Passeport pour les médias de demain
|Point de synthèse X. Les supports d’information
Texte intégral
1Les supports d’information représentent les divers moyens par lesquels l’Homme assure la conservation des données véhiculées.
A. L’enregistrement « palpable » de l’information : le support papier
- 1 Jean Gensfleisch dit Gutenberg, fils de Friele Gensfleisch et de son épouse en secondes noces Elise (...)
- 2 La composition manuelle de Gutenberg permet l’impression de 800 signes à l’heure, la composition mé (...)
2• Le premier livre est fabriqué en chine en 868 (La Sutra du Diamant), 7 feuillets collés bout à bout d’une longueur de 4,9 mètres. Le premier livre typographié daté est le Psautier de Mayence en 1457. Le premier livre imprimé en français date de 1476 à Paris : « Les grandes Chroniques de France ». Gutenberg1 fabrique en 1430 des caractères d’imprimerie permettant une diffusion en quantité2.
- 3 Breton P., 1990, p. 46.
- 4 Cf. Beaune et Ponot, 1979, p. 24.
- 5 Breton P, 1990, p. 49 ; cf. aussi Cuvelier, 1982, p. 173 ; cf. aussi le petit livre de Pierre Cuche (...)
… « L’imprimerie est née dans un milieu d’orfèvres et de monnayeurs, qui bénéficiait des progrès faits au 15e siècle dans la métallurgie. Mais il fallait sans doute le remplacement du parchemin par le papier (entre 1350 et 1450) pour que le procédé de l’imprimerie puisse relever d’un système technique complet »3 Le papier a été inventé en Chine aux environs du IIIe siècle4
… « La recherche par Gutenberg d’un procédé technique plus efficace s’éclaire... quand on la rapporte à une préoccupation mercantile de profit. Ce constat n’enlève rien à la démarche technique, mais rien non plus au poids du mercantilisme dans le développement des techniques de communication à la Renaissance. L’esprit marchand, qui s’accorda si bien avec l’innovation technique, lui est pourtant antérieur, et il paraît plus sage d’expliquer la naissance de l’imprimerie par la convergence du mouvement de la renaissance intellectuelle et de l’esprit mercantile que l’inverse. La Renaissance fait du livre un outil performant de communication et cet outil est d’emblée un objet commercial »5.
- 6 LM910323, p. II, majuscule.
- 7 LM910323, p. IV, précurseur.
- 8 Cf. Alain Nave, « Le procédé Cameron », in l’Etat des Médias, La Découverte, p. 149, 1991 ; cf auss (...)
3• La création du livre de poche, le 9 février 19536, marque la massification d’un support et son changement de nature, de même que la collection « Que sais-je » de l’éditeur Presses Universitaires de France en 19417. Le procédé Cameron permet à partir de 1970, dans le domaine des livres de « textes », de tester un marché à partir d’un tirage minimal de 3000 exemplaires environ, et d’augmenter la production en fonction de la demande8.
- 9 Deux colonnes de 42 lignes à la page ; cette bible prit le nom au XVIIe siècle de « Bible mazarine (...)
- 10 Le Papyrus fut utilisé de 2600 ans avant Jésus-Christ en Egypte jusqu’au VIIIe siècle en Europe.
- 11 Cf. Beaune et Ponot, 1979, p 119.
- 12 Le fer, trop dur, transperce le papier ; le plomb, seul, s’avéré trop mou ; Gutenberg mélangea le p (...)
- 13 Son invention remonterait au iiiesiècle avant Jésus-Christ.
- 14 « On raconte qu’au lendemain de la bataille de Talas qui opposa en 751 les troupes du Calife à cell (...)
- 15 Il semble que ce soit des croisés, prisonniers des sarrasins qui aient rapporté la fabrication du p (...)
- 16 Debray, 1991, p. 199-200.
… « Prenons l’exemple de l’imprimerie. Que se passe-t’il à Mayence en 1448 ? L’impression d’une bible à « 42 lignes par page »9. En quoi consiste l’innovation technique ? Dans l’application d’un procédé de reproduction mécanique à un support d’origine végétale10. Il existait déjà (depuis le XIVe siècle) un procédé semblable applicable aux figures, la xylographie11. On lui doit la multiplication des images pieuses, et de toute l’imagerie biblique qui inonde le Moyen Age finissant. L’avancée de Gutenberg, Chine mise à part, c’est la lettre mobile12. Le caractère fondu dans une matrice en creux, préalablement entaillée par un poinçon à tête dure. Cette matrice permettra donc de reproduire autant de caractères que besoin est. Mais au fond, la révolution du livre est due au papier plus qu’au plomb. C’est son couplage avec l’utilisation du papier de chiffon qui a donné au procédé de reproduction son essor fulgurant. Le papier, venu de Chine13 par le truchement des Arabes14, était apparu au sud de l’Europe vers le XIIe siècle et remonta à partir du XIVe de l’Italie vers le Rhin en passant par la France15. L’usage s’en était déjà généralisé au XVe siècle. Même s’il n’a pas d’inventeur nominal, c’est lui le véritable multiplicateur de puissance. Sans entrer dans les détails d’une odyssée qui fascina Balzac, le grand-oncle romanesque de la médiologie, coupons droit à l’enjeu. La peau animale constituait une limite physique absolue à l’extension de l’écrit, tant par sa rareté que par ses caractéristiques propres. Le papier de chiffon, à surface égale, abaissait de dix à un les coûts de fabrication. La Bible de Gutenberg fut tirée à cent trente exemplaires, dont trente sur vélin (peau de veau nouveau-né). D’après Aloys Ruppel, il aurait fallu pour chacun de ces exemplaires-là (341 feuillets, de 42 cm sur 62), cent soixante-dix peaux. A ce compte-là, il aurait très vite fallu choisir entre la propagation de la parole de Dieu et l’alimentation des hommes – disons entre la vie de l’esprit et la survie du corps. Poursuivre la christianisation du monde païen sur parchemin eût été une opération antiéconomique confinant au suicide écologique (sauf à rendre la chrétienté végétarienne). L’utilisation massive du support papier fait sauter la cloison animale et délivre la production de pensée, des cycles courts de la production du vivant. Ce take-off détache un peu plus l’histoire sociale de l’immobilité animale, en rendant bientôt tentante une pensée de l’histoire. Dénaturalisation du support, multiplication des messages, accélération de l’histoire font le « miracle européen » du XVIe siècle, analogue au miracle grec deux mille ans plus tôt »16.
