Chapitre 7 - Photovoice : une méthode participative pour identifier les environnements alimentaires du point de vue des habitants
p. 117-130
Note de l’éditeur
Texte intégral
1La méthode Photovoice mobilise un groupe de participants pour réaliser, commenter, puis exposer des photographies illustrant un thème ou un problème vécu par ce groupe. Cette démarche participative et orientée vers l’action permet l’expression de points de vue propres au groupe et fournit matière à des actions de plaidoyer (telle que l’exposition photographique).
2Photovoice, anciennement nommée « photo novella », est une méthode de recherche qualitative, s’appuyant sur la participation d’un collectif ou d’une communauté (Community Based Participatory Research, CBPR), et s’inscrivant dans un projet de changement social à plus ou moins long terme. Le terme Photovoice a été utilisé pour la première fois au début des années 1990. La méthode consiste à demander à un groupe de participants de réaliser des photographies pour présenter leur propre communauté et les changements qu’ils souhaiteraient y apporter (Wang et Burris, 1994).
3À ses débuts, Photovoice a été mobilisée par divers courants (féminisme, réalisme, autonomisation par l’éducation, photographie documentaire) avec trois objectifs principaux (Wang et Burris, 1994 ; 1997) : permettre à des individus de porter un regard réflexif sur leur propre communauté en leur permettant de réaliser un reportage photographique sur celle-ci ; susciter un dialogue critique au sein de cette communauté et un diagnostic de ses forces et aspirations, en commençant un débat autour des photographies réalisées ; et enfin créer une dynamique collective et déclencher une réflexion spécifique au sein des dirigeants communautaires et des décideurs politiques autour d’objectifs de changement social, au moyen d’exposition de ces photographies (Wang et Burris, 1997 ; Wang, 1999).
4À l’origine, Photovoice est une méthode de photo-élicitation (c’est-à-dire une technique utilisant des images pour susciter des récits) ; elle donne la possibilité à des groupes d’individus de décrire leur réalité, d’exprimer la façon dont ils vivent les problèmes parfois complexes auxquels ils ont à faire face (Catalani et Minkler, 2010 ; Nykiforuk et al., 2011). C’est une forme de documentaire photographique, dont l’une des premières applications a porté sur l’accès aux ressources et les problèmes de santé des femmes de la province rurale du Yunnan en Chine (Wang et Burris, 1997).
Les étapes de la méthode Photovoice
5Wang a décrit pour la première fois le « protocole Photovoice » en neuf étapes (Wang, 1999). La première étape consiste à identifier la communauté cible au sein de laquelle va être appliquée la méthode ; cette étape est généralement réalisée par un membre de l’équipe de recherche.
6Ensuite, avec l’aide des leaders de la communauté identifiée, des participants sont sélectionnés, éventuellement sur des critères spécifiques liés à la thématique de recherche, tels que l’âge ou le sexe (étape 2).
7Puis, une première réunion de présentation du projet est organisée avec les participants : les objectifs généraux de la recherche et de Photovoice leur sont exposés et une formation de base à la photographie leur est dispensée (lorsque les participants ne possèdent pas déjà ces compétences) (étape 3).
8Les participants et les chercheurs discutent également des questions d’éthique liées à l’usage de photographies et du nécessaire « consentement éclairé pour les personnes et leur environnement immédiat représentés dans les photographies » (étape 4).
9Après discussion de l’objectif général de la recherche, une question plus spécifique est arrêtée, que les participants devront illustrer par des photographies (étape 5).
10Puis, les participants réalisent chacun leur reportage sur une période déterminée (de quelques jours à plusieurs semaines) (étape 6).
11À l’étape suivante (étape 7), les participants sont à nouveau réunis pour présenter leurs reportages et discuter des messages que chacun a souhaité illustrer par ses photographies. L’animation des discussions est conduite à l’aide de deux méthodes couramment utilisées : la méthode SHOWeD : que voyez-vous (See) ici ? Que se passe-t-il sur cette photographie (Happening) ? En quoi cela se rapporte-t-il à nos (Our) vies ? Pourquoi (Why) cette situation (problèmes, forces et faiblesses) ? Que pouvons-nous faire (Do) ? ; ou la méthode PHOTO : pourriez-vous parler ou décrire votre photo (Photo) ? Que se passe-t-il (Happening) sur votre photo ? Pourquoi avez-vous pris une photo de (Of) ceci ? ; Que nous dit (Tell) cette photographie et en quoi illustre-elle des possibilités (Opportunities) de changements ?
12Ensuite, les données collectées (c’est-à-dire les photographies avec leurs légendes mettant en évidence ce que les participants ont voulu montrer et les récits qu’elles ont permis de faire émerger au sein du groupe de participants-reporters) sont partagées avec les autres membres de la communauté, et les dirigeants communautaires locaux ou les décideurs politiques à l’occasion d’une exposition (étape 8).
13Photovoice n’est pas seulement une « nouvelle méthode attrayante » de collecte de données qualitatives. Photovoice est une autre façon de faire de la recherche en donnant, comme son nom l’indique, « plus de voix aux sans-voix ». L’objectif est de donner aux participants la possibilité de s’exprimer à travers leurs photographies et leur exposition à un public plus large. C’est de cette possibilité nouvelle d’expression qu’est attendu un changement social (étape 9).
