 Stephen Wilson, Ideology and Experience. Antisemitism in France at the time of the Dreyfus affair, Londres-Toronto, 1982.

    272 The Jews in Modem France (France Malino et Bernard Wassertein dir.), Hanover, University Press of New England, 1985.

    273 Albert Lindemann, The Jew Accused. Three Anti-Semitic Affairs : Dreyfus, Beilis, Frank, 1894-1915, Cambridge, Cambridge University Press, 1991.

    274 Nancy Fitch, « Mass culture, Mass Parliamentary Politics, and Modem Anti-Semitism : the Dreyfus Affair in Rural France », American Historical Review, vol. 97, février 1992.

    275 Nelly Wilson, Bernard Lazare : Antisemitism and the Problem of Jewish Identity in late Nineteenth-Century France, Cambridge University Press, 1978 (Albin Michel, « Présence du Judaïsme », 1985).

    276 Michael Burns, Dreyfus, a family affair, from the french Révolution to the Holocaust, Harper Collins, 1991 [traduit en français : note n° 440].

    277 Mirna Chase, Elie Halévy, an Intellectual Biography, New York, Columbia University Press, 1980.

    278 Vicky Caron, Between France and Germany : The Jews of Alsace-Lorraine, 1871-1918, Standford, Standford University Press, 1988.

    279 Nancy Green, les Travailleurs immigrés juifs à la Belle Epoque, le « pletz » de Paris, Paris, Fayard, 1974.

    280 David Prochaska, Making Algeria French : Colonialism in Bône, 1870-1920, Cambridge, New York, Paris, Cambridge University Press et Editions de la Maison des sciences de l’homme, 1990.

    281 E. Pawel, Theodor Herzl ou le Labyrinthe de l’exil (traduit de l’américain par Françoise Adelstein), Paris, Le Seuil, 1992.

    282 Elisabeth Young-Bruehl, Hannah Arendt : For Love of the World, New Haven, Yale University Press, 1982.

    283 Judith N. Shklar, « Hannah Arendt as Pariah », Partisan Review, n° 50, 1983.

    284 David Luban, « Explaining Dark Times : Hannah Arendt’s Theory of Theory », Social Research, n° 50, 1983.

    285 Dagmar Barnow, Visible Spaces : Hannah Arendt and the German-Jewish Experience, Baltimore, John Hopkins University Press, 1990.

    286 Margaret Canovan (dir.), Hannah Arendt : A reinterpretation of her Political Thought, Cambridge-England, Cambridge University Press, 1992.

    287 Richard I. Cohen, « Breaking the Code : Hannah Arendt’s Eichmann in Jérusalem and the Public Polemic : Myth, Memory and Historical Imagination », Michael n° XIII, 1993, pp. 29-85.

    288 Michel Abitbol, Les deux terres promises : les Juifs de France et le sionisme, 1897-1945, Paris, 1989.

    289 Perrine Simon-Nahum, Contribution à l’étude de la bourgeoisie juive à Paris entre 1870 et 1914, DEA, Paris, IEP, 1982.

    290 Béatrice Philippe, Les Juifs à Paris à la Belle Epoque, Paris, Albin Michel « Présence du judaïsme », 1992.

    291 Perrine Simon-Nahum, La Cité investie. La « Science du judaïsme » français et la République, Paris, Editions du Cerf « Bibliothèque franco-allemande », 1991.

    292 Pierre Birnbaum (dir.), Histoire politique des Juifs de France, Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1990.

    293 Pierre Birnbaum, « Minorités religieuses : Grégoire, Dreyfus, Drancy et Copernic. Les juifs au cœur de l’histoire de France », Les Lieux de mémoire, t. III, Les Frances, vol. 1, Conflits et partages, sous la direction de Pierre Nora, Paris, Gallimard, 1992. Dans le premier volume des Lieux de mémoire portant sur La République, l’affaire Dreyfus est absente. Et elle n’est présente, sur l’ensemble des 7 volumes, qu’à travers l’article de Pierre Birnbaum. Ce qui est peu dans le cadre d’un ouvrage interrogeant « les lieux de la mémoire ».

    294 Pierre Birnbaum, Les Fous de la République. Histoire politique des Juifs d’Etat, de Gambetta à Vichy, Paris, Fayard, 1992.

    295 Pierre Birnbaum, La logique de L’Etat, Paris, Fayard « L’espace du politique », 1982.

    296 Paula Hyman, From Dreyfus to Vichy. The remaking of French Jewry, 1906- 1939, New York, Columbia University Press, 1979.

    297 Paula Hyman, De Dreyfus à Vichy. L’évolution de la communauté juive en France 1906-1939 (traduit de l’anglais par Sabine Boulongne), Paris, Fayard « L’espace du politique », 1985.

    298 Geneviève Dermenjian, Juifs et Européens d’Algérie. L’antisémitisme oranais. 1892-1905, Jérusalem, Institut Ben-Zvi, 1983 (publié sous le titre : La crise antijuive oranaise (1895-1905) : l’antisémitisme dans l’Algérie coloniale, Paris, L’Harmattan, 1986).

    299 Pierre Birnbaum, « La France aux Français » Histoire des haines nationalistes, Paris, Seuil « XXe siècle », 1993.

    300 Pierre Birnbaum, « Affaire Dreyfus, culture catholique et antisémitisme », in Histoire de l’extrême droite en France (Michel Winock dir.), Paris, Le Seuil « XXe siècle », 1993, pp. 83-123.

    301 Philippe E. Landau, Les Juifs de France et la Grande Guerre. Patrie-République-Mémoire, Université de Paris VII, sous la direction de Michelle Perrot et Pierre Vidal-Naquet, 1993.

    302 Pierre Birnbaum, La fin du politique, Paris, Seuil, 1975 et 1979.

    303 René Rémond (dir.), Pour une histoire politique, Paris, Le Seuil « Univers historique », 1988.

    304 Jean Estèbe, Les ministres de la République, 1871-1914, Paris, FNSP, 1982 (préface de Maurice Agulhon).

    305 Jean El Gammal, Recherches sur le poids du passé dans la vie politique française de 1885 à 1900, Doctorat d’Etat, Université de Paris X-Nanterre, 1990.

    306 Une lignée républicaine, les Carnot sous la Troisième République, Limoges, 1989 (Gilles le Beguec, Rosemonde Sanson dir.).

    307 Sylvie Aprile, Auguste Scheurer-Kestner (1833-1899) et son entourage, étude biographique et analyse politique d’une aristocratie républicaine, Paris I, 1994 (sous la direction d’Adeline Daumard).

    308 Serge Berstein, Edouard Herriot ou la République en personne, Paris, Presses de la FNSP, 1985.

    309 Michel Winock, « Le mythe fondateur : l’affaire Dreyfus » in Odile Rudelle et Serge Berstein (dir.), Le modèle républicain, Paris, PUF « Politique d’aujourd’hui », 1992, pp. 131-145.

    310 Jean-Yves Mollier, Le scandale de Panama, Paris, Fayard, 1991.

    311 Jean-Yves Mollier et Jocelyne George, La plus longue des Républiques, Paris, Fayard, 1994.

    312 Jean Favier dir., Histoire de France : t. 5, François Caron, La France des patriotes 1851-1914, Paris, Fayard, 198X.

    313 t. 6, René Rémond (avec Jean-François Sirinelli), Notre siècle, 1918-1988, Paris, Fayard, 1988.

    314 Serge Berstein et Pierre Milza, Histoire de la France au XXe siècle, Bruxelles, Complexe, 1995 (rééd.). Voir également Eric Hobsbawm et la place occupée par l’affaire Dreyfus dans L’Ere des Empires, 1875-1914, Paris, Fayard, 1989 et Hachette « Pluriel ».

    315 Gérard Baal, Le parti radical de 1901 à 1914 (sous la direction de Maurice Agulhon), Université de Paris I, 1991, 4 vol. (à paraître aux Presses de la Sorbonne).

    316 Rosemonde Sanson, « Centre et gauche, 1901-1914. L’Alliance républicaine démocratique et le parti radical socialiste », Revue d’histoire moderne et contemporaine, juillet-septembre 1992, pp. 493-512.

    317 Jean-Baptiste Duroselle, Clemenceau, Paris, Fayard, 1988.

    318 Pierre Guiral, Clemenceau en son temps, Paris, Grasset, 1994.

    319 Victor Nguyen, « Charles Maurras (1868-1952) et l’Affaire : une crise de l’identité française ? », in Les écrivains et l’affaire Dreyfus, Paris, PUF, 1983.

    320 Victor Nguyen, Aux origines de l’Action française. Intelligence et politique à l’aube du XXe siècle, Paris, Fayard, 1991.

    321 Bertrand Joly, « Le parti royaliste et l’affaire Dreyfus », Revue historique, 1983, pp. 311-364

    322 Bertrand Joly, « Les antidreyfusards avant Dreyfus », Revue d’histoire moderne et contemporaine, avril-juin 1992, pp. 198-221.

    323 – Bertrand Joly, « The Jeunesse antisémite et nationaliste (1894-1904) », in R. Tombs, Nationhood and nationalism in France from boulangism to the Great War, Londres-New York, 1991, pp. 147-158.

    324 Philippe Levillain, « 1871-1898. Les droites en République », Histoire des droites en France (Jean-François Sirinelli dir.), Paris, Gallimard, 1992, pp. 147-212 (Philippe Levillain a écrit notamment Boulanger, fossoyeur de la monarchie, Paris, Flammarion, 1982)

    325 Gilles Le Beguec § Jacques Prévotat, « 1898-1919. L’éveil à la modernité politique », Histoire des droites en France (Jean-François Sirinelli dir.), Paris, Gallimard, 1992, pp. 213-289.

    326 J.C. Bardout, Les libertés d’association. Histoire étonnante de la loi de 1901, Paris, 1991.

    327 Prosper Jardin, « L’affaire Dreyfus à Rennes », Bulletin de la Société archéologique du département d’Ile-et-Vilaine, 1979, t. 81.

    328 Colette Cosnier, Rennes pendant le procès Dreyfus, Rennes, Ouest-France « L’histoire et nous », 1984.

    329 Robert Gauthier, « Les Alsaciens et l’affaire Dreyfus », Saisons d’Alsace, novembre-décembre 1966.

    330 Jean-Claude Richez, « L’affaire Dreyfus, l’Alsace et les Alsaciens », Revue d’Alsace, 1986, ri 112.

    331 Daniel Dayen, « L’affaire Dreyfus dans la Creuse – 1894-1899 », mémoires de la Société de sciences naturelles et d’archéologie de la Creuse, 1988, t. 43.

    332 Elisabeth Cazenave, « L’affaire Dreyfus et l’opinion bordelaise », Les Annales du Midi, janvier-mars 1972.

    333 Michael Burns, Rural Society and French Politics. Boulangism and the Dreyfus Affair, Princeton, Princeton University Press, 1984.

    334 W.D. Irvine, The Boulanger Affaire Reconsidered. Royalisme, Boulangism and the origins of the radical rigt in France, New York, Oxford University Press, 1989.

    335 Robert Tomps, Nationhood and Nationalism. From Boulangism to the Great War, 1889-1918, New York, Harper Collin Academie, 1991.

    336 Peter Rutkoff, Revanche and Revision. The Ligue des patriotes and the origins of the radical right in France, 1882-1900, Ohio University Press, 1981.

    337 Stephen Wilson, « Catholic populism in France at the time of the Dreyfus affaire : the Union nationale », Journal of contemporary history, octobre 1975, pp. 667- 705 ; « L’Action française et le mouvement nationaliste français entre les années 1890 et 1900 », Etudes maurrassiennes, 1980, n° 4. O.L. Arnal, Ambivalent Alliance. The Catholic Church and The Action française, Pittsburgh, University of Pittsburgh pree, 1985.

    338 Frederick Busi, The Pope of Antisemtism : the Career and legacy of Edouard-Adolphe Drumont, Londres-New York, University press of America, 1986.

    339 Willa Z. Silverman, The notorious life of Gyp. Right-wing anarchist infin-de-siècle, New York, Oxford University Press, 1994

    340 Karen Offen, Paul de Cassagnac and the authoritarian tradition in nineteenh-century France, New York-Londres, 1991.

    341 Toby Gelfand, « From Religious to Bio-Medical Anti-Semitism : The Career of Jules Soury » in French Medicine & Culture, Amsterdam § Atlanta, Ed. A. La Berge § M. Feingold, Rodopi 1994, pp. 248-279.

    342 Michael Burns, « Qui ça Dreyfus ? The Affair in rural France », Historical Reflections, n° 5, 1978 ; Edward Berenson, « Politics and the French Peasantry : The Debates continues », Social History, mai 1987 ; Nancy Fitch, « Mass Culture, Mass Parliamentary Politics and Modem Anti-Semitism : The Dreyfus Affair in Rural France », American Historical Review, février 1992.

    343 Norman L. Kleeblatt (dir.), The Dreyfus Affair. Art, Truth & Justice, Berkeley-Los Angeles-Londres, University of California Press, 1987. (Paula Hyman : « The French Jewish Community from Emancipation to the Dreyfus Affair », Benjamin F. Martin : « The Dreyfus Affair and the Corruption of the French Legal System », Michael R. Marrus, « Popular Anti-semitism », Phillip Dennis Cate : « The Paris Cry : Graphi Artists and the Dreyfus Affair », Linda Nochlin : « Degas and the Dreyfus Affair : A Portrait of the Artist as an Anti-Semite », Susan Rubin Suleiman : « The Literary Signifiance of the Dreyfus Affair », Michael Burns, « The Dreyfùs Family »). Egalement, Paula Hyman, « The Dreyfus Affair : The Visual and the Historical », Journal of Modern History, mars 1989.

    344 L’affaire Dreyfus, Paris, Archives nationales, 1964. Une Affaire toujours actuelle, musée de Rennes, 1973. Autour de l’affaire Dreyfus, bibliothèque de Mulhouse, 1987.

    345 M.O. Goldsmith, Honor and Dishonor : an appraisal of the military role in the Dreyfus Affair, 1991.

    346 Robert Nye, Masculinity and Male Codes of Honor in Modem France, Oxford, Oxford University Press, 1993.

    347 Eugen Weber, La Fin des terroirs, la modernisation de la France rurale, 1870- 1914, Paris, Fayard, 1983 – Fin de siècle. La France à la fin du XIXe siècle, Paris, Fayard, 1986.

    348 Allistair Home, The French Army and Politics, 1870-1970, New York, 1984.

    349 Maurice Larkin, « La République en danger ? The pretenders, the army and Déroulède, 1898-1899 », English historical Review, 1985, pp. 85-105.

    350 H. Franck et M. Pankiw, The Dreyfus Affair : the Clique of Saint-Dominique Street, Sherbrook, Canada, Naaman, 1986.

    351 Jean-Marc Berlière, Louis Lépine, vers la naissance de la police moderne, Paris, Denoël, 1993.

    352 Martine Kaluszynski, « Alphonse Bertillon et l’anthropométrie », Maintien de l’ordre et police en France et en Europe au XIXe siècle, Paris, Créaphis/Société d’Histoire de la Révolution de 1848 et des Révolutions du XIXe siècle, sd [colloque de 1983], pp. 269-286.

    353 PUF.

    354 Jean-Claude Farcy, Deux siècles d’histoire de la justice (1789-1989). Eléments de bibliographie, Nanterre, Centre d’Histoire de la France contemporaine, 1993, 2 t.

    355 A.-J. Arnaud, Les Juristes face à la société du XIXe siècle à nos jours, Paris, PUF, 1975.

    356 Jean-Pierre Royer, La société judiciaire depuis le XVIIIe siècle, Paris, 1979.

    357 Jean-Pierre Royer et alii, Juges et notables au XIXe siècle, Paris, PUF, 1982.

    358 B. Martin, The hypocrisy of Justice in the Belle Epoque, Baton Rouge, Louisiane, 1984 – Crime and criminal under the Third Republic : the Shame of Marianne, Baton Rouge, Louisiane, 1990.

    359 J. Lorgnier, R. Martinage et J.-P. Royer (dir.), Justice et République (s), Lille, L’Espace juridique, 1993. Voir aussi Daniel Amson (en collaboration avec Raymond Lindon), La Haute-Cour, 1789-1987, Paris, PUF « Politique d’aujourd’hui », 1987.

    360 La Cour de cassation 1790-1990, Catalogue de l’exposition du bicentenaire (27 novembre 1990-27 janvier 1991), sous la direction de Pierre Drai et Pierre Bézio, Paris, 1990 (article d’Andrée Chauleur, pp. 99-104).

    361 A l’occasion de cet anniversaire, Jean-Denis Bredin a donné une contribution sur les magistrats de la cour.

    362 C. Fillon, Histoire du barreau de Lyon sous la IIIe République, Lyon, 1993, dactyl.

    363 Adeline Daumard, Les bourgeois et la bourgeoisie en France depuis 1815, Paris, Flammarion « Champs », 1991.

    364 Jacques § Mona Ozouf (avec Véronique Aubert et Claire Steindeckler), La République des instituteurs, Paris, Le Seuil-Gallimard « Hautes Etudes », 1992.

    365 Christophe Charle, Les élites de la République (1880-1900), Paris, Fayard « L’espace du politique », 1987.

    366 Susan Rubin Suleiman, « Passion/Fiction : l’affaire Dreyfus et le roman », Littérature, n° 71, octobre 1988, pp. 90-107. Pour un exemple contemporain, voir Nicolas Weill, Meurtre à l’Aurore, Paris, Calmann-Lévy « roman », 1994 (série des romans historiques « Meurtre à... »).

    367 – Pierre Barbéris, « Un mythe intellectuel : l’affaire Dreyfus. Lecture de J’accuse », Elseneur, n° 5, mars 1988, pp. 31-80.

    368 Les écrivains et l’affaire Dreyfus, Paris, PUF, 1983.

    369 Géraldi Leroy, Péguy, entre l’ordre et la révolution, Paris, Presses de la FNSP, 1981.

    370 Eric Cahm, « Introduction » in Daniel Halévy, Péguy et les Cahiers de la quinzaine, Paris, Hachette « Pluriel », 1979.

    371 Voir la communication de Michel Leymarie dans ce colloque.

    372 Léon Blum avant Léon Blum : les années littéraires 1892-1914 (n° 23-24-25, 1988).

    373 Jean Lacouture, Léon Blum, Paris, Seuil, 1977.

    374 Pascal Ory, « Préface » in Léon Blum, Souvenirs sur l’Affaire, Paris, Gallimard « Idées », 1981, pp. 13-31 (et réédition, 1996).

    375 Michel Launay, « Jaurès, la Sorbonne et l’affaire Dreyfus », Jean Jaurès – Bulletin de la Société d’études jaurésiennes, juillet-septembre 1967, pp. 14-19.