- 17 Cf. Beaune et Ponot, 1979, p. 175.
- 18 Pour un rapide historique de la photographie, cf. « The New Grolier Electronic Encyclopedia », 1991 (...)
4• Pour la photographie, Joseph Nicéphore Niepce (1765- 1833), initié à la lithographie17, peut automatiser en 1816 la copie et la reproduction des dessins et gravures. Il met au point un procédé, l’héliographie, qu’il décrit ainsi18 :
- 19 Cité par Flichy, octobre 1991, p. 87-88.
« La lumière dans son état de composition et décomposition agit chimiquement sur les corps. Elle est absorbée, elle se combine avec eux, et leur communique de nouvelles propriétés. Ainsi, elle augmente la consistance naturelle de quelques uns de ces corps ; elle la solidifie même et les rend plus ou moins insolubles selon la durée ou l’intensité de son action ». Son système est ainsi défini : « fixer l’image des objets par l’influence chimique de la lumière ; fixer cette image d’une manière exacte, sauf la diversité de ses couleurs et... la transmettre à l’aide de l’impression, par des procédés connus de la gravure »19.
- 20 Le mot photographie est utilisé pour la première fois par Charles Wheatstone (l’inventeur du télégr (...)
5– 1839. Louis Jacques Mande Daguerre (1787-1851) cherche à produire des exemplaires uniques sur des plaques de cuivre argentée ; l’invention achetée par le gouvernement (3 juillet 1839) est annoncée au public le 19 août 193920.
- 21 Comme l’anglais William Fox Talbot (1800 -1877).
6– 1840. Hyppolyte Bayard (1807-1887) met au point un procédé de photographie positive directe sur papier21 et photographie les monuments de Paris.
7– 1884. Georges Eastman (1854-1932) invente la photographie de masse en créant en 1892 Eastman Kodak Compagny, en 1884 le film souple, en 1888 le « Kodak Box Caméra ».
- 22 Cité par Flichy octobre 1991 p. 110.
8– 1889. Edison veut réaliser un appareil « qui fait pour l’œil ce que le phonographe fait pour l’oreille »22. C’est le début de l’image animée du cinéma. Lumière fait breveter le cinématographe le 13 février 1895 et Georges Méliès (1861-1938) fascine tandis que Charles Pathé (1863-1957) organise la production et la distribution des nouveaux supports avec la création en 1896 de la société « Pathé Frères » et en 1908 du célèbre « Pathé Journal ».
- 23 Le Rollei Digital Scanback permet la numérisation de toute image papier.
- 24 Univers Mac, novembre 1991, p. 14.
9– 1990. La numérisation d’une photographie « post création » devient facile pour toutes sortes d’application23. De plus, le « Digicam » de la société Graph’Icone-Dycam se branche sur le port série d’un ordinateur Macintosh et transfère directement les prises de vues sur l’écran24.
- 25 Bouillot, novembre 1991, p. 78.
10– 1992. L’image animée à « base chimique » devient donc à « base numérique » ; la fusion photo vidéo est d’actualité : le « caméphotoscope »25.
B. L’enregistrement analogique de l’information
11L’information est cristallisée selon le procédé de l’analogie, c’est-à-dire reproduisant le mouvement du son de l’onde sonore.
12– 1857. Léon Scott de Martinville construit pour la première fois un appareil permettant l’enregistrement graphique du son.
- 26 Il crée le terme « phonographe ».
- 27 Il dépose à l’Académie des Sciences de Paris un pli cacheté décrivant le « paléophone, le cylindre (...)
- 28 La duplication des cylindres préenregistrés, à partir de 1894, rend difficile le développement de c (...)
13– 1877. Thomas Edison (1847-1931) aux Etats-Unis (dans son laboratoire de Menlo Park dans le New Jersey)26 et Charles Cros (1842-1888) en France27 permettent la restitution du son sur un cylindre28.
- 29 La duplication des enregistrements sonores est possible à partir d’une matrice.
14– 1888. Emile Berliner (1851-1929) invente le premier disque commercial en forgeant le terme « gramophone » (GramO-Phone) pour le distingué du phonographe à cylindre29.
15– 1900-1910. Apparition du disque 78 tours : en 1952, en France un disque 78 tours de 30 cm dure 4 minutes et coûte 4 francs soit l’équivalent environ de 150 francs actuels.
16– 1945. Apparition du disque microsillon à 33 tours permettant 1/2H de musique par face : en 1955, en France le disque 33 tours coûte de 10 à 20 francs pour valoir 30 francs en 1980 et 80 francs en 1987.
- 30 Arrêt de la production le 3 mai 1993.
17– 1951. Apparition du disque microsillon à 45 tours permettant l’édition grand public de la chanson populaire30.
18– Le SNEPA recense 94 éditeurs de disques en 1990 ; la production française dépend de 5 groupes (CBS, RCA (Radio Corporation of America), Pathé marconi, WEA, Polygram).
19• La cassette magnétique actuelle est lancée dans le Monde en 1963, par Philips qui abandonne ses droits de brevets, permettant ainsi de supplanter le standard japonais.
20• L’invention du magnétoscope date de la période 1951-1956 aux Etats-Unis (Ampex). Le premier appareil familial est le VCR Philips en 1972.
21• Le « mavica » de Sony pour l’image (MAgnetic VIdeo CAmera) date de 1981.
- 31 In SVM, octobre 1991, p. 52 ; Science et Vie High Tech, n° 3, p. 65.
... Le Mavica est un appareil qui enregistre magnétiquement sur une disquette une image. Cela est possible grâce au capteur CCD (Charged Coupled Devices) (inventée en 1970 par Bell Laboratories) : « Derrière ce nom de code, se cache une minuscule mosaïque rectangulaire composée de cellules disposées en lignes et en colonnes. L’image optique qui vient les frapper est transformée en un ensemble de points ou pixels, (une cellule correspond à un pixel). Chacun d’entre eux est ensuite codé sous la forme d’une quantité de charges électriques pour les trois longueurs d’ondes fondamentales (celles du rouge, du vert, du bleu). C’est cette transcription électrique de l’image optique qui va aimanter la disquette placée à l’intérieur de l’appareil »31 .