14Dans ce chapitre, nous nous concentrons essentiellement sur les étapes 1 à 8.
15Photovoice est une méthode participative (CBPR), dans laquelle les niveaux de participation peuvent varier. Dans les premières applications, les étapes initiales (définition des thèmes et des objectifs de la recherche) étaient conduites par l’équipe de recherche, les membres de la communauté n’étant mobilisés que dans les étapes suivantes pour la réalisation des reportages, et leur mise en discussion. Par la suite, la participation des membres de la communauté s’est progressivement étendue (Johnston, 2016). Actuellement, divers niveaux de participation peuvent être observés ; depuis un engagement des participants limité à la réalisation des reportages et à leur discussion, jusqu’à un niveau d’engagement élevé incluant une implication dans la conception de la recherche comme dans la diffusion et l’utilisation des résultats.
16Une participation élevée est plus probable dans les communautés où une relation est déjà établie entre les chercheurs et la communauté (Johnston, 2016) et lorsque les effectifs de participants sont relativement faibles. Bien que l’objectif soit généralement d’obtenir des niveaux élevés de participation, un équilibre est à trouver entre les contraintes de ressources – coût et temps – et les avantages potentiels que les participants et les communautés pourraient tirer d’une participation accrue au projet (Wang et Burris, 1997 ; Johnston, 2016).
Avantages et limites de la méthode Photovoice
17Photovoice est un outil très adaptable, qui peut être donc être utilisé pour étudier un large éventail de sujets (Wang et Burris, 1997), incluant notamment la santé et l’alimentation. De plus, Photovoice est une méthode participative, qui place les parties prenantes (les participants) au centre de la démarche de recherche et leur permet de contrôler les processus et de s’en approprier les résultats (Wang et Burris, 1997 ; Johnston, 2016).
18La méthode s’inscrit dans une démarche de recherche-action (voir chapitre 13) reposant sur une approche globale et approfondie des processus étudiés. En confiant des appareils photographiques aux participants, c’est leur « point de vue » sur leur communauté et le « cadrage » de leurs propres problèmes qui sont privilégiés, plus précisément que ne pourraient en rendre compte des personnes extérieures à ces communautés (Wang et Burris, 1994 ; 1997 ; Wang, 1999).
19Ceci est particulièrement important lorsque l’on travaille avec des groupes d’individus dont le statut social est peu ou moins reconnu, tels que les femmes, les habitants des zones rurales, les groupes défavorisés, ou les personnes socialement stigmatisées, notamment pour des raisons de santé. De plus, l’utilisation d’un appareil photographique peut être mise à la portée de tous. Photovoice peut s’adresser à des personnes non alphabétisées (Wang et Burris, 1994), comme cela est souvent le cas dans les zones rurales de nombreux pays à revenus faibles et intermédiaires.
20Photovoice présente des atouts supplémentaires par rapport aux autres méthodes d’enquête qualitatives. Tout d’abord, l’opportunité qui est offerte aux participants d’apprendre à utiliser un appareil photographique et de réaliser un reportage peut constituer un attrait et une motivation supplémentaires, notamment dans le cas de photographes novices (Wang et Burris, 1994). Photovoice permet aux participants d’exprimer un ressenti par la photographie qu’ils ne pourraient pas verbaliser par des méthodes plus classiques. En outre, les photographies réalisées vont permettre aux participants de garder une trace durable de leur collaboration avec les chercheurs, et leur fournissent un outil de plaidoyer qu’ils pourront mobiliser de façon autonome dans d’éventuelles luttes sociales ultérieures (Wang et Burris, 1994 ; 1997 ; Johnston, 2016).
21Dans le domaine spécifique de l’alimentation, la méthode, en plaçant les participants au centre du processus de recherche, apporte une compréhension approfondie des comportements alimentaires et de leurs déterminants du point de vue des participants eux-mêmes (c’est donc une démarche émique plutôt qu’étique). Les photographies réalisées peuvent rendre compte, par exemple, de la représentation que les participants ont de leurs propres régimes et pratiques alimentaires, des différents aliments qu’ils consomment, de la façon de les combiner et de les préparer, offrant ainsi un support, par la discussion de ces photographies, à une exploration approfondie des facteurs à la base de ces comportements. Par exemple, lors d’une étude en Ouganda, de façon tout à fait inattendue pour les chercheurs, une participante a choisi d’illustrer les contraintes matérielles qui influencent les comportements alimentaires de sa communauté par la photographie d’une route. Par cette photographie, elle souhaitait illustrer le rôle de la relation qu’elle entretenait avec le vendeur chez qui elle s’approvisionnait régulièrement en produits frais. Cette photographie, dans un raccourci saisissant, illustre les motivations réelles qui ont conduit la participante à choisir ce lieu d’approvisionnement (accessibilité et proximité).
22Même si cette méthode présente de très nombreux avantages dans le cadre de recherches qualitatives visant une approche globale et approfondie, elle présente également, comme toute méthode, ses propres limites.
23Photovoice est une méthode qualitative, par conséquent elle ne peut répondre à des questions de recherche visant à établir des corrélations entre comportements alimentaires, nutrition et santé.