    376 Eric Cahm, « Pour ou contre Emile Zola : les étudiants de Paris en janvier 1898 », Jean Jaurès – Bulletin de la Société d’études jaurésiennes, octobre-décembre 1878, pp. 12-15.

    377 Madeleine Rebérioux et Gilles Candar (dir.), Jaurès et les intellectuels, Paris, Editions de l’Atelier, 1994.

    378 Jaurès et les écrivains, colloque international organisé par le Centre Charles Péguy à Orléans en 1993.

    379 Marcelle Auclair, La vie de Jaurès ou la France d’avant 1914, Paris, Le Seuil, 1954.

    380 Harvey Goldberg, Jean Jaurès. La biographie du fondateur du Parti socialiste (traduit de l’américain par Pierre Martory), Paris, Fayard, 1970.

    381 Jean Rabaut, Jean Jaurès, Paris, Librairie académique Perrin, 1971

    382 Jean Jaurès, Les Preuves, préface de Madeleine Rebérioux, Le Signe, 1981.

    383 Madeleine Rebérioux, « Zola, Jaurès et France : trois intellectuels devant l’Affaire », Les Cahiers naturalistes, n° 54, 1980, pp. 266-281.

    384 Daniel Lindenberg et Pierre-André Meyer, Lucien Herr. Le socialisme et son destin, Paris, Calmann-Lévy, 1975.

    385 Pascal Ory et Olivier Barrot, La Revue blanche, Paris, UGE « 10/18 », 1989.

    386 Geneviève Comès, « Le groupe de la Revue blanche (1889-1903), La Revue des revues, n° 4, automne 1987.

    387 Shlomo Sand, L’illusion du politique. Georges Sorel et le débat intellectuel 1900, Paris, La Découverte « Armillaire », 1984 ; Jacques Julliard et Shlomo Sand, Georges Sorel en son temps, Paris, Seuil, 1985.

    388 Jean-Denis Bredin, Bernard Lazare. De l’anarchiste au prophète, Paris, Editions de Fallois, 1992.

    389 Philippe Oriol, Bibliographie de Bernard Lazare, Paris, Edition du Fourneau, 1994.

    390 Voir la postface de Philippe Oriol à la réédition de Sébastien Faure, Les anarchistes et l’affaire Dreyfus, Paris, éditions du Fourneau « collection noire », 1993.

    391 Pierre Michel et Jean-François Nivet, Octave Mirbeau. L’imprécateur au cœur fidèle, Paris, Librairie Séguier, 1990 – (éd.), Octave Mirbeau. L’affaire Dreyfus, Paris, Librairie Séguier, 1991.

    392 Jean-Pierre Rioux (éd.), Laurent Tailhade. Imbéciles et gredins (1900), Paris, Laffont, 1969.

    393 RJ. Smith, « A note on Romain Rolland in the Dreyfus Affair », French Historical Studies, 7, 2, automne 1971, pp. 284-287.

    394 Antoinette Blum, « Les Loups au Théâtre de l’Œuvre : le 18 mai 1898 », Revue d’Histoire Littéraire de la France, n° 6, novembre-décembre 1976, pp. 883-895 – « Romain Rolland face à l’affaire Dreyfus », Relations internationales, n° 14, été 1978, pp. 127-141.

    395 Pierre Guiral, « Daniel Halévy. Esquisse d’un itinéraire », Contrepoint, n° 20, 1976, pp. 79-97. Voir aussi A. Silvera, Daniel Halévy and his Times, Ithaca, New York, Cornell University Press, 1966, et Sébastien Laurent dans ce colloque.

    396 Léon Daudet, Souvenirs et polémiques, Paris, Robbert Laffont « Bouquins », 1992.

    397 Henri Mitterand, Zola journaliste, Paris, Armand Colin « Kiosque », 1962
    – Zola. L’histoire et la fiction, Paris, PUF, 1990.

    398 Michael G. Lerner, « Edouard Rod et Emile Zola : l’affaire Dreyfus et la mort de Zola », Les Cahiers naturalistes, n° 40, 1970, pp. 167-176.

    399 Jean Racine, « Un article inédit d’Emile Zola », Les Cahiers naturalistes, n° 3, 1955, pp. 141-144.

    400 Jean-Claude Cassaing, « Vive la République ! », Les Cahiers naturalistes, n° 54, 1980, pp. 299-316.

    401 Susan Rubin Suleiman, « L’engagement sublime : Zola comme archétype d’un mythe culturel », Les Cahiers naturalistes, n° 67, 1993.

    402 Jean Vayssière, « l’affaire Dreyfus à Valence. Blasco Ibanez », Les Cahiers naturalistes, n° 51, 1977, pp. 97-108.

    403 Karl Zieger, « Les réactions autrichiennes à l’affaire Dreyfus », Les Cahiers naturalistes, n° 62, 1988, pp. 22-26.

    404 Léon Lipschutz, « Trois lettres inédites de Clemenceau sur l’affaire Dreyfus », Les Cahiers naturalistes, n° 31, 1968, pp. 182-188.

    405 John Christie, « Deux manuscrits inédits de Saint-Georges de Bouhélier (1876-1947) », Les Cahiers naturalistes, n° 37, 1969, pp. 76-90.

    406 Gilles Le Beguec, « Zola repoussoir ? Les intellectuels libéraux et le refus du dreyfusisme », Les cahiers naturalistes, 1980, pp. 282-298.

    407 Voir la note n° 383.

    408 Léon Lipschutz, Une bibliothèque dreyfusienne. Essai de bibliographie thématique et analytique de l’affaire Dreyfus, Paris, Fasquelle, 1970.

    409 Alain Pagès, Emile Zola, un intellectuel dans l’affaire Dreyfus, Paris, Librairie Séguier, 1991, 397 p.

    410 B.H. Bakker (éd.), Emile Zola. Correspondance, voir note n° 467.

    411 Editions réalisées par : Colette Becker (Paris, Garnier-Flammarion, 1969), Henri Guillemin (Bruxelles, Complexe « Historiques-Politiques », 1988), Jean-Denis Bredin (Paris, Imprimerie Nationale « Acteurs de l’Histoire », 1992).

    412 Alain Pagès (éd.), Emile Zola. Vérité, Saint-Cyr sur Loire, Editions Christian Pirot, 1993, 2 vol.

    413 François Broche, Maurice Barrès, Paris, Lattès, 1987.

    414 Alphonse Zarach, Bibliographie barrésienne, Paris, PUF, 1951.

    415 Robert Bonnaut, « L’affaire Dreyfus : grandeurs d’hier, petitesse d’aujourd’hui », La Quinzaine littéraire, 1-15 juin 1994, pp. 7-8 ; Vincent Duclert, « Histoires françaises de l’affaire Dreyfus », Jean Jaurès cahiers trimestriels, n° 136, avril-juin 1995, pp. 10-45 ; François Furet, « Un siècle d’affaire Dreyfus », Le Nouvel Observateur, 10 – 16 mars 1994, pp. 98-100 ; Marc Knobel, « En cette année 1994… L’affaire Dreyfus », Les Cahiers naturalistes, n° 69, 1995, pp. 302-310 ; Annie Kriegel, « Une nouvelle ‘affaire Dreyfus’ ? », Le Figaro, 1er mars 194 ; Jean-Yves Mollier, « L’affaire Dreyfus cent ans après », Revue du XIXe siècle, n° 11, 1995, pp. 79-92 ; Jean-François Nivet, « Autour de l’affaire Dreyfus », Esprit, décembre 1994, pp. 209-216 ; Christophe Prochasson, « Une commémoration discrète : quelque livres pour un centenaire », Mil neuf cent. Revue d’histoire intellectuelle, 1994, pp. 225-229. Pour des références complémentaires, voir ci-dessous (note n° 418).

    416 George R. Whyte, « Un bilan du centenaire de l’affaire Dreyfus en Grande-Bretagne, en Israël et en Suisse », Jean Jaurès cahiers trimestriels n° 136, avril-juin 1995, pp. 54-60.

    417 Kaï-Ulrich Hartwich, « Bilan du centenaire de l’affaire Dreyfus en Allemagne », op. cit., pp. 46-53.

    418 « Bibliographie internationale du centenaire de l’affaire Dreyfus en 1993- 1995 » (par Vincent Duclert), Jean Jaurès cahiers trimestriels n° 138, septembre-décembre 1995, pp. 130-181 (avec deux compléments dans les n° 140 et 141).

    419 Par exemple, le Bulletin de la Société des lettres, sciences et arts de la Corrèze dirigé par Gilbert Beaubatie s’est intéressé au général Billot, ministre de la Guerre de 1896 à juin 1898, et originaire de la Corrèze (tome 98, 1995). Les Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest ont publié un article sur l’universitaire Georges Dottin, éveillé à la politique républicaine grâce à l’Affaire (Hervé Baudru, « Georges Dottin 1863-1928 : un combat pour la république », n° 104-2, 1997, pp. 79-91).

    420 Marc Knobel, « L’antidreyfusisme de 1906 à nos jours », Lendemains, n° 77, 20 Jahrgang 1995, pp. 20-29, « Les derniers antidreyfusards ou l’anti-dreyfusisme de 1930 à nos jours », L’opinion publique et l’affaire Dreyfus en France et à l’étranger, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 1995, pp. 113-124..

    421 « Legacies of the Dreyfus Affair : Ideas and Identities in the Twentieh Century », New York University, 28-29 avril 1995, actes à paraître.

    422 Dreyfus und die Folgen (Julius H. Schœps, Hermann Simon et Bernd Rother dir.), Berlin, Edition Hentrich, 1995 (actes du colloque de l’université de Potsdam, 9-12 mai 1994).

    423 « Aspects de l’antisémitisme moderne en Europe. De l’affaire Dreyfus à la ‘solution Finale’ » (Edgar Mass et Kaï-Ulrich Hartwich dir.), Université de Leipzig, 11-14 janvier 1995, actes à paraître.

    424 « L’affaire Dreyfus – Cent ans après » (Zeev Sternhell dir.), Université hébraïque de Jérusalem, 6-10 novembre 1994, actes à paraître.

    425 « L’affaire Dreyfus – 100 ans, Nationalisme, Raison d’Etat et Droits de l’Homme » (Shlomo Sand dir.), Université de Tel Aviv, 21-22 mars 1994, actes à paraître.

    426 « Les intellectuels face à l’affaire Dreyfus, alors et aujourd’hui », Université de Bar-Ilan, 13-15 décembre 1994, actes à paraître.

    427 Vincent Duclert, « L’affaire Dreyfus, la justice et l’armée. De l’historiographie à l’histoire », Jean Jaurès cahiers trimestriels, n° 142, octobre-décembre 1996, p. 49 note 11.

    428 Jean Doise, « Et si les services secrets étaient responsables de l’Affaire ? », L’Histoire, janvier 1994, pp. 28-33.

    429 Jean Doise, Un secret bien gardé. Histoire militaire de l’affaire Dreyfus, Paris, Le Seuil « XXe siècle », 1994.

    430 Jean-Jacques Becker, « Histoire et armée. L’apport de l’affaire Dreyfus », Jean Jaurès cahiers trimestriels, n° 137, juillet-septembre 1995, pp. 35-41.

    431 Vincent Duclert, « L’affaire Dreyfus et le tournant critique », Les Annales. Histoire, sciences sociales, mai-juin 1995, pp. 563-578.

    432 Bertrand Joly, « Un secret bien gardé », Revue historique, n° 591, 1994, pp. 183-185.

    433 Christophe Prochasson, « Une commémoration discrète : quelques livres pour un centenaire », art. cit.

    434 Marcel Thomas, « Fausses clés pour pseudo-énigmes : Jean Doise, Un secret bien gardé. Histoire militaire de l’affaire Dreyfus », Historiens & Géographes, n" 346, décembre 1994, pp. 125-129.

    435 Pierre Vidal-Naquet, « Entretien sur l’affaire Dreyfus » (avec Lucette Finas), La Quinzaine littéraire, n° 641, 16-28 février 1994, pp. 7-8. Pour d’autres références, nous renvoyons à notre article, « Histoires françaises de l’affaire Dreyfus », Jean Jaurès cahiers trimestriels, n° 136, avril-juin 1995, pp. 10-45

    436 Jean-Pierre Royer, Histoire de la justice en France, Paris, PUF « Droit fondamental », 1995, pp. 640-669.

    437 Vincent Duclert, « L’affaire Dreyfus et le tournant critique », art. cit.

    438 Vincent Duclert, « Le centenaire, l’Affaire et l’histoire », Jean Jaurès cahiers trimestriels, n° 136, avril-juin 1995, pp. 4-9 ; Madeleine Rebérioux, « La déclaration du général Mourrut. Présentation », Bulletin de la SIHAD, n° 2, automne 1996, p. 3.

    439 Pierre Vidal-Naquet, « La fin de l’affaire Dreyfus », Célébration du Centenaire de l’institut des Hautes Etudes de Belgique, Bruxelles, Institut des Hautes Etudes de Bruxelles, 1994, pp. 85-103 et Jean Jaurès cahiers trimestriels n° 137, juillet-septembre 1195, pp. 15-28.

    440 Michael Burns, Histoire d’une famille française, les Dreyfus. L’émancipation, l’Affaire, Vichy (traduit de l’américain par Béatrice Bonne), Paris, Fayard « Pour une histoire du XXe siècle », 1994 (traduction de l’ouvrage n° 276).

    441 Les activités de la SIHAD, créée le 24 juin 1995, consistent pour l’instant à la tenue de trois Assemblées générales et à la publication d’un Bulletin avec deux numéros publiés (automne 1995, automne 1996).

    442 Vincent Duclert, L’affaire Dreyfus, Paris, La Découverte « Repères », 1994.

    443 Pierre Birnbaum, L’affaire Dreyfus. La République en péril, Paris, Gallimard « Découvertes », 1994.

    444 Eric Cahm, L’affaire Dreyfus, Paris, Hachette « Livre de Poche-Références », 1994.

    445 Vincent Duclert, Die Dreyfus-Affäre. Militärwahn, Republikfeidschaft, Judenhass, traduit du français par Ulla Biesenkamp, Berlin Wagenbach, 1994.

    446 Contrairement à ce qui est indiqué dans le texte, cette traduction n’a pas été réalisée. Mais nul doute que celle-ci interviendra en raison de la qualité de l’ouvrage et des attentes du public italien.

    447 Eric Cahm, The Dreyfus Affair in French society and Politics, Londres, Longman, 1996.

    448 Alfred Dreyfus, Cinq années de ma vie précédé de « Dreyfus dans l’Affaire et dans l’histoire » par Pierre Vidal-Naquet, et suivi de « Alfred Dreyfus, anti-héros et témoin capital » par Jean-Louis Lévy, Paris, La Découverte, 1994.

    449 « l’affaire Dreyfùs à l’étranger. L’affaire Dreyfùs et la Bibliothèque nationale », Revue de la Bibliothèque nationale de France, été 1994.

    450 « L’affaire Dreyfùs », Le Mouvement social, janvier-mars 1994.

    451 « Les revues françaises et anglaises dans l’affaire Dreyfùs », La Revue des revues, 1994.

    452 « L’affaire Dreyfus, Histoire », Jean Jaurès cahiers trimestriels, juillet-septembre 1995.

    453 « Chronique dreyfusienne », Les Cahiers naturalistes, 1995 et 1996.

    454 « Commémorations », Historiens & Géographes, décembre 1994.

    455 L’affaire Dreyfus et le tournant du siècle (Laurent Gervereau et Christophe Prochasson dir.), Paris-Nanterre, Musée d’histoire contemporaine-BDIC, 1994.

    456 Une tragédie de la Belle-Epoque : l’affaire Dreyfus (Béatrice Philippe dir.), Clichy, Comité du Centenaire de l’affaire Dreyfus-Inalco, 1994.

    457 Dreyfus : l’Affaire e la Parigi fin de siècle nelle carte di un diplomatico italiano (Pierre Milza dir.), Rome, Roma Edizioni Lavoro, 1994.

    458 Dreyfus avant Dreyfus. Une famille juive de Mulhouse (Odile Jubert et Marie-Claire Waille dir.), Mulhouse, La Filature, 1994.

    459 L’affaire Dreyfus à Toulouse, Toulouse, Centre culturel Saint-Jérôme, 1995.

    460 J’Accuse. 48 images et caricatures, en provenance de France, Allemagne, Autriche et Etats-Unis (Sarah Nathan Davis dir.), Théâtre de Bâle, 1994.

    461 The Dreyfus Affaire. The battle for public opinion, Tel Aviv, Museum of the Jewish Diaspora, Beth Hatefusoth, 1994.

    462 Guyane-Traces-Mémoires du bagne (Patrick Chamoiseau et Rodolphe Hammadi dir.), Paris, Editions de la Caisse nationale des monuments historiques et des sites, 1994.

    463 Les médias et l’affaire Dreyfus (Roger Cocquelin et Madeleine Rebérioux dir.), Montreuil, FILPAC, 1994.

    464 « L’affaire Dreyfus. Collection Nicolas Philippe, Paris, Etude Binoche, 1997.

    465 L’opinion publique et l’affaire Dreyfus en France et à l’étranger (Michel Denis, Michel Lagrée et Jean-Yves Veillard dir.), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 1995.

    466 Représentations de l’affaire Dreyfus dans la presse en France et à l’étranger (Eric Cahm et Pierre Citti dir.), numéro spécial-hors série de Littérature et Nation, Tours, Publications de l’Université François-Rabelais, 1997.

    467 Emile Zola, Correspondance, éditée sous la direction de B.H. Bakker, avec Henri Mitterand, Owen Morgan et Alain Pagès, tome IX (octobre 1897-septembre 1899)-tomeX (octobre 1899-septembre 1902), Montréal-Paris, Presses de l’Université de Montréal-CNRS Editions, 1993 et 1995.

    468 Emile Zola, Vérité (préface et notes par Alain Pagès), Saint-Cyr-sur-Loir, Editions Christian Pirot, 1993 ; Vérité (préface et notes de Colette Becker et Véronique Lavielle), Hachette « Le Livre de Poche-Classique », 1995.

    469 Emile Zola, L’affaire Dreyfus : lettres et entretiens inédits (textes réunis et présentés par Alain Pagès), Paris, CNRS Editions, 1994.

    470 Bernard Lazare, Une erreur judiciaire. L’affaire Dreyfus, préface de Philippe Oriol, Paris, Allia, 1993 – Philippe Oriol, Bibliographie de Bernard Lazare, Paris, Edition de Fourneau, 1994 – (etc).

    471 Pour les références relatives à l’édition de textes et aux études biographiques, nous renvoyons à l’index thématique de la « Bibliographie internationale du centenaire de l’affaire Dreyfus », op. cit. (note n° 418).

    472 L’affaire Dreyfus de A à Z (sous la direction de Michel Drouin), Paris, Flammarion, 1994 (84 contributions, plus un « précis historique », une bibliographie et un index des noms propres).

