1 Bertrand Gille, La banque et le crédit en France de 1815 à 1848, Paris, Presses Universitaires de France, 1959, p. 6.
2 AN, 44 AQ 5 : Archives de Neuflize, André de Neuflize, Travail sur la fabrication des draps ; Mémoires, f022.
3 C’était un « tapuscrit » de 722 pages, avec cartes et figures en couleur. Largement remanié à la suite des remarques du jury et de la découverte de sources nouvelles due à Jean-Louis de Neuflize, il a été publié : Gérard Gayot, Les draps de Sedan (1646-1870), Paris, Éd. de l’EHESS-Terres Ardennaises, 1998, 580 p.
4 « Le testament économique d’André de Neuflize, failli de haute lignée », Entreprises et histoire, septembre 1995, n° 9, p. 127-131.
5 Ibid., Travail sur la fabrication des draps, f04, 5, 7, 8.
6 AN, 44 AQ 5, Archives de Neuflize, Livre de correspondance (active), lettre au baron Charles Dupin, 23 septembre 1833, f019-20. Cette correspondance de fin de vie se trouvait avec d’autres documents sur la seigneurie et la baronnie de Neuflize, dans les deux cartons « à fermeture de cuivre ». [La lettre est publiée dans ce volume aux p. 243-245].
7 B. Gille, op. cit., p. 150-155.
8 AN, 44 AQ 5 : Archives de Neuflize, Livre de correspondance, source citée.
9 Jean-Pierre HIRSCH, Les deux rêves du commerce. Entreprise et institution dans la région lilloise (1780-1860), Paris, Éd. de l’EHESS, 1991, p. 347-349. J’ai évoqué avec Jean-Louis de Neuflize la thèse de Jean-Pierre Hirsch et sa puissante démonstration du balancement « honteux » des entrepreneurs au XIXe siècle entre le libéralisme et l’attente de l’intervention de l’État, prêtant serment à la liberté, la main droite sur le cœur, et tendant discrètement la main gauche dans l’espoir d’obtenir la protection de l’État. Jugement de Jean-Louis de Neuflize : « Jean-Pierre Hirsch a raison. Le libéralisme et son discours, c’est fait pour les journalistes ».
10 AN, 44 AQ 5 : Archives de Neuflize, Livre de correspondance, source citée.
11 Ibid., Travail sur la fabrication des draps, § 10, f0 10. Exactement : « décider si le commerce et l’art de la laine, comme autrefois pour les Médicis à Florence et pour mes pères à Sedan, peut conduire au Rameau d’Or ».
12 Ibid., § 9.
13 Le mariage, en 1805, d’Amicie de Neuflize avec Gilles Robert Lemoine Desmares, receveur d’arrondissement à Sedan, fut un événement douloureux et malheureux pour André. Sa sœur se convertit à la religion catholique d’un mari sans avantage de fortune ni de naissance, et celui-ci exigea toute la dot, et davantage. Cette note sur la discorde des familles, pour cause d’ambition d’un gendre ou d’un beau-frère, n’eût été qu’une banale anecdote éclairant le texte, si la suite de l’histoire n’était pas contée : Constance Lemoine, issue d’un mariage regardé par André II comme une mésalliance, épousa, en 1837, Eugène Schneider, qui ignorait qu’un jour on l’appellerait Eugène 1er. Bon sang ne saurait mentir… voir Louis Bergeron, « Les Schneider : la famille et l’entreprise (1830-1942) », dans Les Schneider, Le Creusot, Une famille, une entreprise, une ville (1830-1960), Paris, Fayard, 1995, p. 145-167. La manufacture Paignon, anciennement manufacture royale privilégiée de Sedan, attendait en effet un repreneur, suite au décès de sa patronne, la comtesse d’Anneville.
14 AN, 44 AQ 5 : Archives de Neuflize, Travail sur la fabrication des draps, § 11, f010-14.
15 Ibid., Mémoires, f0173-184, f0173 : « Les notes laissées par le Baron de Neuflize (André II, mort en 1836) s’arrêtent à l’année 1820. Deux de ses filles, Mesdames Jules Joly de Bammeville (Clémence, née en 1810) et la Baronne de Prez-Crassier (Zilia, née en 1816) ont retracé brièvement les faits intéressants qui se sont passés dans la famille de 1820 à 1846 ».
16 AD des Ardennes, 5U 134, 10 octobre 1831. Mes remerciements à Jean-Pierre Marby, responsable du service éducatif des Archives Départementales des Ardennes, pour m’avoir signalé et communiqué ce document.
17 Hubert Lüthy, La banque protestante de France de la Révocation de l’Édit de Nantes à la Révolution. Tome II : De la banque aux finances (1730-1794), Paris, SEVPEN, 1961, p. 94-98, notes 24 et 30.
18 AN, 44 AQ 5, Archives de Neuflize : Travail sur la fabrication des draps, source citée, § 12, f020.
19 À l’occasion de son 125e anniversaire, la banque De Neuflize & Cie publia une notice historique en 1926, et De Neuflize, Schlumberger & Cie en fit autant en 1950 (Hubert Lüthy, op. cit., p. 94, note 24). Ces notices établissent l’origine de la maison de Neuflize à la fin du XVIIIe siècle, quand « Dominique André s’en alla fonder à Paris, en 1799, un nouvel établissement qui, d’oncles en neveux, et de beaux-frères en gendres – en passant par les Cottier et Marcuard, Bernois du pays de Vaud et les Poupart de Neuflize de Sedan – devint un siècle plus tard la maison De Neuflize & Cie (Ibid., p. 98) ». Des André à Paris, au début du Consulat, à David André, huguenot de Nîmes, banquier à Gênes en 1667, il n’y avait qu’un pas à franchir où une « pieuse fiction » (Ibid., p. 97-98, note 30) à accréditer : la haute banque descendait en ligne directe de la banque huguenote. Comme l’a remarqué malicieusement Jean-Louis de Neuflize, il est probable qu’en 1950 une banque aussi réputée a hésité à avouer des origines industrielles, quand bien même celles-ci lui auraient permis d’élever un arbre dynastique remontant au XVIe siècle. Sur cette question, voir aussi Henri Costa de Beauregard, Commerce et convictions, Paris, Firmin Didot, 1963. L’auteur a eu en mains les Mémoires, il en a publié les bonnes pages avec quelques modifications et une remarquable illustration, dont le portrait d’André par Landy.
* Nous avons enlevé toutes les références aux illustrations dans la mesure où elles ne sont pas intégralement reprises dans ce volume.