24La méthode est potentiellement porteuse de biais. Par exemple, les reportages réalisés par les participants ne visent pas nécessairement à reproduire comment ils voient leur communauté ou leur place dans la communauté, mais peuvent servir à diffuser l’image qu’ils aimeraient en donner. Cela peut être particulièrement le cas lorsqu’il s’agit de traiter de sujets sensibles et éventuellement stigmatisants. De plus, le besoin pour les participants d’obtenir le consentement des personnes photographiées peut les conduire à limiter les sujets de leurs photographies.
25Les photographies prises peuvent s’inscrire dans une démarche personnelle du participant, qui peut les utiliser pour présenter sa place dans la communauté, son rapport aux normes sociales de son groupe, éventuellement son souhait de s’en démarquer, ou de se présenter proche du groupe auquel il souhaiterait appartenir. Il est important de percevoir ces effets liés aux poids des normes et aux rôles des interactions sociales.
26Les participants peuvent se sentir obligés de prendre des photographies, ou peuvent penser qu’ils le « doivent » aux chercheurs, puisqu’ils se sont engagés dans le projet. De plus, si les photographies peuvent être faciles à collecter, en plus des données de discussion de groupe, leur ensemble présente un vaste corpus de données, qui peut être difficile à analyser (Wang et Burris, 1994).
27Enfin, il est important de considérer les implications éthiques et déontologiques spécifiques à la démarche Photovoice et qui sont détaillées dans la section suivante (voir « Aspects éthiques, risques et règles de sécurité de la méthode Photovoice »).
Aspects éthiques, risques et règles de sécurité de la méthode Photovoice
28Dès le début du processus, la question de la propriété des photographies prises se pose : appartiennent-elles aux participants ou aux chercheurs ? Sur le plan éthique, Photovoice postule que les photographies appartiennent à chacun des participants parce qu’elles sont le produit de sa créativité et constituent la parole que le participant souhaite partager avec le chercheur (Wang et Redwood-Jones, 2001). Afin qu’il puisse utiliser les photographies pour sa recherche, le chercheur doit donc obtenir l’accord écrit des participants viaun « formulaire d’acceptation et de décharge » détaillant les activités de recherche pour lesquelles ces photographies vont être utilisées, autorisant leur utilisation à des fins de recherche, et reconnaissant la propriété de l’auteur de la photographie. Le non-respect de cette consigne constitue une violation du droit d’auteur et un vol de propriété.
29Photovoice est aussi une méthode éventuellement intrusive, car les participants sont invités à photographier la réalité de leur vie quotidienne et de leur communauté. Lorsqu’il s’agit d’un sujet sensible, ils peuvent se sentir gênés d’exposer ainsi leur situation, et peuvent voir ces photographies comme un douloureux rappel de leur réalité.
30Les participants peuvent aussi douter des véritables intentions poursuivies par les chercheurs à travers ces photographies et sont susceptibles, pour cette raison, de refuser de participer au projet Photovoice ou limiter les photographies que le chercheur peut utiliser.
31Par ailleurs, les participants ne doivent pas prendre des photographies sur lesquelles des personnes /ou leur environnement matériel sont identifiables sans leur autorisation expresse. Une session de formation est donc organisée en début du projet, au cours de laquelle les participants sont sensibilisés aux questions éthiques liées à l’usage de photographies et à l’importance d’obtenir le consentement écrit des personnes impliquées (Wang et Redwood-Jones, 2001). Des exemplaires d’un formulaire de consentement leur sont distribués. Ce formulaire présente le photographe et le projet de recherche auquel il participe, ainsi que les utilisations envisagées pour les photographies prises. Sans l’obtention du consentement des personnes et des propriétaires des biens apparaissant sur les photographies, celles-ci ne pourront pas être utilisées dans le cadre du projet (Wang et Redwood-Jones, 2001).
32En outre, les participants s’exposent à quelques risques. Dans certains endroits, les appareils photos qui leur sont confiés peuvent attirer sur eux des tentatives de vols avec éventuellement agressions physiques. Ils peuvent aussi être tentés de se mettre en danger dans le seul but d’obtenir une « bonne photographie ». Ces risques doivent être abordés avec les participants avant qu’ils ne démarrent leur reportage. Enfin, lorsque Photovoice s’inscrit explicitement dans un objectif interventionnel, le risque est que le changement obtenu ne corresponde pas exactement aux attentes des participants. Il est donc nécessaire d’exposer très clairement aux participants comment les résultats de la recherche seront diffusés (et utilisés) auprès d’eux-mêmes, de leur communauté et au-delà dans la société.
33Enfin, les chercheurs ne doivent pas utiliser des photographies qui donneraient une image dévalorisante des participants, ou de leur communauté, notamment s’ils étaient tentés de donner un caractère « sensationnel » à leur travail de recherche.
34Les considérations éthiques soulevées par l’utilisation de Photovoice sont résumées dans l’encadré 7.1. Elles doivent être discutées entre les chercheurs et les participants dès le début du projet Photovoice et peuvent être rediscutées tout au long du déroulement du projet si des clarifications s’avèrent nécessaires.