    473 L’affaire Dreyfus -Juifs en France, Mulhouse, Cêtre, 1994 (actes du 6e Symposium).

    474 « L’affaire Dreyfus », Tsafon. Revue d’études juives du Nord, hiver 1994.

    475 « Les juifs et l’affaire Dreyfus », Archives juives. Revue des Juifs de France, 1er semestre 1994.

    476 Françoise Basch, Victor Basch. De l’affaire Dreyfus au crime de la Milice, postface d’Elisabeth de Fontenay, Paris, Plon, 1994 ; Louis-Albert Revah, Julien Benda, un misanthrope juif dans la France de Maurras, Paris, Plon, 1991.

    477 « L’affaire Dreyfus et la construction de l’antisémitisme politique en Europe » publié par la Revue de la Bibliothèque de France (cf. note 449).

    478 Michel Abitbol, Mi-Kremyech le-Peten : Antishemiyut be-Algiryah ha-kolonyalit (1870-1940), Jérusalem, 1993 ; « L’affaire Dreyfus et la montée de l’antisémitisme colonial en Algérie », colloque de Jérusalem, op. cit.

    479 Richard Ayoun, , « Les effets de l’affaire Dreyfus en Algérie », Archives juives. Revue des Juifs de France, n° 27, 1er semestre 194, pp. 58-71.

    480 David Prochaska, « Algéria and the Dreyfus affair », colloque de New York, op. cit.

    481 Steve Uran, « La réception de l’affaire Dreyfus en Algérie », L’affaire Dreyfus de A à Z, op. cit. ; « La question de l’identité et de la périphérie coloniale – nationalisme et antisémitisme en Algérie », colloque de Tel Aviv, op. cit.

    482 Pierre Hebey, Alger 1898. La grande vague antijuive, Paris, Nil Editions, 1996.

    483 Georges Bensoussan, L’idéologie du rejet : enquête sur le Monument Henry ou archéologie du fantasme antisémite à la fin du XIXe siècle, Levallois-Perret, Manya, 1993.

    484 La France de l’affaire Dreyfus (Pierre Birnbaum dir.)

    485 Maurice Agulhon, « La République », l’affaire Dreyfus et le tournant du siècle, op. cit., pp. 49-55.

    486 « Questions de justice, de l’affaire Dreyfus à la guerre d’Algérie » (Jean-Jacques Becker dir.), Jean Jaurès cahiers trimestriels, n° 141, juillet-septembre 1996.

    487 Jérôme Hélie, « L’arche sainte fracturée », La France de l’affaire Dreyfus, op. cit., pp. 226-250.

    488 Christophe Prochasson, « Ordre militaire et Etat de droit : les officiers français au procès Zola et au procès de Rennes », Colloque « Les militaires, le pouvoir et la vie publique en France 1871-1962 », Paris (Palais du Luxembourg-Sorbonne), 4-6 avril 1996, actes à paraître.

    489 Vincent Duclert, « La République devant l’armée. Les ministres de la Guerre pendant l’affaire Dreyfus (1894-1899) », ibid.

    490 Bertrand Joly, « Paul Déroulède (1846-1914) », thèse de doctorat d’histoire (sous la direction de Jean-Marie Mayeur, Université de Paris IV, 1996). Deux livres issus de cette thèse sont à paraître, un dictionnaire du nationalisme (Librairie Champion) d’une part, une biographie de Paul Déroulède (Editions Perrin) de l’autre.

    491 Bertrand Joly, « Les antidreyfusards croyaient-ils Dreyfus coupable ? », Revue historique, n° 590, janvier-mars 1995, pp. 401-437 ; « Antidreyfusards, antidreyfusisme. Une histoire à écrire », Jean Jaurès cahiers trimestriels n° 137, juillet-septembre 1995, pp. 84-91.

    492 Jacques Prévotat, « Charles Maurras », l’affaire Dreyfus de A à Z, op. cit., pp. 234-242 – Jérôme Grondeux, pour sa communication dans ce colloque.

    493 Christophe Prochasson, « Sur le cas Maurras : biographie et histoire des idées politiques », Annales HSS, mai-juin 1995, pp. 579-587.

    494 Antoine Compagnon, Connaissez-vous Brunetière ? Enquête sur un antidreyfusard et ses amis, Paris, Seuil « Univers historique », 1997.

    495 Antoine de Baecque, « l’Affaire au cinéma », L’affaire Dreyfus de A à Z, op. cit., pp. 189-193 – Shlomo Sand, « Les sosies cinématographiques de Dreyfus », L’affaire Dreyfus et le tournant du siècle, op. cit., pp. 224-227.

    496 « l’affaire Dreyfus, Histoire », sous la direction de Vincent Duclert.

    497 op. cit.

    498 « Jaurès, les socialistes et l’affaire Dreyfus », Colloque de Montreuil, sous la direction de Madeleine Rebérioux et Marcel Dufriche, Jean Jaurès cahiers trimestriels n° 138, octobre-décembre 1995.

    499 Christophe Prochasson, « Un retour aux sources : l’antisémitisme au temps de l’Affaire », in « l’affaire Dreyfus, Histoire », op. cit, pp. 53-58.

    500 Madeleine Rebérioux, « Les historiens, la République et la question juive », L’Histoire, janvier 1994, pp. 112-115.

    501 Vincent Duclert, « Histoires françaises de l’affaire Dreyfus », art. cit.

    502 Birnbaum Pierre, Destins juifs. De la Révolution française à Carpentras, Paris, Calmann-Lévy « Essai-Histoire », 1995 (et notamment le chapitre sur « les sociologues français et l’affaire Dreyfus » dont une version a été présenté au colloque de New York, op. cit.).

    503 Philippe E. Landau, L’opinion juive et l’affaire Dreyfus, Paris, Albin Michel « Présences du judaïsme » Poche, 1995. Pour une importante et récente synthèse, voir Esther Benbassa, Histoire des Juifs de France, Paris, Seuil « Points-Histoire », 1997.

    504 Perrine Simon-Nahum, « Philologie et politique : la science du judaïsme français », Bulletin de la SIHAD, à paraître.

    505 Christophe Prochasson, « Georges Sorel : itinéraire d’un dreyfusard antisémite », L’Histoire, janvier 1994, pp. 102-105 ; « Georges Sorel, l’antisémitisme et l’Affaire », colloque de Grenoble, décembre 1994, « Comment devient-on dreyfusard ? »

    506 voir Jean Jaurès cahiers trimestriels (n° 140, avril-juin 1996, pp. 201-204 et 209-214), Historiens & Géographes (n° 353 ; juin-juillet 1996, pp. 30-32), Bulletin de la SIHAD (n° 2, automne 1996, pp. 66-68).

    507 « Aspects de l’antisémitisme moderne en Europe. De l’affaire Dreyfus à la ‘solution Finale’ », op. cit.

    508 Ces deux deux projets sont menés par un groupe d’historiens contemporanéistes (Marc-Olivier Baruch, Christophe Charle, Vincent Duclert, Gilles Pécout, Christophe Prochasson).

    509 Christophe Charle, La République des universitaires, 1870-1940, Paris, Seuil « L’Univers historique », 1994. Christophe Prochasson, « Les intellectuels », », L’affaire Dreyfus et le tournant du siècle, op.cit., pp. 104-109.

    510 Christophe Charle, « La science et les savants : le début de l’âge d’or ? », L’affaire Dreyfus et le tournant du siècle, op.cit., pp. 66-69.

    511 Vincent Duclert, « Les savants », L’affaire Dreyfus de A à Z, op.cit., pp. 490- 495. Dans son ouvrage de 1997, Les intellectuels et le socialisme (Paris, Plon), Christophe Prochasson montre comment l’idée socialiste a été formée par l’engagement des savants (les savants des sciences sociales notamment) après l’affaire Dreyfus.

    512 Pierre Vidal-Naquet, « La guerre d’Algérie », L’affaire Dreyfus de A à Z, op. cit., pp. 581-585.

    513 Christophe Prochasson, « Révisions et déchirements : le post-dreyfusisme des intellectuels à la veille de la Première guerre mondiale », colloque de New York, op. cit.

    514 Pascal Ory, « Modestes considérations sur l’engagement de la société culturelle dans l’affaire Dreyfus », L’opinion publique et l’affaire Dreyfus en France et à l’étranger, op. cit., pp. 37-49.

    515 Les Cahiers naturalistes préparent une cérémonie en l’honneur du centenaire de « J’accuse », le 13 janvier 1998, à la Bibliothèque nationale de France (qui inauguera ce même jour une exposition autour du manuscrit de J’Accuse...!), au Panthéon (allocution de Pierre Drai, premier président honoraire de la Cour de cassation) et à la Sorbonne (conférence de Jean-Denis Bredin). Le Centre historique des Archives Nationales doit, par ailleurs, publier à l’automne 1997 un inventaire des fonds non classés de la sous-série BB19 : Les scellés de l’affaire Dreyfus. Inventaire des papiers saisis en 1894 au domicile de Dreyfus. BB19 188 à 196 et BB19 71, dossier 2, pièces 11-21, 30- 38 ; BB19 101, dossier 4, pièces 41-83, par Ségolène de Dainville-Barbiche.

    516 A l’initiative de la Société d’études jaurésiennes, une réédition des Preuves sera réalisée aux éditions La Découverte (préface de Jean-Denis Bredin, postface de Madeleine Rebérioux, notes de Vincent Duclert) et une table ronde d’études croisées de « J’accuse » et des « Preuves » est programmée le 30 mai 1998 : les actes en seront publiés par les cahiers Jean Jaurès à l’automne 1998. Les cahiers préparent également un second volume de « L’affaire Dreyfus, Histoire » (cf. note n° 452).

    517 Le mouvement social publiera en juin 1998 un dossier sur l’histoire de la Ligue des droits de l’homme (sous la direction de Madeleine Rebérioux).

    518 Une réédition augmentée du Dictionnaire des intellectuels français, dont la première édition date de 1996 et qui fait de l’affaire Dreyfus son point de départ autant que son modèle organique, est prévue pour 1998 (sous la direction de Jacques Julliard et Michel Winock avec la collaboration de Pascal Balmand, Christophe Prochasson, Paris, Le Seuil, 1996 ; l’article « affaire Dreyfus » est signé Michel Winock). De Michel Winock également, en prolongement du Dictionnaire, une vaste fresque du Siècle des intellectuels (Paris, Seuil, 1997).

    519 Jean-Pierre Rioux, « Naissance du XXe siècle, L’Histoire, janvier 1994, pp. 124-127.

    Auteur

    • Vincent Duclert

      Chargé de cours à l’Université Paris X Nanterre.

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    1 Les engagements publics, comme celui de Gabriel Monod qui se déclare par une lettre publiée dans le Temps du 6 novembre 1897, sont précédés de prises de conscience, individuelles et privées, qui naissent, pour les premières, en 1895.

    2 Les principales bibliographies disponibles aujourd’hui sont celles de Léon Lipschutz, Une bibliothèque dreyfusienne. Essai de bibliographie thématique et analytique de l’affaire Dreyfus, Paris, Fasquelle, 1970 ; Frédéric Busi, « A Bibliographical OverView of the Dreyfus Affair », Jewish Social Studies, hiver 1978 ; K. Woody, « ‘ l’affaire Dreyfus’ ; Recent acquisitions », Princeton University Library Chronicle, Princeton University Press, 1978 ; Michel Drouin, « Bibliographie générale » in L’affaire Dreyfus de A à Z (Michel Drouin dir.), Paris, Flammarion, 1994, pp. 627-685 ; Françoise Vallet, L’affaire Dreyfus. Ouvrages, sources et documents des bibliothèques rennaises, Rennes, Musée de Bretagne, 1995. Outre la masse des références à organiser, la difficulté d’une bibliographie de l’affaire Dreyfùs tient dans la nécessité de distinguer le statut des textes [sources, recherches] et les thèmes précis, en rapport avec le travail des historiens.

    3 Henry Rousso, Le Syndrome de Vichy de 1944 à nos jours, Paris, Le Seuil, 1990 ; Vichy, un passé qui ne passe pas (avec Eric Conan), Paris, Fayard, 1994.

    4 La communication présentée le jour du colloque couvrait la période 1894- 1993. En accord avec les organisateurs, j’avais exclu de l’analyse historiographique le moment du centenaire. Dans la perspective de l’édition des actes, Michel Leymarie m’a demandé de poursuivre cette étude au-delà de 1993, en intégrant les nombreuses publications du centenaire. Ayant défendu des positions critiques, je reste en cohérence avec celles-ci.

    5 Cet article repose notamment sur un travail de bibliographie commencé en 1994 et qui doit déboucher sur la publication d’une « Bibliographie générale de l’affaire Dreyfùs » aux éditions de la Bibliothèque nationale de France.

    6 J’achève une thèse de doctorat d’histoire sur « l’engagement des savants et l’affaire Dreyfus, 1894-1994 », sous la direction de Madeleine Rebérioux (Université de Paris VIII).

    7 Par exemple, Vincent Duclert, « L’affaire Dreyfus, la justice et l’armée. De l’historiographie à l’histoire », Jean Jaurès cahiers trimestriels, n° 142, octobre-décembre 1996, pp. 47-54.

    8 Par exemple, « Un engagement d’historien dans la guerre d’Algérie : Pierre Vidal-Naquet, de Jaurès à la Cour de cassation », Jean Jaurès cahiers trimestriels, n° 141, juillet-septembre 1996, pp. 73-94 ; « Alger – 1944. L’invention de la République ? » et « Le colloque de Caen – 1956. La IVe République et la mobilisation scientifique », dossier « La IVe République, Histoire, recherches et archives » (sous la direction de Jean-Jacques Becker), Historiens & Géographes n° 357 (avril-mai 1997) et 359 (août-septembre 1997).

    9 Nouvelle série depuis 1995 (n° 135). Les cahiers Jean Jaurès sont édités par la Société d’études jaurésiennes (21 bd Lefebvre, 75015 Paris).

    10 Bernard Lazare, Une erreur judiciaire. La vérité sur l’affaire Dreyfus, Bruxelles-imprimerie Veuve Monnom, Paris-P.-V. Stock, 1896.

    11 Bernard Lazare, Une erreur judiciaire. La Vérité sur l’affaire Dreyfus (deuxième mémoire avec des expertises d’écritures), Paris, P.-V. Stock, 1897 [réédition, cf. note n° 470],

    12 Bernard Lazare, Comment on condamne un innocent. L’acte d’accusation contre le capitaine Dreyfus, Paris, P.-V. Stock, 1898.

    13 Yves Guyot, La révision du procès Dreyfus. Faits et documents juridiques, Paris, Aux bureaux du « Siècle » et P.-V. Stock, 1898. (Introduction. Toute la vérité. L’acte d’accusation. Analyse méthodique de l’acte d’accusation et du rapport du commandant Ravary).

    14 L’affaire Dreyfus. Le Procès Zola devant la cour d’assises de la Seine et la cour de cassation (7février-23 février, 31 mars, 2 avril 1898), Compte-rendu sténographique in extenso et documents annexes, Paris, Aux bureaux du Siècle et P.-V. Stock, 1898, 2 volumes.

    15 La Révision du procès Dreyfus à la cour de cassation. Compte rendu sténographique in-extenso (27, 28 et 29 octobre 1898), Paris, P.-V. Stock, 1898 – La Révision du procès Dreyfus. Enquête de la Cour de cassation, Paris, P.-V. Stock, 1899, 2 vol. (Tome I : Instruction de la Chambre criminelle, Tome II : Instruction des Chambres réunies. Pièces annexes) – La Révision du procès Dreyfus. Débats de la Cour de cassation. Rapport de M. Ballot-Beaupré, conclusions de M. le procureur général Manau, mémoire et plaidoirie de Me Mornard, arrêt de la Cour, Paris, P.-V. Stock, 1899.

    16 Charles-Victor Langlois et Charles Seignobos, Introduction aux études historiques, Paris, Hachette, 1898 [réédition, cf. note n° 212].

    17 Yves Guyot, L’affaire Dreyfus. Les faits et les preuves, Paris, P.-V. Stock, 1898

    18 E. de Haime pseudo de A. de Morsier, Les Faits acquis à l’histoire. Lettre de Gabriel Monod, introduction d’Yves Guyot. Avec des lettres et déclarations de Bréal, Duclaux, Anatole France, Giry, Grimaux, Havet, Meyer, Molinier, Scheurer-Kestner, Trarieux, Ranc, Guyot, E. Zola, Jaurès, Clemenceau, Reinach, Bernard Lazare, Réville, Séailles, Psichari, .., Paris, P.-V. Stock, 1898.

    19 Livre d’hommage des lettres françaises à Emile Zola, Bruxelles et Paris, G. Balat et Société libre d’édition des gens de lettres, 1898.

    20 Albert Réville, Les étapes d’un intellectuel, Paris, P.-V. Stock, 1898.

    21 Jean Jaurès, Les Preuves, Paris, éditions de la Petite République, 1898 [réédition, cf. note n° 382],

    22 L’archiviste Salomon Reinach, Drumont et Dreyfus. Etudes sur la Libre Parole de 1894 à 1895, Paris, P.-V. Stock, 1898.

    23 Arthur Giry, préface in Maurice Vauthier, La France et l’affaire Dreyfus, Paris, P.-V. Stock, 1898

    24 « Quatre normaliens », Histoire des variations de l’Etat-Major, Paris, G. Bellais, 1899 (avec une reproduction du bordereau en héliogravure).

    25 Paul Marie [pseudonyme de Paul Dupuy] Le Petit Bleu, Paris, P.-V. Stock, 1898, Le général Roget et Dreyfus, Paris, P.-V. Stock, 1899.

    26 Capitaine Paul Marin [pseudonyme de U.N. Badaud], Histoire populaire de l’affaire Dreyfus, Paris, Librairie illustrée puis P.-V. Stock, 1897.

    27 Raoul Allier, Voltaire et Calas. Une erreur judiciaire au dix-huitième siècle, Paris, P.-V. Stock.

    28 Gaston Paris, « Un procès criminel sous Philippe le Bel », Revue du Palais, 1er août 1898, pp. 244-261

    29 Paul Stapfer, Victor Hugo et l’affaire Dreyfus, Paris, Paul Ollendorff, 1901.

    30 Joseph Reinach, Le curé de Fréjus ou les Preuves morales, Paris, P.-V. Stock, 1898.

    31 Joseph Reinach, Une erreur judiciaire sous Louis XIV : Raphaël Lévy, Paris, C. Delagrave, 1898.

    32 A. Bergougnan, l’affaire Fabus et l’affaire El Chourffi. Les erreurs du conseil de guerre, Paris, P.-V. Stock, 1898 ; Edmond Hemel § Henri Varennes, Le dossier du lieutenant Fabry. Pages d’histoire judiciaire, 1898 ; Alfred Meyer, Lally-Tollendal et son procès de trahison. Le baillon en 1766. La cabale. Le huis clos. Le supplice. La révision. Voltaire et Condorcet, Paris, P.-V. Stock, 1898.

