Le commencement dans la poésie d'Anne Hébert

François Dumont

p. 35-52


Extrait

1Dans l’ensemble de l’œuvre d’Anne Hébert (1916-2000), le volet romanesque domine par le nombre. La poésie, la nouvelle et le théâtre apparaissent comme des genres marginaux. Il faut toutefois souligner la forte présence du poétique au sein de chacun des livres d’Anne Hébert, au point où l’on peut estimer qu’il s’agit de la caractéristique par excellence de son écriture. Sous cet angle, isoler la poésie paraît relativement arbitraire. Mais les poèmes proprement dits font voir un aspect particulier : la mise à l’épreuve d’un commencement envisagé pour lui-même, ce que la forme brève du poème et la nature du vers favorisent. Par ailleurs, s’attacher au volet proprement poétique de l’œuvre permet de retracer un parcours balisé par cinq recueils, parus entre le début des années 1940 et la fin des années 1990.

2Le tout premier livre publié par Anne Hébert est un recueil de poèmes : Les Songes en équilibre, paru en 1942 aux Éditions de l’Arbre1. Il s’agit d’une première expérience où

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