Enjeux et perspectives du cinéma russe

1Si dès les débuts de la Révolution, le cinéma avait constitué une priorité sinon une revendication pour le pouvoir soviétique désireux de l’instrumentaliser, la renaissance du cinéma depuis la fin de l’URSS après 1991 a été comparativement bien plus laborieuse. Du temps de l’URSS, avec plus de 400 millions de spectateurs on comptait encore une quarantaine de studios subventionnés par l’État, dont une vingtaine ne produisait que de la fiction. La destruction quasi-totale du système de distribution avait alors participé du chômage généralisé de la profession : nombre de salles de cinéma et de studios fermaient ou étaient démantelés dans le cadre de la nouvelle loi de 1992 sur la privatisation des biens publics, certaines furent transformées en casino. L’État se désengagea des structures de formation et les écoles s’appauvrirent. Enfin, l’Union des Cinéastes qui régulait la profession s’enfonçait dans des crises de pouvoir dans ce contexte d’instabilité généralisée sans pouvoir a