    33 Pierre Nicol, « Notes de lecture. Une affaire Dreyfus en l’an III », Révolution française, t. 46, p. 544, 1904.

    34 Auguste Molinier, Enquête sur un meurtre imputé aux juifs de Valréas, Paris, H. Champion, 1883.

    35 Théodore Reinach, Histoire des Israélites depuis la ruine de leur indépendance nationale jusqu’à nos jours, Paris, Hachette, 1901 (1re édition : 1884). La Revue d’histoire moderne et contemporaine rend compte de l’ouvrage en écrivant : « l’émancipation Israélite dans les Etats de l’Europe occidentale et centrale, n’est pas acceptée de tous. Des mouvements de réactionse produisent, l’antisémitisme se répand en Allemagne, en Autriche, un peu aussi en France au cours de ces deux dernières années, mais ici le mouvement est moins violent, et la majorité des Français tient trop aux principes d’égalité et de liberté civiles pour permettre de nouvelles guerres religieuses. » (Philippe Sagnac, III, 1901-1902, p. 426)

    36 Henri Dagan (dir.), Enquête sur l’antisémitisme, Paris, P.-V. Stock, 1899.

    37 Charles-Henry Lea, Histoire de l’inquisition au moyen-âge (traduit par Salomon Reinach) 3 volumes, Paris, Société nouvelle de librairie et d’édition 1900-01 (l’édition américaine date de 1888. New York, New Harper, 3 vol.).

    38 Fred. C. Conybeare, The Dreyfus Case, Londres, G. Allen, 1898.

    39 G. Barlow, A History of the Dreyfus Case, Londres, Simpkin, Marshall, Hamilton, Kent § Co, 1899.

    40 Maurice Vauthier, La France et l’affaire Dreyfus, op. cit.

    41 Otto Mittelstàdt, Die Affaire Dreyfus. Eine kriminal politische Studie, Berlin, J. Guttentag, 1898.

    42 John Grand-Carteret, L’affaire Dreyfus et l’image. 266 caricatures françaises et étrangères, Paris, Flammarion, 1898.

    43 André Chevrillon, « Huit jours à Rennes », Le Revue du Palais, 1er février 1899.

    44 Georges Weil, Histoire du parti républicain en France, 1814-1870, Paris, Alcan, 1900. La sœur de l’auteur, Jeanne Weill, connue sous le nom de Dick May, fut à l’origine de la création de l’Ecole des hautes études sociales, l’une des institutions phares du dreyfusisme.

    45 Georges Weill, Le Mouvement social en France de 1852 à 1910, Paris, Alcan, 1911. « Nous avons là, écrit la Revue historique dans sa livraison de janvier-avril 1912, un exposé très clair de cette vaste histoire, précieux pour ceux qui veulent se tenir au courant des grandes lignes de cette évolution par endroits dramatique, écrit en toute impartialité, en toute sérénité même, au point qu’il nous est impossible de savoir où l’auteur a ses sympathies ; et il nous semble que nous ne saurions en faire un plus grand éloge. » (p. 110).

    46 John Labusquière, Histoire socialiste de la Révolution française (Jean Jaurès dir.), tome XII, La Troisième République (1871-1900), conclusion de Jean Jaurès (« Le Bilan Social du XIXe siècle »), Paris, Jules Rouff et Cie, 1904.

    47 Affaire Dreyfus. Textes et documents le discours des 6 et 7 avril 1903, Les Cahiers de la Quinzaine, Paris, 8 rue de la Sorbonne, avril-juin 1903, 3 vol. (Cahiers de la quinzaine).

    48 Raoul Allier, Le Bordereau annoté, étude de Critique historique, Paris, Librairie Bellais, 1903.

    49 Bernard Francfort, Guide dans le maquis de l’affaire Dreyfus, Paris, E. Cornély, 1904.

    50 Paul Desachy, Répertoire de l’affaire Dreyfus, dates et documents (1894-1898), s.l., s.d. Répertoire de l’affaire Dreyfus (1894-1899), chez l’auteur, 1906.

    51 Paul Desachy, Bibliographie de l’affaire Dreyfus, Paris, E. Cornély et Cie, 1905.

    52 Pierre Molé [pseudonyme de Gabriel Monod avec Gaston Paris ou Louis Havet ?], Exposé impartial de l’affaire Dreyfus, Paris, P.-V. Stock, 1899.

    53 R.L.M. (pseudonyme de Théodore Reinach), Histoire sommaire de l’affaire Dreyfus, Paris, Société nouvelle de Librairie et d’Edition G. Bellais, 1904. Première publication du texte en 1903 dans Jewish Encyclopedia, t. IV, pp. 660-688. L’auteur s’arrête au 5 mars 1904, lorsque la Cour de cassation déclare recevable la demande en révision.

    54 Docteur Oyon, Précis de l’affaire Dreyfus. Lettre à un ami qui ne sait pas. Préface d’Anatole France, Paris, Pages Libres, 1903 [1re édition, P.-V. Stock],

    55 Conseil de guerre de Rennes. Le procès Dreyfus devant le conseil de guerre de Rennes (7 août-9 septembre), Paris, Paris, P.-V. Stock, 1900, 3 vol.

    56 L’Instruction Fabre et les décisions judiciaires ultérieures, Paris, éditions du Siècle, 1901 (et Supplément, Paris, P.-V. Stock, 1909).

    57 Le Procès Dautriche. Compte rendu sténographique in-extenso. (25 octobre-7 novembre 1904), Paris, Société nouvelle de Librairie et d’Edition, 1905.

    58 Révision du procès de Rennes, audiences des 3, 4 et 5 mars 1904 : rapport de M. le conseiller Boyer, réquisitoire de M. le procureur général Baudouin, plaidoirie de Me Mornard, arrêt de la Cour. Documents annexes : réquisitoire écrit de M. le procureur général, mémoire de M. Alfred Dreyfus, conclusions de Me Mornard, débats parlementaires, etc., Paris, Ligue française pour la défense des droits de l’homme et du citoyen, 1904. – La Révision du Procès de Rennes. Enquête de la chambre criminelle de la Cour de cassation, Paris, Ligue française pour la défense des droits de l’homme et du citoyen, 1908, 3 vol. – La Révision du Procès de Rennes. Réquisitoire écrit de M. le Procureur Général Baudouin, Paris, Ligue des Droits de l’Homme, 1907 – La Révision du procès de Rennes. Débats de la Cour de cassation (Chambres réunies) 15 juin 1906-12juillet 1906, Rapport de M. le Conseiller Moras. Réquisitoire de M. le Procureur Général Baudouin. Plaidoirie de Me Henry Mornard. L’Arrêt. Annexes, Paris, Ligue française pour la défense des droits de l’homme et du citoyen, 1906, 2 vol.

    59 Pierre Quillard, Le Monument Henry. Listes des souscripteurs classés méthodiquement et selon l’ordre alphabétique, Paris, P.-V. Stock, 1899.

    60 Auguste Molinier § Paul Painlevé, Examens critiques d’un mémoire intitulé : « Le Bordereau, étude des dépositions de M. Bertillon et du capitaine Valério au Conseil de guerre de Rennes, par un ancien élève de l’Ecole polytechnique », Paris, Imprimerie de G. Kadar (s.d.).

    61 Gabriel Monod, Mémoire en réponse au système de M. le commandant Corps, S.l.n.d. 1904.

    62 Charles Corps, Etudes sur le bordereau. Reproduction d’un mémoire adressé par le commandant Corps à la Chambre criminelle de la Cour de cassation, Versailles, Imprimerie H. Lebon, 1904.

    63 Gabriel Monod, Les leçons de l’histoire, Paris, Société d’éditions littéraires et artistique, Librairie Paul Ollendorf, 1902 (Université populaire du Fbg St Antoine).

    64 Henri Charriaut, Après la Séparation, enquête sur l’avenir de l’Eglise, Paris, Alcan, 1905.

    65 Joseph Reinach, Histoire de l’affaire Dreyfus, Paris, Editions de la Revue blanche puis Fasquelle, 1903-1911, 7 volumes, I. Le Procès de 1894 (1901). II. Esterhazy (1903). III. La crise (1903). IV Cavaignac et Félix Faure (1904). V. Rennes (1905). VI. La révision (1908). VII. Index général, additions et corrections (1911).

    66 Gabriel Monod, « Bulletin historique », Revue historique, mai-août 1901 (pour le tome I), septembre-décembre 1905, […] (tome IV), janvier-avril 1906 (tome V), septembre-décembre 1908 (tome VI).

    67 Henri Dutrait-Crozon, Joseph Reinach historien, révision de l’Histoire de l’afaire Dreyfus » (tome Ier, le procès de 1894 ; tome II, Esterhazy). Préface de Charles Maurras. Paris, A. Savaète, 1905, in-8, XLIV-544 p. (Recueil d’articles parus dans La Gazette de France, du 15 mars au 25 octobre 1904).

    68 Antoine Lestra, L’Article 445 du Code d’Instruction criminelle et l’affaire Dreyfus, Paris, bureaux de l’Action française, 1911.

    69 Henri Dutrait-Crozon, Appels au pays, 1 à 5, Paris, éditions de l’Action française, 1906-1908.

    70 Henri Dutrait-Crozon, Précis de l’affaire Dreyfus, Paris, Nouvelle Librairie Nationale, 1909.

    71 Le Procès du Panthéon. Grégori, Dreyfus et Zola devant le jury 4 juin-10 et 11 septembre 1908. Préface de Grégori. Compte rendu sténographique et révisé des débats, Paris, Bureaux de la Libre Parole, (s.d.) 1908.

    72 Anatole Leroy-Beaulieu, Les doctrines de haine : l’antisémitisme, l’antiprotestantisme, l’anticléricalisme, Paris, Calmann-Lévy, 1902.

    73 Armand Charpentier, Historique de l’affaire Dreyfus, avec les fac-similés des principales pièces secrètes, Paris, Fasquelle, 1933 – Les côtés mystérieux de l’affaire Dreyfus, Paris, 1938 – Histoire et Psychologie de l’affaire Dreyfus, Paris, Boivin, 1934.

    74 André Salmon, L’affaire Dreyfus, Paris, Emile-Paul frères, 1934.

    75 Georges Charensol, L’affaire Dreyfus et la IIIe République, Paris, Kra, 1930.

    76 Charles Seignobos, L’évolution de la IIIe République (1875-1914), t. VIII, Paris, Hachette, 1921.

    77 Bruno Weill, L’affaire Dreyfus, traduit de l’allemand. Paris, Gallimard, 1930. Voir aussi W. Steinthal, Dreyfus, 1930.

    78 Maximilien von Schwarzkoppen, Les Carnets de Schwarzkoppen. La vérité sur l’affaire Dreyfus, traduit de l’allemand par Alexandre Koyré, préface de Lucien Lévy-Bruhl, Paris, Rieder, 1930.

    79 W. Frank, Nationalismus und Demokratie im Franckreich der Dritten Republik, 1871-1918, Hambourg, Hanseatische Verlagstanstalt, 1933.

    80 Wilhelm Herzog, Der Kampf einer Republik : die Affäre Dreyfus, Dokumente und Tatsachen, Zürich-Vienne-Prague, Europa Verlag, 1933.

    81 Henri Dutrait-Crozon, Précis de l’affaire Dreyfus, « Edition définitive, Avec un répertoire analytique », Paris, Nouvelle Librairie Nationale, 1924, (et nouvelle édition, 1938, augmentée d’une interprétation des événements de 1924-1938).

    82 Théodore Reinach, Histoire sommaire de l’affaire Dreyfus, Paris, Ligue des Droits de l’Homme, 1924.

    83 Henri Séé, Histoire de la Ligue des droits de l’homme (1898-1926), préface de Victor Basch, Paris, Ligue des droits de l’homme, 1927.

    84 Victor Basch, Le Procès de Rennes dix ans après, Paris, éditions de la Ligue des droits de l’homme, 1928.

    85 Joseph Reinach, Histoire de l’affaire Dreyfus, nouvelle édition, 7 volumes, Paris, E. Fasquelle, 1929.

    86 Albert Thibaudet, La République des professeurs, Paris, Grasset, 1927.

    87 Cécile Delhorbe, l’affaire Dreyfus et les écrivains français. Etude sur Zola, France, Barrès, Maurras, Daudet, Proust, Péguy, Martin du Gard, Mirbeau, Bloch, etc, Neuchâtel-Paris, V. Attinger, 1932.

    88 Elie Halévy, L’Ere des tyrannies, Paris, Gallimard, 1938.

    89 Raymond Aron, « Etats démocratiques et Etats totalitaires », Bulletin de la Société française de Philosophie, 2, 1946, pp. 41-92.

    90 Marc Bloch, L’Etrange défaite, Paris, éditions du Franc-Tireur, 1946 [dernière édition disponible : Gallimard, « folio-histoire », 1990].

    91 Hannah Arendt, « From Dreyfus Affair to France Today », Jewish Social Studies, 3, 1942 – « The Jew as Pariah. A Hidden Tradition », ibid., 2, 1944.

    92 Jacques Kayser, l’affaire Dreyfus, Paris, Gallimard, 1946 [ « A la mémoire de Madeleine Lévy, petite-fille d’Alfred Dreyfus, qui, ayant accompli, elle aussi, comme son grand-père, son devoir de patriote français, et ayant été, comme lui, martyrisée, a été assassinée à Auschwitz, en 1944, à l’âge de vingt-deux ans »].

    93 François Goguel, Histoire de la IIIe République, Paris, Le Seuil, 1946.

    94 Jacques Chastenet, Histoire de la troisième République, t. III, La République triomphante, 1893-1906, Paris, Hachette, 1955.

    95 Georges Bonnefous, Histoire politique de la troisième République, t. I, L’Avant-Guerre (1906-1914), préface d’André Siegfried, Paris, PUF, 1956.

    96 Maurice Baumont, Aux sources de l’affaire Dreyfus, Paris, Productions de Paris, 1959 (et Au cœur de l’affaire Dreyfus, Paris, Del Duca, 1976).

    97 Patrice Boussel, L’affaire Dreyfus et la presse, Paris, Armand Colin « Kiosque », 1960.

    98 – Marcel Thomas, l’affaire sans Dreyfus, Paris, Fayard, 1961 (et Genève, 1971, 1978).

    99 Marcel Thomas, Esterhazy ou l’envers de l’affaire Dreyfus, Paris, Vernal/Philippe Lebaud, 1989.

    100 Pierre Miquel, L’affaire Dreyfus, Paris, PUF « Que sais-je », 1960 (réédité)

    101 Jean-Pierre Peter, « Dimensions de l’affaire Dreyfus », Annales ESC, novembre-décembre 1961, pp. 1141-1167.

    102 G. Chapman, The Dreyfus Case, Londres, Rupert Hart et Davies, 1955 (différentes éditions remaniées : 1963, 1972, 1979).

    103 Nicholas Halasz, Captain Dreyfus : The story of a Mass-hysteria, New York, Simon and Schuster, 1955.

    104 Eugen Weber, Action française. Royalism and Reaction in Twentieth Century France, Standford California, Stanford University Press, 1962 – The Nationalist Revival in France. 1905-1914, Berkeley, University of California Press, 1968 ; David Shapiro (dir.), The Right in France, 1890-1919, London, Chatto and Windus, 1962 ; David Sumler, « Domestic Influences on the Nationalist Revival in France, 1909- 1914 », French Historical Studies, automne 1970.

    105 Eugen Weber, L’Action française, Paris, 1964 et Stock, 1972 version abrégée) et Paris, Fayard, 1985 (pour la traduction intégrale). Pierre Nora publie en 1964 dans Les Annales une note critique à ce sujet (« Les deux apogées de l’Action française », janvier-février, pp. 127-141).

    106 Robert Byrnes, Antisemitism in Modem France. I. The Prologue to the Dreyfus affair, New Jersey, New Brunswick, 1950.

    107 Roderik Kedward, The Dreyfus Affair, New York, 1963.

    108 L. Derfler, The Dreyfus Affair, Tragedy of Errors, Boston, Heath, 1963.

    109 B. Schechter, The Dreyfus Affair. A National Scandal, Boston, Houghton Mifflin, 1967.

    110 I. Werstein, J’Accuse. The Story of the Dreyfus Case, New York, Messner, 1967.

    111 Douglas Johnson, France and the Dreyfus Affair, Londres, Blanford Press 1966 (et New York, 1967).

    112 David L. Lewis, Prisoners of Honor : the Dreyfus Affair, New York, William Morrow and Company, 1973.

    113 Louis L. Snyder, The Dreyfus Case : a documentary history, New Brunswick, Rutgers University Press, 1973.

    114 J. Mc Manners, Church and State in France, 1870-1914, Londres, 1972.

    115 M. Larkin, Church and State after the Dreyfus Affair. The Separation, Issue in France, 1974.

    116 Allan Mitchell, The German influence in France after 1870 : The formation of the French Republie, Chapel Hill, N.C., 1984 – Pictors and Vanquished : The German influence on Army and Church in France after 1870, Chapel Hill, N.C., 1984.

    117 T. lams, Dreyfus, Diplomatists and the Dual Alliance, Gabriel Hanotaux at the Quai d’orsay, Genève, Droz, 1962.

    118 R.G. Brown, The Dreyfus Affair and Fashoda : a Study of the interaction of domestic and international politics, 1893-1898, New-York, 1968.

    119 D. Raslon, The Army of the Republic : the place of military in the political evolution of France, 1871-1914, Cambridge, MIT Press, 1967.

    120 J. Brewer, Politics in the French Army : the afermath of the Dreyfus case, 1899 1905,1967.

    121 R.D. Anderson, France 1870-1914. Politics and Society, Lobdres, Rutledge § Kegan Paul, 1977.

    122 J. Rothney, Bonapartism after Sedan, Cornwell University Press, 1969.

    123 L. Derfler, A. Millerand. The socialistyears, La Haye, Mouton, 1977.

    124 D.R. Watson, Georges Clemenceau. A political biography, Londres, Methuen, 1974.

    125 F.M. Milbank, Principled Pragmatist. The political Career of Alexandre Millerand, New York-Oxford, Berg, 1991.

    126 Robert Louis Hoffman, More than a Trial : the Struggle over Captain Dreyfus, New York, The Free Press, 1980.

    127 E. Feldman, The Dreyfus Affair and the American Conscience, 1895-1906, Detroit, Wayne State University Press, 1981.

    128 Steven Lukes, Emile Durkheim. His life and Work, Londres, Penguin, Press/Allen Lane, 1973.

    129 H.L. Wesseling, « Reluctant Crusaders : French Intellectuals and the Dreyfus Affair », Standford French Review I, hiver 1977.

