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    Plan détaillé Texte intégral Les portraits des frères de ChérierLa genèse des portraits de Chérier par CarpeauxLa genèse du Portrait de Carpeaux par Bruno ChérierLes autoportraits de Carpeaux à la même périodeLa mort de Carpeaux le 12 octobre 1875 à Courbevoie et la question du tombeau Notes de bas de page

    Bruno Chérier (1817-1880)

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    Les portraits, nouvelle forme d’échange

    p. 33-42

    Texte intégral Les portraits des frères de ChérierLa genèse des portraits de Chérier par CarpeauxLa genèse du Portrait de Carpeaux par Bruno ChérierLes autoportraits de Carpeaux à la même périodeLa mort de Carpeaux le 12 octobre 1875 à Courbevoie et la question du tombeau Notes de bas de page

    Texte intégral

    1Jusqu’aux derniers instants du sculpteur, les échanges entre les deux hommes ne passent pas uniquement par la correspondance et les rencontres, les portraits mutuels en sont également un aspect essentiel ; Carpeaux réalisant des images dessinées, peintes et sculptées de Chérier, et Chérier peignant son ami peu de temps avant le décès de celui-ci. Carpeaux fixe également les traits de deux des frères de Chérier, Charles et Anselme. La plupart de ces œuvres sont liées au rôle mémoriel du portrait et à l’approche de la mort. Carpeaux lui-même a scruté son visage dans des autoportraits peints tout au long de sa vie, montrant la progression de la maladie et de la souffrance.

    Les portraits des frères de Chérier

    2Vers 1872, Carpeaux peint un portrait de Charles Chérier1, qui n’est plus localisé : « mon portrait à l’huile, fait dans l’atelier de mon frère Bruno à Paris en 1872 je crois […] »2. Né à Valenciennes le 7 septembre 18293 où il étudie, il devient architecte et s’installe à Saint-Quentin dans l’Aisne4. Il expose des projets aux Salons parisiens : en 1864, les plan, coupe et élévation principale de l’église du Mont-d’Origny (Aisne) construite en 1863 et au Salon de 1865 un projet d’hôtel de préfecture pour la ville de Lille (plan, coupes, élévations)5. En 1866, il présente au salon des beaux-arts de Lille l’élévation du tombeau-calvaire de M. Dumont, maître de forges, ancien député de Valenciennes (érigé en 1865 au cimetière de Ferrière-la-Grande), ainsi qu’un projet d’église pour Orléans6. Après son installation dans l’Aisne, il expose trois plans au salon des beaux-arts de Compiègne en 1877. En 1879, il est présent au salon des beaux-arts de Saint-Quentin. En 1879, il réalise l’hôtel de ville de Ham dans la Somme (détruit en 1918)7.

     

    3Carpeaux a eu des contacts plus étroits avec l’un des autres frères de Bruno, Anselme Chérier (1826- 19118), dont il a également réalisé un portrait (non localisé)9. Proche du peintre valenciennois Henri Coroënne10, Anselme est détenteur d’œuvres de Carpeaux11. Il écrit en effet : « À mon décès je laisserai mon médaillon, une esquisse du portrait de mon frère et une de son vieux médecin plus une étude peinte de femme nue, enfin un dessin, charge avec dédicace qu’il a faite en compagnie de mon bon frère Bruno réunion intime [sic] »12.

    4Le coup d’État de Louis Napoléon Bonaparte le 2 décembre 1851 a créé une solidarité entre Carpeaux et Anselme Chérier, comme celui-ci le raconte : « [Carpeaux] a fait mon médaillon, en plâtre, en 1851. Le jour du coup d’État il m’a fait preuve d’un grand dévouement. Il est venu me chercher, tout en traversant les boulevards, et en ramassant les blessés, puis m’a ramené dans son atelier, au travers des plus grands dangers ; dépourvus de tout nous avons partagé en commun nos ressources et nous avons logé dans une mansarde sur un grabat de seigle en lambeau, manquant complètement de travail »13. Carpeaux et Anselme font également le récit de ces moments tragiques dans une lettre à Bruno daté du 4 décembre 185114.

    5À la fin de sa vie, Chérier s’installe à Paris avec Anselme 67 bd Saint-Jacques à Paris et celui-ci est chargé d’exécuter ses dernières volontés. « En mourant, [Chérier] laissa dans les mains de son frère Anselme un recueil de lettres que Carpeaux dans le courant de son existence lui avait adressé »15.

    La genèse des portraits de Chérier par Carpeaux

    6La pratique d’échanges de portraits entre artistes relève d’une longue tradition, pratiquée en particulier à la Villa Médicis qui possède une galerie des portraits de pensionnaires. Carpeaux y peint un portrait du sculpteur Francisque Duret16 en 1860, d’Alexandre Falguière qui réalise également un portrait dessiné de Carpeaux17, de Joseph Soumy18, qui exécute vers 1860 un portrait de Carpeaux [Fig. 13]. Au cours de sa carrière, Carpeaux représente également Charles Sellier [Fig. 14]19, Antoine Vollon à trois reprises20 et Félix Giacomotti21. Chérier aurait été portraituré par Vollon22 et un portrait anonyme de Chérier est également connu [Fig. 15]. Bruno Chérier devient le modèle privilégié de Carpeaux, représenté en dessin, peinture et sculpture.

    Fig. 13. J. Soumy, Portrait de Jean-Baptiste Carpeaux, c. 1860, huile sur toile

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    Valenciennes, musée des Beaux-Arts.