- 32 Appareil compact relevant de la conception du camescope et de l’ordinateur avec un objectif de 50 m (...)
- 33 6000 francs en 1992 ; cf. Lussato, 1990, p. 138.
- 34 Science et Vie High Tech, n° 2, p. 13.
22En 1990, Canon commercialise un appareil magnétique compact, le modèle « Ion RC 251 »32 destiné au grand public33. Son successeur en 1993, toujours magnétique, permet une image plus fine34.
- 35 Lussato, 1990, p. 99.
23• L’enregistrement du son et de l’image sur un vidéodisque est un procédé analogique35. En 1928, J.L. Bairn enregistre pour la première fois des images video sur un disque de cire. On distingue, les systèmes mécaniques, magnétiques, capacitifs.
… « Une capacité ou un condensateur est constitué de deux plaques métalliques situées parallèlement l’une en face de l’autre. L’une conserve une charge électrique positive, l’autre une charge négative ; Le système utilise la surface métallique du disque comme l’une des plaques et la tête de lecture recouverte de métal comme autre plaque. Les « variations de capacité » sont créées en réalisant les différences de relief dans la surface du disque ».
- 36 L’image est analogique alors que le son est numérique pour les « laserdisc » ; le son et l’image so (...)
- 37 Cf. Science et vie High Tech, photo vidéo, mai, 1991, p. 103 ; cf. aussi Science et Vie High Tech, (...)
24Puis, les vidéodisques optiques. On utilise les procédés analogiques pour enregistrer des signaux optiques ; un « procédé laser » lit les cuvettes du disques dont la longueur représente les différentes fréquences : le système Philips ou Laservision, le système Thomson (TTV 3620), le Selectavision (RCA), le VHD (Video Home Disc, JVC). Cette technique a été essayée pour des disques enregistrables. Après 20 ans d’expérimentation et d’incertitudes, le vidéodisque (appelé aujourd’hui Laser-Disc 20 et 30 cm)36 devient un produit culturel dans la mesure où les éditeurs proposent en 1991 plusieurs centaines de titres37.
C. L’enregistrement numérique de l’information
25La reproduction concerne aussi bien du texte, du son, de l’image.
- 38 LM910320, p. 26, son.
- 39 LM901011, normes cassettes ; cf. Science et Vie High Tech, septembre 1991, p. 67 ; Le Haut Parleur, (...)
- 40 Cf. Science et Vie, août 1992, p. 118.
26• Philips a annoncé, le 9 octobre 1990, la mise au point d’un lecteur de cassettes audio numériques qui serait capable de lire les actuelles cassettes audio (enregistrées sous forme analogique). L’appareil est conçu pour fonctionner (à la lecture, comme à l’enregistrement) (vitesse de défilement de 4,76 cm/s et tête d’enregistrement/lecture fixe) avec n’importe quel type de cassette (analogique ou numérique)38. Ce DCC (Digital Compact Cassette) commercialisé en 1992 et coûtant 3000 francs est une concurrence du R-DAT (digital audio tape recorder) reposant sur le principe de la tête d’enregistrement et de lecture rotative (comme les magnétoscopes actuels), qui lancé par les japonais ne fait pas de fracas commercial39 Le procédé de codage Philips, le PASC (Precision Adaptative Sub-band Coding) permet une dynamique de plus de 105 dB, comparable à celle d’un enregistrement numérique 18 bits, avec une bande passante de 5 à 22000 Hz et une fréquence d’échantillonnage de 48 kHz. Ces nouvelles modalités d’enregistrement sont équipées du SCMS (Serial Copy Management System), dispositif qui interdit toute copie en numérique direct au-delà de la première génération40. Le micro magnétophone de poche devient une réalité avec le Sony NT- 1000, recevant une cassette de la taille d’un timbre poste (3 x 2 x 0,5 cm).
- 41 Cf. Point de synthèse : La communication avec l’ordinateur ; cf. pour une approche du disque dur, I (...)
- 42 Décision Micro, 1er juin 1992, p. 40 ; InfoPc, septembre 1993, p. 80.
- 43 Décision Micro, 6 juin 1992, p. 20 ; cf. aussi L’ordinateur individuel, juillet-août 1992, p. 180 ; (...)
27• L’enregistrement magnétique permet l’aimantation d’un support, soit une disquette soit un disque dur, allant de 720 k à plus de 400 mégas octets41. Le Floptical42 (FLoppy et OPTICAL) est à mi chemin entre la disquette traditionnelle et le disque magnéto optique. Son lecteur peut indifféremment lire et écrire des disquettes standard de 1,44 mégas par exemple jusqu’à des disquettes de 20 mégas. A la différence des disquettes magnéto optiques, les Folptical n’utilisent l’optique que pour faciliter le positionnement précis de la tête d’écriture/lecture, augmentant de ce fait la densité d’informations sur le support : par exemple, une disquette standard Macintosh comporte 135 pistes par pouce, un Floptical, 1250 pistes par pouce43.
28• Le disque optique numérique (DON) utilise un support comparable à celui d’un vidéodisque dans lequel sont réalisées des micro cuvettes le long d’une spire et de lire l’information au moyen d’un faisceau laser. Avec le DON (disque optique numérique), la différence, avec le vidéodisque, est que l’information n’est plus stockée sous forme analogique mais sous forme codée, en binaire. Ce codage en binaire, peut être soit mécanique, soit magnétique.
- 44 La lecture d’une aiguille glissant dans un sillon au relief sinusoïdal fait place à la lumière d’un (...)
- 45 Et à la norme ISO 9660 depuis 1987 ; cf. un dossier dans InfoPc, juillet-août 1992, p. 181 avec un (...)
- 46 Dès 1991, Marantz, aux Etats-Unis propose un appareillage (CDR 1000) d’une valeur d’environ 30 000 (...)
- 47 Distribué notamment en France par EuroCD.
- 48 On assiste en 1993 à un essai de lancement de nombreux dictionnaires électroniques, soit sur CD-ROM (...)
- 49 Nouvelle édition augmentée en 1993.
- 50 LM910327, p. 11, mentor.
- 51 LM930623, p. 25, disque ; et des disquettes contenant la Sélection hebdomadaire du journal sont dis (...)
- 52 Ou « Dataman ».
