Faire parler les acteurs de la Révolution pacifique en RDA. Réflexions sur la coproduction de sources orales

1Devant l’inévitable finitude des archives au gré de choix et de contingences imputables tant aux légataires qu’aux archivistes et aux cadres légaux en vigueur qui faussent immanquablement les perspectives, l’historien du temps présent a le luxe de pouvoir chercher à combler certaines lacunes par la coproduction de sources historiques originales1. Cela implique cependant un rôle autrement actif de l’historien qui cesse d’être simplement celui qui analyse des faits passés à partir d’archives à la constitution desquelles il est étranger. S’il ne peut faire l’économie de la consultation d’archives, il lui incombe un double rôle dans l’élaboration de sources. Par la réalisation et surtout la publication de ses entretiens, il rend accessible, à distance, de nouveaux fonds qui pourront être étudiés par d’autres. Du fait de son implication personnelle, il s’expose à deux écueils : être soumis à l’influence directe du témoin et, inversement, orienter consciemment et inconsciemment les