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TAHITI-FAAA, avant la construction de l’aérodrome (photo Sylvain).


1Ces images du Papeete de 1940 nous apportent déjà le visage d’un monde disparu : disparu aujourd’hui le Palais du Gouvernement (2) et ses vastes pelouses ; si la mairie (3) n’a guère changé, disparu le Consulat des États-Unis (4) à côté de l’Hôtel Stuart ; disparue la vieille poste (5) de bois qui avait été la « nouvelle poste » vers 1905. On ne rencontrera plus de fardiers traînés par des attelages de chevaux quai du commerce (6) : disparues les enseignes mentionnant d’abord en chinois, puis en anglais « Novelties, dry goods, best chinesesilks » du marchand Lee Kee ; disparus les costumes blancs et les jupes longues dans la rue du marché (7), disparus les casques coloniaux passant sur le quai des cotres, (8), devant le coiffeur Sage et le cercle Bougainville, lui aussi disparu.
2L’arrivée du Gouverneur (9) est alors un événement. Celle du Gouverneur Frédéric Chastenet de Géry, en janvier 1936, réunit à son débarquement sur le sol tahitien tous les officiels. Le nouveau Gouverneur est accueilli par l’Administrateur en chef Sautot, gouverneur intérimaire, et le C.C. Jeanpierre du Petit-Thouars, Ct de la Marine. Le conseil municipal est là. Chacun, selon son caractère et sa fonction, écoute l’hymne national. A la droite du nouveau gouverneur, Loulou Spitz, le maire Georges Bambridge, la tête d’Alfred Poroi, Elie Juventin… Les ventres municipaux sont ceints des insignes de leurs fonctions. Ici encore le costume blanc est de rigueur, mais le canotier a déjà remplacé le casque colonial.


Papeete. Fare Ute. Hangars de la base aéronavale. Encore un site disparu.

La « Jeanne d’Arc » à Papeete en 1938. Tahiti qui aime les marins a toujours fait aux midships de la JEANNE un inoubliable accueil. Au fond la silhouette de Moorea, et l’îlot de Motu Uta aujourd’hui inclus dans les quais du nouveau port.

Une réunion du personnel de l’hôpital, en 1938. — Debout, au premier rang, de gauche à droite : le Docteur et Mme de Curton, Mme Pétard, Mme Alain, Mme La-vigne, — ; Mme Pujo, —, —, Mme Noble. En blouse, près du guitariste, Tiarei.

La maison « Charly Brown », au début du chemin vicinal de Patutoa, résidence du Docteur de Curton en 1938-39.

A la maternité de Papeete. Autour du Docteur de Curton, quelques infirmières de la maternité. A sa gauche, Mlle Bornet, maîtresse sage-femme, Raymonde, Roti, Bellona, les deux Ida.

Le Docteur de Curton fut Médecin-Administrateur aux îles Marquises en 1939. « Lorsque nous avions besoin de nous procurer des montures fraîches pour une tournée dans l’île… ».

Résidence de l’Administrateur à Taiohae. Ce cliché de Lemasson date de la fin du xixe siècle ; mais solidement construite par les militaires, la résidence avait résisté au temps et aux cyclones.

Résidence de l’Administrateur à Raïatea. Aux pieds du Tapioi, dans les Iles sous le Vent. « La grande case, pompeusement appelée résidence… du corps principal du bâtiment, une étroite galerie menait à une vaste pièce carrée portée par ses pilotis au cœur même du lagon ». A droite, l’infirmerie.

Simone Gilbert, Mme de Curton, Nénette Delage, Jean Gilbert, à Punaauia devant le « fare » de grand-mère Papineau.

Le jour de son départ pour Raiatea, le Médecin-Capitaine de Curton et sa femme. Au centre, Mlle Bornet et Tiarei.

Le Général Charles de Gaulle, à Londres, en 1940.

Les trois principaux protagonistes du ralliement à la France Libre : le Docteur Émile de Curton, l’Administrateur Marcel Sénac, le Lieutenant de Vaisseau Jean Gilbert. Papeete, 1938.