- 53 A cristaux liquides monochromes, de 256 200 cellules et de 9 cm de diagonale, affichant 10 lignes d (...)
- 54 Univers Mac, janvier 1992, p. 26 ; Science et Vie, janvier 1992, p. 130 ; SVM, février 1992, p. 60 (...)
291) Avec le procédé mécanique, l’information est représentée sur le disque sous forme binaire par des cavités de longueurs variables le long d’une spirale, la présence ou l’absence de cavité représentant des « 0 » ou des « 1 ». La variation de longueur sert à représenter des séquences plus ou moins longues de « 0 » ou de « 1 ». En lecture, le système optique reçoit un rayon lumineux de faible niveau au passage des cavités (diffusion) et de fort niveau au passage des reliefs (réflexion). En 1960 Philips commence à réfléchir à l’utilisation du laser. Le premier CD ou Compact Disque est présenté en 1979 ; en 1982 un accord Philips Sony donne une norme. Pour le même encombrement qu’avec un disque 33 tours (30 cm), on peut avoir 12 à 15 heures de musique ou 1/2 à 1 heure de vidéo par face, ou bien 10 milliards de bits. Philips choisit de fabriquer des disques laser qui auraient une durée égale à celle des disques 33 tours, mais d’un encombrement plus faible (12 cm de diamètre, 1,2 mm d’épaisseur)44. Le CD-ROM (Compact Disc Read Only Memory) est standardisé depuis 198445. Le disque est constitué d’une fine couche de polycarbonate recouvert d’un film d’aluminium et d’une couche de plastique protectrice. Sa taille est identique à celle du CD audio (12 cm) et les cuvettes sont également gravées le long d’une spirale. La capacité du disque est de 540 millions de caractères. Le Compact Disc Read Only Memory a ainsi une capacité d’environ 600 disquettes de 800 k, 250 000 pages de textes ou 500 livres de 500 pages. Le débit est de 1,4 millions de bits par seconde soit l’équivalent de 100 pages d’un livre par seconde. Il nécessite, pour sa lecture, un équipement informatique. Les données, numériques, sont représentées sous forme de micro cuvettes gravées dans le disque ; pour maintenir constant le débit, le système de rotation du disque varie en fonction du rayon (entre 200 et 500 tours/minute)46. En 1989, la société Dow Jones (Etats-Unis) propose des disques révisés chaque mois contenant des enregistrements financiers sur les entreprises. Une des plus intéressantes publications « grand public » est « The new Grolier Electronic Encyclopedia » qui offre (en anglais) sur CD-ROM (sur 487 840 koctets) les 21 volumes de « Grolier’s Academie American Encyclopedia » avec plus de 33 000 entrées et plus de 10 millions de mots donnant la possibilité de visualiser les portraits d’hommes célèbres, les tableaux, les instruments de musique avec un extrait de partitions ainsi que des fragments d’œuvres musicales, les cartes du Monde en couleurs47. En France, le Cercle de la Librairie qui édite les « Livres du mois » (3617 Electre), offre un abonnement annuel pour 12 disques CD-ROM contenant les disponibilités des livres français en France, pour 15 000 francs par an en 1990. Le dictionnaire « Le Robert » est disponible sur CD-ROM48. Le disque CD-ROM « Myriade » qu’a produit le Ministère de l’Education Nationale en 1990 répertorie toutes les collections de périodiques en France. Le disque « Zyzomys » (156 672 KOctets), commercialisé par Hachette en 199049 regroupe 3 ouvrages de références : le Dictionnaire de notre temps, le dictionnaire Bénac des synonymes, un Atlas pratique. Mentor, un CD-ROM, le « Thésaurus Linguae Graecae », archive l’ensemble des textes, plans archéologiques, images disponibles sur la Grèce Antique50. Hachette propose en 1993 une nouvelle encyclopédie, « Axis », en 18 volumes, mais comprenant un CD-ROM rassemblant 1240 dossiers thématiques, un atlas mondial, un index thématique, soit au total 9000 pages se répartissant en 15000 illustrations et animations. Le journal « Le Monde » est disponible sur CD-ROM, les articles incluant les illustrations51. Sony lance en 1992 le « Data Discman »52 de la taille d’un livre de poche. On parle globalement de « PalmTop » pour désigner un ordinateur tenant dans une main, fonctionnant sur piles ou batteries rechargeables, utilisant un écran rétro éclairé53 ou se connectant sur un téléviseur et lisant des micro disques (8 cm de diamètre) stockant 200 millions de caractères54
- 55 Apple Utilisateur, n° 11, p. 25.
- 56 Cf. Sciences et Avenir, numéro hors série, mars avril 1992, p. 72 ; cf. aussi 56. (Suite) – La Rech (...)
- 57 Et respectant la norme ISO 9660 comme le CD ROM, mais il se branche directement sur un moniteur.
- 58 Cf. la revue Chasseur d’images, décembre 1992 ; cf. aussi InfoPc, décembre 1992, p. 221.
- 59 Décision Micro, n° 33, p. 11 ; cf. Sciences et Avenir, octobre 1991, p. 64 ; SKAf, décembre 1991, p (...)
- 60 L’éditeur française « Ecolauto » propose de remplacer les diapositives des cours d’auto école par d (...)
- 61 LM930612, p. 20, numérique.
- 62 Plus de cinquante titres existent en 1993, pour un équipement d’un lecteur lisant aussi le CD-Photo (...)
- 63 670 milliards de yens de chiffres d’affaires pour 173 milliards de profit (année fiscale 1993) !
- 64 LM910606 p. 16 Philips ; SVM, juin 1992, p. 35 ; une mise en garde des fabricants de jeu contre les (...)