    Fig. 14. J.-B. Carpeaux, Portrait de Charles Sellier, c. 1864, huile sur toile

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    Valenciennes, musée des Beaux-Arts.

    7La genèse des portraits de Chérier par Carpeaux est retracée par Louise Clément-Carpeaux23, mais avec certaines inexactitudes dans la chronologie des œuvres. La réalisation des portraits de Chérier par Carpeaux est concentrée lors des deux dernières années de la vie du sculpteur, en 1874 et 1875. Ils sont liés à ses séjours chez son ami et à l’approche de la mort.

    Fig. 15. Peintre anonyme, Portrait de Bruno Chérier, huile sur toile

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    Paris, galerie Daniel Greiner.

    8Suivant les spécialistes de Carpeaux, en particulier Laure de Margerie, l’artiste a l’habitude de préparer ses bustes sculptés par des dessins plutôt que par des tableaux24. Dans le cas de Chérier, Carpeaux commence par exécuter en 1874 un dessin au fusain, « telle une évocation de Léonard de Vinci », selon Louise Clément-Carpeaux [Fig. 16]25. Les yeux baissés, la chevelure et la barbe formant un nuage proche du sfumato léonardesque, l’air altier, telle est l’image mélancolique que donne Carpeaux de son ami, usant d’une technique extrêmement picturale. Mabille y voit « comme une figure de fantôme »26. Le dessin est assez proche d’un masque (?) en plâtre de Chérier répertorié par la base de données de l’institut Courtauld de Londres27, sans doute passé par la galerie Heim de Londres28 et aujourd’hui non localisé [Fig. 17]. Un autre dessin à la pierre noire a été présenté à l’exposition Sur les traces de Jean-Baptiste Carpeaux de 197529 ; il montre un visage beaucoup plus dur, assez éloigné de la physionomie habituelle du peintre, la mâchoire inférieure et la barbe formant une avancée massive [Fig. 18].

    Fig. 16. J.-B. Carpeaux, Portrait de Bruno Chérier, 1874, fusain sur papier

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    Valenciennes, musée des Beaux-Arts.

    Fig. 17. J.-B. Carpeaux (?), Masque (?) de Bruno Chérier, 1874-1875, plâtre (?)

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    Localisation inconnue.

    Fig. 18. J.-B. Carpeaux, Portrait de Bruno Chérier, 1874, pierre noire sur papier

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    Collection François Fabius.

    9Carpeaux a également laissé deux peintures représentant son ami, réalisées chez Chérier en 1874. L’une est conservée au musée de Valenciennes [Fig. 19]30, l’autre dans la collection François Fabius [Fig. 20] ; elles sont présentées, avec leur historique, dans le catalogue de l’exposition Carpeaux peintre, respectivement sous les n° 251 et 25231. La première a été acquise par le musée lors de la vente Carpeaux de 189432. La seconde est mentionnée comme provenant de la « collection » de Bruno Chérier, en 1907 de son frère Anselme, puis de la collection Duplaquet, présenté comme le petit-fils de Bruno Chérier. Celui-ci étant décédé sans être marié et sans descendance directe connue, il s’agit sans doute d’un de ses neveux ou petits-neveux33.

    10Si le format des deux tableaux et le cadrage du buste sont similaires, la mise en page des deux œuvres est très différente, celle de Valenciennes étant la plus proche du buste sculpté. Traitées avec des empâtements, elles suscitent une impression d’étrangeté. Celle de la collection particulière laisse en partie le visage dans l’ombre, noyant les traits, tandis que l’œuvre du musée de Valenciennes met en valeur le front, le nez fortement géométrisé et le regard de Chérier.

    Fig. 19. J.-B. Carpeaux, Portrait de Bruno Chérier, 1874, huile sur toile

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    Valenciennes, musée des Beaux-Arts.

    11En juin 1874, Carpeaux commence le modelage du buste de son hôte. Le plâtre original est localisé à la fondation Gulbenkian de Lisbonne34 et provient de la collection Manzi. Des épreuves en plâtre patiné sont conservées notamment au musée d’Orsay et au musée des Beaux-Arts de Valenciennes, qui abrite également le bronze fondu en 1875, provenant du legs Bruno Chérier en 1880 [Fig. 21]. Le buste porte la dédicace « Souvenir fraternel offert à mon vieil ami Bruno-Chérier/peintre/son compatriote, J.-B. Carpeaux 1875. »

    12Présentés au Salon de 1875, « Deux bustes, un en marbre, de Mme Alexandre Dumas fils, un autre en bronze, de Bruno Chérier35 […], seront les suprêmes appels au public. Puis sa main retombera, brisée »36. Lors de l’exposition au Salon, Castagnary est frappé par la vie qui anime le buste : « Moins profond, mais plus vivant, est le Portrait de M. Chérier, par M. Carpeaux. Ici c’est la physionomie en action : les yeux regardent, les lèvres s’entr’ouvent, le front pense : on dirait du bronze animé »37. Jeancolas le rejoint dans son analyse : « Dans ce buste, Carpeaux confère à son ami une profondeur qui ne ressort pas de l’analyse des toiles de ce peintre de second ordre »38. Carpeaux ennoblit son ami, lui donnant l’allure d’un philosophe de l’Antiquité.

