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    Plan détaillé Texte intégral Introduction et contexte Situation actuelle et méthode utilisée Importance patrimoniale d’un cadre géographique particulier Présentation de résultats Débat sur les résultats et conclusions finales Bibliographie Notes de bas de page Auteurs

    « Les chemins de Compostelle, itinéraire culturel européen et patrimoine mondial : histoire, enjeux et perspectives »

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    Aménagement du territoire et planification urbaine comme moyen de protection du territoire historique du Camino Francés en Galice. Efficacité et possibilité d’une action supra-municipale

    Noya Méndez Francisco Javier et Lois González Rubén Camillo

    p. 165-181

    Texte intégral Introduction et contexte Patrimoine culturel, cadre législatif et réglementaire Législation sur le patrimoine culturel Cadre géographique et administratif de la recherche Pertinence et nécessité de la recherche, objectifs Situation actuelle et méthode utilisée Aménagement du territoire et planification urbaine en Galice Méthode utilisée et ressources Importance patrimoniale d’un cadre géographique particulier Impact sur le patrimoine culturel de l’urbanisme Situation démographique et sociale Gestion et particularités des sites historiques Mise en œuvre de la législation et de la réglementation Présentation de résultats État de la planification urbaine à caractère général Situation du plan d’urbanisme de développement Débat sur les résultats et conclusions finales Bibliographie Notes de bas de page Auteurs

    Texte intégral

    Introduction et contexte

    Patrimoine culturel, cadre législatif et réglementaire

    1Le concept de patrimoine culturel évolue au fil du temps, passant de l’élément individuel ayant une certaine valeur pour les gens, à l’ensemble de ces éléments, donc, avec différentes valeurs qui méritent d’être protégées, de l’individuel au collectif, de la valeur personnelle à la valeur sociale et historique, et qui, même au cours des dernières décennies, a subi des avancées de sorte que les éléments naturels, paysagers, écologiques ou ethnographiques entre autres, seront pris en compte. D’autre part, le développement des sciences liées à la conservation du patrimoine conduit à un nouveau concept d’itinéraire culturel, basé sur un nouveau modèle qui « illustre également la conception contemporaine des valeurs du patrimoine pour la société en tant que ressource d’un développement social et économique durable » (International Council on Monuments and Sites, ICOMOS, 2008 : 1). Face à cette nouvelle et vaste dimension, la législation et la réglementation qui concernent la première reconnaissance des éléments individuels, pour leur protection ultérieure, sont de la plus haute importance aux niveaux social et culturel et, bien sûr, pour le territoire, compris comme l’ensemble ordonné de ces éléments, sites et itinéraires reconnus dans ce cas, en tant que territoire historique.

    2Actuellement, la réglementation administrative pour l’intervention sur le territoire se fait principalement à partir d’une chaîne hiérarchique de compétences qui commence au niveau de l’État par la législation du sol et la réhabilitation urbaine (TRLSRU) établissant les situations de base du sol. Du point de vue de l’autonomie, l’aménagement du territoire est régi par les compétences assumées par le Statut d’autonomie de la Galice (EAG : art. 27.3), la Loi sur l’aménagement du territoire de la Galice (LOTG) et les Lignes directrices pour l’aménagement du territoire (DOT). L’urbanisme est également réglementé au niveau autonome par la Loi du sol de Galice (LSG) et au niveau local, la réglementation urbanistique dépend de divers instruments, plus ou moins détaillés et efficaces, tels que les anciennes Normes subsidiaires et complémentaires de planification provinciale (NNSSPP), ou, dans son cas, les normes municipales (NNSS), complétées ou élargies par l’actuel Plan de base autonome (PBA), et enfin par les instruments de planification urbaine générale (PXOM), avec plus de détails, de définition et de qualité cartographique, ainsi que par le catalogue du patrimoine architectural municipal.

    3Certaines municipalités ont commencé à développer le PBA au moyen des plans municipaux de base (PBM), qui remplacent et améliorent notablement le contenu des Normes subsidiaires (NNSS) précédentes, en les mettant à jour avec les critères actuels de protection du patrimoine, de réhabilitation, etc. Quoi qu’il en soit, tant la législation du sol que celle de l’aménagement du territoire envisagent des plans territoriaux et d’autres urbains, dans le cadre de l’élaboration des réglementations générales nécessaires à l’aménagement des zones territoriales ayant des besoins de protection spécifiques, découlant des valeurs environnementales, culturelles et patrimoniales particulières, entre autres. Dans ce sens, nous pouvons évoquer les instruments territoriaux dépendant de la législation autonome en matière d’aménagement du territoire, appelés PTI et PE, au niveau municipal ou supra-municipal, qui pourraient dépendre de l’initiative de l’administration autonome ou des administrations locales (AALL), que ce soit au niveau municipal ou supra-municipal.