Il semble que le terme de CD-ROM, faisant donc partie des DON (disque optique numérique) soit remplacé par le terme DOC (Disque Optique compact)55 Les utilisations de ces disques sont multiples, par exemple, Renault, Philips, la Sagem et TDF stockent sur un disque optique les données cartographiques nécessaires à la localisation d’un véhicule : le programme Carminat56
Une application similaire au CD-ROM est le CD-I pour Compact disque Interactif. Dès 1986, Philips annonçait le CDI, « I », pour interactif. Ses applications sont : les bases de données, les références et applications à valeur ajoutée, la documentation technique, l’édition interne aux entreprises, l’enseignement, la formation. En 1992 un lecteur CD-I qui rassemble dans le même boîtier un micro-ordinateur à base de processeur 6800057 et un lecteur de disque optique se connecte à une poste de télévision58. Le disque peut comporter l’équivalent de 72 minutes de film numérique couleur, 300 000 pages de texte ou encore 19 heures de musique sur 650 Mégas octets59 Un document de Philips donne les applications suivantes pour le CD-I : éducation et apprentissage60, loisirs (musique jeux simulation dessin, film61…), travail à la maison, navigation (cartes), informations touristiques (par exemple le projet CARIN pour Car Information and Navigation qui permet de donner à l’automobiliste une aide à la navigation)62 . Philips mise avec le japonais Nintendo63 sur le développement grand public du marché du jeu dans les prochaines années64.
- 65 « Le rayon laser pénètre la matière en provoquant un échauffement. Celle-ci est alors sensible au c (...)
- 66 Science et Vie, août 1992, p. 122.
302) Avec le procédé magnéto optique, on utilise le laser pour l’écriture et la lecture d’une polarisation magnétique. Le DON, le disque optique numérique enregistrable est proposé dès 1987 par le constructeur japonais Nakamichi. L’appellation de « DON » a été réservée à des disques numériques enregistrables par l’utilisateur lui-même. Il y a deux familles : 1) le DON Worm (write once, read many) inscriptible une fois ; 2) le DON WMRA (Write Many, Read Always) permet d’enregistrer, lire effacer puis réécrire sur le même support65. Le DON a une face de disque de 30 cm et une capacité de 1 giga octets, soit 1 milliard de caractères, l’équivalent de 200 000 pages au format A4 en ascii. Sony, pour combattre le DCC de Philips, lance, selon la même technologie que ci-dessus, le disque ré enregistrable : un dispositif magnéto optique grave le disque par un faisceau laser qui « porte localement la surface du disque à une température de 180° et, simultanément, un champ magnétique est appliqué par l’intermédiaire d’un électroaimant. La direction du champ est alors mémorisée, un peu comme sur une bande magnétique. Dès que l’élément de surface cesse d’être éclairé par le laser, sa température retombe rapidement et la magnétisation se trouve « figée ». Ce traitement se traduit par une modification de l’indice de réfraction de la surface du disque en fonction de la polarité magnétique de la zone. Ainsi, si ensuite, pour la lecture, on éclaire le disque en lumière polarisée, la réflexion de cette lumière sera fonction de la polarité magnétique. Ajoutons que l’absence de contact mécanique entre tête et support rend le disque quasiment inusable »66.
- 67 Le système de codage inventé par Sony s’appelle ATRAC : (Adaptive 67. (Suite) – Transform Acoustiqu (...)
- 68 LM911011, p. 25, numérique.
Sony lance en 1992, le MiniDisc (MD) d’un diamètre de 64 mm (2,5 pouces), effaçable et enregistrable, codé sur 16 bits dans un rapport de compression de 5, permettant de mémoriser 74 minutes de programmes67. Ce nouveau support est appelé à concurrencer le DAT plus fragile et bien sûr, la cassette magnétique. L’histoire se répète : Philips et Sony s’accordent pour lancer la cassette numérique et le mini disque laser à l’automne 199268.
- 69 Cette technique repose sur les lois physiques établies par l’écossais John Kerr dès 1876.
- 70 In SVM, octobre 1991, p. 55 ; cf. aussi Entreprises § Télécommunications, janvier 1992, p. 35 ; cf. (...)
- 71 LM901017 p. 32 Kodak photo disque compact ; SVM Mac, Août-septembre 1992, p. 114. Le principe d’acq (...)
- 72 Cf. Science et Vie High Tech, n° 2, p. 66 ; cf. Golden, octobre 1993, p. 104.
- 73 Science et Vie, novembre 1990, p. 135 ; Science et Vie High Tech, n° 3, p. 30 ; InfoPc, février 199 (...)
31Le disque magnéto optique (MO) mesure 3 pouces 1/2, est basée sur un aimant qui modifie la polarisation d’une fine couche métallique69 ; le rayon laser est utilisé pour écrire/effacer les données et pour lire les informations. Chaque support enregistre et efface 128 mégas. Kodak lance en 1992 le DCS (Digital Caméra System), un ensemble photographique professionnel « numérique », associant un Nikon F3 à un dos électronique ; un capteur CCD numérise chaque image en 1,3 millions de pixels70. Le DCS200, composé d’un boîtier Nikon F801 S, d’un capteur CCD, d’une unité de stockage de 50 images affiche des images de 1,5 millions de pixels qui peuvent être transmises par câble ou modem à un ordinateur. Kodak lance à la 21e photokina (septembre 1990) un appareil photo permettant d’obtenir des images soit sur papier, soit sur disque compact71. Ces images peuvent être regardées sur un écran de télévision ou un ordinateur. Ce système a été conçu avec Philips et le constructeur américain de station de travail informatique Sun Microsystems. C’est le CD-Photo Kodak ; la définition obtenue est aussi bonne que les 24 x 36 actuels soit 45 fois meilleures que les photos magnétiques, 22 fois meilleures que les autres procédés électroniques et 4 fois meilleures que les systèmes de télévision à haute définition. Les premiers lecteurs de CD-Photo coûtent moins de 3500 francs et l’enregistrement sur disque d’un film de 24 photos moins de 100 francs en 1993. Ce disque (12 cm diamètre) a une capacité d’environ 100 images (6 mégas octets (6 millions de pixels) par image sur un support de 600 mégas octets, après une compression d’une image de 18 mégas octets). Celles-ci ne sont pas effaçables, selon la technologie WORM (Write Once Read Many)72 ; le lancement public date de décembre 199273.
- 74 Cf. Sciences et Avenir, juillet 1992, p. 62 ; Golden, août-septembre 1992, p. 125 ; SVM Mac, août-s (...)
- 75 La définition passe en 1993 à 150 000 points !
32La société helvète Logitech commercialise en 1992 le « FotoMan »74, un appareil grand public, à peine plus volumineux que deux paquets de cigarettes pour un poids de 280 g disposant d’une autonomie de 24 heures ; il numérise en noir et blanc pour l’instant 32 vues dans une mémoire interne ; ces vues sont transférées sur un compatible PC ou Macintosh simplement par le port série grâce à un câble fourni et un logiciel d’acquisition. La définition est en deçà de la qualité « photo », 100 000 pixels et même moins que l’appareil analogique Ion de Canon (400 000 pixels)75. C’est le premier appareil photographique numérique qui ne reçoit aucun support d’image.