    130 Victor Brombert, The intellectual hero, studies in the french novel ; 1880-1935, New York, 1967 ; William Johnson, « Intellectuals in French novels and essays of the 1890 », Journal of European Studies, 1974, n° 4, pp. 43-56 ; H.-L. Wesseling, « Commitment ‘Willy-Nilly’, French intellectuals and the Dreyfus Affair », Tijdschrift voor Geschiedenis, 1974, vol. 87, pp. 410-424 ; David Schalk, The Spectrum of Political Engagement, Princeton, 1979.

    131 Robert Gauthier, « Dreyfusards ! ». Souvenirs de Mathieu Dreyfus et autres inédits, Paris, Gallimard-Julliard « Archives », 1965. Mathieu Dreyfus a publié un volume de ses souvenirs en 1978.

    132 Michel Devèze, Cayenne. Déportés et bagnards, Gallimard-Julliard « Archives », 1965.

    133 Jean-Thomas Nordmann, La France radicale, Paris, Gallimard-Julliard « Archives », 1977, 220 p.

    134 « Les intellectuels dans la société française contemporaine », Revue française de sciences politiques, décembre 1959 (Différentes contributions introduites par René Rémond).

    135 Claude Digeon, La crise allemande de la pensée française (1870-1914), Paris, PUF, 1959.

    136 Raoul Girardet, La Société militaire dans la France contemporaine, Paris, Plon, 1963.

    137 François Bédarida, « L’Armée et la République : les opinions politiques des officiers français en 1876-78 », Revue historique, juillet-septembre 1964, pp. 119-164

    138 Henry Contamine, La Revanche, 1871-1914, Paris, Berger-Levrault, 1957.

    139 Jean-Jacques Becker, Le carnet B. Les pouvoirs publics et l’antimilitarisme avant la guerre de 1914, Paris, Klincksieck, 1973.

    140 Maurice Garçon, Histoire de la justice sous la IIIe République, t. 2, Les Grandes affaires, Paris, Fayard, 1957.

    141 Y.-H. Gaudemet, Les avocats et la IIIe République, Paris, 1970.

    142 Jean-Pierre Machelon, La République contre les Libertés, Paris, Presses de la FNSP, 1976.

    143 Jean-Marie Mayeur, Un prêtre démocrate. L’abbé Lemire, 1853-1928, Paris, Casterman « Religion et société », 1968.

    144 Jean-Marie Mayeur, La séparation des Eglises et de l’Etat, Paris, Julliard, 1966 – « Religion et politique. Géographie de la résistance aux Inventaires », Annales ESC, novembre-décembre 1966, pp. 1259-1272.

    145 Jean Baubérot, « L’antiprotestantisme politique à la fin du XIXe siècle », Revue d’histoire et de philosophie religieuses, 1972.

    146 Janine Verdès-Leroux, Scandale financier et antisémitisme catholique. Le krach de l’Union générale, Paris, édition du Centurion, 1969.

    147 Pierre Pierrard, Juifs et Catholiques français (1886-1945). De Drumont à Jules Isaac 1886-1945, Paris, Fayard, 1970 [réédité par les éditions du Cerf en 1997].

    148 Paul Duclos, « Catholiques et juifs autour de l’affaire Dreyfus », Revue d’histoire de l’Eglise de France, 1978.

    149 Pierre Sorlin « La Croix » et les juifs 1880-1899. Contribution à l’histoire de l’antisémitisme contemporain, Paris, Grasset, 1967.

    150 Léon Poliakov, Histoire de l’antisémitisme, tome 4, L’Europe suicidaire 1870- 1939, Paris, Calmann-Lévy « Liberté de l’esprit », 1977.

    151 Louis Capéran, Histoire contemporaine de la laïcité française, Paris, Marcel Rivière, 1957 – L’anticléricalisme et l’affaire Dreyfus, Toulouse, 1948.

    152 Pierre Sorlin, Waldeck-Rousseau, Paris, Armand Colin, 1966.

    153 Janine Ponty (Lavieuville), La France devant l’affaire Dreyfus. Contribution à une étude sociale d’opinion publique 1898-1899, thèse de troisième cycle en histoire, Paris, EPHE, 1971.

    154 Janine Ponty, « La presse quotidienne et l’affaire Dreyfus en 1898-1899 : essai de typologie », Revue d’histoire moderne et contemporaine, avril-juin 1974, pp. 193- 220.

    155 Janine Ponty, « Le Petit Journal et l’affaire Dreyfus (1897-1899) : analyse de contenu », Revue d’histoire moderne et contemporaine, octobre-décembre 1977, pp. 641- 656.

    156 Pierre Sorlin, La Société française, Paris, Arthaud, 1969.

    157 Jean-Marie Mayeur, Histoire du peuple français, 1964.

    158 L’esprit républicain (colloque d’Orléans, 4 et 5 septembre 1970), Paris, Klincksieck, 1972.

    159 Claude Nicolet, L’idée républicaine 1789-1924. Essai d’histoire critique, Paris, Gallimard « Bibliothèque des histoires », 1982.

    160 J. Néré – G. Bourgin, La IIIe République 1871-1914, Paris, Colin, 1967.

    161 Jean-Pierre Azéma et Michel Winock, La Troisième République, Paris, Calmann-Lévy « Naissance et mort », 1970 (1976, Hachette « Pluriel » 1978, 1986).

    162 Jean-Baptiste Duroselle, La France de la « Belle Epoque », Paris, Editions Richelieu, 1972 (et Paris, Presses de la FNSP, 1992).

    163 Jean-Marie Mayeur, Les débuts de la IIIe République 1871-1898, Paris, Seuil « NHFC », 1973.

    164 Madeleine Rebérioux, La France radicale ? 1898-1914, Paris, Seuil « NHFC », 1975.

    165 Maurice Agulhon, La République, 1880-1932, Paris, Hachette « Histoire de France ».

    166 Jean-Marie Mayeur, La vie politique sous la IIIe République 1870-1940, Paris, Seuil « Points-Histoire », 1984.

    167 Jean-Marie Mayeur, « Les congrès nationaux de la Démocratie chrétienne, Lyon 1896-1897-1898 », Revue d’histoire moderne et contemporaine, juillet-septembre 1962, pp. 171-206.

    168 Jean Touchard, La gauche en France depuis 1900, préface de René Rémond, compléments de Michel Winock, Paris, Seuil « Points-Histoire », 1977.

    169 René Rémond, Les droites en France, Paris, Aubier Historique, 1982.

    170 Georges Lefranc, Le mouvement socialiste sous la IIIe République. I 1875- 1919, Paris, Payot, 1977.

    171 Jean Maitron (dir.), dictionnaire biographique du mouvement ouvrier, troisième partie : 1871-1914, Paris, Editions ouvrières, 1964.

    172 G. Ziebura, Léon Blum et le Parti socialiste (1872-1934), Presses FNSP, 1967.

    173 Daniel Ligou, Histoire du socialisme en France (1871-1961), Paris, PUF, 1962.

    174 J.-J. Fiechter, Le socialisme français de l’affaire Dreyfus à la Grande Guerre, Genève, 1965.

    175 Claude Willard, Le mouvement socialiste en France (1893-1905). Les guesdistes, Paris, Editions sociales, 1965.

    176 Claude Willard et Emile Botticielli, Le parti ouvrier français, l’affaire Dreyfus et l’entente sociale : les guesdistes, Paris, Editions Sociales, 1981.

    177 Madeleine Rebérioux, « Le socialisme français de 1871 à 1914 », Histoire générale du socialisme (Jacques Droz dir.), Paris, PUF, 1974, t. II, pp. 133-236 [réédition PUF « Quadrige », 1996].

    178 Michel Winock, « Jean Allemane et l’allemanisme », préface à Mémoires d’un communard, Paris, Maspero, 1981.

    179 Jean Maitron, Le mouvement anarchiste en France, tome 1, Des origines à 1914, Paris, François Maspero, [réédité Gallimard « Tel »].

    180 Henri Dubief, Les anarchistes (1870-1940), Paris, Armand Colin, 1972.

    181 en 1960.

    182 en 1964.

    183 François Crouzet, « Essai de construction d’un indice annuel de la production industrielle française au XIXe siècle », Annales ESC, janvier-février 1970, pp. 56- 99. Voir aussi Jacques Néré, La crise industrielle de 182 et le Mouvement boulangiste, Paris, 1959 (thèse de doctorat d’Etat, dactyl.), pour l’articulation entre crise économique et surchauffe nationaliste.

    184 Henriette Dardenne-Cavaignac, Lumières sur l’affaire Dreyfus, Paris, Nouvelles Edtions latines, 1964.

    185 Henri Dutrait-Crozon, Précis de l’affaire Dreyfus, Paris, éditions du Trident, 1987 [diffusion Librairie française ; fac-similé de l’édition de 1938].

    186 André Figueras, Ce canaille de D… reyfus, Paris, publications A. Figueras, 1982.

    187 André Figueras, l’affaire Dreyfus revue et corrigée, Paris, publications A. Figueras, 1989.

    188 Maurice Paléologue, Journal de l’affaire Dreyfus 1894-1899 – l’affaire Dreyfus et le Quai d’Orsay, Paris, Plon, 1955.

    189 Henri Giscard d’Estaing, D’Esterhazy à Dreyfus, Paris, Plon, 1950.

    190 Henri Guillemin, L’énigme Esterhazy, Paris, Gallimard, 1962.

    191 Pierre Miquel, Une énigme ? l’affaire Dreyfus, Paris, PUF « Dossier Clio », 1972.

    192 Jean- A. Chérasse et Patrice Boussel, Dreyfus ou l’intolérable Vérité : un essai historique et politique (déclaration et documents recueillis et présentés), Paris, Pygmalion, 1975.

    193 Michel de Lombarès, l’affaire Dreyfus. La clef du mystère, Paris, Robert Laffont « les ombres de l’histoire », 1972.

    194 Michel de Lombarès, l’affaire Dreyfus, Paris, Charles Lavauzelle, 1985.

    195 Richard Sennett, The Fall of Public Man, New York, 1977 [ « The Dreyfus affair : Destructive Gemeinschaft »].

    196 Siegfreid Thalheimer, Macht und Gerechtigkeit. Ein Beitrag zur Geschichte des Falles Dreyfus, Munich, 1948.

    197 Siegfreid Thalheimer, Macht und Gerechtigkeit. Ein Beitrag zur Geschichte des Falles Dreyfus, Munich, Studienausgabe, 1969 – Die Affare Dreyfus, Munich, DTV Dokumente, 1963, 1986 [version de poche].

    198 Paru à New York en 1951.

    199 N. Clary, French Antisemitism during the years of Drumont and Dreyfus, 1886-1906, Ann Arbor, Ohio State University, 1971.

    200 R. Urquhart, The American Reaction to the Dreyfus Affair : a study of antisemitism in the 1890s, Columbia University, 1972.

    201 Ron H. Feldman (dir.), The Jew as Pariah : jewish Identity and Politics in the Modem Age, New York, Grove Press, 1978.

    202 nnah Arendt, Sur l’antisémitisme. Les origines du totalitarisme (New York, 1951), Paris, Calmann-Lévy « Diaspora », 1973 (et Seuil « Points-Politique », 1984). Voir aussi la critique qu’en fit Raymond Aron : « L’essence du totalitarisme », Critique, janvier 1954 (réédité dans Commentaire, hiver 1985). Et, d’Hannah Arendt, « The road to the Dreyfus affair », Commentary, février 1951.

    203 Michael R. Marrus, Les juifs de France à l’époque de l’affaire Dreyfus, préface de Pierre Vidal-Naquet, Paris, Calmann-Lévy « Diaspora », 1972.

    204 Zeev Sternhell, Maurice Barrès et le Nationalisme français, Paris, Armand Colin et Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1972 (et Bruxelles, Complexe « Historiques », 1985).

    205 Hannah Arendt, Eichmann à Jérusalem, Paris, Gallimard, 1966.

    206 Robert Soucy, Fascism in France : The Case of Maurice Barrès, Los Angeles, London, Berkeley, University of California Press, 1972.

    207 Zeev Sternhell, La Droite révolutionnaire, 1885-1914. Les origines françaises du fascisme, Paris, Seuil « L’Univers historique », 1978 (et « Points Histoire », 1978).

    208 Jacques Julliard, « Le fascisme en France », Annales ESC, juillet-août 1984, pp. 849-859. Sur ce débat, voir aussi l’article de Michel Winock dans le Débat (mai 1983, pp. 35-44), Shlomo Sand, « L’idéologie fasciste en France », Esprit, août-septembre 1983, pp. 149-160, Serge Berstein, « La France des années 30 allergique au fascisme. A propos de Zeev Sternhell », Vingtième siècle revue d’histoire, avril 1984, pp. 83-94 ; Paul Mazgaj, « The Origins of the French Radical Right : A Historical Essay », French Historical Studies, automne 1987 et, pour une mise au point globale, Pierre Milza, Fascismes français. Passé et présent, Paris, Flammarion, 1987 (et « Champs-Flammarion », 1990). Pour une dernière mise au point : Francesco Germinario, « Fascisme et idéologie fasciste : problèmes historiographiques et méthodologiques dans le modèle de Zeev Sternhell », Revue Française d’Histoire des Idées Politiques, n° 1, 1er semestre 1995, pp. 39-78 (« Selon l’historien israélien, les origines de l’idéologie fasciste doivent être cherchées dans la France de la charnière des XIXe et XXe siècle », p. 41).

    209 Zeev Sternhell, Ni droite ni gauche, l’idéologie fasciste en France, Paris, Seuil, 1983.

    210 Madeleine Rebérioux, « Histoire, historiens et dreyfusisme », Revue historique, avril-juin 1976, pp. 407-432.

    211 Madeleine Rebérioux, « Le débat de 1900 : historiens et sociologues », Au berceau des « Annales » (actes du colloque de Strasbourg, 11-13 octobre 1979), (Charles-Olivier Carbonell et Georges Livet dir.) Toulouse, IEP, 1983, pp. 219-230.

    212 Madeleine Rebérioux, « Préface » à Charles-Victor Langlois et Charles Seignobos, Introduction aux études historiques (1898), Paris, Editions Kimé, 1992, pp. 7-16.

    213 Charles-Olivier Carbonell, Histoire et historiens. Une mutation idéologique des historiens français, 1865-1885, Toulouse, Privat, 1976.

    214 Antoine Prost, « Seignobos revisité », Vingtième siècle, revue d’histoire, juillet-septembre 1994, pp. 100-118.

    215 Stephen Wilson, « Le monument Henry : la structure de l’antisémitisme en France, 1898-1899, Annales ESC, mars-avril 1977, pp. 265-291 (repris dans Ideology and Experience : Antisemitism in France at the Time of the Dreyfus affair, Londres, Associated University Press, 1982). Voir aussi « The antisemitic riots of 1898 », Historical Journal, XVI-4, 1973, pp. 789-806.

    216 Jean-Pierre Rioux, Nationalisme et conservatisme : la Ligue de la Patrie française 1899-1914, Paris, Beauchesne, 1977.

    217 Philippe Charpentier de Beauvillé, La Ligue de la Patrie française (1898- 1902), Université de Paris IV, 1977.

    218 Christophe Charle, « Champ littéraire et champ du pouvoir : les écrivains et l’affaire Dreyfùs », Annales ESC, mars-avril 1977, pp. 240-264.

    219 Deux numéros spéciaux de la Revue française de sociologie : « A propos de Durkheim » (avril-juin 1976) et « Les Durkheimiens » (janvier-mars 1979).

    220 Christophe Charle, Intellectuels et élites en France (1880-1900), Université de Paris I (sous la direction de Maurice Agulhon), 1985, 2 vol.

    221 Christophe Charle, Naissance des « intellectuels » 1880-1900, Paris, Les éditions de Minuit, 1990.

    222 Jean-Marie Mayeur, « Les catholiques dreyfusards », Revue historique, avril-juin 1979, pp. 337-361.

    223 Gérard Baal, « Un salon dreyfusard, des lendemains de l’Affaire à la Grande Guerre : la marquise Arconati-Visconti, Revue d’histoire moderne et contemporaine, juillet-septembre 1981, pp. 433-463.

    224 Antoine Compagnon, La Troisième République des lettres, de Flaubert à Proust, Paris, Seuil, 1983.

    225 Robert J. Smith, « L’atmosphère politique à l’Ecole normale supérieure à la fin du XIXe siècle », Revue d’histoire moderne et contemporaine, avril-juin 1973, pp. 248- 268. Cet article est issu d’une thèse de 1967 seulement publiée en 1982 (The Ecole normale supérieure and the Third Republic, Albany, State University of New York Press, 1982).

    226 Jean El Gammal, Joseph Reinach et la République, Paris X-Nanterre, 1982.

    227 Jean-Paul Honoré, Le Discours politique dans l’affaire Dreyfus, thèse de 3e cycle, Université de Paris III, 1982 – « Le vocabulaire de l’antisémitisme en France pendant l’affaire Dreyfus », Mots, n° 2, 1981, pp. 73-91 – « Vocabulaire de l’anticléricalisme en France de l’Affaire à la Séparation (1898-1905) », Mots, n° 5, 1982, pp. 69-84.

    228 Bertrand Joly, L’agitation nationaliste à Paris (1898-1900) et les élections municipales de 1900, thèse de l’Ecole des Chartes, 1981.

    229 Michel Winock, Edouard Drumont et Cie. Antisémitisme et fascisme en France, Seuil, « XXe siècle », 1982 (repris dans Nationalisme, Antisémitisme et fascisme en France, Paris, Seuil « Points-Histoire », 1990).

    230 Danièle Delmaire (dir.), De l’antijudaïsme antique à l’antisémitisme contemporain, Lille, Presses Universitaires de Lille, 1979.

    231 Allan Mitchell, « La mentalité xénophobe : le contre espionnage en France et les racines de l’affaire Dreyfus », Revue d’histoire moderne et contemporaine, juillet-septembre 1982, pp. 489-499.

    232 William Serman, Les officiers français dans la nation, 1848-1914, Paris, Aubier-Montaigne, 1982.

    233 Pierre Vidal-Naquet, « Dreyfus dans l’Affaire et dans l’histoire », in Alfred Dreyfus, Cinq années de ma vie, Paris, Maspero, 1982 (et La Découverte, 1994, pp. 5- 45).

    234 Pierre Vidal-Naquet, « Joseph Reinach : vers la grâce de Dreyfus », Passé-Présent, n° 2-3, 1983 (réédité dans Les juifs, la mémoire et le présent. II, Paris, La Découverte « Essais », 1991, pp. 129-158. Et Seuil, « Points-Histoire », 1995).

    235 Jean-Denis Bredin, L’Affaire, Paris, Julliard, 1983.

    236 Jean-Denis Bredin, The Affair : the Case of Alfred Dreyfus, trans. Jeffrey Mehlman, New York, 1986.

    237 Maurice Blanchot, « Les intellectuels en question. Ebauche d’une réflexion », Le Débat, mars 1984, pp. 3-28 [réédité en 1996 sous la forme d’une brochure par les éditions Fourbis].