    Législation sur le patrimoine culturel

    4La protection et l’intervention sur le patrimoine dans la Communauté autonome de Galice sont réglementées par la Loi 5/2016, du 4 mai, sur le patrimoine culturel de la Galice (LPCG), une fois que des compétences exclusives ont été accordées sur le patrimoine historique, artistique, architectural et archéologique d’intérêt pour la Galice. Cette loi consacre un titre complet à la protection des Chemins de Compostelle qui établit les compétences de l’Administration autonome pour autoriser l’intervention sur les éléments catalogués et les BIC, sans préjudice de la simplification administrative ultérieure et de la possibilité d’octroyer des licences municipales directes dans certains cas. Ce règlement de 2016 devra être précisé par des mesures concrètes pour chaque PXOM, où les catalogues municipaux auront la charge de cataloguer les éléments d’intérêt patrimonial, sans préjudice de ceux prévus par le PBA, et de la possibilité d’inclure des éléments comme catalogués ou BIC, à la demande de toute personne physique ou morale.

    5En ce sens, cette tendance se reflète dans la Loi 1/2019, du 22 avril, de réhabilitation et de régénération urbaine et de rénovation de la Galice, qui, en plus de rechercher une amélioration de la protection et de la rationalisation administrative des interventions sur le patrimoine architectural, aborde des concepts tels que la durabilité et le développement durable, la durabilité sociale et économique, ou environnementale, et l’intervention sur les centres historiques et les noyaux ruraux, ces derniers étant peut-être restés dans l’ombre jusqu’à présent, du moins par rapport aux grands centres historiques comme celui de Saint-Jacques-de-Compostelle, inscrit au patrimoine mondial (UNESCO, 1985), et nécessitant un effort plus important en raison de leur intérêt ethnographique et du rôle qu’ils jouent sur le plan démographique dans la récupération des zones rurales.

    6En ce qui concerne l’étude de cas, le Camino Francés en Galice, déjà reconnu comme site historico-artistique par le Décret 2224/19621, est considéré comme BIC « 000.098 » en vertu de la Loi 16/1985, du 25 juin, sur le patrimoine historique espagnol (LPHE) et de sa dernière délimitation, effectuée par les Décrets 227/2011, du 2 décembre (Pedrafita - O Pino), 144/2012, du 29 juin, délimitant le tronçon entre Amenal (O Pino) et A Vacolla (Saint-Jacques-de-Compostelle), et enfin 247/2012, du 22 novembre, délimitant le Camino Francés dans la municipalité de Saint-Jacques-de-Compostelle.

    Cadre géographique et administratif de la recherche

    7Le cadre géographique de la recherche proposée s’inscrit dans différentes unités politico-administratives, chacune ayant ses propres règles d’urbanisme. Ainsi, l’itinéraire et sa zone de protection en Galice traversent 12 municipalités, 7 comtés, ou deux provinces, La Corogne (19 paroisses) et Lugo (52 paroisses), avec des aires paysagères différentes, des différences et une certaine hétérogénéité au sein du territoire historique, qui englobe les matériaux utilisés, la morphologie ou la typologie des noyaux, également conditionnée par l’orographie et la climatologie, et par conséquent, les utilisations du sol et la relation de l’être humain avec le territoire. Le cadre physique de la recherche est délimité par les douze zones de protection municipale d’un territoire historique unique.

    Figures 45et 46- (Cartes) Caractérisation politico-administrative, Communauté autonome de Galice, provinces et municipalités traversées par le Camino Francés

    Pertinence et nécessité de la recherche, objectifs

    8Une fois définis le cadre géographique et politico-administratif, et par conséquent les différents acteurs, compétences et responsabilités dans les politiques du patrimoine, de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme, on comprend la complexité de la protection d’un territoire parfaitement délimité, sur la base d’un critère unique, car même s’il s’agit d’un seul élément, il faut tenir compte de l’hétérogénéité de chaque commune ou de chaque ville. En ce sens, l’unité normative de base est le plan d’urbanisme municipal, qui réglemente finalement la portée du BIC à partir de douze modèles urbains différents, une circonstance qui, d’autre part et au préalable, impliquerait certains doutes quant à l’efficacité et à la pertinence du système.

