5. Ombres et métamorphoses

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Déesses et paillassons

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Jean-Marc Suardi, L’Âge d’or, mis en ligne le 17 septembre 2019. URL : https://journals.openedition.org/agedor/3069 ; DOI : https://doi.org/10.4000/agedor.3069

5. Ombres et métamorphoses

p. 53-66

Extrait

1En 1927, Picasso a photographié son ombre [Pl. IV]. Ce document, révélé lors de l’exposition Picasso photographe ¹ (1994), nous montre l’ombre portée du visage de Picasso se détachant sur un dessin ou une peinture – l’image est floue, mais l’on devine un portrait d’homme ². Le profil sombre de l’artiste est placé dans la partie droite du cliché, plongeant ainsi dans l’ombre la moitié du portrait encadré. Nous avons longtemps cherché à identifier l’œuvre sur laquelle se projette l’ombre, dont le visage nous rappelle celui du célèbre Autoportrait à la palette (1906) du musée de Philadelphie. Mais ce n’est qu’en 2009, lors de l’exposition aixoise Picasso Cézanne, que nous avons pu l’identifier. Il s’agit effectivement d’un Autoportrait de 1906, une petite huile sur toile de 39 x 30 cm, non montée sur chassis, mais encadrée comme un dessin, et figurant dans une collection particulière ³. Ainsi, dans la photographie de 1927, nous avons donc l’intéressante coprésence de deux autopo

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1 Cf. les catalogues des expositions du musée Picasso de Paris, Picasso photographe, 1901-1916 (1994) et « À une plus grande vitesse que les images », Picasso et la photographie (1995), édités par la Réunion des musées nationaux, Paris, 1994 et 1995.

2 Cette photographie en noir et blanc, intitulée Autoportrait de profil, est conservée à Paris, au musée Picasso.

3 L’œuvre est reproduite dans le catalogue Picasso Cézanne, Paris/Aix-en-Provence, Réunion des musées nationaux/Communauté du Pays d’Aix-Musée Granet, 2009, p. 65 (planche n°  4). Elle porte le numéro Z. II**, 592 dans le catalogue raisonné de Christian Zervos.

4 Anne Baldassari, « La tête, le visage, le corps… », dans William Rubin (dir.), Picasso et le portrait, Paris, Réunion des musées nationaux/Flammarion, 1996, p. 206 et note 17, p. 221.

5 Ibid., p. 206 et notes 21-22, p. 221. À cause de l’économie de moyens inhérente au procédé, on a donné à ces profils, par dérision, le nom d’Étienne de Silhouette, un contrôleur des finances du xviii^e siècle connu pour sa politique d’austérité !

6 Cf. l’article de Robert Rosenblum, « The Origin of Painting : A Problem in the Iconography of Romantic Classicism », Art Bulletin, 39 (1957), p. 279-290.

7 Anne Baldassari, « La tête, le visage, le corps… », op. cit., p. 209.

8 Joan Fontcuberta, Le Baiser de Judas. Photographie et vérité, Arles, Actes Sud, 1996, p. 76.

9 Ces neuf tableaux sont reproduits dans Picasso et le portrait, op. cit., p. 149-152.

10 John Golding, « Picasso and Surrealism », dans Picasso 1881-1973, Londres, Elek, 1973.

11 Kirk Varnedoe, « Les autoportraits de Picasso », Picasso et le portrait, op. cit., p. 149.

12 Ibid., p. 149-150.

13 Werner Spies, Picasso sculpteur, Paris, Éditions du Centre Pompidou, 2000, p. 16.

14 Cf. notre étude de cette gouache dans Jacques Terrasa, L’Analyse du texte et de l’image en espagnol, Paris, Nathan, « Fac », 1999, p. 161-166.

15 Christian Zervos, « Projets de Picasso pour un monument », Cahiers d’art, 1929, p. 342-344 (reproduit dans González – Picasso, dialogue, Paris, Éditions du Centre Pompidou/Réunion des musées nationaux, 1999, p. 104-105).

16 Reproductions photographiques dans Werner Spies, Picasso sculpteur, op. cit., p. 122-123.

17 Ibid., p. 128.

18 Werner Spies, « Pablo Picasso : les chemins qui mènent à la sculpture. Les carnets de Paris et de Dinard, 1928 », González – Picasso, dialogue, op. cit., p. 76.

19 Reproductions photographiques dans Werner Spies, Picasso sculpteur, op. cit., p. 170-171 pour la première et p. 175 pour la seconde.

20 Spies nous prévient cependant : « […] voir dans cette Baigneuse une idole serait ouvrir la porte à des malentendus. La pensée symbolique reste en effet le plus souvent absente de l’œuvre de Picasso. Les motifs mythologiques comme le Minotaure, ou les motifs chrétiens comme la crucifixion, ne sont pas utilisés littéralement. » Ibid., p. 168 et 174.

21 Brassaï, Conversations avec Picasso, Paris, Gallimard, « Idées », 1964, p. 105 (conversation du lundi 25 octobre 1943).

22 Ibid., p. 105-106.

23 Pierre Daix, Picasso créateur. La vie intime et l’œuvre, Paris, Le Seuil, 1987, p. 226-227.

24 Ibid., p. 226.

25 C’est ainsi que Rosalind Krauss décrit ce tableau de Picasso, dans L’Originalité de l’avant-garde et autres mythes modernistes, Paris, Macula, 1993, p. 179.

26 Ibid.

27 Brassaï, Conversations avec Picasso, op. cit., p. 100.

28 Kirk Varnedoe, « Les autoportraits de Picasso », op. cit., p. 155.

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Terrasa, J. (2010). 5. Ombres et métamorphoses . In Déesses et paillassons (1‑). Presses universitaires de Vincennes. https://doi.org/10.4000/books.puv.4244

Terrasa, Jacques. « 5. Ombres et métamorphoses ». In Déesses et paillassons. Saint-Denis: Presses universitaires de Vincennes, 2010. https://doi.org/10.4000/books.puv.4244.

Terrasa, Jacques. « 5. Ombres et métamorphoses ». Déesses et paillassons, Presses universitaires de Vincennes, 2010, https://doi.org/10.4000/books.puv.4244.

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Terrasa, Jacques. Déesses et paillassons. Saint-Denis: Presses universitaires de Vincennes, 2010. https://doi.org/10.4000/books.puv.4170.

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