Confins et labyrinthes
Une topographie de l’imaginaire garcinien
p. 35-50
Extrait
1L’une des dernières parties des Nuits de Vladivostok s’intitule « Horizons et souterrains ». Une manière pour l’auteur de définir les bornes du territoire où se déploie son œuvre, mais aussi d’en dessiner les enjeux. S’il fallait en esquisser une représentation graphique en termes mathématiques, les données géographiques représenteraient l’axe des abscisses, quand sur l’axe des ordonnées figurerait le monde flottant du temps, qui confère à l’imaginaire garcinien sa verticalité. Christian Garcin se défie de la linéarité, celle de la vie comme celle de la narration. Il lui préfère une œuvre en nuage de points, pour rester dans la métaphore mathématique. Mais un nuage de points qui adopte des formes mobiles et insaisissables, à la manière des bancs de poissons ou des vols d’étourneaux, puisque, comme le dit Pierre Michon, « toutes choses sont muables et proches de l’incertain1 ». Or, c’est cette incertitude ontologique que sonde et arpente Garcin dans une œuvre en mouvement et e
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