    13Une lettre de Carpeaux à Vollon du 11 mars 1875 indique que celui-ci souhaite reproduire le buste de Chérier en bronze dans un de ses tableaux39. En 1982, pour illustrer l’exposition De Carpeaux à Matisse : la sculpture française de 1850 à 1914 dans les musées et les collections publiques du Nord de la France, le musée de Calais choisit le buste de Chérier pour son affiche, jugeant cette œuvre comme la plus emblématique de la manifestation. Elle a permis que le nom de Chérier demeure connu parmi les amateurs d’art.

    Fig. 20. J.-B. Carpeaux, Portrait de Bruno Chérier, 1874, huile sur toile

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    Collection François Fabius.

    Fig. 21. J.-B. Carpeaux, Portrait de Bruno Chérier, 1875, bronze

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    Valenciennes, musée des Beaux-Arts.

    La genèse du Portrait de Carpeaux par Bruno Chérier

    14En juin 1874, lorsque Carpeaux commence le buste de Chérier, naît l’idée, selon L. Clément-Carpeaux40, d’un portrait de Carpeaux par son ami : « Carpeaux et Chérier ont toujours été bons camarades ; mais à cette heure tragique, Chérier sent les liens de leur vieille amitié se resserrer encore, il sait que son ami le plus cher vit sous son toit ses derniers jours, et une grande pitié l’étreint. Voyant donc son hôte occupé à fixer ses traits expressifs, l’idée de prendre lui-même ses pinceaux pour exécuter le portrait du maître lui vient à l’esprit. Comme ce serait charmant de se voir tous les deux au même Salon comme deux frères ! […] Aussitôt les voici discutant de la composition de la grande toile rêvée par le peintre. » Un dessin de Carpeaux semble être le résultat de cet échange, fixant la composition. Publié par Dirk Kocks41, appartenant à l’Album dit de Fiançailles conservé au musée de Valenciennes42, il porte l’annotation suivante : « l’artiste écoute la voix qui l’inspire » [Fig. 22].

    15Suivant le récit de Louise Clément-Carpeaux, il serait tentant de croire que le tableau a été réalisé d’après le modèle vivant lors du séjour de Carpeaux chez Chérier43. Cependant une photographie anonyme conservée au musée de Valenciennes44 infirme cette idée [Fig. 23]. Dédicacée en 1875 par Carpeaux à son ami et praticien Victor Bernard, elle présente Carpeaux dans la même posture que dans le dessin et dans le portrait de Chérier. Celui-ci aurait peint la toile une fois Carpeaux parti.

    16Trop affaibli pour se soumettre à de longues séances de pose, accueilli par le prince Stirbey à Nice et Dumas fils à Puys, près de Dieppe, Carpeaux a ainsi permis à Chérier, grâce à la photographie, de réaliser son portrait, tenant ses instruments de sculpteur [Fig. 24]. Seuls changent les éléments du décor : une maquette ou une réduction de La Danse, ainsi que le portrait de Chérier en bronze (fondu en 1875) figurent auprès de Carpeaux. Au lieu d’être installé dans un fauteuil, comme dans la photographie, il est assis sur une modeste caisse de bois. Il apparaît également comme un lettré, un encrier et des feuilles de papier posées à proximité. Son alliance, visible sur la photographie, a disparu dans la peinture. Chérier a également gommé les traces d’épuisement du visage farouche de Carpeaux. Le caractère figé de la peinture, dû en partie à l’usage de la photographie, donne un caractère d’étrangeté à la représentation du sculpteur.

     

    17Depuis Nice, Carpeaux s’enquiert des portraits : « Ton buste en bronze, a-t-il été bien patiné ? As-tu terminé mon superbe portrait ? »45. Mais le tableau de Chérier est refusé au Salon de 1875. Lorsqu’il l’apprend, Carpeaux écrit, toujours depuis Nice, le 18 avril 1875, une lettre testament, continuant à encourager son ami : « Je pleure à la lecture de ta lettre : refusé ! – Est-ce croyable ! Est-ce possible ! Jamais je n’ai vu une injustice semblable. Une pensée me traverse l’esprit ; Non, ce n’est pas ton œuvre qui est refusée : c’est moi, moi que l’on rejette par parti-pris, je suis voué à l’ostracisme. J’ai dérangé l’enseignement consacré, on ne veut pas voir ce révolutionnaire. Crois-moi, cher ami, c’est pour moi que tu es frappé ; aussi pourquoi vas-tu t’aviser de faire le portrait d’un renégat & le montrer à l’Institut ? […]/Ne te considère pas comme jugé, ton œuvre est remarquable, nous ne sommes pas assez ignorants, Vollon, Lauwick, Bodin, Dumas, Bernard & moi, pour nous tromper au point de ne pas voir ton mérite réel […] Continue avec persévérance dans la voie où je t’ai laissée [sic], fais des œuvres ; mais surtout ne fais pas mon portrait. […] que la nature soit ton guide constant, vis avec elle, étudie-là sans cesse ; pas un coup de crayon, pas un coup de pinceau sans l’avoir sous les yeux ; elle seule donne la vie, ce mystère que l’Institut ne peut pas pénétrer, te sera révélé par le mouvement, dans le contour comme dans les lignes »46.

    Fig. 22. J.-B. Carpeaux, Étude pour le portrait de J.-B. Carpeaux, Album dit de fiançailles (détail), 1874-1875, pierre noire sur papier

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    Valenciennes, musée des Beaux-Arts.

    Fig. 23. Jean-Baptiste Carpeaux posant dans l’atelier de Bruno Chérier, 1875, photographie

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    Valenciennes, musée des Beaux-Arts.