    9Sur la base de la situation définie et du problème de la recherche, l’objectif principal de la recherche est de définir la planification urbaine actuelle dans les douze municipalités traversées par l’itinéraire en Galice, ainsi que les processus de traitement des nouvelles planifications connues à l’heure actuelle. Dans ce sens, et comme objectif spécifique, il est envisagé d’évaluer la capacité réglementaire de ces plans, ainsi que la nécessité et/ou la pertinence de la mise en œuvre d’autres instruments de nature municipale ou supra-municipale qui protègent le patrimoine culturel à un plus grand degré.

    Situation actuelle et méthode utilisée

    Aménagement du territoire et planification urbaine en Galice

    10On constate que sur les 313 municipalités actuelles de Galice, seules 126 disposent de plans d’urbanisme adaptés à une législation autonome de 2002, abrogée par l’actuelle LSG de 2016. Tout en notant quelques plans récents partiellement adaptés, il a été constaté que les longs processus d’élaboration et de préparation des plans font que même ceux qui apparaissent actuellement ne sont toujours pas adaptés aux déterminations de la loi en vigueur (Xunta de Galicia, 2024). On assiste ainsi à une coexistence dans le temps d’instruments vieux de près de quatre décennies et d’autres plus récents, plus ou moins adaptés à une loi abrogée il y a plus de deux décennies (figures 47 et 48).

    Figures 47et 48- Adaptation de la planification urbaine au sein de la communauté autonome.
    Source : https://siotuga.xunta.gal/siotuga/

    Méthode utilisée et ressources

    11Pour ce faire, il a été jugé nécessaire de définir l’état de la planification urbaine actuelle sur le territoire historique, ainsi que la conservation des centres historiques et des petits noyaux ruraux présentant des caractéristiques de l’architecture traditionnelle galicienne, qui pourraient présenter un intérêt ethnographique et patrimonial, sur la base de la révision des plans d’urbanisme municipaux, du PBA et d’autres lois et règlements ayant un impact sur le territoire historique, tels que le patrimoine culturel et la réhabilitation, la régénération et la rénovation urbaines. D’autre part, la documentation graphique, comme les orthophotographies aériennes historiques et actuelles, les plans historiques et la documentation cadastrale, a été recherchée pour évaluer la croissance de chaque noyau au cours des dernières décennies, ce qui, avec l’utilisation de logiciels GIS, permettrait d’élaborer des cartes et des plans reflétant l’état, la typologie ou la morphologie de chaque noyau. Les photographies récentes de chaque bâtiment fournies par la cartographie officielle du cadastre ont été utilisées comme support.

    12Mais le plus important ont été les visites de terrain programmées à différents endroits et qui permettent de montrer non seulement l’état de chaque noyau, mais aussi la relation avec l’environnement, le paysage et les voies de communication. Quoi qu’il en soit, à court terme, l’intention est de compléter l’ensemble du territoire historique, afin d’obtenir une image de première main, et il serait intéressant de pouvoir le faire à différentes périodes de l’année, avec différentes conditions climatologiques, différentes exigences en matière d’hébergement, de touristes ou de pèlerins, etc., en découvrant également de première main les différents individus et les différentes cultures.

    Figure 49- Porte Sainte, Plaza da Quintana à Saint-Jacques-de-Compostelle (05/04/2022).
    Figure 50- Château de Pambre à Palas de Rei (16/01/2022)
    Figure 51- Noyau traditionnel de Santa María de Melide (16/04/2022)

    13Cependant, afin de mener à bien la recherche académique liée au sujet étudié, ce travail est basé sur la production scientifique récente concernant les centres historiques, le patrimoine culturel individuellement ou en tant que groupe d’éléments, et la protection des sites historiques, compris comme tels, ainsi que les petits établissements ruraux traditionnels, avec une pertinence ethnographique importante, ainsi que d’autres travaux sur les ressources patrimoniales et le tourisme, en tant que facteur de développement.

    Importance patrimoniale d’un cadre géographique particulier

    14Le cadre de la recherche repose sur la nécessité de l’importance de cet itinéraire, en tant qu’ensemble possédant d’autres atouts au niveau individuel, et même des groupes plus petits, et l’ensemble, l’accumulation de valeurs qui représentent des traditions architecturales, agricoles, culturelles et ethnographiques, et une histoire commune, construite à partir du IXe siècle et actuellement reconnue comme un site du Patrimoine mondial. C’est en raison de toutes ces valeurs qui touchent de nombreux domaines de recherche, tant professionnels qu’académiques, que ce territoire historique mérite d’être étudié dans son ensemble, mais dans une perspective pluridisciplinaire.

