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Les femmes dans les bibliothèques populaires, une présence volontairement oubliée ? Quelques pistes de réflexion

Agnès Sandras

p. 199-214

Extrait

1En 2004, Noë Richter souligne avec justesse le véritable mythe entourant les premières femmes bibliothécaires qui « efface deux siècles de lecture populaire, entasse et véhicule les contrevérités : les premières bibliothèques enfantines, les premiers réseaux de bibliothèques circulantes ont été gérés par les premières bibliothécaires françaises formées par des bibliothécaires venues des États-Unis »1. Il signale le peu de travaux consacrés à la question des femmes médiatrices de la lecture avant le XXe siècle, et précise que les sources sont quasi inexistantes, décourageant sans doute des recherches postérieures. Séverine Forlani dans Femmes, pouvoir et bibliothèques2 cantonne son étude aux hautes fonctions de la bibliothèque publique durant le XXe siècle. Elle rappelle que l’École des Chartes fut « longtemps inaccessible aux femmes : la première n’y entra qu’en 1906 ». Puis elle ajoute :

Les femmes bibliothécaires restent rares jusqu’à la fin du [XIXe] siècle. On ne peut guère

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