    238 Christophe Charle, « Naissance des intellectuels contemporains (1860- 1898) », Intellectuels français, intellectuels hongrois, XIII-XXe siècle (Jacques Le Goff et Bela Kopeczi dir.), Budapest-Paris, Akademiai Kiado-CNRS, 1985, pp. 177-189.

    239 Geneviève Idt, « L’intellectuel avant l’affaire Dreyfus », Cahiers de lexicologie, n° 15, 1969, pp. 35-46.

    240 Trevor Field, « Vers une nouvelle datation du substantif ‘intellectuel’», Travaux de Linguistique et de Littérature, 1976, n° 2, pp. 159-167.

    241 Pascal Ory et Jean-François Sirinelli, Les intellectuels en France, de l’affaire Dreyfus à nos jours, Paris, Colin « U », 1986 (et réédition, 1992).

    242 Jean-François Sirinelli, Intellectuels et passions françaises. Manifestes et pétitions au XXe siècle, Paris, Fayard, 1990.

    243 Michel Winock, « Les intellectuels dans le siècle », Vingtième siècle, revue d’histoire, avril-juin 1984, pp. 3-14.

    244 Michel Winock, « Les affaires Dreyfus », Vingtième Siècle, revue d’histoire, janvier-mars 1985, pp. 19-37 (repris dans Nationalisme, antisémitisme et fascisme en France, Paris, Seuil, 1990).

    245 Michel Winock, La fièvre hexagonale. Les grandes crises politiques 1871-1968, Paris, Calmann-Lévy, 1986 [réédité en 1987 par le Seuil « Points-Histoire »].

    246 Yolande Cohen, « Avoir vingt ans en 1900 : à la recherche d’un nouveau socialisme », Le Mouvement social, n° 120, juillet-septembre 1982, pp. 11-29.

    247 Christophe Prochasson, Place et rôle des intellectuels dans le mouvement socialiste français (1900-1920), Thèse de doctorat, Université Paris I, 1989. Publié en 1993 sous le titre, Les intellectuels, les socialistes et la guerre. 1900-1938 (Paris, Seuil, 1993).

    248 Christophe Prochasson, Les années électriques 1880-1910, Paris, La Découverte « L’aventure intellectuelle du XXe siècle », 1991.

    249 Christophe Prochasson, « Histoire intellectuelle/histoire des intellectuels : le socialisme français au début du XXe siècle », Revue d’histoire moderne et contemporaine, juillet-septembre 1992, pp. 423-448

    250 Madeleine Rebérioux et Christophe Prochasson, « Ruptures et figures contemporaines », Histoire de France, Les formes de la culture, Paris, Seuil, 1993, pp. 397-504. Voir aussi Madeleine Rebérioux, « La Ligue des Droits de l’Homme. Une histoire bientôt séculaire », Humanisme, mars 1992, pp. 28-34 (repris dans Hommes & Libertés, mars-mai 1993, pp. 23-29).

    251 Eric Agrikoliansky, La Ligue des droits de l’homme (1947-1990). Pérennisation et transformations d’une entreprise de défense des causes civiques, thèse de doctorat de science politique, Paris, IEP, 1997 (sous la direction de Pierre Fabre). Voir également, comme exemple de mémoire de maîtrise et monographie départementale, Jean-Claude Sosnowoki, La LDH en Côte-d’Or, des origines à la Seconde Guerre mondiale (Université de Bourgogne, 1993, sous la direction de Pierre Lévêque).

    252 Emmanuel Naquet, Affaire Dreyfus et intellectuels : aux origines de la Ligue des droits de l’homme, 1894-1898, DEA d’histoire contemporaine, Paris, IEP, 1990 – « Aux origines de la Ligue des Droits de l’Homme : affaire Dreyfus et intellectuels », Bulletin du Centre d’Histoire de la France contemporaine, n° 11, 1990, pp. 61-81.

    253 Wendy Perry, Doctorat à l’Université de Caroline du Nord.

    254 Lucien Mercier, Les Universités populaires : 1899-1914, Paris, Editions Ouvrières « Mouvement social », 1986.

    255 Bertrand Joly, « L’Ecole des Chartes et l’affaire Dreyfus », Bibliothèque de l’École des Chartes, 1989, pp. 611-671.

    256 Jean-Louis Fabiani, Les Philosophes de la république, Paris, Minuit « Le sens commun », 1988.

    257 Pierre Favre, Naissances de la science politique en France, 1870-1914, Paris, Fayard « L’espace du politique », 1989.

    258 Pierre Vidal-Naquet, « Une fidélité têtue. La résistance française à la guerre d’Algérie », Vingtième Siècle, Revue d’histoire, n° 10, 1986, pp. 3-19 (et Face à la raison d’Etat. Un historien dans la guerre d’Algérie, Paris, La Découverte « Essais », 1989, pp. 45-72)

    259 Bernadette Bensaude-Vincent, Langevin, 1872-1946. Science et vigilance, Paris, Belin, 1987.

    260 Eva Telkès (éd.), Maurice Caullery, Souvenirs d’un biologiste, préface d’Etienne Wolff, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1993.

    261 INRP-CNRS, 1985,1986,1988, 1989.

    262 Jean-Pierre Rioux, Frissons – fin de siècle 1889-1900, Paris, Le Monde Editions, 1990.

    263 Cent ans d’histoire de « La Croix », 1883-1983 (René Rémond et Emile Poulat dir.), Paris, Le Centurion-La Croix, 1988.

    264 Gérard Cholvy § Yves-Marie Hilaire, Histoire religieuse de la France contemporaine, t. II, « La séduction de l’antisémitisme : l’affaire Dreyfus », Toulouse, Privat, 1988.

    265 Jacques Le Goff et René Rémond (dir.), Histoire de la France religieuse, XXe siècle, 4, Paris, Seuil, 1992.

    266 Danielle Delmaire, Antisémitisme et catholiques dans le Nord pendant l’affaire Dreyfus, Lille, Presses Universitaires de Lille, 1991 – « L’antisémitisme du journal la Croix du Nord pendant l’affaire Dreyfus (1898-1899) », De l’antijudaïsme antique à l’antisémitisme contemporain, Lille, Presses Universitaires de Lille, 1979.

    267 André Encrevé, Protestants français au milieu du XIXe siècle, Genève, Labor et Fides, 1986.

    268 Richard Griffiths, « La Saint-Barthélémy et la symbolique de l’affaire Dreyfus » in Images de la Réforme au XIXe siècle. Actes du colloque de Clermont-Ferrand (9-10 novembre 1990), Annales littéraires de l’université de Besançon, 1992, pp. 189-200.

    269 Bertrand Joly, « Avec Dreyfus, les protestants au pilori », Notre histoire, n° 46, 1988, pp. 22-28.

    270 Jean Baubérot, « L’antiprotestantisme politique à la fin du XIXe siècle », Revue d’histoire et de philosophie religieuses, 1972, pp. 449-484 et 1973, pp. 177-221.

    271 Stephen Wilson, Ideology and Experience. Antisemitism in France at the time of the Dreyfus affair, Londres-Toronto, 1982.

    272 The Jews in Modem France (France Malino et Bernard Wassertein dir.), Hanover, University Press of New England, 1985.

    273 Albert Lindemann, The Jew Accused. Three Anti-Semitic Affairs : Dreyfus, Beilis, Frank, 1894-1915, Cambridge, Cambridge University Press, 1991.

    274 Nancy Fitch, « Mass culture, Mass Parliamentary Politics, and Modem Anti-Semitism : the Dreyfus Affair in Rural France », American Historical Review, vol. 97, février 1992.

    275 Nelly Wilson, Bernard Lazare : Antisemitism and the Problem of Jewish Identity in late Nineteenth-Century France, Cambridge University Press, 1978 (Albin Michel, « Présence du Judaïsme », 1985).

    276 Michael Burns, Dreyfus, a family affair, from the french Révolution to the Holocaust, Harper Collins, 1991 [traduit en français : note n° 440].

    277 Mirna Chase, Elie Halévy, an Intellectual Biography, New York, Columbia University Press, 1980.

    278 Vicky Caron, Between France and Germany : The Jews of Alsace-Lorraine, 1871-1918, Standford, Standford University Press, 1988.

    279 Nancy Green, les Travailleurs immigrés juifs à la Belle Epoque, le « pletz » de Paris, Paris, Fayard, 1974.

    280 David Prochaska, Making Algeria French : Colonialism in Bône, 1870-1920, Cambridge, New York, Paris, Cambridge University Press et Editions de la Maison des sciences de l’homme, 1990.

    281 E. Pawel, Theodor Herzl ou le Labyrinthe de l’exil (traduit de l’américain par Françoise Adelstein), Paris, Le Seuil, 1992.

    282 Elisabeth Young-Bruehl, Hannah Arendt : For Love of the World, New Haven, Yale University Press, 1982.

    283 Judith N. Shklar, « Hannah Arendt as Pariah », Partisan Review, n° 50, 1983.

    284 David Luban, « Explaining Dark Times : Hannah Arendt’s Theory of Theory », Social Research, n° 50, 1983.

    285 Dagmar Barnow, Visible Spaces : Hannah Arendt and the German-Jewish Experience, Baltimore, John Hopkins University Press, 1990.

    286 Margaret Canovan (dir.), Hannah Arendt : A reinterpretation of her Political Thought, Cambridge-England, Cambridge University Press, 1992.

    287 Richard I. Cohen, « Breaking the Code : Hannah Arendt’s Eichmann in Jérusalem and the Public Polemic : Myth, Memory and Historical Imagination », Michael n° XIII, 1993, pp. 29-85.

    288 Michel Abitbol, Les deux terres promises : les Juifs de France et le sionisme, 1897-1945, Paris, 1989.

    289 Perrine Simon-Nahum, Contribution à l’étude de la bourgeoisie juive à Paris entre 1870 et 1914, DEA, Paris, IEP, 1982.

    290 Béatrice Philippe, Les Juifs à Paris à la Belle Epoque, Paris, Albin Michel « Présence du judaïsme », 1992.

    291 Perrine Simon-Nahum, La Cité investie. La « Science du judaïsme » français et la République, Paris, Editions du Cerf « Bibliothèque franco-allemande », 1991.

    292 Pierre Birnbaum (dir.), Histoire politique des Juifs de France, Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1990.

    293 Pierre Birnbaum, « Minorités religieuses : Grégoire, Dreyfus, Drancy et Copernic. Les juifs au cœur de l’histoire de France », Les Lieux de mémoire, t. III, Les Frances, vol. 1, Conflits et partages, sous la direction de Pierre Nora, Paris, Gallimard, 1992. Dans le premier volume des Lieux de mémoire portant sur La République, l’affaire Dreyfus est absente. Et elle n’est présente, sur l’ensemble des 7 volumes, qu’à travers l’article de Pierre Birnbaum. Ce qui est peu dans le cadre d’un ouvrage interrogeant « les lieux de la mémoire ».

    294 Pierre Birnbaum, Les Fous de la République. Histoire politique des Juifs d’Etat, de Gambetta à Vichy, Paris, Fayard, 1992.

    295 Pierre Birnbaum, La logique de L’Etat, Paris, Fayard « L’espace du politique », 1982.

    296 Paula Hyman, From Dreyfus to Vichy. The remaking of French Jewry, 1906- 1939, New York, Columbia University Press, 1979.

    297 Paula Hyman, De Dreyfus à Vichy. L’évolution de la communauté juive en France 1906-1939 (traduit de l’anglais par Sabine Boulongne), Paris, Fayard « L’espace du politique », 1985.

    298 Geneviève Dermenjian, Juifs et Européens d’Algérie. L’antisémitisme oranais. 1892-1905, Jérusalem, Institut Ben-Zvi, 1983 (publié sous le titre : La crise antijuive oranaise (1895-1905) : l’antisémitisme dans l’Algérie coloniale, Paris, L’Harmattan, 1986).

    299 Pierre Birnbaum, « La France aux Français » Histoire des haines nationalistes, Paris, Seuil « XXe siècle », 1993.

    300 Pierre Birnbaum, « Affaire Dreyfus, culture catholique et antisémitisme », in Histoire de l’extrême droite en France (Michel Winock dir.), Paris, Le Seuil « XXe siècle », 1993, pp. 83-123.

    301 Philippe E. Landau, Les Juifs de France et la Grande Guerre. Patrie-République-Mémoire, Université de Paris VII, sous la direction de Michelle Perrot et Pierre Vidal-Naquet, 1993.

    302 Pierre Birnbaum, La fin du politique, Paris, Seuil, 1975 et 1979.

    303 René Rémond (dir.), Pour une histoire politique, Paris, Le Seuil « Univers historique », 1988.

    304 Jean Estèbe, Les ministres de la République, 1871-1914, Paris, FNSP, 1982 (préface de Maurice Agulhon).

    305 Jean El Gammal, Recherches sur le poids du passé dans la vie politique française de 1885 à 1900, Doctorat d’Etat, Université de Paris X-Nanterre, 1990.

    306 Une lignée républicaine, les Carnot sous la Troisième République, Limoges, 1989 (Gilles le Beguec, Rosemonde Sanson dir.).

    307 Sylvie Aprile, Auguste Scheurer-Kestner (1833-1899) et son entourage, étude biographique et analyse politique d’une aristocratie républicaine, Paris I, 1994 (sous la direction d’Adeline Daumard).

    308 Serge Berstein, Edouard Herriot ou la République en personne, Paris, Presses de la FNSP, 1985.

    309 Michel Winock, « Le mythe fondateur : l’affaire Dreyfus » in Odile Rudelle et Serge Berstein (dir.), Le modèle républicain, Paris, PUF « Politique d’aujourd’hui », 1992, pp. 131-145.

    310 Jean-Yves Mollier, Le scandale de Panama, Paris, Fayard, 1991.

    311 Jean-Yves Mollier et Jocelyne George, La plus longue des Républiques, Paris, Fayard, 1994.

    312 Jean Favier dir., Histoire de France : t. 5, François Caron, La France des patriotes 1851-1914, Paris, Fayard, 198X.

    313 t. 6, René Rémond (avec Jean-François Sirinelli), Notre siècle, 1918-1988, Paris, Fayard, 1988.

    314 Serge Berstein et Pierre Milza, Histoire de la France au XXe siècle, Bruxelles, Complexe, 1995 (rééd.). Voir également Eric Hobsbawm et la place occupée par l’affaire Dreyfus dans L’Ere des Empires, 1875-1914, Paris, Fayard, 1989 et Hachette « Pluriel ».

    315 Gérard Baal, Le parti radical de 1901 à 1914 (sous la direction de Maurice Agulhon), Université de Paris I, 1991, 4 vol. (à paraître aux Presses de la Sorbonne).

    316 Rosemonde Sanson, « Centre et gauche, 1901-1914. L’Alliance républicaine démocratique et le parti radical socialiste », Revue d’histoire moderne et contemporaine, juillet-septembre 1992, pp. 493-512.

    317 Jean-Baptiste Duroselle, Clemenceau, Paris, Fayard, 1988.

    318 Pierre Guiral, Clemenceau en son temps, Paris, Grasset, 1994.

    319 Victor Nguyen, « Charles Maurras (1868-1952) et l’Affaire : une crise de l’identité française ? », in Les écrivains et l’affaire Dreyfus, Paris, PUF, 1983.

    320 Victor Nguyen, Aux origines de l’Action française. Intelligence et politique à l’aube du XXe siècle, Paris, Fayard, 1991.

    321 Bertrand Joly, « Le parti royaliste et l’affaire Dreyfus », Revue historique, 1983, pp. 311-364

    322 Bertrand Joly, « Les antidreyfusards avant Dreyfus », Revue d’histoire moderne et contemporaine, avril-juin 1992, pp. 198-221.

    323 – Bertrand Joly, « The Jeunesse antisémite et nationaliste (1894-1904) », in R. Tombs, Nationhood and nationalism in France from boulangism to the Great War, Londres-New York, 1991, pp. 147-158.

    324 Philippe Levillain, « 1871-1898. Les droites en République », Histoire des droites en France (Jean-François Sirinelli dir.), Paris, Gallimard, 1992, pp. 147-212 (Philippe Levillain a écrit notamment Boulanger, fossoyeur de la monarchie, Paris, Flammarion, 1982)

    325 Gilles Le Beguec § Jacques Prévotat, « 1898-1919. L’éveil à la modernité politique », Histoire des droites en France (Jean-François Sirinelli dir.), Paris, Gallimard, 1992, pp. 213-289.

    326 J.C. Bardout, Les libertés d’association. Histoire étonnante de la loi de 1901, Paris, 1991.

    327 Prosper Jardin, « L’affaire Dreyfus à Rennes », Bulletin de la Société archéologique du département d’Ile-et-Vilaine, 1979, t. 81.

    328 Colette Cosnier, Rennes pendant le procès Dreyfus, Rennes, Ouest-France « L’histoire et nous », 1984.

    329 Robert Gauthier, « Les Alsaciens et l’affaire Dreyfus », Saisons d’Alsace, novembre-décembre 1966.

    330 Jean-Claude Richez, « L’affaire Dreyfus, l’Alsace et les Alsaciens », Revue d’Alsace, 1986, ri 112.

    331 Daniel Dayen, « L’affaire Dreyfus dans la Creuse – 1894-1899 », mémoires de la Société de sciences naturelles et d’archéologie de la Creuse, 1988, t. 43.

    332 Elisabeth Cazenave, « L’affaire Dreyfus et l’opinion bordelaise », Les Annales du Midi, janvier-mars 1972.

    333 Michael Burns, Rural Society and French Politics. Boulangism and the Dreyfus Affair, Princeton, Princeton University Press, 1984.

    334 W.D. Irvine, The Boulanger Affaire Reconsidered. Royalisme, Boulangism and the origins of the radical rigt in France, New York, Oxford University Press, 1989.

    335 Robert Tomps, Nationhood and Nationalism. From Boulangism to the Great War, 1889-1918, New York, Harper Collin Academie, 1991.

    336 Peter Rutkoff, Revanche and Revision. The Ligue des patriotes and the origins of the radical right in France, 1882-1900, Ohio University Press, 1981.

    337 Stephen Wilson, « Catholic populism in France at the time of the Dreyfus affaire : the Union nationale », Journal of contemporary history, octobre 1975, pp. 667- 705 ; « L’Action française et le mouvement nationaliste français entre les années 1890 et 1900 », Etudes maurrassiennes, 1980, n° 4. O.L. Arnal, Ambivalent Alliance. The Catholic Church and The Action française, Pittsburgh, University of Pittsburgh pree, 1985.

    338 Frederick Busi, The Pope of Antisemtism : the Career and legacy of Edouard-Adolphe Drumont, Londres-New York, University press of America, 1986.