    Fig. 24. B. Chérier, Portrait de Jean-Baptiste Carpeaux, 1875, huile sur toile

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    Valenciennes, musée des Beaux-Arts.

    18Le tableau de Chérier est néanmoins assez peu convaincant picturalement ; a-t-il été refusé pour une raison politico-artistique ou tout simplement à cause de son insuffisante qualité ? En raison de la proximité de Carpeaux avec le régime de Napoléon III, dont il peut être considéré comme un des artistes officiels ? En raison des prises de position esthétiques du sculpteur ? Il est difficile de le dire. Lors de l’ouverture du Salon de 1876, Henri Wallon, ministre de l’Instruction publique, des Cultes et des Beaux-Arts, nomme les artistes décédés depuis le dernier Salon ; pour les sculpteurs, seul Barye est cité, signe en effet de la non reconnaissance de Carpeaux par les instances officielles.

    19Carpeaux réitère ses conseils, pointant les faiblesses de Chérier, une étude insuffisante de la nature et surtout des difficultés à représenter le mouvement, essence de l’art de Carpeaux. Il les renouvelle dès le 3 mai 1875 : « La pensée qui a présidé à l’éxécution [sic] de mon portrait, était, je crois, de laisser à notre chère Ville de Valenciennes un souvenir de nos personnages. Ce n’était donc pas à l’Institut que nous devions montrer nos œuvres ; mais à nos compatriotes, à nos contemporains, qui du reste ont bien apprécié ton œuvre. […] remonte ton esprit avec la contemplation de la nature, c’est le seul soutien de ma triste vie. »47

    20En raison du décès du sculpteur, l’œuvre est accueillie au Salon de 187648 ; Chérier écrit à Paul Foucart : « Tu sais ou tu ne sais pas que le portrait de Carpeaux et mon tableau de la Vierge [pour Loos] ont été reçus avec acclamation au Salon de cette année (le jury et les flots du suffrage universel sont changeants) »49. Malgré la demande de Valenciennes et de B. Chérier qui souhaitaient voir l’œuvre déposée au musée de la ville, l’État ne se porte pas acquéreur du portrait.

    Les autoportraits de Carpeaux à la même période

    21Plus que par le portrait de Chérier, c’est par sa pratique bouleversante du portrait et de l’autoportrait que les traits de Carpeaux se sont inscrits dans nos mémoires. Dans L’Album dit de fiançailles du musée de Valenciennes, il se figure la tête de côté, sur le point de s’effacer, à profil perdu [Fig. 25]. Ce dessin sert de modèle à un buste qu’il croque sur une lettre destinée à Chérier [Fig. 26] ; il se représente les yeux déjà clos. Le buste est réalisé par son praticien Victor Bernard en mars 187550 [Fig. 27] : « C’est une ébauche brutale et faite en deux séances de deux heures. »51

    22Deux autoportraits peints, au regard halluciné, présentent une vision toute différente des derniers mois du sculpteur, l’Autoportrait dit « Carpeaux criant de douleur » [Fig. 28]52 et le Dernier autoportrait, peint chez Bruno Chérier53.

    23Carpeaux se place dans une tradition du portrait mise en lumière à l’époque moderne par Édouard Pommier54. Dès l’invention de ce genre, qui coïncide avec l’invention du dessin, É. Pommier met en évidence cette ambivalence première : « Voici le portrait arraché à l’ombre de la nuit, de la séparation et de la mort […] le portrait est signe d’une absence, expression d’une nostalgie, réponse à la mort »55. Par son essence même, il touche à la mort : « L’achèvement, au sens plein du terme, ne serait-il pas une course contre la mort, puisque le portrait se réalise dans un temps qui est celui de son sujet et dont le terme est la mort »56. « […] si le portrait peut triompher de la mort, c’est parce que la mort triomphe du modèle et qu’il y a une sorte de complicité entre la mort et le portrait, lesquels accomplissent le même travail sur le modèle »57. Ce processus est à l’œuvre dans la succession des autoportraits si intimes de Carpeaux, le temps favorisant inéluctablement le rôle mémoriel de la représentation : « Le portrait rend la vie au modèle mort ; le portrait met la mort en suspens, le portrait donne la vie à un modèle absent »58. É. Pommier établit également un parallèle entre l’amitié et la représentation picturale, qui tendent à un même but, à l’œuvre dans la relation entre Carpeaux et Chérier : « le thème émouvant de la peinture qui fait survivre l’homme, au même titre que l’amitié », au sein « d’une conception humaniste du portrait […] »59.

    Fig. 25. J.-B. Carpeaux, Autoportrait, Album dit de fiançailles, 1875, encre brune sur papier

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    Valenciennes, musée des Beaux-Arts.

    Fig. 26. J.-B. Carpeaux, Lettre à Bruno Chérier, 1875, encre brune et lavis sur papier

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    Paris, musée du Louvre.

    Fig. 27. J.-B. Carpeaux et V. Bernard, Carpeaux malade, 1875, épreuve en plâtre patiné

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    Valenciennes, musée des Beaux-Arts.

    Fig. 28. J.-B. Carpeaux, Autoportrait dit « Carpeaux criant de douleur », 1874, huile sur toile

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    Valenciennes, musée des Beaux-Arts.

    Fig. 29. E. Hiolle, Tombe de Jean-Baptiste Carpeaux, 1880

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    Valenciennes, cimetière Saint-Roch.

