Rohmer ou le Jeu des variations
|Intermittences
Suspense et mise à l’épreuve des croyances
(Les Nuits de la pleine lune – Le Rayon vert – Pauline à la plage)
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Extrait du texte
Commencer par plaindre les incrédules.
Ils sont assez malheureux par leur condition.
Blaise Pascal1
Le terme de suspense n’est sans doute pas le premier qui viendrait à l’esprit de ceux qui considèrent l’œuvre d’Éric Rohmer comme une sorte de création périphérique du cinéma, fondée en grande partie sur des dialogues et un jeu d’acteurs jugé souvent aussi étrange qu’irréaliste. Certains de ses détracteurs n’hésitent pas, du reste, à recourir à la suprême injure de « théâtre filmé » à son encontre, sans doute insensibles à son sens du découpage aussi discret qu’implacable. Plutôt que d’essayer de démontrer aux êtres rétifs à la stylistique rohmérienne qu’ils ont tort, on préférera plutôt interroger in situ cette étrange sensation d’attente, voire d’impatience, qui se produit à la vue des films du réalisateur français. Ceux-ci, le plus souvent, confinent au suspense, sans pour autant qu’on y retrouve les ingrédients qu’on attribue habituellement à ce type de procédé, particulièrement au...
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