Dramaturgies photographiques, de Genet à Piemme. De la croyance au semblant

1Dans Les Mariés de la tour Eiffel, Jean Cocteau installe une situation explicitement photographique : la cause première du spectacle auquel on assiste est un appareil qui produit, de façon imprévisible, des images scéniques qui sont autant de mirages. Le paradigme photographique devient de la sorte structurant au plan dramaturgique : il détermine notamment le mode de composition, la temporalité et la spatialisation de l’action, de même que l’agencement séquentiel. L’expérience tentée par Cocteau n’est pas unique ; d’autres dramaturges ont exploité le dispositif photographique de façon similaire, tout en explorant des voies parfois très différentes tant le paradigme photographique est multiple et complexe. En superposant de la sorte les dispositifs théâtral et photographique, ces dramaturges prennent acte de la dynamique « hypermédiale » du théâtre1, pour reprendre le terme de Chiel Kattenbelt, lequel considère que le théâtre est un « média de médias », un « média fédérateur »