Préface
p. 15-16
Texte intégral
1Le 12 juillet 1875, est votée la loi déclarant la liberté de l’enseignement supérieur. Dès 1876, naissent en France cinq Universités catholiques à Paris, Angers, Lyon, Toulouse et Lille.
2Grâce à la générosité et aux convictions ardentes de patrons chrétiens – dont Philibert Vrau et Camille Feron-Vrau – et au soutien actif des évêques de la Province ecclésiastique, l’Université catholique de Lille ouvre, en 1876- 1877, cinq facultés : droit, lettres, sciences, théologie, médecine et pharmacie. Seule de son genre en France, cette dernière affiche son ambition de former des médecins et des pharmaciens chrétiens. Nombre d’entre eux se révèleront d’ailleurs être aussi des militants engagés aux plans religieux, social et, pour certains, politique. D’autres deviendront des missionnaires au service du développement, notamment en Afrique.
3Sous l’impulsion du docteur Camille Feron-Vrau, homme de foi et de cœur, véritable fondateur de cette Faculté, se sont développés par ailleurs dans la ville de Lille dispensaires, maisons de soins et hôpitaux.
4Que de chemin parcouru depuis novembre 1876 où les premiers étudiants faisaient leur rentrée rue de la Barre à Lille, dans l’ancien collège des Jésuites ! Cent trente-trois ans plus tard, la Faculté libre de médecine, qui a dû à regret abandonner sa section de pharmacie, accueille 950 étudiants et forme chaque année une centaine de praticiens. Elle dispose d’un ensemble hospitalier totalement rénové de 700 lits, répartis sur deux sites, Saint-Philibert à Lomme, Saint-Vincent de Paul à Lille où des projets d’extension sont en cours de réalisation. D’autres établissements (Mons, Cambrai…) ont rejoint récemment le groupe hospitalier et fournissent aux étudiants des stages appréciés.
5La Faculté de médecine est au cœur du secteur santé de l’Université – un secteur dynamique et porteur de projets – qui rassemble près de 2 500 étudiants (École de sages-femmes, Instituts de formation en soins infirmiers, de cadres de Santé, d’aides-soignants, Instituts de formation en masso-kinésithérapie, en pédicurie podologie, Institut de communication médicale…)
6Posséder une faculté de médecine a représenté et représente toujours aujourd’hui pour les responsables de l’Université catholique une spécificité forte, marquée par la recherche permanente de sens et une exigence éthique, qui commence par le respect de toute vie humaine, à la lumière de l’Évangile.
7 Fidèle à l’intuition de ses fondateurs, en cohérence avec les valeurs chrétiennes et animée par des acteurs passionnés au service de l’Homme, la Faculté libre de médecine se donne en ce début du XXIe siècle de nouveaux objectifs :
- maintenir et promouvoir ces valeurs dans un monde qui tend à privilégier l’avoir plutôt que l’être,
- prêter une attention particulière au handicap et au vieillissement. C’est le sens de l’audacieux projet « Humanicité », en cours de construction au voisinage de l’hôpital Saint-Philibert et qui constituera pour la Faculté et l’Université tout entière un nouveau pôle de formation et de recherche. L’œuvre des fondateurs se poursuit au service des plus faibles de la société.
8Nous voulons exprimer ici notre profonde gratitude aux Professeurs Jacques Liefooghe et Henri Ducoulombier pour leur formidable travail d’historiens, conduit avec précision, persévérance et perspicacité depuis plus de cinq ans.
9Ils nous livrent ici, avec fidélité et objectivité, l’extraordinaire témoignage de 133 ans d’histoire, une histoire en pleins et en déliés, en ombres et lumières. Leur travail rend hommage aux hommes qui ont su, au fil des années, conjuguer excellence universitaire et solidarité humaine dans le cadre de cette Faculté marquée par les valeurs chrétiennes.
10Que ce témoignage incomparable éclaire et guide l’avenir de nombreuses générations futures de médecins.
Auteur
-
Thérèse Lebrun
Président Recteur de l’Université catholique de Lille
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