    Impact sur le patrimoine culturel de l’urbanisme

    15Comme indiqué précédemment, la hiérarchie des lois et des règlements qui concernent le territoire et, par conséquent, le patrimoine culturel qu’il contient, va du plus petit détail et des déterminations les plus fondamentales de l’aménagement du territoire à une législation plus précise en matière d’urbanisme qui s’applique finalement de manière pratique et plus détaillée aux zones municipales, plus petites en superficie, selon le modèle que chaque municipalité décide pour son territoire. Il faut rappeler que la Loi du 12 mai 1956 sur le régime foncier et l’urbanisme a établi le PXOM comme l’élément principal de la planification municipale, tout en envisageant déjà la figure des Plans spéciaux pour la conservation et la valorisation du patrimoine historique et artistique, liant ainsi la relation étroite entre la planification urbaine et la protection du patrimoine culturel.

    16La planification municipale réglemente la dernière intervention sur les bâtiments, les rues et, par conséquent, sur les éléments ou sites catalogués ou BIC, rassemblant ces éléments dans des catalogues où leur sont attribués des niveaux de protection en fonction des valeurs à protéger pour chacun d’entre eux, toujours sur la base de ce que prévoit la loi actuelle sur le patrimoine culturel, en vigueur au moment de la rédaction des normes provinciales mentionnées, ou bien des normes municipales ou, en son cas, d’un PXOM. Une fois abrogées ces anciennes NNSSPP, qui prévoyaient un rare catalogue et la reconnaissance de certains éléments, il reviendra à l’actuel PBA d’établir, en l’absence de planification, un catalogue autonome qui assurera une protection spécifique sur la base des actuelles LSG et LPCG.

    17C’est pour cela que le plan d’urbanisme est l’instrument sur lequel se base la protection finale du patrimoine et qui se réfère aux actions urbanistiques et constructives ; c’est le dernier vestige de la politique locale, et c’est pour cela que l’importance de l’abrogation de l’ancienne loi se répercute sur l’interprétation des valeurs patrimoniales à protéger et sur leur amplitude. Il convient de mentionner que des progrès ont été réalisés depuis la quasiment unique reconnaissance du patrimoine religieux jusqu’à l’actuelle reconnaissance d’autres éléments aux intérêts ethnographiques, ou la toponymie, les sujets intangibles et les sites résidentiels présentant des caractéristiques propres à l’architecture traditionnelle galicienne, en tant qu’éléments importants, et parmi ceux-ci, les centres historiques et les noyaux ruraux traditionnels.

    Situation démographique et sociale

    18Les prévisions sur la manière de peupler le territoire, avancées par l’UN et d’autres organismes, prévoient une augmentation progressive et significative de la population mondiale, qui sera toutefois de plus en plus concentrée dans une partie plus petite du territoire, dans les zones urbaines. Outre d’autres considérations importantes liées à la durabilité et à l’environnement, cela entraînera le dépeuplement de la partie la plus étendue du territoire, la zone rurale, ce qui aggravera la situation de manque de services, d’équipements et d’installations nécessaires à la petite population des zones rurales, ainsi que l’état du patrimoine culturel associé à ces lieux perdus et dépeuplés. Mais la typologie de fragmentation du territoire dans la Communauté autonome, dénommée « modèle latin du sud de l’Europe » (Rodríguez González, 2006 : 117-118), est en quelque sorte similaire dans les pays du Sud, la France, l’Espagne et le Portugal, en notant que sur les 8131 municipalités espagnoles, avec une superficie de 505 983 km2 (Instituto Nacional de Estadística, INE, 2016), 313 sont celles qui correspondent à la Galice, avec 29 576,74 km2 de superficie (Instituto Galego de Estatística, IGE, 2019). Le graphique (fig. 52) montre l’évolution démographique récente des communes situées le long du Camino Francés en Galice.

    Figure 52- (Graphique) Évolution historique de la population (nº d’habitants) dans les communes traversées par le Camino Francés.
    Source : IGE (2024)

    19On observe une tendance à la migration de la population vers les communes dotées de villes importantes et de leur zone d’influence, Saint-Jacques-de-Compostelle étant la seule municipalité ayant une population éminemment urbaine d’une certaine importance. Si Saint-Jacques est la raison et le but ultime de l’itinéraire, elle fait également partie d’un ensemble plus vaste qui s’est développé au cours de plus de dix siècles de culture, également associée à d’autres villes. La protection du patrimoine implique la promotion de la planification urbaine et le catalogage des biens, y compris dans les zones rurales, sur la base du « mariage de raison » entre le patrimoine et le tourisme, qui doit être ordonné en trois dimensions : la planification urbaine, le patrimoine et le territoire, car il s’agit de biens complexes dans lesquels les paysages interviennent également, étant finalement « indissolubles » (Campesino, A. 2021 : 154-155).

