119 La première réunion « départementale » a réuni
11 personnes (responsables professionnels, techniciens) ; puis les
deux réunions locales ont été organisées (cinq agriculteurs pour celle
à l’échelle des quatre communes, 12 agriculteurs et sept
non-agriculteurs pour celle ayant eu lieu sur la commune de Marquay) ;
et enfin la seconde réunion départementale ayant pour objectif de
confronter les problèmes formulés à l’une et l’autre échelle a réuni
un responsable, cinq techniciens et trois agriculteurs. Pour de plus
amples développements concernant le compte rendu analytique et les
justifications méthodologiques de ce dispositif, voir Ruault (2009),
Ruault et Lémery (2009).
120 Cette méthodologie basée sur des acquis en
sociologie de la connaissance et du développement est notamment
présentée dans Darré (2006).
121 RL : réunion locale ; RD :
réunion départementale.
122 Les travaux que mène le Gerdal en pays de Loire,
dans l’espace périurbain des agglomérations de Nantes, Angers et Le
Mans ont mis en évidence les mêmes tensions et modes de
classification d’usage de la terre (Ruault et al., 2009).
123 Il s’agit des captages d’eau
à destination de la consommation humaine pour lesquels tout épandage
est interdit dans la zone de protection.
124 Sur le territoire du pays des bastides au sud du
département de la Dordogne, la plupart des agriculteurs pratiquant
l’accueil à la ferme font appel à divers labels touristiques et
réseaux de diffusion afin d’assurer la promotion de leur activité
(Gîtes de France, Guide du routard, Clévacances, offices de tourisme
et même parfois des labels touristiques anglophones comme
Alastair).
125 Nous reprenons à notre compte la typologie de
Giraud (2001) qui nous semble tout à fait convenir aux différents
profils d’agriculteurs que nous avons pu rencontrer.
126 Le fondateur de Gîtes de
France disait en 1951 devant le Conseil national du tourisme, que
son « mouvement » qui avait pour ambition ultime de participer à la
pacification sociale des campagnes devait permettre d’améliorer le
sort des habitants et de préférence de « nos petits paysans »
(Giraud, 2001).
127 Si l’on se réfère au premier label sur le marché
gérant ce type de service, à savoir Gîtes de France, le nombre de
ses adhérents a augmenté de 8 % entre 2000 et 2006, et 2 500
nouveaux gîtes ainsi que 1 500 chambres d’hôtes ont été labellisés
par an. Parmi cette offre, la part des agriculteurs est passée de
31 % à 23 % pour les chambres d’hôtes (Conseil de la concurrence,
République française, décision n° 08-D-03 du 21 février
2008).
128 La marque Bienvenue à la ferme appartient à l’APCA
et les chambres départementales d’agriculture en sont dépositaires.
Comme chaque chambre départementale est indépendante juridiquement,
l’APCA ne peut leur imposer l’application de la convention qu’elle a
signée avec la FNGF. De fait, plusieurs départements autres que la
Dordogne l’ont refusée par la voix conjointe du directeur de la
chambre consulaire et du président du réseau départemental Bienvenue
à la ferme. Un audit (2003) conduit par la chambre d’agriculture de
la Dordogne révèle que le respect de cette convention de partenariat
conduirait à l’obligation pour le réseau Bienvenue à la ferme de
rejeter plus de 50 % de ses adhérents.
129 Cette domination des nouveaux résidents par les
agriculteurs est encore plus marquée lorsque les résidents ont
bénéficié d’une aide au logement comme cela a été constaté par
Nougarèdes dans la périphérie de Montpellier où des hameaux
agricoles ont été installés en même temps et à proximité de
logements sociaux. À ce silence des non-plaignants s’ajoute le fait
que les viticulteurs n’ajustent pas leurs pratiques lorsqu’ils
travaillent dans cette zone pourtant habitée : ils préviennent les
nuisances éventuelles simplement lorsqu’ils considèrent le résident
proche comme un voisin, c’est-à-dire une personne avec qui ils
échangent, ce qui n’est pas le cas des habitants de ce quartier
récent (Candau et Nougarèdes, 2008). Nougarèdes (2013) parle alors
d’« impunité des agriculteurs ».