Encadré 7.1. Les considérations éthiques liées à la méthode Photovoice. Il est important d’obtenir l’accord écrit (le consentement éclairé) de tous les participants à l’étude Photovoice, quel que soit leur âge. Cela doit être la première étape de leur participation à Photovoice. Afin qu’il puisse utiliser les photographies pour sa recherche, le chercheur doit obtenir l’accord écrit des participants via un « formulaire d’acceptation et de décharge » détaillant les activités de recherche pour lesquelles ces photographies vont être utilisées, autorisant leur utilisation à des fins de recherche, et reconnaissant la propriété de l’auteur de la photographie. Tous les participants doivent être conscients qu’il est indispensable de recueillir le consentement éclairé des personnes et des propriétaires des biens représentés sur les photographies. Les participants doivent recevoir les formulaires de consentement qu’ils pourront utiliser à cet effet, avant le démarrage des reportages. Ces formulaires doivent présenter le participant, le projet de recherche, l’objectif du reportage photographique, et l’usage qui sera fait des photographies. Faute d’obtenir ce consentement, ces photographies ne pourront pas être utilisées dans le cadre du projet, ni diffusées dans le cadre d’activités de « lobbying » ou plaidoyer. Les participants doivent être conscients du nécessaire respect de la volonté des personnes de se faire photographier (ou non). Ils doivent également être respectueux des individus, des lieux et des choses qu’ils saisissent par leurs images, quel que soit leur niveau de familiarité avec ces personnes. Le chercheur doit s’assurer que les participants n’utilisent pas les photographies pour déprécier l’image de leur communauté. |
35Comme les considérations éthiques, les risques potentiels (encadré 7.2) devront être discutés avec les participants dès le début du projet. Idéalement, cette discussion peut être conduite pendant l’étape de formation Photovoice et, comme pour les considérations éthiques, pourra être renouvelée tout au long du déroulement du projet.
Encadré 7.2. Les risques potentiels associés à la méthode Photovoice. Les participants peuvent être stressés émotionnellement ou anxieux à l’idée d’interagir avec les personnes photographiées et de mettre en images des problèmes qu’ils vivent peut-être péniblement. Ce problème est commun à de nombreuses autres techniques de photo-élicitation et à des méthodes qualitatives plus classiques. Il est attendu une forte implication des communautés collaborant à Photovoice. De ce fait, il est possible que la mise en discussion des problèmes de la communauté et des dynamiques sous-jacentes, en particulier lorsqu’il s’agit de questions conflictuelles/litigieuses, contribue à attiser des conflits. Il existe des risques financiers lorsque les participants ne peuvent travailler du fait du temps consacré à leur participation au projet. Les participants doivent être informés des risques potentiels pour leur sécurité, liés aux communautés ou zones dans lesquelles ils sont susceptibles de réaliser leurs photographies. Les participants à Photovoice peuvent aussi être victimes d’intimidation et de jugements négatifs de la part des membres de leur propre communauté qui n’ont pas été choisis pour participer au projet. |
36Enfin, il est utile d’insister sur les consignes de sécurité à suivre, dès le début du projet (encadré 7.3). Ces consignes peuvent être discutées lors de la réunion entre chercheurs et participants, avant le début des prises de photographies. Dans le cas où un mode d’emploi est fourni aux participants, celui-ci pourra inclure les consignes de sécurité à titre de rappel.
Encadré 7.3. Consignes de sécurité par les utilisateurs de la méthode Photovoice. Votre sécurité personnelle est une priorité. Aucune photographie ne vaut la peine de vous mettre en danger. Portez toujours un badge à votre nom ou ayez une pièce d’identité avec vous lorsque vous prenez des photos. Restez toujours conscient de votre environnement. Par exemple, ne vous tenez pas au milieu de la route pour photographier, en particulier s’il s’agit d’une zone très fréquentée où la circulation est dense. N’allez pas là où vous n’iriez pas habituellement et ne faites pas ce que vous ne feriez pas habituellement. Si vous vous rendez dans des zones que vous ne connaissez pas ou peu, faites-vous accompagner d’un ami ou d’une personne de confiance. Si vous êtes agressé(e) lorsque vous prenez des photos, restez calme et ne résistez pas. Si vos agresseurs veulent prendre votre appareil photo, ne vous y opposez pas. L’appareil photo ne vaut pas la peine de mettre votre vie en danger. Si vous avez des doutes ou des questions, adressez-vous au chercheur (ou aux assistants de terrain). |
Étude des environnements alimentaires en Afrique selon la méthode Photovoice
37Photovoice a récemment gagné en popularité dans des contextes divers et auprès des populations variées (Wang et Burris, 1997 ; Johnston, 2016) grâce à ce qu’elle peut apporter à tous les acteurs impliqués (participants, chercheurs, autres membres des communautés, dirigeants communautaires et décideurs politiques), comparée à d’autres méthodes plus classiques d’enquête qualitative. En pratique, elle a été utilisée pour traiter un large éventail de sujets (Johnston, 2016), par exemple la douleur chronique chez l’adulte, le vieillissement dans les établissements pour personnes âgées, la santé mentale des adolescents et plus récemment l’environnement alimentaire, et ceci essentiellement dans des pays à revenus élevés. L’application de cette méthode dans les pays à revenus faibles et intermédiaires reste limitée à quelques exemples, comme celui de l’évaluation de la vulnérabilité de la santé des communautés autochtones aux changements climatiques dans les zones rurales du sud-ouest de l’Ouganda (Berrang-Ford et al., 2012) ou encore l’étude des facteurs affectant l’accès aux services de santé maternelle dans la région rurale centrale de l’Ouganda (Musoke et al., 2015).
