Chapitre 7. En haine du théâtre
Extrait
1Déjà de leur vivant, Euripide et Térence ont été soupçonnés l’un de s’être fait aider par Socrate, l’autre de n’être que le prête-nom de Scipion Émilien. Ces bruits, qui n’ont guère été confirmés par la postérité, sont, selon toute vraisemblance, le fruit de la simple malveillance, mais ils s’avèrent significatifs d’une méfiance envers le théâtre sans doute aussi vieille que ce genre littéraire, si du moins cette qualification de « littéraire » est vraiment pertinente : de fait, elle pourrait bien receler la clé du problème, puisque la caution d’un philosophe (Socrate) ou d’un grand patricien (Scipion) sert visiblement, à travers chacun de ces deux ragots, à rehausser le prestige d’un art au statut problématique. Ainsi, les deux fameuses « affaires » dont il va être question dans ce chapitre n’offrent-elles, en fin de compte, que deux illustrations, parmi bien d’autres, d’un préjugé qui réapparaît périodiquement en des temps de (trop ?) grande culture.
2Nombreuses sont, en eff
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