130 Cette zone a été déclassée en
2012 au vu des teneurs en nitrates dans les eaux et des efforts
faits pas la profession agricole dans l’amélioration de ses
pratiques. En revanche, 17 communes situées sur la nappe alluviale
de la Dronne et en limite du département de la Charente font l’objet
d’un classement en zone vulnérable suite au diagnostic de pollution
des masses d’eau.
131 Dans son édition du 4 octobre
2012, article signé par Adrien Vergnolle.
132 Ce qui suit reprend et prolonge l’analyse que nous
avons menée (Banos et Candau, 2014).
133 Un des objectifs des questionnaires visait à
identifier le profil sociologique des visiteurs. Cet aspect a été
présenté dans le chapitre 3 en comparant le public des visites
organisées par ce réseau à celui des visites organisées par l’office
du tourisme de Beaumont.
134 Précisons que si les observations et entretiens ont
couvert l’ensemble de la période (avec une suspension en 2009 et
2010), les questionnaires auprès des visiteurs ont porté uniquement
sur deux saisons (2005 et 2006).
135 Dans leur analyse en termes d’alertes, de
processus de surveillance et de construction du risque,
Chateauraynaud et Torny (1999) stipulent eux aussi mars 1996 comme
date de rupture importante, mais considèrent que la première crise
apparaît en 1990 lorsqu’un comté britannique interdit la viande de
bœuf dans les cantines scolaires et que le ministre français de
l’Agriculture, Henri Nallet, interdit les importations de produits
bovins en provenance de Grande-Bretagne. Mais l’alerte sanitaire ne
« perce » pas en France lors de cet épisode du dossier de la vache
folle.
136 Voici quelques grands titres de magazines (Mer,
2004) : « Alimentation : tous les dangers cachés » (L’Événement,
avril 1996), « Alerte à la bouffe folle » (Le Nouvel Observateur, avril
1996), « Peut-on encore manger de la viande ? » (60 millions de
consommateurs, mai 1996), « Jusqu’où ira le poison anglais ? »
(La Vie,
juin 1996).
137 Source : Lesdos-Cauhapé et Besson,
2007.
138 Comme la plupart des produits allaitants, même si
la vente de produits sous labels a mieux résisté (Lesdos-Cauhapé et
Besson, 2007).
139 L’adoption et la maîtrise de
pratiques et de technologies précises (nouvelles variétés, matériel
de précision pour les traitements, itinéraires techniques…), souvent
définies par des experts, ont occulté les savoir-faire relatifs à la
gestion d’une exploitation dans son ensemble en tant que système
technique, humain et écologique nécessairement singulière par les
contraintes de son environnement. Concernant la commercialisation
des productions, la profession agricole a coopéré avec des
entreprises de transformation et des firmes de commercialisation en
créant des structures interprofessionnelles dont le discours adressé
au grand public a été focalisé sur la promotion des produits. On a
vu que la crise de la vache folle a quelque peu réorienté ce
discours qui a été complété par des informations sur les « biens
d’origine ».
140 Lettre d’information de la chambre régionale
d’agriculture d’Aquitaine, n° 32, octobre 2004.
141 Dans ce type d’animation, comme dans l’accueil à
la ferme en général, les femmes jouent souvent un rôle moteur tant
dans la gestion du projet que dans la rencontre avec le public
(Giraud, 2001). Mais dans le cas du réseau des Fermes ouvertes en
Périgord, l’impulsion initiale était mixte et les hommes participent
souvent aux visites. Ainsi, si le projet parle d’une « démarche
collective de femmes » et qu’il ne mentionne jamais leurs homologues
masculins, c’est essentiellement pour répondre aux cadres normatifs
de l’Union européenne qui font de l’intégration des femmes en milieu
rural un problème légitime.
142 http://www.europe-en-aquitaine.eu/l-europe-au-coeur-du-reseau-des-fermes-ouvertes-des-agricultrices-du-perigord-vert