38Les applications pratiques de Photovoice sont présentées ici dans le cadre de deux projets de recherche ayant mobilisé des niveaux de ressources variables (en termes de temps, moyens financiers et humains). Le premier projet porte sur les facteurs déterminant les pratiques alimentaires des habitants (hommes et des femmes âgés de 13 ans et plus) des zones urbaines défavorisées, au Kenya (n = 48 participants) et au Ghana (n = 96 participants). Le second projet, conduit dans le cadre d’une recherche doctorale, traite des comportements alimentaires des femmes ougandaises, rurales et urbaines, en âge de procréer (FAP) (n = 18 participantes) (Auma et al., 2020). La mise en œuvre concrète de Photovoice, les mesures prises pour l’adapter au contexte et les difficultés rencontrées dans sa mise en œuvre sont résumées dans les sections suivantes.
Étape 1 : identification des communautés et publics cibles
39Dans les trois pays (Kenya, Ghana, Ouganda), les communautés ciblées pour la collecte des données ont été sélectionnées sur la base d’une analyse des données déjà disponibles et en consultant les chercheurs ayant déjà une expérience de partenariats avec les communautés locales dans ces pays. Sur la base des informations déjà disponibles, le thème de recherche a été défini suite à un pré-diagnostic des comportements alimentaires. Les communautés participantes n’ont donc pas été consultées préalablement. Au Ghana et au Kenya, le public cible pour la diffusion des résultats comprenait des membres des communautés et des acteurs de niveau local et national. En Ouganda, l’organisation d’une exposition photographique n’a pas été possible pour des raisons pratiques (recherche doctorale limitée en temps et en ressources).
Étape 2 : sélection des participants à l’étude
40En Ouganda, les participants des deux sites d’étude (rural et urbain) ont été sélectionnés avec l’aide des dirigeants communautaires (agents de santé communautaires) à partir de critères établis tels que le genre (femmes) et l’âge (FAP). Les difficultés de recrutement des participants (et non la sélection proprement dite) ont surtout été liées à la méfiance des participants urbains quant à la manière dont les photographies seraient utilisées, si bien que le nombre de participants prenant des photographies a été moins élevé que souhaité. Les participants des zones rurales n’ont pas posé ce genre de difficultés. Comme en Ouganda, les participants kenyans et ghanéens ont été sélectionnés avec l’aide des dirigeants communautaires à partir de critères préétablis tels que le genre, l’âge, la situation professionnelle, la catégorie d’indice de masse corporelle (IMC) et la situation en matière de grossesse ou d’allaitement des FAP.
Étape 3 : session de formation et d’échange proposée aux participants
41En Ouganda, une formation à Photovoice a été offerte aux participants ruraux et urbains. Dans la zone rurale ougandaise, cette formation a pris la forme d’une unique séance de groupe de plus d’une heure à laquelle ont assisté tous les participants. Dans les sites urbains d’étude des trois pays (Ghana, Kenya et Ouganda), elle a été menée individuellement. Les restrictions en matière de temps et de ressources ont rendu impossible la réunion de tous les participants urbains pour une séance groupée de formation à la méthode, comme celle proposée à leurs homologues ruraux. Un manuel de formation à Photovoice a été préparé pour orienter la réunion dans les deux contextes, rural et urbain, et traduit dans les langues locales.
Étape 4 : consentement/assentiment éclairé
42Tous les participants à l’étude, en Ouganda, au Kenya et au Ghana, ont donné leur consentement éclairé et un assentiment éclairé a été obtenu pour les participants de moins de 18 ans. En plus des formulaires de consentement éclairé, des formulaires supplémentaires de consentement ont été préparés pour les participants relativement au « consentement éclairé pour les personnes et propriétés privées représentées dans les photographies », ainsi qu’un « formulaire d’acceptation et de décharge » autorisant le chercheur à utiliser les photographies des participants. Les participants ruraux ont évoqué des difficultés à obtenir le consentement des membres de leurs foyers avant de les photographier. Par exemple, le fait de demander le consentement des maris pouvait être perçu comme irrespectueux. Pour surmonter ce problème, certains participants ont choisi de prendre des photos ne permettant pas d’identifier les membres de leurs foyers, ce qui a rendu inutile l’obtention d’un consentement.
Étape 5 : proposition du thème de recherche
43Dans les trois pays (Ghana, Kenya et Ouganda), le thème de recherche a été défini avant la réunion initiale avec les participants, après une analyse documentaire menée pour identifier les problèmes de la population cible.
Étape 6 : reportage photographique
44En Ouganda, il a été demandé aux participants de prendre cinq photographies illustrant cinq thèmes (à savoir : ce que signifie pour eux la nourriture ; où ils se procurent leur nourriture ; avec qui ils mangent ; où ils mangent et comment ils préparent les aliments). Ils pouvaient aussi prendre des photos supplémentaires s’ils pensaient que cela éclairerait davantage leurs récits photographiques. Chaque participant a reçu un guide (photographique) résumant les objectifs du projet et les cinq thèmes qu’il fallait illustrer avec les photographies, ainsi que les considérations éthiques et les risques éventuels. Au Kenya et au Ghana, les cinq thèmes que devaient couvrir les photographies des participants étaient les suivants : quelque chose dans votre environnement immédiat qui influe sur ce que vous mangez ; quelqu’un dans votre environnement immédiat qui influe sur ce que vous mangez ; un endroit où vous mangez ; quelque chose qui vous permet de manger sainement et quelque chose qui vous empêche de manger sainement. Dans ces deux projets reposant sur la méthode Photovoice (Ouganda, Kenya, Ghana), les reportages ont été réalisés sur une semaine. L’équipe de recherche a donc été assez directive (contrairement à d’autres projets, où les thèmes proposés aux participants sont plus larges).
