4. Agir

1La différence conceptuelle profonde qui, à notre sens, sépare, dans la langue en tout cas, les agents des causes, tend à être traitée, du moins dans la littérature linguistique sur le sujet, comme une différence relativement superficielle : la question n’est souvent réglée que verbalement, par des oppositions lexicales trop rapidement élucidées telles que « agent vs stimulus », « agent vs instrument », « agent vs cause ». D’où il ressort que l’agent ne serait qu’une cause d’un genre un peu spécial, la plupart du temps une cause humaine, l’idée qu’il puisse exister des agents non humains étant rarement admise, même par les sémanticiens qui, comme Talmy par exemple, accordent un rôle central au concept de force dans leur réflexion sur la causation.

2Cette réticence peut avoir ses racines dans le fait qu’il pèse, sur la question de l’action et des notions apparentées, le poids d’une tradition philosophique, pour laquelle l’intérêt de la question des causes et de la causation tient