202 les deux premières parties
de cet article s’inspirent fortement de la postface à cet ouvrage,
écrite par J. Theys.
203 Sur cette relation étroite entre connaissance
scientifique et prospective, voir, outre l’ouvrage dirigé par
L. Mermet, l’article « La Nature est-elle gouvernable ? » (Theys,
1994).
204 Selon la distinction déjà évoquée faite par V.
Piveteau (1994).
205 Il faut rappeler que la prospective a joué un rôle
non négligeable dans la création du ministère français de
l’Environnement à travers des personnalités comme B. de Jouvenel,
Louis Armand ou Serge Antoine.
206 En 2010, la Fondation française pour la biodiversité
a pris l’initiative de lancer un important programme sur l’élaboration
de scénarios pour la biodiversité, qui se poursuit actuellement. C’est
aussi le cas, à une échelle beaucoup plus modeste, de la mission
prospective du ministère de l’Écologie qui a engagé la même année,
avec les services concernés, une étude intitulée
« Biodiversité 2030 ».
207 Référence au modèle Spire, construit au milieu des
années 1970 à l’initiative du ministère de l’Environnement sur la
prospective des pollutions en France, qui a mobilisé une dizaine de
chercheurs.
208 Ce réseau « Prospective pour la recherche »
rassemble les responsables de la prospective et de la stratégie des
grands organismes publics de recherche.
209 Il suffit, pour s’en convaincre, de lire Yves Barel
(1971).
210 On peut, en effet, distinguer
au moins quatre grands catégories de prospective n’ayant ni la même
finalité ni les mêmes méthodes : une prospective exploratoire proche
de la prévision, une prospective normative visant à construire des
visions souhaitables (ou inacceptables) du futur ; une prospective des
ruptures et des signaux faibles ; et enfin une prospective stratégique
s’attachant à définir et comparer des chemins plausibles pour
atteindre un même objectif.
211 C’est-à-dire les dynamiques écologiques liées aux
activités humaines. C’est aussi une référence indirecte à la notion
« d’anthropocène » qui a été proposée par Crutzen (Bonneuil &
Fressoz, 2013) pour caractériser la dépendance actuelle des dynamiques
naturelles à l’ampleur de ces activités dues à l’homme.
212 Enquête 2013 sur la prospective dans les entreprises
(Observatoire des tendances).
213 . Souvent utilisée en sciences politiques, la notion
de « cycle de vie des politiques publiques » rend compte du temps
nécessaire pour mettre en œuvre ces dernières, depuis la « mise sur
agenda » jusqu’à la réalisation des objectifs souhaités.
214 Selon l’expression de Jean-Pierre Dupuy (2002).
215 Actuellement, par exemple, la mission prospective du
ministère de l’Écologie se limite à trois personnes (six en 2011),
avec un budget très réduit, et seule une faible part de ses programmes
porte sur l’environnement au sens strict.
216 La notion de « forum
prévisionnel » est empruntée à B. de Jouvenel ; celle de « parlements
du temps » s’inspire du « Parlement des choses » de Bruno Latour
(1991) ou de la proposition de D. Bourg (2013) de transformer le Sénat
en « Chambre haute du futur ».
217 Sur cette marginalisation relative du futur dans les
pratiques d’utilisation du concept de développement durable, voir
J. Theys « Le développement durable face à sa crise » (2014). La
notion d’équité intergénérationnelle a néanmoins fait l’objet de
plusieurs travaux ou articles, notamment, par François Ost (« Comment
penser la durabilité dans une culture instantanéiste ? »), Jollivet
(2001) et Axel Gosseries (Penser la justice entre générations, Aubier,
2004). On peut aussi citer l’ouvrage de Vladimir Jankélévitch, L’Irréversible et la
nostalgie, Champs Flammarion, 1983.
218 Édith Heurgon (2001).
219 Pour prendre l’exemple de la
transition énergétique, les enjeux prospectifs seront très différents
selon que l’horizon est fixé en 2025 (exploitation ou pas du gaz de
schiste et impacts des prix et des importations d’énergie) ; 2050
(remplacement du parc de centrales nucléaires et facteur 4) ; ou 2100
(transition vers une société post-carbone et du « tout
renouvelable »).
220 Si l’on excepte la dynamique de
système, les modèles sont, en général relativement mal adaptés pour
prendre en compte des intervalles de temps très hétérogènes, ou, en
tout cas, peu le font.
221 Théorisée par les économistes
de l’innovation, en particulier aux Pays-Bas, la notion de transition
occupe désormais une place majeure dans le paysage scientifique et la
politique de l’environnement,. Elle est devenue l’axe majeur de la
mission prospective du ministère de l’Écologie dès sa fondation en
2007 La plupart du temps, cela ne s’accompagne pas d’un effort
correspondant pour préciser le découpage temporel de ces transitions
et leur horizon.
222 L’expression « Maîtrise du long
terme » est empruntée au titre du colloque organisé en 1996 par
l’association Germes : « L’Environnement au xxie siècle : Maîtrise du long terme et
démocratie » qui posait déjà la problématique de cet article (Germes,
2000).