Étape 7 : analyse des photographies
45En Ouganda, au Kenya et au Ghana, les photographies ont été analysées au cours d’entretiens approfondis semi-structurés plutôt que dans des discussions de groupe Photovoice. L’alimentation étant un sujet très chargé émotionnellement et révélant un important attachement socioculturel dans le cadre de cette étude, il a semblé que les participants se sentiraient sans doute plus à l’aise d’analyser les photographies, (qui représentaient des fenêtres ouvertes sur leurs vies) en face-à-face avec le chercheur plutôt qu’en groupe. L’analyse en groupe des questions portant sur les comportements alimentaires et des facteurs les influençant auraient pu susciter des sentiments de gêne ou une stigmatisation, d’autant plus que les participants venaient de communautés dont les membres sont très proches. En outre, il aurait été difficile de réunir les participants ougandais urbains dans un même lieu pour analyser les photographies.
Étape 8 : diffusion des résultats
Diffusion par la médiatisation des résultats de la recherche
46Diverses stratégies de diffusion ont été employées en Ouganda, au Kenya et au Ghana. Dans ces deux derniers pays, une exposition photographique illustrant les déterminants des pratiques alimentaires a été organisée dans un lieu public de chacune des villes participantes (Ho, Accra et Nairobi) en vue de sensibiliser les communautés et les médias aux facteurs déterminant la consommation d’aliments et boissons denses en calories et pauvres en nutriments. Un large éventail d’acteurs a visité ces expositions : membres des communautés locales, ONG, représentants des institutions gouvernementales (ministères de la Santé, de l’Alimentation et de l’Agriculture), des services sanitaires et des gouvernements locaux, et médias (y compris des radios publiques et privées, la presse écrite et les chaînes de télévision). Au Ghana et au Kenya, les résultats ont aussi été diffusés aux acteurs nationaux par le biais de réunions de mobilisation des parties prenantes, organisées à la fin du projet et durant lesquelles étaient distribués des fascicules avec les photographies réalisées. L’objectif était de stimuler le débat sur les types de problèmes rencontrés dans leur vie quotidienne par les membres des communautés pour manger sainement. Des propositions d’interventions et de politiques visant à résoudre ces problèmes ont été présentées par l’équipe de recherche et débattues avec les décideurs politiques. En Ouganda, parce que l’étude a été réalisée dans le cadre d’un projet de doctorat, les fonds ont manqué pour assurer la diffusion des résultats immédiatement après la collecte et l’analyse des données. Depuis, un plan de diffusion visant une mobilisation publique plus importante a toutefois été formulé.
Diffusion par des publications scientifiques
47Les résultats des études des trois pays sont également en cours de diffusion dans le milieu universitaire (Auma et al., 2020 ; Pradeilles et al., à paraître). À cet effet, les données ont été analysées au moyen d’une liste de codes thématiques permettant d’étiqueter les données collectées. L’approche adoptée pour le développement du schéma de codage et de l’analyse subséquente était à la fois théorique, puisqu’elle utilisait des thèmes préexistants compilés à partir d’un modèle socio-écologique antérieur de comportements alimentaires (Story et al., 2008) et fondée sur les données (c’est-à-dire sur les thèmes émergeant des données pendant l’enquête). Le modèle socio-écologique illustre des facteurs multiples au niveau individuel et environnemental (réseaux sociaux, environnement physique et macro-environnement) qui influent directement ou indirectement sur ce que les gens consomment (Story et al., 2008). Pour le projet de doctorat en Ouganda, par exemple, les codes issus des données utilisés dans l’analyse des environnements physiques des participants comprenaient entre autres des mots ou expressions tels que « frigo », « cuisinière », « potager familial », « près », « loin », « lieu de travail », « argent ». Une fois tous les récits et photographies des participants encodés, les codes ont été regroupés sous plusieurs sous-thèmes et thèmes. Par exemple, les codes « près », « loin » ont été regroupés sous le sous-thème « accès physique aux établissements alimentaires », les codes « frigo », « cuisinière », « potager familial » sous le sous-thème « disponibilités alimentaires du ménage » et les codes « argent », « coût » sous le sous-thème « accès financier ». Les sous-thèmes « accès financier », « frelatage des aliments », « accès physique aux établissements alimentaires », « type d’aliments disponibles » (dans le foyer ou la communauté/le quartier), « type d’établissement alimentaire » ont alors été collectivement regroupés sous le thème général « environnement physique ».
48À partir du récit du participant, la figure 7.1, par exemple, a d’abord été encodée en utilisant le mot « près ». Ensuite, cette même photo a été encodée sous le sous-thème « accès physique aux établissements alimentaires » et sous le thème « environnement physique ».
Figure 7.1. Étal de patates douces sur un marché (participant 17)36.