    La mort de Carpeaux le 12 octobre 1875 à Courbevoie et la question du tombeau

    24À la suite du décès de Carpeaux chez Gustave Fould, Chérier va voir le prince Stirbey et les parents du sculpteur pour savoir quelle sera la décision relative à la dépouille. En fait, des triples funérailles ont lieu en 1875. Le 14 octobre, elles se tiennent à Courbevoie, à l’instigation de Stirbey, en présence de Chérier60. L’épouse du sculpteur, Amélie, en est écartée par le prince. Elle apprend la mort de Carpeaux par la presse et intente une action en justice pour pouvoir organiser les funérailles officielles à Valenciennes61. Elle met en place avec son père, le général de Montfort, le rapatriement de la dépouille dans la ville natale du sculpteur : le 27 novembre, un service funèbre a lieu à Auteuil et, le 29 novembre, les funérailles se déroulent à Valenciennes avec un service religieux à Notre-Dame du Saint-Cordon, cérémonies auxquelles Chérier assiste également62.

    25Le tombeau préoccupe aussi les amis de Carpeaux : dans une lettre63, Chérier dit qu’il faut cependant attendre pour élever un monument à Carpeaux malgré les amis qui veulent souscrire et organiser une loterie : les témoignages artistiques affluent comme lots (peintures d’Harpignies, de Jules Léonard, de Housez, de Rossy et même le portrait de Carpeaux par Chérier que l’État n’a pas souhaité acquérir)64. Le tombeau monumental ne sera réalisé qu’après la mort de Chérier par le sculpteur Ernest Hiolle [Fig. 29] et un monument par Félix Desruelles en 191265.

    Notes de bas de page

    1 Carpeaux peintre, n° 253, p. 237 (non repr.).

    2 Lettre de Charles Chérier à Paul Foucart, 14 octobre 1893, cité dans A. Mabille de Poncheville, op. cit., p. 242 et Carpeaux peintre, p. 237.

    3 Émile Bellier-Louis Auvray, Dictionnaire général des Artistes de l’École française depuis l’origine des arts du dessin jusqu’à nos jours, Paris, librairie Renouard, 1882, t. I, p. 251.

    4 Son fils, Joseph Chérier, est également une source pour la connaissance de Carpeaux : A. Mabille de Poncheville cite les souvenirs de Joseph enfant qui se rend les jeudis et dimanches après-midi chez Carpeaux (A. Mabille de Poncheville, op. cit., p. 242 ; la note 1 donne comme source : « souvenir de Joseph Chérier »).

    5 Extrait des Livrets du Salon de Paris : il est domicilié à Saint-Quentin (Aisne) et à Paris chez M. Dupont, rue Saint-Sulpice, 13. Salon de 1864 : Église du Mont-d’Origny (Aisne) construite en 1863 ; trois dessins sous le numéro 2797. Salon de 1865 : n° 3185 Projet d’hôtel de préfecture pour la ville de Lille ; trois dessins, même numéro.

    6 Cf. É.-D. Fromentin, L’École valenciennoise…, op. cit., t. III, p. 128 (notice Charles Chérier).

    7 Cf. notice Mérimée n° IA80000806 (service de l’Inventaire de Picardie) par Bailly Gilles-Henri, Caulliez Stéphanie et Laurent Philippe.

    8 É.-D. Fromentin, Valentiana, 1997, op. cit., note 3, p. 237.

    9 Ibid., p. 16.

    10 « notre ami commun Henri Coroënne » (Lettre d’Anselme Chérier à É.-D. Fromentin, Paris, 22 février 1909, repr. par É.-D. Fromentin, Valentiana, 1997, op. cit., p. 237).

    11 Lors de l’Exposition rétrospective de Carpeaux de 1907 est exposé un Portrait-Charge ayant appartenu à Anselme Chérier (n° 123).

    12 Lettre d’Anselme Chérier à É.-D. Fromentin, Paris, 22 février 1909, repr. par É.-D. Fromentin, Valentiana, 1997, op. cit., p. 237.

    13 Ibid.

    14 Citée par É.-D. Fromentin, Valentiana, 1997, op. cit., p. 15.

    15 Ces lettres ont été utilisées par É.-D. Fromentin en 1922 et remise ensuite à Anselme Chérier en 1909, cf. É.-D. Fromentin, Valentiana, 1997, op. cit., p. 237.

    16 Cf. Carpeaux peintre, p. 238, n° 256.

    17 Ibid., p. 239, n° 259.

    18 Ibid., p. 255, n° 300 et L. Clément-Carpeaux, op. cit., t. II, p. 340.

    19 Cf. Carpeaux peintre, p. 254, n° 299 ; L. Clément-Carpeaux, op. cit., t. II, p. 340 et L’univers singulier de Charles Sellier, n° 35. Sellier dessine deux portraits de Carpeaux (n° 37 et 38).

    20 Ibid., p. 239, n° 308, 309, 310, p. 258 à 259.

    21 L. Clément-Carpeaux, op. cit., t. II, p. 340 et L’univers singulier de Charles Sellier, n° 36.

    22 Néanmoins, Carpeaux évoque plutôt la reprise de son buste (en bronze) de Chérier dans un tableau de Vollon (cité par É.-D. Fromentin, Valentiana, 1997, op. cit., p. 204).

