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Patrick Vauday

Rêver le musée

Ange Leccia (Antoine Bourdelle, film triptyque, 15 mn)

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Extrait du texte

Rêve : « Le revers (ou l’avers ?) de la veille. Le reverrai-je ? » Michel Leiris

Le musée est comme une image dont les figures se sont figées à jamais. Est-ce un hasard si sa naissance est à peu près contemporaine de celle de la photographie qui va rendre possible « le Musée imaginaire » cher à Malraux ? C’est elle d’abord qui va rendre familiers les arrêts sur image qui brisent l’élan des figures, immobilisent les poses et fracturent les espaces, qui va condenser en un clin d’œil une portion d’espace et une découpe du temps, favoriser des proximités improbables et criardes mais aussi jeter des ponts imprévus entre les choses, les lieux, les êtres. Le musée était fait pour la photographie naissante qui avait besoin dans ses commencements d’une immobilité absolue et durable. Paradoxe d’un art de l’éphémère qui ne pouvait prendre son essor qu’en empruntant ses sujets aux arts, peinture et sculpture, qui privilégiaient les poses d’éternité. Venue, par nécessité, de la nature morte, le p...

© Presses universitaires de Vincennes, 2014

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