« Les patates douces sont l’aliment qui, pour nous, est le plus facilement disponible à proximité, et donc c’est ce que nous mangeons habituellement. De plus, à l’étal où nous achetons notre nourriture, c’est l’aliment qui est proposé. Ils ne vendent pas d’autres produits, comme du riz. Tout ce qu’elle a, ce sont des patates douces et du matooke » (participant 17, résident rural, catégorie d’âge 15-17 ans).
49Dans la figure 7.2, par contre, la photographie a été encodée en utilisant les mots « argent », « coût », « matériel », qui ont ensuite été regroupés sous le sous-thème « accès financier », puis sous le thème « environnement physique », parce que le coût et la disponibilité étaient propres au contexte dans lequel les participants étaient placés et reflétaient ainsi la dynamique de « l’environnement physique » – que ce soit le foyer, l’école ou le quartier dans lequel ils vivaient.
Figure 7.2. Billets de banque ougandais (participant 11).
« Si j’ai de l’argent, je mange “ma nourriture”. Sinon, je mange juste pour la satisfaction ou comment dire… le facteur de satisfaction » (participant 11, résident rural, catégorie d’âge 18-34 ans).
50Dans le dernier exemple (figure 7.3), la photographie a d’abord été encodée en utilisant les mots « potager familial », « agriculture urbaine », « matériel ». Ces mots ont été regroupés sous le sous-thème « disponibilités alimentaires du ménage » et ensuite sous le même thème « environnement physique ».
Figure 7.3. Potager familial en milieu urbain (participant 5).
« Ce sont des légumes verts… des oignons. Nous utilisons toujours les feuilles des oignons. Il y a le nakatti ici, et le dodo là… Là, c’est le sukuma wiki et l’autre… j’ai oublié son nom. Il y a tout là… L’avoine est là, dans ce petit jardin ka que vous voyez » (participant 5, résident urbain, catégorie d’âge 35-49 ans).
51Après l’encodage, les liens entre thèmes et sous-thèmes ont été examinés parallèlement aux photos.
Étape 9 : dynamique du changement social enclenché
52Il est trop tôt pour relever les impacts de ces projets sur tous les sites d’étude concernés (Kenya, Ghana et Ouganda), car les travaux sur le terrain se sont terminés récemment, en 2019. Les résultats ayant été diffusés aux communautés et décideurs politiques au Ghana et au Kenya, il est attendu que le projet mobilise les politiques et les décideurs pour lever les obstacles et retenir des solutions pour permettre à ces communautés à faibles revenus d’accéder à une alimentation saine.
53Pour conclure ce chapitre, Photovoice peut être utilement mobilisée pour comprendre le rôle des environnements alimentaires sur les comportements nutritionnels ; elle va au-delà des approches classiques, qui visent généralement à corréler ces comportements à des caractéristiques « intrinsèques » individuelles. Elle permet de se concentrer la façon qu’ont les individus d’appréhender leur environnement et d’interagir avec lui. Par ailleurs, un autre aspect de Photovoice a été révélé par sa mise en œuvre au Ghana. Alors que le projet visait à étudier les problèmes nutritionnels liés à l’environnement alimentaire dans les villes ghanéennes, les participants ont mis en avant à travers leur récit d’autres questions de sécurité alimentaire qu’ils jugeaient prioritaires. En donnant la parole aux membres des communautés et en leur permettant d’exprimer ce qui influence leur alimentation, le processus a permis de recadrer l’objet central du projet initial des chercheurs. Cela révèle le fossé qui peut parfois exister entre les préoccupations des acteurs du développement, des chercheurs (ici, des spécialistes de la nutrition) et des citoyens. Ces observations sur la sécurité alimentaire permettent d’orienter les interventions et les politiques des décideurs. Les images produites avec Photovoice pourraient constituer, au-delà des mots, un puissant levier de mobilisation en ce sens.