    339 Willa Z. Silverman, The notorious life of Gyp. Right-wing anarchist infin-de-siècle, New York, Oxford University Press, 1994

    340 Karen Offen, Paul de Cassagnac and the authoritarian tradition in nineteenh-century France, New York-Londres, 1991.

    341 Toby Gelfand, « From Religious to Bio-Medical Anti-Semitism : The Career of Jules Soury » in French Medicine & Culture, Amsterdam § Atlanta, Ed. A. La Berge § M. Feingold, Rodopi 1994, pp. 248-279.

    342 Michael Burns, « Qui ça Dreyfus ? The Affair in rural France », Historical Reflections, n° 5, 1978 ; Edward Berenson, « Politics and the French Peasantry : The Debates continues », Social History, mai 1987 ; Nancy Fitch, « Mass Culture, Mass Parliamentary Politics and Modem Anti-Semitism : The Dreyfus Affair in Rural France », American Historical Review, février 1992.

    343 Norman L. Kleeblatt (dir.), The Dreyfus Affair. Art, Truth & Justice, Berkeley-Los Angeles-Londres, University of California Press, 1987. (Paula Hyman : « The French Jewish Community from Emancipation to the Dreyfus Affair », Benjamin F. Martin : « The Dreyfus Affair and the Corruption of the French Legal System », Michael R. Marrus, « Popular Anti-semitism », Phillip Dennis Cate : « The Paris Cry : Graphi Artists and the Dreyfus Affair », Linda Nochlin : « Degas and the Dreyfus Affair : A Portrait of the Artist as an Anti-Semite », Susan Rubin Suleiman : « The Literary Signifiance of the Dreyfus Affair », Michael Burns, « The Dreyfùs Family »). Egalement, Paula Hyman, « The Dreyfus Affair : The Visual and the Historical », Journal of Modern History, mars 1989.

    344 L’affaire Dreyfus, Paris, Archives nationales, 1964. Une Affaire toujours actuelle, musée de Rennes, 1973. Autour de l’affaire Dreyfus, bibliothèque de Mulhouse, 1987.

    345 M.O. Goldsmith, Honor and Dishonor : an appraisal of the military role in the Dreyfus Affair, 1991.

    346 Robert Nye, Masculinity and Male Codes of Honor in Modem France, Oxford, Oxford University Press, 1993.

    347 Eugen Weber, La Fin des terroirs, la modernisation de la France rurale, 1870- 1914, Paris, Fayard, 1983 – Fin de siècle. La France à la fin du XIXe siècle, Paris, Fayard, 1986.

    348 Allistair Home, The French Army and Politics, 1870-1970, New York, 1984.

    349 Maurice Larkin, « La République en danger ? The pretenders, the army and Déroulède, 1898-1899 », English historical Review, 1985, pp. 85-105.

    350 H. Franck et M. Pankiw, The Dreyfus Affair : the Clique of Saint-Dominique Street, Sherbrook, Canada, Naaman, 1986.

    351 Jean-Marc Berlière, Louis Lépine, vers la naissance de la police moderne, Paris, Denoël, 1993.

    352 Martine Kaluszynski, « Alphonse Bertillon et l’anthropométrie », Maintien de l’ordre et police en France et en Europe au XIXe siècle, Paris, Créaphis/Société d’Histoire de la Révolution de 1848 et des Révolutions du XIXe siècle, sd [colloque de 1983], pp. 269-286.

    353 PUF.

    354 Jean-Claude Farcy, Deux siècles d’histoire de la justice (1789-1989). Eléments de bibliographie, Nanterre, Centre d’Histoire de la France contemporaine, 1993, 2 t.

    355 A.-J. Arnaud, Les Juristes face à la société du XIXe siècle à nos jours, Paris, PUF, 1975.

    356 Jean-Pierre Royer, La société judiciaire depuis le XVIIIe siècle, Paris, 1979.

    357 Jean-Pierre Royer et alii, Juges et notables au XIXe siècle, Paris, PUF, 1982.

    358 B. Martin, The hypocrisy of Justice in the Belle Epoque, Baton Rouge, Louisiane, 1984 – Crime and criminal under the Third Republic : the Shame of Marianne, Baton Rouge, Louisiane, 1990.

    359 J. Lorgnier, R. Martinage et J.-P. Royer (dir.), Justice et République (s), Lille, L’Espace juridique, 1993. Voir aussi Daniel Amson (en collaboration avec Raymond Lindon), La Haute-Cour, 1789-1987, Paris, PUF « Politique d’aujourd’hui », 1987.

    360 La Cour de cassation 1790-1990, Catalogue de l’exposition du bicentenaire (27 novembre 1990-27 janvier 1991), sous la direction de Pierre Drai et Pierre Bézio, Paris, 1990 (article d’Andrée Chauleur, pp. 99-104).

    361 A l’occasion de cet anniversaire, Jean-Denis Bredin a donné une contribution sur les magistrats de la cour.

    362 C. Fillon, Histoire du barreau de Lyon sous la IIIe République, Lyon, 1993, dactyl.

    363 Adeline Daumard, Les bourgeois et la bourgeoisie en France depuis 1815, Paris, Flammarion « Champs », 1991.

    364 Jacques § Mona Ozouf (avec Véronique Aubert et Claire Steindeckler), La République des instituteurs, Paris, Le Seuil-Gallimard « Hautes Etudes », 1992.

    365 Christophe Charle, Les élites de la République (1880-1900), Paris, Fayard « L’espace du politique », 1987.

    366 Susan Rubin Suleiman, « Passion/Fiction : l’affaire Dreyfus et le roman », Littérature, n° 71, octobre 1988, pp. 90-107. Pour un exemple contemporain, voir Nicolas Weill, Meurtre à l’Aurore, Paris, Calmann-Lévy « roman », 1994 (série des romans historiques « Meurtre à... »).

    367 – Pierre Barbéris, « Un mythe intellectuel : l’affaire Dreyfus. Lecture de J’accuse », Elseneur, n° 5, mars 1988, pp. 31-80.

    368 Les écrivains et l’affaire Dreyfus, Paris, PUF, 1983.

    369 Géraldi Leroy, Péguy, entre l’ordre et la révolution, Paris, Presses de la FNSP, 1981.

    370 Eric Cahm, « Introduction » in Daniel Halévy, Péguy et les Cahiers de la quinzaine, Paris, Hachette « Pluriel », 1979.

    371 Voir la communication de Michel Leymarie dans ce colloque.

    372 Léon Blum avant Léon Blum : les années littéraires 1892-1914 (n° 23-24-25, 1988).

    373 Jean Lacouture, Léon Blum, Paris, Seuil, 1977.

    374 Pascal Ory, « Préface » in Léon Blum, Souvenirs sur l’Affaire, Paris, Gallimard « Idées », 1981, pp. 13-31 (et réédition, 1996).

    375 Michel Launay, « Jaurès, la Sorbonne et l’affaire Dreyfus », Jean Jaurès – Bulletin de la Société d’études jaurésiennes, juillet-septembre 1967, pp. 14-19.

    376 Eric Cahm, « Pour ou contre Emile Zola : les étudiants de Paris en janvier 1898 », Jean Jaurès – Bulletin de la Société d’études jaurésiennes, octobre-décembre 1878, pp. 12-15.

    377 Madeleine Rebérioux et Gilles Candar (dir.), Jaurès et les intellectuels, Paris, Editions de l’Atelier, 1994.

    378 Jaurès et les écrivains, colloque international organisé par le Centre Charles Péguy à Orléans en 1993.

    379 Marcelle Auclair, La vie de Jaurès ou la France d’avant 1914, Paris, Le Seuil, 1954.

    380 Harvey Goldberg, Jean Jaurès. La biographie du fondateur du Parti socialiste (traduit de l’américain par Pierre Martory), Paris, Fayard, 1970.

    381 Jean Rabaut, Jean Jaurès, Paris, Librairie académique Perrin, 1971

    382 Jean Jaurès, Les Preuves, préface de Madeleine Rebérioux, Le Signe, 1981.

    383 Madeleine Rebérioux, « Zola, Jaurès et France : trois intellectuels devant l’Affaire », Les Cahiers naturalistes, n° 54, 1980, pp. 266-281.

    384 Daniel Lindenberg et Pierre-André Meyer, Lucien Herr. Le socialisme et son destin, Paris, Calmann-Lévy, 1975.

    385 Pascal Ory et Olivier Barrot, La Revue blanche, Paris, UGE « 10/18 », 1989.

    386 Geneviève Comès, « Le groupe de la Revue blanche (1889-1903), La Revue des revues, n° 4, automne 1987.

    387 Shlomo Sand, L’illusion du politique. Georges Sorel et le débat intellectuel 1900, Paris, La Découverte « Armillaire », 1984 ; Jacques Julliard et Shlomo Sand, Georges Sorel en son temps, Paris, Seuil, 1985.

    388 Jean-Denis Bredin, Bernard Lazare. De l’anarchiste au prophète, Paris, Editions de Fallois, 1992.

    389 Philippe Oriol, Bibliographie de Bernard Lazare, Paris, Edition du Fourneau, 1994.

    390 Voir la postface de Philippe Oriol à la réédition de Sébastien Faure, Les anarchistes et l’affaire Dreyfus, Paris, éditions du Fourneau « collection noire », 1993.

    391 Pierre Michel et Jean-François Nivet, Octave Mirbeau. L’imprécateur au cœur fidèle, Paris, Librairie Séguier, 1990 – (éd.), Octave Mirbeau. L’affaire Dreyfus, Paris, Librairie Séguier, 1991.

    392 Jean-Pierre Rioux (éd.), Laurent Tailhade. Imbéciles et gredins (1900), Paris, Laffont, 1969.

    393 RJ. Smith, « A note on Romain Rolland in the Dreyfus Affair », French Historical Studies, 7, 2, automne 1971, pp. 284-287.

    394 Antoinette Blum, « Les Loups au Théâtre de l’Œuvre : le 18 mai 1898 », Revue d’Histoire Littéraire de la France, n° 6, novembre-décembre 1976, pp. 883-895 – « Romain Rolland face à l’affaire Dreyfus », Relations internationales, n° 14, été 1978, pp. 127-141.

    395 Pierre Guiral, « Daniel Halévy. Esquisse d’un itinéraire », Contrepoint, n° 20, 1976, pp. 79-97. Voir aussi A. Silvera, Daniel Halévy and his Times, Ithaca, New York, Cornell University Press, 1966, et Sébastien Laurent dans ce colloque.

    396 Léon Daudet, Souvenirs et polémiques, Paris, Robbert Laffont « Bouquins », 1992.

    397 Henri Mitterand, Zola journaliste, Paris, Armand Colin « Kiosque », 1962
    – Zola. L’histoire et la fiction, Paris, PUF, 1990.

    398 Michael G. Lerner, « Edouard Rod et Emile Zola : l’affaire Dreyfus et la mort de Zola », Les Cahiers naturalistes, n° 40, 1970, pp. 167-176.

    399 Jean Racine, « Un article inédit d’Emile Zola », Les Cahiers naturalistes, n° 3, 1955, pp. 141-144.

    400 Jean-Claude Cassaing, « Vive la République ! », Les Cahiers naturalistes, n° 54, 1980, pp. 299-316.

    401 Susan Rubin Suleiman, « L’engagement sublime : Zola comme archétype d’un mythe culturel », Les Cahiers naturalistes, n° 67, 1993.

    402 Jean Vayssière, « l’affaire Dreyfus à Valence. Blasco Ibanez », Les Cahiers naturalistes, n° 51, 1977, pp. 97-108.

    403 Karl Zieger, « Les réactions autrichiennes à l’affaire Dreyfus », Les Cahiers naturalistes, n° 62, 1988, pp. 22-26.

    404 Léon Lipschutz, « Trois lettres inédites de Clemenceau sur l’affaire Dreyfus », Les Cahiers naturalistes, n° 31, 1968, pp. 182-188.

    405 John Christie, « Deux manuscrits inédits de Saint-Georges de Bouhélier (1876-1947) », Les Cahiers naturalistes, n° 37, 1969, pp. 76-90.

    406 Gilles Le Beguec, « Zola repoussoir ? Les intellectuels libéraux et le refus du dreyfusisme », Les cahiers naturalistes, 1980, pp. 282-298.

    407 Voir la note n° 383.

    408 Léon Lipschutz, Une bibliothèque dreyfusienne. Essai de bibliographie thématique et analytique de l’affaire Dreyfus, Paris, Fasquelle, 1970.

    409 Alain Pagès, Emile Zola, un intellectuel dans l’affaire Dreyfus, Paris, Librairie Séguier, 1991, 397 p.

    410 B.H. Bakker (éd.), Emile Zola. Correspondance, voir note n° 467.

    411 Editions réalisées par : Colette Becker (Paris, Garnier-Flammarion, 1969), Henri Guillemin (Bruxelles, Complexe « Historiques-Politiques », 1988), Jean-Denis Bredin (Paris, Imprimerie Nationale « Acteurs de l’Histoire », 1992).

    412 Alain Pagès (éd.), Emile Zola. Vérité, Saint-Cyr sur Loire, Editions Christian Pirot, 1993, 2 vol.

    413 François Broche, Maurice Barrès, Paris, Lattès, 1987.

    414 Alphonse Zarach, Bibliographie barrésienne, Paris, PUF, 1951.

    415 Robert Bonnaut, « L’affaire Dreyfus : grandeurs d’hier, petitesse d’aujourd’hui », La Quinzaine littéraire, 1-15 juin 1994, pp. 7-8 ; Vincent Duclert, « Histoires françaises de l’affaire Dreyfus », Jean Jaurès cahiers trimestriels, n° 136, avril-juin 1995, pp. 10-45 ; François Furet, « Un siècle d’affaire Dreyfus », Le Nouvel Observateur, 10 – 16 mars 1994, pp. 98-100 ; Marc Knobel, « En cette année 1994… L’affaire Dreyfus », Les Cahiers naturalistes, n° 69, 1995, pp. 302-310 ; Annie Kriegel, « Une nouvelle ‘affaire Dreyfus’ ? », Le Figaro, 1er mars 194 ; Jean-Yves Mollier, « L’affaire Dreyfus cent ans après », Revue du XIXe siècle, n° 11, 1995, pp. 79-92 ; Jean-François Nivet, « Autour de l’affaire Dreyfus », Esprit, décembre 1994, pp. 209-216 ; Christophe Prochasson, « Une commémoration discrète : quelque livres pour un centenaire », Mil neuf cent. Revue d’histoire intellectuelle, 1994, pp. 225-229. Pour des références complémentaires, voir ci-dessous (note n° 418).

    416 George R. Whyte, « Un bilan du centenaire de l’affaire Dreyfus en Grande-Bretagne, en Israël et en Suisse », Jean Jaurès cahiers trimestriels n° 136, avril-juin 1995, pp. 54-60.

    417 Kaï-Ulrich Hartwich, « Bilan du centenaire de l’affaire Dreyfus en Allemagne », op. cit., pp. 46-53.

    418 « Bibliographie internationale du centenaire de l’affaire Dreyfus en 1993- 1995 » (par Vincent Duclert), Jean Jaurès cahiers trimestriels n° 138, septembre-décembre 1995, pp. 130-181 (avec deux compléments dans les n° 140 et 141).

    419 Par exemple, le Bulletin de la Société des lettres, sciences et arts de la Corrèze dirigé par Gilbert Beaubatie s’est intéressé au général Billot, ministre de la Guerre de 1896 à juin 1898, et originaire de la Corrèze (tome 98, 1995). Les Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest ont publié un article sur l’universitaire Georges Dottin, éveillé à la politique républicaine grâce à l’Affaire (Hervé Baudru, « Georges Dottin 1863-1928 : un combat pour la république », n° 104-2, 1997, pp. 79-91).

    420 Marc Knobel, « L’antidreyfusisme de 1906 à nos jours », Lendemains, n° 77, 20 Jahrgang 1995, pp. 20-29, « Les derniers antidreyfusards ou l’anti-dreyfusisme de 1930 à nos jours », L’opinion publique et l’affaire Dreyfus en France et à l’étranger, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 1995, pp. 113-124..

    421 « Legacies of the Dreyfus Affair : Ideas and Identities in the Twentieh Century », New York University, 28-29 avril 1995, actes à paraître.

    422 Dreyfus und die Folgen (Julius H. Schœps, Hermann Simon et Bernd Rother dir.), Berlin, Edition Hentrich, 1995 (actes du colloque de l’université de Potsdam, 9-12 mai 1994).

    423 « Aspects de l’antisémitisme moderne en Europe. De l’affaire Dreyfus à la ‘solution Finale’ » (Edgar Mass et Kaï-Ulrich Hartwich dir.), Université de Leipzig, 11-14 janvier 1995, actes à paraître.

    424 « L’affaire Dreyfus – Cent ans après » (Zeev Sternhell dir.), Université hébraïque de Jérusalem, 6-10 novembre 1994, actes à paraître.

    425 « L’affaire Dreyfus – 100 ans, Nationalisme, Raison d’Etat et Droits de l’Homme » (Shlomo Sand dir.), Université de Tel Aviv, 21-22 mars 1994, actes à paraître.

    426 « Les intellectuels face à l’affaire Dreyfus, alors et aujourd’hui », Université de Bar-Ilan, 13-15 décembre 1994, actes à paraître.

    427 Vincent Duclert, « L’affaire Dreyfus, la justice et l’armée. De l’historiographie à l’histoire », Jean Jaurès cahiers trimestriels, n° 142, octobre-décembre 1996, p. 49 note 11.

    428 Jean Doise, « Et si les services secrets étaient responsables de l’Affaire ? », L’Histoire, janvier 1994, pp. 28-33.

    429 Jean Doise, Un secret bien gardé. Histoire militaire de l’affaire Dreyfus, Paris, Le Seuil « XXe siècle », 1994.

    430 Jean-Jacques Becker, « Histoire et armée. L’apport de l’affaire Dreyfus », Jean Jaurès cahiers trimestriels, n° 137, juillet-septembre 1995, pp. 35-41.

    431 Vincent Duclert, « L’affaire Dreyfus et le tournant critique », Les Annales. Histoire, sciences sociales, mai-juin 1995, pp. 563-578.

    432 Bertrand Joly, « Un secret bien gardé », Revue historique, n° 591, 1994, pp. 183-185.

    433 Christophe Prochasson, « Une commémoration discrète : quelques livres pour un centenaire », art. cit.

    434 Marcel Thomas, « Fausses clés pour pseudo-énigmes : Jean Doise, Un secret bien gardé. Histoire militaire de l’affaire Dreyfus », Historiens & Géographes, n" 346, décembre 1994, pp. 125-129.