- 76 LM910426, p. 30, Next ; cf. aussi InfoPc supplément, juillet-août 1992, p. 16, « la station Next » (...)
- 77 Décision Micro, 6 juin 1992, p. 8.
- 78 Rosnay, 1991, p. 449 ; cf. aussi Science et Vie, décembre 1991, p. 155.
Le premier micro-ordinateur à intégrer un DON Wmra est le Next sorti au Etats-Unis en octobre 1988 et conçu par Steve Jobs le père de l’Apple I ayant quitté Apple, le 5 septembre 198576.
Une modalité de stockage pour les entreprises et le marché de l’éducation devient possible avec des « encodeurs enregistreurs » permettant de fabriquer à moindre prix des CD à domicile77.
Le papier se numérise. L’entreprise « ICI ImageData » commercialise un « papier digital ».
… « Le papier, d’une épaisseur de seulement 30 microns, est fait de quatre couches en sandwich. La première est un support plastique qui lui donne forme et solidité ; la seconde, une feuille métallique ultra fine ; la troisième, du plastique encore ; la dernière un revêtement protecteur... Sur un rouleau de 30 centimètres de diamètre et de 3,5 centimètres de largeur, on peut stocker 1000 milliards d’octets. Soit un milliard de feuillets dactylographiés. Ce qui représenterait une pile de 100 kilomètres de haut, ou 1600 compact-discs ! »78.
Notes
1 Jean Gensfleisch dit Gutenberg, fils de Friele Gensfleisch et de son épouse en secondes noces Elise Wilse ; Zum guten Berg (à la bonne montagne) est le nom de la demeure où il naquit (cf. Bechtel, 1992).
2 La composition manuelle de Gutenberg permet l’impression de 800 signes à l’heure, la composition mécanique de Mergenthaler à la fin du XIXe siècle, moins de 10 000 signes à l’heure, la photocomposition de Moyroud et Higonnet, vers 1960, de 15 000 à plus de 10 millions de signes à l’heure, ou bien 3000 lignes par minute. Cf. pour une approche systématique des techniques d’impression, Joseph Beaune et René Ponot, Qui a ramassé la plume d’oie ?, 1979.
3 Breton P., 1990, p. 46.
4 Cf. Beaune et Ponot, 1979, p. 24.
5 Breton P, 1990, p. 49 ; cf. aussi Cuvelier, 1982, p. 173 ; cf. aussi le petit livre de Pierre Cuchet (octobre 1986), réédition d’études parues en 1906 et 1908 sur les enjeux des modifications de la fabrication du livre et qui gardent aujourd’hui toute son actualité : Etudes sur les machines à composer et l’esthétique du livre.
6 LM910323, p. II, majuscule.
7 LM910323, p. IV, précurseur.
8 Cf. Alain Nave, « Le procédé Cameron », in l’Etat des Médias, La Découverte, p. 149, 1991 ; cf aussi Rathaux, 1991, p. 121.
9 Deux colonnes de 42 lignes à la page ; cette bible prit le nom au XVIIe siècle de « Bible mazarine ».
10 Le Papyrus fut utilisé de 2600 ans avant Jésus-Christ en Egypte jusqu’au VIIIe siècle en Europe.
11 Cf. Beaune et Ponot, 1979, p 119.
12 Le fer, trop dur, transperce le papier ; le plomb, seul, s’avéré trop mou ; Gutenberg mélangea le plomb et l’antimoine qui donnait de la résistance au plomb.
13 Son invention remonterait au iiiesiècle avant Jésus-Christ.
14 « On raconte qu’au lendemain de la bataille de Talas qui opposa en 751 les troupes du Calife à celles de princes du Turkestan, deux prisonniers chinois retenus à Samarcande achetèrent leur libération en livrant le secret de fabrication du papier » in Autrement, 1991 p. 48.
15 Il semble que ce soit des croisés, prisonniers des sarrasins qui aient rapporté la fabrication du papier en Auvergne entre les monts du Forez et les monts du Livradois sur les bords de la Dore, entre Thiers et Le Puy.
16 Debray, 1991, p. 199-200.
17 Cf. Beaune et Ponot, 1979, p. 175.
18 Pour un rapide historique de la photographie, cf. « The New Grolier Electronic Encyclopedia », 1991, photography history and art.
19 Cité par Flichy, octobre 1991, p. 87-88.
20 Le mot photographie est utilisé pour la première fois par Charles Wheatstone (l’inventeur du télégraphe) le 1er février 1839.
21 Comme l’anglais William Fox Talbot (1800 -1877).
22 Cité par Flichy octobre 1991 p. 110.
23 Le Rollei Digital Scanback permet la numérisation de toute image papier.
24 Univers Mac, novembre 1991, p. 14.
25 Bouillot, novembre 1991, p. 78.
26 Il crée le terme « phonographe ».
27 Il dépose à l’Académie des Sciences de Paris un pli cacheté décrivant le « paléophone, le cylindre et le disque », in Flichy, juin 1991 p. 20.
28 La duplication des cylindres préenregistrés, à partir de 1894, rend difficile le développement de ce type de procédé.
29 La duplication des enregistrements sonores est possible à partir d’une matrice.
30 Arrêt de la production le 3 mai 1993.
31 In SVM, octobre 1991, p. 52 ; Science et Vie High Tech, n° 3, p. 65.
32 Appareil compact relevant de la conception du camescope et de l’ordinateur avec un objectif de 50 mm ; cf. Science et Vie High Tech, photo vidéo, mai 1991, p. 29 ; cf. aussi SVM, octobre 1991, p. 54 ; SVM Mac, Août-septembre 1992, p. 110 ; SUAI, septembre 1992, p. 171.
33 6000 francs en 1992 ; cf. Lussato, 1990, p. 138.
34 Science et Vie High Tech, n° 2, p. 13.
35 Lussato, 1990, p. 99.
36 L’image est analogique alors que le son est numérique pour les « laserdisc » ; le son et l’image sont analogiques pour le « laser vision ».