Bibliographie
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Auma C. I., Pradeilles R., Blake M. K. B., Musoke D., Holdsworth M., 2020. Factors influencing dietary practices in a transitioning food environment: a cross-sectional exploration of four dietary typologies among rural and urban Ugandan women using Photovoice. Nutrition Journal, 19 (127), 1-15. doi:10.1186/s12937-020-00634-9
10.1186/s12937-020020-0063400634-9 :Berrang-Ford L., Dingle K., Ford J. D., Lee C., Lwasa S., Namanya D. B., Henderson J., Llanos A., Carcamo C., Edge V., 2012. Vulnerability of Indigenous Health to Climate Change: A Case Study of Uganda’s Batwa Pygmies. Social Science & Medicine, 75 (6), 1067-1077. doi:10.1016/j.socscimed.2012.04.016
10.1016/j.socscimed.2012.04.016 :Catalani C., Minkler M., 2010. Photovoice: A Review of the Literature in Health and Public Health. Health Education & Behaviour, 37 (3), 424-451. doi:10.1177/1090198109342084
10.1177/1090198109342084 :Johnston G., 2016. Champions for Social Change: Photovoice Ethics in Practice and “False Hopes” for Policy and Social Change. Global Public Health, 11 (5-6), 799-811. doi:10.1080/17441692.2016.1170176
10.1080/17441692.2016.1170176 :Musoke D., Ekirapa-Kiracho E., Ndejjo R., George A., 2015. Using Photovoice to Examine Community Level Barriers Affecting Maternal Health in Rural Wakiso District, Uganda. Reproductive Health Matters, 23 (45), 136-147. doi:10.1016/j.rhm.2015.06.011
10.1016/j.rhm.2015.06.011 :Nykiforuk C. I. J., Vallianatos H., Nieuwendyk L. M., 2011. Photovoice as a Method for Revealing Community Perceptions of the Built and Social Environment. International Journal of Qualitative Methods, 10 (2), 103-124. doi:10.1177/160940691101000201
10.1177/160940691101000201 :Pradeilles R., Irache-Ezpeleta A., Njeri M., Holdsworth M., Laar A., Zotor F., Muthuri S., Kimani-Murage E., Graham F., Green M., Osei-Kwasi H., Tandoh A., Klomegah S., Nathaniel C., Bohr M., Griffiths P., 2021. Urban physical food environments drive dietary behaviours in Ghana and Kenya: a Photovoice study. Health and Place, 71. doi:10.1016/j.healthplace.2021.102647
10.1016/j.healthplace.2021.102647 :Story M., Kaphingst K. M., Robinson-O’Brien R., Glanz K., 2008. Creating Healthy Food and Eating Environments: Policy and Environmental Approaches. Annual Review of Public Health, 29 (1), 253-272. doi:10.1146/annurev.publhealth.29.020907.090926
10.1146/annurev.publhealth.29.020907.090926 :Wang C. C., Burris M. A., 1994. Empowerment through Photo Novella: Portraits of Participation. Health Education Quarterly, 21 (2), 171-186. doi:10.1177/109019819402100204
10.1177/109019819402100204 :Wang C. C., Burris M. A., 1997. Photovoice: Concept, Methodology, and Use for Participatory Needs Assessment. Health Education & Behaviour, 24 (3), 369-387. doi:10.1177/109019819702400309
10.1177/109019819702400309 :Wang C. C., 1999. Photovoice: A Participatory Action Research Strategy Applied to Women’s Health. Journal of Women’s Health, 8 (2), 185-192. doi:10.1089/jwh.1999.8.185
10.1089/jwh.1999.8.185 :Wang C. C., Redwood-Jones Y. A., 2001. Photovoice Ethics: Perspectives from Flint Photovoice. Health Education & Behaviour, 28 (5), 560-572. doi:10.1177/109019810102800504
10.1177/109019810102800504 :Notes de bas de page
36 Les images présentées sont des photos prises par les participants à l’enquête.
Auteurs
School of Food Science and Nutrition, University of Leeds, Leeds, United Kingdom. Elle s’intéresse aux transitions des comportements alimentaires et aux maladies non transmissibles liées à l’alimentation dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, ainsi qu’aux pratiques alimentaires durables et favorables à la santé.
UMR MoISA, université Montpellier, CIHEAM-IAMM, CIRAD, INRAE, Institut Agro, IRD, Montpellier, France. Elle s’intéresse aux transformations des environnements alimentaires, et leur impact sur la consommation et les pratiques alimentaires, surtout en Afrique.
School of Sport, Exercise and Health Sciences, Loughborough University, Loughborough, United Kingdom. Ses recherches portent sur la compréhension des facteurs des régimes alimentaires défavorables à la santé et de formes multiples de malnutrition qui co-existent dans les pays à revenu faible et intermédiaire.
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Paroles de chercheurs
Environnement et interdisciplinarité
Évelyne Brun, Jean-François Ponge et Jean-Claude Lefeuvre
2017
La question des échelles en sciences humaines et sociales
Sébastien Boulay et Sylvie Fanchette (dir.)
2019
Systèmes agraires et changement climatique au Sud
Les chemins de l'adaptation
Hubert Cochet, Olivier Ducourtieux et Nadège Garambois (dir.)
2019
Les terres agricoles face à l’urbanisation
De la donnée à l’action, quels rôles pour l’information ?
Roel Plant, Pierre Maurel, Éric Barbe et al. (dir.)
2018
Sociologie des changements de pratiques en agriculture
L’apport de l’étude des réseaux de dialogues entre pairs
Claude Compagnone
2019
Construire des politiques alimentaires urbaines
Concepts et démarches
Caroline Brand, Nicolas Bricas, Damien Conaré et al. (dir.)
2017
Services écosystémiques et protection des sols
Analyses juridiques et éclairages agronomiques
Carole Hermon (dir.)
2018
Manger en ville
Regards socio-anthropologiques d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie
Nicolas Bricas, Olivier Lepiller, Audrey Soula et al. (dir.)
2020
La santé globale au prisme de l'analyse des politiques publiques
Sébastien Gardon, Amandine Gautier et Gwenola Le Naour
2020
Agroforesterie et services écosystémiques en zone tropicale
Recherche de compromis entre services d’approvisionnement et autres services écosystémiques
Josiane Seghieri et Jean-Michel Harmand (dir.)
2019
Méthodes d'investigation de l'alimentation et des mangeurs
MIAM
Olivier Lepiller, Tristan Fournier, Nicolas Bricas et al. (dir.)
2021
Télédétection et modélisation spatiale
Applications à la surveillance et au contrôle des maladies liées aux moustiques
Annelise Tran, Eric Daudé et Thibault Catry (dir.)
2022