    435 Pierre Vidal-Naquet, « Entretien sur l’affaire Dreyfus » (avec Lucette Finas), La Quinzaine littéraire, n° 641, 16-28 février 1994, pp. 7-8. Pour d’autres références, nous renvoyons à notre article, « Histoires françaises de l’affaire Dreyfus », Jean Jaurès cahiers trimestriels, n° 136, avril-juin 1995, pp. 10-45

    436 Jean-Pierre Royer, Histoire de la justice en France, Paris, PUF « Droit fondamental », 1995, pp. 640-669.

    437 Vincent Duclert, « L’affaire Dreyfus et le tournant critique », art. cit.

    438 Vincent Duclert, « Le centenaire, l’Affaire et l’histoire », Jean Jaurès cahiers trimestriels, n° 136, avril-juin 1995, pp. 4-9 ; Madeleine Rebérioux, « La déclaration du général Mourrut. Présentation », Bulletin de la SIHAD, n° 2, automne 1996, p. 3.

    439 Pierre Vidal-Naquet, « La fin de l’affaire Dreyfus », Célébration du Centenaire de l’institut des Hautes Etudes de Belgique, Bruxelles, Institut des Hautes Etudes de Bruxelles, 1994, pp. 85-103 et Jean Jaurès cahiers trimestriels n° 137, juillet-septembre 1195, pp. 15-28.

    440 Michael Burns, Histoire d’une famille française, les Dreyfus. L’émancipation, l’Affaire, Vichy (traduit de l’américain par Béatrice Bonne), Paris, Fayard « Pour une histoire du XXe siècle », 1994 (traduction de l’ouvrage n° 276).

    441 Les activités de la SIHAD, créée le 24 juin 1995, consistent pour l’instant à la tenue de trois Assemblées générales et à la publication d’un Bulletin avec deux numéros publiés (automne 1995, automne 1996).

    442 Vincent Duclert, L’affaire Dreyfus, Paris, La Découverte « Repères », 1994.

    443 Pierre Birnbaum, L’affaire Dreyfus. La République en péril, Paris, Gallimard « Découvertes », 1994.

    444 Eric Cahm, L’affaire Dreyfus, Paris, Hachette « Livre de Poche-Références », 1994.

    445 Vincent Duclert, Die Dreyfus-Affäre. Militärwahn, Republikfeidschaft, Judenhass, traduit du français par Ulla Biesenkamp, Berlin Wagenbach, 1994.

    446 Contrairement à ce qui est indiqué dans le texte, cette traduction n’a pas été réalisée. Mais nul doute que celle-ci interviendra en raison de la qualité de l’ouvrage et des attentes du public italien.

    447 Eric Cahm, The Dreyfus Affair in French society and Politics, Londres, Longman, 1996.

    448 Alfred Dreyfus, Cinq années de ma vie précédé de « Dreyfus dans l’Affaire et dans l’histoire » par Pierre Vidal-Naquet, et suivi de « Alfred Dreyfus, anti-héros et témoin capital » par Jean-Louis Lévy, Paris, La Découverte, 1994.

    449 « l’affaire Dreyfùs à l’étranger. L’affaire Dreyfùs et la Bibliothèque nationale », Revue de la Bibliothèque nationale de France, été 1994.

    450 « L’affaire Dreyfùs », Le Mouvement social, janvier-mars 1994.

    451 « Les revues françaises et anglaises dans l’affaire Dreyfùs », La Revue des revues, 1994.

    452 « L’affaire Dreyfus, Histoire », Jean Jaurès cahiers trimestriels, juillet-septembre 1995.

    453 « Chronique dreyfusienne », Les Cahiers naturalistes, 1995 et 1996.

    454 « Commémorations », Historiens & Géographes, décembre 1994.

    455 L’affaire Dreyfus et le tournant du siècle (Laurent Gervereau et Christophe Prochasson dir.), Paris-Nanterre, Musée d’histoire contemporaine-BDIC, 1994.

    456 Une tragédie de la Belle-Epoque : l’affaire Dreyfus (Béatrice Philippe dir.), Clichy, Comité du Centenaire de l’affaire Dreyfus-Inalco, 1994.

    457 Dreyfus : l’Affaire e la Parigi fin de siècle nelle carte di un diplomatico italiano (Pierre Milza dir.), Rome, Roma Edizioni Lavoro, 1994.

    458 Dreyfus avant Dreyfus. Une famille juive de Mulhouse (Odile Jubert et Marie-Claire Waille dir.), Mulhouse, La Filature, 1994.

    459 L’affaire Dreyfus à Toulouse, Toulouse, Centre culturel Saint-Jérôme, 1995.

    460 J’Accuse. 48 images et caricatures, en provenance de France, Allemagne, Autriche et Etats-Unis (Sarah Nathan Davis dir.), Théâtre de Bâle, 1994.

    461 The Dreyfus Affaire. The battle for public opinion, Tel Aviv, Museum of the Jewish Diaspora, Beth Hatefusoth, 1994.

    462 Guyane-Traces-Mémoires du bagne (Patrick Chamoiseau et Rodolphe Hammadi dir.), Paris, Editions de la Caisse nationale des monuments historiques et des sites, 1994.

    463 Les médias et l’affaire Dreyfus (Roger Cocquelin et Madeleine Rebérioux dir.), Montreuil, FILPAC, 1994.

    464 « L’affaire Dreyfus. Collection Nicolas Philippe, Paris, Etude Binoche, 1997.

    465 L’opinion publique et l’affaire Dreyfus en France et à l’étranger (Michel Denis, Michel Lagrée et Jean-Yves Veillard dir.), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 1995.

    466 Représentations de l’affaire Dreyfus dans la presse en France et à l’étranger (Eric Cahm et Pierre Citti dir.), numéro spécial-hors série de Littérature et Nation, Tours, Publications de l’Université François-Rabelais, 1997.

    467 Emile Zola, Correspondance, éditée sous la direction de B.H. Bakker, avec Henri Mitterand, Owen Morgan et Alain Pagès, tome IX (octobre 1897-septembre 1899)-tomeX (octobre 1899-septembre 1902), Montréal-Paris, Presses de l’Université de Montréal-CNRS Editions, 1993 et 1995.

    468 Emile Zola, Vérité (préface et notes par Alain Pagès), Saint-Cyr-sur-Loir, Editions Christian Pirot, 1993 ; Vérité (préface et notes de Colette Becker et Véronique Lavielle), Hachette « Le Livre de Poche-Classique », 1995.

    469 Emile Zola, L’affaire Dreyfus : lettres et entretiens inédits (textes réunis et présentés par Alain Pagès), Paris, CNRS Editions, 1994.

    470 Bernard Lazare, Une erreur judiciaire. L’affaire Dreyfus, préface de Philippe Oriol, Paris, Allia, 1993 – Philippe Oriol, Bibliographie de Bernard Lazare, Paris, Edition de Fourneau, 1994 – (etc).

    471 Pour les références relatives à l’édition de textes et aux études biographiques, nous renvoyons à l’index thématique de la « Bibliographie internationale du centenaire de l’affaire Dreyfus », op. cit. (note n° 418).

    472 L’affaire Dreyfus de A à Z (sous la direction de Michel Drouin), Paris, Flammarion, 1994 (84 contributions, plus un « précis historique », une bibliographie et un index des noms propres).

    473 L’affaire Dreyfus -Juifs en France, Mulhouse, Cêtre, 1994 (actes du 6e Symposium).

    474 « L’affaire Dreyfus », Tsafon. Revue d’études juives du Nord, hiver 1994.

    475 « Les juifs et l’affaire Dreyfus », Archives juives. Revue des Juifs de France, 1er semestre 1994.

    476 Françoise Basch, Victor Basch. De l’affaire Dreyfus au crime de la Milice, postface d’Elisabeth de Fontenay, Paris, Plon, 1994 ; Louis-Albert Revah, Julien Benda, un misanthrope juif dans la France de Maurras, Paris, Plon, 1991.

    477 « L’affaire Dreyfus et la construction de l’antisémitisme politique en Europe » publié par la Revue de la Bibliothèque de France (cf. note 449).

    478 Michel Abitbol, Mi-Kremyech le-Peten : Antishemiyut be-Algiryah ha-kolonyalit (1870-1940), Jérusalem, 1993 ; « L’affaire Dreyfus et la montée de l’antisémitisme colonial en Algérie », colloque de Jérusalem, op. cit.

    479 Richard Ayoun, , « Les effets de l’affaire Dreyfus en Algérie », Archives juives. Revue des Juifs de France, n° 27, 1er semestre 194, pp. 58-71.

    480 David Prochaska, « Algéria and the Dreyfus affair », colloque de New York, op. cit.

    481 Steve Uran, « La réception de l’affaire Dreyfus en Algérie », L’affaire Dreyfus de A à Z, op. cit. ; « La question de l’identité et de la périphérie coloniale – nationalisme et antisémitisme en Algérie », colloque de Tel Aviv, op. cit.

    482 Pierre Hebey, Alger 1898. La grande vague antijuive, Paris, Nil Editions, 1996.

    483 Georges Bensoussan, L’idéologie du rejet : enquête sur le Monument Henry ou archéologie du fantasme antisémite à la fin du XIXe siècle, Levallois-Perret, Manya, 1993.

    484 La France de l’affaire Dreyfus (Pierre Birnbaum dir.)

    485 Maurice Agulhon, « La République », l’affaire Dreyfus et le tournant du siècle, op. cit., pp. 49-55.

    486 « Questions de justice, de l’affaire Dreyfus à la guerre d’Algérie » (Jean-Jacques Becker dir.), Jean Jaurès cahiers trimestriels, n° 141, juillet-septembre 1996.

    487 Jérôme Hélie, « L’arche sainte fracturée », La France de l’affaire Dreyfus, op. cit., pp. 226-250.

    488 Christophe Prochasson, « Ordre militaire et Etat de droit : les officiers français au procès Zola et au procès de Rennes », Colloque « Les militaires, le pouvoir et la vie publique en France 1871-1962 », Paris (Palais du Luxembourg-Sorbonne), 4-6 avril 1996, actes à paraître.

    489 Vincent Duclert, « La République devant l’armée. Les ministres de la Guerre pendant l’affaire Dreyfus (1894-1899) », ibid.

    490 Bertrand Joly, « Paul Déroulède (1846-1914) », thèse de doctorat d’histoire (sous la direction de Jean-Marie Mayeur, Université de Paris IV, 1996). Deux livres issus de cette thèse sont à paraître, un dictionnaire du nationalisme (Librairie Champion) d’une part, une biographie de Paul Déroulède (Editions Perrin) de l’autre.

    491 Bertrand Joly, « Les antidreyfusards croyaient-ils Dreyfus coupable ? », Revue historique, n° 590, janvier-mars 1995, pp. 401-437 ; « Antidreyfusards, antidreyfusisme. Une histoire à écrire », Jean Jaurès cahiers trimestriels n° 137, juillet-septembre 1995, pp. 84-91.

    492 Jacques Prévotat, « Charles Maurras », l’affaire Dreyfus de A à Z, op. cit., pp. 234-242 – Jérôme Grondeux, pour sa communication dans ce colloque.

    493 Christophe Prochasson, « Sur le cas Maurras : biographie et histoire des idées politiques », Annales HSS, mai-juin 1995, pp. 579-587.

    494 Antoine Compagnon, Connaissez-vous Brunetière ? Enquête sur un antidreyfusard et ses amis, Paris, Seuil « Univers historique », 1997.

    495 Antoine de Baecque, « l’Affaire au cinéma », L’affaire Dreyfus de A à Z, op. cit., pp. 189-193 – Shlomo Sand, « Les sosies cinématographiques de Dreyfus », L’affaire Dreyfus et le tournant du siècle, op. cit., pp. 224-227.

    496 « l’affaire Dreyfus, Histoire », sous la direction de Vincent Duclert.

    497 op. cit.

    498 « Jaurès, les socialistes et l’affaire Dreyfus », Colloque de Montreuil, sous la direction de Madeleine Rebérioux et Marcel Dufriche, Jean Jaurès cahiers trimestriels n° 138, octobre-décembre 1995.

    499 Christophe Prochasson, « Un retour aux sources : l’antisémitisme au temps de l’Affaire », in « l’affaire Dreyfus, Histoire », op. cit, pp. 53-58.

    500 Madeleine Rebérioux, « Les historiens, la République et la question juive », L’Histoire, janvier 1994, pp. 112-115.

    501 Vincent Duclert, « Histoires françaises de l’affaire Dreyfus », art. cit.

    502 Birnbaum Pierre, Destins juifs. De la Révolution française à Carpentras, Paris, Calmann-Lévy « Essai-Histoire », 1995 (et notamment le chapitre sur « les sociologues français et l’affaire Dreyfus » dont une version a été présenté au colloque de New York, op. cit.).

    503 Philippe E. Landau, L’opinion juive et l’affaire Dreyfus, Paris, Albin Michel « Présences du judaïsme » Poche, 1995. Pour une importante et récente synthèse, voir Esther Benbassa, Histoire des Juifs de France, Paris, Seuil « Points-Histoire », 1997.

    504 Perrine Simon-Nahum, « Philologie et politique : la science du judaïsme français », Bulletin de la SIHAD, à paraître.

    505 Christophe Prochasson, « Georges Sorel : itinéraire d’un dreyfusard antisémite », L’Histoire, janvier 1994, pp. 102-105 ; « Georges Sorel, l’antisémitisme et l’Affaire », colloque de Grenoble, décembre 1994, « Comment devient-on dreyfusard ? »

    506 voir Jean Jaurès cahiers trimestriels (n° 140, avril-juin 1996, pp. 201-204 et 209-214), Historiens & Géographes (n° 353 ; juin-juillet 1996, pp. 30-32), Bulletin de la SIHAD (n° 2, automne 1996, pp. 66-68).

    507 « Aspects de l’antisémitisme moderne en Europe. De l’affaire Dreyfus à la ‘solution Finale’ », op. cit.

    508 Ces deux deux projets sont menés par un groupe d’historiens contemporanéistes (Marc-Olivier Baruch, Christophe Charle, Vincent Duclert, Gilles Pécout, Christophe Prochasson).

    509 Christophe Charle, La République des universitaires, 1870-1940, Paris, Seuil « L’Univers historique », 1994. Christophe Prochasson, « Les intellectuels », », L’affaire Dreyfus et le tournant du siècle, op.cit., pp. 104-109.

    510 Christophe Charle, « La science et les savants : le début de l’âge d’or ? », L’affaire Dreyfus et le tournant du siècle, op.cit., pp. 66-69.

    511 Vincent Duclert, « Les savants », L’affaire Dreyfus de A à Z, op.cit., pp. 490- 495. Dans son ouvrage de 1997, Les intellectuels et le socialisme (Paris, Plon), Christophe Prochasson montre comment l’idée socialiste a été formée par l’engagement des savants (les savants des sciences sociales notamment) après l’affaire Dreyfus.

    512 Pierre Vidal-Naquet, « La guerre d’Algérie », L’affaire Dreyfus de A à Z, op. cit., pp. 581-585.

    513 Christophe Prochasson, « Révisions et déchirements : le post-dreyfusisme des intellectuels à la veille de la Première guerre mondiale », colloque de New York, op. cit.

    514 Pascal Ory, « Modestes considérations sur l’engagement de la société culturelle dans l’affaire Dreyfus », L’opinion publique et l’affaire Dreyfus en France et à l’étranger, op. cit., pp. 37-49.

    515 Les Cahiers naturalistes préparent une cérémonie en l’honneur du centenaire de « J’accuse », le 13 janvier 1998, à la Bibliothèque nationale de France (qui inauguera ce même jour une exposition autour du manuscrit de J’Accuse...!), au Panthéon (allocution de Pierre Drai, premier président honoraire de la Cour de cassation) et à la Sorbonne (conférence de Jean-Denis Bredin). Le Centre historique des Archives Nationales doit, par ailleurs, publier à l’automne 1997 un inventaire des fonds non classés de la sous-série BB19 : Les scellés de l’affaire Dreyfus. Inventaire des papiers saisis en 1894 au domicile de Dreyfus. BB19 188 à 196 et BB19 71, dossier 2, pièces 11-21, 30- 38 ; BB19 101, dossier 4, pièces 41-83, par Ségolène de Dainville-Barbiche.

    516 A l’initiative de la Société d’études jaurésiennes, une réédition des Preuves sera réalisée aux éditions La Découverte (préface de Jean-Denis Bredin, postface de Madeleine Rebérioux, notes de Vincent Duclert) et une table ronde d’études croisées de « J’accuse » et des « Preuves » est programmée le 30 mai 1998 : les actes en seront publiés par les cahiers Jean Jaurès à l’automne 1998. Les cahiers préparent également un second volume de « L’affaire Dreyfus, Histoire » (cf. note n° 452).

    517 Le mouvement social publiera en juin 1998 un dossier sur l’histoire de la Ligue des droits de l’homme (sous la direction de Madeleine Rebérioux).

    518 Une réédition augmentée du Dictionnaire des intellectuels français, dont la première édition date de 1996 et qui fait de l’affaire Dreyfus son point de départ autant que son modèle organique, est prévue pour 1998 (sous la direction de Jacques Julliard et Michel Winock avec la collaboration de Pascal Balmand, Christophe Prochasson, Paris, Le Seuil, 1996 ; l’article « affaire Dreyfus » est signé Michel Winock). De Michel Winock également, en prolongement du Dictionnaire, une vaste fresque du Siècle des intellectuels (Paris, Seuil, 1997).

    519 Jean-Pierre Rioux, « Naissance du XXe siècle, L’Histoire, janvier 1994, pp. 124-127.

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    Duclert, V. (1998). Histoire, historiographie et historiens de l’affaire Dreyfus (1894-1997). In M. Leymarie (éd.), La postérité de l’affaire Dreyfus (1‑). Presses universitaires du Septentrion. https://doi.org/10.4000/books.septentrion.121195
    Duclert, Vincent. « Histoire, historiographie et historiens de l’affaire Dreyfus (1894-1997) ». In La postérité de l’affaire Dreyfus, édité par Michel Leymarie. Villeneuve d’Ascq: Presses universitaires du Septentrion, 1998. https://doi.org/10.4000/books.septentrion.121195.
    Duclert, Vincent. « Histoire, historiographie et historiens de l’affaire Dreyfus (1894-1997) ». La postérité de l’affaire Dreyfus, édité par Michel Leymarie, Presses universitaires du Septentrion, 1998, https://doi.org/10.4000/books.septentrion.121195.

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    Leymarie, M. (éd.). (1998). La postérité de l’affaire Dreyfus (1‑). Presses universitaires du Septentrion. https://doi.org/10.4000/books.septentrion.121085
    Leymarie, Michel, éd. La postérité de l’affaire Dreyfus. Villeneuve d’Ascq: Presses universitaires du Septentrion, 1998. https://doi.org/10.4000/books.septentrion.121085.
    Leymarie, Michel, éditeur. La postérité de l’affaire Dreyfus. Presses universitaires du Septentrion, 1998, https://doi.org/10.4000/books.septentrion.121085.
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