37 Cf. Science et vie High Tech, photo vidéo, mai, 1991, p. 103 ; cf. aussi Science et Vie High Tech, n° 1, p. 74.
38 LM910320, p. 26, son.
39 LM901011, normes cassettes ; cf. Science et Vie High Tech, septembre 1991, p. 67 ; Le Haut Parleur, 15 janvier 1992, p. 58 ; Science et Vie High Tech, n° 3, p. 38. Les débuts du DAT sont illustrés notamment par l’impossibilité physi- 39. (Suite) – que de copier le disque compact sur ce nouveau support, simplement par non identité de l’échantillonnage (48180 Hz pour le DAT et 44100 Hz pour le disque compact) ! En 1989, le procédé SCMS (Serial Copy Management System) autorise la copie numérique-numérique d’un disque compact vers un enregistrement DAT, mais ne permet pas techniquement la recopie numérique d’une cassette DAT à une autre cassette DAT. Sony est le leader du baladeur, le Walkman, qui, commercialisé au Japon le 1er juillet 1979 (le TPS-L2), s’est vendu à 1,5 millions d’exemplaires au cours des deux premières années de lancement.
40 Cf. Science et Vie, août 1992, p. 118.
41 Cf. Point de synthèse : La communication avec l’ordinateur ; cf. pour une approche du disque dur, InfoPc, mars 1993, p. 203 ; les premiers disques étaient commercialisés sous le nom de Winchester vers les années 1970.
42 Décision Micro, 1er juin 1992, p. 40 ; InfoPc, septembre 1993, p. 80.
43 Décision Micro, 6 juin 1992, p. 20 ; cf. aussi L’ordinateur individuel, juillet-août 1992, p. 180 ; cf. PcExpert, avril 1993, p. 73 ; cf. Science et Vie, juin 1993, p. 120.
44 La lecture d’une aiguille glissant dans un sillon au relief sinusoïdal fait place à la lumière d’un laser qui explore la piste formée de millions de micro cuvettes représentant les « 0 », les plats entre ces cuvettes, les « 1 » ; chaque micro cuvette ne mesure pas plus de 0,12 micron de profondeur et 0,6 micron de largeur ; in SVM, octobre 1991, p. 206. Philips, JVC, Sony, Matsushita, signent le 29 juin 1993 un accord pour une technologie du vidéo CD ; cf. LM930701, p. 15, vidéo. Les disques numériques s’usent aussi ! cf. Science et Vie, juillet 1993, p. 118.
45 Et à la norme ISO 9660 depuis 1987 ; cf. un dossier dans InfoPc, juillet-août 1992, p. 181 avec un panorama de l’offre de CD-ROM en 1992 ; SVM, juillet-août 1993, p. 176.
46 Dès 1991, Marantz, aux Etats-Unis propose un appareillage (CDR 1000) d’une valeur d’environ 30 000 francs, capable de produire soi-même des CD-ROM.
47 Distribué notamment en France par EuroCD.
48 On assiste en 1993 à un essai de lancement de nombreux dictionnaires électroniques, soit sur CD-ROM soit simplement sur support « classique », par exemple, les « Larousse ».
49 Nouvelle édition augmentée en 1993.
50 LM910327, p. 11, mentor.
51 LM930623, p. 25, disque ; et des disquettes contenant la Sélection hebdomadaire du journal sont disponibles pour les aveugles et malvoyants, cf. LM930630, p. 21, accessible. L’Annuaire du CD-Rom 1990, ed. A jour, contient 51. – (Suite) – plus de 240 titres dont 56 titres réalisés en France ; l’annuaire de 1992, 760 disques ; le marché mondial comportait 48 titres en 1986 et plus de 2000 en 1992. Le CDG ou Compact-Disc + Graphiques comporte des images fixes et peut être lu sur un écran cathodique à partir de certains lecteurs, de même que le CD + Midi ou Compact-Disc + Musical. Le parc mondial des lecteurs fin 1989 était de 340 000 unités et de 1 290 162 début 1991 ; le parc français de CD-ROM est estimé en 1991 à 11500 lecteurs (22 % Apple, 78 % MsDos). Un trimestriel américain « Verbum » réalise le premier magazine sur CD-ROM au prix de 49,5 dollars en novembre 1991 ; en 1993, Newsweek lance une version multimédia sur CD-ROM.
52 Ou « Dataman ».
53 A cristaux liquides monochromes, de 256 200 cellules et de 9 cm de diagonale, affichant 10 lignes de 30 caractères chacune.
54 Univers Mac, janvier 1992, p. 26 ; Science et Vie, janvier 1992, p. 130 ; SVM, février 1992, p. 60 pour une présentation complète. Les « PDA » (Personal Digital Assistant) vont permettre a tout à chacun d’enrichir ses possibilités de « traitement » de ses notes personnelles (on les appelle aussi PIE pour Personal Intelligent Electronics) ; « Calvacom 7148 – News (74 1.) Daniel RANSON (DR12) D 22 – 01 mar 92 11h47 (55 lec.) : Le premier PDA (Personal Digital Assistant, secrétaire informatique ?) d’Apple devrait sortir en 93. Assez petit pour tenir dans une (grande) poche. Prix de l’ordre de 700 $. Il aura comme processeur un RISC ARM (puissance équivalente à un 68040 !), conçu par Advanced RISC Machines, une société anglaise dont Apple est actionnaire. Ecran de 8 cm x 12 cm super twist non rétro éclairé. 512K de RAM, un HP, un port série. Sans oublier un stylet. L’autonomie sera de plusieurs heures sur piles alcalines classiques. Les fonctions intégrées sont celles d’un agenda électronique, carnet d’adresses, etc. Un slot pour carte SRAM permettra d’ajouter des fonctions, par exemple un tableur ou un dictionnaire. L’interface rappelle HyperCard, en particulier les liens par icône. Le système reconnaît des gestes de commande faits à l’aide du stylet, mais aussi l’écriture manuscrite. Un langage de scripts est inclus. Une interface infrarouge (distance limitée à 60 cm) permet la mise en réseau avec des Macs, pour imprimer ou échanger des données » ; cf. le Newton, in Le Figaro, 930914, dossier spécial Apple Expo, p. 10. Apple lance en 1993 un « Apple Power CD » permettant de lire des CD-ROM, des CD-Photo, des CD-Audio.
