Formuler, figurer. Le livre en dialogue, chiasme et déplacement
p. 133-146
Extrait
1Si j’ouvre ce propos c’est parce que le livre est le territoire naturel de l’écrivain, du poète, où le peintre vient dialoguer avec lui, dans un espace commun investi par les deux.
2Plutôt que de livre d’artiste, car celui que nous présentons ce jour n’en est pas un au sens habituel du terme, je préfère parler de « livre de dialogue » selon l’expression d’Yves Peyré1 ou même de livre en dialogue pour insister sur la pratique, le mouvement, la tension qui, pour moi, font l’intérêt et l’enjeu de la rencontre entre peinture et écriture. Car la peinture n’est pas davantage là pour illustrer le texte que ce dernier pour commenter la peinture. Chacun des deux se suffit à soi-même et ce qui se joue d’échos, d’écarts, de liens et de ruptures entre celui qui s’affronte à formuler et celui qui s’affronte à figurer est l’occasion pour chacun d’interroger d’autant plus instamment son art, sa posture et ses exigences en les confrontant à celles de l’autre.
3Le dialogue entre peinture et poé
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Pour la poésie
Poètes de langue française (XXe-XXIe siècle)
Corinne Blanchaud et Cyrille François (dir.)
2016