    Figure 53- (Graphique) Évolution du nombre de pèlerins à partir de l’émission de la « Compostela ». Source : https://oficinadelperegrino.com/oficina-peregrino/

    20Dans ce sens, à partir de l’étude du profil complexe du touriste-pèlerin, il est possible de connaître un peu plus les besoins en matière de services et d’installations et les moments de l’année de plus grande affluence, et de planifier ainsi la répercussion, sur le territoire et sur sa population habituelle, du grand afflux de visiteurs, parmi lesquels il y a un profil de touristes adultes avec des intérêts culturels, les femmes étant plus nombreuses que les hommes (Pérez Guilarte et Lois González, R.C., 2016 : 319-320). Le graphique (fig. 53) montre que, surtout au cours des Années Saintes, il faut considérer qu’au-delà de l’aspect économique, il est nécessaire d’établir un équilibre entre la population et les visiteurs, afin que les premiers puissent se sentir partie prenante d’un système global tout en y participant, en découvrant la beauté de ces lieux (Moscarelli, R. 2021 : 11-13). Cet équilibre peut provenir du travail conjoint des administrations publiques, des universités et de l’ensemble de la gouvernance, mais aussi d’une planification urbaine qui encourage un développement respectueux de l’environnement à partir de la planification et de la gestion de l’activité économique, ainsi que le respect des valeurs du patrimoine.

    Gestion et particularités des sites historiques

    21Les études récentes sur les centres historiques se basent principalement, outre leur récupération en tant qu’ensemble d’éléments architecturaux, sur la capacité d’accueil du tourisme entre autres activités, laissant peut-être à l’arrière-plan l’étude de la perception de ces petits lieux par les habitants eux-mêmes, bien que cette ligne de recherche se consolide peu à peu. Le concept d’identité, peut-être éphémère et changeant, évolue dans le temps et parmi les habitants de chaque centre historique, de chaque village ou quartier, en tant que partie indispensable de leur propre patrimoine culturel.

    22L’impact du chemin sur ces entités de population et sur leur tissu économique est important, mais peut-être moins traité dans les petits noyaux ruraux d’à peine une dizaine d’habitants. Les synergies économiques générées par ce subtil axe linéaire s’étendent aux zones voisines, mais ne peuvent être indiquées de manière précise pour chaque population, puisque la désagrégation des données statistiques est principalement présentée au niveau paroissial et municipal (López, L. et Lois González R.C., 231-232). Ce phénomène conditionne complètement les affectations résidentielles, l’activité économique, et la propre morphologie et le paysage urbain ou rural, ce dernier étant de moins en moins présent dans les affectations agricoles et d’élevage traditionnelles, au profit d’autres activités productives liées au tourisme, dont les maisons et les appartements touristiques régis par une réglementation autonome, qui prévoit des affectations et des activités à l’échelle autonome (art. 40, LSG, sur les édifications traditionnelles).

    23Certains travaux justifient cette activité, à condition qu’il y ait un échange de revenus entre les visiteurs et les résidents, sans quoi nous parlerions de « colonialisme » (Fariña Tojo, J., 2018 : 19-20), de sorte que la recherche de cet équilibre entre le patrimoine utilisé comme ressource et le respect de l’identité est peut-être l’un des points les plus importants et les plus délicats auxquels sont confrontées ces petites localités. Par le passé, certaines études ont évalué ce que devrait être le rôle des centres et des sites historiques au XXIe siècle, en reconnaissant que les raisons mêmes de la cause, c’est-à-dire la déclaration d’un espace comme site d’intérêt patrimonial, ont un effet qui n’est autre que l’augmentation des visites touristiques (Troitiño Vinuesa, M.A., 2011 : 148-149, 159-160), et qu’il doit y avoir un lien intime avec la planification urbaine, l’aménagement du territoire et les ressources patrimoniales. Cette connexion sera nécessaire non seulement pour les grands centres historiques renommés comme Saint-Jacques-de-Compostelle, mais aussi pour d’autres comme Arzúa ou Melide, ainsi que pour la multitude des petites communautés rurales dispersées.