Le Lieutenant de Vaisseau Jean Gilbert et sa femme à bord d’un CAMS qui vient d’amerrir en rade de Papeete. 1939.

A bord de la Zélée, ancrée dans l’atoll d’Amanu, au nord de Hao, dans les Tuamotu, le 23 octobre 1938. « Pour la première fois dans l’histoire de l’archipel, deux CAMS 55 de la base de Papeete eurent l’intrépidité de se poser sur ce lagon. » Marcel Sénac, à droite, et le Docteur de Curton étaient du voyage, pilotés par Jean Gilbert.

Résidence du Commandant de la marine à Papeete. — Le Commandant Brachet et sa femme, avec le Lieutenant Jean Gilbert, à droite.

Marcel Sénac émergeant de la tourelle d’observation d’un CAMS de la Base. 1938.

Sur la route du tour de l’île, à Moorea, Robert Delage et Jean Gilbert. 1940.

TeriieroaTeriieroterai, chef de Papenoo.

Docteur Gabriel Devau.

Etienne Davio.

Émile Martin.

Famille Martin et ses amis. 1941.

Le Consul anglais Edmonds

Le croiseur Achilles de la Royal New-Zeland Navy, en rade de Papeete, 10 septembre 1940.

Le Capitaine Broche, commandant la C.A.I.C.T. salue le détachement des marins de l’Achilles après la cérémonie au Monument aux Morts.

Batterie couvrant l’entrée de la rade. Melle était commandée par le Lieutenant Ravet, jumelles en mains.

Cérémonie au Monument aux Morts, le 11 novembre 1940. — Saluant, devant le monument, de droite à gauche : le Gouverneur Mansard, qui vient de passer ses pouvoirs au Docteur de Curton ; le Gouverneur de Curton, en uniforme de Médecin-Capitaine du Corps de Santé colonial ; Georges Bambridge, maire de Papeete ; le président des anciens combattants.

A bord de la Zélée, Papeete, avril 1940. De gauche à droite : Lieutenant de Vaisseau J. Gilbert ; Commandant Brachet ; deux matelots tahitiens ; l’Enseigne Praud, commandant la Zélée ; le Lieutenant Billoque.

« Pour me remercier de l’accueil fait par Tahiti à son escadre, l’Amiral Stone, U.S. Navy, avait fait mettre à l’eau les hydravions embarqués sur les croiseurs Brooklyn et Savannah, et avait invité, le 27 mars 1941, Gilbert, Sénac et moi, à participer à un vol de groupe et d’acrobatie aérienne au large de Papeete. Du Curtiss de commandement j’avais pu prendre cette vue des Sikorsky évoluant à ma droite : au premier plan, l’appareil confié à Jean Gilbert que l’on voit au poste de pilotage ; au-dessus, deux autres Sikorsky ; au fond, le Diadème. »


L’escadre américaine, en rade de Papeete, fin mars 1941. — A gauche, les deux croiseurs ; à droite, sous le longeron éclairé, les quatre torpilleurs. On voit le front de mer, de la poste, à droite, jusqu’à la pointe de Fare Ute avec la base aéro-navale et le slip de halage. Dans le fond, au delà de Patutoa, les quartiers de Fariipiti et de Taunoa, alors complètement boisés. Encore une image d’un Papeete disparu.

Les troupes rendent les honneurs au Lieutenant de Vaisseau Jean Gilbert et aux volontaires pour les F.N.F.L. à leur départ de Papeete, le 31 mars 1941. Aux côtés de Gilbert le Capitaine Ravet.

Jean Gilbert, 1907-1942.

A son passage à Wellington, Jean Gilbert rencontre le Vice-Premier Ministre du Gouvernement néo-zélandais et rend compte de ses démarches au Gouverneur de Curton.

Jean Gilbert et Jacques Ravet, sur le pont du Wairuna qui emmène en Nouvelle-Zélande le second détachement de marins et aviateurs, 31 mars 1941.