55 Apple Utilisateur, n° 11, p. 25.
56 Cf. Sciences et Avenir, numéro hors série, mars avril 1992, p. 72 ; cf. aussi 56. (Suite) – La Recherche, supplément au n° 190 juillet-août 1987, p. 46 « la voiture intelligente » ; cf. LM920813, p. 16, données numériques ; cf. InfoPc, juillet-août 1993, p. 145.
57 Et respectant la norme ISO 9660 comme le CD ROM, mais il se branche directement sur un moniteur.
58 Cf. la revue Chasseur d’images, décembre 1992 ; cf. aussi InfoPc, décembre 1992, p. 221.
59 Décision Micro, n° 33, p. 11 ; cf. Sciences et Avenir, octobre 1991, p. 64 ; SKAf, décembre 1991, p. 46 ; cf. aussi Science et Vie High Tech, n° 1, p. 78 ; Science et Vie High Tech, n° 3, p. 26. Nitendo offre de nouvelles consoles de jeux équipés des nouveaux supports ; mais dont le distributeur américain incite à ne pas utiliser plus d’une heure par jour ! ; la technique est reprise par Microsoft et Tandy, cf. SVM, octobre 1992, p. 20.
60 L’éditeur française « Ecolauto » propose de remplacer les diapositives des cours d’auto école par des CD-I.
61 LM930612, p. 20, numérique.
62 Plus de cinquante titres existent en 1993, pour un équipement d’un lecteur lisant aussi le CD-Photo de Kodak et les disques « audio ».
63 670 milliards de yens de chiffres d’affaires pour 173 milliards de profit (année fiscale 1993) !
64 LM910606 p. 16 Philips ; SVM, juin 1992, p. 35 ; une mise en garde des fabricants de jeu contre les risques d’épilepsie est obligatoire en France depuis le 3 août 1993. Le CDTV (Commodore Dynamic Total Vision) vise à concurrencer le CD-I mais son lecteur peut aussi se transformer en ordinateur. Intel et IBM travaillent sur le DVI (Digital Video Interactive) pour le marché professionnel (le DVI est un algorithme de compression d’images crée par Larry Ryan en 1982) ; in SVM, octobre 1991, p. 208.
65 « Le rayon laser pénètre la matière en provoquant un échauffement. Celle-ci est alors sensible au champ magnétique généré par une tête spéciale. L’inversion de polarité se produit, permettant l’enregistrement de données numériques (polarité dans un sens pour les « 0 » du codage binaire et polarité à 90° pour les « 1 » de ce codage). A la lecture, des cellules photosensibles déterminent la nature du faisceau laser réfléchi en fonction de sa polarité. Les informations recueillies correspondant aux « 0 » et « 1 » enregistrés sont traitées de façon tout à fait classique par un micro processeur. Pour effacer les données, le rayon laser chauffe à nouveau le matériau, et le champ magnétique réoriente les particules dans un seul sens, celui correspondant au « 0 » du codage binaire. Le disque est alors prêt pour un ré enregistrement » ; in Science et Vie High Tech, numéro hors série, septembre 1991, p. 63. Les chercheurs de l’Entreprise 3M viennent de mettre au point une diode laser bleu vert qui émet de la lumière d’une longueur d’onde plus courte que celle émise par les lasers rouges ou infrarouges ; il est donc possible d’accroître le volume de données stockées sur un disque optique, en attentant le rayon bleu de Sony encore plus prometteur.
66 Science et Vie, août 1992, p. 122.
67 Le système de codage inventé par Sony s’appelle ATRAC : (Adaptive 67. (Suite) – Transform Acoustique Coding) : « il est fondé sur des mesures de longueurs variables, ne prenant en compte que les fréquences acoustiques audibles par l’oreille humaine, avec une moyenne de 1000 échantillonnages toutes les 20 ms » in SVM, décembre 1991, p. 208 ; cf. aussi « le Mini Disc » in Le Haut Parleur, 15 décembre 1991, p. 46 ; Science et Vie High Tech, n° 3, p. 33.
68 LM911011, p. 25, numérique.
69 Cette technique repose sur les lois physiques établies par l’écossais John Kerr dès 1876.
70 In SVM, octobre 1991, p. 55 ; cf. aussi Entreprises § Télécommunications, janvier 1992, p. 35 ; cf. Science et Vie, janvier 1992, p. 126 ; SVM Mac août-septembre 1992, p. 108 ; Science et Vie High Tech, n° 4, p. 80 ; Science et vie, mai 1993, p. 124 .
71 LM901017 p. 32 Kodak photo disque compact ; SVM Mac, Août-septembre 1992, p. 114. Le principe d’acquisition de l’image est identique au procédé magnétique ; les capteurs CCD saisissent l’image qui est stockée dans une mémoire vive, ensuite déchargée sur une mémoire de masse. Le premier appareil de ce type a été le Fuji DS1P, resté à l’état de prototype ; Toshiba dispose du P1200, non commercialisé en Europe.
72 Cf. Science et Vie High Tech, n° 2, p. 66 ; cf. Golden, octobre 1993, p. 104.
73 Science et Vie, novembre 1990, p. 135 ; Science et Vie High Tech, n° 3, p. 30 ; InfoPc, février 1993, p. 79. Le logiciel QuickTime d’Apple permet de lire directement le format de ces CD-Photo et de les « manipuler » ; cf. aussi Univers Mac, décembre 1992, p. 52 « clic-clac, c’est dans le Mac ».
74 Cf. Sciences et Avenir, juillet 1992, p. 62 ; Golden, août-septembre 1992, p. 125 ; SVM Mac, août-septembre 1992, p. 112 ; SVM, septembre 1992, p. 204 ; cf. SVM, mai 1993, p. 168.
75 La définition passe en 1993 à 150 000 points !
76 LM910426, p. 30, Next ; cf. aussi InfoPc supplément, juillet-août 1992, p. 16, « la station Next » et p. 38 pour le système d’exploitation « NextStep » ; cf. InfoPc, février 1993, p. 173 ; en février 1993, Next cesse son activité de constructeur pour se consacrer au développement du système d’exploitation NextStep.
77 Décision Micro, 6 juin 1992, p. 8.
78 Rosnay, 1991, p. 449 ; cf. aussi Science et Vie, décembre 1991, p. 155.
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