    Mise en œuvre de la législation et de la réglementation

    24La réglementation concernant l’intervention finale foncière dépend de l’aménagement du territoire, de la législation en matière foncière, relevant tous deux de compétences autonomes, et enfin de l’aménagement urbain municipal. L’ancienne loi sur l’aménagement du territoire de Galice, datant de 1995, prévoyait des instruments pour cette fonction, tels que les Directives d’aménagement du territoire (DOT) ou les Plans territoriaux intégraux (PTI), entre autres. La nouvelle et actuelle Loi 1/2021 élargit ces possibilités grâce aux Plans spéciaux territoriaux, tandis que la Loi de réhabilitation, régénération et rénovation urbaine de la Galice de 2019 introduit le nouveau Plan spécial « modèle » (art. 45), avec des déterminations de base en termes de protection du patrimoine, et qui devront être envisagées dans les futurs plans spéciaux.

    25La loi actuelle sur le patrimoine culturel de Galice renvoie au PTI les lignes générales sur la protection des zones des Chemins de Saint-Jacques (art. 82) et à son développement ultérieur au moyen d’un instrument de planification urbaine ou territoriale, pour lequel le législateur régional fixe une période maximale de 2 ans (neuvième disposition supplémentaire). Cependant, la Loi 3/1996, du 10 mai 1996, sur la protection des Chemins de Saint-Jacques, prévoyait déjà l’élaboration d’un PE pour la protection et la promotion des chemins, avec un délai maximum de deux ans à partir de son entrée en vigueur, et qui n’a pas été élaboré. On peut constater que, bien qu’il y ait un travail intense de production législative, qui propose de nouveaux instruments et des obligations pour leur traitement, les instruments de protection des zones géographiques complexes sont à peine développés, preuve en est que, dans toute la communauté galicienne, seul le plan d’aménagement du littoral (POL) serait en vigueur.

    26Loin des engagements et des délais que les administrations s’imposent elles-mêmes, tout en ne les respectant pas, la réalité est que finalement ces instruments ne sont pas développés. Un autre exemple est celui des Plans spéciaux de protection des zones du chemin, mentionnés dans la loi 8/1995, du 30 octobre, sur le patrimoine culturel de Galice, et qui ont rarement été traités avec succès, en vérifiant que dans la zone de recherche, aucune des municipalités ne dispose de plans spéciaux en vigueur pour la protection de la zone du BIC, question vitale, car la planification urbaine municipale est « l’échelle de base pour l’amélioration, section par section, du Chemin », nécessitant pour cela les fonctions d’inspection et de contrôle des administrations, qui ne sont pas perçues positivement par la population locale (Somoza Medina, X. et Lois González, R.C., 2017 : 60-61).

    Présentation de résultats

    27La méthode utilisée a consisté à rechercher, compiler et ensuite analyser les données relatives à la planification urbaine dans le domaine de la recherche, en ciblant deux axes : le premier visait à vérifier l’état de la planification urbaine actuelle, tant au niveau général qu’au niveau du développement général ; le second visait à évaluer l’existence de plans en cours d’élaboration dans les douze municipalités respectives, ce qui pourrait signifier une amélioration de la reconnaissance et de la protection du patrimoine culturel dans la zone de protection du BIC.

    État de la planification urbaine à caractère général

    28Les données relatives à la planification urbaine actuelle dans les municipalités situées le long du tracé du Camino Francés en Galice sont présentées ci-dessous (tableau 6), et il convient de signaler que le scénario qui en résulte est très similaire à celui qui existe dans la communauté autonome et qui est inclus dans la section 2.1) du présent document.

    Tableau 6 - Adaptation du plan d’urbanisme municipal à caractère général dans le domaine de la recherche

    29Bien qu’il soit important de souligner que cette situation représente un fardeau pour toutes les municipalités galiciennes, elle est significative dans le cas des municipalités traversées par le Camino Francés, en raison de leur importance patrimoniale globale et du fait qu’elles ne disposent pas de règles d’urbanisme adaptées aux enjeux et aux exigences, mais aussi aux menaces, de l’époque actuelle. En l’occurrence, les nouvelles technologies entraînent des avancées et des changements rapides qui, parfois, font que la planification urbaine et territoriale, mais aussi la législation dans tous les domaines, soient plus réactives que proactives. Mais d’autres avancées plus sociales se reflètent également dans le PXOM et leurs catalogues, dès lors que le concept de patrimoine culturel évolue de l’ancien monument vers un autre concept majeur, qui inclut les sites, les centres historiques et les périmètres de protection de ceux-ci, ce qui n’était pas prévu dans les NNSS d’il y a 3 ou 4 décennies.