    23 L. Clément-Carpeaux, op. cit., t. I, p. 52.

    24 L. de Margerie, 1989, op. cit., p. 35.

    25 L. Clément-Carpeaux, op. cit., t. I, p. 52. Dessin au musée des Beaux-Arts de Valenciennes, fusain et rehauts de blanc sur papier bis. A. Hardy-A. Braunwald, Dessins de Carpeaux à Valenciennes, 1975, cat. 83, pl. 55 : Coll. Bruno Chérier. Don des héritiers de Bruno Chérier ; Cat. 1882, n° 88 ; Cat. 1909, n° 130 ; Exposition universelle de 1900 et Carpeaux 1827-1875. Exposition du Centenaire, Valenciennes, 1927, n° 417 : « Légué par Bruno Chérier ».

    26 A. Mabille de Poncheville, op. cit., Appendice, p. 287.

    27 Conway Collections.

    28 Nous remercions Philip Ward-Jackson pour ces informations. Le masque était erronément localisé à Princeton.

    29 Sur les traces de Jean-Baptiste Carpeaux, n° 24a. Il est signalé comme provenant de la collection Duplaquet petit-fils de B. Chérier. Chérier n’a pas eu d’enfants, il s’agit peut-être du petit-fils d’Anselme Chérier, également détenteur du dessin en question.

    30 Considérée comme « plus réaliste » par L. Clément-Carpeaux, elle la date erronément de 1872. Inv. 46-1-103. Cf. M. Roche Pillet, op. cit., n° 144.

    31 P. 236. Reproduits en couleur p. 72 et 73.

    32 M. Roche Pillet, op. cit. et Carpeaux peintre, n° 144.

    33 M. Roche Pillet, op. cit., n° 168.

    34 Il a été acheté à la vente Carpeaux de 1913, n° 47 (publié par Maria Rosa Figuereido dans A Escultura Francesa, Museo Calouste Gulbenkian, Lisbonne, 1992. Voir le dossier suspendu du musée d’Orsay RF 1844).

    35 N° 2926.

    36 L. Riotor, op. cit., p 107.

    37 Jules-Antoine Castagnary, Salons (1857-1870), Paris, G. Charpentier et É. Fasquelle, 1892 [en réalité t. Ier, 1857-1870 ; t. II. 1872-1879].

    38 Cl. Jeancolas, op. cit., p. 190.

    39 Cité par A. Mabille de Poncheville, op. cit., p. XV.

    40 L. Clément-Carpeaux, op. cit., t. I, p. 52.

    41 Dirk Kocks, Jean-Baptiste Carpeaux. Rezeption und Originalität, Sankt Augustin, Verlag Hans Richardz, 1981, p. 294, n° 82.

    42 Carpeaux, Album de Fiançailles, CD 109, feuillet 35, dessin n° 94 (25,3 x 15 cm).

    43 Cf. L. Clément-Carpeaux, op. cit., t. II, p. 53. Bien qu’elle précise que « le malheureux artiste n’est plus en état de soutenir aucune pose ».

    44 Acquise en 1998 (Inv. 2004.3.1). Nous remercions chaleureusement Marc Gouttière de nous avoir signalé l’existence de cette photographie, publiée également dans Carpeaux peintre, p. 266.

    45 Cité par É.-D. Fromentin, Valentiana, 1997, op. cit., p. 203.

    46 Ibid., p. 208. Repris dans la notice sur le buste de Chérier dans De Carpeaux à Matisse, n° 46, p. 129.

    47 Cité par É.-D. Fromentin, Valentiana, 1997, op. cit., p. 209.

    48 Sous le n° 421.

    49 Notes de Paul Foucart sur Jean-Baptiste Carpeaux, BnF, cabinet des Estampes, SNR 6, Carpeaux, boîte 114.

    50 Carpeaux, Carpeaux malade, mars 1875. Valenciennes, musée des Beaux-Arts (signé et daté « V. Bernard Nice 1875 », don Bernard en 1876, épreuve en plâtre patiné. Hauteur 48 cm. Inv. 1927-447). Cf. A. Hardy-A. Braunwald, 1978, op. cit., n° 244.

    51 Lettre de Carpeaux à Bruno Chérier, 2 mai 1875, citée par A. Hardy-A. Braunwald, 1978, op. cit., p. 106.

    52 Huile sur toile, musée des Beaux-Arts de Valenciennes (Inv. 46-1-440, don Louise Clément-Carpeaux en 1938). Cf. A. Hardy-A. Braunwald, 1978, n° 43 et Carpeaux peintre, p. 216, n° 201 (peint en 1874 selon une étiquette manuscrite au dos du tableau).

    53 1874, huile sur toile, musée d’Orsay, Paris (Inv. RF 1961-29, legs de Mme Clément-Carpeaux en 1961). Cf. L. Clément-Carpeaux, op.cit., t. II, p. 46 et Carpeaux peintre, n° 202.

    54 Édouard Pommier, Théories du portrait. De la Renaissance aux Lumières, Paris, Gallimard, 1998.

    55 Ibid., p. 20.

    56 Ibid., p. 46.

    57 Ibid., p. 46 et 47.

    58 Ibid., p. 48.

    59 Ibid., p. 43.

    60 É.-D. Fromentin, Valentiana, 1997, op. cit., p. 216.

    61 L. de Margerie, 1989, op. cit., p. 95.

    62 É.-D. Fromentin, Valentiana, 1997, op. cit., p. 221.

    63 Lettre de Bruno Chérier à Louis Dutouquet, Paris, 17 octobre 1875, Valenciennes, musée des Beaux-Arts, citée par A. Mabille de Poncheville, op. cit., p. 263.

    64 A. Mabille de Poncheville, op. cit., p. 269.

    65 Cf. Marion Guyon, Félix Desruelles (1865-1943), les monuments publics : essai de catalogue raisonné, mémoire de maîtrise (dir. F. Chappey), Lille 3, 2002, p. 67 à 70.