Le Général Patch, commandant les U.S. Forces dans le Pacifique, adresse ses condoléances à Mme Jean Gilbert, au lendemain de la mort en service commandé du Commandant Gilbert, le 10 juin 1942.

Marcel Sénac visite, au cimetière d’Auckland, la tombe de Jean Gilbert. Février 1944.

46. — Les deux unités de la Marine stationnées à Tahiti avant guerre : l’aviso colonial Dumont-d’Urville, avec son avion de reconnaissance, et la Zélée.

Le Ville d’Amiens, rallié à la France Libre, à Papeete, en septembre 1940 : cinq ans de convois, par tous les temps et par tous les dangers.

Timbre surchargé « France Libre », à Papeete en 1941.

Timbre de la série « France Libre » émis à Londres en 1942.

Insigne du Bataillon du Pacifique. Il fut choisi à la suite d’un concours, et devait rappeler le pays d’origine des volontaires et porter, très apparente, la croix de Lorraine. Il sera porté « du côté droit de 50 la chemise et peint au pochoir sur les véhicules du Bataillon. »

Volontaires de Papeete au groupe de chasse « Ile de France » à Ayr, Écosse, devant le spitfire « Tiare Tahiti », en 1942.

Prise d’armes et défilé du Corps expéditionnaire tahitien, lors de l’embarquement sur le Monovai à Papeete le 21 avril 1941.
Le 4 août 1941, le Général de Gaulle télégraphiait de Beyrouth au conseil de Défense de l’Empire à Londres : « La mission du Gouverneur Général Brunot au Pacifique était une inspection administrative, mais il n’avait aucune qualité pour enfermer un gouverneur nommé par moi et surtout pour prendre sa place sans autorisation de ma part. »
Cependant, le 16 juin 1941, « agissant en vertu des pleins pouvoirs à lui délégués par le chef des Français Libres » Brunot avait placé en état d’arrestation le Gouverneur de Curton et ses principaux collaborateurs.
Détenus au secret en local militaire, puis transférés en août dans un camp d’internement édifié à leur intention, ils ne seraient libérés qu’en octobre après l’arrivée à Papeete des bâtiments F.N.F.L. Triomphant, Chevreuil et Cap des Palmes.

Camp d’internement « A », à Afareaitu, Moorea.

Un groupe d’internés « gaullistes ». — 1er rang, au centre le Gouverneur de Curton avec, à sa droite Mme de Curton, Yves et Tonina Martin, et à sa gauche, le Capitaine Ravet, commandant de la garnison de Papeete, Mme Jacques Gilbert, le Capitaine Fatoux, aide de camp de Brunot. — 2e rang, de gauche à droite Mme Sénac, Delage, Directeur du cabinet du Gouverneur et chef du service de l’enseignement, Henri Lemonnier, chef des services économiques de la colonie, Dedeyn, juge d’instruction. — Non visibles sur la photo : le Dr Gilbert et Marcel Sénac, administrateur de Tahiti et Tuamotu.

Bravant la terreur que faisait régner à Papeete le « plénipotentiaire du chef des Français libres », avec l’aide d’un adjudant qu’il avait promu au commandement des troupes de la Colonie, — des dizaines de personnalités, ralliées ou non ralliées, françaises et anglaises, étaient emprisonnées, internées ou déportées, les consuls de Grande-Bretagne et de Belgique placés en résidence forcée, trois membres de l’ex-gouvernement provisoire déchus de leur mandat de maire ou de conseiller privé, — « le 2 septembre 1941, premier anniversaire du ralliement des E.F.O. à la France Libre, les membres libres du Comité, au nom de leurs camarades incarcérés par l’envoyé spécial du Général de Gaulle, ont déposé une gerbe au monument aux morts de Papeete ». Au pied du monument et de gauche à droite : Pouvanaa a Oopa, Davio fils, Terii a Tepa, Alfred Poroi, Robert Charron, Édouard Ahnne, Loulou Spitz, Georges Bambridge, Elie Juventin, Marcel Frogier, Philibert Montarron.

Lettre du Général de Gaulle au Docteur de Curton.
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