    30Il convient de noter que des municipalités telles que Monterroso, Portomarín, Sarria et Samos élaborent de nouveaux plans régionaux depuis une dizaine d’années ou plus sans parvenir à obtenir l’approbation de ces instruments, tandis que d’autres, comme Triacastela, élaborent actuellement un PBM en collaboration avec l’Université de Saint-Jacques-de-Compostelle (USC), qui propose de cataloguer une série importante de nouveaux éléments par rapport aux anciennes NNSSPP de 1991, qui ne comprenaient que 17 éléments du patrimoine religieux (églises et chapelles), et quelques éléments du patrimoine archéologique (colonies de castrexos), et qui deviendraient, une fois approuvé le PBM en cours, 200 éléments et 2 BIC, encore plus que ceux que comprend actuellement le récent PBA (46 éléments et 2 BIC).

    Situation du plan d’urbanisme de développement

    31Bien que la situation de la planification soit constituée de plans non adaptés aux lois actuelles sur le foncier, l’urbanisme et le patrimoine culturel, qui datent elles-mêmes de huit ans (2016), rien n’indique que les conditions soient réunies pour développer des plans spéciaux de protection des zones ayant une certaine importance patrimoniale, ou même du territoire historique proprement dit. Dans le cas présent, les lois sur le patrimoine culturel en Galice indiquent la nécessité et l’obligation de développer des plans spéciaux de protection pour les zones de protection des chemins dans les douze municipalités qui jalonnent le chemin, de sorte que Saint-Jacques-de-Compostelle est actuellement dans la phase active de mise en œuvre du Plan directeur spécial pour la gestion et la réhabilitation du Camino Francés de Saint-Jacques-de-Compostelle (PE-3), qui s’ajoutera au PE-1 existant, pour la Protection et la Réhabilitation de la ville historique.

    32Le nouveau PE-3, en phase d’approbation initiale, répertorie non seulement le patrimoine culturel et architectural, mais propose également des éléments naturels et écologiques tels que des groupes de lauriers, de poiriers et de chênes, entre autres, ou même le système fluvial de la rivière Sar ou le mont Viso, combinant une conception large et nécessaire de ce que devrait être l’ensemble du territoire historique, ainsi que la nécessité de travailler en équipes pluridisciplinaires pour protéger un patrimoine culturel très vaste.

    Figure 54- Élément AIA 1.6, Forêt riveraine du ruisseau Fonte Neda, proposée au catalogage par le document d’approbation initiale du PE-3 (Vol.V, Calalogue ; Fiches d’éléments, p. 14). Récupéré de : https://transparencia.santiagodecompostela.gal/descargas/es/676

    33Concernant les autres Plans spéciaux en cours d’élaboration dans les municipalités traversées par le Camino Francés en Galice, nous ne pouvons que mentionner le cas du Plan spécial pour la protection du centre historique et du Chemin de Compostelle dans la ville de Sarria, qui a démarré en 2011 avec l’annonce de l’appel d’offres pour les services techniques d’élaboration du plan, et qui donne une image de ce qui se passe avec le plan général d’urbanisme et de développement dans toute la communauté autonome, puisqu’après treize ans, Sarria reste dépourvue d’un plan spécial.

    Figure 55- Typologie constructive traditionnelle de l’architecture galicienne à Pasantes et O Fillobal, où passe le Camino Francés à Triacastela, Lugo, d’après des images de la Dirección Xeral do Castastro (Noya Méndez, 2023 : 297), Récupéré de : http://hdl.bandle.net/10347/30948

    Débat sur les résultats et conclusions finales

    34Il faut souligner la difficulté des processus de traitement des instruments de planification urbaine, générale et/ou de développement, ainsi que leur importance, du fait qu’ils réglementent et établissent la protection du patrimoine culturel du point de vue de l’urbanisme, mais aussi d’autres éléments et valeurs environnementaux, ethnographiques ou intangibles, si importants et nécessaires pour la protection d’un territoire historique qui est un site du patrimoine mondial (UNESCO, 1993). La planification permet également de limiter les activités susceptibles de nuire à l’environnement, de planifier et d’ordonner d’autres activités afin de ne pas dépasser la capacité d’accueil du territoire et d’accroître le problème du logement, comme c’est le cas à Barcelone, à Madrid ou à Venise. Les Catalogues du patrimoine, inclus dans le PXOM mais aussi dans le PE, sont un élément indispensable de la planification urbaine et ne cessent de faire augmenter le nombre d’éléments ayant une valeur à protéger.