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    1 Carpeaux peintre, n° 253, p. 237 (non repr.).

    2 Lettre de Charles Chérier à Paul Foucart, 14 octobre 1893, cité dans A. Mabille de Poncheville, op. cit., p. 242 et Carpeaux peintre, p. 237.

    3 Émile Bellier-Louis Auvray, Dictionnaire général des Artistes de l’École française depuis l’origine des arts du dessin jusqu’à nos jours, Paris, librairie Renouard, 1882, t. I, p. 251.

    4 Son fils, Joseph Chérier, est également une source pour la connaissance de Carpeaux : A. Mabille de Poncheville cite les souvenirs de Joseph enfant qui se rend les jeudis et dimanches après-midi chez Carpeaux (A. Mabille de Poncheville, op. cit., p. 242 ; la note 1 donne comme source : « souvenir de Joseph Chérier »).

    5 Extrait des Livrets du Salon de Paris : il est domicilié à Saint-Quentin (Aisne) et à Paris chez M. Dupont, rue Saint-Sulpice, 13. Salon de 1864 : Église du Mont-d’Origny (Aisne) construite en 1863 ; trois dessins sous le numéro 2797. Salon de 1865 : n° 3185 Projet d’hôtel de préfecture pour la ville de Lille ; trois dessins, même numéro.

    6 Cf. É.-D. Fromentin, L’École valenciennoise…, op. cit., t. III, p. 128 (notice Charles Chérier).

    7 Cf. notice Mérimée n° IA80000806 (service de l’Inventaire de Picardie) par Bailly Gilles-Henri, Caulliez Stéphanie et Laurent Philippe.

    8 É.-D. Fromentin, Valentiana, 1997, op. cit., note 3, p. 237.

    9 Ibid., p. 16.

    10 « notre ami commun Henri Coroënne » (Lettre d’Anselme Chérier à É.-D. Fromentin, Paris, 22 février 1909, repr. par É.-D. Fromentin, Valentiana, 1997, op. cit., p. 237).

    11 Lors de l’Exposition rétrospective de Carpeaux de 1907 est exposé un Portrait-Charge ayant appartenu à Anselme Chérier (n° 123).

    12 Lettre d’Anselme Chérier à É.-D. Fromentin, Paris, 22 février 1909, repr. par É.-D. Fromentin, Valentiana, 1997, op. cit., p. 237.

    13 Ibid.

    14 Citée par É.-D. Fromentin, Valentiana, 1997, op. cit., p. 15.

    15 Ces lettres ont été utilisées par É.-D. Fromentin en 1922 et remise ensuite à Anselme Chérier en 1909, cf. É.-D. Fromentin, Valentiana, 1997, op. cit., p. 237.

    16 Cf. Carpeaux peintre, p. 238, n° 256.

    17 Ibid., p. 239, n° 259.

    18 Ibid., p. 255, n° 300 et L. Clément-Carpeaux, op. cit., t. II, p. 340.

    19 Cf. Carpeaux peintre, p. 254, n° 299 ; L. Clément-Carpeaux, op. cit., t. II, p. 340 et L’univers singulier de Charles Sellier, n° 35. Sellier dessine deux portraits de Carpeaux (n° 37 et 38).

    20 Ibid., p. 239, n° 308, 309, 310, p. 258 à 259.

    21 L. Clément-Carpeaux, op. cit., t. II, p. 340 et L’univers singulier de Charles Sellier, n° 36.

    22 Néanmoins, Carpeaux évoque plutôt la reprise de son buste (en bronze) de Chérier dans un tableau de Vollon (cité par É.-D. Fromentin, Valentiana, 1997, op. cit., p. 204).

    23 L. Clément-Carpeaux, op. cit., t. I, p. 52.

    24 L. de Margerie, 1989, op. cit., p. 35.

    25 L. Clément-Carpeaux, op. cit., t. I, p. 52. Dessin au musée des Beaux-Arts de Valenciennes, fusain et rehauts de blanc sur papier bis. A. Hardy-A. Braunwald, Dessins de Carpeaux à Valenciennes, 1975, cat. 83, pl. 55 : Coll. Bruno Chérier. Don des héritiers de Bruno Chérier ; Cat. 1882, n° 88 ; Cat. 1909, n° 130 ; Exposition universelle de 1900 et Carpeaux 1827-1875. Exposition du Centenaire, Valenciennes, 1927, n° 417 : « Légué par Bruno Chérier ».

    26 A. Mabille de Poncheville, op. cit., Appendice, p. 287.

    27 Conway Collections.

    28 Nous remercions Philip Ward-Jackson pour ces informations. Le masque était erronément localisé à Princeton.

    29 Sur les traces de Jean-Baptiste Carpeaux, n° 24a. Il est signalé comme provenant de la collection Duplaquet petit-fils de B. Chérier. Chérier n’a pas eu d’enfants, il s’agit peut-être du petit-fils d’Anselme Chérier, également détenteur du dessin en question.

    30 Considérée comme « plus réaliste » par L. Clément-Carpeaux, elle la date erronément de 1872. Inv. 46-1-103. Cf. M. Roche Pillet, op. cit., n° 144.

