Introduction de la partie II
p. 119-120
Texte intégral
1Le marché est une des modalités de circulation des biens d’apprentissage. Les contributions de cette seconde partie étudient cette modalité spécifique pour l’éducation et la formation. Elles insistent sur le travail qui doit être réalisé pour permettre la circulation marchande, ses conséquences sur ce qui est échangé et les limites d’une telle opération.
2Les trois premiers textes abordent la question des formats et de la qualité des biens d’apprentissage. Ainsi, Thomas Lamarche rappelle que si l’enseignement supérieur a longtemps été en dehors de préoccupations commerciales, le travail réalisé dans le cadre de l’Organisation Mondiale du Commerce, mais aussi de l’Europe, tend à le rapprocher de préoccupations plus commerciales. Il précise, dans chaque cas, les logiques à l’œuvre, leurs différences et ce que cela implique sur la production d’éducation. L’auteur conclut en soulignant que le projet communautaire peut constituer une forme d’opposition à l’OMC, mais il reste assez pessimiste sur son effectivité.
3En matière de formation professionnelle, Romuald Normand dégage l’importance prise par l’espace régional et les référentiels de qualité qui y sont attachés. L’extension du domaine de la qualité au niveau territorial implique un détachement de la qualification du salarié de toutes références collectives, rapprochant finalement le mode de qualification des personnes de celui qui prévaut pour les biens.
4Le mouvement, décrit par les deux premières contributions, de la comparaison et du rapprochement de l’éducation à un bien est interrogé, d’un point de vue théorique, par Franck Bailly et Elisabeth Chatel. Contrairement à la conception sous-jacente aux travaux orthodoxes en économie de l’éducation, les auteurs défendent l’idée que le produit éducatif, plus qu’un bien, serait plutôt le résultat d’une sorte de coproduction, dont la qualité est dépendante des conventions sur lesquelles s’appuient les parties prenantes (externes et internes au système éducatif) pour l’évaluer.
5Les deux dernières contributions de cette partie traitent respectivement des formes ancienne et nouvelle de mises en marché des connaissances. La première, celle de Yolande Combès traite du développement des nouvelles technologies de communication dans la diffusion des connaissances (campus numérique, e-learning). Elle interroge la lecture trop rapide qui pourrait être faîte de ces développements. Malgré sa technologisation croissante, la production d’éducation ne peut s’apparenter à celle d’un bien, car il existe une spécificité qui tient au besoin de la médiation enseignante lors des apprentissages. La contribution de Julien Deceuninck, interroge le manuel scolaire. En empruntant à différents champs disciplinaires tels que l’économie, l’histoire, la géographie, l’anthropologie et la sociologie, l’auteur montre toute la complexité de cet objet.
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Médias et Territoires
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