    35On considère qu’il est important de reconnaître des éléments collectifs tels que les centres de population rurale, qui combinent des valeurs de patrimoine culturel, architectural et naturel, entre autres, et qui sont menacés de disparition, comme l’indiquent les statistiques et les tendances notées dans l’ODD 11 (United Nations, UN, 2015) sur le déplacement des populations vers les villes. Il est possible de signaler quelques noyaux ruraux dans le périmètre du BIC, qui semblent mériter d’être reconnus comme sites patrimoniaux, mais qui, néanmoins, n’ont reçu aucune reconnaissance, comme les noyaux de Santa María, O Leboreiro ou Furelos à Melide (Noya Méndez, 2023 : 195-204).

    36En conclusion du premier objectif de la recherche, il apparaît nécessaire d’actualiser la planification urbaine, ce qui, avec des catalogues du patrimoine culturel adaptés à la reconnaissance actuelle de ces valeurs, constituera la première étape de la protection des éléments individuels et collectifs et, enfin, de leur conservation et de leur transmission ultérieure aux générations futures. Cependant, le travail doit être complété à d’autres niveaux de l’administration, et en tant que politiques, bien qu’avec des compétences différentes, elles doivent constituer un point de rencontre entre elles, et par conséquent, des ponts de communication devraient être construits dans le but ultime de l’intérêt public, d’un bénéfice territorial avec différents organismes impliqués, une tâche complexe qui devrait être mise en œuvre grâce à une étude des méthodes et des moyens de coordination inter-administrative.

    37Compte tenu de l’objectif spécifique qui complète l’objectif principal, il convient de noter qu’il ne s’agit pas uniquement de plans à caractère général, mais d’un modèle unique pour un bien territorial unique, pour lequel l’administration autonome doit également respecter ses engagements et développer un plan territorial ou un autre modèle de plan supra-municipal qui le complète de manière plus détaillée sur le plan de l’urbanisme. La difficulté politique d’affronter un plan de cette envergure et qui doit s’adresser à l’hétérogénéité des provinces, des communes et des quartiers, est très grande, mais il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un modèle unique pour un élément du patrimoine de l’humanité unique, qui, ajouté à une nécessité, devient aussi une grande opportunité.

    Bibliographie

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    Xunta de Galicia. (2024). Sistema de Información de Ordenación do Territorio e Urbanismo de Galicia. https://siotuga.xunta.gal/siotuga/.

    Notes de bas de page

    1Décret 2224/1962, du 5 septembre 1962, déclarant le Chemin de Compostelle comme site historico-artistique et créant son conseil d’administration ou patronat.

    Auteurs

    • Noya Méndez Francisco Javier

      Grupo de Análise Territorial (ANTE), Faculté de géographie et d’histoire, Université de Saint-Jacques-de-Compostelle (Espagne)

    • Lois González Rubén Camillo

      Grupo de Análise Territorial (ANTE), Faculté de géographie et d’histoire, Université de Saint-Jacques-de-Compostelle (Espagne)

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    Francisco Javier, Noya Méndez, et Lois González Rubén Camillo. « Aménagement du territoire et planification urbaine comme moyen de protection du territoire historique du Camino Francés en Galice. Efficacité et possibilité d’une action supra-municipale ». In « Les chemins de Compostelle, itinéraire culturel européen et patrimoine mondial : histoire, enjeux et perspectives », édité par Christophe Alcantara et Adeline Rucquoi. Toulouse: Presses de l’Université Toulouse Capitole, 2024. https://doi.org/10.4000/13p3d.
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    Alcantara, C., & Rucquoi, A. (éds.). (2024). « Les chemins de Compostelle, itinéraire culturel européen et patrimoine mondial : histoire, enjeux et perspectives » (1‑). Presses de l’Université Toulouse Capitole. https://doi.org/10.4000/13p3h
    Alcantara, Christophe, et Adeline Rucquoi, éd. « Les chemins de Compostelle, itinéraire culturel européen et patrimoine mondial : histoire, enjeux et perspectives ». Toulouse: Presses de l’Université Toulouse Capitole, 2024. https://doi.org/10.4000/13p3h.
    Alcantara, Christophe, et Adeline Rucquoi, éditeurs. « Les chemins de Compostelle, itinéraire culturel européen et patrimoine mondial : histoire, enjeux et perspectives ». Presses de l’Université Toulouse Capitole, 2024, https://doi.org/10.4000/13p3h.
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