    31 P. 236. Reproduits en couleur p. 72 et 73.

    32 M. Roche Pillet, op. cit. et Carpeaux peintre, n° 144.

    33 M. Roche Pillet, op. cit., n° 168.

    34 Il a été acheté à la vente Carpeaux de 1913, n° 47 (publié par Maria Rosa Figuereido dans A Escultura Francesa, Museo Calouste Gulbenkian, Lisbonne, 1992. Voir le dossier suspendu du musée d’Orsay RF 1844).

    35 N° 2926.

    36 L. Riotor, op. cit., p 107.

    37 Jules-Antoine Castagnary, Salons (1857-1870), Paris, G. Charpentier et É. Fasquelle, 1892 [en réalité t. Ier, 1857-1870 ; t. II. 1872-1879].

    38 Cl. Jeancolas, op. cit., p. 190.

    39 Cité par A. Mabille de Poncheville, op. cit., p. XV.

    40 L. Clément-Carpeaux, op. cit., t. I, p. 52.

    41 Dirk Kocks, Jean-Baptiste Carpeaux. Rezeption und Originalität, Sankt Augustin, Verlag Hans Richardz, 1981, p. 294, n° 82.

    42 Carpeaux, Album de Fiançailles, CD 109, feuillet 35, dessin n° 94 (25,3 x 15 cm).

    43 Cf. L. Clément-Carpeaux, op. cit., t. II, p. 53. Bien qu’elle précise que « le malheureux artiste n’est plus en état de soutenir aucune pose ».

    44 Acquise en 1998 (Inv. 2004.3.1). Nous remercions chaleureusement Marc Gouttière de nous avoir signalé l’existence de cette photographie, publiée également dans Carpeaux peintre, p. 266.

    45 Cité par É.-D. Fromentin, Valentiana, 1997, op. cit., p. 203.

    46 Ibid., p. 208. Repris dans la notice sur le buste de Chérier dans De Carpeaux à Matisse, n° 46, p. 129.

    47 Cité par É.-D. Fromentin, Valentiana, 1997, op. cit., p. 209.

    48 Sous le n° 421.

    49 Notes de Paul Foucart sur Jean-Baptiste Carpeaux, BnF, cabinet des Estampes, SNR 6, Carpeaux, boîte 114.

    50 Carpeaux, Carpeaux malade, mars 1875. Valenciennes, musée des Beaux-Arts (signé et daté « V. Bernard Nice 1875 », don Bernard en 1876, épreuve en plâtre patiné. Hauteur 48 cm. Inv. 1927-447). Cf. A. Hardy-A. Braunwald, 1978, op. cit., n° 244.

    51 Lettre de Carpeaux à Bruno Chérier, 2 mai 1875, citée par A. Hardy-A. Braunwald, 1978, op. cit., p. 106.

    52 Huile sur toile, musée des Beaux-Arts de Valenciennes (Inv. 46-1-440, don Louise Clément-Carpeaux en 1938). Cf. A. Hardy-A. Braunwald, 1978, n° 43 et Carpeaux peintre, p. 216, n° 201 (peint en 1874 selon une étiquette manuscrite au dos du tableau).

    53 1874, huile sur toile, musée d’Orsay, Paris (Inv. RF 1961-29, legs de Mme Clément-Carpeaux en 1961). Cf. L. Clément-Carpeaux, op.cit., t. II, p. 46 et Carpeaux peintre, n° 202.

    54 Édouard Pommier, Théories du portrait. De la Renaissance aux Lumières, Paris, Gallimard, 1998.

    55 Ibid., p. 20.

    56 Ibid., p. 46.

    57 Ibid., p. 46 et 47.

    58 Ibid., p. 48.

    59 Ibid., p. 43.

    60 É.-D. Fromentin, Valentiana, 1997, op. cit., p. 216.

    61 L. de Margerie, 1989, op. cit., p. 95.

    62 É.-D. Fromentin, Valentiana, 1997, op. cit., p. 221.

    63 Lettre de Bruno Chérier à Louis Dutouquet, Paris, 17 octobre 1875, Valenciennes, musée des Beaux-Arts, citée par A. Mabille de Poncheville, op. cit., p. 263.

    64 A. Mabille de Poncheville, op. cit., p. 269.

    65 Cf. Marion Guyon, Félix Desruelles (1865-1943), les monuments publics : essai de catalogue raisonné, mémoire de maîtrise (dir. F. Chappey), Lille 3, 2002, p. 67 à 70.

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    Guillot, C. (2010). Les portraits, nouvelle forme d’échange. In Bruno Chérier (1817-1880) (1‑). Presses universitaires du Septentrion. https://doi.org/10.4000/books.septentrion.111455
    Guillot, Catherine. « Les portraits, nouvelle forme d’échange ». In Bruno Chérier (1817-1880). Villeneuve d’Ascq: Presses universitaires du Septentrion, 2010. https://doi.org/10.4000/books.septentrion.111455.
    Guillot, Catherine. « Les portraits, nouvelle forme d’échange ». Bruno Chérier (1817-1880), Presses universitaires du Septentrion, 2010, https://doi.org/10.4000/books.septentrion.111455.

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    Guillot, C. (2010). Bruno Chérier (1817-1880) (1‑). Presses universitaires du Septentrion. https://doi.org/10.4000/books.septentrion.111295
    Guillot, Catherine. Bruno Chérier (1817-1880). Villeneuve d’Ascq: Presses universitaires du Septentrion, 2010. https://doi.org/10.4000/books.septentrion.111295.
    Guillot, Catherine. Bruno Chérier (1817-1880). Presses universitaires du Septentrion, 2010, https://doi.org/10.4000/books.septentrion.111295.
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